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Chapitre 4 

: TRANSFORMATEURS
(12H cours + 06H TD + 06H TP)
A . Bobine à noyau ferromagnétique.
I. Bobine à noyau ferromagnétique.
Table des matières de la bobine à noyau ferromagnétique.
I.1 POURQUOI ET COMMENT ? ......................................................................................
I.2 INDUCTANCES ET BOBINES......................................................................................
I.2.1 Inductance (ou auto-inductance ou self-in duc tance ou inductance propre).....
I.2.2 Différents modèles pour une bobine à noyau ferromagnétique........................
I.2.3 Bobine avec composante continue de la tension ou du courant.......................
I.3 CE QUE J'AI RETENU DE CE CHAPITRE......................................................................
I.4 PROBLEMES ET EXERCICES......................................................................................
Chap 4. Exercice 1 : Inductance propre...............................................................
Chap 4. Exercice 2 : Calcul d'une inductance de lissage....................................
Chap 4. Exercice 3 : Energie emmagasinée dans un circuit magnétique...........
Chap 4. Exercice 4 : Justification de la constitution d'une inductance de lissage
I.5 REPONSES DU CHAPITRE INDUCTANCES ET BOBINES...................

1 POURQUOI ET COMMENT ?
Dans les chapitres I et II nous avons abordé les notions théoriques indispensables pour
parvenir aux applications concrètes. Il s'agissait principalement de la conservation du flux du
champ d'induction magnétique, de la loi de Faraday, du théorème d'Ampère et des règles
d'orientation associées.

Nous allons maintenant étudier diverses façons de décrire le comportement d'un bobinage (1).
On trouve des bobinages dans les inductances, les transformateurs ou les moteurs électriques.

Prérequis :
La maîtrise des chapitres 1 et 2 est indispensable.

Objectifs :
Les bobinages, associés ou non à des circuits magnétiques sont des objets dont le
comportement peut être compliqué. Notre objectif va être d'associer à ces objets des modèles
décrivant ce comportement.

Un modèle est une description plus ou moins simplifiée du comportement réel d'un objet.
Ce chapitre présente les modélisations les plus couramment associées aux bobinages.
Le terme " inductance " désigne le modèle le plus simple qu'on associe à une bobine.

Méthode de travail :
La notion de « modèle » sera au cœur de ce chapitre. La modélisation par « inductance » qui
sera suivie dans le chapitre suivant par la notion « d'inductances mutuelles » nous conduira
ensuite à la modélisation des transformateurs et des moteurs électriques. Elle ne constitue
donc pas un gadget qui ne servirait à rien, mais, bien au contraire, un élément essentiel de
notre progression.
Il ne faudra donc pas se contenter « d'avoir entendu parler de ... ».
En fin de chapitre, le paragraphe intitulé " ce que j'ai retenu de ce chapitre " permettra de
vérifier individuellement que les connaissances essentielles ont bien été acquises.

1
Travail en autonomie :
Pour permettre une étude du cours de façon autonome, les réponses aux questions du cours
sont données en fin de document.

(1) Le terme " bobine " ou " bobinage " désigne l'objet technique (enroulement d'un fil conducteur qui
constitue une ou plusieurs spires).

2 INDUCTANCES ET BOBINES.

2.1 Inductance (ou auto-inductance ou self-inductance ou inductance propre)


2.1.1 Définition d'une inductance propre.

Soit une bobine de N spires parcourue par un courant i.

Ce courant i engendre une induction, et donc un flux dans les spires de cette bobine.

Si on retient les hypothèses simplificatrices suivantes:

• Absence de tout champ d'induction magnétique d'origine extérieure à la bobine.


• Pas de phénomène de saturation magnétique. Le circuit magnétique éventuel est tel qu'on
pourra lui appliquer l'hypothèse linéaire (B = µ.H).

Dans ces conditions, l'induction magnétique en tout point de l'environnement de la bobine (et
donc le flux dans celle-ci) est proportionnelle au courant i qui la traverse.

=> ф= L.i = flux total dans les N spires de la bobine (2).

L est un coefficient de proportionnalité entre le flux total ф et le courant i.


Il est appelé "inductance propre" (3)
L'unité d'inductance est le Henry (symbole H).

(2) Dans ce cours: φ désignera toujours pour nous le flux dans 1 spire du bobinage (ou le flux dans une
section du circuit magnétique) et ф le flux total dans le bobinage.
(3) « propre » dans le sens de « par elle-même ». En anglais : « self »

2.1.2 1° Exemple de calcul d'une inductance propre:

2
Soit un bobinage de 5 spires carrées de 4 cm de côté parcouru par un courant " i " de 15 A et
placé dans l'air en dehors de toute influence magnétique extérieure.
Le comportement magnétique de celui-ci a été simulé afin de calculer le flux dans chacune de
ses spires.
(Les spires étant proches les unes des autres, chacune d'elles constitue presque une boucle
fermée. On peut donc calculer le flux qui la traverse).

La simulation a permis d'obtenir la valeur du flux dans chacune des 5 spires (numérotées ci-
contre de 1 à 5) pour un courant de 15 A dans celles-ci:

En raisonnant sur la symétrie du montage, déterminer φ4 et φ5. En déduire le flux total dans le
bobinage. Calculer l'inductance propre de ce bobinage. (Réponse 1:)

Réponse 1 :

2.1.3 2éme exemple de calcul d'une inductance propre:

Le bobinage précédent a été monté sur un circuit magnétique qui, malgré un petit entrefer,
canalise assez bien les lignes de champ.

Comme précédemment, la simulation a permis d'obtenir la valeur du flux dans chacune des 5
spires pour un courant de 15 A:

3
On constate que dans ce cas particulier, le flux total est égal au flux dans une spire multiplié
par le nombre de spires.

Calculer la nouvelle inductance propre du bobinage. (Réponse 2:)

Réponse 2:

2.1.4 Relation tension courant dans une inductance.


Si les hypothèses suivantes sont vérifiées:

• Absence de tout champ d'induction magnétique d'origine extérieure à la bobine.


• Le circuit magnétique éventuel est tel qu'on pourra lui appliquer l'hypothèse linéaire
(B = µ.H).
• Circuit magnétique indéformable (=> l'inductance du bobinage est constante).

4
Pour une bobine de résistance interne r, orientée en convention récepteur.

La loi de Faraday permet d'écrire:

Si on néglige la résistance

Attention :

Cette dernière relation n'est vraie que si toutes les hypothèses précédentes sont vérifiées!

Une bobine indéformable isolée de toute influence magnétique extérieure, présentant


une résistance interne négligeable et telle qu'on puisse appliquer à son circuit
magnétique l'hypothèse linéaire peut donc être modélisée par une inductance " L ".

2.1.5 Exemple de calcul " à la main "

Le circuit magnétique ci-contre est constitué d'un tore de matériau ferromagnétique isotrope
non saturé de perméabilité magnétique absolue µ supposée constante.

Il présente une section droite S, traversée par un flux φ.


La longueur de sa fibre moyenne est : l.

Il est équipé d'un bobinage de N spires parcourues par un courant i. Ce bobinage est supposé
"sans fuites", c'est à dire que tout le flux créé par celui-ci passe dans le tore.
L'ensemble est indéformable.
La résistance du fil est négligée.

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Avec les hypothèses simplificatrices usuelles:
a) Exprimer le flux φ(t) dans une section S en fonction de i(t) et des paramètres du montage.
b) En déduire l'inductance L de ce bobinage. (Réponse 3:)

Réponse 3 :

En supposant le champ d’induction uniforme sur une section droite ( et en appliquant le


théorème d’Ampère sur la fibre moyenne) :

On en déduit que la réluctance peut s’exprimer en (Henri)-1 : [H-1 ]

2.2 Différents modèles pour une bobine à noyau ferromagnétique.

Dans les chapitres précédents, nous avons toujours considéré les bobines sans tenir
compte de leurs imperfections (résistance des conducteurs, fuite d'induction dans le circuit
magnétique, non-linéarités dues à la saturation ou influence des pertes fer).
L'objectif de ce paragraphe est donc d'étudier les bobinages en prenant en compte tout
cela.
On introduira différents modèles plus ou moins précis, car plus ou moins proches de la
réalité, mais aussi plus ou moins difficile; à élaborer et à manipuler.

2.2.1 Flux de fuite, inductance de fuite.


Considérons une simple bobine montée sur un circuit magnétique.

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Avec un logiciel de simulation, nous avons établi une carte des lignes de champ dans ce
circuit pour différentes valeurs de la perméabilité magnétique de celui-ci.

Pour µr = 1, le circuit magnétique se comporte comme de l'air. Les lignes de champ ne sont
pas canalisées.

Pour µr = 50, l'essentiel des lignes de champ se referme dans le circuit magnétique.

Chaque spire de la bobine est traversée par un flux dit " principal " φc (qui prend en compte
les lignes de champ d'induction qui se referment intégralement dans le circuit magnétique) et
par un flux " de fuite " (qui prend en compte les lignes de champ d'induction qui se
referment au moins partiellement dans l'air).

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Le flux principal φc est commun à toutes les spires.

Lorsque µr est grand (Les valeurs courantes vont de 500 à 100 000 !), on peut considérer que
le flux principal occupe quasiment tout le circuit magnétique. On pourra le calculer avec les
méthodes déjà rencontrées.

Le flux de fuite constitue le petit reste ; il est difficile à calculer à la main. Il n'est pas
nécessairement le même dans toutes les spires de la bobine.
Parce que le flux de fuite de chaque spire prend en compte des lignes de champ qui se
referment partiellement dans l'air, on peut considérer qu'il est proportionnel au courant dans la
bobine quel que soit l'état de saturation du circuit magnétique.

• Soit par exemple le circuit magnétique ci-contre.


La bobine est constituée de N spires, sa résistance est r.

Le flux principal commun à toutes les spires est noté φc (flux commun).

Le flux dans une spire de la bobine est donc φc + un flux de fuite.

La somme des flux de fuite de toutes les spires de la bobine est notée фf.

Soit ф le flux total dans la bobine (c'est-à-dire la somme des flux dans chaque spire de la
bobine).
On a donc :

en général

Si comme c'est le cas ci-dessus, le circuit magnétique présente un petit entrefer, on


considère que celui-ci est traversé par le flux φc et que l'entrefer fait partie du circuit
magnétique.

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De ce paragraphe, on retiendra que le flux qu'on prend en compte dans un calcul "à la
main'’ d'un circuit magnétique (avec le théorème d'Ampère et la loi de conservation du flux)
néglige un "petit reste " appelé "flux de fuite ". (Ce dernier prendra toute son importance
dans l’étude du transformateur).

Dès maintenant on doit se familiariser avec ce vocabulaire de façon à comprendre ce que


signifie l'hypothèse simplificatrice " circuit magnétique sans fuites " qui sera adoptée dans
les exercices de ce chapitre.

2.2.2 Modélisation d'une bobine.

Le flux total фf est proportionnel à la force magnétomotrice Ni qui le produit (pas de


saturation en l'aire) => фf est proportionnel à i. => фf = Lf .i.

Le coefficient de proportionnalité Lf est appelé "inductance de fuite".

Il est donc maintenant possible d'établir un premier schéma équivalent d'une bobine:

La relation entre e et i peut être complexe. Nous ne l'envisagerons


que dans trois cas particuliers d'où découleront trois modèles
associés à ceux-ci:
• Circuit magnétique complètement saturé.
• Circuit magnétique linéaire.
• Circuit magnétique saturable en régime permanent alternatif sinusoïdal

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2.2.2.1 Modèle si le circuit magnétique est complètement saturé:

B dans le circuit magnétique = constante ∀ H => φc = constante ∀ i => e(t) = 0


Le schéma équivalent de la bobine est alors:

Si le circuit magnétique est très saturé, le dipôle « bobine » se comporte comme sa


résistance interne en série avec une petite inductance (de fuite)

Lorsque le circuit magnétique est saturé, si la résistance interne et l'inductance de fuite sont
faibles, la bobine se comporte presque comme un court-circuit !

2.2.2.2 Modèle si le circuit magnétique est non saturé avec


l'approximation linéaire.

Si le cycle d'hystérésis du matériau peut être réduit à une droite (B=µ.H) avec µ=constante (4)

Dans ce cas le flux φ(t) est proportionnel au courant i(t)

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=> N .φc = LH . i(t). Le coefficient de proportionnalité LH est appelé « inductance
principale » (ou «  inductance de magnétisation »).

Le schéma équivalent de la bobine est alors:

Lf est appelée "inductance de fuite.


On reconnaît dans Lf + LH l'inductance propre " L " du paragraphe précédent : (L=Lf +LH).
Ce modèle néglige les pertes fer dans le circuit magnétique car l'aire du cycle d'hystérésis
du matériau ferromagnétique est considérée nulle.

2.2.2.3 Modèle si le circuit magnétique est saturable et le régime permanent


alternatif sinusoïdal.
Si la bobine est indéformable et soumise à une tension u(t) alternative sinusoïdale. Si sa
résistance "r" est faible, et si le flux principal commun N.φc est très supérieur au flux de
fuite фf, il est possible d'affiner le modèle:

(En général, r est faible de façon à minimiser les pertes Joule dans le bobinage. Dans un
circuit magnétique sans entrefer ou avec un faible entrefer, фf est généralement très faible
devant le flux principal N.φc)

En conséquence

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Donc - e(t) est "voisin" de u(t).

Si u(t) est alternatif sinusoïdal => e(t) est sensiblement alternatif sinusoïdal.

