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SOC 141 Société et personnalité

Introduction : individu et société


S'interroger sur les rapports qui peuvent lier individu et société, conduit à penser ces
relations en termes de cause et d'effet et à voir dans l'individu et dans la société deux objets ou
deux réalités séparées. Une telle séparation est impraticable, aussi bien au niveau du fait qu'au
niveau du concept.
- Au niveau du fait, puisqu'il n'est pas d'individu humain dont l'individualité ne renverrait pas
à la culture dans laquelle il s'inscrit et que, inversement, on voit mal ce que seraient
les institutions sociales en dehors des individus qui les actualisent, qui les effectuent.
- Il en est de même au niveau du concept, puisqu'un tel réalisme mènerait la réflexion à des
impasses, celle du sociologisme ou celle du psychologisme : soit qu'on parte de la société et
qu'on échoue à retrouver l'individu sinon sous la forme d'un fantôme, reflet mécanique de la
société et de ses institutions ; soit qu'on parte de l'individu et qu'on voie s'évanouir la réalité
sociale, réduite à n'être que le milieu des comportements de l'individu, les significations
procédant en dernière analyse de celui-ci. La difficulté du problème voire son
impossibilité tient à ce qu'il s'agit de comprendre deux symbolismes (non pas deux réalités)
qui sont à la fois inséparables et irréductibles l'une à l'autre.
On peut résumer la question des rapports entre l'individu et la société de la façon suivante :
« Comment un homme est-il à la fois différent de tous les autres hommes, semblable à
certains hommes et semblable à tous les hommes ? » Ce qui en fait la complexité est la façon
dont se noueraient les déterminations biologiques et les déterminations culturelles dans la
singularité d'une existence, quand bien même il serait possible de définir clairement la
spécificité de chacun des ordres impliqués.
C’est à partir de l’analyse ci-dessous que la question de l’intégration sera abordée dans le
cadre du présent enseignement. Le mot intégration est souvent employé comme synonyme de
cohésion, de solidarité, d’unité, d’harmonie, d’équilibre, d’ajustement… L’intégration sociale
implique non seulement un ordre et une structure mais aussi une action et une fonction. Elle
ne signifie pas une homogénéité stricte à travers toute la société et la culture.
Le thème intégration renvoie aux processus sociaux comme l’assimilation, la
socialisation, l’accommodation, l’acculturation… Elle requière la connaissance des conditions
constatables dans lesquelles l’intégration se fait pour son bon fonctionnement.

1 – Les exigences de base de l’intégration


Ces exigences doivent être étudiées en terme sociologique par l’existence de deux
éléments fondamentaux qui expriment la vie de toute communauté.
i) Par le maintien de la coopération
Ceci signifie que des personnes sont aptes à fonctionner l’une par rapport à l’autre. Cette
exigence de coopération se rapporte aux processus sociaux ou à des formes fondamentales des
relations humaines fondées sur l’harmonie et la cohésion.
ii) La satisfaction des besoins
Ceci signifie que ceux à intégrer ont trouvé des moyens systématiques et acceptables pour
atteindre les buts, les institutions et les groupes majeurs de la société. Ces exigences
préalables de l’intégration opèrent par et avec les personnes. Elles existent dans l’ordre réel
des phénomènes sociaux et peuvent être analysées partant des concepts culture et société.
2 – Différentes formes d’intégration partant du rapport société et culture
Dans l’intégration sociale et culturelle, on distingue :
a – L’intégration culturelle
Dans une intégration culturelle, la culture intégrée fonctionne comme un système total
de modèles, de rôles, de valeurs et d’institutions qui apportent leur contribution distincte, car
la culture est faite des institutions majeures et subsidiaires et chaque institution peut être
réduite à ses schèmes coordonnés de comportements. Les institutions contiennent donc les
schèmes de conduite et la culture contient les institutions. Par conséquent, nous pouvons
distinguer dans une intégration culturelle trois plans : celui des schèmes, celui des institutions
et enfin celui de la culture.
i) Au niveau des schèmes
L’intégration signifie que les uniformités généralisées de comportement sont coordonnées
dans chaque personne sociale et entre les personnes. Les éléments de conduite tenant
ensemble, le processus de coopération dans les relations humaines est bien établi, c’est-à-dire
harmonieux, équilibré.
ii) Au niveau des institutions
Quand les modèles et les rôles partiels sont constamment coordonnés (par exemple dans le
mariage relation entre mari et femme), cette intégration se remarque dans l’interdépendance
des sous-fonctions. Et quand toutes ces fonctions sont remplies par des personnes différentes,
leurs fonctions étant coordonnées, l’institution est intégrée.
iii) Au niveau de la culture totale
Ceci signifie que les diverses institutions majeures sont constantes et coordonnées entre
elles.

