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Exercises
Module 15
Introduction
Ce module propose des exercices destinés à encourager le lecteur à approfondir sa
connaissance des sujets traités dans le manuel. Dans l’idéal, après avoir étudié chaque
module thématique, le lecteur fera l’exercice correspondant. Ce travail peut être exécuté
individuellement ou en petit groupe, si d’autres étudiants sont présents. L’échange de
courriers électroniques avec des collègues intéressés par l’étude des mêmes questions peut
grandement contribuer à affiner l’analyse et à rendre plus agréable l’effort demandé par
chaque exercice.
Les exercices présentés dans ce module cherchent à rendre compte de la diversité des problèmes
et des approches qui interviennent dans l’analyse d’un secteur de la santé en crise. La plupart
des exercices s’appuient sur des documents qui ont été produits dans de véritables secteurs
de la santé en crise. Ce module recourt à plusieurs méthodes quantitatives et qualitatives
afin de montrer les travaux qu’un analyste doit réaliser pour comprendre suffisamment les
systèmes de santé étudiés. Certains exercices visent à familiariser le lecteur avec les outils
d’analyse présentés dans le manuel, et à en tirer des enseignements intéressants pour lui.
L’utilisateur du présent manuel ne doit pas être effrayé par la complexité de certains de ces
exercices. Nous sommes conscients de leur difficulté. Elle s’explique par la complexité des
situations qui doivent être étudiées. Dans de nombreux cas, la simplification des exercices
trahirait les problèmes qu’ils sont censés représenter. La difficulté progresse à mesure que le
lecteur avance dans le module.
Chaque exercice est suivi de commentaires. Ce sont les réponses que les auteurs du présent
manuel considèrent comme satisfaisantes. Étant donné la nature des questions couvertes
par les exercices, une certaine subjectivité entoure ces réponses, qui ne sont pas toujours les
seules que l’on pourrait avancer. Nous proposons des documents susceptibles de clarifier
les problèmes évoqués et d’étayer les réponses proposées. L’utilisateur du manuel peut
concevoir d’autres réponses valides aux questions posées par les exercices.
Le lecteur qui souhaite discuter plus avant des thèmes abordés dans les exercices peut
contacter directement les auteurs de ce manuel.
Note : Pour certains des termes utilisés dans les exercices, le lecteur est invité à se référer au
Glossaire du Module 14.
Module 15
Module 15 Exercises Page 457
1. Examinez l’énoncé suivant : « L’objectif qui consiste à améliorer l’accès des réfugiés
aux soins de santé primaires sera atteint si l’on augmente le financement accordé aux
ONG pour leurs activités de proximité ». Cette phrase est un exemple de :
A. politique officielle
B. plan d’urgence
C. stratégie
D. situation de référence
E. projet
2. Tous les éléments ci-dessous, sauf un, se retrouvent dans les situations d’urgence
complexes. Identifier celui qui N’EN FAIT PAS PARTIE :
A. Augmentation de la mortalité
B. Degré de violence élevé contre les civils
C. Grande insécurité alimentaire
D. Nombreux morts dans les combats
E. Vastes déplacements de population
4. Dans un pays en proie à une crise prolongée, parmi les sources d’information suivantes,
laquelle n’est pas appropriée ?
A. Les enquêtes auprès des ménages, comme les enquêtes démographiques et sanitaires
ou les enquêtes en grappes à indicateurs multiples
B. Les systèmes de surveillance
C. Les revues spécialisées
D. Les services d’état civil
7. La relation entre un conflit prolongé et la transmission du VIH a été étudiée dans plusieurs
pays. D’après les données disponibles :
A. Un conflit prolongé accélère fortement la transmission du VIH.
B. La transmission du VIH est plus rapide au sein des groupes de population les plus
pauvres.
C. Dans la plupart des conflits prolongés, la prévalence du VIH est plus faible que
prévu.
D. Dans la plupart des conflits prolongés, la prévalence du VIH est plus forte que prévu.
8. Dans les années 1990, les dépenses de santé par habitant et par an en Afghanistan, en
République démocratique du Congo, en Somalie et au Sud-Soudan étaient étonnamment
similaires. Dans quelle plage s’inscrivaient-elles ?
A. Moins de US $10
B. De US $10 à US $20
C. De US $21 à US $30
D. De US $31 à US $40
E. Plus de US $40
9. Les dons de médicaments sont courants dans les situations de crise. Parmi les affirmations
suivantes, laquelle est VRAIE dans la plupart des secteurs de la santé en crise ?
A. Les dons de médicaments constituent un élément vital de l’organisation des secours
d’urgence et doivent être encouragés.
B. En l’absence de contrôles adéquats, les effets négatifs des dons de médicaments
risquent d’en annuler les bienfaits.
C. Il est inutile de déployer beaucoup d’efforts pour réguler les dons de médicaments,
car leur importance est généralement marginale.
D. Des recherches récentes ont mis en lumière les effets positifs des dons de
médicaments sur la fourniture des soins de santé dans les secteurs de la santé en crise.
Les organismes internationaux essaient donc de les promouvoir activement.
C. La mortalité des enfants de moins de cinq ans est inférieure à la mortalité infantile. Exercice 1
D. Le seuil d’urgence pour la mortalité des enfants de moins de cinq ans est de 1 décès
pour 10 000 par jour.
12. Lisez les définitions sommaires suivantes d’un centre de santé de petite taille/
rudimentaire. Parmi les critères suivants, lequel choisiriez-vous pour qualifier de tel un
établissement de santé dans un secteur de la santé pauvre et en crise ?
A. Un établissement de santé dont le personnel se compose d’un agent de santé
communautaire et d’une accoucheuse traditionnelle, et qui est doté de kits de
médicaments essentiels.
B. Un établissement de santé dont le personnel se compose d’un médecin, de quatre
infirmiers, de deux sages-femmes et d’un laborantin, proposant des soins d’urgence
de base, des soins hospitaliers pour des problèmes médicaux aigus, ainsi que des
soins de santé maternelle et infantile.
C. Un établissement de santé dont le personnel se compose d’un auxiliaire médical, d’un
ou de deux infirmiers et d’une sage-femme, proposant des soins curatifs externes
ainsi que des soins de santé maternelle et infantile (y compris des vaccinations).
D. Un établissement de santé d’une surface de 100-150 m², doté de quelques lits, d’un
approvisionnement électrique continu et de l’eau courante.
13. A la fin d’une période de crise prolongée, de nombreux pays décident de s’orienter vers
la décentralisation. Parmi les affirmations suivantes, laquelle est VRAIE ?
A. De nombreuses données attestent des avantages de la décentralisation dans les
secteurs de la santé en transition.
B. En rapprochant la prise de décision du point de fourniture du service, une
administration décentralisée améliore l’efficience et l’efficacité de la prestation de
soins de santé.
C. Après de longues années d’expérimentation internationale, les éléments techniques
de la décentralisation sont bien compris. Un secteur de la santé sortant d’une crise
gagnera à les adopter directement.
D. Malgré un aval officiel, la décentralisation n’a pas progressé comme prévu dans la
plupart des secteurs de la santé de pays qui sortent d’un conflit.
14. Examinez le tableau ci-dessous qui porte sur l’aide accordée à des pays en situation de
post-conflit.
Pays Population PIB par Aide par Aide en %
(millions) habitant et habitant et du PIB
par an (dollars par an (dollars
courants) courants)
Cisjordanie/Bande de
Gaza 2,5 1 433 213 15 %
Note : Moyenne annuelle pour les cinq premières années après le conflit.
D’après Rohland K. et Cliffe S. The East Timor reconstruction program: successes, problems
and tradeoffs. Washington, DC, Banque mondiale (CPR Working Papers. No. 2), 2002.
