DEPARTEMENT D’ELN, FACULTE DU GENIE ELECTRIQUE,

USTOMB , ELN L3 AN :2021

Chapitre 1 : Filtres analogiques

Chapitre 1. Filtres analogiques PARTIE 1

Définitions (fonction de transfert, filtrage, filtre passif et filtre actif), Principaux gabarits
(gabarit d’un filtre passe bas, gabarit d’un filtre passe haut, gabarit d’un filtre passe bande et
gabarit d’un filtre coupe bande),

Introduction
Il y a plusieurs opérations effectuées en électronique. Au cours de ce chapitre, nous
abordons l'étude du filtrage. On s’intéresse plus précisément à la fonction : filtrage
analogique. Le filtrage est une forme de traitement de signal, obtenu en envoyant le signal à
travers un ensemble de circuits électroniques, qui modifient son spectre de fréquence et/ou sa
phase et donc sa forme temporelle. Il peut s’agir soit :
-d’éliminer ou d’affaiblir des fréquences parasites indésirables
-d’isoler dans un signal complexe les bandes de fréquences utiles.

Quelques définitions
Un système est ainsi un ensemble de constituants reliés les uns aux autres de façon à former
une entité.
Un système est dit continu si les fonctions définissant ses entrées et sorties sont continues,
c’est-à-dire définies pour tout instant t.
Les signaux d’un système continu sont de nature analogique.
Un système linéaire est un système continu décrit par des équations différentielles linéaires.
Un système linéaire vérifie les principes de proportionnalité et de superposition.
Principe de proportionnalité : un système vérifie le principe de proportionnalité (ou
d’homogénéité) si à un multiple d’une entrée quelconque correspond le même multiple de la
sortie correspondante.
Si s(t) est la réponse à l’entrée e(t) alors λs(t) est la réponse à l’entrée λe(t) avec λєR .
Principe de superposition :
𝑒(𝑡) → 𝑠(𝑡) , s(t) est la réponse à l’entrée e(t).

∑𝑛𝑖=1 𝑎𝑖 𝑒𝑖 (𝑡) → ∑𝑛𝑖=1 𝑎𝑖 𝑠𝑖 (𝑡) , avec 𝑎𝑖 constantes

Système invariant ou système stationnaire : Un système est dit stationnaire (ou invariant) s'il
peut être décrit par une équation différentielle linéaire à coefficients constants. Un système est
dit invariant si ses caractéristiques et propriétés régissant son comportement sont invariables
dans le temps. La réponse du système est indépendante du temps.
Si une même entrée se produit à deux instants distincts t1 et t1 + τ alors les deux sorties
temporelles s1(t) et s2(t) seront identiques et simplement décalées de τ.

Définition de la transformée de Laplace

La transformation de Laplace permet de passer du domaine temporel (variable temps
t) au domaine symbolique (variable : opérateur de Laplace noté p ou s).
On travaillera avec des signaux causaux définis pour t ≥0 et supposés nuls pour t < 0.
Soit x (t) un signal causal.
On appelle transformée de Laplace de x(t), la fonction X(p) notée TL(x(t)) ou L(x(t)). On
lit X(p) est la "transformée de Laplace" de x(t). Elle est définie par relation suivante :
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+∞
X(p)=∫0 𝑥(𝑡) 𝑒 −𝑝𝑡 𝑑𝑡

p est une variable complexe (p = σ+ j w) avec σ : partie réelle et w : partie imaginaire

dépendant de la fréquence. j2 = -1.

Réponse fréquentielle ou harmonique

La réponse fréquentielle (appelée harmonique) est la réponse en régime permanent càd
(pour t →∞) à une entrée sinusoïdale. En effet, si l’on considère que tout signal d’entrée peut
être décomposé en une somme (finie ou infinie) de signaux sinusoïdaux de diverses
fréquences, il est important de savoir comment un système réagit à des excitations selon la
fréquence f (ou la pulsation ω: avec ω= 2πf). La réponse dépend donc de la pulsation ω d’ou
réponse fréquentielle.
La réponse fréquentielle d'un système, dont on connaît la fonction de transfert H(p) est
obtenue en remplaçant p par jw et on aura H(jw) encore notée H(w).
Une fonction de transfert est une représentation mathématique de la relation entre l'entrée et la
sortie d'un système linéaire invariant.
Dans le domaine temporel, un tel système est caractérisé par une réponse impulsionnelle h(t).
La transformation du signal d’entrée x(t) en signal de sortie y(t) s’effectue alors par une
opération mathématique appelée convolution du signal d‘entrée et de la réponse
impulsionnelle.
𝑡 𝑡
y(t)=h(t) *x(t)= ∫0 ℎ(𝜏)𝑥(𝑡 − 𝜏)𝑑𝜏 = ∫0 𝑥(𝜏)ℎ(𝑡 − 𝜏)𝑑𝜏