(4) Cette approximation est souvent faite pour modéliser les phénomènes en évitant une approche trop
compliquée.

Soit, par exemple, e(t) = -Emax .cos(ωt) avec un circuit magnétique de section droite "S " et
sans entrefer.

Le flux φc(t) est la primitive de

En régime permanent, cette constante d'intégration Bo est nécessairement nulle car il


n'existe aucune source d'excitation continue susceptible de maintenir une composante
continue du champ d'induction magnétique (La tension d'alimentation est alternative
sinusoïdale).

(Connaissant la relation Bfer (Hfer ) dans le circuit magnétique (cycle d'hystérésis ci-après),
on en déduit H fer(t) et donc i(t) qui est égal à

(avec l: longueur de la fibre moyenne).

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i(t) n'est pas alternatif sinusoïdal. Toutefois, lorsque le cycle d'hystérésis n'atteint pas trop la
saturation, on peut approximer i(t) à une sinusoïde. Cette sinusoïde peut, elle-même être
décomposée en la somme d'un cosinus (ia(t)) et d'un sinus (ir(t))

Voir l'animation :
http://www.univ-lemans.fr/enseignements/physique/02/electri/cyclehys.html

Donc si l'influence de r et de Lf est faible, si la tension u(t) est alternative sinusoïdale, si le


circuit magnétique n'est pas soumis à une trop forte saturation et si le régime est permanent:
le courant i(t) consommé par la bobine est approximativement sinusoïdal, constitué d'une
composante active et d'une composante réactive.
La puissance active perdue par les pertes fer dans la bobine correspond à la puissance active
absorbée par le bobinage moins les pertes joule dans r. Elle s'exprime par :

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La valeur efficace de ia sera donc choisie de façon à rendre compte de la puissance active
perdue sous forme de pertes fer.

On en déduit le schéma équivalent d'une bobine (avec les hypothèses précédentes),

Figure : Modèle en régime permanent alternatif sinusoïdal si -e est voisin de u 

r: résistance du bobinage.
Lf: inductance de fuite du bobinage.
Rf : La puissance dissipée dans Rf est égale aux pertes fer dans le circuit magnétique. (Rf
varie avec la fréquence et peut varier avec l'amplitude Bmax de l'induction).
LH: inductance principale ou inductance de magnétisation. (LH: varie avec la fréquence et peut
varier avec l'amplitude Bmax de l'induction).

2.3 Bobine avec composante continue de la tension ou du courant.

• Si on applique au bobinage une tension u(t) qui présente une composante


continue Umoy.

On a alors Umoy = r.Imoy ; (la valeur moyenne de la tension aux bornes de l'inductance Lf est
nulle ainsi que emoy).

En effet, en régime périodique:

La composante continue de i(t) n'est limitée que par la résistance r du


bobinage

La résistance r est généralement faible ; Imoy risque donc d'être élevé et d'engendrer des
pertes Joule importantes dans la bobine => DANGER s'il n'y a pas de contrôle du
courant!

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• Si on applique au bobinage un courant i(t) présente une composante
continue Im0y.

=> la f.m.m. présente une composante continue N.Imoy => le champ magnétique H dans le
circuit magnétique présente une composante continue => le flux φc dans une section du
circuit magnétique présente une composante continue.

La composante continue du flux n'engendre pas de f.e.m. dans le bobinage, en effet:

Mais la composante continue du flux peut saturer le circuit magnétique et donc


modifier la relation B(H) => augmentation des pertes fer et diminution de l'inductance
principale LH.

3 CE QUE J'AI RETENU DE CE CHAPITRE

• Dans, l'hypothèse d'un circuit magnétique linéaire, qu'est-ce qu'une inductance propre ?

• En excluant un fonctionnement à haute fréquence (où il faudrait faire intervenir l'effet de


peau et les capacités parasites), on peut considérer la bobine comme un dipôle obéissant à
la loi

Est-ce que je connais chaque terme de cette équation ainsi que les conventions d'orientation
qui y sont associées ?

• Nous avons établi trois modèles différents pour la bobine. Chacun de ces modèles est une
vision simplifiée de la réalité dans un contexte particulier. Suis-je capable de représenter ces
trois modèles avec les hypothèses qui les accompagnent ? (La (démonstralion un peu longue
du troisième modèle est à comprendre mais il n’est pas indispensable de la retenir).

• Est-ce que je maîtrise les termes:


Inductance propre ?
Inductance principale ?
Inductance de fuite ?
• Est-ce que je comprends l'équation LH + Lf = L ?
• Comment se comporte une bobine en régime permanent vis à vis de la composante continue
de son courant ou de sa tension ? 

• Au résumé du chapitre 2. on peut maintenant ajouter la notion d'inductance. Ai-je mémorisé


le résumé suivant ?

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4 PROBLEMES ET EXERCICES.

Chap 4. Exercice 1 : Inductance propre.

Soit le tore ci-contre dont les caractéristiques sont les suivants:


Nombre de spires: N
Longueur de la fibre moyenne: l
Perméabilité magnétique absolue: µ = constante
Section droite du tore: S
La résistance du fil sera négligée.
Le bobinage de N spires est supposé "sans fuites"; c'est-à-dire que tout le flux créé par celui-ci
passe dans le tore.
La largeur de l'entrefer est e << l.
e étant faible, les lignes d'induction sont supposées traverser celui-ci par le chemin le plus
court.
a) Placer la borne de polarité "*" cohérente avec l'orientation de la normale aux spires n⃗
choisie.

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b) Exprimer l'induction magnétique B(t) dans le tore en fonction du courant i(t) dans le
bobinage et des paramètres du circuit magnétique.
c) Exprimer φ(t) dans le circuit magnétique en fonction de i(t) et des paramètres du circuit
magnétique.
d) En déduire l'inductance propre « L » du dipôle "bobinage".
e) Si i(t)=Imax.sin(ωt), exprimer u(t).
f) Déterminer la relation qui lie Ueff à Bmax et à la fréquence en régime alternatif sinusoïdal.
g) Si i(t) = Io = constante, exprimer u(t).
h) Si u(t) = Uo = constante et i(0) = I’, exprimer i(t).

Solution de l’éxercice 1 :
a) Placer la borne de polarité "*" cohérente avec l'orientation de la normale aux spires n⃗
choisie.

b) Exprimer l'induction magnétique B(t) dans le tore en fonction du courant i(t) dans le
bobinage et des paramètres du circuit magnétique.

- Par l'application du Théorème d'Ampère sur la fibre moyenne, on obtient :

N.i = Hfer. (l – e) + Hentrefer .e


On suppose le champ d'induetion uniforme sur une section droite. Par l'application de la loi de
conservation du flux, on obtient :
φ = Bfer .S = Bentrefer . S
(La section droite du « fer » est égale à la section droite de l'entrefer, on en déduit :

Bfer = Bmtrefer = B
On en déduit :

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c) Exprimer φ(t) dans le circuit magnétique en fonction de i(t) et des paramètres du circuit
magnétique.

d) En déduire l'inductance propre « L » du dipôle "bobinage".


Le flux « total » dans le bobinage (supposé sans fuite) est :

On en déduit l’inductance du dipole :

Remarque :

e) Si i(t)=Imax.sin(ωt), exprimer u(t).

Si i(t)=Imax.sin(ωt)

En régime alternatif sinusoidal : Umax = L.ω.Imax.

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En orientation en convention récepteur, la tension aux bornes de l’inductance est déphasée de
+ π/2 par rapport au courant qui la traverse.
En alternatif sinusoidal, on peut donc associer l’équation complexe :

f) Déterminer la relation qui lie Ueff à Bmax et à la fréquence en régime alternatif sinusoïdal.

Cette relation est connue sous le terme de « formule de Boucherot »

g) Si i(t) = Io = constante, exprimer u(t).

h) Si u(t) = Uo = constante et i(0) = I’, exprimer i(t).

Si u(t) = Uo = constante

Chap 4. Exercice 2 : Calcul d'une inductance de lissage.

1) Soit la bobine à noyau ferromagnétique ci-contre. Le bobinage est constitué de N1


spires. Le circuit magnétique est supposé sans fuite. Sa perméabilité magnétique absolue Μ
est constante. Ses dimensions géométriques sont données en fonction d'un paramètre « a ».

a) Orienter le courant i1 dans ce bobinage ainsi que la borne de polarité de façon cohérente
avec le sens choisi pour le flux φ dans le circuit magnétique.
b) Définir l'inductance propre L1 du bobinage en fonction de i1, φ et des constantes de la
bobine.

19
c) Déterminer la longueur de la fibre moyenne en fonction de a.
d) Etablir le schéma électrique équivalent au circuit magnétique. Calculer la réluctauce
équivalente R en fonction de Μ et a .
e) Calculer l'inductance propre L1 du bobinage en fonction des paramètres N1, Μ et a de la
bobine à noyau ferromagnétique.

Calculer sa valeur numérique sachant que a = 185 mm, µ = 1.88.10-3 SI et N1 = 59 spires.


Calculer la valeur du champ d'induction dans le circuit magnétique si i1= 20 A.
La densité de courant dans le cuivre est de 5 A.mm- 2 de section, avec un coefficient de
foisonnement de 2,95 [ Rapport entre la section du bobinage et la section du cuivre (prenant en compte
les vides d'air entre les conducteurs et l'encombrement des isolants)].

De façon à déterminer si l'encombrement de la bobine est compatible avec la taille de la


fenêtre au centre du circuit magnétique, calculer la section totale (cuivre + isolants) de la
bobine. Conclure.

2) Soit la bobine à noyau ferromagnétique ci-contre. Le bobinage est constitué


de N2 = 707 Spires. Le circuit magnétique est supposé sans fuites. Sa perméabilité
magnétique absolue est µ = 1,88.10-3 SI. Ses dimensions géométriques sont données en
fonction d'un paramètre a = 53 mm et d'une épaisseur de chacun de ses 4 entrefers :
e = 4,3 mm.

20
a) Calculer la valeur numérique de son inductance propre L2. (On rappelle que µ0 =4π.10-7 SI)
b) Calculer la valeur du champ d'induction dans le circuit magnétique si i2 = 20 A .
c) La densité de courant dans le cuivre est de 5 A.mm-2 avec un coefficient de foisonnement
de 2,95. Calculer la section totale (cuivre + isolants) de la bobine. Conclure.

3) Avec une même échelle, représenter la vue de face des deux bobines précédentes (circuit
magnétique et encombrement du bobinage). Conclure sur l’intérét d'un entrefer.

Solution de l’éxercice 2:

1) Soit la bobine à noyau ferromagnétique ci-contre. Le bobinage est constitué de N1


spires. Le circuit magnétique est supposé sans fuite. Sa perméabilité magnétique absolue Μ
est constante. Ses dimensions géométriques sont données en fonction d'un paramètre « a ».

a) Orienter le courant i1 dans ce bobinage ainsi que la borne de polarité de façon cohérente
avec le sens choisi pour le flux φ dans le circuit magnétique.

1.a)

21
1.b) Définir l'inductance propre L1 du bobinage en fonction de i1, φ et des constantes de la
bobine.

1.c) Déterminer la longueur de la fibre moyenne en fonction de a.

La longueur de la fibre moyenne est : l=12.a (voir schéma ci-contre)

1.d) Etablir le schéma électrique équivalent au circuit magnétique. Calculer la réluctance


équivalente R en fonction de Μ et a .

22
1.e) Calculer l'inductance propre L1 du bobinage en fonction des paramètres N1, Μ et a de la
bobine à noyau ferromagnétique.

 Calculer sa valeur numérique sachant que a = 185 mm, µ = 1.88.10-3 SI et N1 = 59


spires.

 Calculer la valeur du champ d'induction dans le circuit magnétique si i1= 20 A.


D’après le théorème d’Ampère :

Cette valeur est compatible avec les matériaux féromagnétiques usuels en basse fréquence.

 La densité de courant dans le cuivre est de 5 A.mm- 2 de section, avec un


coefficient de foisonnement de 2,95 [ Rapport entre la section du bobinage et la section du
cuivre (prenant en compte les vides d'air entre les conducteurs et l'encombrement des isolants)].

De façon à déterminer si l'encombrement de la bobine est compatible avec la taille de la


fenêtre au centre du circuit magnétique, calculer la section totale (cuivre + isolants) de la
bobine. Conclure.

i1= 20 A. et dcuivre=5 A.mm- 2 => Scuivre=( i1 /dcuivre)=(20/5)=4mm2

kfoisonement = Sbobinage /Stotal du cuivre => Sbobinage = kfoisonement . Stotal du cuivre

=> Sbobinage = 2,95 x 4mm2 x N1


=> Sbobinage = 2,95 x 4mm2 x 59= 696 mm2

Surface disponible dans la fenètre : 3a.a = 3x185 x185= 102675 mm2


avec a = 185 mm

Conclusion : Le bobinage occupe une très petite partie de la fenètre

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2) Soit la bobine à noyau ferromagnétique ci-contre. Le bobinage est constitué
de N2 = 707 Spires. Le circuit magnétique est supposé sans fuites. Sa perméabilité
magnétique absolue est µ = 1,88.10-3 SI. Ses dimensions géométriques sont données en
fonction d'un paramètre a = 53 mm et d'une épaisseur de chacun de ses 4 entrefers :
e = 4,3 mm.

2.a) Calculer la valeur numérique de son inductance propre L2. (On rappelle que µ0=4π.10-7
SI)

Malgrés une géométrie très différente, l’inductance du bobinage est identique à la précédente.

