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amorphes
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques K 728 − 1
MATÉRIAUX FERROMAGNÉTIQUES AMORPHES ______________________________________________________________________________________________
1. Remarques préliminaires Depuis plusieurs années, les compositions atomiques précises des
divers matériaux ne sont plus communiquées par les producteurs.
Nous donnons ici, à titre d’information, les compositions probables
Les caractéristiques des matériaux férromagnétiques amorphes des alliages commercialisés.
qui sont regroupées dans cet article concernent divers paramètres Ces matériaux sont fabriqués sous la forme de rubans minces dont
dont certains sont déjà définis dans d’autres traités : Génie électrique les épaisseurs sont de l’ordre de 15 à 30 µm environ et dont les lar-
et Électronique. Par commodité, ils sont redéfinis succinctement geurs vont de 10 à 250 mm environ. Les longueurs peuvent atteindre
dans les commentaires relatifs à chaque tableau. Nous donnons des plusieurs centaines de mètres. Les épaisseurs les plus faibles sont
valeurs numériques uniquement pour les alliages magnétiques en général réservées pour des utilisations aux fréquences élevées
actuellement commercialisés, de nombreuses autres compositions (100 kHz et au-dessus) et les largeurs les plus importantes pour les
ont été antérieurement introduites sur le marché, puis abandonnées utilisations aux fréquences de distribution d’énergie (50 ou 60 Hz).
en production pour diverses raisons, souvent pour leur manque de
stabilité thermodynamique.
Les valeurs regroupées dans les tableaux doivent être prises avec
précaution compte tenu de la dispersion dans la préparation de ces
matériaux et de la grande variété des traitements thermiques pos-
3. Traitements thermiques
sibles. Cela est plus particulièrement vrai pour les propriétés magné-
tiques statiques et dynamiques (tableaux 6 et 7). Lorsque les alliages Les alliages amorphes bruts de trempe ne sont que très rarement
sont livrés sous des formes directement utilisables (par exemple : utilisés pour véhiculer des inductions magnétiques. Il est nécessaire
tores enrobés), les caractéristiques magnétiques peuvent être de leur faire subir des traitements thermiques dont quelques carac-
différentes de celles données ici par la suite des modifications téristiques sont rassemblées dans le tableau 2 (origine : Allied
induites par le processus industriel ; cela est tout particulièrement Signal). Ces recuits ont deux objectifs qui peuvent être atteints simul-
vrai pour les alliages à base de fer qui sont fortement magnétos- tanément pour certains types de traitements.
trictifs.
■ Il faut faire disparaître les contraintes mécaniques internes au
sein des rubans. Ces dernières proviennent du processus de
fabrication (trempe rapide) et de la mise en forme (bobinage par
2. Principaux alliages exemple). Les traitements nécessaires sont effectués sans champ
magnétique et sont désignés par la lettre R dans le tableau 2.
commercialisés. ■ On peut également créer un axe de facile aimentation favorable à
Compositions l’application envisagée (anisotropie uniaxiale induite). Géné-
ralement, dans ce cas, on applique durant le recuit un champ magné-
tique d’intensité adaptée (tableau 2). Il pourra être longitudinal (L,
Dans le tableau 1, nous avons récapitulé les principaux alliages selon l’axe du ruban) et conduira à un recuit de type Z surtout utilisé
commercialisés actuellement avec leur désignation industrielle. Ils pour les applications en basses fréquences. Il pourra être transverse
proviennent des deux principaux fabricants : Allied Signal (États- (T ) pour une utilisation à des fréquences élevées et le recuit sera de
Unis) et Vacuumsmeltze (Allemagne). Les produits livrés par ces type F.
deux sociétés sont désignés par les sigles AS et VAC respectivement.
Les traitements thermiques doivent être effectués sous atmos-
(0) phère neutre (vide ou gaz inertes : azote, argon, hélium). Le cycle
comporte une montée en température, un palier et une descente.
Les vitesses de montée ou de descente sont généralement comprises
Tableau 1 – Compositions approximatives entre 1 et 10 oC/min. Si un champ magnétique est utilisé, il est
des principaux alliages commercialisés appliqué durant tout le recuit et le palier a lieu généralement dans
la région où le matériau est ferromagnétique, c’est-à-dire à une tem-
Catégorie Désignation pérature inférieure à la température de Curie θC du matériau (cf.
