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INTRODUCTION
Le DIP = c’est l’ensemble des règles et institutions régissant la conduite des sujets internationaux
(Etats, OI..). C’est une matière relativement jeune, qui a des implications idéologiques et politiques
assez fortes.
Section I – Approche générale du droit international public
Paragraphe 1 – Du droit des gens au droit international public
Le DI moderne est apparu avec la figure de l’Etat moderne Traité de Westphalie du 24 octobre
1648 qui avait mis fin à la guerre de 30 ans : il consacre le principe de souveraineté et d’égalité des
Etats.
C’est l’acte de naissance du DI moderne
Toutefois, avant ce traité, un certain nb de règles existait déjà : « là où il y a une société, il y a du
droit ». Il faut remonter à la Mésopotamie ancienne et aux grands empires avec notamment la
naissance de la notion d’immunité. Après la chute de l’empire romain, toutes ces pratiques vont
disparaitre.
Au 11ème S, le DI va réapparaitre sous une distinction fondamentale : la distinction entre le droit de la
guerre et le droit de la paix. Mais c’est vraiment le traité de Westphalie qui va redonner vie à la
matière. Acte fondateur du DI moderne. Un certain nb de règles AJD encore appliquées.
Cette qualification de DIP, on la doit à un juriste Jeremy Bentham qui publie un ouvrage dans lequel il
utilise l’expression « International Laws ». Distinction entre le droit des gens, de la communauté et le
droit des nations.
/!\ Pourquoi avoir accolé l’adjectif public ? dans la traduction française, l’ouvrage de Bentham
publié en 1802 et l’expression « international law » va être traduite par DIPublic.
// droit international privé. Distinction entre les deux ? repose sur l’objet :
- Le DI privé : ne s’applique qu’aux personnes privées ; déterminer le droit applicable en cas
de conflit de lois au regard de la nationalité des personnes ou du lieu. EX : un français tue un
autre français au Chili, quel droit s’applique ? compétence territoriale : droit chilien et
compétence personnelle : droit français.
- Le DI public : il s’applique aux Etats par extension aux OI. Or, c’est une erreur d’opposer les
3 matières, elles sont complémentaires. EX : une convention des NU sur les contrats de vente
de marchandises = un traité. Sauf que l’objet du traité = règles de droit international privé.
Paragraphe 2 – Les caractéristiques générales du droit international public
Le DI est un ordre profondément différent. DISTINCTION : (voir diapo)
- Ordre juridique interne : il est centralisé un seul souverain. Ordre structuré, cohérent. Un
organe fait la loi ; un organe fait appliquer la loi ; et l’ordre judiciaire qui contrôle le respect
du droit. Normalement, chacun a un monopole de fonction.
- Ordre juridique international : environ 200 Etats (voir Taïwan, Palestine…) il est
décentralisé et sans spécialisation de fonction. Qui fait les traités ? les Etats et les OI. Qui les
applique ? les Etats et les OI. L’auteur est aussi le destinataire de la norme. Quid en cas de
difficulté d’application sur un traité ? il peut y avoir un juge (CIJ) mais que si l’ensemble
des Etats est d’accord.
A NOTER : il y a encore AJD de la place pour de la justice privée. Les Etats peuvent se faire
justice eux-mêmes avant de pouvoir recourir à un tiers, à partir du moment où ils sont
d’accord. La volonté des Etats est fondamentale.
Section II – La contestation du droit international public
Paragraphe 1 – La négation du droit international public
Quelles sont les critiques faites au DIP ? il y a des critiques qui proviennent de sociologues, et
d’autres de juristes.
Du côté sociologique, ce qui est critiqué est qu’il n’existe pas un mais des droits internationaux.
Autant de conceptions du DI que d’Etats (conception française, conception italienne, etc). Selon eux,
manque d’unité du DI. Mais surtout, certains disent que le DI est un outil : il sert les Etats.
- « Les Etats ne sont tenus au respect des traités qu'aussi longtemps qu'ils y ont intérêt »
(Hegel)
- « Les traités internationaux sont comme les roses et les jeunes filles : ils durent ce qu'ils
durent » (de Gaulle)
- Le droit international est « une incitation permanente à l’hypocrisie » (Aron) les puissants
vont se servir du droit pour épuiser les plus faibles.
Du côté des juristes, le DI ressemble à du droit mais n’est pas du droit. Certains vont insister sur la
place qui est faite à l’Etat. Compte tenu de la place reconnue aux Etats, comment contraindre un
souverain ? Le DI ne peut exister car il ne peut y avoir de règles de droit qu’à partir du moment où il y
a une autorité centrale, un supérieur. De plus, en DI, il n’y a pas de sanctions : si la norme est violée,
pas de juge (« Sans l’épée, les pactes ne sont que des mots » (Hobbes)). Enfin, le DI n’arrive pas à
centraliser le recours à la contrainte. Il y a toujours une place pour les contremesures et la justice
privée + il n’y a pas d’interdiction de recours à la force (car contrebalancée par la légitime défense).
Mise en cause de la juridicité du droit international
- Place singulière reconnue aux Etats
- Absence de sanctions
- Incapacité du DI à centraliser le recours à la contrainte
Paragraphe 2 – L’existence du droit international public
A) Sur le plan positif
Le terme « positif » a deux sens bien différents en droit international. Il désigne à la fois :
le droit posé par un acte volontaire (par la volonté des Etats tel un traité) tout vient de
la volonté de l’Etat
et le droit en vigueur le droit applicable
L’existence + du DI est indiscutable. Tous les jours, des individus font du DI (cabinets d’avocats,
ministères, OI, organisations gouvernementales, sociétés…).
AJD : la France est liée par plus de 6600 traités et en signe environ entre 250 et 400 par an. Il existe
entre 40 000 et 50 000 traités dans le monde à l’heure actuelle. Outil très utilisé, outil du DI.
Les Etats reconnaissent donc l’existence du DI car participent aux politiques extérieures et
concluent des traités. Les tribunaux internationaux appliquent le DI mais aussi les juridictions
internes (en appliquant la ConvEDH, le PIDCP, …).
La CIJ a pu introduire de l’équité dans son jugement. Elle est souvent amenée à trancher des affaires
de délimitation maritime. Technique de tracer la ligne de manière géométrique ; puis elle regarde si
circonstances spéciales et peut être amenée à corrige le tracé au nom du ppe d’équité.
Prolégomènes : définition, classification et contexture des traités
L’apparition des traités est liée à l’apparition des 1 ères communautés organisées.
Le traité est un instrument essentiel AJD. Compte tenu de son importance, les règles relatives aux
traités ont fait l’objet d’un travail de codification confié à la Commission du DI. Celle-ci est un organe
subsidiaire de l’AGNU. Elle est composée de 34 membres élus par l’AGNU, juristes du DI. Le rôle est
de codifier le DI coutumier (voir diapo). Lorsque la commission décide de se saisir d’un sujet,
rapporteur désigné et rapport final pouvant servir de base de négociation à une future convention.
L’AGNU décida de saisir la commission au sujet d’un traité dès 1950. En 1965, projet de convention
sur le droit des traités remis par la commission. Tout ce W a abouti à la Convention de Vienne sur le
droit des traités entrée en vigueur le 27 janvier 1980 mais adoptée 10 ans avant en 1969 (long W qui
s’explique par la complexité). L’Azerbaïdjan est le dernier Etat ayant ratifié la Convention en 2018
(montre qu’elle est encore vivante).