Module 15
Proposition de Question 1 : C. Une stratégie porte sur le COMMENT, c’est-à-dire sur le plan d’action
réponses pour permettant d’atteindre les objectifs fixés. Dans ce cas, l’expansion des activités de
l’Exercice 1 proximité menées par les ONG constitue l’option retenue pour accroître l’accès des
réfugiés aux soins de santé primaires.
Question 2 : D. Depuis la fin de la guerre froide, la grande majorité des situations
d’urgence complexes se caractérisent par de la violence à l’encontre des civils,
rares sont les exemples de combats entre des armées ou des groupes armés.
On trouve tous les autres aspects dans les situations d’urgence complexes qui durent
longtemps. Voir le Module 4.
Question 3 : A. En période de crise, l’information doit aider les gestionnaires à prendre
la meilleure décision en contexte. La quantification exacte des indicateurs n’est pas
aussi essentielle que les autres attributs de l’information listés dans la question : la
rapidité est importante, surtout dans une crise aiguë, l’exactitude est cruciale pour
retenir la meilleure option et réduire les erreurs, le coût (y compris d’opportunité) est
critique dans un contexte de besoins accrus et de ressources limitées et la pertinence est
importante pour que les efforts soient axés sur la collecte et l’analyse des informations
les plus importantes pour les besoins prioritaires qu’il faut traiter. Il convient de noter
que certaines personnes utilisent précision et exactitude comme des synonymes, alors
que leur sens est légèrement différent. Voir le Module 2.
Question 4 : D. Dans les pays en crise, et dans la plupart des pays à faibles revenus, les
services d’état civil sont inexistants ou leur portée très limitée. Toutes les autres options
listées dans la question, y compris les journaux, peuvent constituer de meilleures
sources, mais toutes requièrent un examen minutieux des informations fournies. Voir le
Module 2.
Question 5 : C. Étant donné que les hôpitaux urbains absorbent une grande part des ressources,
peu de moyens financiers sont disponibles pour les autres types d’établissements qui
Module 15
Module 15 Exercises Page 461
soignent différentes catégories de population, comme les habitants des zones rurales. Proposition de
On parle d’inefficacité de l’allocation des ressources : l’ensemble de la population réponses pour
reçoit moins de prestations que si les ressources disponibles avaient été distribuées l’Exercice 1
d’une manière différente et plus efficiente. Voir le Module 7.
Question 6 : B. En raison de la paralysie générale des systèmes de santé et de l’insécurité,
la plupart des dépenses récurrentes ne sont pas engagées (par exemple pour les activités
de proximité, la maintenance de l’infrastructure et des équipements, l’orientation
des patients, etc.). Par ailleurs, les compressions financières ont tendance à affecter
davantage d’autres dépenses. En conséquence, la proportion des salaires dans les
dépenses a tendance à augmenter. Les agents de santé sont souvent la cible de violences,
mais, dans la plupart des cas, l’impact sur l’effectif n’est pas significatif. Les pertes sont
souvent compensées par une formation accélérée. On n’a jamais rapporté d’afflux de
professionnels de santé issus de la diaspora pendant une crise et/ou durant une transition
post-conflit. La dotation en personnel a tendance à empirer, la plupart des effectifs
qualifiés des services de soins de santé primaires migrent dans des zones sûres ou à
l’étranger. Voir le Module 10.
Question 7 : C. Des études récentes montrent que la prévalence du VIH dans les pays
touchés par une crise est nettement plus faible qu’on ne s’y attendait. On peut avancer
différentes explications : certains groupes de population peuvent se retrouver ségrégés
et isolés, avec une mobilité et une accessibilité limitées ; les massacres de populations
et les déplacements forcés peuvent diminuer l’incidence des infections ; rares sont les
données attestant que des violences sexuelles à grande échelle induisent une évolution
de la prévalence du VIH dans l’ensemble de la population. Voir l’Annexe 4.
Question 8 : A. Pour une discussion sur les niveaux de dépenses de santé et leurs
conséquences sur la prestation de soins, voir le Module 6.
Question 9 : B.Parmi les effets négatifs, on peut citer les médicaments qui ne sont pas
répertoriés sur le formulaire national, les médicaments périmés ou proches de leur date
de péremption, les médicaments accompagnés d’une notice en langue étrangère, etc.
Les dons de médicaments à grande échelle nécessitent du temps et des efforts afin de
sélectionner les médicaments utiles. Le coût d’élimination des médicaments inutiles ou
dangereux peut être élevé. Voir le Module 11.
Question 10 : B. L’assurance maladie impose aux individus/ménages de verser à l’avance
une prime qui alimente un fonds collectif servant à financer les services de santé.
Lors d’une crise, la proportion de population à même de pouvoir verser une prime
régulière est faible et se compose essentiellement de fonctionnaires ou de salariés du
secteur formel. Voir le Module 6.
Question 11 : B.
Question 12 : C. L’instauration de critères opérationnels permettant de classer les
établissements de santé est importante non seulement à des fins analytiques, mais aussi
pour orienter les décisions d’allocation des ressources. Voir le Module 9 et l’Exercice 9
du présent module.
Question 13 : D. La décentralisation suppose le transfert de pouvoirs, de compétences et de
ressources au niveau local et nécessite, par conséquent, une préparation minutieuse.
Dans les pays qui sortent d’une crise, les pouvoirs sont souvent transférés à la périphérie,
sans soutien adéquat pour améliorer les compétences de gestion et d’administration, et
sans ressources suffisantes. Voir le Module 8.
Question 14 : A. Les donateurs répartissent généralement l’aide entre les pays, et les
pays faiblement peuplés ont tendance à en bénéficier plus que les autres. Les pays
dont la population est nombreuse reçoivent certes de volumineuses allocations de
ressources, mais, si on les ramène par habitant, celles-ci paraissent nettement moins
impressionnantes.
Module 15
Une lecture pourrait vous aider à choisir les indicateurs les plus appropriés : Bodart C.
et Shresta L. Identifying information needs and indicators. Chapter 4 in: Lippeveld T.,
Sauerborn R. et Bodart C. (eds). Design and implementation of health information systems.
Genève, OMS, 2000.
Expliquez pourquoi :
Module 15
Module 15 Exercises Page 463
c. Étant donné que, dans un contexte aussi fluide, nous nous attendons à des changements
systémiques importants sur la durée du programme, le suivi des tendances est plus
instructif que la prise en compte de chiffres ponctuels.
D’accord Pas d’accord
Expliquez pourquoi :
d. En tant que priorité mondiale, le VIH/sida doit recevoir l’attention qu’il mérite.
D’accord Pas d’accord
Expliquez pourquoi :
Module 15
f. Au-delà des chiffres nationaux et/ou régionaux agrégés, il convient de prêter attention
aux différences interrégionales dans l’utilisation des services. Le suivi des disparités
internes gagnera en importance à mesure que la sécurité s’améliorera et que les
services de santé atteindront des zones qui en étaient jusque-là dépourvues, ou à
mesure que d’autres zones deviendront accessibles.
D’accord Pas d’accord
Expliquez pourquoi :
g. La liste des indicateurs retenus pour le suivi du programme de transition doit être
brève. De trois à cinq indicateurs bien choisis suffisent pour atteindre cet objectif.
