1. Séries de Fourier
1. Introduction
En physique, on rencontre souvent des problèmes faisant intervenir des vi-
brations ou des oscillations. La vibration d’un diapason est un exemple de mou-
vement harmonique simple. La note musicale produite est due au passage d’une
onde sonore à travers l’air, depuis le diapason jusqu’à l’oreille. Quand le diapason
vibre, il met les molécules d’air en mouvement. Si l’on mesure la pression en excès
en fonction de la distance x au diapason et du temps t, on trouve qu’elle est de la
forme :
2π(x − vt)
p = A cos . (1.1)
λ
L’onde sonore produite par le diapason est une onde sinusoı̈dale pure de fréquence
angulaire ou pulsation ω = 2πv/λ et de vecteur d’onde k = 2π/λ. On a :
2. Définition
On appelle série trigonométrique une série de la forme :
∞
a0 X
+ (an cos nx + bn sin nx). (2.1)
2 n=1
∞
a0 X
f (x) = + (an cos nx + bn sin nx). (2.3)
2 n=1
La série (2.1) (qui figure au second membre de l’équation (2.3)) est appelée série
de Fourier de f (x). Les coefficients an et bn sont les coefficients de Fourier de f (x).
• Calcul de a0
On suppose que la série (2.1) (second membre de l’équation (2.3)) peut être
intégrée terme à terme. C’est par exemple le cas si la série numérique formée avec
les coefficients de la série trigonométrique converge absolument, c’est-à-dire si la
série numérique positive suivante converge :
a
0
+ |a1 | + |b1 | + · · · + |an | + |bn | + · · · . (2.4)
2
La série (2.1) est alors majorable et peut être intégrée terme à terme. On en déduit
l’égalité Z π
f (x) dx = πa0 , (2.5)
−π
Définition 3
Z π
1
a0 = f (x) dx. (2.6)
π −π
La série du second membre est majorable et peut donc être intégrée terme à terme.
On obtient ainsi l’égalité
Z π
f (x) cos kx dx = πak , (2.9)
−π
Z π
1
ak = f (x) cos kx dx. (2.10)
π −π
Z π
1
bk = f (x) sin kx dx. (2.12)
π −π
4 Chapitre 1 : Séries de Fourier
Quelles sont les propriétés que doit posséder la fonction f (x) pour que sa
série de Fourier converge et que sa somme soit égale aux valeurs de la fonction aux
points considérés?
f (c − 0) + f (c + 0)
s(x)|x=c = . (2.13)
2
Ce théorème montre que la classe des fonctions représentables par des séries de
Fourier est assez large.
3.1. Exemple 1
f(x)
-3π -2π -π 0 π 2π 3π
x
Figure 1
1 π
Z
ak = x cos kx dx = 0, (3.3)
π −π
1 π
Z
2
bk = x sin kx dx = (−1)k+1 . (3.4)
π −π k
On obtient ainsi le développement de f (x) en série de Fourier :
sin x sin 2x k+1 sin kx
f (x) = 2 − + · · · + (−1) + ··· . (3.5)
1 2 k
3.2. Exemple 2
On se donne une fonction périodique de période 2π définie comme suit
f (x) = −x, −π ≤ x ≤ 0,
(3.6)
f (x) = x, 0 < x ≤ π,
6 Chapitre 1 : Séries de Fourier
(c’est-à-dire f (x) = |x| dans l’intervalle (−π, π)). Cette fonction est monotone par
morceaux et bornée (Figure 2).
f(x)
-3! -2! -! 0 ! 2! 3!
x
Figure 2
Z 0 Z π
1 2
ak = (−x) cos kx dx + x cos kx dx = (cos kπ − 1), (3.8)
π −π 0 πk 2
soit
0, k pair,
ak = 2 (3.9)
−4/πk , k impair,
et : Z 0 Z π
1
bk = (−x) sin kx dx + x sin kx dx = 0. (3.10)
π −π 0
3.3. Exemple 3
On considère la fonction périodique de période 2π définie comme suit :
Cette fonction est monotone par morceaux et bornée (Figure 3). Calculons ses
coefficients de Fourier. On obtient :
Z 0 Z π
1
a0 = (−1) dx + dx = 0, (3.13)
π −π 0
Z 0 Z π
1
ak = (−1) cos kx dx + cos kx dx = 0, (3.14)
π −π 0
et Z 0 Z π
1 2
bk = (−1) sin kx dx + sin kx dx = (1 − cos kπ), (3.15)
π −π 0 πk
soit :
0, k pair,
bk = (3.16)
4/πk, k impair.
