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NEUROPHYSIOLOGIE
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Chapitre V. Somatomotricité 73
Introduction :
I. Organisation anatomo-fonctionnelle
A. Encéphale
1. Cerveau
1.1. Hémisphères cérébraux
1.1.1. Rhinencéphale
1.1.2. Néocortex
1.1.3. Ganglions de la base
1.2. Diencéphale
1.2.1. Thalamus
1.2.2. Hypothalamus
1.2.3. Hypophyse
2. Tronc cérébral
3. Cervelet
B. Moelle épinière
C. Système nerveux périphérique
1. Nerfs rachidiens :
2. Ganglions rachidiens ou nerveux
3. Nerfs crâniens
Le système nerveux est un moyen de communication qui assure la relation entre l’organisme
et son environnement vital d’une part et entre l’organisme et ses différents organes d’autre
part. C’est un système complexe de perception des informations internes et externes, du
traitement de ces informations et de l’exécution des réponses appropriées à ces informations.
C’est aussi un véritable système de régulation des fonctions de l’organisme humain. Il est un
tissu organisé en centre d’intégration, d’analyse et de commande dans la relation entre
l’organisme et son environnement et dans la régulation de ses fonctions internes. Cependant
il permet de voir, d’entendre, de sentir, de bouger, de réfléchir, de mémoriser, de reconnaître,
d’élaborer des stratégies d’adaptation à la vie.
Sur le plan anatomique, le système nerveux comprend deux parties :
✓ le système nerveux central (SNC) et
✓ le système nerveux périphérique (SNP).
Le système nerveux central est enfermé dans des structures osseuses : l’encéphale dans le
crâne et la moelle épinière dans la colonne vertébrale.
Le système nerveux périphérique se compose de l’ensemble des nerfs et des ganglions
nerveux extérieurs au crâne et à la colonne vertébrale. Il comprend les nerfs rachidiens et les
nerfs crâniens et unit les récepteurs sensitifs périphériques, les muscles et les autres tissus
aux centres nerveux c'est-à-dire à l’encéphale et à la moelle épinière.
Le système nerveux central et le système nerveux périphérique fonctionnent comme un
système unitaire. Le système nerveux central envoie des messages aux organes qu’il contrôle
à travers le système nerveux périphérique et reçoit aussi des informations de ces organes
grâce au système nerveux périphérique.
Sur le plan fonctionnel le système nerveux comprend deux entités :
✓ le système nerveux de la vie de relation ou « somatique » et
✓ le système nerveux végétatif ou « autonome ».
Le système nerveux somatique permet les interactions entre l’organisme et son
environnement vital. Cependant il assure le langage, la locomotion, les fonctions sensitives,
les fonctions cognitives et intellectuelles telles que la mémoire, l’attention, l’apprentissage.
Le système nerveux végétatif contrôle la vie végétative, c-à-d les fonctions internes : la
respiratoire, les fonctions cardio-vasculaires, les fonctions digestives, les fonctions urinaires,
sexuelles et hormonales.
A. Encéphale :
1. Cerveau :
Le cerveau comprend deux hémisphères cérébraux séparés par une scissure profonde
sagittale et une structure centrale, le diencéphale.
Les hémisphères cérébraux sont les deux lobes du cerveau, séparés par une fente appelé
sillon interhémisphérique. La surface externe des hémisphères cérébraux présente des
petites scissures qui délimitent de petites circonvolutions appelées gyrus et ces derniers
s’associent pour former les lobes (frontal, pariétal, temporal, occipital). A l’intérieur des
hémisphères, se trouvent les ventricules cérébraux qui contiennent le liquide céphalo-
(A)
(B)
Figure 6 : Ventricules cérébraux, (A) vue latérale intracérébral, (B) vue dorsale et vue latérale
extra cérébral (C).
1.1.1. Rhinencéphale :
Le rhinencéphale est encore appelé système limbique (limbus = bord) car il forme un double
anneau de tissu nerveux bordant la face interne des hémisphères cérébraux. C’est un
ensemble de structures phylogénétiquement anciennes (archicortex et paléocortex).
Le limbe interne comprend l’hippocrampe, l’amygdale et les structures olfactives et le limbe
externe comprend la circonvolution cingulaire (gyrus cingulaire) et la circonvolution
hyppocampique (gyrus hippocampique).
Le rhinencéphale traite les informations olfactives et contrôle l’affectivité et les réactions
comportementales à fortes connotations émotionnelles (peur, plaisir, angoisse). Il intervient
aussi dans les processus de la mémoire.
Les lésions du rhinencéphale provoquent des troubles des comportements affectifs, instinctifs,
émotionnels.
(A)
1.1.2. Néocortex :
Le néocortex est l’assemblage des aires corticales dites aires de Brodmann, chacune
assurant des fonctions spécifiques du système nerveux central. On distingue :
✓ les aires 1,2, 3: aires sensitives,
✓ les aires 4, 6, 8: aires motrices,
✓ les aires 17, 18: aires visuelles,
✓ les aires 9, 10: aires préfrontales (comportement social, élaboration de stratégies).
Les aires sensitives et sensorielles sont impliquées dans l’intégration et l’analyse des
informations sensitives. Leur destruction provoque des troubles sensitifs à type d’anesthésie,
d’hypoesthésie et d’astéréognosie.
Les ganglions de la base sont constitués par l’ensemble des noyaux gris centraux (NGC)
connectés au thalamus. Ces ganglions de la base sont reliés entre eux par des circuits de
neurones fortement impliqués dans les fonctions motrices. Cependant les lésions des
ganglions de la base provoquent des troubles moteurs avec tremblement, rigidité,
ralentissement du mouvement (maladie de Parkinson) ou des mouvements désordonnés
(chorée).
Les noyaux gris centraux sont au nombre de cinq, bilatéraux c’est-à-dire dans chaque
hémisphère cérébraux et symétriques, situés dans la région sous-corticale à la base du crâne.
Ce sont :
✓ le noyau caudé,
✓ le putamen,
Le noyau caudé et le putamen forment le striatum
✓ le pallidum,
✓ le corps sous-thalamique de Luys et
✓ la substance noire (ou locus niger ou encore substantia nigra).
Le noyau caudé et le putamen sont nommés striatum puisqu’il s’agit de la même structure
mésencéphalique.
1.2. Diencéphale :
Le diencéphale est la région centrale inter-hémisphérique avec ses 2/3 dorsaux occupés par
le thalamus, son 1/3 ventral par l’hypothalamus qui se prolonge par une structure neuro-
glandulaire, le complexe pituitaro-hypophysaire.
Le thalamus est un regroupement de plusieurs noyaux. Ces noyaux sont disposés en groupe
antérieur, postérieur et médian, eux-mêmes subdivisés en noyaux ventral, latéral et dorsal.
C’est une zone de relais pour toutes les informations afférentes avant leur projection sur le
cortex cérébral. Il comprend des noyaux spécifiques et des noyaux aspécifiques.
Les noyaux spécifiques ont une haute valeur discriminative pour les différentes modalités
sensorielles et présentent une somatotopie pour la sensibilité somatique (voie lemniscale,
médian pour les sensibilités faciale et gustative, corps genouillés latéral et médian pour les
sensibilités visuelle et auditive). Les neurones thalamo-corticaux se projettent sur les aires
sensorielles correspondantes.
Les noyaux aspécifiques ou noyaux réticulaires, sont des zones de convergence sensorielle
multimodale de type associatif. Ils intègrent une grande variété de messages nerveux et
interviennent comme un système d’alerte ou d’activation corticale.
Certains noyaux thalamiques reçoivent des afférences non sensorielles originaires des
noyaux gris, du cervelet et de l’hypothalamus.
Le thalamus est un lieu d’intégration des messages sensitifs ; il remanie et filtre les messages
sensitifs. Il module l’activité électrique cérébrale et contrôle la vigilance et conditionne ainsi le
pouvoir analytique et décisionnel du cortex cérébral.
Figure 12 : Thalamus.
1.2.3. Hypophyse :
2. Tronc Cérébral :
Le tronc cérébral est la structure encéphalique située dans la fosse crânienne postérieure,
sous le cerveau et en avant du cervelet qui communique le cerveau à la moelle épinière. Il
comprend de haut en bas, les pédoncules cérébraux qui forment le mésencéphale, la
protubérance ou pont et le bulbe rachidien. C’est une zone de passage obligatoire des voies
sensitives et motrices destinées ou issues du cortex cérébral. Il est aussi le lieu d’émergence
des noyaux des nerfs crâniens sauf le nerf olfactif. Le tronc cérébral abrite les formations
réticulées. Elle comprend trois parties : la formation réticulée activatrice ascendante (FRAA),
la formation réticulée activatrice descendante (FRAD), la formation réticulée inhibitrice
descendante (FRID).
Le tronc cérébral contient des noyaux impliqués dans l’organisation et le contrôle du cycle
veille-sommeil. Il abrite aussi les centres de régulation des fonctions cardiovasculaires et
respiratoires.
La formation réticulée activatrice descendante projette des efférences vers le cervelet et vers
les voies sensorielles. L’influence activatrice de la formation réticulée et autres structures
sous-corticales sont transmises au cortex cérébral par deux types de projections : la voie
thalamo-corticale et la voie extra-thalamique.
Le cervelet ou petit cerveau est la partie du système nerveux placé en dérivation du tronc
central, dans la fosse postérieure. Il comprend :
✓ une partie médiane ou vermis (paléocervelet),
✓ une partie intermédiaire et
✓ une partie hémisphérique (néocervelet).
Il est en connexion avec le cerveau, le tronc cérébral et la moelle épinière. Le vermis contrôle
le tonus de la musculature axiale, la posture, l’équilibration, les mouvements oculaires. La
partie intermédiaire du cervelet régule la motricité des membres. La partie hémisphérique
coordonne la motricité volontaire surtout distale (précision et vitesse des mouvements).
B. Moelle épinière :
De la moelle partent et viennent des fibres nerveuses qui se réunissent pour former, au ni-
veau de chaque vertèbre, les racines rachidiennes par deux branches dorsales et ventrales.
Les racines dorsales sont constituées de fibres sensorielles dont les corps cellulaires sont
regroupés dans le ganglion rachidien (ou spinal) localisé le long de ces racines dorsales. Les
racines ventrales comprennent exclusivement des fibres motrices dont les corps cellulaires
sont localisés dans la région ventrale ou latérale de la substance grise de la moelle.
Le système nerveux périphérique est constitué par des nerfs et ganglions rachidiens et des
nerfs crâniens. Les nerfs sont formés de fibres nerveuses sensitives et motrices. Les nerfs
rachidiens émergent de la moelle par deux racines, l’une postérieure, sensitive, l’autre
antérieure motrice. La racine sensitive innerve un territoire cutané appelé dermatome et la
racine antérieure innerve un groupe de muscles formant un même myotome.
1. Nerfs rachidiens :
Le nerf rachidien est un paquet de plusieurs fibres nerveuses venant et partant de la moelle
épinière. Il nait de part et d’autre de la moelle épinière par deux branches : une ventrale et
l’autre dorsale.
Les deux racines se réunissent pour former le nerf rachidien qui comporte quatre types de
fibres :
✓ fibres somatomotrices (efférentes) destinées aux fibres musculaires striées,
✓ fibres somatosensorielles (afférentes) conduisant la sensibilité,
✓ fibres viscéro-motrices innervant les muscles lisses et
✓ fibres viscéro-sensibles des organes internes.
Introduction :
I. Organisation anatomo-fonctionnelle :
A. Synapses électriques :
B. Synapse chimique :
1. Structure :
2. Mécanismes de transmission synaptique :
2.1. Synthèse et Stockage des neurotransmetteurs :
2.2. Libération des neurotransmetteurs :
2.3. Activation des récepteurs post-synaptiques :
2.3.1. Récepteurs couplés aux canaux ioniques :
2.3.2. Récepteurs couplés aux protéines G :
2.4. Inactivation des neurotransmetteurs :
C. Intégration synaptique :
1. Sommation des potentiels post-synaptiques (PPS) :
1.1. Sommation spatiale des PPS :
1.2. Sommation temporelle des PPS :
D. Inhibition synaptique :
A. Analyse neuropharmacologique :
B. Méthodes de liaison par utilisation de ligands :
La synapse est une zone de jonction entre deux cellules excitables, c’est-à-dire entre les
neurones ou entre un neurone et son effecteur. La transmission synaptique est l’ensemble
des processus de transfert de l’information d’une cellule à une autre au moyen d’un messager
nerveux ou d’une molécule transmettrice. Une synapse quel que soit sa nature, comprend un
élément pré-synaptique et un élément post-synaptique, les deux séparés par un espace
synaptique.