D’accord Pas d’accord
Expliquez pourquoi :
Module 15
Module 15 Exercises Page 465
Proposition de d. Pas d’accord. En raison du volume considérable des fonds versés par les initiatives
réponses pour sanitaires mondiales (Global Health Initiatives), le VIH/sida a reçu une attention
l’Exercice 2 disproportionnée. Comme les ONG et les organismes des Nations Unies tirent une
grande partie de leur financement de ces sources, ils tiennent absolument à ce que le VIH/
sida reste aussi visible que possible. On peut faire le même constat pour la campagne
d’éradication de la poliomyélite. Voir Capobianco et Naidu (2008), qui observent que
près de la moitié du soutien externe apporté au secteur de la santé en 2006 a servi à
ces « priorités ». Bien entendu, aucun de ces deux exemples ne constitue une priorité
épidémiologique. La prévalence du VIH en Somalie n’est pas connue, mais elle serait
faible.
e. D’accord. Après avoir achevé la formulation de ce programme de transition, les
différends politiques sur les données démographiques ont continué. Un démographe
sérieux a étudié le sujet (Jarabi, 2007) et proposé des chiffres raisonnables, mais ils ont
été rejetés par les autorités sanitaires des zones. Ainsi, il semble logique de se fier aux
chiffres absolus à des fins de suivi, jusqu’à ce que des données démographiques soient
disponibles et acceptées par les administrations concernées. Voir Aux prises avec les
données démographiques dans le Module 4.
f. D’accord. Les acteurs participant soulignent l’existence de fortes variations entre les
zones et les régions, ainsi que sur la durée. Les conditions de sécurité s’étant dégradées,
les interventions doivent être dirigées là où elles sont possibles. Dans la pratique, cela
revient à privilégier le Somaliland, quels que soient ses besoins sanitaires.
Note : Le terme « zones » renvoie au Somaliland, au Puntland et au Centre-Sud, tandis
que « régions » renvoie à des ensembles de districts, comptant généralement quelques
centaines de milliers d’habitants. Il s’agit d’une convention arbitraire, mais importante
au vu des sensibilités politiques existantes.
g. Pas d’accord. Il n’est pas possible d’opérer le suivi d’un programme complet et
complexe, destiné à renforcer le secteur de la santé dans son ensemble, à l’aide de
quelques indicateurs seulement. Un choix minimal d’indicateurs doit couvrir la plupart
des aspects (intrants, processus et résultats) dans les principaux domaines que sont le
financement, les ressources humaines, l’infrastructure, les médicaments et la prestation
de services. Au total, 12 à 15 indicateurs judicieusement choisis peuvent suffire pour un
suivi correct du programme de transition.
panier de médicaments
sélectionnés
Existence de Il est relativement facile de mettre en place les éléments
médicaments essentiels essentiels d’un système d’achat et d’approvisionnement.
de référence au point La réglementation du secteur pharmaceutique, et
de prestation l’assurance d’une prescription rationnelle, ainsi que
l’observance du traitement par les patients, sont
nettement plus difficiles, en particulier dans le contexte
somalien marchandisé.
Gaspillage le long de la
chaîne logistique
Schémas de
prescription
Produits des services : La consommation de services devrait s’accroître
consultations en lentement, à mesure que les niveaux de ressources
ambulatoire, progresseront, que le financement deviendra plus
Prestation de services de santé
Voir également l’Annexe 13 du présent manuel pour des informations supplémentaires sur le
secteur de la santé somalien.
Module 15
Module 15 Exercises Page 469
Allouer l’aide au secteur de la santé pour atteindre les cibles fixées Exercice 3
Le tableau ci-dessous présente une sélection d’indicateurs, directement ou indirectement
liés à la santé, pour la République démocratique du Congo. Ils sont extraits des Comptes
nationaux de la santé publiés par l’Organisation mondiale de la Santé, et ont été modifiés
pour les besoins de cet exercice. Toutes les données présentées se rapportent à 2006.
Indicateur Valeur
1. Produit intérieur brut (PIB), en US $ 8 543 000 000
1. Le gouvernement s’est engagé à allouer 15 % de son budget 2010 à la santé. Est-ce une
cible réaliste ? Est-ce souhaitable du point de vue de l’ensemble du secteur public ?
Réponse :
Module 15
Exercice 3 2. Les besoins financiers sont estimés à US $25 par habitant. Ces prévisions de dépenses
sont-elles réalistes au vu des données dont vous disposez ?
Réponse :
3. Sur la base des informations disponibles et à l’aide des indicateurs appropriés, calculez :
a. À combien se chiffreront les dépenses des administrations publiques par habitant
pour la santé en 2010, si la cible de 15 % est atteinte.
Réponse :
Réponse :
Réponse :
Module 15
Module 15 Exercises Page 471
Réponse :
Note : Pour des raisons de simplicité, supposons que les dépenses publiques en pourcentage du PIB
restent constantes sur la période, de même que le poids relatif des dépenses publiques internes et
des dépenses privées. Dans la réalité, les variations de certains paramètres de dépenses ont une
incidence sur les autres, c’est pourquoi nous nous attendons à ce que ces pourcentages varient eux
aussi sur la période.
1. La cible de 15 % a été adoptée à l’occasion d’une importante conférence africaine qui s’est Proposition de
tenue à Abuja en 2001. Elle bénéficie d’une grande publicité, car de nombreux décideurs la réponses pour
considèrent comme réaliste, mais quasiment aucun pays n’est en passe de l’atteindre. Étant l’Exercice 3
donné la concurrence entre les différentes dépenses du secteur public et leur caractère tout
aussi vital pour l’ensemble de ce secteur, il est compréhensible que la plupart des ministères
des Finances allouent moins de fonds à la santé. Pour atteindre cette cible en République
démocratique du Congo, il faudrait multiplier par deux, en très peu de temps, la part des
dépenses publiques internes allouée à la santé. Une cible de 9-10 % des dépenses totales des
administrations publiques semble plus réaliste et plus tenable sur le long terme. De plus, un
financement élargi fixé à ce niveau serait plus facilement absorbé.
2. À US $1,74 par habitant, le soutien des donateurs pour 2006 était nettement inférieur à la cible
de US $25 par habitant et par an. Il semble totalement irréaliste de penser que les donateurs
parviendront à augmenter plusieurs fois leur soutien au secteur de la santé en quatre ans
seulement. L’absorption de fonds externes aussi volumineux poserait également problème.
Une expansion rapide du financement, telle que proposée, a tendance à encourager le gaspillage,
en particulier dans des contextes perturbés, dans lesquels la capacité de gestion financière est
faible.
3. Au taux de croissance annuel prévu de 4 %, le PIB avoisinera US $10 milliards en 2010. Si
l’on maintient à 22 % la part des dépenses publiques dans le PIB et que l’on porte à
15 % l’allocation des ressources au secteur de la santé, on obtient US $4,9 par
habitant (sur la base des prévisions démographiques 2010 : 66,7 millions d’habitants).
Pour atteindre les US $25 par habitant et par an prévus, il manque donc US $25 - US $4,9
= US $20,1.
4. Total DAPS (si la cible de 15 % est atteinte) : US $330 millions. Total DPvS :
US $559 millions.
Module 15
Proposition de Dépenses de santé externes (si la cible de US $25 est atteinte) : US $1 340 millions.
réponses pour Les totaux obtenus représentent des sommes considérables, peu susceptibles d’être
l’Exercice 3 soutenues par le Trésor congolais et par les donateurs. Les importantes limites à
l’absorption qui existent ont déjà été mentionnées.
Si les cibles proposées sont atteintes, l’aide extérieure couvrirait pas moins de 60 % des
dépenses de santé totales. Le secteur de la santé congolais deviendrait ainsi l’un des plus
dépendants au monde.
5. Leur réaction pourrait être positive. Après tout, dans le monde entier, de nombreux pays
peu peuplés bénéficient de niveaux de soutien comparables, voire supérieurs, par les
donateurs. Étant donné que les allocations budgétaires des donateurs sont conditionnées
par des considérations de gouvernement à gouvernement, les petits pays en bénéficient
plus que les autres.
