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Filière : Finance Audit Contrôle de Gestion

Comparaison entre la LF, LFR 2020 et LF


2021

Préparé par : Encadré par : DR. JRAFE


• EL MODARI HAFSA
• HASSANI ABDELMALEK
• HNADA OUMAIMA
• JEAFAR OUMAIMA
• LAGHLAM OUSSAMA
• LAHMER AICHA
• MAAFA HOUDA
• NAJIB MOHAMED
• RAFIQ NASSIM
• SELLAK ZAKARIA

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SOMMAIRE :
CHAPITRE I : IMPOTS D’ETAT ....................................................................................... 6

1. Impôts direct ............................................................................................................................. 6

1.1 Impôt sur les sociétés : ...................................................................................................... 6

1.2. Impôt sur le revenu ........................................................................................................ 17

1.3. Droit d’enregistrement : ................................................................................................. 29

2. Impôt indirect (TVA) :........................................................................................................... 38

CHAPITRE 2 : IMPOT RETROCEDE ET DISPOSITIONS DOUANIERS ................ 41

1. Taxe professionnelle ............................................................................................................... 41

2. Dispositions douanières : ....................................................................................................... 44

CHAPITRE 3 : PROCEDURES FISCALES .................................................................... 46

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LISTES DES ABREVIATIONS :
LF : Loi de finance

LFR : Loi de finance rectificative

CGI : Code générale des impôts

IS : Impôt sur les sociétés

CFC : Casablanca finance city

OPCI : Organisme de placement collectif immobilier

IR : Impôt sur le revenu

CPU : Contribution professionnelle unique

CA : Chiffre d’affaire

KDHS : Mille dirhams

MDHS : Million de dirhams

AMO : Assurance maladie obligatoire

TVA : Taxe sur la valeur ajoutée

TP : Taxe professionnelle

TSAV : Taxe spéciale annuelle sur les véhicules

OMC : Organisation mondiale du commerce

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INTRODUCTION
La fiscalité est une règlementation qui définit les impôts d’une collectivité locale, d’un pays, ou
d’un organisme international et leur perception quant au droit fiscal il définit les relations
financières entre l’Etat et les personnes assujettis à travers leurs paiements des obligations fiscales
(impôts et taxes).

La fiscalité marocaine se base sur plusieurs sources, on site :

• La constitution :la loi suprême d’un pays qui désigne les fondements de l’obligation
fiscale.
• La jurisprudence : l’ensemble des jugements rendu par les cours et les tribunaux en
faveur d’une situation juridique donnée.
• Les sources internationales : l’ensemble des conventions fiscales bilatérales entre le
Maroc et ses partenaires pour mettre en accent les intérêts réciproques des pays pour
éliminer les doubles impositions.

A ce stade, ce qui nous intéresse le plus c’est d’étudier l’un des principales sources de droit fiscal
à savoir « la loi de finance ».

• La loi de finance est un document qui indique l’affectation des différentes recettes et
dépenses de l’Etat pour une année, ainsi que l’équilibre budgétaire et financier. Cette
définition s’articule autour de quatre principes budgétaires :
✓ L’annualité : l’affectation des dépenses et la collecte des recettes ne vaut que pour
une année.
✓ L’unité : le budget général de l’Etat est présenté dans un seul document qui
contient les recettes et dépenses.
✓ L’universalité : l’ensemble de recettes collectés sont imputés sur les différentes
une ou plusieurs dépenses de
✓ L’Etat (le cas des comptes d’affectation spécial et services de l’Etat gérés de
manière autonome « SEGMA ».
✓ La spécialité : les crédits ouverts sont limités pour un objectif déterminé soit sous
une logique de moyen (logique de dépense) soit sous une logique de résultats (les
objectifs de politiques publiques prédéterminés).

Pour les lois de finances, il y a trois types : la loi de finance initial, la loi de finance rectificative
qui est votée par le parlement pour corriger à la hausse ou à la baisse les dépenses et recettes
prévues par l’Etat en fonction de la conjoncture économique et sociale comme le cas de la crise
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sanitaire que le monde a vécu en 2020 « Covid -19 » et finalement la loi de règlement qui est une
loi qui arrête définitivement les dépenses et les recettes d’Etat pour un exercice clos.

Pour la procédure d’élaboration de la loi de finance elle se passe comme suit :

• Phase de programmation : avant le 30juillet, le ministre expose aux commissions des


finances de deux chambres pour présenter l’Etat d’avancement du projet.
• Phase de consultation : le 30juillet, diffusion de la lettre d’orientation du chef de
gouvernements aux différents ministères.
• Phase d’élaboration et d’arbitrage : avant 20 Octobre, les orientations stratégiques sont
présentées d’abord devant le conseil de ministre sous la présidence du Roi, ensuite adopté
par le conseil de gouvernement présidé par le chef de gouvernement et enfin déposé la loi
sur le bureau de chambre des représentants.
• Phase d’adoption : le projet de la loi de finance est adopté dans un délai de 58 jours qui
se répartissent entre 30jours pour la première lecture par la chambre des Représentants ,22
jours pour la première lecture de la chambre des Conseillers et 6 jours pour l’examen final
des amendements votés par la chambre des conseillers pour finalement adopter la loi de
finance.

Pour la loi de finance rectificative, le délai d’adoption est fixé en 15 jours où 8 jours est dédié à la
première lecture par la chambre des Représentants ,4 jours est fixée pour la première lecture de la
chambre des Conseillers et enfin 3 jours pour l’examinassions de la chambre des Représentants
des amendements votés par la chambre des Conseillers.

Quels sont les changements apportés par la LF, LFR 2020 et La LF 2021 au Maroc dans un
contexte marqué par la pandémie du covid-19 ?

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CHAPITRE I : IMPOTS D’ETAT
1. Impôts direct
1.1 Impôt sur les sociétés :

L’impôt sur les sociétés (I.S) est un impôt direct qui s’applique obligatoirement à l’ensemble des
produits, bénéfices et revenus des sociétés de capitaux et autres personnes morales, et par option
aux sociétés de personnes. Institué au Maroc en 1986, l’IS est venu remplacer l’ancien IBP
(impôt sur les bénéfices professionnels) qui imposait auparavant indistinctement les bénéfices
des personnes physiques et morales.

Le but de ce chapitre est de présenter les différentes dispositions fiscales en matière de l’impôt
sur les sociétés selon la loi de fiance 2020 et les changements qui ont été élaborer à cause du
contexte national et international marqué par la persistance de la crise sanitaire liée à la pandémie
du Covid-19 et qui ont été présenter dans la loi de finance rectificative 2020 en matière de l’IS,
ensuite on va présenter les mesures fiscales introduits par la loi de finance pour l’année 2021.
A. Les dispositions fiscales relatives aux règles d’assiette en matière d’impôt sur les sociétés
selon la loi de finance 2020 :
1.Révision du régime fiscal applicable aux sociétés ayant le statut CFC.

La loi de Finances pour l’exercice 2020 a révisé dans le cadre des mesures spécifiques à l’impôt
sur les sociétés les dispositions applicables au résultat fiscal de ces sociétés ainsi qui à leurs
dividendes distribués.
a. Régime fiscal applicable au résultat fiscal :

S’agissant du régime applicable au résultat fiscal aux entités de services ayant le statuts CFC, on
note :

• L’exonération totale de l’impôt sur les sociétés (IS) durant les 5 premiers exercices à
compter du premier exercice d’octroi du statut précité ;
• Une imposition au taux spécifique de 15% au-delà de cette période.

b. Régime fiscal applicable aux dividendes distribués :

Pour ce qui est du régime fiscal applicable aux dividendes distribués, on relève :

Une exonération permanente de l’impôt retenu à la source au titre des dividendes et autres
produits de participations similaires versés, mis à la disposition ou inscrits en compte par les

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sociétés ayant le statut « Casablanca Finance City » conformément aux textes législatifs et
réglementaires en vigueur. Une exonération applicable aux bénéficiaires de ces produits résidents
soient-ils ou non-résidents.
c. Dispositions transitoires :

Conformément aux dispositions de l’article 6 de la loi de finances n° 70-19,

« Les sociétés ayant obtenu le statut CFC avant le 1er janvier 2020 et n’ayant pas encore épuisé la
période d’exonération quinquennale ont le droit d’opter pour le nouveau régime CFC au titre des
exercices ouverts à compter du 1 er janvier 2020 et de bénéficier des avantages fiscaux »
d. Quelques exceptions à la règle :

➢ Pour les sociétés qui ont obtenu le statut CFC avant le 1er janvier 2020, un certain
nombre de situations qu’il convient de clarifier sur le plan fiscal :
Soit continuer à bénéficier de l’ancien régime fiscal applicable aux sociétés de
services ayant le statut CFC, conformément aux dispositions du paragraphe V-2° de
l’article 6 de la loi de finances n° 70-19 précitée. Dans ce cas, elle a le droit de
continuer à bénéficier de l’exonération de l’IS pour la période restante de
l’exonération quinquennale et de l’application du taux de 8,75% au-delà de cette
période ;
Soit opter, de manière irrévocable, pour le nouveau régime fiscal, conformément
aux dispositions du paragraphe V-2° de l’article 6 de la loi de finances n° 70-19
précitée. Dans ce cas, elle a le droit de continuer à bénéficier de l’exonération d’IS
pour la période restante de l’exonération quinquennale et de l’application du taux de
15% au-delà de cette période.

➢ Pour les Sociétés ancienne ayant épuisé la période d’exonération quinquennale elles
sont deux (2) possibilités :
Elles peuvent soit continuer à bénéficier de l’ancien régime fiscal applicable aux
sociétés de services reconnues par CFC en ayant donc le droit au bénéfice de
l’application du taux de 8,75% soit opter, de manière irrévocable, pour le nouveau
régime fiscal. Cependant, elles ne peuvent pas se permettre de prétendre à une nouvelle
période d’exonération de cinq ans.
e. Régime fiscal des sièges régionaux ou internationaux ayant le statut CFC et des bureaux
de représentation des sociétés non-résidentes ayant ce statut :

Toutes les sociétés de services ayant le statut CFC, y compris les sièges régionaux ou

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internationaux et les bureaux de représentation des sociétés non-résidentes ayant le statut CFC,
bénéficient du même régime fiscal unifié et unique prévu par l’article 6-I (B-4° et C-1°) du CGI,
tel que modifié par la loi de finances n° 70-19 précitée à savoir :

➢ Concernant les entités ayant obtenu le statut CFC à compter du 1er janvier 2020
Ces entités bénéficient du régime fiscal suivant :
- L’exonération totale de l’impôt sur les sociétés (IS) durant les cinq (5) premiers exercices
consécutifs à compter du premier exercice d’octroi du statut précité ;

- L’imposition au taux spécifique de 15% prévu à l’article 19-II du CGI, au-delà de cette
période ;

- L’exonération permanente de l’impôt retenu à la source au titre des dividendes et autres


produits de participations similaires versés, mis à la disposition ou inscrits en compte par
les sociétés ayant le statut "Casablanca Finance City", conformément aux textes législatifs
et réglementaires en vigueur.

➢ Concernant les entités ayant obtenu le statut CFC avant le 1er janvier 2020 :

Ces entités bénéficient du régime fiscal suivant :

- L’imposition au taux spécifique de 15% prévu à l’article 19-II du CGI ;


- L’exonération permanente de l’impôt retenu à la source au titre des dividendes et
autres produits de participations similaires versés, mis à la disposition ou inscrits en
compte par les sociétés ayant le statut "Casablanca Finance City", conformément aux
textes législatifs et réglementaires en vigueur.
2.Convergence progressive vers un taux unique concernant le chiffre d’affaires réalisées par
les sociétés industrielles, au titre de leurs ventes locales et à l’export :

Avant la L.F. 2020, les sociétés industrielles étaient soumises aux taux d’IS suivants :

-31% pour leur chiffre d’affaires réalisé localement ;

-17,5% pour leur chiffre d’affaires réalisés à l’exportation.

Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des 3èmes assises nationales sur la
fiscalité visant la baisse de la pression fiscale sur le secteur industriel comme étant l’un des

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secteurs potentiellement productifs et créateurs d’emplois, la L.F. 2020 a modifié les taux d’IS
prévus par les dispositions de l’article 19-I-A du CGI.

Cette convergence se traduit par la réduction du taux marginal du barème d’IS de 31% à 28%
pour le chiffre d’affaires local des sociétés industrielles à l’exclusion de celles dont le bénéfice
net est égal ou supérieur à cent millions (100 000 000) de dirhams.

Et par le relèvement du taux du barème plafonné, de 17,50% à 20% s’applique à la tranche dont
le montant du bénéfice net est supérieur à un million (1 000 000) de dirhams, pour les
entreprises industrielles au titre de leur chiffre d’affaires à l’exportation.