24
2.b) Calculer la valeur du champ d'induction dans le circuit magnétique si i2 = 20 A .

N2 = 707 Spires; a = 53 mm ; e = 4,3 mm.

Ou :

2.c) La densité de courant dans le cuivre est de 5 A.mm-2 avec un coefficient de foisonnement
de 2,95. Calculer la section totale (cuivre + isolants) de la bobine. Conclure.
N2 = 707 Spires; a = 53 mm ; e = 4,3 mm.

I2= 20 A. et dcuivre=5 A.mm- 2 => Scuivre=( i2 /dcuivre)=(20/5)=4mm2

kfoisonement = Sbobinage /Stotal du cuivre => Sbobinage = kfoisonement . Stotal du cuivre

=> Sbobinage = 2,95 x 4mm2 x N2


* => Sbobinage = 2,95 x 4mm2 x 707= 8342 mm2

* Surface disponible dans la fenètre :


(3.a +2.e).a = (3 x 53 +2 x 4,3) x 53= 8883 mm2
avec a = 53 mm

Conclusion : Le bobinage occupe quasiment toute la fenètre

25
3) Avec une même échelle, représenter la vue de face des deux bobines précédentes (circuit
magnétique et encombrement du bobinage). Conclure sur l’intérét d'un entrefer.

Pour une méme valeur d’inductance avec une méme valeur de courant maximum et une
méme valeur de champ d’induction, cette seconde bobine est de taille beaucoup plus réduite
que la première.On constate l’intérét des entrefers.

Chap 4. Exercice 3 : Energie emmagasinée dans un circuit magnétique

1) Soit la bobine à noyau ferromagnétique ci-dessous. Le bobinage est constitué de N = 100


spires. r La bobine comporte N = 100 spires.
> De façon à simplifier les calculs, le cycle d'hystérésis du circuit magnétique est
modélisé par les deux segments de droite ci-contre.
> La résistance interne de la bobine ainsi que les fuites magnétiques sont négligées.
> Section droite du circuit magnétique : S = 4cm' . Longueur de la fibre moyenne : C =25
cm . 1-a) Avec la modélisation retenue, que peut-on dire des pertes joule et des pertes fer ?

1-b) Calculer la valeur du courant Isat au delà de laquelle le circuit magnétique est saturé ? 1-c)
Etablir la relation entre la tension u(t ) aux bornes de la bobine et le courant i(t) dans
celle-ci lorsque le circuit magnétique n'est pas saturé, puis lorsque le circuit magnétique est
saturé. En déduire le graphe de u(î}

26
1-d) Représenter le graphe de la puissance instantanée. En déduire l'énergie maximum
qui peut être stockée dans l'ensemble bobine + circuit magnétique.

1-e) Montrer que, lorsque le circuit magnétique est en régime linéaire (B = //.//)• l'énergie W
emmagasinée dans l'ensemble bobine + circuit magnétique est exprimée par : W = —----
avec :
2.p
* V : volume du circuit magnétique V = S . (

* B : valeur de l'induction magnétique


* |i : perméabilité absolue du circuit magnétique.
( Partir de = u(t) . i(t) puis, en utilisant la loi de Faraday et le Théorème d'Ampère.
exprimer en fonction de I7, B(t ), // et
Intégrer ensuite en posant que pour B = 0 ( circuit magnétique désaimanté ), l'énergie
magnétique est nulle.
En déduire que l'énergie maximale Wnt(]K que peut emmagasiner l'ensemble bobine + circuit
magnétique est : avec Bmfrc : valeur maximale de l'induction
magnétique.
Faire l’application numérique pour Bmax =1,1T

2-a) On réalise maintenant dans le circuit magnétique un entrefer d'épaisseur e

27
On supposera que cet entrefer est suffisamment étroit pour n'occasionner aucune fuite
magnétique. (6)
Dans ce cas, déterminer l'expression littérale de Wmax et l'expression du courant Isar au delà de
laquelle le circuit magnétique est saturé.
2-b) Pour une valeur variable de e (0 < e < 1mm), représenter en fonction de e : le graphe de
Wmax et le graphe de l'intensité I<.at (en limite de saturation).
2-c) Exprimer l'inductance L (7) du bobinage. Pour une valeur variable de e, représenter le
graphe de L en fonction de e : (0 < e < 1mm).

(6) Cela signifie qu'on néglige le flux de fuite qui ne traverse pas l'entrefer et qu'on néglige
l'épanouissement des lignes d'induction (visible au niveau de l'entrefer). Le calcul sera conduit
comme si toutes les lignes d'induction traversaient l'entrefer perpendiculairement aux faces de
celui-ci.
(7 ) inductance du bobinage lorsque le circuit magnétique n'est pas saturé.

Chap 4. Exercice 4 : Justification de la constitution d'une inductance de lissage


D'après un extrait du concours externe CAPLP 1998 Génie Electrique option
électrotechnique et énergie
Données :
• Inductance 4,4 mH ;
• Coiffant : valeur moyenne : Imov = 410 A . Ondulation alternative sinusoïdale d'amplitude
65 A
• Induction maximale : Bmax =1,5T (s)

• Rappel de la perméabilité magnétique du vide : //0 = 4.71.10 '' SI


• Perméabilité magnétique relative du circuit magnétique : //;, = 1500 (Saturation
magnétique négligée).
• On néglige l'épanouissement polaire des ligues de champ.
„ _ Section du bobinage _
Coefficient de foisonnement du bobinage (9) : Kb =
Section du cuivre

28
Densité de courant maximum dans le cuivre : Jmax = 5 A 'mm2 (10) Section du fil de cuivre : Scll
= 95 mm~ . Nombre de spires : N = 62 Entrefer : e = 2 x 12 mm Longueur moyenne du circuit
magnétique : C j- = 0,98 m
=3

(a) (b)

Figure : (a) Circuit magnétique de la bobine où toutes les dimensions sont en mm


(b) Bobinage sur la colonne centrale

a) Déterminer d'après la figure la valeur de la surface de fer « 5 fer ». Justifier la valeur de Sfer
en supposant que le matériau est utilisé jusqu'à son induction maximum.
b) Calculer la valeur efficace du courant Ietr . Justifier la section utilisée pour les conducteurs,
c) Justifier la surface S^ du bobinage.
(8) Limitée par la saturation qui augmente les pertes fer.
(9) Les isolants et les vides entre les spires occupent les 2/3 de la section totale du bobinage.
(10) Limitation due à réchauffement lié à l'effet Joule.

cl) Calculer les réluctances du « fer » et de « l'air » vues par le bobinage. En déduire la valeur
effective de l'inductance du bobinage.
e) L'énergie magnétique stockée dans un matériau de volume « v » s'exprime, en régime
linéaire, par la relation : Wm =----— . Calculer l'énergie magnétique maximale WfmaK stockée
dans le
« fer » du circuit magnétique et l'énergie magnétique maximale We,liav stockée dans l'ensemble
des entrefers.
Sachant que l'énergie magnétique stockée dans l'air environnant la bobine (en dehors des
entrefers) est négligeable, en déduire l'énergie magnétique maximale Wtmax stockée par le
circuit magnétique (fer + entrefers)
A partir de l'expression de l'énergie stockée dans une inductance, vérifier la valeur de
l'inductance de la bobine.

Complément au sujet de CAPLP 1998 : Dimensionnement d'une inductance


* Avec les courbes obtenues en 2-b) et 2-c) de l'exercice Energie emmagasinée dans un
circuit magnétique page 15, on constate qu'en présence d'un entrefer de 1 mm, l'inductance Z,

29
le courant limite de saturation Isat et l'énergie magnétique maximum stockée Wmax sont
déterminé à plus de 75% par l'entrefer.
On se propose donc d'étudier le diiiiensiomieiiient du circuit magnétique en négligeant le « fer
» par rapport à l'entrefer. On néglige également les fuites. Cette démarche permet défaire un
premier choix de circuit magnétique pour construire une inductance.
• Pour des considérations thermiques, la section du conducteur constituant la bobine est
déterminée par le courant efficace qui doit le traverser. (On retiendra une valeur typique de
densité de courant
J
eff Jmax =5 A/mm'). La section du fil de cuivre est donc Scll >—^— (en prenant la valeur
immédiatement supérieure disponible chez les fabricants de fil conducteur).
Soit Sfr la section du bobinage avec un coefficient de foisonnement du bobinage
0L) :

- On appelle facteur de crète le rapport :

2-a) Eu adoptant les hypothèses ci-dessus :


o exprimer l'inductance L eu fonction de N, Sfer été.
o exprimer le courant i dans le bobinage en fonction de B. e. et N. En déduire Imax en
fonction de Bmax, e et N.
o exprimer L.Imax~ sous la forme L.Imax.Fc.Ietr.
En déduire que

Voir le corrigé de cet exercice dans MagnElecPro pour l'application de ce résultat an choix
du circuit magnétique et du bobinage.

I.1 Circuits magnétiques en régime alternatif sinusoïdal


En régime alternatif sinusoïdal, la relation entre la tension aux bornes du bobinage enroulé
sur un circuit magnétique et le flux qui le parcours est la loi de Lenz. Il apparaît alors une
relation directe entre l’induction maximale (la valeur maximale de l’induction sinusoïdale) et
la valeur efficace de la tension aux bornes du bobinage.

30
On résume ces considérations, très importantes pour l’étude et la réalisation des
circuits magnétiques, autour de la figure IV.1 .

Figure IV.1 : Relations fondamentales en alternatif sinusoïdal.

Loi de Lenz : La loi de Lenz s’écrit, en convention générateur,

Relation Tension / Induction :

ainsi :

On retiendra la relation :

I.1.1 Matériau linéaire idéal


Si le matériau possède une courbe B(H) linéaire, cela signifie que la perméabilité et
l’inductance sont constantes. À partir de là, on écrit :

et la bobine est une inductance pure.

I.1.2 Le matériau réel non-linéaire et ses pertes

Le matériau réel non-linéaire possède une courbe B(H) qu’on caractérise en basse
fréquence sur un cycle de variations et qui fait apparaître un phénomène d’hystérésis.
On représente ce cycle sur la figure I V.2.

31
Ce phénomène étant non-linéaire, il est impossible de parler d’inductance et de perméabilité
constantes. De plus le matériau réel est la source de pertes dans la masse métallique qu’on
appelle pertes fer, elles sont constituées de :

– Pertes par hystérésis : PH. On montre que la présence d’un hystérésis correspond à une
dissipation de puissance active dont la valeur, par unité de volume du matériau, est égale à la
surface de l’hystérésis.

La puissance « fer » perdue par le phénomène d'hystérésis = Pfer = énergie perdue en 1


seconde.
Pfer = (Volume du circuit magnétique: V) x (Aire du cycle: A) x (fréquence: f ).

Pfer = V. A .f
Cette relation intervient dans les études d’échauffement des circuits magnétiques.

Figure I V.2 : Cycle d’hystérésis.

– Pertes par courants de Foucault : PCF. Le fer, matériau magnétique le plus utilisé, étant
également conducteur électrique, le bobinage induit des courants au sein du matériau, ce qui
implique des pertes joules. Ces courants s’appellent courants de Foucault, pour les éviter on
réalise les circuits magnétiques à base de tôles de faibles épaisseurs (voir schéma) isolées
entre elles, on parle alors de feuilletage du circuit magnétique. De plus, on ajoute du silicium
dans l’acier pour, sans modifier ses propriétés magnétiques, augmenter sa résistivité.

Si un champ d'induction magnétique variable traverse un matériau conducteur massif, il


apparaît dans celui-ci des f.e.m d'induction qui engendre des courants dans la masse.
Ceux-ci, appelés courants de Foucault, tendent à s'opposer à la variation de flux qui leur
donne naissance. Ils sont souvent gênants car ils dissipent de l'énergie thermique.

Pour diminuer ces pertes d'énergie et réduire l’échauffement du matériau, on emploie des
tôles minces empilées et isolées entre elles de façon à empêcher les boucles de courant de se
refermer (On peut citer en exemple les tôles de transformateurs ou de machines électriques
tournantes).

Les pertes par courant de Foucault dans des tôles de résistivité ρ, d'épaisseur e (isolées entre
elles) et soumises à un champ d'induction variable de façon sinusoïdale dans le plan de ces
tôles à une fréquence f peut être approchée par la formule suivante:
32
Cette formule est donnée à titre indicatif. Nous retiendrons que les pertes par courants de
Foucault augmentent avec e, Bmax et f, et qu'elles diminuent quand la résistivité du
matériau augmente.

– Pertes Fer : PF. Les « Pertes fer » représentent la totalité des pertes énoncées.
Ainsi :

PF = PH +PCF

I.1.3. Modèle linéaire d’une bobine à noyau de fer


On souhaite souvent représenter un modèle équivalent linéaire de la bobine. Ce modèle
a pour objectif principal de permettre les calculs du rendement, des caractéristiques nominales
et des valeurs de court-circuit. La figure IV.3 présente le modèle équivalent d’un circuit
magnétique réel. Pour construire ce modèle, on distingue les caractéristiques suivantes :

– Résistance R : résistance du bobinage ramenée hors des enroulements.


– Flux principal sous le bobinage : φb = φm + φf où φf est le flux de fuites magnétiques.
– Loi de Lenz :

On peut donc représenter le bobinage comme la mise en série de deux inductances :


Lm et Lf respectivement l’inductance magnétisante et l’inductance de fuite.
On montre que les pertes fer sont quasiment proportionnelles au carré de la f-e-m du circuit
magnétique. On peut donc représenter ces pertes par une résistance, notée Rf, en parallèle sur
cette f-e-m.