La Convention de Vienne ne concerne que les traités ENTRE Etats et seulement entre Etats (article 3).
Quid de l’inclusion des OI ? trop complexe.
Deuxième traité en 1986 : la Convention de Vienne sur le droit des traités entre États et OI ou entre OI
seulement (encore ratifié en 2018 par un Etat).
D’un point de vue méthodologique, les deux conventions se ressemblent(benzer aynı görünmek)
largement. En outre, nb des règles dans l’une et l’autre sont des règles coutumières pouvant
s’appliquer aux Etats. La grande majorité des dispositions sont coutumières et donc opposables à la
France par le biais de la coutume malgré le fait que la France ne l’ait pas ratifiée.
Article 2§1 A : « L'expression ‘‘traité’’ s'entend d'un accord international conclu par écrit entre
États et régi par le droit international, qu'il soit consigné dans un instrument unique ou dans deux
ou plusieurs instruments connexes, et quelle que soit sa dénomination particulière »
REMARQUES :
- Un traité suppose tjrs un accord de volonté entre Etats : consentement. L’accord de volonté
peut être successif, et non pas simultané.
- Les traités ne peuvent être conclus que par les Etats et les OI (peu importe la puissance de
certains autres : GAFA, Microsoft, etc.)
- La Convention de Vienne ne s’applique qu’aux accords écrits (il peut exister des accords
verbaux mais démontrer leur existence)
- Le DI n’est pas formaliste : il existe quelle que soit la forme du traité (accord, échange,
déclaration, etc.) ce qui est important c’est de regarder le contenu
Un traité est un accord écrit conclu entre deux ou plusieurs sujets du DI qui lui
reconnaissent une force obligatoire.
Classification des traités
Classification matérielle des traités :
OBJET
- Les traités-lois : pose des règles applicables à la société en général
- Les traités-contrats : repose sur l’échange, sur la réciprocité (traité « synallagmatique »)
BUT
- Traités normatifs
- Traités constitutifs d’OI
Classification formelle des traités :
- Qualité des parties
- Nombre de parties (bilatéraux, multilatéraux)
- Procédure de conclusion (forme solennelle ou simplifiée)
L’EX de la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de
l'emploi des armes chimiques et sur leur destruction :
- Un préambule(önsöz) qui énumère les parties et expose les motifs, les raisons d’être du traité
(pas de force contraignante du préambule MAIS l’interprète peut se fonder sur une disposition
du préambule)
- Dispositif
- Annexes éventuelles (ici 3 : annexe sur les produits chimiques ; annexe sur la vérification ;
annexe sur la confidentialité) qui ont une portée contraignante
Section I – L’élaboration des traités
§1 – La conclusion des traités
A) La procédure internationale de conclusion des traités
1) La capacité à conclure
La q° de la qualité de sujet international Article 6 sur la Capacité des États de conclure des
traités : « Tout État a la capacité de conclure des traités. »
Qui peut conclure un traité ? Etats fédérés ? Régions ? au niveau du DI, une violation du traité
engage la responsabilité de la France (peu importe si c’est une violation d’une unité décentralisée
(Bretagne), ou du juge judiciaire, ou autre). Rares sont les traités qui reconnaissent un pouvoir aux
entités fédérés.
Quid des mouvements de libération nationale qui se sont vus la possibilité de conclure certains
types de traités bien définis. Les mouvements de libération nationale peuvent conclure :
- Des traités d’indépendance
- Des traités relatifs à la conduite de la lutte armée
- Certains actes constitutifs d’OI
Pour conclure un traité, il faut être un Etat. Les entités décentralisées peuvent le faire si la C° le
permet et enfin, un certain nombre d’entités a cette capacité. EX : le Vatican, la Palestine, des OI
+ ou – reconnues comme le CICR qui est une association de droit privé. Les personnes privées, les
sociétés transnationales et les ONG ne peuvent pas conclure de traités.
La q° de la représentation article 7 de la Conv de Vienne qui évoque la q° des pleins pouvoirs.
Pour pouvoir représenter son Etat, il faut avoir les pleins pouvoirs :
- Ceux qui sont supposés avoir les pleins pouvoirs : chefs d’Etat, chefs de gouvernement,
ministres des Affaire Étrangère. Concernant les ambassadeurs, ils les ont mais uniquement
pour conclure un traité avec l’Etat dans lequel ils sont accrédités.
- Ceux qui doivent disposer d’un document attestant les pleins pouvoirs : document détenu par
celui qui a l’autorité pour enduire la négociation des traités en droit interne
Article 52 de la C° du 4 oct 1958 : « Le Président de la République négocie et ratifie les traités. Il est
informé de toute négociation tendant à la conclusion d'un accord international non soumis à
ratification. » la C° fait une distinction entre les traités et les accords internationaux.
2) L’élaboration du texte
a) La négociation
Différence entre l’élaboration d’un traité bilatéral ou multilatéral :
- Bilatéral simple échange de lettres seulement parfois (voir courrier du MAE au ministre
macédonien des AE) & naissance du traité
- Multilatéral on négocie différemment au vu du nombre de parties. L’initiative peut
émaner des Etats, des OI mais aussi des ONG (même si elles n’ont pas les mêmes
prérogatives, elles peuvent faire du lobbying auprès de l’Etat).
Par conséquent, les traités multilatéraux sont négociés au sein de certains organes ou proviennent
de l’initiative d’Etats.
EX : adoption en 2006 d’une résolution par l’AGNU relative à un futur « instrument global et
juridiquement contraignant établissant les normes internationales communes pour
l’importation, l’exportation et le transfert d’armes classiques ». ICI l’idée vient de l’ONU.
Les traités multilatéraux sont négociés au sein d’une OI. EX de la COP21 : très
nombreux.
Comment se passent les négociations ? à partir du moment où est organisée une conférence,
procédure. Les parties n’hésitent pas à utiliser la technique par consensus. A la fin de la
conférence, le texte est soumis à l’adoption. EX : le 28 mars à minuit, fin. Donc le Président
de la conférence va décider d’arrêter les discussions. C’est CE texte qui sera soumis à
l’adoption. Deux possibilités pour le Président :
Soit soumettre le texte au vote EX : conférence visant à adopter le traité de Rome.
Soit soumettre le texte au consensus . Quelle différence avec le vote ? qui ne dit mot
consent. Si personne ne s’y oppose, le texte est adopté. Pression sur les Etats car tout le
monde va regarder si qq s’oppose. EX1 : conférence de Kampala en 2010 qui a débattu
sur la définition du crime d’agression. En 98, plutôt que de ne pas adopter le texte, ils ont
décidé de reporter à plus tard la q° du crime d’agression conférence de Kampala décide
de reprendre la définition et le Président décide de soumettre le texte au consensus. Dès
lors, tous les yeux se sont tournés vers le R-U et la France, membres permanents. Si
blocage, ça allait forcément venir de la France ou du R-U. Le délégué japonais a levé la
main et s’est rendu compte qu’il avait commis une boulette car il souhaitait seulement
prendre la parole. EX2 : Corée du Nord, Iran et Syrie concernant le traité sur le commerce
des armes. Les russes et les américains ont dit qu’il fallait plus de temps pour le texte. En
mars 2013, ces trois Etats bloquent le consensus. Le texte n’a pas été adopté. Réel choix
de recourir au vote ou au consensus. Le consensus facilite l’adoption du texte car pression
sur les Etats mais inconvénient car une seule main suffit pour faire échouer l’adoption.
b) L’authentification
L’authentification consiste à dire que le texte rédigé correspond à l'intention des négociateurs, qui le
considère comme définitif. L'authentification se fait au moyen de la signature (art 10 CVDT). D'autres
modes sont prévus :
• Suivant la procédure établie dans les État.