En fonction des mécanismes mis en jeu, on distingue la synapse électrique et les synapses
chimique. La synapse chimique utilise des neuromédiateurs qui sont des substances
informatives codant les informations à transmettre. Il est synthétisé par la cellule nerveuse,
l’élément présynaptique et déversé dans la fente synaptique après stimulation de ce dernier.
La connaissance des mécanismes de la transmission synaptique permet de comprendre les
processus de contrôle des fonctions des organes par le système nerveux mais aussi les
principes pour rétablir les fonctions de certains organes désorganisées, par l’administration
d’agonistes ou d’antagonistes des neuromédiateurs impliqués.
I. Organisation anatomo-fonctionnelle :
A. Synapses électriques :
La synapse électrique est une zone de contact entre deux neurones dont la communication se
fait au moyen de l’influx nerveux. L’espace synaptique est dans ce cas étroit, de l’ordre de 3,5
nanomètres. Des protéines transmembranaires, les canaux ioniques forment des connexions
entre les deux cellules nerveuses permettant le passage des ions et d’autres molécules du
cytoplasme d’une cellule au cytoplasme de l’autre cellule. On dit que les cellules sont
couplées électroniquement. La synapse électrique assure ainsi la transmission fidèle et très
rapide de l’influx nerveux. Les synapses électriques sont nombreuses chez l’embryon et rares
chez l’adulte. Elles sont situées dans les structures nerveuses où l’activité des neurones doit
être hautement synchronisée.
B. Synapse chimique :
La synapse chimique est constituée d’un élément présynaptique, d’une fente synaptique et
d’un élément post synaptique. La transmission du message au niveau du synapse chimique
est assurée par le neurotransmetteur.
1. Structure :
Il existe principalement trois types chimiques des neurotransmetteurs : les acides aminés, les
amines et les peptides. Le lieu de synthèse des neuromédiateurs dépend du type chimique.
La synthèse des neuromédiateurs, codée génétiquement commence par un précurseur
protéinique.
Chaque neurotransmetteur exerce son action au niveau post synaptique en se fixant sur des
récepteurs spécifiques. En général, deux neurotransmetteurs ne se fixent pas sur un même
récepteur ; par contre, le même neurotransmetteur peut se fixer sur plusieurs types de
récepteurs. En réponse à la fixation du neurotransmetteur, le récepteur change d’activité qui
se traduit soit par l’excitation de l’élément post-synaptique soit par son inhibition.
Le caractère excitateur ou inhibiteur d’un transmetteur dépend non seulement de la nature de
ce transmetteur, mais également du récepteur post synaptique. Le même élément post-
synaptique peut être excité par un ligand excitateur, mais inhibé par un autre, inhibiteur. Ainsi
l’élément post-synaptique contient à la fois un récepteur excitateur et un récepteur inhibiteur.
Les récepteurs couplés aux canaux ioniques sont impliqués dans la transmission rapide de
l’information synaptique. La fixation du neuromédiateur sur le récepteur provoque l’ouverture
de canaux ioniques ligand dépendants :
✓ l’activation des canaux Na+ et Ca2+ entraine une dépolarisation de la membrane post-
synaptique et la naissance d’un potentiel post-synaptique excitateur (PPSE), la sy-
napse est cependant excitatrice.
✓ l’activation des canaux Cl- ou K+, entraine une hyperpolarisation de la membrane post-
synaptique ce qui donne naissance à un potentiel post-synaptique inhibiteur (PPSI) :
la synapse est alors inhibitrice.
Les PPSE et PPSI sont des potentiels locaux, non propagés, de longue durée par rapport au
potentiel d’action. Ils n’ont pas de période réfractaire donc ils sont sommables. Dans certains
cas, cette sommation permet d’atteindre le seuil d’activation de l’élément post-synaptique.
(A)
Après avoir agit sur les récepteurs, les neurotransmetteurs doivent être éliminés de l’espace
synaptique par trois mécanismes complémentaires :
✓ la diffusion hors de la synapse,
B. Intégration synaptique :
Dans les conditions physiologiques, pour déclencher un potentiel d’action sur un neurone
post-synaptique, il faut avoir la sommation de plusieurs potentiels post synaptique excitateur.
L’amplitude d’un potentiel post synaptique excitateur est de l’ordre de 0,5 millivolts alors qu’il
faut une variation de potentiel d’environ 25 millivolts pour atteindre le seuil d’excitation d’un
neurone).
Deux types de sommation sont généralement considérés : la sommation spatiale et la
sommation temporelle.
C’est l’addition des PPS générés simultanément au niveau de différentes synapses situées
sur un même axone ou un même soma. Elle implique la convergence de plusieurs fibres vers
un même neurone. Elle peut engendrer l’occlusion d’une ou de plusieurs réponses
neuronales.
Représente l’addition des PPS successifs au niveau de la même synapse lorsque les PPS se
succèdent rapidement (5 à 15 msec les uns des autres).
C. Inhibition synaptique :
Quand deux synapses, l’une excitatrice, l’autre inhibitrice existent au niveau d’un même
axone, leur mise en jeu simultanée peut provoquer l’inhibition du neurone post-synaptique. La
A. Analyse neuropharmacologique :
Cette approche a apporté des connaissances considérables sur les sous-types de récepteurs,
et a permis d’établir des classifications de ces récepteurs.
Il est possible d’agir sur les mécanismes de la transmission de l’influx en utilisant des agents
pharmacologiques et des toxines spécifiques qui peut faciliter ou inhiber la transmission
synaptique. Les récepteurs peuvent être inhiber par des antagonistes des neuromédiateurs
ou par des antagonistes des récepteurs, en se fixant sur les récepteurs et en bloquant leur
fonctionnement normal.
On peut aussi inhiber la libération des neurotransmetteurs. Il est possible d’activer les
récepteurs post-synaptiques par des agonistes des neurotransmetteurs ou bloquer la
destruction des neurotransmetteurs.
En plus de ces différentes méthodes d’études des molécules transmettrices, des récepteurs
et des interactions ligand-récepteurs, il est démontré qu’il existe plusieurs sous types de
récepteurs répondant différemment à différentes drogues. La nicotine, dérivée du tabac, est
l’agoniste d’un sous type de récepteur d’acétylcholine. La muscarine, tirée d’un champignon
vénéneux est un agoniste d’un autre sous-type de récepteurs cholinergiques. Ainsi les effets
de ces deux molécules ont permis de distinguer deux sous-types de récepteurs de
l’acétylcholine. Ces agonistes ont donné leur nom à ces sous-types de récepteurs : les
récepteurs nicotiniques dans le muscle strié squelettique, et les récepteurs muscariniques
dans le muscle strié cardiaque. Il existe aussi des antagonistes sélectifs qui agissent au
niveau de ces deux sous-types de récepteurs cholinergiques. Le curare bloque les effets de
l’acétylcholine au niveau des récepteurs nicotinique en provoquant la paralysie et l’atropine,
tirée de la belladone, est un antagoniste de l’acétylcholine au niveau des récepteurs
muscariniques.
Divers agents pharmacologiques ont aussi été utilisés pour distinguer les sous-types de
récepteurs associés au glutamate (tableau III). Trois sous-types de ces récepteurs peuvent
être cités : les récepteurs AMPA, les récepteurs NMDA, et les récepteurs kainate, d’après le
nom des agonistes chimiques utilisés :
✓ AMPA pour α – amino – 3 – hydroxy – 5 – méthyl – 4 - isoxazole propionate, et
✓ NMDA pour N – méthyl – D - aspartate.
Les trois sous-types de récepteurs sont activés par le glutamate, mais l’AMPA agit seulement
au niveau des récepteurs AMPA et NMDA seulement au niveau des récepteurs NMDA, etc.
Des analyses pharmacologiques similaires ont permis de distinguer deux sous type de
récepteurs adrénergiques : le récepteur alpha (α) adrénergique et le récepteur β
adrénergique, et deux sous-types de récepteurs GABA : le récepteur GABAA et le récepteur
GABAB. Le même schéma s’applique à tous les autres neurotransmetteurs, et certaines
molécules se sont montrées très utiles pour établir des sous-classes de récepteurs. De plus,
l’analyse pharmacologique constitue un outil inestimable pour reconnaître la contribution des
systèmes de neurotransmetteurs aux fonctions du cerveau.
Un agoniste partiel pour un récepteur a un effet maximal inférieur à celui d’un agoniste entier.
Il a une double potentialité d’agoniste et d’antagoniste.
Lorsque le médiateur endogène est absent ou présent en quantité très faible au niveau du
récepteur, l’agoniste partiel va se lier au récepteur et exercer son effet d’agoniste partiel.
Lorsque le médiateur endogène (a la qualité d’agoniste entier) est en concentration plus éle-
vée ou bien lorsqu’un agoniste entier est aussi présent, la substance considérée va être en
compétition avec le médiateur endogène ou l’agoniste entier. Si la substance considérée a
Un agoniste inverse se lie au récepteur et s’oppose aux effets de l’agoniste et en plus pro-
voque une réponse cellulaire propre du récepteur. Ce concept est récent, vérifié pour certains
ligands des récepteurs de type GABA-A et pour certains récepteurs couplés aux protéines G.
L’agoniste inverse stabilise le récepteur dans une conformation différente de sa conformation
constitutive.
L’agoniste inverse ou antagoniste négatif s’oppose aux effets de l’agoniste et induit une ré-
ponse propre du récepteur alors que l’antagoniste s’oppose aux effets de l’agoniste sans pro-
voquer d’effet propre.
Exemple : les β-carbolines sont des agonistes inverses du site de liaison des benzodiazé-
pines (BZD) des récepteurs GABA-A : elles se lient au site de liaison des benzodiazépines et
diminuent l’ouverture du canal chlore induite par le GABA. Les β-carbolines sont anxiogènes,
convulsivantes, augmentent le tonus musculaire, elles n’ont pas d’intérêt thérapeutique.
7. Antagoniste :
Un ligand qui se lient à un récepteur mais échoue à activer une réponse est appelé
l’antagoniste de ce récepteur. Il existe deux types d’antagonistes :
✓ les antagonistes compétitifs sont des molécules qui se lient sur le même site que le
médiateur endogène et
✓ les antagonistes non compétitifs, sont des molécules qui se lient à un autre site du ré-
cepteur.
Lorsque l’antagoniste partage le même site de récepteur que l’agoniste, ils entrent en compé-
tition pour le même site d’action. Cependant en présence de l’antagoniste, il est nécessaire
d’augmenter la dose de l’agoniste pour obtenir la même réponse qu’en son absence. L’effet
maximal est toujours obtenu mais avec une concentration d’agoniste plus élevée.
L’antagoniste se lie au niveau du récepteur sur un site distinct du site de liaison de l’agoniste
(site allostérique) et entraîne des modifications conformationnelles du récepteur avec diminu-
tion de l’affinité du récepteur pour son agoniste ; fixation de l’antagoniste sur le récepteur est
Somesthésie
Plan
I. Généralités
1. Définitions
1.1. Somesthésie
1.2. Récepteur neurosensoriel
1.3. Modalités sensorielles
A. Récepteur
1. Structure
2. Champ récepteur
3. Différents types de récepteurs
3.1. Mécanorécepteurs
3.1.1. Mécanorécepteurs cutanés
3.1.1.1. Corpuscules de Meissner
3.1.1.2. Disques de Merkel
3.1.1.3. Corpuscules de Pacini
3.1.1.4. Corpuscules de Ruffini
3.1.2. Mécanorécepteurs articulaires ou propriocepteurs
3.1.2.1. Mécanorécepteurs musculaires
a. Fuseaux neuromusculaires
b. Organes tendineux de Golgi
3.1.2.2. Récepteurs articulaires
3.2. Thermorécepteurs
3.3. Nocicepteurs
3.4. Volorécepteurs
3.5. Chémorécepteurs
3. Fonctionnement des récepteurs
3.1. Transduction
3.2. Potentiel récepteur
3.3. Codage de l’intensité du stimulus
C. Thalamus :
D. Aires somesthésiques corticales :
1. Cortex somesthésique primaire (S1) Ou circonvolution pariétale ascendante :
2. Cortex somesthésique secondaire (S2)
3. Cortex somesthésique associatif ou cortex pariétal postérieur
Le récepteur neurosensoriel est l’organe périphérique d’un nerf sensitif spécialisé dans la
transformation et le codage de la nature, de l’intensité, de la durée et de la localisation d’un
stimulus en un potentiel d’action. Il joue aussi un rôle de filtre et d’amplificateur du stimulus. Il
est caractérisé par :
✓ sa morphologie : il existe plusieurs types de récepteurs : les récepteurs non capsulés,
les terminaisons nerveuses libres (nocicepteurs et thermorécepteurs), les récepteurs
encapsulées (mécanorécepteurs et propriorécepteurs),
✓ sa localisation : au niveau de la peau, des muscles, des tendons, des articulations, de
l’enveloppe osseuse, de la paroi des viscères,
✓ sa fonction : détecter les modifications du milieu extérieur ou intérieur et
✓ sa sélectivité : un récepteur ne réagit qu’à un seul type de stimulus. Il existe par ailleurs
des récepteurs polymodaux qui répondent à des variantes de stimuli.