Figure 2.7 Schéma équivalent d’un circuit magnétique en régime sinusoïdal.

B. Bobines couplées magnétiquement, Inductances mutuelles

33
Table des matières
1. POURQUOI ET COMMENT ?...........................................................................................................
2. BOBINES COUPLEES MAGNETIQUEMENT. INDUCTANCE
MUTUELLE.............................................
2.1 Exemple:................................................................................................................................
2.2 Conclusion:............................................................................................................................
2.3 Relation tension courant dans des bobines couplées.............................................................
3. CE QUE J'AI RETENU DE CE CHAPITRE..........................................................................................
4. PROBLEMES ET EXERCICES..........................................................................................................
Chap 5. Exercice 1 : Circuit magnétique linéaire......................................................................
Chap 5. Exercice 2 : Association de bobines.............................................................................
Chap 5. Exercice 3 : Circuit magnétique linéaire, inductance propre et inductance mutuelle..
Chap 5. Exercice 4 : Mesure d'inductances...............................................................................
Chap 5. Exercice 5 : Inductances triphasées..............................................................................
5. REPONSES DU CHAPITRE INDUCTANCES MUTUELLES...................................................................

1. POURQUOI ET COMMENT ?

Dans le chapitre précédent, nous avons étudié la façon de modéliser une bobine isolée dans
l'espace, hors de toute influence magnétique extérieure.
Dans de nombreuses machines électrotechniques, les bobines ne sont pas isolées: elles
s'influencent mutuellement par l'intermédiaire du champ d'induction magnétique que chacune
d'elles crée dans son environnement

Prérequis :

La maîtrise des chapitres 1, 2 et 4 est indispensable.

Objectifs :
Afin de modéliser de façon simple ces influences réciproques, nous allons introduire la notion
d'inductance mutuelle. Dans le chapitre suivant, ce nouveau concept sera exploité pour la
modélisation des transformateurs. Par la suite, on le retrouvera dans la modéli-.alioii du
comportement des moteurs électriques.

Méthode de travail :
La notion de « modèle » sera encore au cœur de ce chapitre. La modélisation par «inductances
mutuelles » n'utilise pas de concepts très nouveaux par rapport au chapitre précédent.

En fin de chapitre, le paragraphe intitulé " ce que j'ai retenu de ce chapitre " permettra de
vérifier individuellement que les connaissances essentielles ont bien été acquises. Il ne faudra
pas négliger ces quelques questions.

Travail en autonomie :

Pour permettre une étude du cours de façon autonome, les réponses aux questions du cours
sont données en fin de document.

2. BOBINES COUPLEES MAGNETIQUEMENT. INDUCTANCE MUTUELLE.


Considérons deux bobines placées à proximité l'une de l'autre.

34
Si on fait passer un courant dans la première, la seconde sera soumise à un champ d'induction
magnétique, et donc traversée par un flux... et réciproquement.
Il y a donc influence « mutuelle » entre les deux bobines.

Si on retient les hypothèses simplificatrices suivantes:


• Absence de tout champ d'induction magnétique d'origine extérieure aux deux bobines.
• Pas de phénomène de saturation magnétique. Les circuits magnétiques éventuels sont tels
qu'on peut leur appliquer l'hypothèse linéaire (B = µ.H).
On peut alors exprimer cette influence avec la notion d'inductance mutuelle: (voir
Magnelecpro chapitre 5 vidéo 7)

2.1 Exemple:

Première expérience.

Dans l'exemple ci-contre, la bobine N°l est constituée de 5 spires numérotées 1. 2, 3. 4 et 5 en


série. Elles sont traversées par un courant i1 positif de valeur 15 A.
La bobine N°2 est constituée de 4 spires numérotées 1', 2', 3' et 4'. Elles ne sont traversées
par aucun courant.
Le champ d'induction ne dépend donc que du courant dans la bobine N°l.

Par simulation, on a calculé la valeur absolue du flux dans chaque spire:

φ1 = φ5=1,56.10 - 6 Wb, φ2 = φ4 = 1,80.10 - 6 Wb, φ3 = 1,87.10 - 6 Wb et


φ’1 = 2,43.10 -7 Wb, φ’2 = 1,91.10 -7 Wb, φ’3 = 1,48.10 -7 Wb et φ’4 = 1,16.10 -7Wb

Calculer dans ces conditions, le flux total ф1 dans la bobine N°l et le flux total ф2 dans la
bobine N°2.

Attention: II faut repérer le sens des normales aux spires pour déterminer le signe des flux.
On remarquera qu'ici le flux dans les spires du bobinage N° 1 est positif (car le champ
d'induction est de même sens que la normale cohérente avec la borne « * » choisie pour le

35
bobinage N°l), alors que le flux dans le bobinage N°2 est négatif (car le champ d'induction est
de sens contraire à la normale cohérente avec la borne « * » choisie pour le bobinage N°2).

La valeur de l'induction en chaque point de l'environnement des bobines est proportionnelle


au courant dans la bobine N° 1. Et donc ф1 et ф2 sont proportionnels au courant dans la
bobine N° 1.
Par définition, l'inductance propre du bobinage N°l est

Par définition, l'inductance mutuelle du bobinage N°2 par rapport au bobinage N°l est

Calculer L1 et M12 . (L'inductance mutuelle peut être positive ou négative. On remarquera


qu'ici M12 < 0.).

(Réponse 1:)

Deuxième expérience.

Dans l'exemple ci-contre, la bobine N°l n'est traversée par aucun courant.
La bobine N°2 est traversée par un courant i2 positif, de valeur 75 A.

Le champ d'induction ne dépend donc que du courant dans la bobine N°2.

36
Par simulation, on a calculé la valeur absolue du flux dans chaque spire:

φ’1 = φ’4=7,18.10 - 6 Wb, φ’2 = φ’3 = 8,32.10 - 6 Wb et φ1 = 9,18.10 - 7 Wb


φ2 = 8,37.10 -7 Wb, φ3= 7,03.10 -7 Wb, φ4 = 5,72.10 -7 Wb et φ5 = 4,6.10 -7Wb

Calculer dans ces conditions, le flux total ф1 dans la bobine N°l et le flux total ф2 dans la
bobine N°2.

La valeur de l'induction en chaque point et donc ф1 et ф2 sont proportionnels au courant dans


la bobine N°2.

Par définition, l'inductance propre du bobinage N°2 est :

Par définition, l'inductance mumelle du bobinage N° 1 par rapport au bobinage N°2 est :

Calculer L2 et M21 .

(Réponse 2:)

37
Remarque : On vérifie que M12 = M21 ce qui est un résultat général.

Quand deux circuits sont couplés magnétiquement, l'inductance mutuelle de l'un par
rapport à l'autre est égale à l'inductance mutuelle de l'autre par rapport à l'un. Le signe
de l'inductance mutuelle dépend des orientations des deux bobinages.

Troisième expérience.

Dans l'exemple ci-contre, la bobine N°l est traversée par


un courant i l = + 15 A.
La bobine N°2 est traversée par un courant i2 = + 75 A.
Le champ d'induction dépend donc du courant dans les deux bobines.

Par simulation, on a calculé le flux dans chaque spire (Dans cet exemple, ils sont tous
positifs):

φ’1 = 6,94.10 - 6 Wb, φ’2 = 8,13.10 - 6 Wb, φ’3 = 8,17.10 – 6 , φ’4 = 7,06.10 - 6 Wb et
φ1 = 6,48.10 -7 Wb, φ2 = 9,73.10 -7 Wb, φ3= 11,7.10 -7 Wb, φ4 = 12,3.10 -7 Wb
φ5 = 10,9.10 -7Wb

Calculer dans ces conditions, le flux total ф1 dans la bobine N°l et le flux total ф2 dans la
bobine N°2.

La valeur de l'induction en chaque point est la somme des vecteurs inductions magnétiques de
la première expérience et de la deuxième expérience. (Dans l'air ou dans un circuit
magnétique linéaire, il y a « superposition » des champs d'induction magnétiques dus à
chacun des bobinages.)
Vérifier qu'en conséquence, ф1 et ф2 sont les sommes des résultats obtenus dans les deux
expériences précédentes.

38
(Réponse 3:)

Les flux sont les sommes des deux cas précédents.

2.2 Conclusion:

Si i1≠ 0 et i2 ≠ 0 . les deux situations précédentes se superposent, et donc:

Avec:
L1 : inductance propre de la bobine 1.
L2: inductance propre de la bobine 2.
M : inductance mutuelle des deux circuits, (M est positive ou négative).

Cette relation est à connaître par coeur!


On peul généraliser cette démarche à un nombre quelconque de bobines qui s'influencent
mutuellement:

Par exemple pour trois bobines:

On en déduit : L’inductance propre L1 se définie par :

L’inductance mutuelle M12 se définie par :

39
2.3 Relation tension courant dans des bobines couplées.

Si les hypothèses suivantes sont vérifiées:


• Absence de tout champ d'induction magnétique d'origine extérieure aux bobines
considérées.
• Le circuit magnétique éventuel est tel qu'on pourra lui appliquer l'hypothèse linéaire
(B = µ.H).

Pour chaque bobine de résistance interne r. (orientée en convention récepteur, le courant


entrant par la borne « * »), la loi de Faraday permet d'écrire:

De façon à éviter les erreurs de signe, on prendra autant que possible les orientations
proposées sur la figure ci-dessus.

Par exemple pour deux bobines couplées :

Si on suppose les bobines et circuit magnétique indéformables => les inductances propres et
mutuelles sont constantes.

En déduire u1(t) et u2 (t) en fonction des inductances et des courants i1 (t ) et i2 (t ).

(Réponse 4:)
40
Si les bobines et le circuit magnétique sont indéformables

3. CE QUE J'AI RETENU DE CE CHAPITRE


• Dans l'hypothèse d'un circuit magnétique linéaire, qu'est-ce qu'une inductance mutuelle ?

• Que peut-on dire de l'inductance mutuelle d'une bobine par rapport à l'autre et de
l'inductance mutuelle de l'autre par rapport à la première ?

• Dans l'hypothèse d'un circuit magnétique linéaire, comment s'exprime le flux total dans
l'une des bobines lorsqu'il y a trois bobines parcourues par des courants qui
s'influencent mutuellement ?

• Soient trois bobines numérotées 1, 2 et 3 indéformables, orientées en convention


récepteur. On suppose le circuit magnétique linéaire.
Comment s'exprime la tension aux bornes de la bobine N°l en fonction des trois courants i1,
i2 et i3 et des diverses inductances ?

4. PROBLEMES ET EXERCICES.

Chap 5. Exercice 1 : Circuit magnétique linéaire.


Le bobinage et le circuit magnétique ci-contre possèdent les caractéristiques suivantes:
Le bobinage est constitué de « N1 » spires. Il possède une résistance totale « r1 ».

Le circuit magnétique est réalisé dans un matériau ferromagnétique de perméabilité


magnétique absolue constante Μ. La longueur de sa fibre moyenne est « l » et sa section
droite est « s ». Les fuites magnétiques seront négligées.

a) Préciser ce que signifient « fibre moyenne » et « section droite ».

41
b) Exprimer l'inductance propre « L1 » de la bobine en fonction de N1 et des paramètres du
circuit magnétique.
c) Exprimer u1(t) en fonction de r1et N1.φ(t): puis en fonction de r1, L1 et i1(t).
d) On ajoute à l'ensemble précédent un second bobinage de « N2 » spires.
Exprimer l'inductance mutuelle entre les deux bobinages en fonction des paramètres du
nouvel ensemble.

Solution de l’exercice 1 : Circuit magnétique linéaire.

a) Préciser ce que signifient « fibre moyenne » et « section droite ».

La « fibre moyenne » est la ligne d'induction « moyenne ».


Dans un circuit magnétique, le champ d'induction n'est pas uniforme. (La longueur des lignes
d'induction les plus proches du centre est plus courte et donc le théorème d'Ampère montre
que la valeur du champ y est plus élevée que sur les lignes d'induction les plus éloignées du
centre).
Pour effectuer un calcul simple sans trop d'erreur, on applique le théorème d'Ampère sur une
ligne d'induction « moyenne » (a mi-chemin entre les lignes d'induction les plus longues et les
lignes d'induction les plus courtes). Ensuite, on considère que le champ d'induction est
uniforme sur une « section droite » (section du circuit magnétique perpendiculaire aux lignes
d’induction).
De cette façon, on obtient généralement un résultat assez proche de la réalité sans faire appel à
des calculs compliqués.

b) Exprimer l'inductance propre « L1 » de la bobine en fonction de N1 et des paramètres du


circuit magnétique.

Par l'application du Théorème d'Ampère sur la fibre moyenne, on obtient :

N1.i1 = Hfer . l
On suppose le champ d'induction uniforme sur une section droite. Par l'application de la loi de
conservation du flux, on obtient : φ= Bfer .s . (On néglige les phénomènes liés à la présence
des angles du circuit magnétique)

On en déduit :

42
Le flux « total » dans le bobinage (supposé sans fuites) est :

On en déduit l’inductance du dipôle :

Remarque :

c) Exprimer u1(t) en fonction de r1et N1.φ(t): puis en fonction de r1, L1 et i1(t).

d) On ajoute à l'ensemble précédent un second bobinage de « N2 » spires.