b – L’intégration sociale
L’intégration sociale n’efface pas les différences. Elle les coordonne et les dirige, par
conséquent, l’intégration sociale peut être caractérisée par trois points.
i) L’intégration de la personne sociale
Elle se rapporte au fait que l’individu remplit ses différents rôles sociaux d’une façon
coordonnée et constance, dans le cas contraire, cet individu est un déviant.
ii) L’intégration du groupe
Signifiant que les membres du groupe remplissent leurs rôles réciproquement de façon
indépendante dans le sens des buts du groupe.
iii) L’intégration d’une société entière
Elle signifie que les groupes majeurs et les sous-groupes sont capables de coopérer ensemble
d’une façon heureuse.
3 – Les facteurs essentiels d’intégration
a – Rapport culture et société pour une intégration
Culture et société sont des entités inséparables dans l’intégration. Le manque
d’intégration culturelle jette la société entière dans la confusion. Dans une société, pour qu’il
y ait intégration, la culture est un facteur plus important que la société elle-même. Et ceci
s’explique par le fait que :
i) Les personnes sont intégrées mutuellement parce qu’elles partagent en commun
des valeurs et des fonctions
ii) Les valeurs communes portent les individus à s’assembler dans les mêmes
fonctions
iii) Le fait de fonctionner ensemble augmente les signes mutuels des participants et
souligne aussi les valeurs partagées en commun.
En effet, sous intégration, les personnes sociales ne peuvent accomplir adéquatement
les modèles et les rôles, les groupes ne peuvent utiliser convenablement les formes
institutionnalisées et la société totale se disjoint en fractions non coordonnées, voire hostiles.

b – les facteurs auxiliaires d’intégration


Les systèmes de représentations collectives sont d’autre part un facteur d’intégration
dans les grandes associations secondaires. La reconnaissance générale dans une société de
l’interdépendance des intérêts. Ces facteurs sont des facteurs servant pour l’intégration
socioculturelle.
B – Intégration communautaire et associative
Conclusion générale
L’intégration socioculturelle diffère d’une société à l’autre, en nature et en degré. Ce
qui signifie qu’elle est moins accentuée dans les sociétés de types associatifs (groupements
secondaires), que dans celles de types communautaires, car une société communautaire, petite
ou simple est souvent fortement familial en ce sens que le système de parenté est un facteur de
poids pour l’intégration sociale et elle est grandement contrôlée par les mœurs établis.
Mais une société associative, grande et complexe se caractérise par des relations
secondaires qui sont beaucoup plus contractuelles que familiales. Le contrôle social exerce
par des systèmes légaux et formels. Ce qui fait que dans ce genre de société (secondaire),
l’intégration sociale dépend des différents facteurs et requiert un effort rationnel et un plan
calculé.
Se référant au Dictionnaire de sociologie, le terme de la déviance désigne les
comportements (individuels ou collectifs) qui s’écartent de la norme et créent des
dysfonctionnements et donnent lieu à une sanction.

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