• La signature
• La signature ad referendum ou le paraphe (mais n'est que provisoire, d'où la distinction)
Les États ne sont pas obligés de signer le traité, ni de le ratifier (EX : la Russie sur le traité du
commerce des armes). Dès lors, à quoi sert la signature ? Plusieurs effets :
• Un État qui a signé n'est pas dans la même situation que celui qui n'a pas signé (CPI, 16 mars
2001). La signature peut constituer l'expression fidèle des vues communes des parties. La
Cour peut se servir du traité signé, mais non ratifié, pour considérer les vues des parties à
l'époque où le traité a été signé. L’article 18 CVDT pose un certain nombre d'obligations à
l'égard d'un État qui a signé mais pas ratifié (il ne peut pas porter atteinte à l'objet et au but du
traité) <=> il ne doit pas vider le traité en question de sa substance. EX : les USA ne veulent
pas ratifier le traité établissant la CPI de 1998 considèrent une absence d'effets =>
juridiquement possible par art 18.
• A partir du moment où le texte est signé, certaines dispositions vont entrer en vigueur.
L'adoption du traité entraîne l'application de toutes les clauses qui rendent possibles son
accession à la qualité de traité contraignant.
• Un traité faisant l'objet de nombreuses signatures peut faire entrer certaines de ses dispositions
dans la coutume. EX : établissement du consentement, dispositions sur l'authentification…
Normalement, le traité peut être signé par les États ayant participé aux négociations. Cette
possibilité peut être ouverte à d'autres États qui n'ont pas participé aux négociations (car ils
n'existaient pas) ou un État n'ayant pas souhaité signer immédiatement. EX1 : Convention
contre la torture est ouverte à tous les États pour n'importe quelle durée. EX2 : traité sur le
commerce des armes ouvert à tous les États à compter du 3 juin 2013 jusqu'à son entrée en
vigueur. EX3 : accord de Paris ouvert aux États pdt un an.
La Convention de Vienne prévoit dans son article 24 : « Les dispositions d'un traité qui réglementent
l'authentification du texte, l'établissement du consentement des États à être liés par le traité, les
modalités ou la date d'entrée en vigueur, les réserves, les fonctions du dépositaire, ainsi que les autres
questions qui se posent nécessairement avant l'entrée en vigueur du traité, sont applicables dès
l'adoption du texte. »
La coutume peut avoir des interférences sur l’élaboration des traités.
Enfin, qui peut authentifier le texte ? tout dépend du traité
Certains traités réservent la signature aux Etats qui ont participé à l’élaboration. Mais AJD, la
signature est ouverte à n’importe quel Etat dès lors que les conditions de fond sont remplies. Parfois,
la Convention est ouverte à signature éternellement // parfois il y a une période définie dans certaines
hypothèses. La signature est en principe réservée aux Etats qui ont participé à la négociation du traité.
Désormais, cette possibilité est donc offerte :
à des Etats qui n’ont pas participé aux négociations
ou qui, bien qu’ayant participé, n’ont pas jugé opportun de signer la convention au
moment de son adoption
3) L’expression par l’Etat du consentement à être lié
Observation générale n°24 notion de réserve incompatible avec la notion de droits de l’homme. On
ne doit selon lui pas émettre de réserves dans les traités relatifs aux droits de l’homme.
DILEMME DES RESERVES
Convient-il de sauvegarder l’intégrité du traité en exigeant que les Etats acceptent toutes
les dispositions ? (andlaşmanın bütünlüğünün korunması)
Convient-il de sauvegarder l’universalité du traité en assurant l’acceptation par tous ?
(andlaşmanın evrenselliğinin korunması)
B) Les conditions de validité des réserves
Article 19 qui fixe les conditions de validité : « Un État, au moment de signer, de ratifier, d'accepter,
d'approuver un traité ou d'y adhérer, peut formuler une réserve, à moins :
a) que la réserve ne soit interdite par le traité ;
b) que le traité ne dispose que seules des réserves déterminées, parmi lesquelles ne figure pas la réserve en
question, peuvent être faites ; ou
c) que, dans les cas autres que ceux visés aux alinéas a) et b), la réserve ne soit incompatible avec l'objet et le
but du traité. »
La France est partie à un traité mais souhaiterais émettre une réserve. PLUS POSSIBLE. Néanmoins,
article 22 sur le retrait des réserves et des objections aux réserves : « 1. A moins que le traité n’en
dispose autrement, une réserve peut à tout moment être retirée sans que le consentement de l’Etat qui
a accepté la réserve soit nécessaire pour son retrait. »
Que prévoit les traités ? article 19 : « Un État, au moment de signer, de ratifier, d'accepter, d'approuver un
traité ou d'y adhérer, peut formuler une réserve, à moins :
a) que la réserve ne soit interdite par le traité ;
b) que le traité ne dispose que seules des réserves déterminées, parmi lesquelles ne figure pas la réserve en
question, peuvent être faites ; ou
c) que, dans les cas autres que ceux visés aux alinéas a) et b), la réserve ne soit incompatible avec l'objet et le
but du traité. »
Traités qui limitent les réserves (soit en autorisant soit en interdisant les réserves à certains articles, soit
en interdisant les réserves générales).
article de la ConvEDH Les réserves de caractère général ne sont pas autorisées aux termes du présent
article.
Pour résumer, il y a des traités qui interdisent, certains qui autorisent et d’autres qui limitent.
?????????????????????????
C) Les effets des réserves
Etat du droit avant 1951 :
Règle générale au niveau universel : un Etat réservataire ne pouvait être partie à une
convention qu’à la condition que toutes les autres parties acceptent sa réserve
Avantage ? cohérence, simplicité // risque de laisser certains Etats de côté
Au niveau régional, le système panaméricain était différent dans la mesure où l’objection à
une réserve avait seulement pour effet de priver de liens conventionnel l’Etat réservataire
et l’Etat objecteur. Autrement dit, l’Etat réservataire partie à la convention et l’Etat qui a
émis l’objection aucune relation conventionnelle.
Au lendemain de la 2GM, augmentation du nb d’Etats. Situation intenable(savunulamaz durum)
système va être assoupli(sistemi gevşetmek esnetmek) et la Convention de Vienne va reprendre la
solution dégagée par la cour.
Etat du droit depuis 1951/1969 :
Lorsque les réserves sont envisagées par le traité, un Etat réservataire peut être partie à un
traité sans que les autres Etats n’aient à donner leur consentement (ce qui était le cas du
temps de la S.d.N.). Il est admis que le consentement a été donné lors d l’acceptation de la
clause d’autorisation (article 20 § 1 de la Convention de Vienne).
Lorsque les réserves ne sont pas envisagées par le traité, il suffit qu’un Etat accepte la
réserve pour que l’Etat réservataire soit partie au traité. Autrement dit, si un Etat émet
une réserve, qu’un autre ne réagit pas, ce dernier est censé accepter.
POUR RESUMER : un Etat émet une réserve. L’Etat est partie au traité dès lors que le traité
envisage une dispo sur les réserves. A défaut, si un Etat accepte, l’Etat devient partie au traité.
