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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 19-2560

19-2560

Purpuras vasculaires
E Hachulla

Résumé. – Le purpura non thrombopénique témoigne d’une atteinte des petits vaisseaux du derme,
voire de l’hypoderme. Le plus souvent, il s’agit d’une vascularite leucocytoclasique. Les vascularites
d’hypersensibilité sont souvent purement cutanées et surviennent après l’exposition à un agent
infectieux ou à un médicament. L’éviction de l’allergène est le plus souvent le seul traitement nécessaire.
Le purpura rhumatoïde est la première cause du purpura de l’enfant, mais il est possible chez le sujet
âgé. Les corticoïdes n’ont pas d’effet démontré sauf en cas d’atteinte abdominale sévère ou dans
certaines atteintes rénales. On peut observer un purpura vasculaire au cours des vascularites
systémiques comme la maladie de Wegener ou la périartérite noueuse. Les corticoïdes sont alors
nécessaires du fait du caractère multiviscéral de la vascularite. Plus rarement, un purpura peut être en
rapport avec une vasculopathie comme l’amylose, le purpura sénile, la carence en vitamine C ou, plus
rarement, une pathomimie. La biopsie de peau aide au diagnostic de ces situations difficiles.
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : vascularite, purpura, leucocytoclasie, vascularite d’hypersensibilité, amylose.

Définition 1 Purpura pétéchial


avec infiltration superfi-
Le purpura est un syndrome clinique fait de taches hémorragiques cielle caractéristique du
apparaissant spontanément et ne s’effaçant pas à la pression. Il est purpura des vascularites.
la conséquence du passage extravasculaire d’hématies à travers les
artérioles, veinules ou capillaires du derme et/ou de l’hypoderme.
Il peut être pétéchial ou ecchymotique :
– les pétéchies correspondent à une extravasation de sang dans le
derme donnant des petites macules rouge pourpre, dont la taille
varie d’une tête d’épingle à parfois plusieurs centimètres ;
– les ecchymoses correspondent à des épanchements plus
abondants à partir des vaisseaux de l’hypoderme. Avec le temps,
l’hémoglobine sous-cutanée se dégrade, expliquant l’évolution de
la couleur bleue vers le noir, puis le vert et le jaune avant de
disparaître. Aux plis de flexion, les ecchymoses peuvent prendre
un aspect allongé et strié, ce sont les vibices. membres supérieurs, voire au tronc et au visage. Des lésions d’âge
Le purpura vasculaire secondaire à une vascularite est rarement différent coexistent fréquemment, sont volontiers sensibles, voire
ecchymotique, il est constitué d’éléments pétéchiaux infiltrés bien douloureuses. Dans les formes aiguës, après une ou plusieurs
perçus au passage du doigt donnant la sensation d’une infiltration poussées, l’éruption disparaît en 1 à 3 mois. Le purpura vasculaire
superficielle (fig 1). Souvent multiples et confluantes (fig 2), les respecte les muqueuses, ne s’accompagne pas de saignement
pétéchies peuvent être limitées à quelques éléments. On peut externe. En l’absence de vascularite, le purpura vasculaire n’est pas
observer une évolution nécrotique (fig 3). Parfois apparaissent des infiltré et peut s’accompagner d’ecchymoses.
vésicules, des bulles, voire des ulcérations superficielles (fig 4).
Favorisé par l’orthostatisme, le purpura prédomine aux membres À l’inverse, le purpura thrombopénique est plus diffus, peut
inférieurs. Si les chevilles et les jambes sont touchées avec toucher l’ensemble du corps, est pétéchial et ecchymotique, cutané
prédilection, il peut s’étendre aux cuisses, parfois à l’abdomen, aux et muqueux, fréquemment associé à des hémorragies extériorisées
provenant des muqueuses profondes. Dans ces situations, le taux
de plaquettes est habituellement inférieur à 50 000/mm3, mais en
cas de thrombopathie, il peut être plus élevé. Néanmoins, purpura
Eric Hachulla : Professeur, service de médecine interne du professeur Bernard Devulder, hôpital Claude-
vasculaire et thrombopénie peuvent coexister comme dans certains
Huriez, 2, avenue Oscar-Lambret, 59037 Lille cedex, France. processus septiques ou dans la maladie lupique.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Hachulla E. Purpuras vasculaires. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Angéiologie, 19-2560, 2002, 7 p.
19-2560 Purpuras vasculaires Angéiologie

Tableau I. – Classification des purpuras vasculaires.