Module 15
Module 15 Exercises Page 473
Le lecteur intéressé peut souhaiter consulter le rapport de l’enquête d’où a été tiré cet exercice :
Organisation mondiale de la Santé et ministère fédéral de la Santé (FMoH) du Soudan.
Mortality survey among internally displaced persons and other affected populations in
Greater Darfur, Sudan, 2005. Disponible en ligne à l’adresse suivante : www.emro.who.int/
sudan/pdf/CMS%20Darfur%202005%20final%20report_11%2010%2005.pdf, consulté le
10 janvier 2011.
Pour en apprendre davantage sur les méthodes d’enquête et l’interprétation des constats,
voici une lecture conseillée :
Checchi F. et Roberts L. Interpreting and using mortality data in humanitarian emergencies:
a primer for non-epidemiologists. Londres, ODI (Humanitarian Practice Network Paper
No. 52), 2005. Disponible en ligne à l’adresse suivante : www.odihpn.org, consulté le
10 janvier 2011.
Exercice 4 politique. La communauté des donateurs a relevé ses promesses de dons, les effectifs des
travailleurs humanitaires ont été renforcés et l’aide humanitaire a bénéficié d’une accessibilité
globalement bonne. À la mi-2005, la moitié des besoins sanitaires étaient financés.
Malgré ces améliorations, la situation est jugée précaire : la prochaine saison de plantation
s’annonce mal et la population a épuisé ses stratégies de survie.
Objectifs et méthodes
Cette enquête a été commandée par le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies et
réalisée conjointement par l’Organisation mondiale de la Santé, le ministère fédéral de la
Santé du Soudan et le ministère de la Santé des trois États qui composent le Darfour, en
partenariat avec des organismes des Nations Unies et des ONG. Elle a été financée par
l’USAID et le DFID. Le protocole de l’étude a été soumis à un examen collégial. Le Centre
de recherche sur l’épidémiologie des catastrophes (CRED) a apporté un soutien considérable
pour l’analyse des données et la rédaction du rapport.
L’objectif principal de l’enquête était d’estimer la mortalité entre novembre 2004 et fin mai
2005 dans les trois États, parmi les personnes déplacées vivant dans des camps accessibles,
les personnes déplacées vivant en dehors des camps et les populations touchées dans des
zones accessibles. Plus précisément, l’enquête visait à :
I. décrire les caractéristiques démographiques des populations étudiées ;
II. estimer le taux de mortalité brut et celui des enfants de moins de cinq ans pendant la
« période de mémoire » (recall period : pour laquelle l’enquêté doit faire appel à sa
mémoire) ;
III. analyser l’évolution de la mortalité entre l’enquête actuelle et l’enquête précédente ;
IV. analyser les différences de taux de mortalité entre les différents groupes ;
V. identifier les principales causes de mortalité, selon les enquêtés ;
VI. décrire la disponibilité de l’aide alimentaire de base, de l’aide non alimentaire et des
services et
VII. calculer des estimations de départ pour la mortalité afin de calibrer le système de
surveillance existant.
L’enquête a fait appel à une approche rétrospective, reposant sur un échantillonnage en
grappes à deux degrés. Trois enquêtes distinctes ont été menées dans chaque État, chacune
ciblant l’une des populations définies pour l’étude. Les grappes ont été réparties de manière
aléatoire à partir des listes du BCAH (Bureau de coordination des affaires humanitaires)
concernant les bénéficiaires de l’aide dans les zones accessibles. La deuxième phase de
l’échantillonnage s’est appuyée sur la méthode standard du sondage en grappes de l’OMS .
Un total de 90 grappes de 20 ménages chacune a été inclus dans le Nord-Darfour et l’Ouest-
Darfour, tandis que des problèmes de sécurité empêchaient la finalisation de l’enquête dans
le sud. Des équipes d’enquêteurs ont recueilli des données de manière anonyme, sous la
supervision de personnels nationaux et internationaux, à l’aide d’un questionnaire structuré
en arabe. Les données portaient sur les décès, les naissances, les migrations dans les deux
sens pendant la période étudiée, les caractéristiques démographiques et la disponibilité des
biens et services essentiels. Les données ont été analysées séparément pour chaque État et
chaque population étudiée, et conjointement pour les trois groupes dans chaque État, après
pondération de la taille de la population. Pour le Sud-Darfour, seules les données relatives
aux personnes déplacées vivant dans des camps sont présentées.
Module 15
Module 15 Exercises Page 475
2 Par des réseaux de canalisations, des réservoirs à parois souples et des pompes à bras.
3 Pendant le mois qui a précédé l’interview.
Module 15
Module 15 Exercises Page 477
Le taux brut de mortalité avoisinait 0,8/10 000/jour pour les trois groupes de population, ce Proposition de
qui est inférieur au seuil de crise international (1 mort/10 000 /jour). réponses pour
Si l’on applique ces taux aux populations affectées par la crise (résidents, personnes l’Exercice 4
déplacées vivant dans ou en dehors des camps), environ 33 000 personnes sont décédées au
cours des six derniers mois. Ce chiffre ne dépasse pas le chiffre attendu dans des situations
analogues.
Les blessures constituent une importante cause de mortalité au Nord-Darfour : elles sont
responsables de près d’un tiers des décès. Ce chiffre correspond à l’écart démographique
observé chez les hommes de 15-35 ans dans cet État.
Dans l’Ouest-Darfour, près de la moitié des enfants sont morts de diarrhée, une maladie
évitable.
Le rapport souligne également qu’il y a eu une flambée de méningite dans le Nord et
l’Ouest-Darfour, qui n’a pas été repérée par le système d’alerte rapide, ce qui montre que la
surveillance des maladies doit être renforcée.
Les décès imputables au paludisme pourraient augmenter à l’approche de la saison des
pluies, et la préparation à la lutte antipaludique doit être renforcée de toute urgence. Il
est nécessaire de renforcer et d’étendre les interventions dans le domaine de l’eau et de
l’assainissement afin de remédier aux causes de mortalité évitables, comme la diarrhée.
Les décès imputables à la rougeole étaient relativement peu nombreux en raison de la
campagne de vaccination menée l’an dernier. La prochaine campagne, prévue pour juillet,
doit absolument être mise en œuvre afin d’éviter tout décès causé par la rougeole.
En conclusion 4 :
• L’enquête confirme un recul de la mortalité ces derniers mois par rapport à la période
précédente.
• Cependant, il est crucial de maintenir la dynamique des améliorations enregistrées par
la communauté humanitaire et le gouvernement car la situation sanitaire au Darfour
restera fragile, en particulier à l’approche de la saison des pluies.
• La communauté humanitaire et le gouvernement soudanais ont réalisé d’immenses
progrès au Darfour. Nous ne devons pas laisser la situation se dégrader. »
Ces constats globalement positifs ont dilué tout problème politique majeur. Cependant, il a
été décidé de ne pas calculer l’excès de mortalité afin d’éviter les controverses. En outre, le
rapport d’enquête a été posté sur le Web, mais jamais publié.
4 Note : Les trois points qui terminent cet extrait (qui ne sont pas présentés sous forme de puces
dans le communiqué original) peuvent être considérés comme une proposition de réponse
appropriée pour cet exercice.
Module 15
1. Lisez attentivement les Interim Health Policy Guidelines for Kosovo. Exercice 5
Réponse :
Réponse :
c. Pouvez-vous identifier des aspects clés que l’analyse passe sous silence ou traite
de manière insuffisante ?
Réponse :
3. Examiner les politiques publiques brièvement décrites dans les Parties II-V.
a. Décrivez en termes concis les principales caractéristiques du programme de
réformes proposé par les recommandations pour la politique sanitaire.
