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Depuis ses origines et depuis Ésope notamment, la fable met en scène des
animaux qui parlent et les fait agir comme les hommes. Il faut y voir une source
de plaisir et de fantaisie, mais aussi une volonté pédagogique : la fable doit
instruire. Dès lors, l’animal sert à critiquer les défauts de l’homme et lui sert de
miroir : il y a là une volonté satirique.
Même s’il s’inscrit dans une tradition littéraire bien ancrée, il peut arriver que La
Fontaine peigne un même animal victorieux dans une fable et victime dans une
autre : le lion peut être magnanime puis sanguinaire ; l’âne faible et touchant puis
égoïste et arrogant ; renard peut un jour se sauver par ses ruses de courtisan (cf
VII, 1 et 6 ; VIII, 3) puis la perdre par excès de confiance en soi…
Le monde des fables présente une société animale hiérarchisée. Elle est organisée
selon la loi du plus fort, autrement dit la loi de la nature où certains dominent et
où d’autres subissent. Cette hiérarchie propre aux animaux, qui semble
préexister, préfigure le monde des hommes.
Dans les fables de l’origine on trouve des animaux du désert ou de la jungle
indienne : chacals, tigres… Sédentarisés, ils vivent dans une société et un état
organisé. Le Bœuf, animal sacré et image de la force représente la figure royale.
Mais en passant de l’orient à l’occident, le personnel animalier s’adapte : le chacal
devient le renard, rusé et dangereux ; le loup, brute et animal méchant voit se
retourner contre lui toutes les angoisses qu’il a lui-même suscitées dans les villes
et les campagnes ; le lion occupe bien sûr le trône royal (le bœuf n’a en effet rien
de sacré dans notre civilisation). Les oiseaux étaient très nombreux dans la
mythologie orientale sont également utilisés dans la fable occidentale : perdrix,
pigeons, perroquets, hirondelles, aigles…dont la signification variera en fonction
des traditions populaires locales.