Purpura des vasculopathies ou par
Purpura des vascularites
fragilité vasculaire (habituellement
(habituellement infiltré et pétéchial)
pétéchial et ecchymotique)
- Vascularites d’hypersensibilité et - Sénile
purpura rhumatoïde - Corticothérapie
- Purpura des cancers - Amylose
- Vascularites associées aux - Carence en vitamine C
connectivites - Effort
- Cryoglobulinémies mixtes et - Insuffisance veineuse
cryocristalloglobulines - Syndrome de Gardner et Diamond et
autres purpuras psychogènes
- Vascularites systémiques nécrosantes

Purpuras emboliques1

- embolies de cristaux de cholestérol


- myxome de l’oreillette gauche
- embolies graisseuses

2 Purpura pétéchial confluant aux membres inférieurs s’étendant aux cuisses. 1 parfois accompagnés d’une authentique vascularite des vaisseaux du derme.

est la conséquence d’une thrombose intravasculaire touchant la


microcirculation, la paroi vasculaire étant le plus souvent intacte.
L’aspect clinique est habituellement différent, fait de placards
nécrotiques d’un diamètre souvent supérieur à 1 cm, avec quelques
lésions purpuriques à leur périphérie. Cet aspect peut prêter à
confusion avec certains purpuras vasculaires confluents qui
peuvent former des placards ayant parfois une évolution
nécrotique. Dans ces formes, l’œil exercé du clinicien peut être
insuffisant. Seule la biopsie permettra d’établir le mécanisme du
purpura. Nous laisserons au chapitre du diagnostic différentiel ces
purpuras thrombotiques dont les principales étiologies sont
résumées ci-dessous.

Principales causes des purpuras thrombotiques [14]


Syndrome des antiphospholipides*
Syndromes myéloprolifératifs*
3 Purpura pétéchial confluant avec apparition au centre d’une évolution Cryoglobuline monoclonale*
nécrotique. Cryofibrinogène
Cryocristalloglobuline*
Coagulation intravasculaire disséminée
Déficit en protéine C ou en protéine S
Traitement antivitamine K, héparine
Atrophie blanche idiopathique
Pathologie emboligène : cristaux de cholestérol*, myxome de
l’oreillette gauche*
Divers : hyperparathyroïdie, oxalose
* Causes s’accompagnant parfois de vascularite

Aspects histologiques
Pour avoir un prélèvement histologique de qualité, il est préférable
de faire une biopsie au bistouri, en « boutonnière », pour emporter
du derme et de l’hypoderme. Le prélèvement a ainsi toutes les
4 Purpura nécrotique évoluant vers l’ulcération superficielle.
chances d’emporter des éléments artériolaires, veinulaires et
capillaires.
Classification des purpuras
vasculaires PURPURA DES VASCULOPATHIES
Le purpura vasculaire témoigne d’une anomalie de la paroi La paroi vasculaire peut être normale à l’examen histologique
vasculaire des artérioles, veinules ou capillaires du derme, le plus standard. En cas d’amylose, les dépôts amyloïdes siègent dans un
souvent liée à une vascularite, parfois secondaire à une premier temps avec prédilection en périvasculaire [14] et peuvent
vasculopathie ou à une fragilité vasculaire (tableau I). Les passer inaperçus. Aussi est-il nécessaire de faire une coloration
vascularites d’hypersensibilité constituent l’étiologie la plus spécifique par le rouge Congo. Pour le purpura de Bateman, il
fréquente des purpuras vasculaires. existe toujours des altérations dermiques tout à fait suggestives.
Le purpura thrombotique se situe à la frontière entre le diagnostic Quant à l’eczématide-like purpura, il existe à l’histologie des lésions
différentiel et le diagnostic étiologique des purpuras vasculaires. Il évocatrices mais non spécifiques.

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Angéiologie Purpuras vasculaires 19-2560

thrombopénique (< 50 000 plaquettes/mm3)

thrombotique purpura
● syndrome myéloprolifératif
● syndrome des antiphospholipides
● cryoprotéine
● traitement antivitamine K héparine…

vasculaire des vasculopathies

● fragilités vasculaires
● traumatisme vasculaire
des vascularites ● amylose
● carence en vitamine C

leucocytoclasiques ou associé aux connectivites vascularites embolique1


lymphocytaires ● polyarthrite rhumatoïde systémiques ● cristaux de
● vascularites ● lupus érythémateux ● Wegener cholestérol 6 Lésions purpuriques pétéchiales sur une zone de frottement au cours d’une amy-
d'hypersensibilité systémique ● Churg et Strauss ● myxome lose AL.
● purpura rhumatoïde ● Sjögren ● polyartérite ● graisseuse
● cancers microscopique
● Dermatomyosite PURPURAS VASCULAIRES PAR VASCULOPATHIE
● cryoglobulinémies ● polychondrite OU FRAGILITÉ VASCULAIRE
● purpuras atrophiante
hyperglobulinémiques