Exprimer l'inductance mutuelle entre les deux bobinages en fonction des paramètres du
nouvel ensemble.

43
Exercice 2 : Association de bobines.

Un bobinage de résistance « r1 » et d'inductance propre « L1 » ainsi qu'un bobinage de


résistance « r2» et d'inductance propre « L2 » sont associés sur un même circuit magnétique de
sorte que leur inductance mutuelle est « M ». Les résistances et les inductances sont
supposées constantes.

Comme le montre la figure ci-contre, ces deux bobinages sont reliés en série. Exprimer u1(t),
u2(t) et u(t) en fonction de r1, r2, L1, L2, M et i(t).

Solution de l’exercice 2 : Association de bobines.

Un bobinage de résistance « r1 » et d'inductance propre « L1 » ainsi qu'un bobinage de


résistance « r2» et d'inductance propre « L2 » sont associés sur un même circuit magnétique de
sorte que leur inductance mutuelle est « M ». Les résistances et les inductances sont
supposées constantes.

Comme le montre la figure ci-contre, ces deux bobinages sont reliés en série. Exprimer u1(t),
u2(t) et u(t) en fonction de r1, r2, L1, L2, M et i(t).

44
Chap 5. Exercice 3 : Circuit magnétique linéaire, inductance propre et
inductance mutuelle.

Hypothèses:
µr = 1600 ; S1 = S2 = 3 cm2 ; S3 = 2 cm2 l1 = l2 = 30 cm; l3 = 10 cm
Bobine N°l : N1= 240 spires
Bobine N°2: N2 = 50 spires
Toutes les lignes d'induction se referment uniquement dans le circuit magnétique (Les fuites
sont négligées).
Pas de courant dans le bobinage N°2.

1°) Représenter le schéma électrique équivalent avec les flux, les f.m.m et les réluctances.
2°) Calculer il dans les N1 spires pour avoir B3 = 0.8 T dans la colonne centrale,
lorsque i2 = 0.
3°) Déterminer l'inductance propre de la bobine de N1 spires. (1)
4°) Déterminer l'inductance mutuelle entre les bobines N°l et N°2. (2)
ф1
(1) L'inductance propre L1 se définie par : L1 = |
i 1 lorsque i =0
2

ф2 ф
(2)L'inductance mutuelle M se définie par: M= | = 1 |
i 1 lorsque i =0 i 2 lorsque i =0
2 1

Solution de l’exercice 3 :
Circuit magnétique linéaire, inductance propre et inductance mutuelle.

Hypothèses:
µr = 1600 ; S1 = S2 = 3 cm2 ; S3 = 2 cm2 l1 = l2 = 30 cm; l3 = 10 cm
Bobine N°l : N1= 240 spires
Bobine N°2: N2 = 50 spires

45
Toutes les lignes d'induction se referment uniquement dans le circuit magnétique (Les fuites
sont négligées).
Pas de courant dans le bobinage N°2.

1°) Représenter le schéma électrique équivalent avec les flux, les f.m.m et les réluctances.

Voir le schéma suivant :

- Le sens du flux est déduit par le sens du courant dans la bobine, de l’astérics en utilisant la règle
du tire bouchon .
- Les sens des f.m.m suivent les sens des courants

2°) Calculer il dans les N1 spires pour avoir B3 = 0.8 T dans la colonne centrale,
lorsque i2 = 0.

Le schéma électrique équivalent est le suivant :

B3 = 0,8 T S3 = 2 cm2 N1= 240 spires

=> φ3 = B.S3=0,8 x 2x10-4 = 1,6 x10-4 Wb

On peut utiliser les relations des réseaux électriques linéaires :

3°) Déterminer l'inductance propre de la bobine de N1 spires. (1)


4°) Déterminer l'inductance mutuelle entre les bobines N°l et N°2. (2)
ф1
(1) L'inductance propre L1 se définie par : L1 = |
i 1 lorsque i =0
2

46
ф2 ф1
(2)L'inductance mutuelle M se définie par: M= | 2
= |
i 1 lorsque i =0 i 2 lorsque i =0
1

Chap 5. Exercice 4 : Mesure d'inductances

Après avoir alimenté le bobinage «S1» sous une tension alternative sinusoïdale 50 Hz,
on a relevé les oscillogrammes suivants. (Le courant dans le second bobinage est nul).

En déduire la résistance interne rS1 et l'inductance propre LS1 du bobinage


« s1-s1’» ainsi que l'inductance mutuelle Ms1s2 entre les deux bobinages.

Chap 5. Exercice 5 : Inductances triphasées

Soit le circuit magnétique ci-contre supposé non-saturé (comportement linéaire). Les


trois colonnes de celui-ci ont, par hypothèse, une même réluctance R . Elles sont équipées de
bobinages identiques de N spires repérés par les lettres A, B et C.
(On néglige les réluctances du circuit magnétique entre les colonnes).

Chaque bobinage est muni d'une orientation figurée par une borne entrante « * ». Les
orientations des flux dans les bobinages seront prises de manière cohérente avec
ces bornes « * ».

47
On négligera les fuites, on supposera donc les lignes de champ d'induction parfaitement
canalisées dans le circuit magnétique.

a) Exprimer l'inductance propre LA du bobinage A, ainsi que les inductances mutuelles MAB
et MAC en fonction des caractéristiques des bobinages et du circuit magnétique.

b) Les trois bobinages sont alimentés, de sorte qu'en permanence iA + iB + iC = 0.


Exprimer le flux total ФA en fonction de iA et des caractéristiques des bobinages et du circuit
magnétique.

c) Soit

Le bobinage A présente une résistance interne r.

Exprimer VA(t) en utilisant l'inductance « cyclique » LCA=LA - MAB.

C. Le transformateur monophasé

Table des matières


1. POURQUOI ET COMMENT ?............................................................................................
2. INTRODUCTION................................................................................................................
2.1 Constitution et symboles du transformateur monophasé.......................................................
2.2 Modélisation du transformateur monophasé..........................................................................
3. TRANSFORMATEUR MONOPHASE IDEAL (OU PARFAIT).......................................
3.1 Bornes«*»...........................................................................................................................
3.2 Modèle du transformateur monophasé idéal..........................................................................
3.3 Exemples de choix des orientations:......................................................................................
4. TRANSFORMATEUR MONOPHASE EN MODELISATION LINEAIRE......................
4.1 Rappel des hypothèses...........................................................................................................
4.2 Bobinages couplés magnétiquement......................................................................................
4.3 Modélisation linéaire du transformateur monophasé.............................................................
4.4 Valeur des éléments du modèle linéaire du transformateur monophasé................................
4.5 Schéma équivalent « ramené au primaire » et schéma équivalent « ramené au secondaire »
5. TRANSFORMATEUR MONOPHASE EN REGIME ALTERNATIF SINUSOÏDAL. MODELES
ETMESURES
5.1 Les schémas qui modélisent le comportement du transformateur.........................................

48
5.2 Mesures des éléments du modèle...........................................................................................
6. TRANSFORMATEURS SPECIAUX..................................................................................
6.1 Autotransformateur................................................................................................................
6.2 Transformateur d'intensité.....................................................................................................
7. CE QUE J'AI RETENU DE CE CHAPITRE......................................................................
PROBLEMES ET EXERCICES.....................................................................................
Exercice 1 : Transmission d'impulsions à travers un transformateur....................
Exercice 2 : Alimentation à découpage de type flyback.......................................
Exercice 3 : Alimentation à découpage de type forward......................................
Exercice 4 : Inductances et transformateur...........................................................
Exercice 5 : Alimentation à découpage flyback en démagnétisation incomplète.
Exercice 6 : Transformateur monophasé en régime alternatif sinusoïdal.............
Exercice 7 : Transformateur monophasé usuel en régime alternatif sinusoïdal....
Exercice 8 : Transformateur monophasé en régime alternatif sinusoïdal.............
Exercice 9 : Modèle d'un transformateur d'impulsion.........................................
9. REPONSES DU CHAPITRE TRANSFORMATEUR MONOPHASE..........................

1. POURQUOI ET COMMENT ?
Le transformateur monophasé est un composant important de l'électrotechnique et de
l'électronique de puissance.
Il présente l'intérêt de réaliser l'isolation entre deux circuits tout en assurant la transmission
de l'énergie électrique en régime variable.
De plus, si ses bobinages ont un nombre de spires différent, le transformateur réalisera une
adaptation (élévation ou abaissement) des tensions ou des courants. En ce sens, on peut dire
que le transformateur est "la boîte de vitesse de l'électricien".

Prérequis :
La maîtrise des chapitres 1, 2, 4 et 5 est indispensable.
Objectifs :
Ce cours sur le transformateur monophasé commence par une brève description
technologique (§2).
Le §3 présente le modèle le plus simple du transformateur: « le modèle idéal ».
Le §4 présente des modèles associés à l'hypothèse linéaire (pas de saturation du fer, B= µ.H).
Le §5 est plus orienté vers les mesures en régime alternatif sinusoïdal. Il est possible d'aborder
ce paragraphe sans avoir vu le §4.
Ce chapitre constitue un premier pas vers l'étude des transformateurs triphasés puis vers les
machines tournantes.

Méthode de travail :
La notion de modèle constitue le cœur de cet exposé.
Un modèle est toujours une représentation simplifiée de la réalité.
Il est destiné à expliquer certains aspects du comportement d'un objet réel, mais compte tenu
des hypothèses simplificatrices mises en jeu, il ne peut pas tout expliquer...
Pour utiliser un modèle sans risquer des conclusions aberrantes, il faut connaître ces
hypothèses simplificatrices.

En fin de module, le paragraphe intitulé « ce que j'ai retenu de ce chapitre » permettra de


vérifier individuellement que les connaissances essentielles ont bien été acquises.

Travail en autonomie :
Pour permettre une étude du cours de façon autonome, les réponses aux questions du cours
sont données en fin de document.

49
2.1 Constitution et symboles du transformateur monophasé

Le transformateur monophasé est constitué de deux bobinages (ou plus) montés sur un circuit
magnétique:

Symboles du transformateur monophasé :

2.2 Modélisation du transformateur monophasé

Dans le chapitre précédent, nous avons vu plusieurs modèles pour rendre compte du
comportement d'une bobine:
- modélisation idéalisée (pas de saturation, pas de fuites, pas de résistance)
- modélisation à l'état saturé
- modélisation linéaire ( B = µ.H avec µ = cte)
- modélisation prenant en compte les pertes fer dans le cas du régime alternatif sinusoïdal

Ces modèles rendent compte du comportement de la bobine de façon plus ou moins précise.
En général, plus le modèle est précis, plus il est complexe.
Les techniques de simulation informatique permettent dans de nombreux cas de se contenter
en première approche (« à la main ») d'une modélisation assez simple.

50
Cette modélisation doit permettre de dégager les grandes lignes du comportement de l'objet et
de calculer un ordre de grandeur de la valeur des paramètres à choisir, avant de procéder à une
étude plus fine par simulation.

Pour l'étude du transformateur monophasé, nous nous contenterons de deux


niveaux de modélisation:
- modélisation du transformateur idéal.
- modélisation linéaire (B = µ.H avec µ = cte).

3. TRANSFORMATEUR MONOPHASE IDEAL (OU PARFAIT)

3.1 Bornes « * »

La borne « * » est dite borne « entrante » ou borne « de polarité » du bobinage. Si un courant


entre par cette borne, il crée un flux positif dans les spires (si les orientations sont cohérentes).

Exercice 1 :
Sur le schéma ci-contre, représenter la normale aux spires cohérente
avec la borne * du bobinage.
Cette normale détermine le sens positif du flux.

Réponse de l’exercice 1:

La normale aux spires peut être obtenue par la règle de la main droite, la règle du tire-
bouchon, la règle du bonhomme d'Ampère, etc...

3.2 Modèle du transformateur monophasé idéal.


3.2.1 Hypothèses

51
Considérons le transformateur monophasé ci-contre avec les orientations choisies. Le
primaire de N1spires est orienté en conventions récepteur ( la flèche du courant i1 sort du
point, la flèche de la tension u1 entre au point ). Le secondaire de N2 spires est orienté en
conventions générateur ( la flèche du courant i2 sort du point, la flèche de la tension u2 sort
du point ).

Nous prendrons comme hypothèses:


- résistances des bobinages négligeables.
- fuites d'induction négligeables.

3.2.2 Relation entre les tensions:

Nous pouvons appliquer la loi de Faraday aux deux bobinages:

Cette relation s'applique si le transformateur est « en charge » ( i1 ≠ 0 , i2 ≠ 0 ) ou « à vide »


(i1 ≠ 0 , i2 = 0)

52
N2
Le rapport est appelé rapport de transformation. Il est souvent désigné par la lettre
N1
"m"

3.2.3 Relation entre les courants:

En régime linéaire (B = µ.H avec µ = cte), l'application du théorème d'Ampère à ce circuit


nous donne à chaque instant:

l : longueur de la fibre moyenne.


µ : perméabilité magnétique absolue du matériau ferromagnétique constituant le circuit magnétique.
S : section droite du circuit magnétique traversé par le flux φ.

Si |N1.i1(t) | et |N2.i2(t) | sont grands par rapport à |H(t).l |= |R.φ(t)|

=>N1.i1(t) ≈ - N2.i2(t)

Cela suppose un fonctionnement "en charge" (i1≠ 0 et i2 ≠0) et R faible, (ce qui suppose
une valeur de µ élevée et donc un circuit magnétique non saturé).