1. 2 : potentiel récepteur (PR) généré à l’extrémité, 3 : zone trigger potentiel générateur (PG),
4 : potentiels d’action.
2. Champ récepteur :
Le champ récepteur désigne la zone anatomique qui, lorsqu’elle est soumise à un stimulus
environnemental, va modifier l’activité de son récepteur sensoriel. Ce dernier va alors traduire
l’énergie du stimulus en énergie bioélectrique qui sera traitée par le système nerveux pour
donner le ressenti.
Le corpuscule de Meissner est constitué d’une capsule de tissu fibreux enfermant plusieurs
lamelles de cellules de Schwann et contenant un ou plusieurs fibres afférentes au centre. Ils
sont situés dans les couches superficielles de la peau à la jonction derme-épiderme et au
niveau des zones glabres (doigts, lèvres…). Son champ récepteur est petit, environ quelques
millimètres et bien délimité. Il répond à des dépressions minimes de la peau, à des
mouvements légers de surface, à des vibrations et son adaptation est rapide.
Le corpuscule de Ruffini est constitué de capsules ovoïdes dont les fibres sensitives sont
terminées par des nœuds collatéraux. Il est situé dans les couches plus profondes de la peau
(derme), dans le tissu sous-cutané et dans les capsules articulaires. Son champ récepteur est
large, de limites floues pouvant couvrir un doigt entier. Il est responsable de la détection de
pressions sur la peau et de l'étirement de la peau. Cependant il nous renseigne sur la
pression cutanée, son intensité et sa durée. Ce sont des récepteurs à adaptation lente (entre
la stimulation et la réponse, le délai est lent, mais la réponse dure jusqu'à la fin du stimulus).
Les propriocepteurs sont les mécanorécepteurs musculaires et articulaires. Ils sont à l’origine
de la sensibilité proprioceptive consciente. Ils sont connectés à des fibres myélinisées de gros
diamètre à conduction rapide de type Aα. Ce sont des récepteurs hautement spécialisés qui
informent le système nerveux central sur la position spatiale des différents segments
corporels à travers :
✓ la position statique des segments les uns par rapport aux autres,
✓ la vitesse, la force et la direction du déplacement d’un segment lors d’un mouvement.
Ils sont de trois types :
Dans les muscles, certaines fibres musculaires sont spécialement disposées pour recevoir un
enroulement de terminaisons nerveuses, l’ensemble formant un réseau de fuseaux
neuromusculaires. Les fuseaux neuromusculaires sont sensibles à l’étirement du muscle
(longueur du muscle) et son des récepteurs à adaptation rapide. Cependant l'état d'étirement
ou de contraction des muscles est relayé à la moelle épinière et au cerveau et, s'il doit y avoir
correction, la réponse motrice revient par les fibres efférentes pour ajuster la contraction
musculaire.
L’OTG est un récepteur spécialisé localisé dans les tendons des muscles, constitué par de
multiples ramifications nerveuses en des fibrilles de collagènes élastiques interlacées entre
les mailles des fibres tendineuses. L'étirement de la fibre tendineuse, stimule l’organe de
Golgi qui transduit l’information en un potentiel d’action. Ce sont des récepteurs à adaptation
lente. Si on mesure l'activité électrique de certains de ces récepteurs, on constate qu'ils ne
répondent pas tous aux mêmes angles de rotation de l'articulation.
Exemple : certains récepteurs ont une activité prononcée lorsque l'articulation est à 60 degrés
et sont silencieux autrement ; d'autres sont plutôt réglés pour répondre à150 degré.
Les récepteurs articulaires sont constitués par les récepteurs de Ruffini des capsules
articulaires et les récepteurs de Golgi des ligaments articulaires. Ils sont connectés à des
fibres myélinisées de gros diamètre. Ils sont sensibles au degré de l’angulation des pièces
articulaires et à l’étirement des tendons musculaires.
Les récepteurs de Ruffini des capsules articulaires constituent la majorité des récepteurs arti-
culaires. Ils sont à la fois dynamiques et statiques. Ils sont actifs pour un angle précis d'activa-
tion, proche des positions extrêmes du membre (flexion ou extension). Lorsqu'un mouvement
articulaire est effectué autour de l'angle d'activation du récepteur, on observe une stimulation
du récepteur et une augmentation de la décharge du nerf d'autant plus important que la vi-
tesse de rotation de l'articulation est importante. Lorsque la rotation articulaire cesse, la dé-
charge nerveuse rejoint le niveau tonique de décharge spécifique de la nouvelle position arti-
culaire.
3.2. Thermorécepteurs :
Il existe dans la peau des terminaisons nerveuses libres, proches de capillaires sanguins,
sensibles au froid et au chaud.
Les récepteurs au froid, liés à des fibres myéliniques fines de type Aδ et C, sont superficiels,
localisés dans l'épiderme tandis que les récepteurs au chaud, liés uniquement à des fibres
amyéliniques de type C, sont plus profonds dans le derme.
La densité de la peau en thermorécepteurs est très variable et est toujours inférieure à celle
des mécanorécepteurs. Les points sensibles au froid sont beaucoup plus nombreux que les
points sensibles au chaud. Par ailleurs, la peau de la face possède une densité plus élevée
en thermorécepteur. La dimension des champs récepteurs des thermorécepteurs est très
petite, chaque fibre innervant un petit nombre de récepteurs.
Les thermorécepteurs sont surtout sensibles aux changements de température d’autant plus
que le changement est brutal (adaptation des récepteurs). L’activité basale des
thermorécepteurs est tonique et faible. Leur mode de réponse est de type phasique.
L’organisation des voies afférentes est la même que celle de la nociception et est calée sur la
voie extra-lemniscale.
Il existe trois types de récepteurs qui participent à la sensation de la température :
✓ le récepteur de la chaleur,
✓ le récepteur du froid et
✓ le récepteur de la douleur.
3.3. Nocicepteurs :
Les terminaisons nerveuses libres non myélinisées, donc dépourvues d'isolation s'infiltrent
entre les cellules du derme et jouent à la fois le rôle de thermorécepteur et de nocicepteur.
Certaines terminaisons libres se retrouvent dans les couches plus profondes de
l'épiderme des surfaces palmaires des mains et plantaires des pieds. Ces terminaisons sont
attachées à des cellules épithéliales modifiées appelées cellules de Merkel qui participent à la
mécanoréception. D'autres terminaisons libres peuvent s'enrouler autour de racines de
poils et participent aux sensations de toucher.
Les nocicepteurs n'adaptent pas leur activité électrique lorsqu'ils sont stimulés, ce qui veut
dire que la perception de la douleur ne s'atténue pas avec le temps. Tant que la lésion
tissulaire est présente, la douleur persistera. Dans certaines situations, comme l’inflammation,
le seuil d'activation des nocicepteurs s’abaisse au fur et à mesure que la stimulation persiste
et la douleur devient ainsi de plus en plus pénible. Cette augmentation de la sensibilité est
appelée hyperalgésie. La destruction cellulaire, large des substances algogènes qui initie la
douleur et sa perception par les thermorécepteurs.
3.4. Volorécepteurs :
3.5. Chémorécepteurs :
Les propriétés dynamiques et statiques du stimulus sont codées par les caractéristiques
d’adaptation du récepteur, lente ou rapide, à l’origine respectivement de décharges toniques
ou phasiques de potentiel d’action.
L’intensité du stimulus est codée par la fréquence des potentiels d’action. En d’autres termes,
plus le stimulus est intense, plus le potentiel récepteur est grand et plus le nombre de
récepteurs stimulés augmente. Plus le potentiel récepteur augmente, plus la fréquence des
potentiels d’action augmente. L’organisme peut ainsi faire la différence entre un coup et un
contact délicat.
B. Voies afférentes :
2. Moelle épinière :
La moelle est un centre nerveux, organisée en une substance blanche en périphérie et une
substance grise au centre.
La substance grise est la partie centrale de la moelle et regroupe les corps neuronaux. Elle
constitue une zone de relais des voies sensitive, d'intégration des influx sensoriels et de
centre réflexe. Elle comprend habituellement trois parties :
✓ la corne postérieure (ou dorsale) : est la zone de relai pour des fibres afférentes et
assure de ce fait des fonctions sensitives,
✓ la corne antérieure (ou ventrale) : est la zone d’émergence des motoneurones en
abritant leurs corps cellulaires. Elle intervient de ce fait dans les fonctions somato-
motrices,
✓ la partie intermédiaire ou latérale : est la zone d’émergence des neurones viscéro-
moteurs en abritant leurs corps cellulaires. Elle joue de ce fait un rôle dans les
fonctions végétatives.
A côté de cette description anatomo-fonctionnelle se trouve une systématisation hodologique
basée sur le schéma de Rexed. Ainsi on distingue dix (10) laminae ou couches de Rexed ( de
I à X) de la partie dorsale à la partie ventrale :
✓ les laminae I à VI correspondent à la corne dorsale ; elles ont des fonctions sensitives,
✓ la laminae VII correspond à la partie intermédiaire (noyau de Clarke et noyau
intermédiaire latéral). Le noyau de Clarke est la zone de relaie des informations
proprioceptives vers le cervelet alors que le noyau intermédiaire latéral contient le
corps cellulaire des neurones viscéro-moteurs préganglionnaires du système
orthosympathique.
✓ les laminae VIII et IX correspondent à la corne ventrale ; elles ont des fonctions
motrices.
En effet la laminae VIII contient des interneurones essentiels dans le contrôle de l’activité
musculaire alors que la couche IX contient le corps cellulaire des motoneurones des muscles
striés squelettiques.
La substance blanche est la partie périphérique de la moelle. Elle est constituée d'un
ensemble de fibres nerveuses, groupées en faisceaux et cordons, constituant les voies de
conductions spinales organisées en :
Les voies lemniscales constituent la voie spécifique de la somesthésie, ce sont les faisceaux
de Goll et de Burdach (ou gracilis et cuneatus), qui sont les voies des cordons postérieurs de
la moelle.
C. Thalamus :
Le thalamus est une substance grise diencéphalique paire située de part et d’autre du IIIème
dont ils constituent les parois latérales. C’est un regroupement de noyaux ayant pour fonction
principale un centre de relais et d’intégration des afférences sensitives et des efférences
motrices. Aussi il est un centre de régulation des fonctions cognitives et du sommeil.
Toutes les voies somesthésiques convergent vers le thalamus. Cependant, la transmission de
l’information en termes de qualité et de localisation du stimulus s’effectue dans les noyaux
ventraux postérieurs latéral (tronc et membre) et médian (voie trigéminale de la face).
Ces noyaux se projettent sur les cortex somesthésiques primaires, secondaires et associatifs
et reçoivent en retour des afférences corticales qui modulent les messages sensoriels
afférents.
Figure 14 : Cortex somesthésique avec la représentation des différentes parties du corps sur
la surface corticale (homonculus).
La voie somesthésique spécifique est une voie de conduction privilégiée des informations
sensorielles. Elle est pauci-neuronale c’est-à-dire que son trajet est constitué de trois
neurones : le protoneurone, le deutoneurone et le trisioneurone.
La voie lemniscale est constituée d’une chaîne de trois neurones aboutissant au cortex
cérébral. Elle est principalement formée par des fibres afférentes myélinisées de gros
diamètre. Elle monte à travers les cordons postérieurs de la moelle.
La branche principale de l’axone du premier neurone (protoneurone) ne fait pas relais au
niveau de la corne dorsale de la moelle, elle gagne directement le cordon dorsal homolatéral
de la moelle pour constituer le faisceau gracile (ou faisceau de Goll) issu du membre inférieur
en dedans et le faisceau cunéiforme (ou faisceau de Burdach) issu des membres supérieurs
en dehors.