3.Relèvement du taux du barème d’IS de 17,50% à 20% :

Dans le cadre du réaménagement de la structure globale du barème d’IS, la L.F. 2020 a modifié
les dispositions de l’article 19-I-A du CGI comme suit :

➢ Le relèvement du taux intermédiaire du barème progressif de l’IS de 17,50% à 20% ;


➢ Le relèvement du taux du barème plafonné de 17,50% à 20%, appliqué à la tranche dont
le montant du bénéfice net est supérieur à un million (1 000 000) de dirhams, pour les
entreprises suivantes :
- Les entreprises exportatrices prévues à l’article 6 (I-D-3°) du CGI ;
- Les entreprises hôtelières et les établissements d’animation touristique prévus à
l’article 6 (I-B-3°) du CGI ;
- Les entreprises minières prévues à l’article 6 (I-D-1°) du CGI ;
- Les entreprises artisanales prévues à l’article 6 (II-C-1°- b) du CGI ;
- Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle prévus à
l’article 6 (II-C-1°-c) du CGI ;
- Les sociétés sportives prévues à l’article 6 (I-B-5°) du CGI ;
- Les promoteurs immobiliers prévus à l’article 6 (II-C-2°) du CGI ;
- Les exploitations agricoles prévues à l’article 6 (I-D-4°) du CGI ;
- Les sociétés exerçant les activités d’externalisation de services à l’intérieur ou en
dehors des plateformes industrielles intégrées dédiées à ces activités prévues à l’article
6 (II-B-4°) du CGI.

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Montant du bénéfice net en Taux Somme à déduire
dirhams
Inférieur ou égal 300 000 10% 0
De 300 001 à 1 000 000 20% 30 000
Supérieure à 1 000 000 31% 140 000

4.Modification du taux de CM :
Avant Après

Le taux de la CM=0,75% applicable Le taux de la CM=0,50%.


aux exercices ouverts à partir du
01/01/2019 Toutefois, il est porté à 0,60%,
lorsqu’au-delà de la période
d’exonération, ls résultats courant hors
amortissement est déclaré négatif au
titre de deux exercices consécutifs.

5.Amélioration du régime fiscal applicable aux sociétés sportives :


Dans le cadre de la réforme menée pour promouvoir les activités sportives et accompagner la
transformation des associations en sociétés sportives, la L.F. 2020 a modifié et complété les
dispositions des articles 6 (I-B-5°et II-C-1°-d), 19 (I-A-6°) et 161-V du CGI, en vue d’améliorer
leur régime fiscal.

Le nouveau régime prévoit :

➢ L’exonération totale de l’IS pendant une période de cinq (5) exercices consécutifs, à
compter du premier exercice d’exploitation ;
➢ L’application du taux du barème plafonné à 20% prévu à l’article 19-I-A du CGI, au-
delà de cette période.
6.Révision du régime fiscal des sociétés exerçant les activités d’externalisation de services
à l’intérieur ou en dehors des plateformes industrielles intégrées dédiées à ces activités :

Conformément à loi de finances 2020, les sociétés exerçant les activités d’externalisation de
services « offshoring » bénéficiaient, pour leur chiffre d’affaires local et à l’export quel que

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soit leur lieu d’implantation, en conformité avec les normes internationales de bonne
gouvernance fiscale, de :

• L’exonération totale de l’IS pendant les cinq (5) premiers exercices consécutifs à
compter de la date du début de leur exploitation ;

• L’imposition aux taux du barème plafonné à 20% prévu à l’article 19-I-A du CGI,
au- delà de cette période.
Seront exclues de l’incitation fiscale les activités de comptabilité réalisées, de
commissionnement, de conseil fiscal, de formation, transport, etc., pour le compte
de clients à l’étranger.

7.Elargissement du champ d’application du régime d’incitation fiscale dédié à la


restructuration des groupes de sociétés aux opérations de transfert des immobilisations
incorporelles et financières :

Dans le cadre de l’encouragement des opérations de restructuration des groupes de sociétés,


en vue de renforcer leur compétitivité et de faciliter la réallocation de leurs moyens de
production et de leurs actifs, la L.F. 2020 a modifié les dispositions des articles 20 bis et 161
bis-I du CGI pour élargir le champ d’application dudit régime aux immobilisations
incorporelles et financières.
B. Les principales mesures de la loi de finance rectificative 2020
Dans le cadre des mesures urgentes mises en œuvre pour faire face aux répercussions de la
pandémie du Covid-19 est confortée une crise sanitaire et économique
De ce fait les prévisions ayant présidé pour élaborer la loi de finance de 2020 sont
fortement compromise grâce a le taux de croissance devrait enregistrer une détérioration en
plus d’une forte aggravation du déficit budgétaire, estimés, initialement, respectivement à 3,7%
et à 3,5% ainsi que la cour de quelque matière notamment le gaz butane a accusé une baisse
notable.
Dans ce cadre, et eu égard aux dispositions de l’article 77 de la Constitution qui
responsabilisent le Parlement et le Gouvernement sur la préservation de l’équilibre des
finances de l’Etat, et conformément au principe de sincérité budgétaire consacré par la Loi
organique n° 130-13 relative à la loi de finances qui exige la présentation de lois de finances
rectificative en cas de modifications significatives des priorités et des hypothèses de la loi de
finances de l’année, le recours à une Loi de Finances Rectificative pour l'année 2020 s'impose.

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En Matière d’impôt sur les sociétés, les dispositions fiscales sont :
1.Déductibilité des dons, legs et contributions octroyés à l’Etat.
Dans le cadre des mesures urgentes mises en œuvre pour faire face aux répercussions
de la pandémie du Coronavirus‘’Covid-19’’, un traitement spécifique a été prévu pour
les dépenses liées aux dons accordés au Fonds spécial pour la gestion de cette pandémie,
créé par le décret n° 2-20-269 du 16 mars 2020, et pour les autres charges de structure
fixes liées à la sous activité des entreprises par rapport à leur capacité normale de
production ou de fonctionnement prévue pour 2020.

Concernant les dons versés par les entreprises audit fonds, qui vise notamment le soutien
de l’économie nationale, la préservation des emplois et l’atténuation des répercussions
sociales de la pandémie du Coronavirus, leur traitement comptable a été précisé par
l’avis n° 13 du Conseil National de la Comptabilité (CNC) du 29 avril 2020,explicitant
les incidences comptables de la pandémie de la Covid-19, la LFR 2020 prévoit comme
étant charges déductibles à répartir sur plusieurs exercices, les sommes versées par les
entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés, sous forme de contributions, dons ou legs au
«Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus ’’Le Covid-19’’»;
Ces dons doivent être transférées au compte « charges à répartir sur plusieurs exercices » et
amorties à taux constant sur 5 exercices, à partir du premier exercice de leur constatation en
comptabilité.
2.Prorogation des délais des conventions relatives aux programmes de construction de
logements sociaux.
En vue de soutenir le secteur de l’immobilier, la LFR 2020 prévoit un délai supplémentaire
d’une année pour les conventions conclues entre l’Etat et les promoteurs immobiliers qui ont
des difficultés à achever la réalisation dans le délai de 5 ans, de leurs programmes de
construction de logements sociaux qui se trouvent dans leurs phases finales. Cette mesure
s’applique aux conventions aux programmes de construction de logements sociaux dont le délai
expire durant la période allant de la date du début de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 31
décembre 2020.

3.Annulation des pénalités et majorations de retard.


La loi de finance rectificative 2020 à prévu pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est
inférieur à 20.000.000 DH bénéficient du report de la déclaration du résultat fiscal au titre de
l’exercice 2019 et du paiement de l’impôt, du 31 mars au 30 juin 2020.

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S’agissant des échéances relatives au paiement de l’impôt, aucune majoration, amende ou
pénalité, ne sera appliquée pour les paiements spontanés des droits dus qui interviennent au
plus tard le 30 septembre 2020.
C. Les dispositions fiscales relatives aux règles d’assiette en matière d’impôt sur les
sociétés selon la loi de finance 2021 :
1.Mise en conformité du régime fiscal de CFC avec les standards internationaux
Dans le cadre des mesures visant la conformité du système fiscal marocain aux standards
internationaux, il existe deux modifications ont été apportées aux dispositions fiscales régissant
CFC :

a. Clarification du traitement fiscal des entreprises financières : 1

Sont exclus du bénéfice des avantages fiscaux prévus en faveur des sociétés CFC, les
entreprises financières visées aux paragraphe 1 et 2 de l’article 4 du décret-loi portant
réorganisation de CFC, à savoir :

• Les établissements de crédit


• Les entreprises d’assurances, de réassurance et les sociétés de courtage

B. Limitation de la durée d’application de l’ancien régime fiscal de CFC à fin 2022 2

L’application de l’ancien régime fiscal de CFC en vigueur avant le 1er janvier 2020, aux
sociétés de services ayant obtenu le statut CFC avant cette date, sans limitation dans le temps.

Le maintien de ce régime constitue une pratique non conforme aux normes internationales.
Ainsi, dans le but de se conformer auxdites normes en matière de bonne gouvernance fiscale

L’article 6-IV-1 de la loi de finances n° 65-20 pour l’année budgétaire 2021 a limité la durée
d’application de l’ancien régime fiscal CFC au 31 décembre 2022. Ainsi, l’ancien régime fiscal
de CFC demeure applicable aux sociétés concernées au titre des exercices clos au plus tard
le 31/12/2022.

1 L’article 6-I de la loi de finances n° 65-20 pour l’année budgétaire 2021


2 L’article 6-IV-1 de la loi de finances n° 65-20 pour l’année budgétaire 2021

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2.Extension de l’application du régime fiscal spécifique des OPCI, aux immeubles
construits à usage d’habitation.
Le bénéfice des exonérations prévues pour des organismes de placement collectif immobilier
(OPCI) au profit de ceux distribuions au moins 85% du résultat de l’exercice afférent à la
location des immeubles construits à usage professionnel et usage d’habitation. 3

3.Non-imposition des produits des cessions des participations des établissements et


entreprises publics et de leurs filiales réalisées dans le cadre des opérations de transfert
d’entreprises publiques au secteur privé4.
Ne sont pas considérés comme produits imposable, les produits de cessions des participations
des établissements et entreprises publics et de leurs filiales, réalisés dans le cadre des opérations
de transfert prévues par l’article premier de loi n°39-89 autorisant le transfert d’entreprises
publique au secteur privé. Il y a lieu de rappeler que l’article premier de la loi n° 69-00 relative
au contrôle financier de l’Etat sur les entreprises publiques et autres organismes a défini la
notion de filiale publique comme étant « les sociétés dont le capital est détenu à plus de la
moitié par des organismes publics. »

Date d’effet :

Ces nouvelles dispositions sont applicables aux produits des cessions des participations des
établissements et entreprises publics et de leurs filiales, réalisés à compter du 1er janvier 2021.

4.Consécration de la déductibilité des dons en argent ou en nature octroyés à certains


organismes opérant dans l’intérêt général.5
Il est utile de souligner l’intérêt que revêt la déductibilité des dons pour soutenir les actions
entreprises par l’Etat ou ses démembrements ainsi que par d’autres entités agissant pour l’intérêt
général.

Seuls les dons en argent ou en nature octroyés aux associations reconnues d'utilité publique
œuvrant dans un but charitable, scientifique, culturel, artistique, littéraire, éducatif, sportif,
d’enseignement, santé ou d’environnemental, étaient considérés comme étant des charges
d’exploitation déductibles du résultat fiscal.

3 L’article 7- XI du CGI
4
L’article 9 bis-II du CGI
5 L’article 6-I de la loi de finances n° 65-20,l’article 10 (IB-2°) du CGI

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A titre de rappel, il importe de noter dans ce même contexte, que pour soutenir l’effort national
de lutte contre les répercussions de la pandémie du coronavirus (Covid-19) sur les plans
sanitaire, social et économique, plusieurs entités soumises à l’IS ou à l’IR professionnel avaient
contribué au « fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus (Covid19) »

Sur la base de plusieurs éléments de fait et de droit, il a été admis de conférer à cette
contribution, le caractère de charge comptable déductible du résultat fiscal dont le principe a
été consacré et renforcé par l’article 247 bis du code général des impôts introduit par la loi de
finances rectificative pour l’année 2020.

Toutefois, il convient de préciser qu’en vertu de l’article précité, les sommes versées sous
formes de contributions, dons ou legs pour le compte de l’Etat doivent être réparties sur
plusieurs exercices. Il s’ensuit que sur le plan fiscal, l’étalement de la déduction de la charge
correspondant à la contribution au fonds précité est admis sur une période de cinq (5) exercices
à partir du premier exercice de sa constatation en comptabilité.

5.Non déductibilité du résultat fiscal de la contribution sociale de solidarité sur les


bénéfices et revenus.
La contribution sociale de solidarité concerne les sociétés telles que définies à l’article 2-III du
Code général des Impôts (CGI), à l’exclusion des sociétés exonérées de l’impôt sur les sociétés
de manière permanente visées à l’article 6-I-A du CGI, des sociétés exerçant leurs activités dans
les zones d’accélération industrielle visées à l’article 6 (I-B-6°) du CGI et des sociétés de
services bénéficiant du régime fiscal prévu pour la place financière « Casablanca Finance City
», donc :

a. Personnes concernées : les sociétés + les personnes physiques titulaires des revenus
professionnels, agricoles imposables, fonciers et salariaux & revenus assimilés ;

b. Sociétés exclues : sociétés exonérées de manière permanente + sociétés CFC + sociétés


exerçant dans les Zones d’accélération industrielle ;

D. Comparaison entre les lois de finance 2020 et la loi de finance 2021 :


Les principales mesures fiscales de l’impôt sur les sociétés :

-En 2020 :

• Résultat fiscal inférieur ou égal à 300.000 DHS : 10%

15
• Résultat fiscal entre 300.000 et 1.000.000 DHS : 20%
• Résultat fiscal supérieur à 1.000.000 DHS : 31%

Il s’agit d’un barème progressif avec des sommes à déduire.

NB : Le taux maximal pour les entreprises industrielles est de 28% au lieu 31% sauf pour celle
qui réalisent un bénéfice net Supérieur à 100.000.000 DHS.

