Seconde Géographie 1

La France : des milieux valorisés et protégés

La France : des milieux valorisés et

protégés.
CHAPITRE 5

Introduction.
➢ Milieu. Ensemble des conditions naturelles propres à un espace donné. Chaque
milieu a des caractéristiques climatiques, géophysiques et biologiques propres.
➢ Valorisation : mise en valeur ou utilisation d’un milieu, d’une ressource.
➢ Protection. Elle implique des acteurs multiples, une motivation et une volonté
politique. Elle s’effectue de plusieurs manières notamment légales dans le cadre
de l’aménagement du territoire.

Les milieux naturels français présentent une grande diversité qui s’explique par la
superficie et la position de carrefour du pays ainsi que par la présence de territoires
ultramarins, éloignés de la métropole. Leur valorisation est un atout pour l’économie
nationale mais elle implique aussi de nombreux défis à relever pour protéger ces milieux.

Problématique : Comment concilier durablement aménagement et protection des

milieux en France ?

I. Des milieux riches et valorisés.

Problématique. Comment la France tire-t-elle parti de la diversité de ses milieux ?

A. Variété et richesse des milieux.

• La France métropolitaine, située en zone tempérée, offre une grande variété de

climats : océanique pour les plaines et plateaux de l’ouest au centre du pays, semi-
continental vers l’est, méditerranéen au sud, et montagnard dans les principaux
massifs.

• La France d’Outre-mer appartient à un autre milieu climatique, essentiellement

tropical et équatorial pour les départements et régions d’Outre-mer (Guyane,
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Martinique, Guadeloupe, Réunion et Mayotte) mais aussi subarctique pour Saint-

Pierre-et-Miquelon. A l’exception de la Guyane, tous les territoires ultramarins
sont des îles.

• Cette diversité de milieux explique leurs multiples potentialités et renforce leur

attractivité touristique (France = 1ère destination touristique mondiale).

B. Valorisation des milieux.

• La France est une grande puissance agricole (1er producteur agricole européen, 3e
exportateur). Le relief majoritairement plat, le climat et la fertilité des sols
favorisent cette activité et expliquent que 54 % du territoire soit composé de
surfaces agricoles : céréaliculture dans les plaines (ex. la Beauce, dans le Bassin
parisien), polyculture et élevage dans les bocages, viticulture et horticulture
spécialisée dans les vallées. Grâce à ses territoires ultramarins, la France est aussi
un producteur de fruits tropicaux.

• Les espaces « naturels » (rares sont les espaces vraiment naturels, n’ayant subi
aucune anthropisation) couvrent 40 % du territoire. La forêt, qui en occupe à elle
seule 30 %, est également valorisée (bois de construction, bois de chauffage,
papeterie). Les montagnes ont vu le développement des barrages pour la
production hydroélectrique et la création de retenues d’eau, ainsi que la
multiplication des stations de skis depuis les années 1960.

• Les grandes vallées (de la Seine, du Rhône, de la Loire, de la Garonne)

correspondent à des couloirs de circulation où se sont développées les villes, les
axes de circulation (routes, autoroutes, voies ferrées). Elles sont donc très
urbanisées et industrialisées.

• Enfin, les littoraux sont devenus les espaces les plus attractifs depuis plusieurs
décennies avec l’essor du tourisme, le maintien des activités industrialo-portuaires
et d’activités plus traditionnelles comme la pêche.

• Grâce au caractère insulaire de la plupart de ses territoires ultramarins, la France

dispose du 2e domaine maritime au monde (la Z.E.E. = zone économique exclusive,
représente l’espace maritime où s’exerce la souveraineté nationale jusqu’à 370 km
des côtes).
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II. Des milieux fragiles et exposés à des risques.

Problématique. A quels risques les milieux sont-ils exposés en France ? Comment
quoi l’activité humaine peut-elle devenir une menace pour des milieux fragiles ?

A. Des risques naturels variés.

• Le territoire français ne fait pas partie des régions du monde les plus exposées aux
risques naturels mais ils existent cependant. On considère que les 2/3 des 36 000
communes françaises sont exposées à au moins un risque naturel. Ils peuvent être
d’ordre climatique (inondations, sécheresse, tempête, cyclones) ou tellurique
(séisme, volcanisme, glissement de terrain, avalanche). Les territoires d’Outre-mer
sont plus exposés que la métropole.