Réponse :
b. Quelles sont à votre avis les principales hypothèses implicites et explicites qui
sous-tendent ces recommandations ?
Réponse :
Module 15
Réponse :
Réponse :
4. Discussion
a. La politique de santé prévoit une amélioration dans de nombreux aspects de
la prestation de soins, ce qui pourrait nécessiter davantage de ressources et de
capacités. Quelle est sa position sur ces deux aspects cruciaux ?
Réponse :
Réponse :
Réponse :
Module 15
Module 15 Exercises Page 481
d. En concluant l’analyse, essayez de prévoir ce qu’il est advenu de cette politique de Exercice 5
santé après sa formulation.
Réponse :
2.a : Non. Cette brève section ne permet pas au lecteur de comprendre comme il le Proposition de
faudrait les principales caractéristiques du secteur de la santé. Par conséquent, les réponses pour
prescriptions de politique publique qui suivent manquent de justification solide. l’Exercice 5
2.b : Non. Même le conflit et ses conséquences sur le système de santé ne sont pas
suffisamment décrits. Les tensions ethniques qui ont par la suite pesé sur le
développement du système de santé ne sont pas traitées.
2.c : Par exemple, des questions clés, comme les sources et les niveaux de financement, les
prévisions de dépenses, les systèmes de management et les ressources humaines, sont
passées sous silence. Certains détails sont donnés plus loin dans le document (voir la
Section V). Une structure plus claire, où l’analyse précède les prescriptions de
politique publique (qui en découlent logiquement), aurait rendu le document plus
convaincant.
3.a : Cette citation, extraite de Shuey et al. (2003), résume parfaitement le programme de
réformes.
« Les recommandations intérimaires ont souligné huit principes clés de l’organisation
du système de santé proposée. Si plusieurs d’entre elles sous-entendaient des
changements considérables dans le système de santé, elles semblaient toutes entrer
dans le cadre normatif des services de santé en Europe et des réformes dans les
anciens pays socialistes. En voici les principales caractéristiques :
1. Une approche plus décentralisée des soins de santé primaires sur la base du
développement de la médecine familiale dans le cadre d’un travail d’équipe.
Cette approche représente une rupture par rapport à l’importance que l’on accordait
aux soins spécialisés dispensés par les polycliniques urbaines et s’inscrit en droite
ligne des réformes menées dans plusieurs anciens pays socialistes.
2. Les soins spécialisés devaient être dispensés par des spécialistes exerçant en
hôpital ou par des spécialistes affiliés sur recommandation d’un médecin du secteur
des soins primaires. Cela nécessitait de mettre un terme à un système à deux volets :
spécialistes hospitaliers et spécialistes de la médecine ambulatoire.
3. Ce sont les zones d’attraction en fonction de la population qui déterminent la
taille et l’emplacement des établissements et des services. Cela suppose que certains
établissements soient fermés en totalité ou en partie, ce qui constitue toujours un
sujet de controverse.
4. Le financement devra rester dans les limites des ressources susceptibles de
provenir du Kosovo dans un avenir proche, ce qui suppose l’absence d’expansion
des services, alors même que l’afflux de fonds des donateurs rendait l’expansion
possible.
Module 15
4.a : Très peu. L’omission d’une estimation explicite du coût de la réforme en a affaibli
la mise en œuvre. La manière de remédier aux limites de capacités est elle aussi
insuffisamment traitée.
4.b : Le programme de réforme fournit suffisamment d’éléments au décideur qui souhaite
le mettre en œuvre dans ses grandes lignes. Des informations supplémentaires sont
nécessaires pour affiner les décisions de mise en œuvre. Cependant, le plan de
réforme omet de classer ses principaux éléments par ordre de priorité, ce qui laisse
au décideur le soin de trouver où des coupes doivent être réalisées, si un manque de
financements ou de capacités en impose.
4.c : La résistance d’un public qui n’est pas habitué au nouveau modèle de prestation, une
forte opposition de la part du lobby médical et hospitalier, un manque de financements,
la difficulté à réglementer la fourniture de soins de santé privée.
4.d : La citation suivante, extraite de Ministère de la Santé (2004), synthétise bien le résultat
de la réforme.
Module 15
Module 15 Exercises Page 483
Taux de
Dépenses mortalité Espérance
Taux de Taux de
de santé des de vie des
Pays mortalité mortalité
par habitant enfants hommes à
infantile maternelle
(US $) de moins la naissance
de 5 ans
Thaïlande (2003) 69 23 26 44 67
Réponse :
2. Dressez la liste des causes possibles du constat inattendu que vous avez trouvé, par
ordre de probabilité (trois explications au maximum).
Réponse :
Module 15
Module 15 Exercises Page 485
3. Le Tableau 2 complète le premier. Ces données étayent-elles les suppositions que vous Exercice 6
avez formulées à l’étape 2 ?
Autres 0,8
Total 100
Réponse :
4. À votre avis, quels facteurs pourraient expliquer le faible taux d’utilisation des
structures publiques ?
Réponse :
Réponse :
Module 15
Exercice 6 6. À votre avis, pourquoi l’importante consommation de soins de santé privés se traduit-
elle par une situation sanitaire aussi mauvaise au Cambodge ?
Réponse :
7. À votre avis, le schéma caractéristique que vous avez identifié est-il propre au
Cambodge ou plus général ? Avez-vous observé une caractéristique similaire ailleurs ?
Réponse :
8. Que doit-on/peut-on concrètement faire pour remédier à cet écart criant entre les
dépenses de santé et la situation sanitaire ?
Réponse :
Le lecteur intéressé appréciera la lecture du rapport d’où ces tableaux sont extraits (avec
de légères modifications) : Organisation mondiale de la Santé. Scaling up for better
health in Cambodia : a country case study for the Royal Government of the Kingdom of
Cambodia/World Health Organization/Post-High-Level Forum on the Health Millennium
Development Goals. WHO/HDS/2007.1, 2007. Disponible en ligne à l’adresse suivante :
www.hlfhealthmdgs.org/documents.asp, consulté le 10 janvier 2011.
Sur le Cambodge, voir également dans ce manuel l’Annexe 12 : La reconstruction de secteurs
de la santé en crise et les Conseils de lecture sur les secteurs de la santé en crise dans le
Module 14.
Module 15
Module 15 Exercises Page 487
1. Le Cambodge affiche des indicateurs sanitaires très faibles, alors que les dépenses de Proposition de
santé par habitant y sont relativement élevées. L’Indonésie et le Viet Nam dépensent réponses pour
beaucoup moins, mais parviennent à de meilleurs résultats. La situation sanitaire au l’Exercice 6
Cambodge ne semble pas nettement meilleure que celle de la République démocratique
populaire lao, où les dépenses totales par habitant pour la santé ne sont que de US $9.
2. Explications possibles :
a. Les caractéristiques identifiées peuvent être fausses, comme c’est souvent le cas
dans les tableaux comparatifs, en raison de la médiocrité des données, des sources
différentes/non fiables, des critères de collecte incompatibles, etc. Avant de déclarer
que ce constat est digne de confiance, il convient d’étudier de près d’autres données,
afin de vérifier et d’expliquer le constat principal.
b. Il est possible que le secteur de la santé cambodgien souffre d’inefficiences graves
au niveau des allocations budgétaires ou sur le plan technique, qui mettent en péril
la fourniture de soins de santé. Autrement dit, il est possible qu’une grande partie
des fonds soient gaspillés.
c. L’état de santé des Cambodgiens peut s’expliquer par des facteurs qui ne sont pas
liés aux services de santé, ce qui justifierait une hausse des dépenses de santé.