• Les entreprises exportatrices seront imposées selon le barème progressif avec un taux
plafonné à 20% pour la tranche du résultat qui dépasse 1.000.000 DHS.

Les zones franches seront remplacées par les « Zones d’accélération industrielle »

• Les sociétés installées dans les « Zones d’accélération industrielle » bénéficient d’une
exonération de 5 ans
• Les sociétés déjà installées sont toujours soumises au régime fiscal antérieur
(exonération de 5 ans et imposition au taux de 8.75%)
• Les sociétés qui vont s’installer à compter du 1er Janvier 2021 seront soumises au taux
de15% après l’exonération de 5 ans
• Les sociétés sportives :
➢ Exonération de l’IS pendant 5 ans à compter du premier exercice d’exploitation
➢ Les sociétés sportives sont soumises aux taux maximaux de 20% pour la
tranche du résultat qui dépasse 1.000.000 DHS.
-En 2021 :

• Le Statut CFC sera réaménagé avec l’exclusion de certaines sociétés financières


(Etablissements de crédit, entreprises d’assurance et de réassurance et les sociétés de
courtage en assurance et réassurance).
• Les sociétés financières citées ci-dessus ayant le statut CFC seront concernées par ce
régime jusqu’au 31/12/2022.
• Exonération des plus-values réalisées suite à la cession des entreprises publiques au
secteur privé ;
• Non déductibilité du résultat fiscal de la contribution sociale de solidarité sur les
bénéfices et revenus.

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1.2. Impôt sur le revenu
L’impôt sur le revenu est un prélèvement obligatoire qui s’applique aux revenus et profits des
personnes physiques et des personnes morales n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés.
Les catégories de revenus imposables sont en nombres de cinq :

• Les revenus professionnels ;


• Les revenus salariaux ;
• Les revenus et profits foncier ;
• Les revenus et profits des capitaux mobiliers ;
• Les revenus provenant de l’exploitation agricole.

A. Les dispositions fiscales relatives aux impôts sur le revenu selon la loi de finance 2020
1.Les mesures relatives à l’impôt sur le revenu afférent aux revenus professionnels.
• Mettre en place un abattement de 25% sur la base imposable de chiffre d'affaires réalisé par
paiement mobile, dans le cadre d’un revenu professionnel adhéré au régime du bénéfice
forfaitaire (BF) ou du résultat net simplifié (RNS). L'objectif est de dématérialiser les
opérations courantes d’échanges entre les commerçants et d’encourager l’échange
électronique pour avoir une traçabilité de la monnaie dans l’économie.
Le paiement mobile : est un mode de paiement émis soit sur un compte de
paiement tenu par un établissement de paiement, soit sur un compte bancaire
tenu par une banque.

• Le relèvement des dispositifs liées aux limites de chiffres d’affaires réalisés dans le cadre
du revenu professionnel et soumis au régime forfaitaire selon la loi de finance 70-19 que le
CA (TTC) annuel n’a pas dépassé les seuils suivants :
2.000.000 DHs pour les activités commerciales, industrielles, artisanales et
aux armateurs pour la pêche au lieu de 1.000.000 DHs.
500.000 DHs pour les prestataires de services, profession libéral et revenues
ayant un caractère répétitif au lieu de 250.000 DHs.
• Selon l’article 145 du CGI, les dispositions relatives aux obligations comptables ne
concernent pas les personnes physiques assujetties à l’IR au titre des revenus professionnels
soumis soit au régime forfaitaire ou auto-entrepreneur.

17
2.Les mesures relatives à l’impôt sur les revenus salariaux et revenus assimilés.
• Selon l’article 28-III, l’application uniforme de la limite de déduction de 50% du salaire net
imposable prévue en matière de primes ou cotisations se rapportant aux contrats d’assurance
retraite qu’ils soient souscrits avant et après le 1 er Janvier 2015.
Pour le contribuable qui détient un revenu professionnel et un revenu salarial, il a le droit de
bénéficier de choisir la situation la plus avantageuse entre la limite de 10% du revenu global
net imposable ou la limite de 50% du salaire net imposable.
• L’exonération des pensions d’invalidité selon l’article 57-4du CGI. Cette exonération est
dédiée aux militaires et leurs familles et ayants cause avec une petite modification en 2020
c’est intégrer les deux secteurs public et privé (indépendamment du statut de l’employeur).
• Elargissement du bénéfice de l’exonération des indemnités de stage mensuelles brutes
(plafonnée à 6.000 dirhams) versées par les entreprises du secteur privé aux stagiaires titulaires
d’un baccalauréat pour une période de 24 mois.
• Cette exonération est accordée aux stagiaires susvisés à conditions que :
- le stagiaire doit être inscrit à l’ANAPEC
- le même stagiaire ne peut bénéficier deux fois de cette exonération
- l’employeur doit s’engager à procéder au recrutement définitif d’au moins 60%
desdits stagiaires
• Relever le taux d’abattement des pensions de retraites brutes de 5%, c’est-à-dire pour le
montant brut imposable ne dépassant pas 168000 il doit être multiplié par 60% au lieu de
55% en 2019 et de 40% sur le surplus.
• Relever le taux d’abattement de 10% (de 40% en 2019 à 50% en 2020) applicable au salaire
brut imposable versé au sportif professionnel pour le protéger contre les risques physiques
de sa fonction.
3.Les mesures relatives à l’impôt sur les revenus et profits fonciers :
• Exonération des opérations de cession d’un bien immeuble occupé par son propriétaire à
titre d’habitation principale pour une durée maximale de 6 ans est accordé au contribuable
mais à deux conditions la première : le bénéfice de cette exonération est d’une seul fois et
la deuxième : le contribuable doit réinvestir son prix de cession pour acquérir un immeuble
destiné à son habitation principale dans un délais ne dépassant pas 6 mois à compter de la
date de cession .Pour le paiement est effectué d’une manière spontané ,il y a une restitution
d’impôt à condition de respecter les deux conditions précités plus le prix de cession ne doit
pas dépasser 4000000 DH .

18
• Modification de la déclaration et paiement (le fait générateur) de l’IR à titre de revenues
foncier où la déclaration est faite avant le premier Mars et le paiement par un procédé
électronique auprès de l’administration fiscal pour avoir une traçabilité sur les revenus
fonciers réellement encaissés.
• L’exonération des cessions à titre gratuit portant sur les biens immeubles ou droits réels
immobiliers revenant aux associations reconnues d’utilité publique et inscrits au nom des
personnes physiques.
4.Les mesures relatives à l’impôt sur les revenus et profits mobiliers.
• Relèvement du plafond des versements effectués par le contribuable dans le cadre du plan
d’épargne d’entreprise et plan d’épargne par action d’une valeur de 400.000DHs c.-à-d. de
600.000 DHS en 2019 à 2.000.000 DHS de plafond en 2020 et respecter la durée de
conservation de ses deux plans pour une période qui ne dépassent pas 5ans.
• Appliquer le régime de neutralité fiscale d’une manière permanente en faveur des opérations
d’apport de titres de capital que détiennent les personnes physiques dans une ou plusieurs
sociétés à une société holding soumises à l’IS et résidente au Maroc dans le but de faciliter
la gérance et le contrôle de l’activité des entreprises dont les personnes physiques détiennent
des titres de capital. Les OPCVM ne peuvent pas bénéficier de ce dispositif puisqu’ils sont
des instruments d’investissement et d’épargne.
Le holding : est une société qui applique sa direction, son contrôle de
l’activité des entreprises en fonction des titres de participation qu’elle
détiennent.
B. Les mesures prises par la loi rectificative de 2020.
1.Encouragement du paiement mobile :
La loi de finance 2020 a prévu un abattement de 25% pour les transactions mobiles pour réduire
les transactions faites en espèces. Cet abattement est calculé sur la base de chiffre d'affaires
réalisés dans le cadre d’un revenu professionnel déterminé selon le régime RNS (régime net
simplifié) et RF (régime forfaitaire). En vue d’inciter les contribuables à recourir à ce nouveau
mode de paiement, il est prévu de remplacer cet abattement pendant 5 années consécutives une
exclusion du montant de chiffre d'affaires nécessaire pour déterminer la base imposable de l’IR
ainsi que les seuils d’imposition selon le RNS et RF.

2.Annulation des pénalités et majorations de retard :


• Selon ( Art. 247 bis – III du CGI), la LFR a institué aux personnes physiques ou morales
assujetties à l’IR à titre du revenues professionnels relatifs à l’année 2019 déterminés

19
soit sous le régime RNR ,RNS, et /ou agricole à bénéficier d’une annulation des
pénalités , amendes et majorations pour les déclarations effectués dans un délais
maximum de 30juin 2020,ainsi que toute les paiements spontanés des droits payés dans
le cadre de l’IR est exemptés de toutes sanction si le paiement hors délai est effectués
avant le 30 juin 2020.
• De même les paiements spontanés hors délai des droits dus en matière d’impôt sur le
revenu, effectués au plus tard le 30 septembre 2020, sont exemptés des sanctions
susvisées.
3.Exonération des chèques de vacances :
Selon l’article 57 du CGI par l’alinéa 24(Art. 57-24° du CGI) : « l’exonération des
avantages accordés aux employés sous forme de « chèques vacances ».

Le Chèque-Vacances : est une prestation d’aide visant à favoriser le départ des


salariés en vacances et qui rend accessible un large éventail de services de
transport, d’hôtellerie et de restauration dans une logique de cohésion sociale et
de lutte contre les exclusions.
C. Les mesures prises par la loi de finance de 2021 :
1.Régime de la contribution professionnelle unique.
A compter du 1er janvier 2021, les dispositions du CGI relatives au régime du bénéfice
forfaitaire sont abrogées et remplacées par de nouvelles dispositions relatives au régime de
la Contribution Professionnelle Unique (CPU).

La CPU est une sorte d'impôt unique d’un taux de 10%, qui réunit tous les impôts et taxes qui
étaient payés jusque-là par les professionnels, et qui sera majorée d’une contribution
complémentaire (qui varie selon l’activité et le revenu de la personne) destinée à la couverture
médicale.

a. Objectif :

L’institution de ce nouveau régime a pour objectifs de :

• Simplifier le régime fiscal applicable aux personnes physiques exerçant des activités à
revenu modeste par le paiement d’un seul impôt englobant, les impôts et taxes
professionnelles : impôt sur le revenu, taxe professionnelle et taxe des services
communaux
• Faire bénéficier ces derniers d’une assurance maladie obligatoire.

20
b. personnel imposable :

• Les personnes physiques dont les revenus professionnels étaient déterminés selon le
régime du bénéfice forfaitaire, avant la loi de Finances (LF) 2021.
• Les contribuables qui entament l’exercice de leurs activités professionnelles, à compter
du 1er janvier 2020.
• Les contribuables soumis antérieurement au régime du résultat net réel ou du résultat
net simplifié, dont le chiffre d’affaires annuel (TTC) est inférieur à :
• Deux millions (2.000.000) de dirhams, pour les activités commerciales,
industrielles et artisanales.
• Cinq cent mille (500.000) dirhams, pour les prestataires de services.

c. Les conditions d’application :

• Le respect de la limite de chiffre d’affaire (TTC) mentionné si dessus.


• L'adhésion au régime de l'assurance maladie obligatoire de base conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur.

Les nouveaux contribuables éligibles au régime fiscal relatif à la CPU qui désirent opter pour
ce régime, doivent adresser leur demande par lettre recommandée avec accusé de réception ou
la remettre contre récépissé à l’inspecteur des impôts du lieu de leur domicile fiscal ou de leur
principal établissement :

• Dans le cas de l’exercice de l'option en début d’activité : avant le 1 er avril de l’année


suivant celle du début d’activité ;
• Dans le cas de l’exercice de l'option en cours d’activité : dans le délai de dépôt de
déclaration du revenu global de l’année précédente à savoir avant le 1er mai de l’année
en cours. Cette option ne prend effet qu’à partir de l'année suivante.

d. Personnes exclues :

• Si le chiffre d'affaires réalisé a dépassé pendant deux années consécutives les limites
prévues ci-dessus, le régime du résultat net réel doit être appliqué en ce qui concerne les
revenus professionnels réalisés à compter du 1er janvier de l'année suivant celles au
cours desquelles lesdites limites ont été dépassées.
• Les contribuables exerçant des professions, activités ou prestations de services fixées
par voie réglementaire sont exclus du régime de la contribution professionnelle unique.