5 Purpuras vasculaires : arbre d’orientation. ¶ Purpura vasculaire sénile


1
le purpura peut être présent sans avoir obligatoirement un aspect de vascularite à Le purpura vasculaire sénile ou purpura de Bateman ressemble au
l’histologie.
purpura observé chez les malades ayant une corticothérapie au
long cours. Il est toujours observé sur les zones exposées, et se
PURPURA DES VASCULARITES caractérise par des ecchymoses du dos des mains et des avant-
bras. Il s’accompagne de nombreuses manifestations de sénilité
Habituellement, en cas de lésions uniquement purpuriques, il s’agit cutanée, la peau est atrophique, fragile, telle une feuille de papier
d’une vascularite des vaisseaux du derme superficiel et moyen à cigarette, et est parsemée de cicatrices étoilées.
touchant les capillaires et les veinules postcapillaires, les artérioles
hypodermiques ne sont généralement atteintes qu’en cas de lésions ¶ Purpura des amyloses
nécrotiques. L’aspect histologique habituel est celui d’une
vascularite leucocytoclasique des vaisseaux du derme superficiel Le purpura des amyloses accompagne habituellement les amyloses
et moyen touchant les artérioles, les capillaires et les veinules. La AL, il est exceptionnel dans les amyloses secondaires. Il s’agit d’un
leucocytoclasie correspond à l’infiltration périvasculaire de purpura pétéchial ou ecchymotique spontané, ou survenant, pour
polynucléaires neutrophiles parfois en pycnose (condensation de des traumatismes minimes, aux zones de frottement (fig 6)
la chromatine) ou en caryorexie (éclatement du noyau cellulaire). (ceinture, paupières par exemple), ou situé aux plis de flexion
Après quelques jours, l’infiltration lymphocytaire peut être prenant un aspect de stries linéaires longitudinales. L’atteinte
prédominante. Une nécrose fibrinoïde de la paroi des vaisseaux est viscérale témoigne de l’étendue de l’amylose : syndrome du canal
fréquemment observée. À un stade initial, il peut y avoir des carpien, polynévrite, syndrome néphrotique, atteinte cardiaque. La
dépôts sous-endothéliaux d’immunoglobulines (Ig) ou de biopsie du purpura retrouve une infiltration vasculaire mais
complément. Il s’agit plus souvent de dépôts d’IgM et de C3, parfois discrète des dépôts amyloïdes. L’amylose est d’abord une
parfois d’IgG. Des dépôts d’IgA accompagnent souvent le purpura vasculopathie qui fragilise les vaisseaux, expliquant les
rhumatoïde. conséquences hémorragiques parfois observées (hématome,
hémorragies digestives). Lorsque l’atteinte cutanée est discrète,
La vascularite est parfois lymphocytaire mais les causes sont l’examen histologique, même orienté, peut être négatif, alors que
identiques, avec une fréquence plus importante des origines la pratique systématique d’une biopsie de glandes salivaires
médicamenteuses ou infectieuses [22] . Dans d’autres cas, la accessoires a une bonne rentabilité diagnostique [18].
vascularite prend un aspect granulomateux [17], mais qu’il est
exceptionnel d’observer sur des lésions uniquement purpuriques : ¶ Purpura des carences en vitamine C
c’est parfois le cas des affections lymphoprolifératives, de la
maladie de Wegener, ou du syndrome de Churg et Strauss. Une Le premier signe de carence en vitamine C est fait d’un purpura
infiltration éosinophile prédominante [23] peut s’observer dans des pétéchial et d’ecchymoses (fig 7). Ces signes peuvent apparaître
origines médicamenteuses, dans le syndrome de Churg et Strauss, dans les 3 premiers mois d’un régime carencé en vitamine C.
ou dans l’exceptionnelle vascularite récurrente à éosinophiles [9]. Plusieurs cas ont été observés, soit en cas de régime strict sans
légumes ni fruits crus, soit dans certains cas de trouble du
Les vascularites liées aux cryoglobulinémies peuvent comportement alimentaire. Lorsque la carence s’aggrave
s’accompagner d’un thrombus vasculaire. Dans de rares cas, la apparaissent des troubles des phanères, des polyarthralgies, un
lumière artériolaire peut être occupée par des cristaux lancéolés syndrome hémorragique (gencives, muscles, viscères). Le
lorsqu’il s’agit d’embolies de cristaux de cholestérol, en cristaux à diagnostic est confirmé par le dosage de la vitamine C qui est
multiples facettes dans les cryo-cristallo-globulinémies [2]. effondré. L’évolution est rapidement favorable (en quelques jours)
après supplémentation orale ou intraveineuse.