Un coup d’œil aux chiffres de l’économie, comme le PIB par habitant, peut
permettre de vérifier si cette explication mérite que l’on l’étudie de près.
3. Le rôle dominant que jouent les prestataires de services de santé privés explique en
partie le niveau élevé des dépenses de santé rapporté.
4. Les problèmes d’accès aux établissements de santé publics peuvent expliquer la faible
utilisation de ces structures. En réalité, les dépenses de santé publiques au Cambodge
sont biaisées en faveur des établissements de soins tertiaires en zone urbaine et de la
gestion administrative. Les obstacles financiers et la mauvaise qualité des soins peuvent
aussi constituer des explications plausibles.
5. Le financement de la santé semble relever autant du secteur privé que la fourniture des
soins. Le niveau élevé des dépenses par les patients indique aussi que la consommation
des soins est largement inéquitable. Si l’on n’intervient pas, la marchandisation des soins
conduira à une inflation des dépenses de santé. Il convient de noter que les dépenses
publiques (budget + donateurs) atteignent US $12 par habitant, un niveau qui couvrirait
des activités de prévention à grande échelle susceptibles d’avoir une incidence majeure
sur la situation sanitaire du pays.
6. Si les soins sont de mauvaise qualité, on ne peut s’attendre à aucune amélioration
de l’état de santé de la population, en particulier si la plupart des services médicaux
fournis sont de nature curative. Selon une enquête« mystère » 5 , 56 % des consultations
avec des prestataires privés étaient potentiellement dangereuses ! Comme le montre le
tableau 2, une grande part des soins de santé fournis sont peut-être informels, ce qui nuit
grandement à leur qualité.
5 Une enquête « mystère » est menée par des évaluateurs qui se présentent comme des
malades venant se faire soigner, mais qui collectent en fait des informations sur le diagnostic
formulé et sur le traitement prescrit.
Module 15
Proposition de 7. Ce schéma n’est certainement pas propre au Cambodge. Le Liban, un pays post-conflit
réponses pour à revenu intermédiaire, présente un schéma similaire, avec un niveau de dépenses
l’Exercice 6 plus élevé. D’autres pays, comme l’Angola, sont susceptibles de souffrir des mêmes
problèmes, mais les données disponibles ne font peut-être pas apparaître des tendances
claires. Il importe de retenir que le financement et les soins privés sont souvent plus
importants que l’on ne s’y attendait. Les données disponibles ont tendance à en
minimiser l’ampleur. Le discours dominant entre les autorités nationales et les donateurs
(qui sont tous des acteurs publics) a tendance à marginaliser cette question cruciale, ou
à ne l’aborder que pour la forme.
8. Il est excessivement difficile de remédier à une situation aussi préoccupante, et cela
demande des efforts soutenus. Premièrement, les autorités nationales et les donateurs
doivent prendre conscience du degré de privatisation du secteur de la santé et concentrer
leur attention sur cette question. Selon les données présentées, au Cambodge, la
privatisation débridée semble constituer le principal problème du secteur de la santé et
doit recevoir la priorité dans les débats.
Deuxièmement, il convient de s’attacher résolument à renforcer les services de soins
de santé primaires, car ce sont eux qui exercent la plus grande influence bénéfique sur
l’état de santé de la population. Troisièmement, les autorités nationales doivent élaborer
une réglementation réaliste, qui offre des incitations positives aux prestataires privés
compétents et bien intentionnés. Quatrièmement, les dépenses de santé publiques
doivent être restructurées, de manière à renforcer l’accès aux établissements publics et
privés à but non lucratif de bonne qualité, en particulier à la périphérie.
Remarque finale : Le secteur de la santé cambodgien, en phase de relèvement, a reçu
des investissements substantiels visant à construire un système public de fourniture
de soins de santé efficace, efficient, équitable et durable. Après deux décennies
d’expérimentation active, soutenue par l’aide internationale, ce secteur est très différent
de ce qui était prévu. De puissantes forces sous-jacentes, qui ont été mal comprises par
les acteurs publics et par conséquent non explicitement combattues, dominent. D’autres
secteurs de la santé sortant d’une crise prolongée devraient en prendre note.
Module 15
Module 15 Exercises Page 489
La contractualisation
risque de fragmenter
le système de santé
6 Palmer N. et al. Contracting out health services in fragile states. British Medical Journal,
332:718–721, 2006.
Module 15
Proposition de Le tableau ci-dessus, tiré de l’article original, présente 5 points en faveur de la contractualisation.
réponses pour
l’Exercice 7 Tableau 2 : Arguments pour et contre la contractualisation
Arguments pour Arguments contre
Permet de se concentrer davantage sur des Il se peut qu’il n’y ait pas de
résultats mesurables concurrence, en particulier dans les
pays à faible revenu où il n’y a
peut-être pas d’autres prestataires
Renforce l’autonomie de gestion Il peut être difficile de déterminer
avec précision les contrats et d’en
assurer le suivi
S’appuie sur l’expérience du secteur privé Les coûts de gestion risquent de faire
disparaître les gains d’efficience
Améliore l’efficacité et l’efficience grâce à la La contractualisation risque de
concurrence. Permet à l’État de se concentrer sur fragmenter le système de santé
d’autres fonctions, comme la planification, la
définition de normes, le financement et la
réglementation
Arguments pour Arguments contre
Permet une expansion rapide des services de santé Les États dont la capacité à fournir
des services est faible peuvent aussi
se révéler faibles dans une fonction de
pilotage
Janvier-juin Juillet-décembre
2008 2008
Mortalité intra-hospitalière < 24 1,8 % 3,5 %
heures
Mortalité intra-hospitalière > 24 3,6 % 3,5 %
heures
Réponse :
2. Si vous avez identifié une tendance, veuillez fournir toutes les explications possibles
qui vous viennent à l’esprit.
Réponse :
Module 15
Proposition de 1. La mortalité précoce (dans les 24 heures qui suivent l’admission) a quasiment doublé,
réponses pour contrairement à la mortalité tardive, qui est restée stable. La mortalité précoce est liée à
l’Exercice 8
des affections aiguës et dépend en grande partie de la rapidité d’arrivée à l’hôpital et de
l’efficacité des soins d’urgence. La mortalité tardive dépend elle aussi de la nature et de
la gravité des principales maladies qui affectent la population accueillie.
2. Explications possibles à étudier :
a. Les malades tardent à se présenter à l’hôpital, lorsque leur état s’est aggravé, car ils
ont conscience des obstacles financiers et savent que le solide personnel technique
de la première ONG est parti. Il se peut aussi qu’ils aient recherché de l’aide dans
le secteur informel avant de se rendre à l’hôpital.
b. Il se peut que la capacité technique du personnel à traiter les affections aiguës ait
reculé depuis le départ de la première ONG.
c. Il se peut que le système d’orientation des malades ait pâti du retrait de l’ONG.
Note : Dans de nombreux cas, plusieurs facteurs entrent en jeu.
Module 15
Module 15 Exercises Page 493
Exercice 9 Utilisez le tableau suivant pour répondre. Ajoutez des remarques, si nécessaire, pour nuancer/
expliquer vos choix.
3
a. Hôpital de
premier recours
2
b. Grand centre
de santé
2
c. Petit centre
de santé
d. Poste de santé/ 2
dispensaire/
clinique
rudimentaire
3
Module 15
Module 15 Exercises Page 495
Note : Afin de simplifier le tableau, les critères retenus pour un niveau donné ne sont pas répétés
pour le niveau supérieur. Ainsi, en plus de ses critères spécifiques, un « grand centre de
santé » doit respecter la « permanence de la chaîne du froid » et être doté d’un « service de
maternité avec sage-femme ».