21
c. Base imposable :

• Chiffre d’affaires réalisé auquel s’applique un coefficient fixé pour chaque profession ,
Ces coefficients varient de 1,5% à 60% selon les secteurs d'activité, le segment de
distribution (détail, semi-grossistes, grossistes).
• La plus-value nette globale réalisée à l'occasion de la cession en cours ou en fin
d'exploitation des biens corporels et incorporels affectés à l'exercice de la profession, à
l'exclusion des terrains et constructions.
• La plus-value nette globale évaluée par l'administration lorsque les biens corporels et
incorporels, autres que les terrains et constructions, ne sont plus affectés à l'exploitation

En ce qui concerne les biens amortissables autres que les terrains et les constructions, la
plus-value est égale à l'excédent du prix de cession ou de la valeur vénale sur le prix de
revient, ce dernier étant diminué :

• Des amortissements qui auraient été pratiqués sous le régime du résultat net réel ou
celui du résultat net simplifié ;
• Des amortissements considérés avoir été pratiqués en période d'imposition sous le
régime du bénéfice forfaitaire et / ou sous celui de la contribution professionnelle
unique, aux taux annuels suivants :
• 10 % pour le matériel, l'outillage et le mobilier
• 20 % pour les véhicules.
• Les indemnités reçues en contrepartie de la cessation de l'exercice de la profession ou
du transfert de la clientèle.

e. Taux d’imposition :

• L'impôt correspondant au revenu professionnel : il est appliqué un taux


libératoire de 10% à la base imposable
• Les plus-values et indemnités : sont soumises à l'impôt sur le revenu au taux
libératoire de 20%.
• Droit complémentaire : le contribuable sera tenu de payer un complément pour
l'AMO. Ce complément qui peut être payé trimestriellement ou annuellement est
fixé selon le niveau d'impôt annuel payé :

Tranches des droits Montant trimestriel des droits Montant annuel des droits
annuels(en dirhams) complémentaires (en dirhams) complémentaires (en dirhams)

22
Moins de 500 300 1200
De 500 à 1.000 390 1560
De 1 001 à 2.500 570 2280
De 2.501 à 5.000 720 2880
De 5.001 à 10.000 1050 4200
Supérieur à 10.000 3600 14400

f. Obligations déclaratives :

• Déclarations d’existence ou de transfert de domicile fiscal : par lettre


recommandée avec accusé de réception ou la remettre contre récépissé, au service
local des impôts dans un délai maximum de 30 jours suivant la date du début de leur
activité. Cette déclaration doit comporter certains renseignements notamment, la
nature des activités exercées et le numéro d’identification en matière de taxe
professionnelle.
• Déclaration de transfert de domicile fiscal : En cas de changement de leur
domicile fiscal ou de leur principal établissement, les contribuables doivent aviser
l'inspecteur des impôts du lieu de leur nouveau domicile fiscal ou établissement
principal, par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise de ladite lettre
contre récépissé ou par souscription d’une déclaration établie sur ou d’après un
imprimé-modèle de l’administration. Cette déclaration doit être produite dans les 30
jours qui suivent la date du transfert ou du changement.
• Déclaration du chiffre d’affaires : Le contribuable est tenu de souscrire une
déclaration annuelle au titre du chiffre d’affaires réalisé correspondant à chaque
activité ou profession exercée, avec le versement spontané de l’impôt, par procédé
électronique ou sur support papier. Et ce, avant le 1er avril de l’année suivant celle
au cours de laquelle le chiffre d’affaires a été réalisé.
• Déclaration des plus-values et des indemnités : Les contribuables sont tenus de
déclarer par procédé électronique ou de remettre, contre récépissé en même temps
que le versement spontané de l’impôt, une déclaration récapitulant les plus-values
et indemnités dans un délai de 45 jours, à compter de la date de cession de tout ou
partie de leur entreprise ou de leur clientèle ou de cessation de leur activité.

g. Obligations de versement :
23
Les contribuables soumis au régime de la CPU sont tenus, à compter du 1er janvier 2021, de
verser spontanément le montant de la CPU, d’après l’option formulée dans leurs déclarations
de chiffre d’affaires et selon les délais suivants :

• En cas d’option pour le paiement trimestriel, l’impôt donne lieu au versement de 4


acomptes dont chacun est égal à 25% du montant de l’impôt dû et ce, avant l'expiration
des 3, 6, 9 et 12éme mois de l’année suivant celle au cours de laquelle le chiffre
d’affaires a été réalisé.
• En cas d’option pour le paiement annuel, l’impôt est versé avant le 1er avril de l’année
suivant celle au cours de laquelle le chiffre d’affaires a été réalisé.

2.Extension de l’abattement forfaitaire sur les montants imposables des salaires versés
aux sportifs :
L’article 6-I de la loi de finances n° 65-20 précitée a institué une mesure transitoire prévoyant
l’application aux revenus salariaux versés aux sportifs professionnels, entraineurs, éducateurs
et à l’équipe technique, d’un abattement de :

• 90% au titre de l’année 2021


• 80% au titre de l’année 2022
• 70% au titre de l’année 2023
• 60% au titre de l’année 2024.

a. bénéficiaires :

• Sportifs
• Entraineur
• Formateurs
• Comité technique

b. Les conditions d’application :

Pour bénéficier de cet abattement, les entraineurs, les éducateurs et l’équipe technique doivent
être titulaires d’un contrat sportif professionnel relative à l’éducation physique et aux sports et
d’une licence délivrée par les fédérations sportives.

24
3.Institution des droits complémentaires destinés à la couverture médicale des
autoentrepreneurs.
En vue de faciliter l'exercice de l’activité entrepreneuriale, les dispositions de la L.F pour
l’année 2014 ont institué un régime fiscal spécifique et optionnel en faveur des personnes
physiques exerçant leur activité professionnelle en tant qu’auto-entrepreneur.

L’option pour ce régime est subordonnée au respect de certaines conditions, notamment


l’adhésion au régime de sécurité sociale prévu par la législation et la réglementation en vigueur.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la généralisation de l'assurance maladie obligatoire à


l'horizon de 2022, l’article 6-I de la loi de finances n° 65-20 pour l’année budgétaire 2021 a
institué des droits complémentaires pour les auto entrepreneurs afin de leur permettre de
bénéficier du régime d’assurance maladie obligatoire de base, à l’instar des contribuables
soumis au régime de la contribution professionnelle unique.

Ces droits complémentaires sont déterminés en fonction du barème prévu à l’article 73-II-B6°
du CGI rappelé ci-après et ce, selon les modalités fixées par voie réglementaire :

Tranches des droits Montant trimestriel des droits Montant annuel des droits
annuels (en complémentaires (en dirhams) complémentaires (en
dirhams) dirhams)
Moins de 500 300 1200
De 500 à 1.000 390 1560
De 1 001 à 2.500 570 2280
De 2.501 à 5.000 720 2880
De 5.001 à 10.000 1050 4200
Supérieur à 10.000 3600 14400

4.Prorogations pour une année supplémentaire de l’application des mesures d’incitation


en faveur des contribuables opérant dans le secteur informel, qui s’identifient pour la
première fois.
a. Bénéficiaires :

Les contribuables exerçant une activité passible de l’impôt sur le revenu.

b. conditions d’exonération :

25
Les contribuables concernés doivent se présenter au service local des impôts à la date de leur
identification en déposant un dossier qui contient la nature, la quantité et la valeur des éléments
constitutifs du stock. Si le stock détenu par le contribuable est assujetti à l’IR à titre de son
revenue professionnel soumis par option soit au régime (RNR) soit au régime (RNS) sont
évalués pour dégager 20% ou plus de la valeur brute en cas de cession ou retrait. Cependant si
le stock du contribuable est assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), le paiement sera en
fonction de la marge brut réalisée sans avoir le droit à la déduction jusqu’à l’épuisement du
stock.

5.Exonération des intérêts versés aux personnes physiques au titre des emprunts émis par
le Trésor.
Selon l’article 247-31 du CGI 2020, et à titre transitoire, les intérêts versés au personnes
physiques, au titre des emprunts qui sont émis par le trésor sont exonérés, on parle
défiscalisation des produits financiers perçues sur les emprunts d’Etat afin d’encourager
l’épargne des ménages.

a. Bénéficiaires :

Les personnes physiques résidentes au Maroc et non soumise à l’IR selon le régime net réel
(RNR) ou le régime net simplifié (RNS).

b. Conditions d’exonération :

Les emprunts émis par le trésor ne doivent pas dépasser 1 an jusqu’au 31 décembre 2021, ainsi
que les intérêts doivent être versés pour la première fois dès le premier mois de l’année civile
de 2021 (janvier).

6.Exonération des salaires versés au titre des premières embauches des jeunes.
Afin d’encourager l’insertion dans la vie active des jeunes n’ayant jamais exercé un emploi, la
L.F pour l’année 2021 a annoncer l’exonération en matière d’IR du salaire versé par une
entreprise, association ou coopérative, quelle que soit la date de sa création, à un salarié à
l’occasion de son premier recrutement, et ce, pendant les 36 premiers mois à compter de la date
dudit recrutement.

a. Bénéficiaires :

26
• Le salarié doit être recruté dans le cadre d’un contrat de travail à durée indéterminée,
conclu durant la période allant du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2021
• L’âge du salarié ne doit pas dépasser 35 ans à la date de conclusion de son premier
contrat de travail.

b. Conditions d’exonération :

Pour le bénéfice de l’exonération de 36 mois, le salarié doit présenter à son employeur tout
document attestant qu’il n’a jamais été identifié en tant qu’assurer auprès de la CNSS par un
employeur.

7.Exonération des salaires versés aux salariés ayant perdu de manière involontaire leurs
emplois, à cause des répercussions de la propagation de la pandémie du Coronavirus
(Covid-19)
La CGI précise que cette exonération de l'IR est plafonnée à un salaire mensuel brut de 10.000
dirhams versé par une entreprise, association ou coopérative à un salarié qui a perdu de manière
involontaire son emploi pour des raisons économiques liées aux répercussions de la pandémie
du Coronavirus durant la période allant du 1er mars 2020 au 30 septembre 2020.
Cet avantage est accordé au salarié concerné pendant les 12 premiers mois à compter de la date
de son recrutement.

a. Bénéficiaires :

• Le salarié doit être recruté au cours de l’année 2021 ;


• Le salarié doit avoir bénéficié de l'indemnité pour perte d'emploi IPE
• Le salarié ne peut bénéficier deux fois de l’exonération précitée.

b. Conditions d’exonération :

Pour le bénéfice de cette exonération, l’employeur doit exiger du nouveau salarié de produire
tout document :

• Attestant la perte d’emploi entre le 1er mars et le 30 septembre 2020 à cause des
répercussions de la crise sanitaire.
• Justifiant le bénéfice de l’indemnité pour perte d’emploi.

27
D. Comparaison entre les lois de finance 2020 et la loi de finance 2021 :
Dès 2020 il y avait plusieurs changements en matière fiscal à titre d’impôt sur le revenu, et ces
présentations on peut les présenter dans un tableau de deux colonnes la première qui va
s’intéresser à présenter les mesures prisent en 2020 et la deuxième sera dédié à présenter les
mesures prisent en 2021

La Loi de finance 2020 2021

Les situations
Au niveau des régimes Régime forfaitaire basé sur Mise en place du CPU
le chiffre d’affaire réalisé (contribution
pour 500 KDHS les professionnelle unique qui
prestations de service et 2 remplacera le Rf (régime
MDHS les activités forfaitaire)
commerciales, artisanales Objectif : simplifier le
et industrielles régime fiscal et faire
bénéficier le maximum des
contribuables d’une
assurance maladie
obligatoire (AMO).
Déclaration fiscal Annulation des pénalités et Déclaration électronique à
majorations de retard pour déposer avant le premier
les déclarations effectués Juin et avant 1 er Février
par le contribuable, ainsi 2022 pour les personnes
que tous les paiements ayant plusieurs sources de
spontanés dans un délais revenus versés par des
maximum de 30juin 2020. entités différentes.
Paiement Encouragement du Pour les sociétés :
paiement mobile en Paiement en même temps
imposant un abattement de que la déclaration s’il s’agit
25% pendant 5 années des revenus professionnels
consécutives une et une retenue à la source
exclusion du montant de selon le droit commun s’il

28
chiffre d’affaire nécessaire s’agit des revenus salariaux
pour déterminés la base et assimilés. Ainsi que pour
imposable de l’IR ainsi que les personnes physiques
les seuils d’imposition avec plusieurs revenus
selon le RNS et RF. salariaux et assimilés : le
paiement se fait en même
temps que la déclaration
avec imputation de la CSS
retenue à la source.

En guise de conclusion on peut dire que :

• Les pertes d'emploi enregistrées en 2020 à cause de la crise économique et sanitaire sont
diverses. Leur nombre est estimé à plus de 500.000 par le HCP et les institutions
internationales. Elles s'ajoutent à un chômage des jeunes structurellement important.
Pour remédier à ce phénomène, La loi de finance 2021 à encourager l’embauche de ces
deux catégories en imposant une exonération de l’IR pour les jeunes lors de leurs
premiers emplois et les personnes qui ont perdus leurs travails à cause de la crise
sanitaire « Covid -19 ».
• Intégrer le secteur informel dans le secteur formel et ceci par la prolongation d’amnistie
fiscale pour les contribuables qui s’identifient pour la première fois à l’administration
fiscale.
• La pandémie de la Covid-19 a mis en exergue l’importance et l’urgence de programmes
sociaux pour une équité sociale véridique dans notre pays. C’est pour cette raison notre
pays a décidé l’instauration d’une contribution complémentaire pour les auto-
entrepreneurs ; et pour les contribuables au régime de la contribution professionnelle
unique (CPU) afin de leur permettre de bénéficier du régime d’assurance de maladie
obligatoire (AMO) de base.
1.3. Droit d’enregistrement :
Les droits d'enregistrement se définissent comme une taxe ou un impôt perçu à l'occasion d'un acte
juridique appelé l'enregistrement.

La formalité de l’enregistrement a pour but de faire acquérir date certaine aux conventions sous
seing privé au moyen de leur inscription sur un registre dit "registre des entrées" et d’assurer la
conservation des actes.

29
Dans un autre regard, l’enregistrement fait foi de l’existence de l’acte et de sa date.
L’enregistrement doit être réputé exacte jusqu’à preuve du contraire en ce qui concerne la
désignation des parties et l’analyse des clauses de l’acte.