Étiologies des purpuras vasculaires ¶ Purpura d’effort


Un effort important de vomissement ou un accouchement difficile
L’orientation diagnostique varie selon l’examen clinique, mais le peuvent déclencher un purpura pétéchial qui se localise
purpura vasculaire n’est pas toujours facile à distinguer des habituellement au visage mais peut déborder sur la moitié
purpuras thrombopéniques ou thrombotiques (fig 5). supérieure du tronc.

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19-2560 Purpuras vasculaires Angéiologie

Capillaire
Artériole Veinule
Petite artère Veine
Artères de moyen et
grand calibres

Vascularite leucocytoclasique
Aorte

Purpura rhumatoïde et
cryoglobulinémies

Polyangéite microscopique

Granulomatose de Wegener et syndrome de Churg-Strauss

Périartérite noueuse et maladie de Kawasaki

7 Purpura vasculaire au cours d’une carence en vitamine C. Noter les éléments pé-
téchiaux au membre inférieur gauche accompagnés d’ecchymoses de la jambe droite Maladie de Horton et maladie de Takayasu
et de la cuisse gauche.
9 Classification des vascularites selon le calibre des vaisseaux atteints : nomencla-
ture proposée par la conférence de consensus de Chapel Hill sur les vascularites sys-
témiques [20].
Les artères de grand calibre correspondent à l’aorte et ses principales branches (mem-
bres et vaisseaux du cou), les artères de moyen calibre sont les artères viscérales (ré-
nales, tronc coeliaque, coronaires, mésentériques) et les petites artères sont les artères
distales intraparenchymateuses reliant les artérioles.

Il faut citer enfin d’autres purpuras dermatologiques : maladie de


Shamberg, eczématide-like purpura et purpura annulaire de
Majocchi.

PURPURA DES VASCULARITES


La classification des vascularites ne fait pas l’unanimité parmi les
cliniciens et les anatomopathologistes. Les notions d’angéite de
Zeek, de vascularite d’hypersensibilité, de vascularite
leucocytoclasique prêtent parfois à confusion [8]. Un consensus
semble se constituer pour un classement selon le calibre des
vaisseaux atteints (fig 9). La classification des vascularites ne doit
pourtant pas se limiter à des critères histologiques, mais doit aussi
8 Purpura pétéchial d’évolution nécrotique au cours d’un syndrome de Gardner et se vouloir pragmatique. Devant un purpura de vascularite, les
Diamond. vaisseaux atteints sont a priori les vaisseaux du derme, mais cela
ne permet pas de préjuger du type d’atteinte des vaisseaux dans
¶ Purpuras factices et psychogènes les différents organes. S’il s’agit d’une vascularite en apparence
cutanée isolée, il s’agit vraisemblablement d’une vascularite
Les purpuras factices et les purpuras psychogènes sont de d’hypersensibilité ou par cryoglobulinémie, mais une vascularite
diagnostic difficile. Ils sont souvent d’origine traumatique peut être initialement cutanée isolée et secondairement systémique.
(pathomimie), déclenchés par des traumatismes directs ou la pose
de garrot par exemple. Le syndrome de Gardner et Diamond est à ¶ Vascularites d’hypersensibilité
la frontière de ces états psychiatriques [27]. Ce syndrome atteint
Sous le terme de vascularite d’hypersensibilité, on sous-entend
surtout les femmes, et se caractérise par la survenue sur les
habituellement les vascularites leucocytoclasiques d’origine
membres ou les extrémités de lésions purpuriques précédées de
infectieuse ou médicamenteuse [8] (tableau II). Il s’agit d’un purpura
quelques heures par une sensation de cuisson ou de picotements.
aigu lié aux dépôts de complexes immuns circulants. Le purpura
Il s’agit d’un purpura pétéchial (fig 8) ou plus souvent
est souvent pétéchial, mais peut être confluent, parfois vésiculeux,
ecchymotique. La présence parfois de signes généraux à type de
ou peut s’ulcérer. Il s’accompagne parfois d’urticaire (voir encadré
fébricule, de douleurs abdominales, d’arthralgies peut faire errer
ci-dessous), survient 7 à 10 jours après le contact avec l’agent
le diagnostic. Néanmoins, toutes les explorations biologiques sont
antigénique, les lésions sont habituellement toutes du même âge,
normales (pas de syndrome inflammatoire, normalité de la
et disparaissent en quelques semaines si le facteur en cause est
coagulation et de la numération-formule sanguine). Ce syndrome
supprimé.
particulier, survenant dans un contexte psychoaffectif particulier,
serait la conséquence d’une autosensibilisation aux hématies Si les manifestations extracutanées sont rares, elles sont possibles,
produisant la formation d’une ecchymose rapide dès la moindre le tableau clinique peut alors mimer une vascularite systémique
extravasation sanguine.
[15, 31]
: fièvre, arthralgies, voire arthrites, myalgies, hématurie
microscopique ou protéinurie, atteinte cardiaque ou pulmonaire,
¶ Angiodermites purpuriques et pigmentées hépatique, neurogène périphérique. L’hyperéosinophilie est rare,
de même que l’hypocomplémentémie. À l’histologie, l’aspect
Les angiodermites purpuriques et pigmentées se localisent aux leucocytoclasique est en fait inconstant, la vascularite est souvent
membres inférieurs, elles sont habituellement la conséquence d’une lymphocytaire, surtout si la lésion biopsiée a déjà quelques jours
insuffisance veineuse chronique entraînant une stase veineuse et d’évolution. La présence d’éosinophiles intra- ou périvasculaires
une dilatation des capillaires du derme, avec extravasation de n’est pas rare [8]. La nécrose fibrinoïde est très inconstante dans les
globules rouges et dépôts dermiques de pigment sanguin [14]. purpuras médicamenteux.