• Le dérèglement climatique accroît les risques naturels, en fréquence comme en

intensité, tout comme l’action des hommes. Souvent limités à des dégâts
matériels, certains aléas naturels occasionnent des pertes humaines (47 morts lors
de la tempête Xynthia en 2010, 42 morts lors des inondations de Vaison-la-
Romaine en 1992, 11 morts lors du cyclone Irma dans les Antilles en 2017).

B. Des risques liés aux activités humaines.

• Les risques technologiques (industries, centrales nucléaires) concernent surtout les

grandes aires urbaines et les vallées fluviales. Les accidents sont rares mais
peuvent être meurtriers (explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001). En Lorraine
ou Nord-Pas-de-Calais, l’exploitation minière est responsable de l’affaissement des
sols Quant aux incendies, favorisés par la sécheresse, ils sont le plus souvent
d’origine humaine.
• L’activité industrielle et la circulation automobile accroîssent la pollution
atmosphérique tandis que l’agriculture productive qui recours aux pesticides
contribue à la pollution de l’air, des sols, des cours d’eau et nappes phréatiques.

III. Protection des milieux et gestion des risques.

Problématique. Quels sont les dispositifs et les acteurs de la protection des milieux
en France ? Comment gère-t-on les risques ?
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A. La protection des milieux et ses différents acteurs.

• En France, la prise de conscience de la fragilité de certains milieux et de leur

nécessaire protection remonte à la 2e moitié du XIXe siècle, en s’inspirant du
modèle américain (forêt de Fontainebleau, premier espace naturel protégé en
France, en 1861). Mais il faut attendre l’après-guerre pour que l’État se dote
d’outils législatifs pour protéger ces milieux.

• En 1960 sont créées 7 parcs nationaux. Il en existe 10 aujourd’hui, dont 3 en Outre-

mer, concernant des espaces de montagne (ex. parc national de la Vanoise) et des
espaces maritimes (ex. parc national des Calanques) dont la biodiversité est
considérée comme exceptionnelle. La réglementation y est stricte en matière
d’aménagement, de construction et d’activités.

• Depuis 1967, les parcs naturels régionaux complètent cette protection. Il en existe
aujourd’hui 54 (= 15 % du territoire français) dont l’objectif est de trouver un
équilibre entre la protection et la valorisation du territoire concerné.

• Des lois pour la protection spécifique de certains milieux ont été adoptées : la loi
Montagne (1985, complétée en 2016) et la loi Littoral (1986).

• Le Conservatoire du littoral, établissement public créé en 1975, rachète des

portions du littoral pour les protéger d’une urbanisation trop intensive.
• Enfin, l’Union Européenne est un acteur de la protection des milieux grâce au
réseau Natura 2000 (qui couvre souvent des sites déjà protégés par l’État ou les
régions). La protection de ces milieux doit permettre une valorisation durable,
bénéfique pour l’économie locale ou régionale.

B. La prévention des risques.

• L’information des populations est capitale pour limiter les risques. Cela passe par
les systèmes de vigilance de Meteo France ou encore le système Vigicrues. Les
communes à risque sont dotées de PPRI (plans de prévention des risques
d’inondation).

• La prévention des risques technologiques repose principalement sur la directive

européenne SEVESO (qui tire son nom de la ville italienne de Seveso où eut lieu un
accident industriel en 1976). Elle impose d’identifier et de classer les sites
industriels dangereux, de ne pas construire d’habitations dans un certain
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périmètre autour de l’usine, de préparer la population à des plans d’urgence, etc.

Les communes concernées disposent d’un PPRT (plans de prévention des risques
technologiques).

• En cas d’accident, le préfet de département peut déclencher le plan ORSEC

(Organisation de la Réponse de SEcurité Civile) qui coordonne l’action des services
d’urgence.

Conclusion.
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Si la diversité des milieux français est un indéniable atout, leur valorisation par une
population toujours plus nombreuse ainsi que leur fragilité face à des risques naturels
pourraient les menacer à terme. Leur préservation passe donc par une meilleure
connaissance de ces milieux, cadre de vie de 67 millions de Français.