A. Les dispositions fiscales relatives aux droits d’enregistrement selon la loi de finance
2020 :6
Dans le contexte des mesures accompagné des secteurs affectés par la pandémie du Coronavirus
et l’appui de la demande des entreprises et des ménages en matière d’acquisition de biens
immeubles, il est proposé de prévoir une mesure visant une minimisation des droits
d’enregistrement en faveur des actes effectué durant la période de date de publication de la
présente loi de finances rectificative au Bulletin officiel jusqu’au 31 décembre 2020. Ces
mesures se présentent comme suit :

- Harmonisation des dispositions du paragraphe II de l’article 129 du CGI ;

- Exonération des actes portant acquisition d’immeubles dans le cadre du programme «


Villes sans bidonvilles » ou « Bâtiments menaçant ruine » ;

- Extension du bénéfice de l’exonération aux actes d’acquisition de terrains comportant des


constructions destinées à être démolies et réservés à la construction d’établissements
hôteliers ;

- Exonération des actes d’apport des éléments d’actifs et passifs des associations sportives
aux sociétés sportives ;

- Exonération des acquisitions de terrains destinés à la réalisation de logement sociaux dans


le cadre d’un contrat « Mourabaha » ;

- Exonération des actes d’acquisition d’immeubles par les partis politiques ;

- Clarification des sanctions applicables en cas de défaut ou de retard dans


l’accomplissement de la formalité de l’enregistrement des actes et conventions exonérés.

1.Harmonisation des dispositions du paragraphe II de l’article 129 du CGI


Dans le cadre de l’actualisation de l’établissement des dispositions du paragraphe II de l’article
129 du CGI, la loi de finances pour l’année 2020 a modifié l’intitulé de ce paragraphe en

6
NOTE CIRCULAIRE N° 730, Loi de finance N°70-19

30
retenant « l’Etat, les Habous et les collectivités territoriales » au lieu des « collectivités
publiques » et substituer les « collectivités locales par l’expression « collectivités territoriales

2.Exonération des actes portant acquisition d’immeubles dans le cadre du programme «


Villes sans bidonvilles » ou « Bâtiments menaçant ruine »
La vision de l’accompagnement du programme « Villes sans bidonvilles » ou « Bâtiments
menaçant ruine » ayant pour but l’amélioration du cadre de vie des ménages à faibles revenus,
la Loi de Finance pour l’année 2020 a accompli l’article 129-III du Code Générale d’Impôt par
un nouvel alinéa visant l’exonération en matière des droits d’enregistrement, des actes portant
acquisition d’immeubles par les bénéficiaires du relogement ou du recasement dans le cadre
dudit programme.

3.Extension du bénéfice de l’exonération en matière des droits d’enregistrement aux actes


d’acquisition de terrains comportant des constructions destinées à être démolies et
réservés à la réalisation d’opérations de construction d’établissements hôteliers
Cette exonération est subordonnée au respect des conditions prévues au paragraphe VII de
l’article 130 du CGI.

En vue d’encourager le développement des infrastructures touristiques, la loi de finances pour


l’année 2020 a une nouvelle mesure visant le prolongement de l’exonération précitée aux actes
portant acquisition de terrains comportant des constructions destinées à être démolies et
réservés à la réalisation d’acte de construction des établissements hôteliers.

Ces dispositions sont applicables aux actes établis à compter du 1er janvier 2020

4.Exonération des actes d’apport des éléments d’actifs et passifs des associations sportives
aux sociétés sportives
Afin d’encourager le développement des associations et des clubs sportifs en sociétés sportives,
la loi de finances pour l’année 2020 a visé l’exonération des droits d’enregistrement, des actes
par lesquels lesdites associations procèdent à l’apport d’une partie ou de la totalité de leurs
actifs et passifs aux sociétés sportives, créées conformément aux dispositions de la loi n° 30.09
relative à l’éducation physique et aux sports.

5.Exonération des acquisitions de terrains destinés à la réalisation de logement sociaux


dans le cadre d’un contrat « Mourabaha »
Actuellement, les investisseurs immobiliers, ayant conclu avec l'Etat des conventions de
programmes de logements sociaux, liée aux dispositions de l'article 247 (XVI-A) du CGI, sont

31
exonérés des droits d’enregistrement pour l’ensemble de leurs actes afférents à la réalisation de
logements sociaux.

Afin d’harmoniser le traitement fiscal des produits de la finance participative avec celui réservé
aux produits de la finance conventionnelle, la L.F. 2020 a institué une nouvelle mesure visant
à étendre l’exonération, en matière des droits d’enregistrement, aux acquisitions par les
promoteurs immobiliers de terrains nécessaires à la construction des logements dans le cadre
des contrats « Mourabaha» conclus à compter du 1er janvier 2020.

6.Exonération des actes d’acquisition d’immeubles par les partis politiques


L’article 7 de la loi de finances pour l’année 2012 et l’article 9 de la loi de finances pour l’année
2013 prévoyaient l’exonération de tous impôts et taxes :

- des biens meubles et immeubles des partis politiques nécessaires à l’exercice de leur
activité ;

- des transferts par des personnes physiques, à titre gratuit, de leurs fonds et biens
immatriculés en leurs noms à la propriété desdits partis.

Cette exonération avait fait l’objet d’une prorogation à titre gratuit, des fonds et des biens
immatriculés au nom des personnes physiques à la propriété des partis politiques et des centrales
syndicales.

La L.F. n° 70-19 pour l’année budgétaire 2020 a complété l’article 247 par un paragraphe XXX
qui prévoit l’exonération en matière des droits d’enregistrement des actes d’acquisition par les
partis politiques des immeubles nécessaires à l’exercice de leur activité et ce pour une période
de deux ans à compter du 1er janvier 2020.

7.Clarification des sanctions applicables en cas de défaut ou de retard dans


l’accomplissement de la formalité de l’enregistrement des actes et conventions exonérés
En vue d’expliquer les sanctions applicables aux actes et conventions soumis obligatoirement
et gratuitement à la formalité de l’enregistrement, la loi de finances pour l’année 2020 a prévu
l’application d’une majoration de :

- 0,5% lorsque les actes et conventions visés ci-dessus ne sont pas déposés ou déposés en dehors
du délai légal ;

- 0,25% dans le cas de dépôt dans un délai ne dépassant pas 30 jours de retard.

32
Cette majoration est calculée sur la base imposable prévue à l’article 131 du CGI qui en fixe
les règles de liquidation des droits d’enregistrement.

Toutefois, le montant de ladite majoration ne peut être inférieur à 500 dirhams et ne doit pas
dépasser 100.000 dirhams.

CAS D’ILLUSTRATION :

Cas de cession d’actions ou de parts sociales :


Exemple 1 : Par acte établi en date du 14 janvier 2020, A cède à B 2000 parts détenues dans
une société à responsabilité limitée dont le capital est entièrement libéré, moyennant le prix de
400 000 Dirhams.
L’acte est présenté à la formalité de l’enregistrement le 24 février 2020.

Liquidation des droits :

Il est à rappeler que même si l’acte de cession de parts sociales est exonéré des droits
d’enregistrement, il demeure soumis obligatoirement à ladite formalité.

En cas de présentation de l’acte à la formalité de l’enregistrement en dehors du délai légal de


30jours, ladite formalité est accomplie moyennant le paiement d’une majoration.

Dès lors que le dépôt de l’acte est effectué dans un délai ne dépassant pas 30 jours de retard, la
majoration est calculée au taux de 0.25% comme suit :

400 000 x 0.25%= …………………………………… 1 000 Dirhams

Ainsi, l’acte susvisé est enregistré moyennant le versement d’une majoration de 1 000 dirhams.

Exemple 2 : Par acte établi en date du 24 février 2020, A cède à B 500 parts dans une société
à responsabilité limitée, constituée entre A, B et C, moyennant le prix de 10000 Dirhams.

L’acte est présenté à la formalité de l’enregistrement le 15 Mai 2020.

Liquidation de la sanction :

33
Dès lors que le dépôt de l’acte est effectué dans un délai dépassant 30 jours de retard, la
majoration est calculée au taux de 0.5% comme suit :

10 000 x 0.5%= ……………………………………50 Dirhams

A signaler que le montant de la majoration ne peut être inférieur à 500 dirhams et ne peut
dépasser 100 000 dirhams.

Ainsi, l’acte susvisé est enregistré moyennant le versement d’une majoration de 500 dirhams.

➢ Cas d’augmentation de capital d’une société par apport en numéraire

Exemple 1 : Cas d’un acte constatant une augmentation de capital présenté à


l’enregistrement dans le délai légal.

Par acte sous seing privé daté du 25 Mars 2020 et présenté à la formalité de l’enregistrement le
15 avril 2020, la société X a procédé à l’augmentation de son capital au moyen d’apport en
numéraire, à titre pur et simple, d’un montant de 150 000 dirhams.
Ledit acte est enregistré gratuitement dès lors qu’il est déposé avant l’expiration du délai légal
de trente (30) jours.

Exemple 2 : En cas de présentation de cet acte à la formalité de l’enregistrement dans un


délai ne dépassant pas trente (30) jours de retard, la majoration est calculée comme suit :

150 000 x 0.25% =……………………………………………. 375 DHS.

Le montant de cette majoration ne peut être inférieur au minimum de 500 DHS.

Exemple 3 : En cas de présentation de cet acte à la formalité de l’enregistrement dans un


délai dépassant trente (30) jours de retard, la majoration est portée à 0.5% et calculée
Comme suit :

150 000 x 0.5% =……………………………………750 DHS.

34
Exemple 4 : Une société au capital de 1.000.000 DH, divisé en 10 000 actions de 100 DH
chacune et dont les réserves s'élèvent à 500 000 DH, décide d’augmenter son capital par
l’émission de 5000 actions nouvelles et une prime d’émission de 250.000 DH, intégralement
libérées en numéraire.

➢ Cas d’accomplissement de la formalité de l’enregistrement dans un délai ne


dépassant pas 30 jours de retard.

La majoration est déterminée par application au montant de l’apport d’un taux de majoration
soit : 750.000 x0, 25%= 1875 DH.
➢ Cas d’accomplissement de cette formalité dans un délai dépassant 30 jours de
retard.
La majoration est calculée comme suit : 750.000 x0, 50%= 3750 DH.

B. Les dispositions fiscales relatives aux droits d’enregistrement selon la loi de finance
2021 :
Il est vrai que l’exercice de la préparation du Projet de loi Finances 2021 n’a pas été une mince
affaire en raison de la pandémie et du manque de visibilité. Néanmoins, le gouvernement est
parvenu à faire passer la LF 2021 le 8 décembre avec 61 voix pour et 36 voix contre. La Loi de
Finances (LF) pour l’année budgétaire 2021 a donc été adoptée et publiée au Bulletin Officiel
en date du 18 décembre 2020.
Dans une note qui nous est parvenue, Les principales mesures fiscales adoptées pour l’année
budgétaire 2021 relatives aux droit d’enregistrement sont :
1.Prorogation de la réduction des DE pour l’acquisition des biens immeubles destinés à
l’habitation.
Dans le cadre des mesures visant la relance des secteurs affectés par la pandémie du
Coronavirus (Covid- 19) et le soutien de la demande des ménages en matière d’acquisition de
biens immeubles, la loi de finances rectificative pour l’année 2020 a institué une mesure
temporaire (article 247 bis-II) visant une réduction des droits d’enregistrement jusqu’au 31
décembre 2020, à hauteur de :

- 100%, pour les actes portant première vente de logements sociaux et de logements à faible
valeur immobilière tels que définis, respectivement, aux articles 92 (I-28°) et 247 (XII-A) du

35
CGI ainsi que les actes portant première acquisition desdits logements par les établissements
de crédit et organismes assimilés, objet d’opérations commerciales ou financières, dans le cadre
d’un contrat « Mourabaha », « Ijara Mountahia Bitamlik » ou « Moucharaka Moutanakissa » ;

- 50%, pour les actes portant acquisition, à titre onéreux de terrains nus destinés à la construction
de logements ou de locaux construits destinés à usage d’habitation ainsi que l’acquisition
desdits terrains et locaux par les établissements de crédit ou organismes assimilés, objet
d’opérations commerciales ou financières, dans le cadre d’un contrat « Mourabaha », « Ijara
Mountahia Bitamlik » ou « Moucharaka Moutanakissa ».

2. Réduction des droits d’enregistrement pour les actes de constitution ou augmentation


de capital des sociétés.
Avant l’entrée en vigueur de la loi de finances pour l’année 2021, les actes d’augmentation de
capital des sociétés ou des groupements d’intérêt économique réalisés par apports en nature, à
titre pur et simple, par incorporation des créances liquides et exigibles sur la société, autres que
celles figurant en compte courant d’associés ainsi que par incorporation des plus-values
résultant de la réévaluation de l’actif social en cas de fusion de sociétés, étaient soumis aux
droits d’enregistrement au taux de 1%.

En vue d’accompagner les sociétés dans l’effort de consolidation de leurs capitaux propres et
améliorer leur compétitivité, la loi de finances pour l’année 2021 a procédé à la réduction des
droits d’enregistrement applicables aux actes d’augmentation de capital précités de 1% à
0.5%.Ce taux est liquidé sur le montant ou la valeur de l’apport y compris la prime d’émission
ou d’apport.