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Angéiologie Purpuras vasculaires 19-2560

cellules chevelues spécifiques [19]. D’autres hémopathies peuvent


Tableau II. – Principales causes des vascularites d’hypersensibilité s’accompagner de vascularite : myélome, lymphome, syndrome
infectieuses et toxiques. Liste non exhaustive ; l’aspect leucocytocla-
myélodysplasique ou lymphadénopathie angio-immunoblastique.
sique est inconstant, la vascularite peut être lymphocytaire.
Plus rarement, il s’agit d’un cancer solide : côlon, bronches,
Agents infectieux Médicaments et toxiques prostate ou foie.
Bactéries : streptocoques, Anti-inflammatoires non stéroïdiens
staphylocoques, méningocoques, b-lactamines, sulfamides ¶ Purpura rhumatoïde
gonocoques, haemophilus... Allopurinol
Mycobactéries Hydantoïne
Le purpura rhumatoïde ou maladie de Schönlein-Henoch est la
Virus : hépatites A, B et C, Aspirine vascularite la plus fréquente de l’enfant et de l’adolescent. Le
mononucléose infectieuse, purpura survient souvent dans les suites d’une infection
cytomégalovirus rhinopharyngée, et répond habituellement aux critères de
Virus de l’immunodéficience humaine, Thiazidiques
parvovirus B19...
classification proposés par l’American College of Rheumatology.
Parasites : paludisme... Sels d’or
Iode et iodure de potassium,
Phénothiazine, vaccination... Critères de classification du purpura rhumatoïde [25]
a-méthyldopa – Purpura vasculaire
Chimiothérapie : azathioprine – Âge < 20 ans au début de la maladie
méthotrexate, busulfan, hydroxyurée – At t e in t e a b d omin a l e . D o u l e u r s diffu s e s aggr av é e s
Toxiques : insecticides, désherbants
par les repas, ischémie du grêle, avec habituellement
dérivés du pétrole
diarrhée hémorragique
– Biopsie : polynucléaires dans la paroi des artérioles
et des veinules.
Critères de classification des vascularites d’hypersensibilité [7]
– Âge > 16 ans au début de la maladie Au moins deux critères sont nécessaires au diagnostic.
– Prise médicamenteuse déclenchante
– Purpura infiltré de type vasculaire Les signes digestifs peuvent être inauguraux. Des formes chez
– Éruption maculopapuleuse en relief l’adulte et chez le sujet âgé sont possibles et d’évolution parfois
– Biopsie : polynucléaire péri- ou extravasculaire plus grave. Si l’évolution est habituellement bénigne, des
Au moins trois critères sont nécessaires au diagnostic (critères complications peuvent survenir : hémorragies digestives,
discutables car il est souvent impossible de savoir si la prise perforation, syndrome occlusif, invagination intestinale particulière
médicamenteuse est déclenchante). à l’enfant, protéinurie, syndrome néphrotique, insuffisance rénale.
Le scanner abdominopelvien constitue un moyen intéressant de
détection et d’évaluation de l’atteinte digestive. On retrouve
Certains purpuras infectieux sont de mécanisme complexe faisant fréquemment un épanchement intrapéritonéal, des lésions sur
intervenir des emboles septiques, une vascularite, parfois des l’intestin grêle à type d’épaississement pariétal segmentaire,
troubles de la coagulation. Le purpura fulminans en est la forme la donnant parfois une image en double halo. Des localisations
plus grave. L’endocardite se situe à part même si la vascularite duodénales, jéjunales ou iléales sont possibles [24]. Les dépôts
peut être leucocytoclasique. Le purpura est alors l’expression vasculaires d’IgA sont évocateurs du diagnostic sans être
cutanée d’une vascularite systémique où la fièvre, les arthrites, spécifiques. La guérison est spontanée en quelques semaines, et le