Le protoneurone fait relais avec le deuxième neurone (deutoneurone) au niveau des noyaux
cervicaux graciles (noyau de Goll) et cunéiformes (noyau de Burdach) à la jonction entre le
1.2. Propriétés :
Somatotopie : il existe une projection point par point, de chaque partie du corps sur une zone
précise de ce système lemniscal, aussi bien au niveau médullaire, bulbaire, thalamique que
cortical. Un neurone donné est concerné par une partie du corps donnée. De plus c’est un
système peu divergent (peu de collatérales, faible diffusion spatiale) ; ce qui en fait donc un
système possédant de propriétés de localisation.
Conduction : est rapide du fait des fibres de gros diamètre (myélinisées) et du petit nombre de
synapses.
Décussation : est complète.
(B)
Figure 15 : Voie lemniscale (A), connectée aux différentes parties du corps (B).
La voie extra lemniscale est une voie de conduction non spécifique des informations
sensorielles au cortex somesthésique. Elle est tri-neuronale cheminant du récepteur
neurosensoriel périphérique jusqu'au cortex cérébral en passant par les cordons antéro-
latéraux ascendants de la moelle et se projetant sur la thalamus.
Le protoneurone est radiculaire, son corps neuronal est dans le ganglion rachidien. Il s'agit de
fibres courtes et fines (groupe III) qui se projettent sur la corne postérieure au niveau du
nucleus proprius.
Le deutoneurone est spinal, son corps est dans le nucleus proprius. Ses fibres décussent au
niveau segmentaire dans la région péri-épendymaire (lamina X) et cheminent ensuite dans la
moelle vers les cordons antéro-latéraux. Toutefois un certain nombre de fibres ne décussent
pas et montent dans la moelle du côté ipsilatéral. Les projections se font au niveau des
noyaux spécifiques du thalamus, le noyau ventro-postéro-latéraux (VPL).
Le troisième neurone est thalamo-cortical ; son corps cellulaire est dans le VPL. Il se projette
essentiellement sur S2 et accessoirement sur S1.
2. Propriétés :
La somatotopie y est moins stricte que dans les cordons postérieurs. Il n'y a pas d’inhibition
latérale. La conduction y est moins rapide. La décussation y est moins tranchée.
2. Faisceau spinoréticulaire :
2.1. Propriétés :
Les projections sont extrêmement diffuses, bilatérales avec une activation très étendue de
l'encéphale. Sa conduction est lente car les fibres sont de petit diamètre et la voie est multi-
synaptique.
Elle entraîne un tableau d’anesthésie radiculaire à tous les modes sensitifs. Par contre une
atteinte tronculaire associerait des troubles moteurs.
B. Atteinte médullaire :
1. Section complète de la moelle :
Elle entraîne un tableau d’anesthésie sous lésionnelle à tous les modes de sensibilité.
3. Syndrome syringomyélique :
L'interruption des fibres de gros diamètre myélinisées cheminant dans les cordons postérieurs
entraîne:
✓ une anesthésie de la sensibilité extéroceptive épicritique et de la kinesthésie, il en
résulte, notamment, une ataxie (déséquilibre par perte du sens de la position), avec
conservation de la sensibilité thermique et douloureuse.
✓ une hyperesthésie, pouvant se traduire par des douleurs intolérables (par perte de
l'inhibition des grosses fibres du système lemniscal sur les petites fibres du système
extra-lemniscal).
Il s'agit d'une atteinte thalamique (généralement d'origine vasculaire) affectant le noyau VPL
et entraînant du côté controlatéral à la lésion une perte des sensibilités tactiles et
kinesthésiques, cette anesthésie est dissociée et s'accompagne d'une hyperesthésie
controlatérale : l'hyperpathie thalamique. Il existe de plus une "main thalamique" : véritable
ataxie par perte du sens de la position de la main et des doigts. Ces troubles correspondent à
la perte de la sensibilité lemniscale et de son contrôle sur le système extra-lemniscal.
D. Au niveau cortical :
1. Stimulations de l’aire S1 :
2. Destructions de l’aire S1 :
Une lésion pariétale postérieure peut entraîner des troubles du schéma corporel (c’est-à-dire
du schéma conscient structuré de la perception spatiale de notre propre corps). Il peut s’agir :
✓ une hémiasomatognosie par atteinte de l’aire 7, soit consciente : impression de
modification du volume, de la taille, de la forme d’un membre, syndrome d’Alice aux
Electroencéphalogramme
I. Généralité
A. Définitions
B. Intérêts de l’étude
II. Principe
B. Historique :
✓ 1788: Galvani s’aperçoit que tous les organes vivants produisent de l’électricité.
✓ 1920: Découverte de l’EEG par le physiologiste allemand Hans Berger.
✓ 1929: Première publication par Hans Berger.
✓ 1932: Prix Nobel de physiologie attribué au Britannique Edgar Douglas Adrian qui a
repris et complété les études sur l’EEG.
✓ 1945: Application en clinique et ouverture de laboratoires d’EEG.
C. Intérêts de l’étude :
L’appareil comprend :
✓ les analogiques : Plume ; Encre ; Papier ; Données figées,
✓ le numérique : permettant la visualisation sur écran, l’édition sur papier et le traitement
à postériori des signaux,
✓ la transmission à distance.
Dans tous les appareils d’EEG on peut considérer trois parties distinctes :
✓ les circuits d’entrées qui transmettent aux amplificateurs les variations de potentiels
captées par les électrodes.
✓ les amplificateurs
✓ le système enregistreur qui traduit le signal traité pour le rendre lisible et utilisable.
1. Circuit d’entrée :
La tête du patient porte un casque avec des électrodes enregistreurs, connectées à des fils
qui relient l’information à l’appareil. Il comprend aussi des électrodes à Terre et de référence
(prises non liées au patient pour référence), et des électrodes d’électrocardiogramme en
patch ou pince, servant à suivre l’activité cardiaque, de boîte têtière (l’amplificateur) où tout y
est reliée.
Les premières étages d’amplifications sont appelés préamplificateurs. C’est à cette étape que
se situent les réglages des différents paramètres :
✓ Amplitude (amplificateur ou gain) : s’exprime en microvolt (µV). Avec l’appareil
numérique elle est de l’ordre de 100 à 150 µV pour 1 cm. Les possibilités
d’amplification sont limitées par le bruit de fond, elles ne dépassent pas 35 µV,
✓ Constante de temps : est le temps mis par la plume pour revenir au tiers de sa
déviation initiale. Elle est de 0.3 secondes. Elle atténue les fréquences lentes. Il s’agit
d’un filtre qui laisse passer les hautes fréquences et élimine les basses fréquences.
Elle est utile lorsque le patient transpire.
4. Electrodes :
Il existe des :
✓ électrodes tampons en tige de chlorure d’argent. Elles se collent.
✓ électrodes en cupules, soit en chlorure d’argent, soit en or. Elles se collent et sont
utilisées pour des enregistrements de longue durée (24h) et pour des enregistrements
durant le sommeil,
✓ électrodes à aiguille : sont utilisées pour les opérations ou dans le service de
réanimation, on les plantes dans le cuir chevelu de manière tangentielle (stérile, bon
signal, gagne du temps).
Le casque assure la fixation des électrodes sur la tête.
Les électrocap sont utilisés chez patient agité, les enfants, et à des fins de recherche car
contient beaucoup d’électrodes.
On utilise des pâtes abrasives qui se placent sous chaque électrode pour décaper le cuir
chevelu (enlever la peau morte).
Toutes ces électrodes sont reliées à la boite têtière par fils de connexion.
B. Fonctionnement :
1. Etalonnage :
2. Impédance :
Il s’agit de mesurer la résistance des électrodes sur le cuir chevelu. Elle s’effectue sur un
ohmmètre (50Hz). La résistance idéale est de 5000 Ohms. Elle sert à différencier les ondes
sur une seconde et se traduit sur l’amplitude des tracés. Une mauvaise impédance = signal
illisible.
Au laboratoire : on utilise 21 électrodes, chiffrées, les chiffres pairs sont à droite, les
chiffres impairs à gauche. Il y a aussi les électrodes frontales, coronales, pariétales,
occipitales et temporales, et au milieu (Z), une électrode terre (en vert), une électrode de
référence (placée où on veut), et deux électrodes cardio. Disposées symétriquement et à
équidistance grâce au système 10/20 de Jasper qui correspond à la mesure entre le nasion et
l’inion de la ligne médiane et les deux tragus, on prend 10% de cette mesure, on place la 1ère
électrode, puis tous les 20% on place les autres.
Ils sont prédéfinis dans l’appareil, il s’agit de placer en groupant les électrodes dans plusieurs
directions. Il existe deux types de montages :
✓ Bipolaire permet l’enregistrement d’une différence de potentiel (ddp) entre deux
électrodes actives :
o la disposition longitudinale permet d’observer les activités cérébrales d’avant
en arrière,
o la disposition transverse permet d’observer et d’enregistrer l’activité cérébrale
de droit à gauche.
✓ Monopolaire ou référentiel assure l’enregistrement de la différence de potentiel entre
une électrode active et la référence.
2. Réalisation :
Le choix du montage des électrodes est fonction du type de protocole a réalisé : le mélange
de l’emplacement longitudinal et transversal permet la réalisation des tracés avec stimulation
(ouverture/fermeture yeux).
✓ longitudinal (ouverture/fermeture yeux ; 3 minutes hyperpnée),
✓ transversal (ouverture/fermeture yeux ; 3 minutes hyperpnée ; ouverture/fermeture
yeux),
✓ référentiel (ouverture/fermeture yeux),
✓ SLI (lumière et changement de fréquence et à chaque fréquence à
ouverture/fermeture yeux).
Somatomotricité
Introduction
A. Propriétés morphologiques
1. Diamètre des fibres
2. Capillarisation (densité des capillaires)
3. Réticulum sarcoplasmique
B. Propriétés métaboliques
C. Propriétés mécaniques
1. Temps de contraction
2. Tension maximale
3. Myosine – ATPase
4. Fatigabilité
V. Voies de la motricité
A. Aires motrices corticales
B. Voies motrices descendantes
1. Système pyramidal
2. Système extrapyramidal
A. Ganglions de la base
B. Tronc cérébral
C. Cervelet
D. Moelle épinière
1. Reflexe myotatique
2. Contrôle des motoneurones gamma
3. Contrôle des organes tendineux de Golgi
4. Modulation des interneurones
5. Régulation de la motricité par le tronc cérébral
A. Reflexes myotatiques
B. Réflexe myotatique inverse
C. Inhibition réciproque
D. Réflexe de flexion ipsilatérale et le réflexe d'extension ou croisé
L’aspect strié des muscles s’explique par la disposition des filaments fins et épais en un
arrangement régulier en série de bande claire et sombre dans le cytoplasme
perpendiculairement au grand axe. Les muscles striés squelettique et cardiaque partagent cet
aspect strié caractéristique d’où la dénomination de muscle strié.
Le muscle strié squelettique est formé de plusieurs fibres musculaires appelées myocytes
(cellule musculaire). Du fait de sa forme allongée et parce qu’elle présente de multiples
noyaux, une cellule musculaire (myocyte) squelettique est également appelée fibre
musculaire. Les muscles striés squelettiques s’insèrent sur les pièces osseuses par des
tendons. Ils sont délimités par une membrane excitable : le sarcolemme. Elles contiennent
une série de structures cylindriques appelées myofibrilles, dont le diamètre est
approximativement de 1 à 2 µm.
La plus grande partie du cytoplasme d’une fibre musculaire est remplie de myofibrilles,
chacune s’étendant entre les deux extrémités de la fibre. Chaque myofibrille contient des
filaments fins et épais qui se disposent de façon répétitive sur toute sa longueur. Une unité de
cette disposition répétitive est appelée sarcomère : du grec : Sarco = muscle et mer = partie.
Les filaments épais sont constitués pratiquement de la protéine myosine et les filaments fins,
dont le diamètre est approximativement la moitié de celui des filaments épais) sont
essentiellement constitués de la protéine actine, ainsi que de deux autres protéines, la
troponine et la tropomyosine qui jouent un rôle important dans la régulation biochimique de la
contraction.
Les filaments épais sont localisés au centre de chaque sarcomère ou leur ordonnance
parallèle fait apparaitre une bande sombre épaisse appelée bande A. Chaque sarcomère
contient deux groupes de filaments fins, un à chaque extrémité. Une des extrémités de
chaque filament fin est ancrée à un réseau de protéines interconnectées appelé ligne Z, alors
que l’autre chevauche une partie des filaments épais.