Composition Fabricant tableau 3).
d’alliages commerciale
Les valeurs des températures des paliers, de leur durée d’appli-
2605 CO Fe 67 Co 18 B14 Si 1 AS
cation et du champ magnétique appliqué sont reportées dans le
2605 S2 Fe 78 B 13 Si 9 AS tableau 2. Elles sont données à titre d’exemple et doivent être opti-
ou 2605 TCA
Metglas misées en fonction de l’utilisation finale du matériau. La dernière
Riches en fer 2605 SC Fe 81 B 13,5 Si3,5 C2 AS colonne du tableau donne les objectifs de chaque recuit. BF
2605 S3A Fe77 Cr2 B16 Si5 AS signifie des fréquences d’utilisation faibles (50 Hz à 1 kHz), MF des
2605 SM Fe-B-Si... (1) AS fréquences moyennes (1 à 50 kHz) et HF des fréquences élevées
(100 kHz et au-delà). Par la suite, dans divers tableaux et figures, nous
Vitrovac 7505 Fe-B-Si... (1) VAC
retrouvons les lettres caractérisant ces traitements thermiques (R,
Metglas 2826 MB Fe 40 Ni 38 B18 Mo4 AS Z et F ) car ils conditionnent de nombreuses propriétés de ces
Fer-nickel alliages.
Vitrovac 4040 Fe 39 Ni39 B12 Si6 Mo 4 VAC
2714 A Co 66 Fe4 Ni1 B14 Si15 AS (0)
Metglas 2705 M Co 69 Fe4 Ni1 B12 Si 12 Mo 2 AS (0)
Riches 2705 MN Co 76 Fe2 Mn 4 B 12 Si 6 AS
en cobalt 6025 Co 66 Fe4 B12 Si16 Mo 2 VAC
Vitrovac 6030 Co 70 (Fe, Mo)2 Mn5 (B, Si) 23 VAC
6150 Co-B-Si...(1) VAC
AS : Allied Signal (USA) VAC : Vacuumsmeltze (D)
(1) Seuls les principaux composants sont donnés ici. La composition précise n’est pas
connue.
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1 dρ
θC : température de Curie. β = ------ -------- avec ρ résistivité électrique à la température θ.
ρ0 d θ
λ s : magnétostriction à saturation.
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λs représente la magnétostriction à saturation (cf. article Thermo- plus longs, comme par exemple lors d’une utilisation industrielle,
dynamique physique [A224] dans le traité Sciences fondamentales). peuvent également entraîner une cristallisation lente du matériau
La magnétostriction est le phénomène par lequel la forme (les dimen- et une dégradation irréversible de ses propriétés magnétiques. Aussi
sions) d’un échantillon ferromagnétique change pendant le les températures maximales d’utilisation en régime permanent de
processus d’aimantation. Ce phénomène dépend du niveau d’induc- ces alliages sont-elles très inférieures aux valeurs de θx (tableau 7).
tion dans le matériau, λs correspond à la saturation magnétique (Bs). c p est la capacité thermique massique à pression constante de
On constate que les alliages fer-silicium-bore sont les plus magné- l’alliage, les valeurs manquantes dans le tableau sont probablement
tostrictifs, viennent ensuite les alliages fer-nickel, enfin les alliages du même ordre de grandeur que celles qui sont données ici.
au cobalt. Les compositions de ces derniers ont été déterminées pour
obtenir une très faible magnétostriction. Ceci est très important κ est la conductivité thermique, elle dépend peu de la composition
lorsque l’on doit exercer des contraintes mécaniques entre le recuit de l’alliage. D’origine essentiellement électronique, elle est reliée à
et la mise en forme industrielle du matériau (par exemple, têtes de la résistivité électrique du matériau par la loi de Lorentz (cf.
lecture magnétiques). tableau 3). Sa valeur est importante pour la détermination des
températures internes des dispositifs en fonctionnement (évacuation
ρ est la résistivité électrique de l’alliage, sa valeur conditionne en des pertes internes).
partie l’importance des pertes par courants de Foucault. En général,
pour ces matériaux, le coefficient de température de la résistivité,
β, est faible et positif.