Module 15
Exercice 10
Ressources humaines (données sélectionnées après une évaluation rapide
menée en 2007)
Exercice 10 Le tableau ci-dessous présente les professionnels de la santé actifs en 2007 d’après l’évaluation
rapide, ainsi que les objectifs pour 2011, par catégorie.
Questions :
1. L’évaluation rapide constituait-elle la bonne procédure pour obtenir des informations
de départ sur les ressources humaines au Liberia ? Formulez vos commentaires, et
énoncez d’autres solutions (le cas échéant).
Réponse :
2. Examinez les critères adoptés pour quantifier les besoins en personnel pour 2011.
Des critères importants ont-ils été omis ?
Réponse :
Module 15
Module 15 Exercises Page 499
3. Selon les estimations du plan d’urgence, le Liberia aura besoin de 236 médecins Exercice 10
en 2011, soit un ratio médecin/population d’environ 1/15 000, contre 1/26 000
actuellement [Ghana = 1/10 000, Gambie = 1/8 000, Ouganda = 1/20 000, la Banque
mondiale recommande un ratio de 1/2 500 pour l’Afrique subsaharienne]. Pour les
principes directeurs en matière de développement des ressources humaines, dans les
secteurs de la santé stables, 25 % des médecins doivent être des spécialistes. Le plan
d’urgence a opté pour 15 %.
a. Formulez des commentaires sur ces cibles. Outre les ratios médecin/population,
quels autres critères doivent être examinés lorsque l’on fixe des cibles pour
cette catégorie ?
Réponse :
b. Le chiffre de 236 médecins prévu pour 2011 par le plan d’urgence comporte-t-il
d’autres implications ?
Réponse :
4. L’Emergency Human Resources for Health Plan prévoit de doubler l’effectif des
auxiliaires médicaux sur 5 ans. Formulez des commentaires sur le caractère approprié
de cette cible et sur sa faisabilité dans le contexte libérien.
Réponse :
5. Le plan envisage une forte expansion du nombre de sages-femmes, qui devrait passer
de 297 en 2006 à 674 en 2011. Évaluez le bien-fondé de cette cible, en la reliant
à la charge de travail actuelle et future de cette catégorie de personnel, en termes
d’accouchements assistés.
Réponse :
Module 15
Exercice 10 6. Sur la base des chiffres ci-dessus (qui se rapportent à certaines catégories de personnel
de santé), les programmes de formation pourraient poser problèmes (concernant en
particulier la formation préalable à l’emploi).
a. Dans quelles catégories ces problèmes seront-ils les plus graves ?
Réponse :
Réponse :
Proposition de 1. L’évaluation rapide constituait un bon choix, à condition qu’elle ait été soigneusement
réponses pour préparée, accompagnée de principes directeurs clairs et éprouvés, que les superviseurs
l’Exercice 10 soient formés et qu’elle ait été rigoureusement menée sur le terrain. Trop souvent,
les évaluations rapides se révèlent confuses et produisent des résultats peu fiables.
Voir l’Étude de cas n° 5 pour l’exemple éloquent de l’Iraq.
Une autre approche, particulièrement adaptée pour un petit pays comme le Liberia,
consiste à étudier les effectifs d’un échantillon de structures de santé, et, d’après les
résultats de cette étude, de déduire les caractéristiques de l’ensemble de la main-
d’œuvre, et par conséquent les mesures à prendre pour le restructurer. Bien entendu,
l’échantillon doit être représentatif de la situation globale. Il ne faut par ailleurs pas
oublier que la situation des ressources humaines décrite dans le plan d’urgence est assez
caractéristique des secteurs de la santé des pays pauvres et en situation de post-conflit.
Les décideurs gagneraient fortement à étudier l’expérience acquise ailleurs.
2. Les projections ne semblent pas tenir compte de l’expansion du réseau de santé en
phase de post-conflit : des structures nouvelles ou remises en état s’ajoutent à celles qui
fonctionnaient en 2007. Même sans augmentation du nombre d’établissements de santé,
les structures existantes peuvent étoffer leurs services (et peut-être aussi leurs besoins
en personnel) sous l’effet de l’amélioration de la facilité d’accès et de la qualité de
Module 15
Module 15 Exercises Page 501
l’approvisionnement. Par ailleurs, on n’a absolument pas prêté attention aux prestataires Proposition de
privés, qui peuvent employer des professionnels de santé. Si l’on s’attend à ce que le réponses pour
segment privé prospère pendant la phase de post-conflit, les projections relatives à la l’Exercice 10
formation doivent prévoir une augmentation des effectifs de santé, en particulier dans
les catégories les plus demandées par le marché, comme les pharmaciens.
3a. Les cibles proposées par le plan d’urgence sont assez modestes, et donc réalistes
au vu de la situation difficile dans laquelle se trouve le secteur de la santé libérien.
Cette modestie contraste avec la plupart des plans de relèvement, qui ont adopté des
critères de dotation en personnel ambitieux, mais totalement déconnectés des réalités du
terrain, et (comme l’on pouvait s’y attendre) ils n’ont pas réussi à les atteindre.
Les ratios de population sont utiles pour les objectifs de planification à long terme.
À court terme, cependant, les besoins en personnel, largement déterminés par
l’infrastructure existante, l’emportent. Un secteur de la santé où les hôpitaux sont peu
nombreux et en grande partie en mauvais état, comme c’est le cas au Liberia, n’a besoin
que de peu de médecins et d’infirmiers hospitaliers.
3b. Étant donné que la formation des médecins dure plus longtemps que les cinq ans
d’application du plan d’urgence, la plupart des mesures qu’il a introduites dans ce
domaine ne produiront leurs effets qu’après 2011. Ainsi, pour atteindre la cible pour
2011 fixée par le plan, il faudra embaucher des médecins expatriés.
4. En tant que cadre clinique de niveau intermédiaire, l’auxiliaire médical, semble convenir
parfaitement à un secteur de la santé ayant peu d’hôpitaux et de nombreuses structures
de soins de santé primaires à doter en personnel. La faible densité de population de
la plupart des pays plaide en faveur de l’expansion de cette catégorie. Dispenser une
formation de qualité à des cadres atypiques, comme l’auxiliaire médical, est une
tâche difficile dans beaucoup de secteurs de la santé, en raison des faibles capacités
de formation qui y sont consacrées. Avant que des résultats satisfaisants puissent être
enregistrés, il faudra donc très certainement réaliser des investissements massifs dans la
formation.
5. D’après les projections démographiques pour 2011 (3,6 millions d’habitants), on
comptera entre 140 000 et 150 000 naissances cette année-là. Supposons que 70 % des
accouchements attendus soient assistés par des sages-femmes ayant reçu une formation et
que la charge de travail moyenne de ces dernières soit d’un accouchement par jour ouvré
(soit environ 220 sur une année), on aura besoin de moins de 500 sages-femmes en 2011.
Même si l’on affecte 10-15 % de ces cadres à des postes de management et de formation,
la cible proposée par le plan d’urgence semble trop généreuse, et pourrait être réduite.
Il est fréquent de constater un écart entre les besoins en personnel selon qu’ils sont
calculés en fonction des normes de dotation en personnel ou en fonction de la charge
de travail prévue. Lorsque c’est possible, il convient de privilégier la charge de travail
comme critère de planification. Malheureusement, l’information nécessaire pour
l’estimer étant rarement disponible, les planificateurs doivent se référer aux normes de
dotation en personnel, qui se caractérisent par leur rigidité inhérente et leur tendance à
surestimer l’effectif nécessaire.