La Convention de Vienne, s’inspirant des principes dégagés par la CIJ en 1951, précise :
En cas d’acceptation expresse ou implicite (açık veya örtülü kabul)
NB : l’absence d’objection pendant un délai d’un an doit être interprété comme une
acceptation (article 20 § 5)
Le traité s’applique entre les Etats
Moins la disposition qui a fait l’objet de la réserve, « dans la mesure prévue par cette
réserve » (art. 21 § 1)
En cas d’objection à la réserve
Objection simple : l’Etat partie refuse que la réserve produise des effets pour l’Etat
objectant. L’objection simple va neutraliser l’effet de la réserve. ILLUSTRATION : un
Etat ratifie et émet une réserve à l’article 4 qui précise que les Etats devront faire
qqchose. L’Etat dit que cette disposition ne pose pas une O° mais une faculté. Réserve
neutralisée.
Objection aggravée : elle refuse toute relation conventionnelle avec l’Etat réservataire
ILLUSTRATION : un traité de 10 articles est conclu entre plusieurs Etats. A fait une réserve à l’article
3 (« A n’est liée à l’article 3 que pour autant que les forces militaires de l’Etat ne violent pas les
règles de DI »)
*B ne dit rien
*C fait une objection simple
*D fait une objection aggravée
En CSQCE :
Le traité sera applicable entre A et B étant précisé que l’article 3 s’appliquera avec la
réserve
Le traité sera applicable entre A et C moins la disposition de l’article 3
Le traité ne sera pas applicable entre A et D
Le traité sera applicable dans toutes ces dispositions entre B, C et D
La Convention de Vienne a essayé de limiter l’effet des objections aux réserves puisque l’objection ne
peut être qu’expresse. Les objections ne peuvent également être émises que par un Etat signataire.
La Convention de Vienne s’efforce néanmoins de concilier(uzlaşmak) des intérêts
contradictoires(çatışan çıkarlar) :
- D’un côté, elle facilite la formulation des réserves
En posant d’une part une présomption en faveur de la validité des réserves (chapeau
de l’article 19)
En abandonnant d’autre part le principe de l’unanimité
Et enfin en posant le principe de l’acceptation tacite
- De l’autre, elle préserve la liberté de consentement des autres parties en leur permettant
d’objecter et de moduler l’effet de leur objection
Pour conclure, la q° des réserves soulèvent d’innombrables difficultés. Le juge international est amené
à traiter la q°, ainsi que le juge interne.
CE Ass. 12 Octobre 2018, SARL Super Coiffeur req Np ( Slaytta var)
§3 – Les procédures finales
A partir du moment où le traité a été adopté et que l’Etat a donné son consentement, il va pouvoir
entrer en vigueur.
A) L’entrée en vigueur des traités
La Convention de Vienne nous dit que les traités en forme solennelle peuvent entrer en vigueur selon
différentes procédures. EX : la convention de Vienne, pour entrer en vigueur, devait être ratifiée par
35 Etats, mais ce seuil peut évoluer.
Différents seuils de ratification pour l’entrée en vigueur des traités :
- Ensemble des parties
- Nombre faible (< 35) EX : convention c/ la torture dont le seuil était de 20. Intérêt d’un
seuil bas est d’accélérer l’entrée en vigueur. Mais si le seuil est trop faible, remise en cause de
la crédibilité du traité.
- Seuil élevé (>50) risque que la convention n’entre en vigueur que bien des années + tard.
EX : Convention des NU sur le droit de la mer, 12 ans pour récupérer 60 ratifications.
Quid des seuils qualitatifs ? article 110 Charte des NU « La présente Charte entrera en vigueur
après le dépôt des ratifications par la République de Chine, la France, l'Union des Républiques
socialistes soviétiques, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, les États-Unis
d'Amérique et par la majorité des autres États signataires. Un procès-verbal de dépôt des ratifications
sera ensuite dressé par le Gouvernement des États-Unis d'Amérique qui en communiquera copie à
tous les États signataires. » idée de faire jouer le seuil sur la ratification par certains Etats en
particulier.
Accord de Paris (lutter c/ le dérèglement climatique, 189 Etats parties AJD) : conformément à
l'article 21, l'Accord entre en vigueur le trentième jour qui suit la date du dépôt de leurs instruments de
ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion par au moins 55 Parties à la Convention qui
représentent au total au moins un pourcentage estimé à 55 % du total des émissions mondiales de gaz à
effet de serre.
Idée que pour qu’il entre en vigueur, il fallait que le nb d’Etats qui ratifiaient soient
responsables d’un tel pourcentage d’émission de gaz à effet de serre
Critique ? on reconnait que certains Etats sont + importants que d’autres Etats =
rupture d’atteinte au ppe d’égalité MAIS permet de témoigner sur une certaine réalité.
2°) Aucune partie à un traité ou accord international qui n'aura pas été enregistré conformément aux
dispositions du paragraphe 1 du présent Article ne pourra invoquer ledit traité ou accord devant un organe de
l'Organisation. »
Gênant de ne pas enregistrer ? la CIJ, organe judiciaire ppal des NU, et on ne peut pas
invoquer un traité non enregistré devant la Cour
OR : interprétation large dans l’affaire Qatar/Bahrein en 1994 : « Le défaut d’enregistrement
ou l’enregistrement tardif est […] sans conséquence sur la validité même de l’accord, qui
n’en lie pas moins les parties »
Article 80 de la Convention de Vienne les traités doivent être enregistrés et publiés : « 1. Après
leur entrée en vigueur, les traités sont transmis au Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies aux fins
d'enregistrement ou de classement et inscription au répertoire, selon le cas, ainsi que de publication.
2. La désignation d'un dépositaire constitue autorisation pour celui-ci d'accomplir les actes visés au §
précédent. »
= technique frauduleuse destinée à obtenir le consentement d’une ou plusieurs parties. EX : les
accords de Munich conclus entre la France + le R-U et l’Allemagne + l’Italie. Le tribunal militaire
international de Nuremberg a considéré que l’Allemagne était responsable de dol car il s’agissait en
vérité d’annexer toute la tchéco-Slovaquie.
L’article 50 de la Convention de Vienne envisage la corruption : « Si l'expression du consentement d'un
État à être lié par un traité a été obtenue au moyen de la corruption de son représentant par l'action directe ou
indirecte d'un autre État ayant participé à la négociation, l'État peut invoquer cette corruption comme viciant
son consentement à être lié par le traité. »
2) L’erreur
Dans le cadre de l’erreur, c’est l’Etat lui-même qui s’est trompé. Article 48 de la Convention de
Vienne : « 1. Un État peut invoquer une erreur dans un traité comme viciant son consentement à être lié par le
traité si l'erreur porte sur un fait ou une situation que cet État supposait exister au moment où le traité a été
conclu et qui constituait une base essentielle du consentement de cet État à être lié par le traité.
2. Le paragraphe 1 ne s'applique pas lorsque ledit État a contribué à cette erreur par son comportement ou
lorsque les circonstances ont été telles qu'il devait être averti de la possibilité d'une erreur.