Deux ligne Z successives dessinent les limites d’un sarcomère. Le terme « ligne » se réfère à
l’aspect de ces structures en deux dimensions.
Une bande claire appelé bande I s’interpose entre les extrémités des bandes A de deux
sarcomères adjacents et contient les parties des filaments fin qui ne se chevauchent pas avec
les filaments épais. Elle est divisée en deux parties égales par la ligne Z.
La zone H est une bande claire étroite, au centre de la bande A. Elle correspond à l’espace
situé entre deux extrémités se faisant face de deux filaments fins dans chaque sarcomère.
Une bande sombre étroite située au centre de la zone H est appelée ligne M correspondant
aux protéines qui relient les régions centrales des filaments épais adjacents.
Le geste moteur est une réponse à l’information sensorielle. Il s’agit d’un couplage activité
sensitive et activité motrice permettant une harmonisation du geste volontaire.
1. Unité motrice :
Une unité motrice est l’ensemble formé par la fibre musculaire et le motoneurone qui l’innerve.
Chaque unité motrice contient le même type de fibres. On identifie trois différents types
d’unités motrices selon les propriétés des motoneurones et des fibres musculaires :
✓ les fibres blanches ou fibres rapides ou fibres FT (Fast Twitch), responsible d’une
contraction rapide et sont moins résistante à la fatique,
✓ les fibres lentes ou fibres rouges ou fibres ST (Slow Twitch) : développent une
contraction lente et sont résistance à la fatigue,
✓ les fibres résistantes ou fibres FR : résistance à la fatigue,
Les fibres musculaires ont des aspects différents, liés à une différence de constitution
biochimique :
✓ les fibres rouges sont riches en mitochondries, en myoglobine et en enzymes
spécialisées dans le métabolisme oxydatif. Leur vitesse de contraction est faible, leur
secousse est de longue durée. Elles peuvent développer une contraction continue
sans se fatiguer : ce sont des fibres musculaires toniques,
✓ les fibres pâles ou blanches ont peu de mitochondries, leur métabolisme est plutôt
anaérobie. Elles se contractent rapidement et fortement mais se fatiguent vite. Ce sont
des fibres phasiques surtout impliquées dans les réflexes de défense et de fuite.
Les muscles striés squelettiques sont dits hétérogènes, c’est-à-dire qu’ils sont composés d’un
mélange de ces trois types d’unités motrices mais à des proportions variables.
Tableau II :
Unités motrices Fibre fast fatigable Fibre fast résistante Fibre lente (slow)
Vitesse de contraction Rapide Assez rapide Lente
Force développée Très importante Assez importante Faible
Fatigabilité Très rapide Moins rapide Absente
1.1. Innervation :
Les muscles striés squelettiques sont innervés par les fibres sensitives et motrices.
Les fibres afférentes sont connectées à des récepteurs neurosensoriels. L’ensemble fournit à
l’organisme une perception du monde extérieur et des informations sur le milieu intérieur. La
principale information de l’extérieur est la proprioception. La proprioception est la sensation de
son propre corps : position dans l’espace, par rapport à la gravité, des segments de membres
les uns par rapport aux autres. L’innervation sensitive a pour but la transformation de l’énergie
Les cellules nerveuses dont les axones innervent les fibres musculaires squelettiques sont
appelées motoneurones ou neurones moteurs ou neurones efférents somatiques. Leurs corps
cellulaires se localisent soit dans le tronc cérébral soit dans la moelle spinale. Les axones des
motoneurones sont les plus gros de l’organisme et sont myélinisés.
Leurs vitesses de conduction du potentiel d’action sont à cet effet plus grande, permettant une
transmission de signaux électriques aux muscles squelettiques en un délai minimal. Il existe
une répartition de l’innervation motrice du muscle en :
✓ le motoneurone alpha : qui contrôle la force musculaire,
✓ le motoneurone gamma : qui contrôle le tonus musculaire et motoneurone bêta.
L’axone du motoneurone alpha quitte la moelle épinière par la racine ventrale et innerve le
muscle à travers une jonction neuromusculaire ou synapse effectrice. Un motoneurone alpha
innerve plusieurs fibres musculaires (unité motrice) : dix (10) pour les muscles phasiques
(contrôle fin de l’activité motrice) et cent (100) pour les muscles toniques (antigravitaires).
Les motoneurones sont plus petits et moins nombreux que les motoneurones alpha, ils
innervent exclusivement les fibres musculaires intrafusales (ou fusoriales) du fuseau
neuromusculaire. Un motoneurone gamma innerve plusieurs fuseaux.
Le motoneurone bêta assure une innervation mixte avec des fibres intrafusales et
extrafusales.
Quand il atteint un muscle, l’axone du motoneurone se divise en de nombreuses branches,
chacune établie une jonction unique avec une fibre musculaire nommée plaque motrice ou
synapse neuro-musculaire. Un seul motoneurone innerve plusieurs fibres musculaires.
L’ensemble motoneurone et fibre musculaire qu’il innerve est appelé unité motrice. Au niveau
de la plaque motrice, le neurotransmetteur libéré est l’acétylcholine qui se lie à des récepteurs
membranaires post synaptiques de type muscariniques. Le potentiel d’action crée au niveau
de la membrane plasmique d’une fibre musculaire squelettique est le signal qui déclenche sa
contraction. Il se propage le long de la fibre musculaire et obéit à la loi du tout ou rien.
(B)
Figure 7 : (A) Motoneurone alpha (α), (B) Groupement de motoneurone innervant un groupe
de muscles.
1.2. Vascularisation :
Assurée par les veines et les artères, la vascularisation est essentielle au fonctionnement des
muscles. Le point de pénétration de l’artère dans le muscle est souvent constant. Il peut être
le même point que celui de l’innervation.
Les artères fournissent au tissu musculaire les nutriments et l’oxygène nécessaire au
métabolisme. Les artères musculaires se divisent en multiples branches au niveau du
périmysium. De ces branches naissent les capillaires. Ces capillaires ont une direction
parallèle aux fibres musculaires. Pour une surface d’un (1) mm², il y a environ 2000
capillaires. Des capillaires partent les veines qui suivent le chemin inverse de celui des
veines. Le retour veineux débarrasse le muscle des déchets issus du métabolisme
(métabolites) musculaire (lactate, dioxyde de carbone (CO2).
La partie charnue du muscle est plus vascularisée que la partie tendineuse. L’exercice
physique régulier augmente la densité de capillaire vasculaire.
A. Propriétés morphologiques :
Le nombre de myofilaments détermine le diamètre des fibres musculaires. Plus les fibres ont
un diamètre important, plus elles possèdent un grand nombre de myofilaments. Les fibres
rapides doivent donc développer une force plus importante puisqu’elles ont plus de
myofilaments.
3. Réticulum sarcoplasmique :
I < II
B. Propriétés métaboliques :
Les fibres de type I ont un métabolisme essentiellement aérobique et utilisent comme substrat
énergétique les triglycérides.
Les fibres IIb ont un métabolisme anaérobique et dégradent le glycogène.
Les fibres IIa ont un métabolisme intermédiaire utilisant les deux voies : aérobie et anaérobie
avec comme substrat énergétique le glycogène.
Les propriétés métaboliques des fibres découlent de leurs propriétés morphologiques :
✓ nombre de mitochondries : I et IIa > IIb,
✓ contenu en myoglobine : I et IIa > IIb,
✓ contenu en substrats énergétiques :
o glycogène : I < II
o triglycérides : I >> II
✓ Équipement enzymatique, il s’agit des enzymes du cycle de Krebs et de la chaîne
respiratoire (succinic-deshydrogénase, malate-deshydrogénase, NADH deshydrogénase)
o Lactate deshydrogénase : I < IIa < IIb,
o Créatine phosphokinase : I < IIb et Iia.
C. Propriétés mécaniques :
1. Temps de contraction :
Le temps de contraction des fibres est la durée de la secousse isométrique : I > IIa et IIb
Elle définit la force maximale developpée par un muscle lors de la contraction. Les fibres de
type II développent des forces plus importantes : I < IIa < IIb.
3. Myosine – ATPase :
4. Fatigabilité :
La contraction musculaire intervient lorsque les filaments d'actine glissent entre les filaments
de myosine, rapprochant ainsi les stries Z. Le sarcomère se raccourcit. L’augmentation de la
concentration intra-cytosolique du calcium décale la tropomyosine de l’actine, ce qui
démasque le site de fixation de la tête de myosine sur l’actine, cependant il y aura formation
du pont actino-myosinique. Cela induit une rotation de la tête de myosine et un déplacement
des filaments d'actine. Au prix d'une consommation d'ATP, la tête de myosine se désengage
et le processus peut se répéter. En l'absence du Ca2+, la myosine ne peut pas interagir avec
l'actine car les sites de liaison de la myosine avec l'actine sont occupés par une autre
protéine, la troponine. La fixation du Ca++ sur la troponine expose les sites de liaison de la
myosine avec l'actine et le couplage se poursuit tant qu'il y a du Ca2+ et de l'ATP disponibles.
Lors de la contraction musculaire, la source immédiate d'énergie est l'ATP dont les liaisons
phosphates sont riches en énergie. Cependant le stock d'ATP dans le muscle est faible, ne
permettant qu'un fonctionnement de courte durée d’où la nécessité d'une synthèse d’ATP à
A. Tonus musculaire :
C'est la tension quasi permanente qui existe au niveau des muscles même au repos. Le tonus
musculaire fixe les articulations et maintient ainsi la posture. Le tonus musculaire est basé sur
un mécanisme réflexe contrôlé par les structures supra-médullaires. La boucle gamma est
contrôlée par la formation réticulée, le cervelet et les ganglions de la base qui modulent
l'activité du motoneurone A gamma par l'intermédiaire des voies descendantes
extrapyramidales. La formation réticulée activatrice descendante (FRAD) augmente le tonus
musculaire. Elle reçoit des afférences du cortex moteur, des voies ascendantes sensitives,
des ganglions de la base. Ces afférences utilisent des neuromédiateurs excitateurs tels que le
glutamate. La formation réticulée inhibitrice descendante (FRID) diminue le tonus musculaire.
Elle reçoit des afférences du cortex frontal, du cervelet, des ganglions de la base et des
barorécepteurs aortiques et carotidiens. Ces afférences utilisent des neuromédiateurs
inhibiteurs tels que l’acide gamma aminobutyrique (GABA). Le cervelet et les ganglions de la
base modulent le tonus musculaire. La section transcolliculaire supprime des afférences
excitatrices issus du cortex et des ganglions de la base, mais laissent intactes les afférences
B. Contraction isométrique :
C. Motricité viscérale :
La motricité viscérale est l’activité (contraction) des muscles des viscères, muscles lisses de
la paroi des certains viscères et le muscle strié cardiaque. C’est une fonction inconsciente,
sous la commande du système nerveux autonome.
V. Voies de la motricité :
Elles relient le cortex moteur aux motoneurones et aux interneurones de la corne ventrale de
la moelle. Elles se composent de 2 systèmes : le système moteur latéral ou système
pyramidal et le système moteur ventral ou système extrapyramidal.
1. Système pyramidal :
2. Système extrapyramidal :
Il est composé de plusieurs faisceaux ayant leur origine au niveau du tronc cérébral et des
ganglions de la base. Ils se terminent au contact des interneurones spinaux et des
motoneurones A gamma. Ces faisceaux contrôlent préférentiellement la musculature
proximale et axiale donc la posture et la locomotion. On distingue :
✓ les
faisceaux vestibulo-spinal et tecto-spinal qui maintiennent la tête en position correcte
par rapport aux épaules pendant que le corps se déplace. Ils permettent l'orientation
de la tête en réponse à des stimulations nouvelles.
✓ les
faisceaux réticulo-spinal et rubro-spinal contrôlent la posture du tronc et des membres.
Les lésions des voies extrapyramidales provoquent des troubles du tonus, des mouvements
anormaux, des troubles de la mémoire.
A. Ganglions de la base :
Les ganglions de la base sont des structures sous-corticales comprenant le striatum (noyau
caudé et putamen), le locus niger, le pallidum et le noyau pédonculo-pontin connectés au
thalamus. Ils sont reliés par des circuits qui sont soit excitateurs (glutamatergiques), soit
inhibiteurs (gabaergiques) et modulateurs (dopaminergiques). Ils permettent la
programmeation de manière inconsciente des séquences motrices à partir de programmes
moteurs appris. Ils interviennent dans l'apprentissage moteur et la mémorisation des gestes.