6a. Dans les petits pays, comme le Liberia, il est difficile, et il revient cher, de dispenser
une formation aux catégories qui sont requises en nombre réduit : pharmacie, radiologie,
physiothérapie ou santé mentale. Il est à l’évidence inefficient, et souvent inefficace,
de mettre en place des capacités de formation spécialisées pour dispenser seulement un
nombre limité de cours, en raison de la qualité insuffisante de la formation.
6b. Il est possible d’envoyer des candidats se former à l’étranger, à condition de prendre des
mesures qui garantissent leur retour une fois leur formation achevée. On peut également
s’entendre avec d’autres petits pays de manière que le Liberia propose des programmes
de formation dans seulement une ou deux disciplines à des étudiants locaux et étrangers,
tandis que des pays voisins (comme la Sierra Leone) font de même avec d’autres
programmes.
Module 15
Proposition de Les remarques suivantes indiquent brièvement comment développer les points soulevés par
réponses pour l’exercice. Un exercice mené avec soin procurerait certainement des réponses détaillées et
l’Exercice 11 soulignerait peut-être des dilemmes ou des problèmes impossibles à résoudre avec le peu
d’informations dont on dispose.
1. Le secteur pharmaceutique est fragmenté. Il n’a pas fait l’objet d’un tour d’horizon
complet. Une multitude de participants font fonctionner de multiples structures de
moyenne et petite taille. Aucun mécanisme d’exécution des politiques, de planification
et de réglementation n’est en place. La politique pharmaceutique formulée par le
ministère de la Santé du Sud-Soudan risque de ne pas répondre aux attentes et aux
Module 15
Module 15 Exercises Page 503
véritables besoins. Les opérations risquent d’être inefficaces et inefficientes, même si Proposition de
aucune véritable évaluation de ces aspects n’a encore été menée. Les connaissances sont réponses pour
limitées. Les parties prenantes devront s’entendre sur la marche à suivre pour l’avenir. l’Exercice 11
2. Le secteur pharmaceutique doit faire l’objet d’une étude approfondie, commençant
par la collecte d’indicateurs clés, comme par exemple les dépenses totales en produits
pharmaceutiques, le rapport qualité/prix des médicaments achetés, la distribution et
la disponibilité des médicaments au Sud-Soudan. La cartographie des acteurs et des
activités doit être mise à jour et complétée, dans le but de mieux rendre compte du rôle
des acteurs privés (apparemment marginal en 2006, mais susceptible de progresser à
mesure que le contexte se stabilise). Étant donné leur force, les programmes verticaux
méritent d’être étudiés en détail.
3. Les principaux acteurs semblent être le ministère de la Santé du Sud-Soudan, le
ministère de la Santé fédéral (dont le rôle risque de diminuer rapidement), la Banque
mondiale, l’UNICEF, le Fonds mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le
Paludisme, l’USAID et Pharmaciens sans Frontières. Les organismes rattachés à
Médecins sans Frontières et la Croix-Rouge devraient réduire leurs activités à mesure
que la situation humanitaire s’améliore.
4. Les actions urgentes sont notamment : a) la formulation et l’introduction d’une liste
de médicaments essentiels et de guides thérapeutiques normalisés ; b) la création d’un
mécanisme de coordination efficace dans le secteur pharmaceutique ; c) la réunion
d’informations sur les mécanismes de financement, dans le but de les rationnaliser ;
d) le renforcement et l’expansion des dispositions d’approvisionnement existants (si
possible, et souhaitable) ou l’introduction d’un nouvel arrangement si nécessaire et
e) l’examen des systèmes d’approvisionnement et de stockage existants dans le but de
les rationaliser.
5. Le Sud-Soudan et la République démocratique du Congo présentent de nombreuses
caractéristiques communes : long passé de violences, absence d’État dans de nombreuses
zones périphériques, infrastructure extrêmement insuffisante, grave sous-financement
du secteur de la santé et forte dépendance vis-à-vis des ONG et des organismes caritatifs
pour la prestation de services de santé. Cependant, la République démocratique du Congo
affiche de meilleurs résultats en termes d’expertise et d’organisation des services de
santé à l’échelon local. Par ailleurs, l’information et les connaissances y sont meilleures
qu’au Sud-Soudan.
Ces considérations indiquent que la mise en place d’un mécanisme de gestion
performant au Sud-Soudan pourrait être encore plus difficile qu’en République
démocratique du Congo. Toutefois, nombre des caractéristiques des programmes
pilotés en République démocratique du Congo semblent en principe adaptés au
Sud-Soudan. Pour vérifier si ce modèle est applicable au Sud-Soudan, une équipe
d’experts sud-soudanais pourraient mener une enquête de terrain approfondie sur
l’expérience congolaise. Ensuite, un bureau provincial autonome, sur le modèle congolais,
pourrait être créé à titre expérimental, et ses performances évaluées au bout de 2 à 3 ans.
Cette solution serait reproduite en fonction des constats (si ceux-ci sont sans équivoque
positifs).
6. Les risques généraux concernent le retour de la violence, la mauvaise gouvernance
et la corruption, la stagnation économique, des investissements insuffisants dans
les communications et le transport et un sous-financement des dépenses de santé.
Les risques spécifiques au secteur pharmaceutique sont le manque d’attention des
décideurs à son égard, l’introduction de modèles étrangers/internationaux inadaptés,
la réticence des participants à adhérer à un programme de changement commun et des
capacités insuffisantes qui freinent les progrès.
7. Opportunités.
a. La faiblesse des intérêts en place pourrait faciliter l’introduction d’une politique
pharmaceutique rationnelle dans le vide qui existe au Sud-Soudan. Cette opportunité
Module 15
Les enseignements les plus importants susceptibles de valoir pour la plupart des pays Proposition de
sortant d’une crise prolongée sont les suivants : réponses pour
l’Exercice 12
• Ce serait une erreur que d’essayer de reconstruire le secteur de la santé en fonction des
critères qui prévalaient avant le conflit, sans tenir compte des changements radicaux
induits par la crise.
• Les distorsions profondément ancrées ne se résorbent pas spontanément. Il faut donc
prendre les devants et adopter une perspective de long terme. Les aspects négligés
peuvent devenir ingérables pendant le processus de relèvement, et causer des dégâts
considérables dans le secteur de la santé.
• Les systèmes de santé qui souffrent depuis longtemps ont du mal à se réformer. Il faut
accompagner le relèvement doucement, patiemment, mais fermement, et l’inscrire dans
une stratégie globale.
• Les solutions à court terme ont la fâcheuse propension à se transformer en problèmes de
long terme.
• Une approche technique étroite de la reprise, qui ne prête pas suffisamment attention
au contexte politique, économique et institutionnel, risque de rencontrer de graves
difficultés.
• En l’absence de prévisions de ressources et d’estimations de coûts crédibles, les
discussions sur les politiques publiques sont vides de contenu. Alors que les ressources
rendues disponibles pour la reprise ne suffiront certainement pas à combler les besoins,
il faudra opérer des choix difficiles en matière d’allocation des ressources.
Module 15
7 Vous devez vous servir du Volet Commentaires sur Powerpoint, qui permet de porter à l’attention
du présentateur des remarques, des pièges et des conseils, sans qu’ils soient visibles de
l’auditoire.
Module 15
Module 15 Exercises Page 507
Proposition de doit être comblé grâce à l’introduction d’incitations significatives pour les prestataires de
réponses pour services de santé. Ces efforts gigantesques n’aboutiront que si les parties prenantes externes
l’Exercice 13 et internes renforcent leur dialogue et concluent des partenariats productifs à long terme.
Note : Faute de place, nous n’avons pas inclus une proposition de réponse satisfaisante pour
la tâche n° 2.
Module 15
Module 15 Exercises Page 509
Notes :