3. Une erreur ne concernant que la rédaction du texte d'un traité ne porte pas atteinte à sa validité ; dans ce cas,
l'article 79 s'applique. »
Il ne peut s’agir que d’une erreur de fait et pas une erreur de droit. De plus, cette erreur de fait doit
porter sur un élément essentiel, élément qui était à la base du consentement. Autrement dit, s’il n’avait
pas commis cette erreur, il n’aurait pas commis le traité. En pratique, la q° de l’erreur s’est posée
principalement pour des traités de délimitation.
Illustration : affaire du temple de Préah Vihéar. Temple à cheval entre deux Etats. En 1907, accord
entre la Thaïlande et la France sur la délimitation. Ce sont les français qui ont procédé à la délimitation
car les thaïlandais n’avaient pas les moyens technologiques. Mais sur le tracé, il y a eu une erreur. En
1954, la Thaïlande a occupé la zone de Préah Vihéar. Le Cambodge a saisi la CIJ et la Cour a rendu
son arrêt le 15 juin 1962. La CIJ a rejeté car la Thaïlande avait fait comme si la carte était valable donc
la CIJ a considéré que la Thaïlande avait « validé » l’erreur.
« Il résulte des constatations qui précèdent que les autorités siamoises ont reçu en son temps la carte de l'annexe 1 et qu'elles
l'ont acceptée. Mais AJD il est allégué au nom de la Thaïlande, pour ce qui concerne la zone de Préah Vihéar actuellement en
litige, qu'une erreur a été commise, erreur que les autorités siamoises ne connaissaient pas lorsqu'elles ont accepté la carte.
C'est une règle de droit établie qu'une partie ne saurait invoquer une erreur comme vice du consentement si elle a contribué
à cette erreur par sa propre conduite, si elle était en mesure de l'éviter ou si les circonstances étaient telles qu'elle avait été
avertie de la possibilité d'une erreur. La Cour considère que les qualités et les compétences des personnes qui ont vu la carte
de l'annexe 1 du côté siamois rendent à eux seuls difficile que la Thaïlande puisse juridiquement invoquer l'erreur. »
On peut invoquer l’erreur si l’Etat a contribué lui-même à celle-ci & si l’Etat a eu connaissance de
l’erreur mais qu’il n’a pas réagi.
L’erreur eut être invoquée mais UNIQUEMENT l’erreur de fait
L’Etat ne doit pas avoir contribué à l’erreur et ne doit pas avoir eu connaissance de
celle-ci
Différend territorial (Jamahiriya arabe libyenne/Tchad), arrêt du 3 février 1994 il faut une erreur
de fait et qui porte sur un élément essentiel.
3) La contrainte (zorlama tehdit)
La Convention de Vienne envisage deux cas spécifiques qui rendent nulle le traité en cas de :
- Contrainte exercée sur le représentant d’un Etat (article 51)
- Contrainte exercée sur un Etat par la menace ou l’emploi de la force (article 52) idée qu’à
partir du moment que traité conclu sous la force, il est nul
Depuis 1945, au moins deux traités conclus sous l’empire de la contrainte :
- Accord conclu entre la Yougoslavie et l’OSCE en 1999
- Conflit entre la RDC & le Rwanda et l’Ouganda, accord conclu sous la contrainte en 1999
La France a refusé de se prononcer sur ces ≠ dispositions (l’erreur, le dol et la contrainte) car selon lui,
dispositions inspirées du droit civil interne et inopérantes en droit international.
4) La violation des règles de droit interne relatives au consentement
Article 46 de la Convention de Vienne : « 1. Le fait que le consentement d'un État à être lié par un traité a
été exprimé en violation d'une disposition de son droit interne concernant la compétence pour conclure des
traités ne peut être invoqué par cet État comme viciant son consentement, à moins que cette violation n'ait été
manifeste et ne concerne une règle de son droit interne d'importance fondamentale.
2. Une violation est manifeste si elle est objectivement évidente pour tout État se comportant en la matière
conformément à la pratique habituelle et de bonne foi. »
Idée qu’un Etat ne peut pas se prévaloir de son droit interne pour juger de la validité d’un traité.
Dérogation par cet article : il est possible d’obtenir l’invalidité d’un traité dès lors que le consentement
donné à la suite d’une violation manifeste d’une règle de droit interne. Pas une violation mineure mais
manifeste (si elle est « objectivement évidente… »).
PB ? très dangereux car un traité conclu par la France reste conclu par la France et valable pour tous
les Etats. CSQ préjudiciables sur la sécurité juridique en raison des changements politiques (nouveau
gouvernement qui veut se débarrasser de certains traités en invoquant cette clause).
EX : Iraq a envahi(işgal) le Koweït en 90 ; à la suite de l’invasion et de l’intervention autorisée par les
NU, l’Iraq se retire et traité de frontière conclu. Iraq dit que ce traité est nul car rédigé sans l’accord de
S. Hussein.
Illustration : Frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et le Nigéria, (Cameroun c. Nigéria
; Guinée équatoriale (intervenant)), arrêt du 10 octobre 2002, CIJ le Nigéria invoque la nullité
d’un traité au motif que le chef de l’Etat n’avait pas la compétence. Or, pas définition, les chefs d’Etat
disposent du pouvoir de négociation des traités. REJET DE l’ARGUMENT.
B) L’illicéité de l’objet et du but du traité : la violation d’une norme impérative (jus cogens)
Peut-on considérer qu’un traité soit nul au regard de son objet ? q° qui a divisé la doctrine et les
Etas notamment dans les années 60. Est-il possible de dire que les Etats ne sont pas complètement
souverains ? oui. Il existe des règles qui vont s’imposer aux Etats, qu’ils aient donné ou non leur
consentement. Il existe des règles fondamentales dans la société internationale. Peut-on limiter la
capacité conventionnelle des Etats ? Peut-on considérer qu’un traité ne peut pas porter sur
n’importe quel sujet ? c’est là toute la question du jus cogens.
Article 53 et article 64 de la Convention de Vienne A RETENIR :
- Article 53. Traités en conflit avec une norme impérative du Droit International général
(jus cogens) : « Est nul tout traité qui, au moment de sa conclusion, est en conflit avec une norme
impérative du droit international général. Aux fins de la présente Convention, une norme impérative du
droit international général est une norme acceptée et reconnue par la communauté internationale des
États dans son ensemble en tant que norme à laquelle aucune dérogation n'est permise et qui ne peut
être modifiée que par une nouvelle norme du droit international général ayant le même caractère »
Hypothèse où le traité est nul car norme impérative contraire au moment de la ccl du
traité
- Article 64. Survenance d'une nouvelle norme impérative du droit international général
(jus cogens) : « Si une nouvelle norme impérative du droit international général survient, tout traité
existant qui est en conflit avec cette norme devient nul et prend fin. »
Hypothèse où traité est nul car survient une norme impérative contraire
La Convention de Vienne est adoptée en 1970. Quelques mois plus tard, la CIJ rend un arrêt le 5
février 1970 Barcelona Traction (Belgique c/ Espagne) dans laquelle elle souligne qu’« Une
distinction essentielle doit être établie […] entre les O° des Etats envers la communauté
internationale dans son ensemble et celles qui naissent vis-à-vis d’un autre Etat dans le cadre de la
protection diplomatique. Par leur nature même, les premiers concernent tous les Etats. Vu
l’importance des droits en cause, tous les Etats peuvent être considérés comme ayant un intérêt
juridique à ce que ces droits soient protégés ; les O° dont il s’agit sont des O° erga omnes ».