Toutefois, il convient de préciser que le passif affectant les apports en nature demeure assujetti
aux droits de mutation à titre onéreux, selon la nature des biens objet desdits apports et
l’importance de chaque élément dans la totalité des apports faits à la société.
Par ailleurs, il est à rappeler qu’au regard des droits d’enregistrement, les opérations de fusion
relèvent du régime de droit commun des apports effectués à l’occasion de l’augmentation de
capital des sociétés.

36
3.Suppression des DE sur les obligations, reconnaissances de dettes et cessions de
créances.
La loi de finances pour l’année 2021 a aménagé un cadre incitatif au financement des entreprises
en instituant l’exonération des droits d’enregistrement, des actes constatant les avances en
comptes courants d’associés ainsi que les actes relatifs aux obligations et reconnaissances de
dettes visées à l’article 18 de la loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes
assimilés, à l’instar des actes constatant les opérations de financement bancaire. Les actes
précités demeurent, néanmoins, obligatoirement soumis à la formalité de l’enregistrement
contre mention «gratis».

4.Clarification des obligations incombant aux propriétaires de véhicules à l’occasion des


opérations de mutations

La LF pour l’année 2021 a complété les dispositions de l’article 263 du CGI relatives aux
obligations des propriétaires de véhicules par une mesure prévoyant qu’aucune mutation de
véhicules passibles de la TSAV ne pourra être effectuée que s’il est justifié du paiement de la
taxe ou de l’exonération de cette taxe pour toute la période non prescrite.
C. Commentaire :
La modification des droits d’enregistrement prévue dans le PLF 2021 profite aux acquéreurs
mais également aux promoteurs immobiliers qui pourront ainsi écouler facilement leurs biens.
De même, cette nouvelle mesure nous interpelle dans la mesure où l’immobilier est l’un des
secteurs jouissant le plus d’incitations fiscales si ce n’est le premier.

De plus, la durée du prolongement jusqu’en juin 2021 de l'avantage sur les droits
d'enregistrement semble insuffisante pour assurer de façon pérenne un redémarrage du secteur.

Si cet avantage fiscal permettra probablement de booster légèrement les ventes immobilières,
la visibilité reste trop restreinte sur le secteur pour espérer une embellie boursière. Contacté, un
analyste de la place nous explique : « personne ne sait comment va évoluer la situation
concernant les incitations fiscales sur les logements sociaux et cela crée énormément
d’incertitudes dans le marché. Surtout quand on sait que les principales sociétés de la place
opèrent sur le social. Des bruits courent sur des versements directs de l’Etat aux acquéreurs,
mais rien de tout cela n’est officiel. Les répercussions sur les immobilières cotées seront très

37
limitées car la problématique concerne tout le secteur. Maintenant le marché attend le nouveau
programme sur le logement social ».

« Tant qu’il n’y aura pas cette visibilité de long terme, les investisseurs ne s’intéresseront pas à
ces valeurs. Aucun investisseur institutionnel ne peut investir dans ces valeurs en ne sachant
pas ce qu’elles pourront générer dans un an ou deux ».

2. Impôt indirect (TVA) :


La taxe sur la valeur ajoutée ou TVA est une taxe indirecte sur la consommation. La TVA est
entrée en vigueur au Maroc le 1er Avril 1986 par le dahir du 20-12-85, loi n° 30-85. Elle a
remplacé la Taxe sur les Produits et la Taxe sur les Services (en vigueur depuis 1962).

La TVA est une taxe que seul le consommateur supporte en définitive. Cet impôt indirect est
incorporé dans le prix du produit acheté. Donc qu’on soit riche ou pauvre, on paie la même taxe

La taxe sur la valeur ajoutée qui est une taxe sur le chiffre d’affaire, s’applique :

• Aux opérations de nature industrielle, commerciale, artisanales ou relevant de


l’exercice d’une profession libérale accomplie au Maroc
• Aux opérations d’importation
• Aux opérations, effectuées par les personnes, autres que l’Etat non entrepreneur,
agissant à titre habituel ou occasionnel quels que soient leur statut juridique, la forme
ou la nature de leur intervention.

L’institution de la TVA est principalement dominée par le triple souci de simplification des
techniques d’administration de l’impôt, de cohérence dans le traitement fiscal des situations
soumises à même système d’imposition et en fin de révision des règles de procédure en matière
de contentieux dans le sens d’un renforcement des garanties offertes aux assujettis.

Parmi les sources règlementaires de la taxe sur la valeur ajoutée :

• Le Dahir n° 1-85-347 du 7 rebia II 1406 (20 décembre 1985) portant promulgation de


la loi n° 30-85 relative à la taxe sur la valeur ajoutée
• Articles 89 jusqu’à l’article 125 quatre de code générale des impôts

38
Comparaison entre la loi de finance 2020 et la loi de finance 2021 en Matière de TVA
1. Consécration au niveau du CGI de l'assujettissement à la TVA de la profession de
comptable agréé en l'insérant expressément au niveau de l'article 89-I-12°-b) du CGI en
tant que profession règlementée.
En vertu de la loi de finance 2020 les comptables agréés ont exonéré de la tva en raison de la
non règlementation du métier, maintenant L’article 6 de la loi de finances pour l’année
budgétaire 2021 a complété les dispositions de l’article 89 du CGI en citant nommément les
comptables agréés parmi les professions réglementées soumises à la TVA.

Pour ceux qui ne savent pas c’est quoi une profession règlementer c’est une profession dont
l’exercice nécessite un diplôme ou une qualification spécifique.

2. Suppression de l’exonération sans droit à déduction des métaux de récupération.


auparavant (LF 2020) les métaux de récupération étaient exonérés de la TVA sans droit à
déduction conformément aux dispositions de l’article 91

La LF 2021 a abrogée cette exonération en vue de renforcer la neutralité de la TVA bien


évidement renforcer la transparence dans le marché des métaux de récupération et lutter contre
les pratiques de manipulation de la TVA

3. Exonération sans droit à déduction des panneaux photovoltaïques et des chauffe-eaux


solaires.
les opérations portant sur les ventes des panneaux photovoltaïques et des chauffe-eaux solaires
ont exonéré de la TVA sans droit à déduction cela est apporté par les dispositions de l’article 6
de la loi de finances pour l’année 2021, cela vise à inciter le marché photovoltaïque et des
chauffe eaux solaire en raison de son corollaire environnementale

4. Exonération de la TVA à l’'intérieur des engins, équipements et matériels militaires,


armes, munitions ainsi que leurs parties et accessoires
Actuellement, l’article 123-42° du CGI prévoit l’exonération de la TVA à l’importation des
engins, équipements et matériels militaires, armes, munitions ainsi que leurs parties et
accessoires importés par l’Administration de la Défense Nationale et par les administrations
chargées de la sécurité publique afin de donner la possibilité à l’Administration de la Défense
Nationale de mettre en application l’exonération prévue par la loi n° 10.20 précitée, l’article 6
de la loi de finances pour l’année 2021 a prévu au niveau de l’article 92-I-52° du CGI,
l’exonération de la TVA à l’intérieur des engins, équipements et matériels militaires, armes,

39
munitions ainsi que leurs parties et accessoires acquis par les organes chargés de la défense
nationale et les organes chargés de la sécurité et du maintien de l’ordre public

5. Exonération de la TVA à l'importation des viandes congelées bovines et camelines


importées par les Forces Armées Royales (FAR) ou pour leur compte.
L’article 6 de la loi de finances pour l’année 2021 a prévu au niveau de l’article 123-58° du
CGI l’exonération de la TVA à l’importation des viandes congelées bovines et camélidés,
importées par les Forces Armées Royales ou pour leur compte, Cette exonération est appliquée
à compter du 1er janvier 2021.

40
CHAPITRE 2 : IMPOT RETROCEDE ET DISPOSITIONS
DOUANIERS
1. Taxe professionnelle
La taxe professionnelle anciennement dénommée "patente" s’applique à toutes les personnes
physiques et morales de nationalité marocaine ou non exerçant une activité professionnelle au
Maroc. Mais dans le fond, elle est beaucoup plus complexe qu’elle n’y parait.

Considérée comme l’un des plus importants greniers de recettes fiscales pour les collectivités
territoriales, la taxe professionnelle est applicable à toute personne physique ou morale de
nationalité marocaine ou étrangère qui exerce au Maroc une activité professionnelle. Il existe,
toutefois, des exceptions déterminées par Dahir. Ce sont les établissements qui bénéficient de
déductions et d’exonérations. Plus connue sous son ancienne dénomination d’impôt des
patentes, elle est calculée sur la valeur de la base locative de ces établissements, laquelle est
déterminée de deux manières. Soit sur la base du montant du loyer exprimé dans les baux et
actes de location soit par voie de comparaison. Il existe une autre voie qui consiste, pour
l’administration fiscale, sans recours à la procédure de rectification définie par la loi,
d’apprécier directement la valeur locative des emplacements et aménagements loués ou acquis
servant à l’exercice des activités professionnelles, à l’image des ateliers, hangars, remises,
chantiers, lieux de dépôts, usines ou boutiques.

a. Les entreprises ou personnes physiques exonérées de la taxe professionnelle :

Toutes les entreprises ne sont pas soumises pas à la taxe professionnelle. Il existe une panoplie
d’établissements qui bénéficient d’un certain nombre d’exonérations ou de déductions. Mais
qui sont-t-ils ? Avant de répondre à cette question, il convient, tout d’abord, de rappeler qu’il
existe plusieurs types d’exonérations

b. Les exonérations totales permanentes :

Si certaines personnes sont totalement exonérées, et de façon permanente, du paiement de cette


taxe, d’autres bénéficient seulement d’une réduction ou d’une exonération totale temporaire.
Pour le premier cas, il s'agit notamment des personnes physiques exerçant une profession
relevant d'une fonction publique. Sont également concernées par ce type d’exonération, les
associations des usagers des eaux agricoles pour les activités nécessaires à leur fonctionnement
ainsi que les associations et les organismes légalement assimilés sans but lucratif. Dans ce lot,
il faut aussi inclure les promoteurs immobiliers qui réalisent pendant une période maximum de

41
3 ans des opérations de construction de cités de résidences ou campus universitaires, par
exemple, d’au moins 500 chambres dont 2 lits par chambre. Mais cela doit faire l’objet d’une
convention conclue avec l'État. Laquelle convention doit également être assortie d’un cahier
des charges. La liste n’est pas exhaustive.

c. L’exonération totale temporaire :

En ce qui concerne l’exonération totale temporaire, elle s’applique aux personnes exerçant une
activité professionnelle nouvellement créée. Elle s’étend sur une période de cinq ans à compter
de l’année du début de ladite activé. Les matériels ou outillages neufs acquis en cours
d’exploitation, les additions de construction, entre autres, sont concernés par cette exonération.
Concernant la réduction, estimée à 50 % du montant de la taxe professionnelle à payer, elle
s’applique aux redevables ayant leur domicile fiscal dans l’ex-province de Tanger. Mais ce
n’est pas tout. Il faut qu’ils exercent en parallèle une activité dans le ressort de la localité
éponyme pour bénéficier d’une réduction de la taxe au titre de cette activité.

d. Les différents taux applicables :

Le taux de la taxe professionnelle varie selon une nomenclature des professions déterminée en
fonction de l'activité exercée par le redevable. Il est estimé à 10 % pour la classe 3 qui regroupe
à titre d'exemple, les marchands en détail d’aliments composés, les loueurs d’appartements ou
encore les fabricants et réparateurs d’appareilles électriques.

Pour la deuxième catégorie d’entreprises, le taux est de 20 % soit, le double par rapport à la
classe 3. Elle s'applique aux personnes allant du tenant d’agence de voyage employant 1 à 5
personnes au tenant de magasin d’alimentation générale en passant par l’architecte qui travaille
seul.

Quant à la catégorie de classe 1 qui englobe à titre d'exemple les exploitants de cliniques
d’accouchements, les tenants de laboratoires d’analyses médicales, chimiques ou industriel, le
taux de la taxe professionnelle est arrêté à 30%.

E. Modalités de calcul :

La valeur de la taxe professionnelle équivaut au produit de la valeur locative par les taux
d’imposition. Plusieurs cas de figures peuvent se présenter dans le calcul de la taxe
professionnelle. Dans le cas où le contribuable exerce plusieurs activités dans un même local,
le montant de la taxe est déterminé en fonction de la classe de l’activité principale. Il est dû à
une seule taxe professionnelle si la seule profession est exercée dans un local unique.
42
Contrairement aux deux cas précédents, si plusieurs professions sont exercées dans un même
local par plusieurs personnes, la TP est établie pour chaque contribuable. Le fisc prend ainsi en
compte la valeur locative de chaque individu.

f. Modalités de paiement

La taxe professionnelle est établie par voie de rôle. Cela étant dit, la taxe professionnelle peut
se payer par anticipation. Il appartient aux redevables qui le souhaitent d’en faire la demande
par écrit. Quant aux opérateurs exerçant dans les marchés ruraux et soumis à cette taxe, l’impôt
est recouvré par les agents des perceptions.

g. Source réglementaires :

• Dahir 1-07-195 du 19 kaada 1428 (30 novembre 2007) portant promulgation de la loi n°
47-06 relative à la fiscalité des collectivités locales.

A. Projet de loi 07.20 :


Il s’agit du projet de loi 07.20 qui vient modifier et compléter la loi 47.06 entrée en vigueur le
6 décembre 2007, sous le gouvernement El Fassi.