Certaines transformations permettent de remplacer cette opération par un produit de la

transformée X du signal d’entrée x(t) par la transformée H de la réponse impulsionnelle h(t),
appelée ‘fonction de transfert’, pour obtenir la transformée Y du signal de sortie y(t).
Pour un signal continu, la fonction de transfert calculée en utilisant la transformation de
Laplace donne des informations générales sur le système, en particulier sur sa stabilité.
On appelle ainsi la fonction de transfert la fonction H(p) avec :

𝑌(𝑝)
𝐻 (𝑝) = 𝑋(𝑝)

La fonction H(p) : fonction de transfert du système est aussi appelée transmittance. C’est le
rapport entre la transformée de Laplace du signal de sortie y(t) et celle du signal d’entrée x(t)
selon :
Y(p)=TL(y(t)) et X(p)=TL(x(t))

Figure 1 : La fonction de transfert H(p)

H(p)=TL(h(t))
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Figure 2 : La réponse impulsionnelle h(t)

La fonction de transfert H(p) représente le comportement du système indépendamment du

signal d’entrée.
La fonction de transfert d'un système est la transformée de Laplace de sa réponse
impulsionnelle.

La transformation de Fourier donne aussi une information plus précise sur la réponse du
système à chaque fréquence (en Hertz) ou pulsation (en radians par seconde).

𝑌(𝑗𝑤)
𝐻 (𝑗𝑤) =
𝑋(𝑗𝑤)

Le filtrage est une opération du traitement du signal. Il sert à laisser passer certaines
fréquences et à atténuer d’autres fréquences.

Figure 3: Notion de filtre

Le filtre a un comportement qui dépend de la fréquence.

Le filtrage est une forme de traitement de signal, obtenu en envoyant le signal à travers un
ensemble de circuits électroniques, pour :
modifier son spectre de fréquence et donc sa forme
modifier sa phase et donc sa forme
extraire une partie de l’information liée à ce signal
éliminer ou affaiblir des fréquences indésirables
isoler dans un signal complexe la ou les bandes de fréquence utiles.

Le rôle du filtre est donc de :

- transmettre l’information sans la déformer dans la bande passante
- couper totalement l’information en dehors
- isoler dans un signal complexe la ou les bandes de fréquences u4les
- éliminer les fréquences indésirables
- séparer des signaux utiles des signaux indésirables

Applications :
- systèmes de télécommunication (téléphone, télévision, radio, transmission de
données…)
- systèmes d’acquisition et de traitement de signaux physiques (surveillance
médicale, ensemble de mesure, radars… )
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- alimentation électrique….

Le filtrage s’applique à des signaux représentés sous forme analogique (filtres analogiques},
ou sous forme numérique après échantillonnage du signal (filtres numériques).
Un filtre est caractérisé par une fonction de transfert H(jω) déterminant le rapport
Vs(jw)/Ve(jw) avec : tension d'entrée Ve et tension de sortie Vs et w : pulsation.
Pratiquement, un filtre est caractérisé par deux courbes de réponse : amplitude-fréquence et
phase-fréquence.

Filtre idéal /Filtre réel

Un filtre idéal transmettrait toutes les composantes utiles sans atténuation ni
déphasage (donc sans retard) tout en éliminant complètement les signaux indésirables. En
pratique, la synthèse du filtre idéal est impossible. L’atténuation nulle dans la bande passante,
l’atténuation infinie dans la bande atténuée et des transitions verticales donnent une
caractéristique de réponse idéale et irréaliste.
Un filtre idéal présente un affaiblissement nul dans la bande passante BP : c’est l’ensemble
des fréquences que le filtre doit laisser passer. Ce filtre idéal doit avoir un affaiblissement
infini dans la bande qu’on veut éliminer (bande atténuée BA).

Figure 4: Filtre passe bas idéal

Fonction d’atténuation
Parfois, on préfère définir un filtre par rapport à l’atténuation qu’il amène sur la grandeur
d’entrée :

On définit donc un gabarit, précisant :

• Amax : Atténuation maximum tolérée en bande passante
• Amin : Atténuation minimum en bande coupée
• fp : fréquence de coupure
• fa : fréquence de frontière

La fonction de transfert du filtre H(jw) a dans la bande passante, un module constant, une
phase linéaire. Hors de la bande passante, son module est nul.
Filtre passif et filtre actif
Les filtres analogiques se divisent eux mêmes en plusieurs catégories :

les filtres passifs qui font appels essentiellement à des inductances de haute qualité et des
condensateurs.
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les filtres actifs sont constitués de condensateurs, de résistances et d’éléments actifs qui sont
essentiellement des amplificateurs opérationnels. Ils nécessitent une source d’alimentation.