3.2.4 Modèle idéal.

Avec les hypothèses:


• résistances des bobinages négligées.
• fuites magnétiques négligées.
• transformateur en charge (pour ce qui concerne la relation entre les courants).
• Circuit magnétique non saturé avec µ → ∞ => R→ 0
Le modèle idéalisé du transformateur monophasé est donc le suivant :

Dans ce modèle, la puissance instantanée est conservée [ul(t).il(t) = u2(t).i2(t)].

53
Les pertes Joule dans les bobinages et les pertes fer dans le circuit
magnétique ne sont donc pas prises en compte.

Ce modèle du transformateur est appelé « transformateur idéal » ou


« transformateur parfait ». Il permet d'analyser sommairement le
comportement d'un transformateur réel.
Il est important de connaître ce modèle ainsi que les hypothèses qui l’accompagnent.

3.3 Exemples de choix des orientations:

Les orientations des tensions et des courants sur un schéma ne sont à priori que des flèches
choisies arbitrairement. Par rapport à ces orientations, les grandeurs peuvent être positives ou
négatives.

Différents choix des orientations des tensions et courants d'un transformateur monophasé sont
représentés dans les cases ci-dessous.
La première case (en haut à gauche) représente le choix des orientations que nous adopterons
le plus souvent, mais d'autres choix sont possibles et peuvent se rencontrer dans la
documentation.

Ce transformateur est supposé en charge (il ≠ 0 et i2 ≠ 0).


On considérera qu'on peut lui appliquer le modèle du transformateur idéal.

Exercice 2:
Compléter les cases suivantes à partir du modèle (case du haut à gauche).

54
Réponse de l’exercice 2:

55
Remarque :

1°) le sens du flux φ est donnée directement par la règle du tire bouchon ou celle de la main
droite en prenant le départ du point de marquage ‘‘ * ’’ situé à extrémité du bobinage et
en se déplaçant dans le sens du bobinage.

2°) Le sens des flèches des tensions u1 et u2 est déjà choisis, u1 ou u2 est noté positive si
l’extrémité de sa flèche correspond au point de marquage ‘‘ * ’’ . Elle est noté négative si
l’extrémité de sa flèche ne coïncide pas avec le point de marquage ‘‘ * ’’ .

3°) Le rapport des courants i1/i2 est compté négative, lorsque les deux courant entrent ou
sortent en même temps des points ‘‘ * ’’ des deux extrémités de bobinage.
Le rapport des courants i1 / i2 est compté positif, lorsque l’un des courants entre et
l’autre sorte des points ‘‘ * ’’ des extrémités de chaque bobine

4°) Le signe du rapport des tensions u2/u1 est fonction des signes de u1 et de u2.

4. TRANSFORMATEUR MONOPHASE EN MODELISATION LINEAIRE.

Si on souhaite se limiter an transformateur monophasé en régime alternatif sinusoïdal sans


s'attarder sur l'établissement du schéma équivalent, il est possible de passer directement au
paragraphe 5.

56
L'objectif de ce paragraphe est d'établir un modèle du transformateur monophasé lorsque son
circuit magnétique est en régime linéaire. Ce modèle doit permettre de décrire le
comportement du transformateur vis-à-vis de la source qui l'alimente ainsi que vis à vis de la
charge dans laquelle il débite.

On rencontre communément deux descriptions :

o La description des électroniciens et des logiciels de simulation (à partir des inductances


propres et mutuelle)

o La description des électrotechniciens (avec un schéma équivalent comportant une


inductance principale et des inductances de fuite)

Ces deux descriptions décrivent le même objet. II existe donc une relation entre les deux.
Notre objectif est d'établir cette relation

La démonstration s'appuie sur les connaissances vues dans les chapitres précédents (en
particulier le chapitre « inductances mutuelles »),

4.1 Rappel des hypothèses.

Exercice 2
Le flux dans une spire du bobinage sera noté « φ ».
Le flux dans l'ensemble du bobinage sera noté « ф1 »
Avec ф 1=∑ φ dans chaque spire •

57
Si la résistance du conducteur constituant le bobinage est r1, exprimer la relation entre u1(t),
i1(t) et ф1(t) .
Réponse de l’exercice 3

Les matériaux ferromagnétiques mis eu œuvre sont supposés travailler sur un cycle
d'hystérésis "plat"; ce qui conduit à négliger les pertes fer (2) et à supposer un
comportement linéaire du circuit magnétique (hypothèse B = µ.H avec µ constant).

( 2) Rappelons que les pertes fer dans un matériau ferromagnétique s'expriment par la relation :
Pfer =volume du matériau x aire du cycle d'hystérésis x fréquence
... Lorsque B = µ.H, l'aire du cycle d'hystérésis est nulle.

Rappel: µ: perméabilité magnétique absolue du matériau considéré. µ = µ0 .µr avec:


µ0 = 4π10-7 SI : perméabilité magnétique du vide.
µr : perméabilité magnétique relative du matériau.

4.2 Bobinages couplés magnétiquement

ф1 =L1.i1 + M .i2 ; ф2 =L2.i2 + M.i1 M est le même

avec M > 0 , L1> 0 et L2 > 0 : compte tenu des orientations

M
On appelle coefficient de couplage: k= On montre que k ≤ 1 .
√ L1 . L2

58
M2 2
On appelle coefficient de dispersion: σ =1− =1−k
L1 . L2
Vocabulaire:
L1: inductance propre du bobinage 1.
L2 : inductance propre du bobinage 2.
M : inductance mutuelle des bobinages 1 et 2.

4.3 Modélisation linéaire du transformateur monophasé.

4.3.1 Choix de l'orientation des courants et des tensions.

Pour la suite de ce cours, nous adopterons les conventions suivantes:


Le bobinage N° 1 est orienté en convention récepteur.
Le bobinage N°2 est orienté en convention générateur.
Compte tenu des orientations ci-contre, M > 0.
convention récepteur : selon le point « * » le courant sort de l’extrémité de la flèche de la
tension u?
convention générateur : selon le point « * » le courant sort de l’origine de la flèche de la
tension  u?

4.3.2 Inductances propres, inductance principales et inductances de fuite.

Dans un transformateur, les bobinages et le circuit magnétique ne se déformant pas, L1, L2


et M sont des constantes caractéristiques d'un transformateur donné.

Pour arriver à un schéma équivalent des électrotechniciens à partir des inductances propres
et mutuelle, il faut dissocier les inductances propres en inductances principales et en
inductances de fuites: ( 3)

(3) On verra l'intérêt de ce découpage en deux morceaux à la fin de la démonstration. On peut dès maintenant
remarquer que rien n'interdit de décomposer une inductance en une somme de deux éléments.

59
(4) La répartition entre inductance principale et inductance de fuite dépend de ce qu'on appelle inductance
principale ou de ce qu'on appelle inductance de fuite. Il n'y a pas une définition unique. Pour l'instant, on
admet ces notations.

De même on pose L2 = Lf 2 + LH2

Pour exprimer les quatre paramètres Lf 1, LH1, Lf 2 et LH2 , à partir de L1 , L 2 et M, il


faut quatre équation .

Nous en avons deux: Lf 1 + LH1 = L1 et Lf 2 + LH2 = L2 ; il nous manque


donc deux équations qu'on peut choisir arbitrairement.

...Dès lors que les deux équations précédentes sont respectées, la valeur des inductances du
transformateur qui décrivent le comportement magnétique de celui-ci reste inchangée.

Afin de faciliter la modélisation future du transformateur on choisit LH1 et LH2 tels


que M =√ LH 1 . L H 2 (Voici donc une troisième équation)

La quatrième équation sera fixée plus tard en la choisissant en fonction de la modélisation


recherchée.

Pour les besoins de la modélisation, on introduit un paramètre m (appelé rapport de


transformation) tel que:

4.3.3 Etablissement d'un schéma équivalent associé à la modélisation


linéaire du transformateur monophasé.

4.3.3.1 Equation électrique du bobinage N°l

• Sachant que ф1 = L1.i1 + M.i2  :

60
• Sachant que L1 = Lf 1 + LH1 et M = m .LH1 :

• On appelle « - e1(t)  » l’expression :

4.3.3.2 Equation électrique du bobinage N°2

Avec la même démarche ….

• On appelle «  -e2(t)  » l’expression :

61
4.3.3.3 Etablissement du schéma équivalent.

Exercice 4 :
A partir de ces deux équations précédentes, rappelées ci-dessous, compléter le schéma
équivalent du bobinage N° 1 et le schéma équivalent du bobinage N°2 ci dessous:

62
(Solution de l’exercice 4)

Le schéma équivalent de chaque bobinage comporte une source de courant linéairement


dépendante du courant dans l'autre bobinage.

Ceci n'est qu'une étape vers un schéma plus simple. C'est en vue de cet objectif que les deux
schémas équivalents ont été placés côte à côte...
En associant les deux sources de courant linéairement dépendantes avec LH2 ou avec LH1,
on obtient un quadripôle rnodélisable par un transformateur idéal (même relation entre les
courants et même relation entre les tensions).

On en déduit les deux schémas équivalents ci-dessous (qui comportent chacun un


transformateur idéal).

Exercice : 5: Compléter ces deux schémas: (Réponse 5:)

63
Réponse de l’exercice 5:

A partir des inductances propres el mutuelle, nous avons retrouvé les schémas équivalents
bien connus des électrotechniciens:

Ces deux derniers schémas équivalents sont à connaître parfaitement.

4.4 Valeur des éléments du modèle linéaire du transformateur monophasé.

On peut calculer ou mesurer les valeurs de L1, L2 et M , ainsi que les résistances
r1 et r2.
L'objectif est maintenant d'établir les valeurs de Lf 1 , LH1 Lf 2 et LH2 .

Nous avons établi trois équations à partir des inductances du transformateur:

Lf 1 + LH1 = L1 et , Lf 2 + LH2 = L2  et M =√ LH 1 . L H 2

Il nous manque donc une équation pour définir les 4 inductances du schéma équivalent à
partir de ce qui est mesurable.

64
Pour établir l'équation manquante, on peut choisir de définir LH1 à partir de la réluctance R
du circuit magnétique. C'est le choix qui a été retenu dans le paragraphe 4.4.1

On peut aussi choisir pour quatrième équation: Lf 2 =0 (paragraphe 4.4.2)

Enfin on peut également choisir pour quatrième équation: Lf 1= 0 (paragraphe 4.4.3)

4.4.1 Modélisation à partir de la réluctance du circuit magnétique.

Pour obtenir cette dernière équation, nous allons exprimer LHI à partir de la description
du circuit magnétique du transformateur.

Considérons le transformateur ci-contre lorsque i1≠ 0 et i2 = 0.


Le flux φ qui passe dans une spire du bobinage N°1 se décompose en un flux φc (qui prend
en compte les lignes de champ qui rebouclent intégralement dans le circuit magnétique) et un
flux φ f (qui prend en compte les autres lignes de champ) ( 5).

( 5 ) Dans un circuit magnétique usuel : φc >> φf

Sachant que ce bobinage a N1 spires, exprimer φc en fonction de N1.i1 et de la


réluctance R du circuit magnétique. (On peut admettre que le flux φc occupe
quasiment tout le circuit magnétique).

Le flux total ф1 dans ce bobinage se décompose en un flux N1.φc et un flux dit « de fuite ».
Soit N1.φc = LH1.i1 ( 6). En déduire LH1 en fonction de N1 et de la réluctance R du
circuit magnétique.

( 6)Nous choisissons ainsi une définition de l’inductance principale.

On suppose que seul le flux φc traverse les N2 spires.

En déduire l'inductance mutuelle M dans cette hypothèse en fonction de N1, N2 et R.

65
Exercice 6:

Sachant que M =√ LH 1 . L H 2 , en déduire LH2, Lf1 , Lf2 et m en fonction de L1 , L2,


N1 , N2 et R.

Réponse l’exercice 6:

En fixant ainsi la définition de LH1 , nous avons choisi la quatrième équation qui nous
manquait, et nous en avons déduit une définition pour LH2 , Lf2 et Lf2 , puis nous en avons
déduit l'expression du rapport de transformation m.

Il n'est pas nécessaire de mémoriser les résultats, établis, dans ce paragraphe, mais en suivant
les questions posées au cours de celui-ci, on doit avoir compris les démarches.

4.4.2 Modèles linéaires du transformateur monophasé avec le choix Lf2= 0.

Exercice 7 
Calculer Lf1, LH1 et LH2 en fonction de L1, L2 et M . Sachant que le
coefficient de couplage est :

M M2
k= et le coefficient de dispersion est : σ =1− =1−k
2

√ L1. L2 L1. L2

66
montrer que LH1 = k2 . L1 et que Lf1 = σ.L1.
Réponse de l’exercice 7 :

Avec ce choix Lf 2 = 0 , Lf 1 est appelée « inductance de fuite ramenée au primaire », on


la note alors «  Lf p » .

Le schéma équivalent associé à ce choix de modélisation devient donc :

Avec : LH1 = k2.L1 ; LH2 = L2


L2
m=
√ 2
k . L1
et Lf p = σ.L1.

4.4.3 Modèles linéaires du transformateur monophasé avec le choix Lf1 = 0.

67
Calculer Lf 2 , LH1 et LH2 en fonction de L1 ,L2 et M dans le cas de ce second
M
choix. Sachant que le coefficient de couplage est : k = et le coefficient
√ L1 . L2
M2
=1−k ,
2
de dispersion est : σ =1− montrer que
L1. L2
Lf2 = L2 .(1- k2) = σ.L2 et LH2 = k2 .L2 .