Selon la note de présentation du projet de loi, ce texte n’est qu’une première étape dans le
chantier de la réforme de la fiscalité locale, « en attendant la loi-cadre sur la réforme fiscale qui
fixera le cap des réformes globales du système fiscal sur la base des recommandations des
assises de la fiscalité de mai 2019 », signale le ministère de l’Intérieur dans sa note de
présentation.

Objectif de ce projet de loi selon le département de l’Intérieur : apporter plus d’équité fiscale et
augmenter les recettes propres des collectivités territoriales.

Les changements qu’il apporte porte globalement sur quatre volets :

• L’adéquation des dispositions actuelles de la fiscalité locale aux changements


constitutionnels de 2011, aux évolutions qu’a connues le CGI depuis 2008, ainsi qu’aux
nouvelles règles de découpage administratif des territoires survenues entre-temps.
• La revue de l’assiette fiscale qui va dans le sens de son élargissement pour augmenter le
potentiel de recettes des collectivités, ainsi que dans les règles d’affectation des recettes
collectées entre collectivités et budget général de l’Etat.

43
• L’amélioration et l’assouplissement des règles de recouvrement de l’impôt, par
l’introduction notamment du canal digital aussi bien pour les déclarations que pour le
paiement.
• La révision du champ des incitations et des exonérations fiscales pour les adapter au code
général des impôts et au nouveau contexte économique.

B. Nouveauté concernant la Taxe professionnelle :


Une des principales nouveautés apportées par ce projet de loi, l’affectation des recettes de la
taxe professionnelle.

L’actuel texte de loi passé sous El Fassi fixait dans son article 11 une clé de distribution qui
désavantageait les collectivités territoriales où sont exercées les activités soumises à cette taxe,
qu’on appelle communément « la patente ». Seules 80% des recettes de la patente alimentent
actuellement les budgets des collectivités. 10% va au budget général de l’Etat, le reste est affecté
aux budgets des chambres professionnelles (agriculture, commerce, services, artisanat…).

La nouvelle clé de distribution porte la part des collectivités territoriales à 87%, et à 11% celle
qui va aux chambres professionnelles. Le budget général de l’Etat se contentera de 2% de
l’ensemble des recettes de la taxe professionnelle.

Un changement majeur qui augmentera sensiblement les recettes propres des collectivités. Ce
qui est justement un des objectifs principaux de cette première étape dans la réforme de l’arsenal
juridique de la fiscalité locale.

Calculée sur la base de la valeur locative du lieu où est exercée l’activité commerciale ou
professionnelle, la taxe professionnelle connaitra également des changements dans son mode
de calcul. La loi actuelle applique un tarif sur la base d’une valeur locative révisable tous les 5
ans à hauteur de 2%. Pour élargir le potentiel de recettes des collectivités territoriales, le
nouveau projet de loi fait passer le délai de révision de la valeur locative à 3 ans, tout en
maintenant le taux d’appréciation automatique des loyers à 2%.

2. Dispositions douanières :
A. La loi de finance 2020
La LF2020 a apporté plusieurs aménagements au tarif des droits de douanes, Notamment la
révision à la hausse à 30% des droits d’importations sur certains produits finis et semi-
finis, dans un souci d’amélioration des recettes douanières et de réduction du déficit de la
balance commerciale.

44
Au contraire, la quotité du droit d’importation a connu une baisse de 25% à 10% appliqué
à certains demi-produits utilisés dans la fabrication des accessoires de voitures, dont l’objectif
d’améliorer la compétitivité de l’industrie nationale de fabrication des pièces de rechange
automobiles et accessoires de véhicule, parmi ces produits on peut citer ( le rattan ou le
bambou), mais pour ce qui est des mélanges stériles dont la transformation demande une
technologie de pointe, il a été procédé à une baisse de la quotité du droit d’importation de
25% à 2,5% . Un autre produit utilisé dans l’industrie automobile s’est vu également réduire
la quotité du droit d’importation de 17,5% à 2,5%, en vue de réduire le coût
d’approvisionnement des valves utilisées comme intrant essentiel dans la production nationale
des chambres à air pour deux roues. Également, une réduction de la quotité du droit
d’importation applicable aux longes de thons de 40% à 17,5%, en vue de donner un nouvel
élan à l’importation des longes de thons congelés précuites destinées à la production de
conserves et thons.
B. La loi de finance rectificative 2020
La LFR 202 a proposé de relever le droit d’importation pour certaines catégories de
produits, cette mesure vise à encourager la production locale, en vue de protéger et d’aider les
entreprises en difficultés du fait de la covid-19 et de réduire le déficit de la balance commerciale
ainsi d’améliorer les recettes douanières collectés au titre du droit d’importation.
En effet, les droits d’importation applicables à certains produits finis de consommation
passeront désormais de 30% à 40%, l’exécutif veut protéger l’activité des entreprises
nationales dans cette phase de relance post-covid19.
Ces nouvelles mesures d’augmentation des droites douanes à l’importation de 30% à 40%,
s’effectueront dans la limite des taux consolidés par le Maroc au niveau de l’organisation
mondiale du commerce (OMC).
C. La loi de finance 2021 :
La LF 2021 a prévu l’augmentation du droit d’importation sur certaines catégories de produits,
dans une logique de promotion de l’industrie locale et de substitution à l’importation. En
effet, les droits de douane ont passé de 17,5% à 40% pour les tissus d’ameublement, en vue
de protéger et renforcer la production nationale, de même pour les produits du chocolat, pour
renforcer la compétitivité de la tranche nationale de production de chocolat. De 2,5% à 40%
pour les parapluies, ombrelles et parasols. De 10% à 40% pour les étoffes de bonneteries,
en vue de protéger l’industrie nationale de fabrication des couvertures. Ces mesures visent avant
tout à protéger la production nationale et faire la promotion du ‘Made in Morocco’, en
renforçant la compétitivité des filières nationales de production .

45
CHAPITRE 3 : PROCEDURES FISCALES
A. Les dispositions des mesures dérogatoires de la LR et LFR 2020 :
1.Régularisation spontanée de la situation des contribuables nouvellement identifiés et qui
exerce une activité dans le secteur informel7
Les dispositions de l’article 247-XVIII du CGI prévoyaient, jusqu’au 31 décembre 2016, des
mesures incitatives en faveur des contribuables exerçant des activités dans l’informel leur
permettant de s’intégrer dans le tissu économique.

L’article 6 de la L.F n° 70-19 précitée a réintroduit ces mesures au titre de la période allant du
1er janvier au 31 décembre de l’année 2020.

Ainsi, les contribuables personnes physiques exerçant une activité passible de l’impôt sur le
revenu qui s’identifient pour la première fois auprès de l’administration fiscale, en s’inscrivant
au rôle de la taxe professionnelle à partir du 1er janvier 2020, ne sont imposables que sur la
base des revenus acquis et des opérations réalisées à partir de la date de leur identification.

Cette disposition est applicable aux contribuables susvisés, quel que soit le régime de
détermination de leurs revenus professionnels.

La LFR n°35-20 pour l’année budgétaire 2020 a gardé les mêmes dispositions concernant cette
mesure.

2.Régularisation spontanée des déclarations fiscales comportant des erreurs, des


insuffisances ou des omissions ayant un impact sur le chiffre d’affaires ou le résultat
fiscal :8
Dans le cadre de l’amélioration de la relation de confiance avec les contribuables et leur
accompagnement dans la régularisation spontanée de leur situation fiscale, l’article 6 de la
L.F.2020 a complété les dispositions de l’article 247 du CGI par le paragraphe XXVIII, en
vue d’instituer une nouvelle procédure de déclaration rectificative spontanée.

Cette procédure permet aux contribuables, à titre transitoire, la possibilité de souscrire une
déclaration rectificative au titre des exercices clôturés au cours de 2016, 2017 et 2018 en
matière d’IS, d’IR9, TVA, l’impôt retenu à la source10 et de bénéficier de l’annulation d’office

7
Article 247-XVIII du CGI 2020 : Dates effets et dispositions transitoires
8
Article 247-XXVIII du CGI 2020 : Dates effets et dispositions transitoires
9
Selon le régime RNR et RNS
10
Concernant les articles 116, 117,156 et 158 du CGI

46
des sanctions et, éventuellement, de la dispense du contrôle fiscal11, sous certaines
conditions.

Parmi les conditions12 pour bénéficier de ces avantages mentionnes ci-dessous, les
contribuables sont obligés de souscrire une déclaration rectificative en tenant compte des
renseignement et des données dont dispose l’administration fiscale, concernant les
exercices clôturés au cours de 2016, 2017 et 2018 auprès de l’administration fiscale avant le
1er octobre 2020, sur ou d’après un imprimé modèle établi par l’administration.

Ces renseignements sont constitués par des informations, des recoupements obtenus auprès
des tirs, aussi des informations sectorielles et aussi bien les informations propres aux
données comptables et fiscales du contribuable.

L’article 3 LFR n°35-20 pour l’année budgétaire 2021 a reporté la date limite de dépôt de la
déclaration rectificative et de versement des droits complémentaires au 15 décembre 2020.

La LFR n’a pas modifié les années concernées par cette mesure : L’année 2019 demeure
hors périmètre de cette régularisation.

3.Régularisation spontanée de la situation du contribuable eu égard aux revenus


fonciers 13
Les titulaires des revenus fonciers n’ayant pas souscrit leur déclaration annuelle du revenu
global afférente à ces revenus au titre des années antérieures à l’année 2019 non prescrites,
bénéficient d’une mesure dérogatoire fiscale.

A travers cette mesure les contribuables concernés par la régularisation spontanée sont tenus de
déposer, avant le 1er juillet 2020, auprès du receveur de l’administration fiscale du lieu de leur
domicile fiscal ou de leur principal établissement, une déclaration sur ou d’après un imprimé
modèle établi par l’administration.

Selon l’article 247- XXIX du CGI, Au moment du dépôt de la déclaration précitée, lesdits
contribuables doivent verser spontanément auprès du receveur de l’administration fiscale, le
montant d’une contribution égale à 10% du montant brut des revenus fonciers se rapportant
à l’année 2018.

12
Note circulaire N°730 : Deuxième et troisième parties
13
Article 247-XXIX du CGI 2020 : Dates effets et dispositions transitoires

47
Les contribuables qui établissent cette déclaration bénéficient de la dispense du paiement de
l’IR au titre des revenus fonciers objet de la déclaration précitée, aussi de l’annulation d’office
des majorations, amendes et pénalités.

La LFR 2020 a reporté la date limite de dépôt de la déclaration et de versement de l’IR au 31


décembre 2020.

4.La régularisation volontaire de la situation fiscale du contribuable14


Dans le cadre de la régularisation spontanée de la situation fiscale des contribuables, les 3èmes
assises nationales sur la fiscalité ont ouvert la voie à une nouvelle ère marquée par l’incitation
à la conformité fiscale volontaire.
Ainsi, l’article 7 de la L.F 2020, a institué une contribution au titre des :
- Acquisitions de biens meubles ou immeubles non destinés à usage
professionnel ;
- Avances en comptes courants d'associés ou en compte de l’exploitant et des
prêts accordés aux tiers.

‘’ Les dépenses visées à l’article 29 du CGI engagées à concurrence du montant des avoirs
liquides ou de la valeur des biens meubles ou immeubles non destinés à usage
professionnel ou du montant des avances en comptes courants d'associés ou en compte de
l’exploitant et des prêts accordés aux tiers visés ci-dessus déclarés, ne seront pas prises en
considération au titre des exercices ouverts à partir du 1er janvier 2020, pour l’évaluation du
revenu global, dans le cadre de l’examen de l’ensemble de la situation fiscale des contribuables
visé à l’article 216 du CGI ’’15

Cette contribution concerne les contribuables personnes physiques ayant leur domicile
fiscal au Maroc, au titre des profits ou des revenus se rapportant à l’exercice d’une activité
professionnelle ou agricole n’ayant pas été déclarés, avant le 1er janvier 2020, en matière
d’IR.

Concernant avances en comptes courants d'associés ou en compte de l’exploitant et des


prêts accordés aux tiers, le taux de la contribution 16est fixé par la loi précitée au taux de 5%
sur la base du montant déposé.

14
Article 7 de la LF 2020 : Régularisation volontaire de la situation fiscale du contribuable
15
Article 7-I-1 de la LF 2020 : Définition
16
Article 7-III de la LF 2020 : Taux de la contribution

48
Et ce qui concerne acquisitions de biens meubles ou immeubles non destinés à usage
professionnel le taux de la contribution est fixé au taux de 5% sur la base de la valeur
d’acquisition.

Les personnes concernées disposent d’une période allant du 1er janvier au 30 juin 2020, pour
souscrire la déclaration susvisée et payer la contribution17

La LFR 2020 a reporté cette échéance au 15 décembre 2020

5.Régularisation au titre des amendes pécuniaires relatives aux chèques en bois18


Pour faire face à la hausse observée des incidents de paiements induits par la crise sanitaire, la
LFR 2020 a institué une nouvelle contribution libératoire au titre des chèques impayés
présentés au paiement du 1 er janvier 2020 jusqu’à la date de publication de la présente LFR
rectificative au bulletin officiel.

Cette contribution libératoire est fixée à 1,5% du montant du chèque ou des chèques faisant
l’objet d’un incident de paiement, avec un plafond de 10.000 Dirhams pour les personnes
physiques et 50.000 Dirhams pour les personnes morales.

Le bénéfice de cette mesure est subordonné au règlement intégral (en un seul versement)
de la contribution au cours de l’année 2020.