l’altération de l’état général, voire l’atteinte glomérulaire ne sont traitement se limite bien souvent au repos simple. Les corticoïdes
pas rares. ne sont nécessaires que dans les formes viscérales graves,
Lorsque la vascularite est d’origine infectieuse, elle est justifiable notamment rénales prolifératives. Les immunosuppresseurs sont
d’un traitement spécifique, les antibiotiques permettant la guérison exceptionnellement nécessaires dans les formes graves.
des vascularites bactériennes. L’éviction de l’allergène suffit à la
guérison des vascularites toxiques. On met habituellement à part ¶ Purpura des cryoglobulinémies
les purpuras des infections évolutives qui sont souvent de
mécanisme complexe, faisant intervenir emboles septiques, Les cryoglobulinémies sont souvent asymptomatiques. Dans les
vascularite, troubles de la coagulation. Le purpura fulminans en formes à composant monoclonal, la précipitation intravasculaire
est la forme la plus classique et la plus grave. On considère que la au froid peut provoquer un phénomène de Raynaud, voire des
vascularite d’hypersensibilité d’origine infectieuse est liée à un nécroses digitales par un mécanisme de thrombose.
mécanisme d’hypersensibilité, expliquant la survenue du purpura Exceptionnellement, la cristallisation au froid d’un composant
à distance de l’épisode infectieux retrouvé ou par l’interrogatoire. monoclonal peut entraîner une véritable vascularite
Il est exceptionnel d’avoir recours aux corticoïdes sauf dans les leucocytoclasique, avec présence dans la lumière vasculaire de
formes viscérales graves. cristaux constitués du composant monoclonal donnant un tableau
clinique de polyarthrite érosive ou de vascularite cutanée
Lorsque la vascularite d’hypersensibilité est d’origine
prédominante, avec purpura et ulcérations [2] . Au cours des
médicamenteuse ou toxique, la simple éviction de l’allergène suffit
cryoglobulinémies mixtes, le dépôt des complexes immuns dans
à obtenir la guérison. Les vascularites d’hypersensibilité sont des
les vaisseaux provoque une vascularite touchant les artérioles, les
vascularites bénignes et de pronostic favorable, malgré la présence
capillaires et les veinules. Le purpura vasculaire est le signe le plus
de manifestations extracutanées dans plus d’un quart des cas [15].
constant, il s’observe dans 90 à 100 % des cas [1]. La vascularite est
¶ Purpura et cancer rarement d’expression cutanée isolée. À la classique triade
purpura–arthralgies–asthénie, peuvent s’associer une
Un purpura vasculaire peut précéder l’apparition d’un cancer polyneuropathie axonale, une atteinte rénale ou hépatique, voire
(hémopathies surtout) ou l’accompagner. Il est parfois l’expression cardiaque [12]. Les cryoglobulinémies peuvent être essentielles ou
d’une cryoglobulinémie. Le purpura satellite d’une hémopathie secondaires (tableau III). Les connectivites, les hémopathies et les
peut disparaître alors que l’hémopathie continue d’évoluer. Dans infections constituent les trois causes secondaires les plus
d’autres cas, la vascularite peut être paranéoplasique. On peut fréquentes. Le cadre des cryoglobulinémies essentielles s’est
retrouver à la biopsie un aspect leucocytoclasique ou plus souvent considérablement réduit ces dernières années, depuis
lymphocytaire, fait de lymphocytes T polyclonaux [28]. Dans la l’individualisation et la recherche du virus de l’hépatite C [5]. La
leucémie à tricholeucocytes, on a parfois un infiltrat pariétal de survenue d’une vascularite nécrosante au cours d’une infection

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19-2560 Purpuras vasculaires Angéiologie

Une fois sur quatre il est lié à un syndrome de Gougerot-Sjögren.