Ils régulent le tonus musculaire.
B. Tronc cérébral :
Le tronc cérébral est la structure nerveuse située entre la moelle épinière et les hémisphères
cérébraux. Il est constitué par le bulbe rachidien, la protubérance et le mésencephale.
1) Bulbe rachidien : est la région de transition entre la moelle et l’encéphale. Il est
organisé en substance blanche périphérique parsemé de noyaux. Il contient :
✓ les tractus somatosensoriels ascendants : apportant les informations sensorielles
au cerveau,
✓ les tractus corticospinaux descendants qui conduit les informations du cerveau
vers la moelle épinière.
Il assure le contrôle les fonctions involontaires.
2) Protubérance annulaire ou pont : est la partie renflée du tronc cérébral au-dessous
du bulbe rachidien et au-dessous du mésencéphale. Ses fonctions primaires
consistent à servir de relais aux informations circulants entre le cervelet et le cerveau.
Il cordonne aussi le contrôle de la respiration avec les centres bulbaires.
3) Mésencéphale : est situé entre le tronc cérébral et le diencéphale. Sa fonction
essentielle est le contrôle du mouvement des yeux mais il sert aussi de relais pour les
signaux auditifs et les réflexes visuels.
Le tronc cérébral abrite s son sein la formation réticulée qui assure, la vigilance, l’éveil, le
sommeil, le tonus musculaire, la modulation de la douleur et des afférences.
Les fonctions motrices du tronc cérébral se font par :
✓ les voies ventro-médiaires comprend trois faisceaux :
o le faisceau spino-vestibulaire,
o le faisceau spino-tectoriel,
o le faisceau spino-réticulaire.
Elles assurent le contrôle du tonus musculaire par l’activité des motoneurones gamma,
le contrôle de la posture et de l’équilibre.
✓ les voies dorso-latérale comprend un seul faisceau, le faisceau rubrosinal ayant
son origine dans le noyau rouge.
Elles assurent le contrôle de la musculature distale, la suppléance du faisceau cortico-
spinal.
Le tronc cérébral constitue le niveau intermédiaire du contrôle de la motricité reçoit les
afférences visuelles et vestibulaires, aussi musculaires et tendineuses. Ce niveau définit :
✓ l’apprentissage,
C. Cervelet :
Dans la relation structure fonction, les différentes parties du cervelet déterminent une part de
contrôle de la motricité. Ainsi :
1. Archeo-cervelet qui est un complexe floculo-médulaire. Il est le siège de l’équilibration
et contrôle et coordonne les informations vestibulaires,
2. Paléocervelet comprenant les 2/3 antérieurs des hémisphères et du vermis. Il reçoit
les informations proprioceptives, contrôle le tonus et la posture et neutralise les effets
de la pesanteur,
3. Néocervelet comprenant le 1/3 postérieur des hémisphères et du vermis. En relation
avec le cortex moteur, il participe à l’initiation et à la programmation des mouvements
balistiques.
Le cortex cérébelleux permet la coordination des mouvements volontaires fins, coordonnées
et adaptés, dont il précise l'amplitude, la direction et la chronologie.
Les lésions du cervelet provoquent l'apparition d'un syndrome cérébelleux avec des troubles
de l'équilibre, des troubles de la coordination du mouvement et des troubles du tonus
musculaire.
D. Moelle épinière :
Dans l’arc reflexe nerveux, la moelle épinière est un centre nerveux d’intégration d’analyse de
l’information sensitive et de commande de l’information motrice. Elle reçoit les afférences
musculaires et tendineuses et décide l’exécution d’une réponse motrice. Elle est
principalement le siège des réflexes simples.
1. Reflexe myotatique :
Le motoneurone gamma innerve les extrémités contractiles des fibres musculaires intra-
fusoriales. L’allongement des fibres musculaires intra-fusoriales entraine une baisse de la
tension musculaire intra-fusoriale. Le stimulus active le récepteur (fuseau neuromusculaire)
qui après transduction transmet le potentiel d’action à la fibre sensitive (IA) qui fait synapse au
niveau de la corne antérieure de la moelle avec :
✓ le motoneurone alpha,
✓ le motoneurone gamma.
Cet ensemble forme une boucle de rétrocontrôle sensible à la modification de la longueur du
muscle et à cet effet l’ajuste.
Le motoneurone gamma est impliqué dans la programmation de la longueur du muscle et la
protection contre l’allongement excessifs.
Une forte contraction musculaire stimule l’organe tendineux de Golgi qui décharge ses
afférences (fibre IB). Les fibres sensitives IB font synapses au niveau de la corne antérieure
de la moelle avec l’interneurone inhibiteur qui inhibe l’alpha-motoneurone, responsable du
relâchement musculaire ou inhibition reflexe myotatique.
L’organe tendineux de Golgi est responsable de :
✓ reflexe myotatique inverse,
✓ programmation de la tension musculaire,
✓ protection contre les tensions musculaires excessives.
La moelle est le site générateur des mouvements à travers le motoneurone qui est la voie
motrice finale et la convergence des influx inhibiteurs et des influx excitateurs (reflexes
polysynaptiques). La modulation des interneurones a pour but : le contrôle des muscles
antagonistes, la coordination intersegmentaire et la commande musculaire.
Un réflexe est une réponse musculaire involontaire, stéréotypée, et très rapide à un stimulus.
Une activité réflexe est produite par un « arc réflexe », le mécanisme de réponse intégrée
d'un centre nerveux sans intervention du cerveau et de la volonté consciente. Les réflexes
sont souvent des réactions de défense, comme le retrait du membre en cas de piqure, avant
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A. Réflexe myotatique :
Le réflexe myotatique ou réflexe d'étirement (stretch réflexe) se traduit par une augmentation
du niveau de contraction du muscle en réponse à son propre étirement. C'est un réflexe
monosynaptique, de latence brève.
L'étirement du fuseau neuromusculaire, stimule la fibre la, qui à son tour active le corps
cellulaire du motoneurone au niveau de la corne ventrale de la moelle épinière. Cela aboutit à
la contraction mustulaire. Le réflexe myotatique prédomine sur les muscles extenseurs qui
luttent contre la force de gravité et possèdent plus de fuseaux neuromusculaires que les
fléchisseurs.
Le réflexe myotatique est testé cliniquement par la recherche de réflexes ostéo-tendienux :
réflexes rotulien, bicipital, achilléen, cubito-pronateur, stylo-radial.
Le fonctionnement du réflexe myotatique est contrôlé par l'activité du motoneurone AY qui lui-
même reçoit des commandes supramédullaires venant en particulier de la formation réticulée
du tronc cérébral et des ganglions de la base. Le circuit formé par le réflexe myotatique et le
motoneurone AY est dénommé boucle Y. La boucle gamma contrôle la longueur du muscle et
le tonus musculaire.
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Dans les conditions physiologiques, le réflexe myotatique inverse tend à ralentir la contraction
musculaire quand la force de contraction augment rapidement.
C. Inhibition réciproque :
Le réflexe de flexion ipsilatérale se traduit par le retrait d'un ou de plusieurs membres sous
l'effet d'une stimulation nociceptive. Il implique des circuits polysynaptiques. L'interneurone
activateur est mis en jeu par une fibre nociceptive. Cet interneurone excite le motoneurone
alpha du muscle fléchisseur.
En cas de forte stimulation, le réflexe s'accompagne d'une extension d'un ou des membres
contralatéraux : c'est le réflexe d'extension croisée.
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Chapitre VI
Electromyogramme :
Introduction :
I. Historique :
III. Electromyogramme
A. Principe
B. Electromyogramme normal
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Introduction :
I. Historique :
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Enfin, un des intérêts majeurs de l’utilisation de matrices d’électrodes est de pouvoir obtenir
des informations concernant, non seulement l’évolution temporelle du signal, mais aussi son
évolution spatiale. Ceci a été développé par Merletti et collaborateur en 2003, Stegeman et
collaborateur en 2000 et Zwarts et Stegeman en 2003.
L’unité motrice est l’élément anatomique de base constitué par un motoneurone issue de la
corne ventrale de la moelle épinière, son axone moteur, et l’ensemble des fibres musculaires
motrices qu’il innerve d’ont l’activité est enregistrée par l’électromyogramme (EMG).
L’excitation du motoneurone entraîne la contraction de toutes les fibres de l’unité motrice (loi
du "tout ou rien"). D’une manière générale, la régulation de l’amplitude de la contraction
musculaire s’effectue par le nombre de motoneurones recrutés.
Les unités motrices sont classées en fonction de leurs propriétés physiologiques telles que la
vitesse de contraction et fatigabilité (sensibilité à la fatigue) de la fibre musculaire et selon les
propriétés biomécaniques des fibres (fibre de type I : contraction lente et plus résistantes à la
fatigue, les fibres IIa : contraction rapide, moyennement résistantes à la fatigue et les fibres IIb
: contraction rapide et très fatigables.
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Figure 1 : Unité motrice.
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Une unité motrice contient un seul type de fibre musculaire. Les unités motrices de type I sont
activées pour des efforts modérés. Par contre les unités motrices de type IIB sont activées
pour des efforts importants.
Il existe des propriétés fonctionnelles des muscles qui lui permettent de remplir leurs
fonctions, ce sont :
✓ l’excitabilité : faculté de percevoir une stimulation et d’y répondre, par la production et
la propagation de courant bioélectrique tout au long de sa membrane,
✓ la contractilité : est la capacité de génération d’une force avec ou sans
raccourcissement de la fibre musculaire en présence d’une stimulation approprie,
✓ l’élasticité : est la capacité qu’on les fibres d’adapter leur longueur de repos après
l’étirement. C’est une propriété physique de muscle. Elle joue un rôle d’amortisseur
lors de variation brutale de la contraction.
✓ l’extensibilité : est un facteur d’étirement, lorsque les fibres musculaires se contractent,
elles sont relâchées.
✓ la plasticité : est la propriété du muscle à modifier sa structure selon le travail qu’il
effectue.
L’unité motrice est activée par l’influx électrique provenant motoneurone issue de la moelle
épinière. Les fibres appartenant à une unité motrice s’excitent toutes ensemble et se
contractent, générant une force musculaire. Les potentiels d'action se propagent le long des
fibres créant une activité bioélectrique peut être détectée aussi bien par les techniques
invasive ou non invasive de l’électromyogramme. Le potentiel détecté reflétant les activités de
toutes les fibres est une combinaison de tous les potentiels d'action des fibres musculaires
appartenant à une même unité motrice.
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✓ la modification de la perméabilité de la membrane plasmique de la cellule musculaire
(élément post synaptique) aux ions et par conséquent une modification de l’équilibre
électrique de part et d’autre de la membrane plasmique,
✓ la création d’un évènement bioélectrique local, le potentiel de plaque motrice,
✓ la dépolarisation de la membrane post-synaptique et la propagation du signal le long
de la membrane dans les deux sens à partir du point d’application du potentiel d’action
nerveux,
✓ la création d’un mouvement ionique transmembranaire le long de la membrane
plasmique produisant un champs électromagnétique qui va être détecté est appelé
potentiel d’action musculaire. Il comprend une sommation spatio-temporelle des
potentiels des unités motrices.
La durée du potentiel d’action est inversement proportionnelle à la vitesse de conduction des
fibres nerveuses. Un signal électromyographique représente la somme algébrique des
potentiels d’action des unités motrices actives. La nature du signal peut être affectée par des :
✓ paramètres physiologiques : le recrutement des unités motrices, la température du
muscle, l’épaisseur du tissu cutanée, la sueur et
✓ paramètres techniques : les électrodes, les filtres, les amplificateurs.
C. Contraction musculaire :
Bamodi SIMAGA, MD – PhD, Physiologie, Enseignant chercheur, Maitre-assistant FMOS / USTTB. 108
✓ le couplage excitation-contraction qui regroupe l'ensemble des processus permettant
de transformer le signal nerveux reçu par la cellule en un signal intracellulaire vers les
fibres contractiles.
✓ la contraction proprement dite,
✓ la relaxation qui est le retour de la cellule musculaire à l'état de repos physiologique.
III. Electromyogramme :
A. Principe :
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s’il existe une altération du fait d’une souffrance du nerf dont il dépend (atteinte
neurogène), ou encore si c’est le muscle lui-même qui est malade (atteinte myogène).
Cette partie est appelée l’électromyogramme lui-même (car elle étude les muscles) ou
la détection.