Réponse de l’exercice 8 :

Avec ce choix Lf 1 = 0 , Lf2 est appelée « inductance de fuite ramenée au secondaire », on


la note alors «  Lf s ».

Le schéma équivalent associé à ce choix de modélisation devient donc :

Avec :

68
4.4.4 Conclusion
De ce paragraphe, on retiendra qu'il existe plusieurs façons de décomposer les inductances
propres en inductances principales et inductances de fuite.
Selon les besoins ultérieurs, on utilisera la forme la plus appropriée.( 7 )
( 7) Cette démarche pourra être réemployée pour la modélisation des transformateurs triphasés et pour la
modélisation des machines asynchrones.

Sauf cas particulier, les fuites sont minimisées dans les transformateurs à circuit magnétique
N2
fermé. Dans ce cas, quelle que soit la définition adoptée pour les fuites : m ≈
N1
II n'est pas nécessaire de mémoriser tous les résultats établis dans ce paragraphe, mais en
suivant les questions posées au cours de celui-ci, on doit avoir compris les démarches.

4.5 Schéma équivalent « ramené au primaire » et schéma équivalent


« ramené au secondaire ».

La manipulation sur les schémas équivalents qui va maintenant être exposée permet de
simplifier grandement l’étude des montages comportant des transformateurs.

4.5.1 Schéma équivalent « ramené au primaire ».

Dans le schéma équivalent du transformateur ci-dessous (chargé par un dipôle établissant


une relation entre u2 et i2 ), l'objectif est de remplacer le dipôle encadré en gris par un
schéma équivalent décrivant de façon plus simple le comportement de l'ensemble
transformateur plus charge vis à vis de la source d'alimentation.

• D’après la loi des mailles :

• En divisant par m, on obtient e1…

69
Exercice 9 :
A partir de cette équation, compléter le schéma ci-dessous :

Réponse de l’exercice 9 :

Exercice 10 : 

• Si le régime de fonctionnement est alternatif sinusoïdal et que U 2=Z 2 . I 2 , quelle est la


U2
relation entre et m . I 2  ?
m

Réponse de l’exercice 10 :

En régime alternatif sinusoïdal :

70
U2
U2
=> La relation entre et (m . I 2) est une impédance m Z . On
m = 22
m. I 2 m
U2
remplace donc le dipôle établissant la relation entre et ( m . I 2) par une
m
Z2
impédance équivalente
m2

Exercice 11 : 

• Si la charge est constituée d'une résistance en série avec une diode (supposée idéale):
U
quelle est la relation entre 2 et m.i2 ?
m

Réponse de l’exercice 11 :

Lorsque la charge est une diode idéale en série avec une résistance R :

U2
La relation entre et m.i2 peut être symbolisée par une diode idéale en série avec
m
une
R
résistance . On peut généraliser cette démarche à un dipôle comportant des interrupteurs
m2
idéaux associés à des dipôles linéaires (très utile en électronique de puissance...)

4.5.2 Simplifications du schéma équivalent « ramené au primaire »

Simplifications. En charge, compte tenu de la valeur usuelle des éléments du schéma


équivalent, on effectue souvent l'une ou l'autre des simplifications suivantes:

1° simplification possible:
LH1 est déplacée en entrée du schéma équivalent.
71
(Cette modification est appelée « hypothèse de Kapp »)

2° simplification possible:
L'influence de LH1 est négligée.

Exercice 12 :

Préciser les conditions nécessaires à chacune de ces deux simplifications ci-dessus.

Réponse de l’exercice 12 :

Le déplacement de LH1 en entrée du montage ne doit pas modifier de facon importante le


comportement du dipole . Cela suppose que la chute de tension dans r1 et Lf1 soit faible
devant u1 :

La suppression de LHI dans le schéma équivalent du transformateur suppose que le courant


dans LHI soit négligeable devant m.i2 (Ce qui suppose un fonctionnement en charge).

4.5.3 Schéma équivalent « ramené au secondaire ».

Dans le schéma équivalent du transformateur ci-dessous (alimenté par une source de tension
u1 ), l'objectif est de remplacer le dipôle encadré en gris par un schéma équivalent plus
simple.

72
Exercice  13:

En appliquant le méme type de démarche que pour le schéma équivalent ramené au primaire,
déterminer le schéma équivalent ramené au secondaire.
Comment se traduisent les simplifications précédentes lorsqu’elles sont « vues du
secondaire » ?

Réponse de l’exercice 13 :

On en déduit le schéma équivalent ramené au secondaire suivant :

73
Dans ce cas LH2 peut être déplacé près de m.ul.

Vu des bornes du secondaire, c'est équivalent à faire disparaître LH2 lorsque le primaire est
attaqué par une source de tension ul.
• La suppression de LH2 dans le schéma équivalent du transformateur suppose que le courant
dans LH2 soit négligeable devant i2. (Ce qui suppose un fonctionnement en charge). Cela
i1 (t )
conduit à écrire i1(t) = - m .i2(t) ou
m
=−i2 (t ).

Vu du secondaire, cela conduit donc à négliger l'influence de LH2.

5. TRANSFORMATEUR MONOPHASE EN REGIME ALTERNATIF SINUSOÏDAL.


MODELES ET MESURES.

On se limitera au cas où les différences de potentiel engendrées par la résistance interne


r1 et l'inductance de fuite L f 1 du bobinage primaire sont faibles par rapport à la
tension d'alimentation u1.

5.1 Les schémas qui modélisent le comportement du transformateur.

5.1.1 Modèle du transformateur monophasé en régime alternatif sinusoïdal


prenant en compte les résistances, les fuites et les pertes fer.

Par un raisonnement voisin de celui qui a été conduit pour la modélisation d'une bobine, on
pourrait montrer que le transformateur peut être modélisé de la façon suivante. (De façon à
limiter le propos, la démonstration n'est pas présentée, on admettra ce résultat).

74
• r1 et r2 représentent les résistances des bobinages primaire et secondaire.

• L f 1 et Lf 2 représentent les inductances de fuite des bobinages primaire et secondaire.

• LH1 représente l'inductance principale (ou inductance de magnétisation) du bobinage


primaire.
• Comme lors de la modélisation d'une bobine, une résistance RF prend en compte les pertes
fer dans le circuit magnétique du transformateur. Sa valeur dépend de la fréquence de
fonctionnement, et aussi, dans une certaine mesure, de l'amplitude de u l.

• m est le rapport de transformation du transformateur idéal.

nombre de spires du bobinage secondaire


m≈
nombre de spires du bobinage primaire

• Le dipôle à droite du schéma représente la charge du transformateur. Il établit une relation


entre les grandeurs u2 et i2. Par hypothèse, u2 et i2 sont alternatifs sinusoïdaux.

5.1.2 Modification du schéma

Par hypothèse, les tensions aux bornes de r1 et Lf 1 sont faibles par rapport à u1. (C'est une
hypothèse tout à fait raisonnable pour les transformateurs industriels usuels)

Dans ce cas, on peut modifier le schéma équivalent comme ci-dessous, sans trop altérer la
qualité de la modélisation. (C'est l'hypothèse de Kapp)

En charge (8) : i1(t) = i1o(t) - m.i2(t).


( 8 ) « en charge »: le transformateur est relié à un dipôle, et donc i 2 ≠ 0.

i1o(t) est le courant absorbé par le primaire du transformateur à vide (pour i2 = 0) pour la
même tension ul qu'en charge.
i1o(t) est appelé « courant magnétisant ».

75
5.1.3 Schéma équivalent ramené au primaire.

Exercice14:

Lorsque le transformateur est chargé par une impédance Z 2 , établir le « schéma


équivalent ramené au primaire » en remplaçant le dipôle encadré ci-dessous par un dipôle
équivalent plus simple.

Réponse de l’exercice 14:

Ce qui conduit au schéma équivalent « ramené au primaire » suivant:

Cette démarche permet de déterminer un dipôle équivalent à l'ensemble transformateur +


charge pour calculer son comportement vis à vis de la source d'alimentation du primaire

5.1.4 Schéma équivalent ramené au secondaire.

Exercice 15:
Lorsque le transformateur est alimenté au primaire sous une tension
alternative sinusoïdale u1, établir le « schéma équivalent ramené au secondaire » en
remplaçant le dipôle encadré ci-dessous par un dipôle équivalent plus simple.

76
Réponse de l’exercice 15:

On obtient un modèle équivalent de Thévenin de l'ensemble source d'alimentation +


transformateur. Ce modèle permet de calculer le comportement de cet ensemble lorsqu'il est
associé à une charge.

5.2 Mesures des éléments du modèle


5.2.1 Essai à vide.
En régime alternatif sinusoïdal lorsque les tensions aux bornes de r1 et LF1 sont
u2 (t)
faibles par rapport à u1, et que le transformateur est à vide (9) : u (t) ≈−m. Ceci est évident
1
sur le schéma équivalent précédent.

(9) « à vide », rien n’est relié au secondaire, donc i2 = 0.

On peut déterminer les valeurs de RF et LH1 en mesurant u1 et il à vide ou en mesurant la


puissance active et la puissance réactive absorbées par le transformateur à vide :

Par un essai « à vide », on peut donc déterminer m , R F et LH1.

77
Rappelons que RF symbolise les pertes fer, et donc que la puissance active absorbée par le
transformateur à vide correspond aux pertes fer du transformateur pour la valeur U1eff et la
fréquence considérée.
RF varie avec Uleff et avec la fréquence. Ce n'est donc pas un élément du schéma équivalent
avec lequel on peut faire des calculs sans précaution. Son rôle dans le schéma équivalent est
de « faire mémoire » des pertes fer.

5.2.2 Comportement en court-circuit au secondaire.

Lorsque le secondaire du transformateur est en court-circuit, le primaire doit être alimenté


sous une tension très réduite (10) de façon à ne pas engendrer de courants (et donc de
pertes Joules) trop importants. Dans ce cas, pour un transformateur ordinaire, le courant dans
le dipôle RF // LH1 est négligeable par rapport aux courants i1 et m.i2.

(10) Les constructeurs donnent souvent la tension efficace primaire U1cc qui engendre le courant secondaire
I2eff nominal lors d'un fonctionnement en court-circuit. Cette tension U1cc est donnée en % de U1nominal.

En complexe, le schéma équivalent ramené au secondaire devient donc:

• En déduire qu'en court-circuit, la puissance active absorbée par le


primaire est égale à (r1.m2 + r2).i2eff 2.

• En déduire également qu'en court-circuit, la puissance réactive absorbée par le


primaire est égale à (LF1.ω.m2 + LF2.ω).I2eff 2.

Exercice 16:
• En fonctionnement en charge, I1eff ≈ m.I2eff . En déduire que la puissance active
absorbée en court-circuit pour un courant I2eff donné est égale aux pertes joule dans le
transformateur en charge pour ce même courant I2eff .

78
Réponse de l’exercice 16:

Soient

A condition de prendre pour module des complexes la valeur efficace des tensions et des
courants, on peut écrire la puissance apparente complexe :

S 1 est la puissance apparente complexe » consommée au primaire du transformateur en court


– circuit.

• En mesurant la puissance active P absorbée au primaire et le courant efficace au


secondaire, lors de l'essai en court-circuit, ou en déduit:

En mesurant la puissance réactive Q absorbée au primaire et le courant efficace au secondaire,


lors de l'essai en court-circuit, on en déduit:

• Lors de l'essai en court-circuit. I1eff = m. I2eff , et donc :

Fin de la solution.

Par un essai en court-circuit (sous tension réduite au primaire) on peut donc de mesurer
r1.m + r2 à partir de la puissance active absorbée au primaire, et Lf 1.ω.m2 + Lf 2.ω à partir
2

de la puissance réactive absorbée au primaire.

79
Remarque: II n'est pas possible de séparer Lf1.m2 de Lf2 à partir des mesures.

• On peut également remarquer en appliquant la loi d'ohm sur le schéma équivalent ramené
au secondaire en court-circuit que
(m.U1eff )2 = [(r1.m2 + r2)2 + (Lf1.ω.m2+ Lf2.ω)2].I2eff 2.

Et donc, si on connaît U1eff en court-circuit et r1.m2 + r2 (par la mesure de r1 et r2 en courant


continu ou par la mesure de la puissance active en court-circuit), on peut en déduire par calcul
la valeur de Lf1. ω.m2 + Lf 2.ω.

Par un essai « en court-circuit », on peut donc déterminer :


r1.m2+ r2 et Lf1.ω.m2 + Lf2.ω.

5.2.3 Exploitation des résultats d'essais.

5.2.3.1 Rendement.
L'essai à vide permet de déterminer les pertes fer;
l'essai en court-circuit permet de déterminer les pertes Joule.
On peut donc en déduire le rendement du transformateur pour une valeur de U1eff et une
valeur de I2eff données:

5.2.3.2 Chute de tension en charge dans des conditions de fonctionnement


données.

Soit une tension U1eff donnée, un courant I2eff donné et un déphasage φ2 de u2(t) par
rapport à i2(t) donné.

Connaissant Rs = r1.m2 + r2 et Xs = Lf1.ω.m2 + Lf2.ω, onpeut calculer la chute de


tension en charge par rapport à la tension à vide en exploitant le schéma équivalent ramené au
secondaire.
Les grandeurs étant alternatives sinusoidales, on peut utiliser un diagramme de fresnel :

80
Par projection sur l'axe de U2 et compte tenu des échelles des différents vecteurs dans un
transformateur usuel, on peut écrire:

( prendre le diagramme de kapp du chapitre 3 pour explication ?)