Tableau III. – Étiologies des cryoglobulinémies [21].
Plus rarement, il peut s’agir d’une cirrhose, d’une sarcoïdose, d’une
Cryoglobulinémies essentielles : type III hépatite chronique active, d’une thyroïdite auto-immune, d’une
fibrose interstitielle, voire d’un thymome. Il peut aussi
Syndromes lymphoprolifératifs : type I ou II
Leucémie lymphoïde chronique accompagner la polyarthrite rhumatoïde, le lupus et précéder un
Lymphomes non hodgkiniens syndrome lymphoprolifératif [10].
Dysglobulinémies malignes (myélome et Waldenström)
Sarcomes immunoblastiques
¶ Purpura des connectivites
Maladies infectieuses : type III, souvent transitoires
Virales : - mononucléose infectieuse, infection par le VIH Toutes les connectivites peuvent se compliquer de vascularite
- infections à cytomégalovirus, parvovirus B19 cutanée et parfois de purpura nécrotique. Une cryoglobulinémie
- hépatite virale B, C (parfois type II) d’accompagnement est inconstante. Un purpura vasculaire qui
Bactériennes - endocardite d’Osler
survient au cours de la polyarthrite rhumatoïde peut être lié à un
- shunt artérioveineux infecté
- glomérulonéphrite aiguë poststreptococcique
syndrome de Gougerot-Sjögren associé ou être le témoin d’une
- lèpre lépromateuse vascularite rhumatoïde [13]. Le purpura peut aussi s’observer dans
- infections à Chlamydiae le lupus érythémateux systémique, le syndrome de Sharp, la
- maladie de Lyme cirrhose biliaire primitive ou d’autres hépatopathies auto-
- syphilis immunes : la polychondrite atrophiante, la rectocolite
Infections fungiques
Infections parasitaires :
hémorragique, les dermatopolymyosites et les anémies
- toxoplasmose hémolytiques auto-immunes [30].
- kala-azar
- malaria ¶ Purpura des vascularites systémiques
Maladies auto-immunes : type III, parfois type II
Collagénoses : lupus, syndrome de Sjögren, polyarthrite rhumatoïde, scléroder- Le purpura vasculaire est le témoin d’une vascularite des petits
mie... vaisseaux du derme, et ne correspond pas toujours au type de
Hépatopathies chroniques : cirrhose biliaire primitive, hépatites chroniques auto- l’atteinte vasculaire dans les différents organes.
immunes
Thyroïdites La polyartérite microscopique, la maladie de Wegener et la maladie
Sarcoïdose de Churg et Strauss sont des vascularites systémiques qui touchent
Pemphigus les vaisseaux de moyen et petit calibres mais aussi les artérioles,
Fibrose pulmonaire
les capillaires et les veinules (fig 9). Le purpura vasculaire n’est
Maladie de Behçet
donc pas exceptionnel mais survient dans un cortège de signes
Cancers solides : type III généraux, rénaux, pulmonaires, cardiaques ou ORL notamment.
Type I (25 %), un seul composant monoclonal : le plus souvent IgM, parfois IgG,
rarement IgA
Les anticorps anticytoplasme des neutrophiles (ANCA) sont
Type II (25 %), mixte : un composant monoclonal IgM doué d’une activité anti-IgG considérés comme un bon marqueur de vascularite systémique des
(facteur rhumatoïde monoclonal), l’autre composant est habituellement IgG poly- vaisseaux de petit calibre [3]. On observe fréquemment des c-ANCA
clonal (fluorescence cytoplasmique) au cours de la maladie de Wegener,
Type III (50 %), mixte : les deux composants sont polyclonaux et ont souvent une
activité de facteur rhumatoïde volontiers des p-ANCA (fluorescence périnucléaire) au cours de la
polyartérite microscopique, parfois des p-ANCA au cours de la
maladie de Churg et Strauss [20]. Une thrombose de la lumière
vasculaire n’est pas rare au cours de ces affections [23]. L’examen
chronique par le virus C reste cependant un événement rare (moins
histologique d’une lésion purpurique ne révèle souvent qu’une
de 5 % des cas), tardif (souvent plus de 10 ans après la vascularite des petits vaisseaux absolument non spécifique. Seule
contamination), et presque toujours rapportée à une la biopsie de lésions papuleuses ou nodulaires peut permettre de
cryoglobulinémie de type II [11]. retrouver un granulome de la paroi vasculaire en cas de maladie
La corticothérapie n’est pas nécessaire lorsque le purpura est isolé. de Wegener, ou un infiltrat éosinophile granulomateux
En cas de neuropathie déficitaire, d’atteinte rénale ou viscérale extravasculaire en cas de syndrome de Churg et Strauss.
grave, on peut être amené à utiliser, à des degrés divers selon la Certaines vascularites qui ne touchent habituellement que les
gravité clinique, les corticoïdes, le cyclophosphamide ou les vaisseaux de petit, moyen ou gros calibres, comme la périartérite
plasmaphérèses [6]. L’interféron a est réservé aux vascularites noueuse, peuvent s’intriquer à une vascularite touchant artérioles,
systémiques qui accompagnent le virus de l’hépatite C. Lorsque la veinules ou capillaires s’il existe une cryoglobulinémie par
cryoglobulinémie est secondaire, le traitement étiologique permet exemple.
souvent la disparition de la vascularite. Le traitement du purpura est celui de la vascularite systémique et
nécessite des corticoïdes, voire des immunosuppresseurs.
¶ Purpura hyperglobulinémique de Waldenström
Le purpura hyperglobulinémique est une entité ancienne ¶ Purpura vasculaire secondaire à un mécanisme
actuellement démembrée, l’essentiel étant de retrouver la cause de embolique
l’hypergammaglobulinémie. Il se caractérise par l’existence de
complexes IgG-anti-IgG ou, plus rarement, IgA-anti-IgA non Embolies de cristaux de cholestérol
cryoprécipitants, parfois retrouvés dans la paroi vasculaire. Le purpura vasculaire est une manifestation rare (< 10 %) des
L’hyperglobulinémie sérique est d’importance variable et non embolies de cristaux de cholestérol [26]. Le livedo, l’orteil pourpre,
constante. Le purpura évolue par poussées de fréquence très l’insuffisance rénale et l’hypertension artérielle constituent les
variable, parfois une à deux fois par an, parfois successives signes les plus fréquents des formes symptomatiques. Certaines
pouvant durer plusieurs mois et touche plus souvent la femme formes peuvent simuler une périartérite noueuse du fait de la
jeune. Il peut s’étendre au dos et à l’abdomen, aux membres sévérité des signes généraux parfois associés. Le diagnostic évoqué
supérieurs et peut être accompagné d’urticaire, de livedo, par l’anamnèse (sujet âgé, traitement anticoagulant, exploration
d’arthralgies ou d’arthrites, de myalgies, de phénomène de vasculaire, ou chirurgie artérielle) est confirmé par la biopsie qui
Raynaud. doit être faite de préférence sur une zone nécrotique et non pas