B. Electromyogramme normal :
Au repos, il n’existe aucune activité électrique : c’est le « silence électrique ». Le tracé normal
de repos se résume à la ligne électrique de base ou ligne isoélectrique.
Lors de la contraction volontaire, de force croissante, le tracé électromyographique se «
complique » de plus en plus. On peut distinguer trois types :
1. la contraction faible qui se manifeste par un « tracé simple ». Il est formé d’un seul
potentiel bien individualisé correspondant à une seule une unité motrice activité. Ce
potentiel se répète identique à lui-même. Son enregistrement permet l’étude précise
de sa forme, de son amplitude, de sa durée, de sa fréquence,
2. la contraction modérée se manifeste par un « tracé dit intermédiaire ». Il devient de
plus en plus difficile de reconnaître chaque potentiel d’action des unités motrices. En
effet, l’activité électromyographique, à ce stade, correspond à deux phénomènes : le
recrutement de nouvelles unités motrices (sommation spatiale) ; et l’accélération de la
fréquence de décharge des unités motrices (sommation temporelle),
3. la contraction maximale : l’amplitude augmente et peut atteindre 10 millivolts. On
obtient ainsi un tracé de type « interférentiel » comparable à un tracé
d’électromyographie globale et la décomposition des potentiels d’actions des unités
motrices à partir du signal électromyographique obtenue devienne plus difficile.
Les potentiels d’action d’un muscle normal enregistré lors de la contraction volontaire
présentent les caractéristiques suivantes :
1. la morphologie : (forme de potentiel d’action des unités motrices) : normale, elle est
mono, bi ou triphasique ou polyphasique. La forme des potentiels varie également en
fonction du muscle et l’âge (les potentiels sont plus fréquemment polyphasiques chez
le nourrisson et chez le sujet âgé).
2. la durée normale elle est de l’ordre de 3 à 5 millisecondes, elle varie en fonction du
muscle exploité (plus brève dans les muscles qui sont constitués de petites et
nombreuses unités motrices.
3. l’amplitude normale du potentiel d’action de l’unité motrice est également conditionnée
par la taille des unités motrice. Elle varie entre 200 microvolts à 1 millivolt et peut
atteindre 2 millivolts.
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Figure 3 : Tracés du signal électromyographique normal.
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Chapitre VII
Introduction
I. Organisation anatomo-fonctionnelle
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Introduction :
I. Organisation anatomo-fonctionnelle :
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La voie sympathique innerve tous les viscères suscités et la voie parasympathique innerve
uniquement les viscères de la face et du tronc.
L’ensemble des viscères contient des terminaisons nerveuses sensitives des fibres
myélinisées et amyélinisées. Il peut s’agir de terminaison nerveuse libres ou de récepteurs
neurosensoriels spécifiques. Ces structures sont responsables de la transformation de
l’énergie (physique, chimique ou thermique) d’un stimulus en un message nerveux (potentiel
d’action) appelée transduction.
On peut distinguer plusieurs modalités de sensibilités viscérales. Certaines informations ne
provoquent pas de perception consciente et interviennent exclusivement dans des régulations
reflexes. D’autres informations sont accompagnées de sensation :
✓ soit pour déterminer une manifestation comme la toux, le vomissement,
✓ soit pour signaler un besoin engendrant un comportement organisé avec participation
somatique et volontaire : la faim, la soif, la miction, la défécation et les sensations
sexuelles.
Il y a aussi de la sensibilité nociceptive à l’origine des douleurs viscérales.
Les fibres sensitives viscérales empruntent :
✓ soit le trajet orthosympathique (ganglion sympathique, rameau communiquant blanc
nerf rachidien, racine dorsale),
✓ soit la voie para sympathique (vague) ou les nerfs pelviens pour rejoindre les struc-
tures centrales.
Les différentes fibres nerveuses conduisent les messages afférents à des vitesses différentes.
La vitesse de conduction est proportionnelle au diamètre et à la présence de myéline (cf
tableau I). Pour le système cardiovasculaire, les récepteurs sont de type barorécepteurs et
volorécepteurs localisés principalement dans le sinus carotidien et dans la crosse de l’aorte.
Après leur stimulation, les informations nerveuses empruntent le nerf de Hering et de Cyon
pour rejoindre les centres de la régulation des fonctions cardiovasculaires situés dans le bulbe
rachidien.
La voie sanguine peut aussi être une voie afférente du système nerveux autonome véhiculant
différentes informations (chimique, thermique) vers les centres régulateurs.
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Tableau I : Caractéristiques des différentes catégories et correspondance selon les
classifications de Lloyd et d’Erlanger – Gasser.
B. Centre intégrateur :
Les réactions végétatives sont organisées en une liaison sensorimotrice reflexe avec des
centres d’intégrateurs, d’analyses et de régulations des fonctions viscérales. Il existe
différents niveaux d’intégration ou d’élaboration du simple au complexe. Le mode de
fonctionnement de ces centres peut être :
✓ reflexe (afférence-centre-efférence), segmentaire, c’est le fonctionnement habituel,
correspondant aux reflexes de base,
✓ automatique sous contrôle de la réticulée et de l’hypothalamus, supra-segmentaire et
réalisé par la réticulée, l’hypothalamus, le système limbique et le cortex préfrontal as-
surant une modulation inconsciente et capable de réaliser certains programmes,
✓ conscient avec un contrôle cortical.
Les centres orthosympathiques sont situés dans la moelle dorsolombaire au niveau de la
corne intermédio-latérale de la substance grise de la moelle.
Les centres para sympathiques eux sont groupés aux deux extrémités de la moelle : au
niveau du plancher du 4ème ventricule et dans la moelle sacrée. C’est au niveau de ces
centres que s’organise le reflexe par l’intermédiaire d’un ou de plusieurs interneurones et
donc par un nombre plus ou moins élevés de synapses. Ces centres ont une activité propre.
Ils sont situés dans le tronc cérébral pour le centre supérieur et la moelle épinière pour le
centre inférieur. Ils constituent d’autre part la voie finale commune vers les centres végétatifs
situés plus haut dans l’axe cérébrospinal (hypothalamus).
Les centres inférieurs sont soumis à l’activité des centres supérieurs.
L’hypothalamus est un centre supérieur relié :
✓ aux centres supérieurs du cortex cérébral,
✓ aux voies de la sensibilité végétative,
✓ aux voies de la motricité végétative par l’intermédiaire des centres inférieurs,
✓ aux glandes exocrines par l’intermédiaire de l’hypophyse à laquelle l’hypothalamus est
rattaché par la tige pituitaire.
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C. Voies motrices :
Il existe une différence fondamentale entre le nerf moteur destiné aux muscles squelettiques
et les nerfs viscéro-moteurs du système nerveux autonome. La voie motrice destinée aux
muscles striés se compose d’une seule fibre entre la moelle et le muscle, alors que les voies
sympathique et parasympathique en comportent deux : le neurone préganglionnaire et le
neurone post ganglionnaire.
(A)
(B)
Figure 2 : Organisation anatomo-fonctionnelle du sysmèteme nerveux somatique et
autonome. Voie somatomotrice (A) et voie viscéromotrice (B).
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Figure 3 : Innervation sympathique et parasympathique, origine et distribution.
1. Unité fonctionnelle :
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Les fibres sympathiques efférentes préganglionnaires quittent la moelle épinière entre le
segment T1 et L2 et de part et d’autre de la colonne vertébrale (para vertébrale).
✓ T1 : innerve la tête,
✓ T2 : innerve le cou,
✓ T3 à T6 : innervent les viscères du thorax,
✓ T7 à T11 : innervent les viscères de l’abdomen,
✓ T12, L1 et L2 : innervent les viscères du bassin et les organes génitaux externes.
Immédiatement après la sortie du nerf rachidien, la fibre sympathique préganglionnaire se
projette sur l’un des ganglions de la chaine sympathique à travers un rameau de fibre
communicante blanche. Les neurones préganglionnaires sont des fibres myélinisées de type
B et des fibres non myélinisées de type C. Ces fibres ont trois destinations :
✓ établir une synapse avec le neurone sympathique post-ganglionnaire dans le ganglion
para vertébral,
✓ établir une synapse avec les cellules chromaffine de la médullosurrénale,
✓ continuer dans la chaine sympathique vers le haut ou le bas et établir une synapse
dans un autre ganglion.
Un certain nombre de fibres sympathiques préganglionnaires se rendent directement dans la
médullosurrénale, en traversant les chaines sympathiques et les nerfs splanchniques. Elles se
terminent au niveau des cellules chromaffines de la médullosurrénale, sécrétrices de
l’adrénaline et la noradrénaline. Ces cellules sécrétoires sont embryologiquement dérivées du
tissu nerveux et représentent l’équivalent de neurones post-ganglionnaire. Elles ont d’ailleurs
conservé un axone rudimentaire qui secrète les hormones. A cet effet, la médullosurrénale est
considérée comme un ganglion sympathique qui sécrète de l’adrénaline et la noradrénaline
dans le courant sanguin. Dans ce cas, le deuxième neurone est remplacé par la circulation
sanguine. Cette voie commande globalement les réponses cardiovasculaires.
(A)
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(B)
Le ganglion paravertébral : est un amas de corps cellulaires des neurones post ganglionnaire.
Les ganglions sont les lieux de synapses entre les deux neurones efférents, viscéro-moteurs
(pré et postganglionnaire). Le ganglion autonome est à différencier du ganglion spinal: dans
ce dernier, on trouve le soma du neurone sensitif et non de synapse.
Le neurone post-ganglionnaire peut donc prendre naissance soit dans les ganglions de la
chaine sympathique latéro-vertébrale, soit dans l’un de ces ganglions pré-vertébraux. Quelle
que soit leur origine, les fibres post-ganglionnaires se rendent par la suite à leurs organes
spécifiques.
Les fibres sympathiques prenant naissance dans un segment médullaire donné ne sont pas
nécessairement destinées au même territoire que les nerfs rachidiens issus du même
segment. Cependant, les fibres sympathiques venant de :
✓ T1 : remontent la chaine sympathique pour se rendre au crâne,
✓ T2 : sont destinées au cou,
✓ T3, T4, T5 et T6 : au thorax,
✓ T7, T8, T9, T10 et T11 : à l’abdomen,
✓ T12, L1 et L2 : aux membres inférieurs.
Cette distribution est approximative, avec de nombreux chevauchements.
La répartition de l’innervation sympathique entre les différents organes est en partie fonction
de leur origine embryonnaire.
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Figure 5 : Voie sympathique et organes cibles.
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Figure 6 : Effets de la stimulation du système nerveux sympathique.
Les fibres parasympathiques quittent le système nerveux central par l’intermédiaire d’un
certain nombre de nerfs crâniens, par le deuxième et le troisième nerf sacrés et parfois le
premier et le quatrième nerf sacrés.
Environ 75% de toutes les fibres parasympathiques sont contenues dans le pneumogastrique,
et se distribuent à l’ensemble du thorax et de l’abdomen. Les deux fibres pneumogastriques
assurent l’innervation parasympathique du cœur, des poumons, de l’œsophage, de l’estomac,
de la grêle, de la moitié proximale du côlon, du foie, de la vésicule, du pancréas et de la partie
supérieure des uretères.
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Le nerf oculomoteur commun contient des fibres parasympathiques destinées au sphincter
pupillaire et aux muscles ciliaires de l’œil. Des fibres parasympathiques innervent les glandes
lacrymales, nasales et sous-maxillaires par l’intermédiaire du glossopharyngien.
Les fibres parasympathiques d’origine sacrée se réunissent pour former les nerfs érecteurs ou
nerfs pelviens, qui se détachent du plexus sacré de part et d’autre de la moelle pour innerver
le côlon gauche, le rectum, la vessie et le segment inférieur des uretères. Ces fibres
parasympathiques sacrées sont également destinées aux organes génitaux externes et jouent
un rôle dans la fonction sexuelle.
La voie parasympathique dispose de neurones pré et post-ganglionnaires. Pour certaines
fibres parasympathiques crâniennes, les fibres préganglionnaires gagnent directement les
organes cibles. Les neurones post-ganglionnaires parasympathiques se trouvent dans la
paroi même de ces organes. Après la synapse avec les fibres préganglionnaires, d’une
longueur d’environ 1 mm, se répartissent dans le parenchyme. Cette disposition intra-
viscérale des neurones post-ganglionnaires est très différente de celle des neurones
sympathiques : les corps cellulaires des neurones sympathiques post-ganglionnaires sont
pratiquement toujours dans un ganglion, soit de la chaine sympathique soit paravertébral et
non dans l’organe cible.