La CIJ dit qu’il existe des normes erga omnes c’est-à-dire opposables à tous donc horizontal (jus
cogens suppose une hiérarchie donc vertical). Le 23 janvier 2020, la CIJ a rendu une ordonnance dans
l’affaire de l’application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide
(Gambie c/ Myanmar). Gambie saisit la CIJ considérant que le Myanmar commet un génocide.
Qualité pour agir ? aptitude à présenter une requête. La Gambie étant partie peut parfaitement
introduire un recours c/ le Myanmar aussi partie.
Intérêt à agir ? être directement atteint par la violation du DI. Est-ce que la Gambie est directement
atteinte / lésée dans ses droits par le fait que le Myanmar soit accusé de violer la convention sur
le génocide ? NON. Cependant, la Convention sur le génocide n’est pas une convention comme les
autres. Elle pose des dispositions erga omnes (opposables à toutes les parties). A partir de ce moment,
dès lors qu’un Etat viole ces O°, tous les autres sont atteints et c’est ce que va dire la COUR le 23
janvier 2020 : « En raison des valeurs qu’ils partagent, tous les Etats parties à la convention sur le génocide ont un
intérêt commun à assurer la prévention des actes de génocide et, si de tels actes sont commis, à veiller à ce que leurs auteurs
ne bénéficient pas de l’impunité. Cet intérêt commun implique que les O° en q° s’imposent à tout Etat partie à la convention
à l’égard de tous les autres Etats parties. Dans l’arrêt qu’elle a rendu en l’affaire relative à des Questions concernant
l’obligation de poursuivre ou d’extrader (Belgique c. Sénégal), la Cour a indiqué que les dispositions pertinentes de la
convention contre la torture étaient « comparables » à celles de la convention sur le génocide. Elle a estimé que ces
dispositions généraient des « obligations … [pouvant] … être qualifiées d’«O° erga omnes partes», en ce sens que, quelle
que soit l’affaire, chaque Etat partie a[vait] un intérêt à ce qu’elles soient respectées». Il s’ensuit que tout Etat partie à la
convention sur le génocide, et non pas seulement un Etat spécialement affecté, peut invoquer la responsabilité d’un autre
Etat partie en vue de faire constater le manquement allégué de celui-ci à ses obligations erga omnes partes et de mettre fin
à ce manquement. »
La consécration du jus cogens est vraiment une évolution marquante de la société internationale.
Jusqu’en 1969, le DI était perçu comme un droit contractuel. Avec le jus cogens, différent.
Un Etat a été très critique à l’égard de la notion du jus cogens : la France (seul Etat partie à la
Convention). PQ ?
- Identification : la convention ne donne pas de critères précis ; qu’est ce que le jus
cogens ?
Cela suppose une base consensuelle : tous les Etats ? une majorité d’Etats ? PB de savoir
comment identifier le jus cogens (identifié par l’AGNU ? par les Etats ?)
Qu’est-ce que la Communauté internationale des Etats dans son ensemble ?
- Craintes pour la stabilité des relations conventionnelles
- Inadéquation de la procédure de règlement des questions d’interprétation
Possibilité d’émettre des réserves
Grand pouvoir reconnu à la CIJ
La CIJ va lâcher le mot tabou le 3 février 2006 dans l’arrêt Activités armées sur le territoire du
Congo (Congo/Rwanda) dans lequel elle dit que l’interdiction du génocide est une norme de jus
cogens.
Dans l’arrêt du 20 juillet 2012, Questions concernant l'obligation de poursuivre ou d'extrader
(Belgique c. Sénégal) (interdiction de la torture), le Sénégal a désigné comme juge ad hoc Serge
Sur.
La notion de jus cogens fait peur
2. Si des actes ont néanmoins été accomplis sur la base d'un tel traité :
a) toute partie peut demander à toute autre partie d'établir pour autant que possible dans leurs relations mutuelles la
situation qui aurait existé si ces actes n'avaient pas été accomplis ;
b) les actes accomplis de bonne foi avant que la nullité ait été invoquée ne sont pas rendus illicites du seul fait de la nullité
du traité.
3. Dans les cas qui relèvent des articles 49, 50, 51 ou 52, le paragraphe 2 ne s'applique pas à l'égard de la partie à laquelle
le dol, l'acte de corruption ou la contrainte est imputable.
4. Dans les cas où le consentement d'un État déterminé à être lié par un traité multilatéral est vicié, les règles qui précèdent
s'appliquent dans les relations entre ledit État et les parties au traité. »
La nullité est rétroactive. La Convention de Vienne fait une ≠ entre nullité relative et nullité absolue :
- La nullité relative : elle vise à protéger l’intérêt des victimes, celui qui a été trompé, des
irrégularités. CSQ ? article 44 §4 de la Convention :
qu’elle ne peut être invoquée que par les parties, sauf si, après en avoir pris
connaissance, elles ont accepté ou acquiescé à la validité du traité
elle peut en outre être limitée à la clause affectée par le vice concerné à condition qu’il
s’agisse d’une clause divisible (conditions particulièrement restrictives)
la nullité relative concerne le dol et la corruption, l’erreur et la ratification imparfaite.
En cas de violation d’une norme impérative ou de contrainte, la sanction est la nullité
absolue.
- La nullité absolue
les parties n’ont pas la possibilité de la couvrir par le biais de la confirmation expresse
ou tacite
La nullité absolue en DI, ne se confond toutefois pas avec la nullité en droit interne. En
DI, la nullité absolue ne peut en effet être invoquée que par les seules parties au traité
Quand la nullité peut-elle être invoquée ? La Convention souhaitait imposer un délai mais ce qui est
retenu c’est qu’on peut l’invoquer à tout moment INSECURITE JURIDIQUE. La CIJ ne l’a pas
entendu de la sorte. Dans un arrêt du 13 décembre 2007 Différend territorial et maritime
(Nicaragua c. Colombie), exceptions préliminaires, la CIJ a considéré qu’il n’était pas possible
d’invoquer une nullité absolue ad vitam aeternam : « Le fait pour un Etat ne de pas invoquer une
nullité absolue et d’agir comme si ce traité était en vigueur pendant une période de temps assez
importante (50 ans), prive cet Etat de son droit d’affirmer ultérieurement la nullité ».
Illustration : Arbitrage en vertu du Traité sur la mer de Timor (Timor-Leste c. Australie) : pdt
lgtps, Timor occupé par les portugais. Puis ils se sont retirés et immédiatement, l’Indonésie en a
profité pour l’occuper. Le Timor a des ressources importantes dans la mer du Timor. Force de
pression, l’Indonésie s’est retirée et l’ONU a construit un Etat et depuis 2002 le Timor-Leste = Etat.
L’Australie a conclu un traité pour pouvoir forer. Partage de 50/50 des revenus tirés du pétrole.
Pourtant le Timor cherche à remettre en cause la validité du traité.
Section III – La mise en œuvre des traités( Antlaşmaların uygulanması)
Une fois entré en vigueur, le traité produit des effets sur les parties, sur les tiers et dans le temps.
§ 1 – La mise en œuvre des traités dans l’ordre juridique international
A) Les effets des traités sur les parties
1) Le caractère obligatoire des traités
Article 26 – Pacta sunt servanda : « Tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté par
elles de bonne foi. » les Etats doivent respecter les traités qui sont dotés d’un caractère obligatoire.
Aspect fondamental et ce ppe posé par l’article 26 de la Convention de Vienne découle du ppe de
bonne foi. Dans un certain nb de traités, il arrive qu’il y ait un article qui précise expressément que les
parties doivent être de bonne foi.