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Angéiologie Purpuras vasculaires 19-2560

purpurique ou sur une zone infiltrée du livedo : on observe des Traitement des purpuras vasculaires
images d’obstruction des artérioles par les cristaux de cholestérol
avec parfois des aspects de vascularite ou de thrombose.
Le traitement étiologique constitue la base même du traitement.
L’évolution peut être spontanément favorable après éviction de
Myxome de l’oreillette gauche
l’antigène en cause (médicaments autotoxiques). Il n’y a pas
Le myxome de l’oreillette gauche est une tumeur rare donnant d’indication des corticoïdes en cas d’atteinte cutanée isolée. Même
parfois un tableau de vascularite systémique avec altération de dans les formes avec nécrose cutanée, l’évolution se fait souvent
l’état général, syndrome inflammatoire, arthralgies, myalgies, sans séquelle, laissant rarement des cicatrices pigmentées. Le repos
livedo, purpura vasculaire parfois nécrotique. Si ces signes peuvent au lit suffit souvent pour soulager rapidement les formes aiguës
être la conséquence d’embolies myxomateuses, celles-ci sont ou évoluant par poussées. Les antalgiques ou les anti-
rarement retrouvées à la biopsie cutanée dont l’aspect peut être inflammatoires non stéroïdiens peuvent soulager les formes
celui d’une vascularite leucocytoclasique [4]. douloureuses articulaires ou musculaires. En cas de rechute sont
prescrits la colchicine, la dapsone puis éventuellement les
Embolie graisseuse antipaludéens de synthèse.
Les embolies graisseuses surviennent dans un contexte aigu Les purpuras avec atteinte viscérale justifient d’un traitement
traumatique. Elles peuvent induire une vascularite toxique qui corticoïde par voie générale, voire des immunosuppresseurs [7].
s’accompagne souvent de thrombopénie, et donnent un purpura Dans certaines formes corticodépendantes, les immunoglobulines
pétéchial prédominant sur la moitié supérieure du thorax et sur polyvalentes peuvent permettre une épargne cortisonique [16]. Dans
les bras. Le tableau clinique est particulier, fait de détresse les formes cutanées isolées, la corticothérapie est souvent inefficace,
cardiopulmonaire et neurologique survenant le plus souvent après les antipaludéens de synthèse ou la colchicine peuvent être
un polytraumatisme. utiles [29].

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