f(x)
-3! -2! 0 ! 2! 3!
x
-1
Figure 3
L’égalité (3.17) est exacte partout sauf aux points de discontinuité. En ces points,
la somme de la série est égale à la moyenne arithmétique des limites de la fonction
à gauche et à droite, c’est-à-dire à zéro.
1 π 1 `
Z Z
` nπx
an = f u cos nu du = f (x) cos dx, (5.3)
π −π π ` −` `
1 π 1 `
Z Z
` nπx
bn = f u sin nu du = f (x) sin dx. (5.4)
π −π π ` −` `
Les formules (5.2)–(5.4) permettent d’obtenir les coefficients de Fourier d’une fonc-
tion périodique de période 2`.
Les remarques sur la possibilité de calculer les coefficients de Fourier en
intégrant sur un segment arbitraire de longueur égale à la période (paragraphe
3.4), et de simplifier le calcul des coefficients lorsque la fonction est paire ou im-
paire (paragraphe 5), restent valables pour une fonction de période quelconque.
10 Chapitre 1 : Séries de Fourier
et en reportant ces expressions dans la série de Fourier (7.1), on obtient une série
de termes de la forme einx et e−inx . C’est la forme complexe de la série de Fourier
de f (x) :
∞
X
f (x) = cn einx . (7.3)
n=−∞
On a les relations :
a0 an − ibn an + ibn a−n − ib−n
c0 = , cn = , c−n = = (n ≥ 1).
2 2 2 2
(7.4)
Z π
1
cn = f (x)e−inx dx, n = 0, ±1, ±2 . . . . (7.5)
2π −π
L’ensemble des kn constitue le spectre des nombres d’onde de f (x). Si l’on porte
ces nombres sur un axe, on obtient un ensemble de points distincts. Le spectre
correspondant est dit discret.
Considérons le cas où x représente le temps. En changeant de notation de
manière à appeler la variable t, la série de Fourier complexe d’une fonction du
temps f (t) de période T = 2π/ω s’écrit
∞
X
f (t) = cn exp(iωn t), (7.10)
n=−∞
où les nombres ωn = nω sont les fréquences angulaires des différents harmoniques.
L’ensemble des ωn constitue le spectre de fréquences de f (t). La fonction considérée
étant périodique, son spectre de fréquences est discret.
Dans un cas comme dans l’autre, les coefficients cn du développement en série
de Fourier portent le nom d’amplitudes complexes.
2
Nous supposons ici f (x) réelle. Si f (x) peut prendre des valeurs complexes, la définition
2 doit être remplacée par :
(8.1) de δN
1
Z π
2
δN = |f (x) − sN (x)|2 dx.
2π −π
Approximation d’une fonction par les sommes partielles de Fourier 13
2
Comme δN ≥ 0, on a, quel que soit N , l’inégalité : ,
π N
a2
Z
1 1X 2
f (x) dx ≥ 0 +
2
(ak + b2k ). (8.4)
2π −π 4 2
k=1
π ∞
a2
Z
1 1X 2
f (x) dx ≥ 0 +
2
(ak + b2k ). (8.5)
2π −π 4 2
k=1
π ∞
a2
Z
1 1X 2
f (x) dx = 0 +
2
(ak + b2k ), (8.6)
2π −π 4 2
k=1
Z π ∞
1 X 2
f 2 (x) dx = |ck | . (8.7)
2π −π k=−∞
14 Chapitre 1 : Séries de Fourier
Pour une fonction à valeurs complexes, les formules (8.6) et (8.7) doivent être
remplacées par :
π 2 ∞
|a0 |
Z
1 2 1X 2 2
|f (x)| dx = + (|ak | + |bk | ) (8.8)
2π −π 4 2
k=1
et : Z π ∞
1 2
X 2
|f (x)| dx = |ck | . (8.9)
2π −π k=−∞