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Département d’architecture Guelma [COURS HCA 6] Troisième Année

3ème Partie :
Chapitre 04 :

L6 : Résumé du cours n°2 :

Aperçu sur la production architecturale et urbaine du 20ème


siècle
Introduction :
Le cours s’attache à dresser un panorama de la production architecturale et urbaine de
l’Algérie durant le XXème siècle.

I- L’architecture coloniale entre 1920-1950 : Alger vitrine de modernité:

Dans les années 1920, le courant néo-mauresque, promulgué comme style d’État au début du
siècle, fait l’objet de critiques acerbes : cette architecture est contestée et qualifiée de pastiche.
Si l’usage stratégique du néo-mauresque a permis de conforter pouvoir et jeu politique au
début du siècle, les nouvelles formes architecturales qui se mettent en place témoignent, dès le
milieu des années 1920, d’une volonté de changement.
Cette ouverture sur le Mouvement moderne naissant, qui se manifeste sur la scène algéroise,
se concrétise en 1930 à l’occasion de la célébration du centenaire de la colonisation..
En voulant ainsi présenter l’Algérie comme le pays idéal, les autorités françaises font d’Alger
une capitale nord-africaine d’envergure méditerranéenne, stimulante pour le milieu
intellectuel, où se multiplient congrès, débats et expositions.
Le courant moderne, qu’encourage le pouvoir, convient à l’image de capitale méditerranéenne
qu’il souhaite donner au monde.
Vaste champ d’expérimentation d’idées
nouvelles, Alger accueille dès le début des
années 1930 les propositions de Le
Corbusier ainsi que l’étude du
plan d’extension et d’embellissement
pensé par les urbanistes Danger, Prost et
Rotival.

Figure n° 1 : Plan Obus de Le Corbusier

Mme Hana SALAH-SALAH FILALI


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Cet engouement pour le Mouvement moderne naissant s’illustre par des réalisations
emblématiques telles que le palais du Gouvernement ou la maison de l’Agriculture
(actuellement ministère de l’Agriculture) de Guiauchain.

II- L’architecture coloniale entre 1950-1962 :


Dans les années 1950, la croissance dynamique de la ville d’Alger, héritée du boom d’après-
guerre, n’est pas remise en cause par “les événements d’Algérie”.
En 1953, Jacques Chevalier, nouveau maire fraîchement élu, dote Alger d’un instrument
d’urbanisme moderne et innovant, “l’Agence du Plan d’Alger”, qui sera dirigée par Pierre
Dalloz et par Gérald Hanning, un proche de Le Corbusier.
Celle-ci œuvre à l’élaboration d’un plan pour Alger inspiré de la doctrine du Mouvement
moderne, mais néanmoins moins rigoriste que ce dernier, et porteur d’une théorie de
composition urbaine paysagiste.
• Deux courants architecturaux marquent alors le paysage algérois :

- Le premier se caractérise par un modernisme affiché, porté par de talentueux architectes


(Pierre Marie, Louis Miquel)
- Le deuxième courant se distingue par un modernisme tempéré :
Roland Simounet (Djenane el-Hassen, 1957), de l’architecte Fernand Pouillon (les célèbres
cités Diar es-Saâda, Diar Mahçoul et Climat de France.*

En 1958, la mise en œuvre d’un plan de développement et de modernisation du territoire, le


“Plan de Constantine”, est à l’origine d’un urbanisme quantitatif et d’imposantes opérations
d’équipement social et industriel, ce qui met fin à l’approche prônée par l’Agence du Plan et à
sa vision innovante. Sur la question de l’habitat, la notion des grands ensembles va s’imposer,
s’amplifier, et perdurer à quelques nuances près jusqu’à nos jours.

III- L’architecture des premières années de l’indépendance :


À l’Indépendance, le nouvel État algérien met en place une politique de récupération des
bâtiments institués “biens-vacants” depuis le départ des Français.
En parallèle, l’État édifie de nouvelles infrastructures dont l’expression architecturale
témoigne autant de l’esthétique moderne que d’un vocabulaire historiciste fondant sa
légitimité sur un retour aux sources locales.

Mme Hana SALAH-SALAH FILALI


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Les premières années de l’indépendance ont été caractérisées par la production architecturale
d’un certain nombre d’architectes invités par les pouvoirs publics dans le but de construire des
équipements structurants et de prestige et dont peut citer: Fernand Pouillon, Kanzo Tonge,
Ricardo Bofil, Oscar Nemyer et bien d’autres.
Il faut dire que ces architectes ont produit ce que compte aujourd’hui l’Algérie de bâtiments
qui peuvent accéder au statut de patrimoine.
Il ne faut pas oublier les architectes algériens de l’époque à l’image de Abderrahmane
Bouchama ou ceux qui ont choisi l’Algérie pour vivre et travailler comme Simounet, Cottin
Euziol, Ravereau, Deluz ; la liste n’étant, encore une fois, pas exhaustive.
 Fernand Pouillon : (voir cours)
 Oscar Niemeyer : (voir cours)

IV- Problématique de la Production contemporaine en Algérie :


La crise est bien réelle et la ville algérienne est malade de son architecture.
En fait, si on examine de près la production architecturale et urbaine dans notre pays, on
s’apercevra qu’elle diffère peu sur le plan de l’évolution typologique du contexte
international.
Les projets construits durant les années 70 et 80, en majorité par des bureaux d’études publics,
dans lesquels des générations d’architectes, formés par des coopérants issus majoritairement
des anciens pays de l’Est, ont conçu un grand nombre d’équipements dans une logique
fonctionnaliste mais caractérisés par une sorte de purisme formel, de vérité structurelle et
débarrassés de fioritures, ce qui en renforce le caractère.
Mais avec le changement qui s’est opéré à partir des années 90 et qui a pris toute son ampleur
dans les années 2000, générant au passage une libéralisation à outrance de la pratique du
métier d’architecture, une sorte de contre-courant contestataire mettant la forme au premier
plan réussit à s’imposer comme le nouveau paradigme.
Cette posture, féconde et légitime à la base, a vite connu plusieurs avatars.
Le paysage global demeure caractérisé par un formalisme beat, dénoncé déjà et à maintes
reprises par feu Jean Jacques Deluz.
Ce dernier dans une série de chroniques disait son inquiétude de la tendance ‘formaliste’ qui
semble prédominer dans le paysage architectural algérien.

Mme Hana SALAH-SALAH FILALI

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