Tous les neurones préganglionnaires sympathiques ou parasympathiques sont
cholinergiques. L’application d’acétylcholine ou de substances cholinomimétiques au niveau
des ganglions va donc exciter les neurones post-ganglionnaires des deux systèmes. Les
neurones post-ganglionnaires parasympathiques sont également cholinergiques tandis que
les neurones post-ganglionnaires sympathiques sont presque tous adrénergiques, sauf les
fibres destinées aux glandes sudoripares et à certains vaisseaux, qui sont cholinergiques.
Ainsi, les terminaisons parasympathiques secrètent de l’acétylcholine, la plupart des
terminaisons sympathiques de la noradrénaline. Ces hormones agissent à leur tour sur les
différents organes cibles, pour y provoquer respectivement des effets parasympathiques ou
sympathiques. L’acétylcholine et la noradrénaline sont donc respectivement des
neuromédiateurs parasympathiques et sympathiques.
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Figure 7 : Voie parasympathique et organes cibles.
2. Organes effecteurs :
De nombreux effecteurs (organes cibles) bénéficient d’une double innervation, les deux
systèmes ayant des actions antagonistes. Certains effecteurs périphériques n’ont qu’une
innervation orthosympathique. Les vaisseaux, bien qu’ils ne reçoivent pas de fibres
cholinergiques, contiennent de nombreux récepteurs muscariniques.
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Le système orthosympathique accélère le cœur. Cette tachycardie a en fait plusieurs
composantes : un effet chronotrope positif (diminution de la fréquence cardiaque), inotrope
positif (renforcement de la contractilité myocardique) et dromotropre positif (augmentation de
la vitesse de conduction auriculoventriculaire).
La stimulation du parasympathique produit au contraire un ralentissement du cœur
(bradycardie), avec des actions chromotrope, inotrope, dromotrope et bathmotrope négatives.
La section bilatérale du nerf X (nerf vague) provoque une accélération du cœur, indiquant
ainsi que ce nerf est normalement cardio-freinateur par son action tonique. En revanche, celle
de l’orthosympathique est sans effet : celui-ci ne serait donc pas normalement accélérateur.
Les organes effecteurs élémentaires du système nerveux autonome sont :
✓ le muscle lisse,
✓ les glandes sécrétoires et
✓ le cœur.
Ils sont doublement innervés, une innervation activatrice et une innervation inhibitrice qui se
traduit par :
✓ au niveau du muscle lisse : une contraction et un relâchement,
✓ au niveau des glandes sécrétoires : une hypersécrétion et une hyposécrétion.
Dans l’ensemble le rôle physiologique fondamental de l’innervation autonome des organes et
la régulation de leurs fonctions ainsi que leurs adaptations.
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Le principal neurotransmetteur synthétisé par les neurones pré ganglionnaires sympathiques
et parasympathiques, et libéré au niveau de la synapse est l’acétylcholine de ce fait ils sont
appelés fibres cholinergiques.
Les neurones préganglionnaires sympathiques contiennent aussi des neuropeptides
composés de 2 à 30 acides aminés (enképhaline, substance P, LH-RH, somatostatine, etc.).
Au niveau postganglionnaire, les neurones parasympathiques sont aussi cholinergiques.
Outre l’acétylcholine, le plus connu des neuropeptides libérés par les fibres parasympathiques
est le polypeptide intestinal vasoactif, qui a une action dans l’é rection pénienne. Des
ganglions parasympathiques qui innervent les artères cérébrales, l’iris et les artères utérines
contiennent également le polypeptide intestinal vasoactif.
Les neurones sympathiques utilisent comme neurotransmetteur la noradrénaline, sauf les
glandes sudoripares, certains vaisseaux et les muscles pilo-érecteurs qui sont cholinergiques.
Les neurones postganglionnaires sympathiques peuvent libérer aussi de l’adénosine 5-
triphosphate (ATP) et le neuropeptide Y.
Le neuropeptide Y est libéré surtout pour de hautes fréquences de stimulation. Il se trouve
dans les terminaisons nerveuses des fibres destinées au cœur et aux vaisseaux sanguins. Il
agit essentiellement en limitant la libération de noradrénaline et d’adénosine 5-triphosphate. Il
a également une action directe vasoconstrictrice, sur les vaisseaux de certains organes
comme la rate, le rein, le cœur et le cerveau.
D’autres neurotransmetteurs comme les acides aminés, la sérotonine, l’histamine, la
dopamine, le calcitonin generelated peptide et le monoxyde d’azote (NO) sont impliqués
comme neuromédiateurs du système nerveux autonome.
Les acides aminés sont ubiquitaires au niveau du système nerveux central et ont souvent une
action inhibitrice. Ils comprennent l’acide gamma-aminobutyrique (Gaba), la glycine, l’acide
glutamique et l’acide aspartique.
Le monoxyde d’azote est un cotransmetteur et joue un rôle important dans la réponse du
système non adrénergique non cholinergique à l’érection pénienne.
Avant que les transmetteurs libérés par le système nerveux autonome provoquent leurs effets
sur l’organe effecteur, ils doivent se fixer sur des récepteurs spécifiques, permettant la liaison
entre le transmetteur et la cible.
1. Transmission ganglionnaire :
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ganglioplégiques (tétra-éthylammonium et l’hexaméthonium) qui sont des antagonistes des
récepteurs nicotiniques.
L’enregistrement électrophysiologique a permis d’observer qu’une stimulation du neurone
préganglionnaire induit un potentiel post-synaptique triphasique. L’analyse de la réponse a
permis d’identifier trois modalités de la transmission :
✓ une première onde négative (potentiel post-synaptique excitateur (PPSE)) correspond
à l’activation cholinergique nicotinique,
✓ une seconde onde positive (potentiel post-synaptique inhibiteur (PPSI)) est due à
l’inhibition par des interneurones noradrénergiques,
✓ une troisième onde, négative, est due à des PPSE, en rapport avec une transmission
muscarinique tardive, bloquée par l’atropine.
La glande médullosurrénale est innervée par des fibres orthosympathique préganglionnaires
(donc cholinergique), qui activent sa sécrétion. Cette organisation s’explique par l’origine
embryologique de la médullosurrénale : les neurones post-ganglionnaires se sont transformés
en tissu chromaffine sécréteur de catécholamine.
2. Transmission post-ganglionnaire-effecteur :
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La transmission entre les fibres post-ganglionnaires parasympathiques et l’effecteur est
cholinergique, de type muscarinique. Elle est exceptionnelle au niveau du système
orthosympathique : les glandes sudoripares sont une exception et reçoivent une innervation
cholinergique orthosympathique. L’acétylcholine a des actions variées au niveau des organes
effecteurs à travers les sous types de ses récepteurs muscariniques.
Tableau II : Neurotransmetteurs impliqués dans la transmission, leurs récepteurs, leurs
agonistes et leurs antagonistes.
B. Récepteurs :
1. Récepteurs adrénergiques :
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Tableau III : Sous-type de récepteurs adrénergiques, leur distribution et l’effet de leurs
stimulations.
2. Récepteurs muscariniques :
Les récepteurs muscariniques font partie aussi de la famille des récepteurs métabotropiques
à sept domaines transmembranaires (7TM), tout comme les récepteurs adrénergiques. Ils
sont largement distribués dans l'organisme. Ils sont divisés en cinq classes, M1 à M5, issus
de gènes distincts.
Les récepteurs muscariniques de type M1, M3 et M5 sont couplés aux protéines Gq et
possèdent une activité excitatrice.
Les récepteurs M1 (système nerveux central, estomac et ganglions), M3 et M5 activent une
phospholipase C (PLC) donnant lieu selon les tissus à la contraction musculaire, à la
libération d'adrénaline ou à la modulation de l'excitabilité des neurones.
Les récepteurs M3 (muscles lisses des bronches, de l'intestin, des vaisseaux...) sont couplés
à la PLC. Cette dernière provoque l'accumulation de calcium dans le cytoplasme qui, en se
liant à la calmoduline, provoque la phosphorylation de la myosine like chaine kinase (MLCK).
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Celle-ci se détache de la myosine, et se fixe sur l’actine, et provoque provoque ainsi la
contraction des muscles lisse bronchique (bronchoconstriction).
Les glandes sécrétrices, comme les glandes salivaires, sont aussi stimulées via les
récepteurs M3.
Les récepteurs M2 et M4 sont couplés principalement aux protéines Gi et sont inhibiteurs. Les
récepteurs M2 (cœur muscles lisses) et M4 inhibent l’adénylate cyclase via l'activation de la
sous-unité alpha d'une protéine Gi. Ils sont également responsables de l'ouverture des
canaux potassiques créant une hyperpolarisation de la membrane postsynaptique. Le rythme
cardiaque est diminué par stimulation parasympathique via les récepteurs M2.
3. Récepteurs nicotiniques :
Les récepteurs nicotiniques font partie de la famille des récepteurs ionotropiques. Ils sont
présents dans le cerveau, la moelle épinière, les ganglions des systèmes nerveux
orthosympathiques et parasympathiques et dans la synapse entre les neurones moteurs et
les effecteurs. Ces récepteurs pentamériques (deux sous-unités α, une β, une δ et une γ ou ε)
d'une masse moléculaire de 280 kDa forment un canal d'un diamètre de 6,5 Å, qui ne s'ouvre
qu'après fixation de deux molécules d'acétylcholine sur les sous-unités α. Les deux sous-
unités α changent alors de conformation pour permettre le passage d'ions dans le canal
ionique. L'acétylcholine est ensuite rapidement dégradée par des acétylcholinestérases pour
refermer le canal ionique et stopper l'influx nerveux.
L'activation des récepteurs nicotiniques neuronaux N1 (système nerveux central et ganglions
périphériques) produit l'ouverture de canaux perméables aux ions sodium Na+ et potassium
K+. L'entrée importante d'ions sodium dans le neurone postsynaptique crée une dépolarisation
rapide de la membrane et assure la propagation de l'influx nerveux.
Les récepteurs nicotiniques de type musculaire N2 situés sur les jonctions neuromusculaires
sont couplés à des canaux sodiques. Leur activation provoque l'entrée de Na+, ce qui produit
une dépolarisation localisée appelée potentiel de plaque motrice (PPM). Ce PPM ouvre les
canaux Na+ voltage-dépendant et déclenchent un potentiel d'action classique. Celui-ci
parcourt la fibre musculaire et pénètre dans le tubule transverse, où il stimulera la libération
du calcium contenu dans le réticulum sarcoplasmique. L'élévation de la concentration
intracellulaire en ions calcium provoque la contraction des muscles squelettiques.
L'analyse électrophysiologique des récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine montre que
l'application rapide d’acétylcholine provoque l'ouverture transitoire du canal, alors que
l'application prolongée d'acétylcholine conduit à une importante diminution de la réponse ou
« désensibilisation ». Les phénomènes d'activation et de désensibilisation sont classiquement
interprétés dans le cadre d'un modèle dans lequel la protéine est spontanément en équilibre
entre un état basal, activable par l'acétylcholine, un état actif où le canal est ouvert et un (ou
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plusieurs) état(s) désensibilisé(s) réfractaire(s) à l'activation. Les ligands stabilisent l'état pour
lequel ils ont une plus haute affinité : les agonistes, comme la nicotine, stabilisent l’état actif
alors que les antagonistes, notamment les toxines, stabilisent l’état de repos. D'un point de
vue structural la fixation d'agoniste entraîne un changement de conformation de ce complexe
protéique, qui augmente la taille du canal permettant l'entrée d'ions chargés positivement.
Cette entrée de cations entraînera une dépolarisation, donc une excitation de la cellule
conduisant ainsi à une contraction musculaire ou à une dépolarisation propagée aboutissant à
la libération d'un neurotransmetteur.
Récepteurs muscariniques
Récepteur M1
Système nerveux central Modulation de l’excitabilité des neurones
Estomac Contraction musculaire lisse
Ganglions Libération de l’adrénaline
Récepteur M2
Myocarde Inhibiteur (bradycardie)
Muscle lisse Inhibiteur (relachement)
Récepteur M3
Muscle lisse des bronches, de Contraction musculaire lisse
l’intestin et des vaisseaux
Glandes sécrétrices Activateur
Endothélium Activateur
Récepteur M4 et M5
Système nerveux central ---
M4 Inhibiteur
M5 Activateur
Récepteurs nicotiniques
Récepteur N1
Système nerveux central Activateur
Ganglions périphériques Activateur
Récepteur N2
Jonction neuromusculaire Contraction musculaire strié squelettique
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