2) La non-rétroactivité des traités
Article 28 – Non rétroactivité des traités : « A moins qu'une intention différente ne ressorte du traité
ou ne soit par ailleurs établie, les dispositions d'un traité ne lient pas une partie en ce qui concerne un
acte ou fait antérieur à la date d'entrée en vigueur de ce traité au regard de cette partie ou une
situation qui avait cessé d'exister à cette date. »
3) L’application territoriale des traités
Article 29 : « A moins qu'une intention différente ne ressorte du traité ou ne soit par ailleurs établie,
un traité lie chacune des parties à l'égard de l'ensemble de son territoire. »
Toutefois, certaines dispositions pour limiter le champ d’application des traités :
- Clauses coloniales
- Clauses fédérales : clause particulière visant à répondre au caractère fédéral pour répondre aux
difficultés de compétence existant au sein de l’Etat fédéral (EX : Canada). Elles existent mais
sont dénuées de toute utilité souvent
Lorsqu’un Etat ratifie un traité relatif aux droits de l’homme, est-il obligé de respecter ces droits
hors de son territoire ? OUI on doit appliquer ces droits hors du pays. Quand on prend les différentes
conventions internationales, il est souvent dit que les traités relatifs aux droits de l’H s’imposent à
toute personne relevant de sa juridiction idée que cela s’applique au territoire de l’Etat + ailleurs =
vocation extraterritoriale.
Application territoriale des traités relatifs aux droits de l’homme :
Les traités relatifs aux droits de l'homme imposent très souvent aux Etats de garantir les droits
consacrés à toute personne relevant de leur « juridiction » ou de leur compétence. La CIJ estime
notamment que les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme sont applicables « aux
actes d’un Etat agissant dans l’exercice de sa compétence en dehors de son propre territoire » (avis
du 9 juillet 2004, Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien
occupé).
Les traités relatifs aux droits de l'homme peuvent donc avoir une application
extraterritoriale
ii) la disposition selon laquelle la quote-part d’un État membre ne peut être modifiée sans son consentement
(section 2, paragraphe d), de l’article III); et
iii) la disposition selon laquelle la parité de la monnaie d’un État membre ne peut être modifiée que sur la
proposition de cet État membre (paragraphe 6 de l’annexe C) »
Quid de la Charte des NU : pour qu’un amendement soit adopté, majorité de 2/3 des Etats et pour
qu’un amendement entre en vigueur, 2/3 des Membres des NU, y compris tous les membres
permanents du CDS.
AUJOURD’HUI : La révision des traités multilatéraux se fait à la majorité :
Solution inévitable en raison de la multiplication du nombre d'Etats
Pendant de la règle de l'adoption majoritaire du texte des traités multilatéraux
Adoption comme révision des traités multilatéraux se font sur la base de majorités
qualifiées, le plus souvent celle des deux tiers
Existe également des règles de double majorité (permet de satisfaire au critère du nombre,
faire en sorte que les Etats les + intéressés participent au processus. EX : le FMI les
Etats disposent d’un nb de voix proportionnel à leur quote-part. Pour modifier les statuts
du FMI, il faut les 3/5 des Etats membres disposant des 85% du nb total des voix
attribuées. Autrement dit, rien ne peut se faire sans les USA)
Un traité peut-il être modifié par la pratique subséquente des Etats ? la commission du DI dans
son projet, avait proposé qu’un traité puisse être inventé par la pratique subséquente des Etats donc
que la coutume pouvait amener à cela. La convention de Vienne sur le droit des traités n’a cependant
pas retenu cela. Pourquoi ? volonté de garder le contrôle. Dans son projet d’articles sur le droit des
traités, la Commission du DI avait entendu tenir compte de ces précédents jurisprudentiels. L’article
38 posait en effet le principe selon lequel un traité pouvait être modifié par la pratique ultérieure suivie
par les parties. Cette disposition n’a cependant pas reçu les faveurs des Etats. La Convention de
Vienne sur le droit des traités ne contient par conséquent aucune disposition en ce sens.
DONC la pratique des Etats peut conduire à la modification d’un traité à condition qu’elle soit
uniforme. La pratique fournit plusieurs exemples de traités qui ont été modifiés sous l’effet de la
conduite subséquente des parties :
Affaire concernant l’emplacement des balises frontalières à Taba (Egypte/Israël)
SA, 13 avril 2002, Décision concernant la délimitation de la frontière entre l’Érythrée et
l’Éthiopie
La CA de Rennes, 26 mars 1979, Rego Sanles : le droit des conventions de la mer de 1958
est « abrogé par la pratique généralisée des zones économiques exclusives de 188 miles ».
b) L’opposabilité
Quelle est l’opposabilité ? Autrement dit, est ce que la modification d’un traité qui est le fait de
seulement quelque Etats est opposable seulement à eux ou bien la modification vaut-elle pour
tous les Etats ?
Les révisions n’ont en principe qu’un effet relatif. On assiste alors à un fractionnement du régime
juridique du traité :
- Le traité initial non modifié continue de faire droit entre toutes les parties contractantes,
- Le traité amendé ne lie que celles qui ont approuvé la révision (art. 40, al. 4, et 30, al. 4, b).
EXCEPTIONS : dans un certain nb d’OI, à partir du moment où une révision est adoptée à une
majorité qualifiée, l’amendement est opposable à tous les Etats. EX : En 78, lorsque les conditions se
trouvèrent réunies pour l’entrée en vigueur du 2 e amendement du FMI, la France n’a eu le choix
qu’entre :
- le retrait du FMI au nom du respect de ses principes et de sa volonté
- ou son maintien dans l'organisation au prix de l'abandon de ses conceptions et de devoir
respecter de nouvelles règles à l'égard desquelles elle avait manifesté son opposition
Qu’a fait la France (s’est-elle retirée ou a-t-elle ratifié l’amendement) ? elle a effectivement
accepté l’amendement du FMI. Il faut bien comprendre ce que représente une OI pour un Etat et le fait
de la quitter.
2) La suspension et l’extinction des traités (andlaşmaların askıya alınması ve
feshedilmesi)
Les traités, en règle générale, sont conclus pour une durée indéterminée. Pour autant, cela ne veut pas
dire qu’ils ont vocation à s’appliquer de manière perpétuelle. Il peut arriver que les effets d’un traité
soient suspendus. Ce phénomène de suspension et d’extension peut résulter de la volonté des parties
ou de circonstances extérieures aux parties.
a) Du fait de la volonté des parties
Un certain nb de traités contient des clauses résolutoires = clause qui conditionne la fin de
l’engagement à la survenance de certains faits. Plusieurs types de clauses résolutoires :
- La réalisation de l’objet du traité (EX : une fois la marchandise livrée pour un traité de
commerce)
- L’atteinte du terme fixé par le traité (EX : le traité CECA avait été conclu pour 50 ans :
1952/2002)
- Certains traités multilatéraux prévoient qu'ils cesseront d'être en vigueur si le nombre
des parties contractantes tombe en dessous d'un certain seuil (EX : 6 pour la Convention
du 20 février 1957 relative à la nationalité des femmes mariées)
Clauses suspensives permettant de suspendre l’application du traité provisoirement.