6. TRANSFORMATEURS SPECIAUX.

6.1 Autotransformateur.
Un autotransformateur est constitué d'un seul enroulement :

peut être supérieur ou inférieur à 1.

- Pas d'isolation entre le primaire et le secondaire.


- Possibilité d'avoir un rapport de transformation m variable.
- L'autotransformateur variable est également appelé "alternostat".
- En régime alternatif, il permet de faire varier le rapport entre sa tension d'entré et sa
tension de sortie avec un rendement supérieur à celui d’un potentiomètre.

6.2 Transformateur d'intensité.

Un transformateur d'intensité est un transformateur dont l'objectif est d'abaisser une


intensité à mesurer afin de la rendre compatible avec des appareils de mesure.

Les conducteurs des deux enroulements sont prévus pour des courants importants et des
tensions faibles.

81
Le secondaire est prévu pour fonctionner en court-circuit.
(Par exemple en se refermant sur un ampèremètre ou le circuit intensité d'un wattmètre). Dans
ce cas, le primaire se comporte comme une impédance faible car e2 est faible => el faible.

=> le courant dans LH1 est négligeable en régime alternatif.

=> En régime alternatif, on a donc: i1(t) = -m.i2(t)


(En général: m >> l )

Si on ouvre le secondaire en cours de fonctionnement, l'impédance vue du primaire


devient grande, ul et u2 deviennent grands.

=> II y a risque de destruction des isolants.

Le flux dans le circuit magnétique augmente considérablement, d'où une augmentation


importante des pertes fer.
=> risque de destruction par échauffement excessif.

Il ne faut donc jamais ouvrir le secondaire d'un transformateur d'intensité lorsque son
primaire est alimenté.

Le TI ne transmet que la composante alternative d'un signal, (contrairement à une sonde à


effei Hall (voir chapitre 2 exercice 4)).

82
7. CE QUE J'AI RETENU DE CE CHAPITRE

Paragraphe 3:
• Suis-je capable de représenter le modèle du transformateur idéal en figurant les relations
entre les tensions et entre les courants (avec les orientations convenables) ?
Quelles sont les hypothèses simplificatrices conduisant à ce modèle ?

Paragraphe 4:
• Qu'entend-on par modélisation « linéaire » du transformateur ?

• Est-ce que je connais la signification des termes suivants:


- inductance propre - inductance mutuelle
- inductance principale - inductance de fuite
- coefficient de couplage

• Suis-je capable de représenter le schéma équivalent du transformateur monophasé en


régime linéaire comportant les résistances, les inductances de fuite, l'inductance principale
primaire et le transformateur idéal ?
Suis-je capable de la même chose avec l'inductance principale secondaire ?

• Comment s'exprime le rapport de transformation en fonction des inductances ?

• Nous avons envisagé trois façons de décomposer les inductances propres en inductances
principales et inductances de fuite. Cela nous a conduit à trois modélisations possibles pour le
transformateur monophasé en régime linéaire. Quelles sont les particularités de
ces trois modélisations (sans retenir par cœur les résultats des calculs) ?

• Suis-je capable de déduire du schéma équivalent général, le schéma équivalent « ramené au


primaire » et le schéma équivalent « ramené au secondaire » ?

• Pour ce qui concerne l’ inductance principale (ou inductance de magnétisation), nous avons
envisagé deux modifications qui permettent de simplifier l'étude du modèle du
transformateur. En quoi consistent ces deux modifications (dont l'une est appelée
« hypothèse de Kapp ») ? Quelles sont leurs conditions d'application ?

Paragraphe 5:
• Dans le schéma équivalent du transformateur monophasé en régime alternatif sinusoïdal,
ai-je retenu comment sont figurées les pertes fer ? Quelle hypothèse a-t-on prise pour établir
ce schéma ? Ai-je retenu ce schéma et la signification de chacun des termes ?

Que mesure-t-on par un essai à vide ?


Que mesure-t-on par un essai encourt-circuit ?

Paragraphe 6:

• Qu'ai-je retenu à propos de l1 autotransformateur ?


• Qu'ai-je retenu à propos du transformateur d'intensité ?

83
Rappel sur les conventions d'orientation.

1°) conventions d'orientation.


Par la suite, nous allons préciser les relations qui existent entre différentes grandeurs:
courant, tension ,flux... Ces différentes grandeurs ont non seulement une valeur, mais
également un sens repéré par une orientation associée à un signe.

• Il convient avant toute chose de bien distinguer sens et orientation.

Les orientations sont des repères choisis arbitrairement afin de faciliter les calculs ou
l'expression d'un résultat:

Orienter une grandeur consiste donc à lui associer un repère (souvent une flèche) sur un
schéma. La flèche définie le « sens positif» de la grandeur.

* Dans le paragraphe suivant, nous allons aborder la notion de f.e.m induite engendrée par
les phénomènes électromagnétiques. Cette grandeur- s'exerce dans un certain sens, et la loi
qui la décrit impose de définir au préalable des conventions d'orientation qui lui sont
associées.
Notre premier objectif est de fixer une règle permettant d'associer à une orientation (un sens
positif) tournant sur un contour, une orientation (un sens positif) pour la normale à une
surface limitée par ce contour (6):
(6) Cette règle est un choix arbitraire. Nous avons retenu le choix généralement pris dans les ouvrages.

Soit une surface (S) de contour (C).

Le sens de parcours positif du contour et le sens de la normale n⃗ à la surface (S) sont associés
par la règle de la main droite ou la règle du tire-bouchon:

84
* Les doigts de la main droite indiquent le sens de parcours de (C), et le pouce le sens de n⃗ .

* Le tire-bouchon lorsqu'il visse progresse dans le sens de n⃗ .

Cette règle, appliquée à une spire conductrice, permet de définir la convention d'orientation
entre le sens de parcours de cette spire et le sens de la normale n⃗ à cette spire (qui détermine
le signe du flux traversant cette spire).

(1) Règle de la main droite: Les doigts de la main droite étant placés dans le sens du
courant dans la spire, le pouce indique le sens du vecteur induction magnétique B à
l'intérieur de la spire.
(2) Règle du "tire-bouchon" : Si un tire-bouchon tourne dans le sens du courant, il
progresse dans le sens du vecteur induction magnétique B à l'intérieur de la ou des spires.

Remarque:
Un courant positif (dans le sens du parcours) crée à l'intérieur de la spire un
champ d'induction (dans le sens de n⃗ ).

- La figure ci-dessous montre l'ensemble des orientations choisies de manière


cohérente entre-elles.

Pour faciliter l'application de ces conventions (en particulier pour l'étude des
transformateurs qui sera présentée par la suite), on matérialise par un repère de polarité
« * » la borne choisie comme borne entrante (ou borne de polarité) de la spire.
(Choisir la borne « * » revient à choisir l'orientation de la spire et de sa normale positive).

- La figure ci-contre présente le second ensemble d'orientations cohérentes entre


elles.

Le choix entre les deux façons d'orienter la spire et sa normale est a priori arbitraire.

On peut remarquer que la normale au plan de la spire est toujours orientée dans le sens de

85
l'induction qu'engendrerait à l'intérieur de cette spire un courant entrant par la borne « * ».

2°) Force électromotrice induite (Loi de Faraday):


2..1) Loi de Faraday:

Toute variation du flux φ dans une spire (7) engendre dans celle-ci une f.e.m. (induite)
d'expression:

dans le sens de l'orientation.

( La flèche de e part du point * pour aller vers l'autre extrémité de la spire)


Cette relation sera admise sans démonstration.

8. PROBLEMES ET EXERCICES.

Chap 6. Exercice 1 : Transmission d'impulsions à travers un transformateur.

Nous allons étudier le fonctionnement d'un transformateur d'impulsions destiné à


transmettre des impulsions avec une isolation galvanique.

Ces impulsions sont générées par la commutation d'un transistor qui applique ou non une
tension d'alimentation continue VA sur l'entrée du transformateur.
Au secondaire du transformateur est branché un dipôle Diode + Résistance.
On considérera les diodes et transistor idéaux.
Les paramètres du transformateur sont les suivants:
- Longueur de la fibre moyenne: l.

86
- perméabilité magnétique absolue du matériau constituant le circuit magnétique: µ = cte.
- Section droite S.
- La résistance et l'inductance de fuite des deux bobinages sont négligées. Chacun d'eux est
constitué de N spires.

1) Exprimer φ(t) en fonction de ip(t) et is(t) et des paramètres donnés pour le


transformateur : l ; µ ; S et N

2) Exprimer Vp(t) et vs(t) en fonction de φ(t) et des paramètres du transformateur.

3) La tension Vp(t) (représentée ci-contre) est une impulsion de valeur VA (constante > 0)
sur l'intervalle [0, to].
Puis Vp(t) = - VZ (constante < 0) lorsque t > to tant que ip(t) > 0.
Ensuite Vp(t) = 0 . L'instant où ip(t) devient nul est noté « tl ».

a) Sur l'intervalle [0,t0], on sature le transistor qui se comporte alors comme un interrupteur
fermé (donc Vp(t) = VA ). On suppose qu'à t = 0, le flux dans le circuit magnétique φ(0) est
nul, exprimer φ(t) sur [0, t0 ] en fonction de VA et des paramètres du transformateur.

87
b) En déduire les fonctions vs(t), is(t) et ip(t) sur [0,t0] en fonction de VA, R, to et des
paramètres du transformateur. Les représenter sur les graphes.

c) A l'instant t0, on bloque le transistor qui se comporte alors comme un interrupteur ouvert.
La surtension qui en résulte dans les bobinages rend la diode zener passante et bloque la
diode D.
On remarque que Vp(t) n'étant jamais infime, le flux φ(t) ne présente pas de discontinuité (11).

L'instant où le courant ip(t) redevient nul est appelé tl.

Exprimer dφ/dt sur ]to,tl] en fonction de VZ et des paramètres du transformateur.


Représenter les unes sous les autres, en concordance des temps, les courbes de vp(t), vs(t),
φ(t), is(t) et ip(t) en les justifiant.

d) A l'instant t1 , le courant dans la diode zener s'annule. La diode zener cesse de conduire.
Tous les courants sont maintenant nuls. Le flux est nul. Compléter les graphes précédents.

(11) Discontinuité = saut brutal

dφ(t )
Interdit car →−∞≤¿ les tensions aux bornes des bobinages sont infinies !
d (t)

Chap 6. Exercice 2 : Alimentation à découpage de type flyback.


L'objectif de cette alimentation à découpage est de faire une conversion: tension continue fixe
VA —> tension ≈ continue VCH telle que VCH / VA soit réglable.

II. Transformateur monophasé

1. Définition
Un transformateur est un convertisseur « alternatif-alternatif » qui permet de modifier la
valeur d’une tension alternative en maintenant sa fréquence et sa forme inchangées. Le
transformateur est un appareil qui peut :
- transformer une tension alternative d'une grandeur à une autre grandeur.
- Transformer un courant alternatif d'une grandeur à une autre grandeur.

88
- Isoler un circuit électrique d'un courant continu circulant dans un autre circuit électrique.
- Faire paraître une impédance comme ayant une autre valeur.
Les transformateurs sont des machines électriques entièrement statiques, cette absence de
mouvement est d'ailleurs à l'origine de leur excellent rendement. Leur utilisation est
primordiale pour le transport de l'énergie électrique où l'on préfère « transporter des volts
plutôt que des ampères ». Ils assurent l'élévation de tension entre la source (alternateurs EDF
fournissant du 20000 V) et le réseau de transport (400000 V en Europe), puis ils permettent
l'abaissement de la tension du réseau vers l'usager.
Un transformateur monophasé est constitué de 2 bobines en fil de cuivre, l'une est dite
"primaire", l'autre "secondaire". Ces bobines sont enroulées sur un noyau magnétique
constitué d'un empilage de tôles minces en acier. Celui-ci permet de relier magnétiquement le
primaire et le secondaire en canalisant les lignes de champ magnétiques produites par le
primaire.
II.1 Etude des différents éléments

II.2 Fonctionnement à vide et en charge

II.3 Schémas équivalents et caractérisations d’un transformateur

II.4 Transformateurs monophasés spéciaux (TI, transformateurs


d’impulsion…. )

III. Transformateur triphasé en régime équilibré

III.1 Etude des couplages usuels


III.2 Indice horaire
III.3 Schéma équivalent monophasé caractéristiques
III.4 Transformateurs triphasés spéciaux

Chapitre 4 : TRANSFORMATEURS


(12H cours + 06H TD + 06H TP)
I. Bobine à noyau ferromagnétique.

II. Transformateur monophasé


II.1 Etude des différents éléments

II.2 Fonctionnement à vide et en charge

II.3 Schémas équivalents et caractérisations d’un transformateur

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II.4 Transformateurs monophasés spéciaux (TI, transformateurs
d’impulsion…. )

III. Transformateur triphasé en régime équilibré

III.1 Etude des couplages usuels


III.2 Indice horaire
III.3 Schéma équivalent monophasé caractéristiques
III.4 Transformateurs triphasés spéciaux

Travaux Pratiques :
1°) Transformateur monophasé sous charge réduite (étude à vide et en court-
circuit)

2°) Transformateur monophasé en charge

3°) Transformateur triphasé sous charge réduite (étude à vide et en court-


circuit)
4°) Transformateur triphasé en charge
5°) Couplage de 2 transformateurs en parallèle

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