6. Propriétés mécaniques
5. Propriétés physiques Les valeurs, à la température ambiante, des propriétés
mécaniques importantes pour l’utilisation de ces matériaux sont
Quelques propriétés physiques générales sont regroupées dans reportées sur le tableau 5. (0)
le tableau 4. (0)
ρ v représente la masse volumique des divers alliages, α leur Le module d’élasticité (ou module d’Young) est voisin de 100 GPa
coefficient de dilatation thermique à la température ambiante. pour la plupart des alliages. La résistance à la rupture est comprise
entre 1 et 2 GPa, la limite d’élasticité est proche de cette valeur car
θx est la température de cristallisation, elle correspond à la tem-
la zone plastique est très réduite.
pérature à partir de laquelle le matériau amorphe métastable va rapi-
dement se transformer en un matériau polycristallin. Ce processus La dureté Vickers est très élevée pour des alliages métalliques
dépend à la fois de la transformation, du temps et de la température puisqu’elle est comprise entre 800 et 1000.
(courbes TTT). Des températures plus basses que θx et des temps
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4040 ........
........
500
250 (50 Hz)
........
........
<1
........
0,85
........
2714 A > 80 1 000 ........ 0,3 0,80
2705 M 290 600 ........ 0,8 0,75
2705 MN 60 ................... 5,2 ......... .........
6025 .........
.........
1 000
600 (50 Hz)
.........
.........
< 0,3
.........
0,9
.........
6030 ......... 150 à ........ < 0,8 0,95
300 (50 Hz)
6150 ......... ................... ........ 1 0,95
(1) µ r max : perméabilité relative maximale d’impédance
Hc : champ coercitif
Br : induction rémanente
Bs : induction à saturation
Br /Bs : rectitude
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HF 600 (Z)
6030 ................................ ................................ 110 (25 µm, F ) 120
80 (17 µm, F )
6150 ................................ ................................ 1 200 (Z)
130 (F)
80
(1) les pointillés signifient que le matériau n’est pas utilisé dans la bande de fréquence concernée.
(2) l’épaisseur moyenne des échantillons testés est comprise entre 20 et 25 µm (en l’absence de précision).
F : recuit sous champ magnétique transverse (T ).
Z : recuit sous champ magnétique longitudinal (L ).
R : traitement effectué sans champ magnétique.
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Figure 3 – Variations des pertes magnétiques et de la perméabilité relative maximale d’impédance pour quelques alliages Metglas (recuits Z )
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Figure 4 – Variations des pertes magnétiques et de la perméabilité relative maximale d’impédance d’alliages Metglas (recuits R et Z )
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Figure 6 – Variations, sous flux sinusoïdal, des pertes magnétiques d’alliages Vitrovac
en fonction de l’induction maximale pour différentes fréquences
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P
O
U
Matériaux ferromagnétiques R
amorphes
E
N
par Jean-Claude PERRON
Directeur de Recherche au CNRS. Laboratoire de Génie Électrique
de Paris (LGEP) à l’École Supérieure d’Électricité
S
A
Bibliographie V
LEVY (R.A.) et HASEGAWA (R.). – Amorphous
Magnetism II. Plenum Press (1977).
HASEGAWA (R.). – Glassy metals : magnetic, che-
O
mical and structural properties. CRC Press (1983).
LUBORSKY (F.E.). – Amorphous Metallic Alloys,
Butterworths Monographs in Materials (1983).
I
Documentation technique Allied Signal : (1981)
(1985) (1982). R
Documentation technique Vacuumschmelze GmbH :
VC-001 (1983), VC-004 (1984), PV-006, -007, -008,
-009 (1989).
P
Fabricants
Allied Signal, Metglas Products, 6 Eastmans Road, Parsippany New-Jersey
L
07054 (USA). Distributeur en France : SOVEFA.
Vacuumschmelze GmbH, Werk Hanau, Grüner Weg 37, Postfach 2253,
U
D-63450 Hanau (Allemagne). Importateur : BALLOFFET SA
S
4 - 1994
Doc. K 728