6.Régularisation au titre des avoirs et liquidités détenus à l’étranger


La LF 2020 a prévu la possibilité de bénéficier d’une contribution libératoire au titre des avoirs
et liquidités détenus à l’étranger avant le 30 Septembre 2019, par les personnes physiques et
morales ayant une résidence, un siège social ou un domicile fiscal au Maroc et qui sont en
infraction en matière fiscale et de changes.

Le rapatriement des liquidités, le paiement de la contribution aux taux de 2%, 5% et 10% ainsi
que la déclaration y afférente devaient intervenir au plus tard le 31 octobre 2020.

La LFR 2020 a reporté cette date limite au 31 décembre 2020.

17
Article 7-V de la LF 2020 : Durée d’application de la contribution
18
Article 6 de la LFR 2020 : Contribution libératoire aux titres des amendes relatives aux incidents de paiement
sur chèques.

49
B. Les dispositions des mesures dérogatoires de la LF 2021 :
1.Régularisation spontanée de la situation des contribuables nouvellement identifiés et qui
exerce une activité dans le secteur informel 19
LF n° 65-20 pour l’année budgétaire 2021 a modifié les dispositions de l’article 247-XVIII
du CGI concernant les mesures incitatives en faveur des contribuables exerçant des activités
dans l’informel leur permettant de s’intégrer dans le tissu économique.

Ces mesures sont applicables au titre de la période allant du 1er janvier au 31 décembre de
l’année 2021.

Ainsi, les contribuables personnes physiques exerçant une activité passible de l’impôt sur le
revenu qui s’identifient pour la première fois auprès de l’administration fiscale, en s’inscrivant
au rôle de la taxe professionnelle à partir du 1er janvier 2021, ne sont imposables que sur la
base des revenus acquis et des opérations réalisées à partir de la date de leur identification.

2.Régularisation spontanée des déclarations fiscales comportant des erreurs, des


insuffisances ou des omissions ayant un impact sur le chiffre d’affaires ou le résultat
fiscal20
La LF 2021 a gardé les mêmes dispositions pour cette mesure qui ont été déjà modifié par la
LFR 2020.

Il convient de noter que la LF 2021 n’a pas modifié les années concernées par cette mesure :
L’année 2019 demeure hors périmètre de cette régularisation.

3.Régularisation spontanée de la situation du contribuable eu égard aux revenus fonciers :


A titre de rappel la LF 2020 a permis aux personnes ayant des revenus fonciers et n’ayant pas
déclaré ces revenus au titre des exercices antérieurs non prescrits, antérieures à l’année 2019,
de bénéficier d’une dispense du paiement de l’impôt, des amendes pénalités et majorations de
retard, à condition de déposer avant le 1 er Juillet 2020, une déclaration fiscale spécifique
accompagnée du paiement d’une contribution libératoire égale à 10% du montant des loyers de
l’année 2018.

La LFR 2020 a reporté la date limite de dépôt de la déclaration et de versement de l’IR


au 31 décembre 2020.

19
Article 247-XVIII du CGI 2021 : Dates effets et dispositions transitoires
20
Article 247-XXVIII du CGI 2021 : Dates effets et dispositions transitoires

50
Aussi la LF 2021 a gardé les mêmes amendements de la LFR 2020

C. Autres mesures en matière des procédures fiscales portées par la LF 2021 :


1. Suspension de la durée de vérification et interruption de la prescription en cas
d’échange de demande de renseignements auprès des administrations fiscales étrangères
La DGI peut demander des informations auprès des administrations fiscales étrangères ayant
conclu avec le Maroc des conventions ou accords permettant un échange de
renseignements à des fins fiscales21.

La demande d’informations engendre une suspension des délais de vérification dans la limite
de 180 jours, á compter de la date d’envoi des dites demandes, avec obligations d’information
du contribuable dans les 15 jours qui suivent la date d’envoi.

La prescription est également interrompue par l’envoi des demandes de renseignements


prévus22

2.Demande de consultations fiscales préalables auprès de la DGI :


La LF 2021 précise que la demande de consultations fiscale préalable 23 concerne uniquement
les opérations réalisées au Maroc.

En effet, les opérations réalisées avec les entités hors du Maroc ne sont pas concernées par les
consultations fiscales préalables 24

3.Renforcement du droit de communication et d’échange d’information


A Fin d’harmoniser le système fiscal Marocain avec les Normes fiscales internationales, la LF
2021 limite l’obligation de communication de la documentation sur le prix de transfert aux
entreprises ayant réalisé des transactions avec les entreprises situés hors du Maroc et avec
lesquelles elles tiennent des liens de dépendance directe ou indirecte 25

Cette documentation est produite par lesdites entreprises lorsque le chiffre d’affaire réalisé et
déclaré hors taxe sur la valeur ajoutée est supérieur ou égal à 50 Millions DHS ou leur actif
brut figurant au bilan de l’exercice concerné supérieur ou égale à 50 Millions DHS.

A défaut de communication de tout ou partie de la documentation précitée, au cours de la


vérification d’un exercice, le contribuable est invité à produire les documents manquants dans

21
Article 214-II du CGI 2021 : Droit de communication et échange d’informations.
22
Article 212-I du CGI 2021 : Vérification de la comptabilité
24
Article 234 quarter du CGI 2021 : Champ d’application de la demande de consultation préalable.
25
Article 210 du CGI 2021 : Droit de contrôle

51
un délai de 30 jours, à compter de la date de réception de la demande de communication des
dits documents.

La LF 2021 a porté aussi sur d’autres nouveautés concernant les sanctions qui vont
accompagner les mesures précitées, lesdites sanctions sont comme suit :

1.Fournisseurs défaillants :
Dans le but de lutter contre l’utilisation des factures fictives et les effets néfastes de cette
pratique, la LF 2021 a instauré le rejet des factures émises par les fournisseurs qui ne satisfait
pas aux obligations de déclaration et de paiement prévues par le CGI et l’inexistence d’une
activité effective.

En outre, la liste des fournisseurs défaillants sera publiée par l’administration fiscale et mise
régulièrement à jour.

2.Amendes en cas de non-consommation de la documentation des prix de transfert :


Une amende de 0,5% du montant des transactions concernées par les documents non produits.

Cette amende est applicable à toute entreprise n’ayant pas produit à l’administration fiscale les
documents manquants relatifs à la documentation des prix de transfert.

3.Annulations totale des pénalités, amendes, majorations et frais de recouvrement :


La LF 2021, annule les amendes, pénalités , majorations et frais de recouvrement afférents aux
impôts, droit et taxes prévus par le CGI , ainsi que ceux supprimés ou insérés dans le dit code,
ayant fait l’objet de mise en recouvrement avant le 1er janvier 2020, à condition que le
paiement intervient avant le 1 er juillet 2021 .

4.Annulations partielle des pénalités, majorations et frais de recouvrement :


Pour les contribuables uniquement des amendes, pénalités, majorations et frais de
recouvrement demeurés impayés jusqu’au 31 décembre 2020, bénéficient d’une réduction
de 50% de ces derniers, à condition d’acquitter les 50% restant avant le 1er juillet 2021.

5.Annulation totale des majorations, pénalités, intérêts de retard et frais de recouvrement


des créances de l’Etat autres que fiscales et douanières :
La LF 2021, annule les majorations, pénalités, intérêts de retards et frais de recouvrement des
créances de l’Etat autre que fiscales et douanières visées à l’article 2 de la loi n°15-97 formant
code de recouvrement des créances publiques, émises par voie d’ordre de recettes
antérieurement au 1er janvier 2020 et demeurées impayées au 31 décembre 2020, à condition

52
que les contribuables concernés acquittent spontanément le principale des dites créances avant
le 1 er juillet 2021 .

53
CONCLUSION
Pour l’année 2021, le ministre d’économie, finance et réforme administratif et suite aux
instructions de sa majesté le roi Mohammed VI, les objectifs de la loi de finance 2021 se
gravitent autour de trois objectifs principales :

➢ La généralisation de la couverture sociale.


➢ La réforme du secteur public
➢ La relance d’économie.

Pour le premier point il est dédié « un montant de 8.5 milliard de DH pour réformer la
couverture sociale et faire bénéficier plus de personnes dans un horizon de 5 ans. Mais le
chantier démarrera dès l'année prochaine avec pour objectif d'activer le dossier de l'AMO en
2021 », explique le ministre. Cette réforme se base sur quatre objectifs nécessaire :

➢ La généralisation de l'AMO
➢ La mise en place des allocations familiales pour l'ensemble des familles (à
programmer, sa généralisation ne se fera pas dès le début)
➢ La généralisation de la retraite en faveur de la population active qui ne dispose pas
actuellement de couverture sociale
➢ L'indemnité de perte d'emploi en faveur de la population active.

Pour le deuxième point la réforme du secteur public et ceci par l’instauration de la contribution
professionnelle unique (CPU) qui vise à :

➢ D’une part renforcer l’équité fiscal par la généralisation de la couverture sociale pour
les populations vulnérables surtout dans la propagation de cette pandémie de « Covid-
19 »
➢ D’autre part pour renforcer l’adhésion volontaire au système fiscal des commerçants
qui opèrent dans l’informel et qui exercent des activités soumissent à l’IR.
➢ Pour le troisième points le plan de relance économiques se base sur :
− La redynamisation du programme “Intelaka” : 9.500 entreprises
bénéficiaires, dont 2.000 dans le monde rural.
− L’intensification des efforts de soutien apportés aux entreprises surtout
industrielle en terme de pression fiscale et d’aide présentés comme des prêts
garantis par l’Etat :

54
«Damane Relance» : 23.000 entreprises marocaines bénéficiaires, d’un volume de crédits de
plus de 27 MMDH ; « Damane Oxygène » : 50.000 Petites et Moyennes Entreprises
bénéficiaires, à hauteur de de 18 MMDH. En guise de conclusion, on peut dire que la question
la plus importante est : « est-ce –que les mesures fiscales imposés en 2021 vont remédier aux
répercussions économiques et sociales de la crise sanitaire de « Covid 19 » ?

55
BIBLIOGRAPHIE
➢ CODE GENERALE D’IMPOT 2020
➢ NOTE CIRCULAIRE N°730, LOI DE FINANCE N°70.19 POUR L’ANNEE
BUDGETAIRE 2020.
➢ LOI DE FINANCE RECTIFICATIVE 2020.
➢ CODE GENERALE D’IMPOT 2021

➢ NOTE CIRCULAIRE N° 731 RELATIVE AUX DISPOSITIONS FISCALES DE LA


LOI DE FINANCES N° 65-20 POUR L’ANNEE BUDGETAIRE 2021
➢ GUIDE PRATIQUE RELATIF A L’APPLICATION DU REGIME DE LA
CONTRIBUTION PROFESSIONNELLE UNIQUE CPU

56
TABLES DES MATIERES :

LISTES DES ABREVIATIONS : ..................................................................................... 3

INTRODUCTION .............................................................................................................. 4

CHAPITRE I : IMPOTS D’ETAT ................................................................................... 6

1. Impôts direct ......................................................................................................................... 6

1.1 Impôt sur les sociétés : .................................................................................................. 6

A. Les dispositions fiscales relatives aux règles d’assiette en matière d’impôt sur les
sociétés selon la loi de finance 2020 : ............................................................................. 6

B. Les principales mesures de la loi de finance rectificative 2020 ............................... 11

C. Les dispositions fiscales relatives aux règles d’assiette en matière d’impôt sur les
sociétés selon la loi de finance 2021 : ........................................................................... 13

D. Comparaison entre les lois de finance 2020 et la loi de finance 2021 : ................... 15

1.2. Impôt sur le revenu .................................................................................................... 17

A. Les dispositions fiscales relatives aux impôts sur le revenu selon la loi de finance
2020 ............................................................................................................................... 17

B. Les mesures prises par la loi rectificative de 2020. .................................................. 19

C. Les mesures prises par la loi de finance de 2021 : ................................................... 20

D. Comparaison entre les lois de finance 2020 et la loi de finance 2021 : ................... 28

1.3. Droit d’enregistrement : ............................................................................................. 29

A. Les dispositions fiscales relatives aux droits d’enregistrement selon la loi de finance
2020 : ............................................................................................................................. 30

B. Les dispositions fiscales relatives aux droits d’enregistrement selon la loi de finance
2021 : ............................................................................................................................. 35

C. Commentaire : .......................................................................................................... 37

2. Impôt indirect (TVA) : ....................................................................................................... 38

Comparaison entre la loi de finance 2020 et la loi de finance 2021 en Matière de TVA
....................................................................................................................................... 39

57
CHAPITRE 2 : IMPOT RETROCEDE ET DISPOSITIONS DOUANIERS ............ 41

1. Taxe professionnelle ........................................................................................................... 41

A. Projet de loi 07.20 : .................................................................................................. 43

B. Nouveauté concernant la Taxe professionnelle : ...................................................... 44

2. Dispositions douanières : ................................................................................................... 44

A. La loi de finance 2020 .............................................................................................. 44

B. La loi de finance rectificative 2020 .......................................................................... 45

C. La loi de finance 2021 : ............................................................................................ 45

CHAPITRE 3 : PROCEDURES FISCALES ................................................................ 46

A. Les dispositions des mesures dérogatoires de la LR et LFR 2020 : ........................ 46

B. Les dispositions des mesures dérogatoires de la LF 2021 : ...................................... 50

C. Autres mesures en matière des procédures fiscales portées par la LF 2021 :........... 51

CONCLUSION ................................................................................................................. 54

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................... 56

58

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