En résumé, donc :
un filtre passif est constitué de composant passifs.
Un filtre actif est composé d’éléments qui nécessitent une alimentation externe (par exemple
ampli opérationnel AOP , un transistor bipolaire….)

Gabarit d’un filtre

On définit un gabarit à l’intérieur duquel doit se situer la fonction de transfert du filtre.
On préfère donner les bornes du gain dans diverses bandes de fréquence, c’est le gabarit.
Gabarit → contraintes en amplitude
On introduit parfois, l’atténuation (affaiblissement), dans le cas où le gain est inferieur à 1.
1 1
|𝐴(𝑤)| = | |=
𝐻(𝑤) |𝐻(𝑤)|

1
|𝐴(𝑤)|𝑑𝐵 = 20𝑙𝑜𝑔10 = −20𝑙𝑜𝑔10 |𝐻(𝑤)|
|𝐻(𝑤)|
|𝐴(𝑤)|𝑑𝐵 = −𝐺𝑑𝐵

Figure 5: Exemple de gabarit d’un passe-bas

Un filtre idéal présente :

- un affaiblissement nul dans la bande de fréquence que l’on désire conserver (Bande
passante)
- un affaiblissement infini dans la bande que l’on désire éliminer (Bande atténuée).
Il est impossible pratiquement de réaliser de tels filtres. Aussi se contente-t-on d’approcher
cette réponse idéale en :
- conservant l’atténuation A inférieure à Amax dans la bande passante
- conservant l’atténuation A supérieure à Amin dans la bande atténuée

Il est impossible d’avoir un filtre idéal. Le gabarit définissant des zones interdites et des zones
dans lesquelles devront se situer les graphes représentant l’atténuation du filtre en fréquence.
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Principaux gabarits
On s’approche d’un filtre idéal si sa réponse obéit à :
La conservation de 𝐴 < 𝐴𝑚𝑎𝑥 dans la BP (bande passante).
La conservation de 𝐴 > 𝐴𝑚𝑖𝑛 dans la BA(bande atténuée.

BP : 𝐴 < 𝐴𝑚𝑎𝑥 ⇒ 𝐺𝑟 > 𝐺𝑟𝑚𝑖𝑛

1
BA : 𝐴 > 𝐴𝑚𝑖𝑛 𝐺 ⇒ 𝐺𝑟 < 𝐺𝑟𝑚𝑖𝑛
𝑟

On va adopter la convention d’hachurer la zone interdite.

On prendra :
𝑓𝑎 : Fréquence frontière de la bande atténuée (𝑓𝑎 −, 𝑓𝑎+
𝑓𝑝 : Fréquence frontière de la bande passante.( 𝑓𝑝 −, 𝑓𝑝+ )
L’exemple pour des filtres est montré ci-dessous.

Figure 6 : Filtre passe bas

Figure 7 : Filtre passe haut

Figure 8 : Filtre passe bande

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Figure 9: familles de filtres selon le type de réponse

Sélectivité d’un filtre

La sélectivité k définit la rapidité que possède un filtre à atténuer (sa raideur).

Type du filtre k

Passe bas 𝑓𝑝
𝑓𝑎
Passe haut 𝑓𝑎
𝑓𝑝
Passe bande 𝑓𝑝 − 𝑓𝑝 −
+

𝑓𝑎 + − 𝑓𝑎 −
Coupe bande 𝑓𝑎 + − 𝑓𝑎 −
𝑓𝑝 + − 𝑓𝑝 −

Remarque :

Si le filtre est idéal la sélectivité égale à 1

REFERENCES
https://edu.ens-
rennes.fr/pluginfile.php/1741/mod_label/intro/DocPedagogiques/Generalites_filtrage.pdf
https://www.yumpu.com/fr/document/view/17400715/le-filtrage-analogique
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Chapitre 1 : Filtres analogiques

https://www.electronique-mixte.fr/wp-content/uploads/2018/09/Cours-%C3%A9lectronique-
analogique-7.pdf

http://lense.institutoptique.fr/ressources/PremiereAnnee/ElecInfo/Ceti/Archives/_old/2012_D
elmotte_Filtrage.pdf
https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Fonction-de-transfert.html

Sites consultés en janvier 2021.

Bernard Latorre et al. , Electronique analogique, Dunod, 2018.

Granjon, Yves, Exercices et problèmes d'électronique : Avec rappels de cours et méthodes,

Dunod, 2010.

Electronique, terminale STI génie électronique 2, Analogique : Livre de l'élève, Hachette

Education, 2002.