Il est aussi possible d’abroger (yürülükten kaldırmak) un traité : article 54 de la Convention de
Vienne sur l’Extinction d'un traité ou retrait en vertu des dispositions du traité ou par
consentement des parties : L'extinction d'un traité ou le retrait d'une partie peuvent avoir lieu :
a) conformément aux dispositions du traité ; ou,
b) à tout moment, par consentement de toutes les parties, après consultation des autres États contractants.
L’abrogation peut être expresse (parties sont d’accord) ou implicite (effet du temps ou
obsolescence)
La dénonciation des traités.
Dans ce cas, le traité va continuer d’exister et à être opposable à un certain nb d’Etats. Cependant, il ne
produira plus d’effets pour un certain nombre de parties.
La dénonciation désigne le fait qu’un Etat souhaite sortir unilatéralement d’un traité ou d’une
convention. Il décide de rompre de manière unilatérale.
Peut-on dénoncer un traité ? la grande majorité des traités contiennent des clauses de dénonciation.
EX : article 78 de la Convention interaméricaine des Droits de l’homme : « Les Etats parties
peuvent dénoncer la présente Convention à l'expiration d'un délai de cinq ans à partir de la date de
son entrée en vigueur, moyennant un préavis d'un an ». Est-ce normal ? OUI.
Concernant le 1er § : ce délai est une mesure de sécurité juridique pour éviter que les Etats ne
ratifient un traité puis le dénonce le lendemain. Le 2 ème facteur de sécurité juridique est la question du
préavis.
Concernant le 2ème § : La dénonciation ne prendra effet que pour l’avenir. S’il viole le traité pendant la
période de préavis, il en sera tenu responsable.
Le Canada a dénoncé le protocole de Kyoto de 1997 et il a donc dû respecter un délai de 3 ans
(dénonciation possible à partir de 2000) et un préavis de 1 an.
Procédure pour dénoncer un traité ? l’accord de Paris est entré en vigueur le 4 novembre 2016 et
les USA l’ont ratifié en septembre 2016. Article 28 qui pose les conditions de dénonciation des
traités :
1) À l’expiration d’un délai de trois ans à compter de la date d’entrée en vigueur du présent Accord à
l’égard d’une Partie, cette Partie peut, à tout moment, le dénoncer par notification écrite adressée au
Dépositaire.
2) Cette dénonciation prend effet à l’expiration d’un délai d’un an à compter de la date à laquelle le
Dépositaire en reçoit notification, ou à toute date ultérieure pouvant être spécifiée dans ladite
notification.
3) Toute Partie qui aura dénoncé la Convention sera réputée avoir dénoncé également le présent Accord.
Si un traité ne contient pas de clause de dénonciation en PPE : pas de dénonciation possible. Sauf
dans 2 hypothèses :
- Au regard de la volonté des parties (regarder les W préparatoires, si les parties n’ont pas dit
que le traité était indénonçable)
- Au regard de la nature du traité : EX un traité d’alliance (elles se font et se défont).
Peut-on dénoncer un traité relatif aux Droits de l’Homme ?
On ne peut pas émettre des réserves sur des traités relatifs aux droits de l’Homme donc on pourrait
penser qu’ils ne peuvent pas être dénoncés. Mais certains traités relatifs aux droits de l’Homme
contiennent des dispositions sur la dénonciation.
En réalité il n’y a pas vraiment de réponse.
La CIJ a rajouté que la seule hypothèse serait que tous les Etats membres au Pacte consentent au retrait
de la Corée. Rien n’est officiel et juridiquement la Corée est encore liée au Pacte mais dans les faits
elle ne l’est plus vraiment.
b) Du fait de circonstances extérieures à la volonté des parties
1ère hypothèse : Article 60. L’exception d’inexécution
Lorsqu’un Etat n’applique pas le traité, il est possible d’invoquer l’exception d’inexécution. Cet
article 60 évoque une « violation substantielle » :
« 3. Aux fins du présent article, une violation substantielle d'un traité est constituée par :
a) un rejet du traité non autorisé par la présente Convention ;
b) la violation d'une disposition essentielle pour la réalisation de l'objet ou du but du traité. »
Ce mécanisme ne vaut pas pour tous les types de traités : pas pour les traités relatifs aux droits de l’H.
Illustration : traité relatif à l’institution d’un barrage « Gabcikovo Nagy Maros » entre la Hongrie et la
Tchécoslovaquie (qui est devenu pendant le traité, la République Tchèque et la Slovaquie, c’est la
Slovaquie qui a repris le traité). Arrêt de la CIJ, Projet Gabčíkovo-Nagymaros
(Hongrie/Slovaquie), 25 mars 1997 : « la Cour estime que seule une violation substantielle du traité
lui-même par un Etat partie audit traité peut mettre l'autre partie en droit de s'en prévaloir pour
mettre fin à un traité. La violation d'autres règles conventionnelles ou d'autres règles du droit
international général peut justifier l'adoption par l'Etat lésé de certaines mesures, y compris des
contre-mesures, mais elle ne saurait justifier qu'il soit mis fin au traité sur la base du droit des
traités. » Il faut une grave violation du traité pour invoquer l’exception d’inexécution.
2ème hypothèse : Article 61. Survenance d'une situation rendant l'exécution impossible
Il s’agit de tenir compte de circonstances extérieures. Sorte de « force majeure ». N’a jamais été
appliqué mais pourrait survenir dans des cas comme par exemple : un traité sur un lac qui finit par
s’asséché.
3ème hypothèse : Article 62 : un changement fondamental de circonstances par rapport à celles
existantes au fondement du traité peut entrainer sa suspension ou son extinction.
Il s’agit d’éliminer les traités devenus inapplicables suite à des changements de circonstances. Il
est DANGEREUX d’offrir cette possibilité aux parties car un Etat peut en profiter encadrement :
- Il faut vérifier que les circonstances aient constitué une base essentielle du consentement des
parties
- Le changement doit avoir pour effet de transformer radicalement la portée des O° qui restent à
exécuter en vertu du traité
En pratique, conditions jamais remplies, elles sont très difficiles à constituer. Objectif de préserver la
stabilité conventionnelle.
Quid de la guerre : CSQ sur les conventions conclues par ces Etats ? la commission du DI a travaillé
sur le sujet et a remis un rapport en 2011 : « L’existence d’un conflit armé n’entraîne pas ipso facto
l’extinction des traités ni la suspension de leur application :
a) Entre les États parties au conflit ;
b) Entre un État partie au conflit et un État qui ne l’est pas ».
Concernant le b), la commission du DI considère qu’ils doivent continuer à s’appliquer. Mais certains
cesseront. Dans le projet de la CDI, liste de traités qui doivent continuer à s’appliquer notamment
traités portant sur les conflits armés, et ceux relatifs au droit international humanitaire.
A NOTER : il faut rappeler que si une nouvelle norme impérative dont l’objet est c/ au traité survient,
le traité cesse de produire effet.
§ 2 – La mise en œuvre(uygulama) des traités dans l’ordre juridique interne
A) Les constructions doctrinales
Deux façons d’envisager les choses.
1) Le monisme
Idée qu’il n’y a qu’un ordre juridique : tantôt vers l’international, tantôt vers l’interne. L’OJ comprend
une variété d’actes. Le monisme implique l’existence d’un seul et unique ordre juridique qui
comprend une variété d’actes tournés tantôt vers l’intérieur, tantôt vers l’extérieur.
Ici, les sujets sont toujours les mêmes, ce sont les individus. De plus, la source du droit réside toujours
dans l’Etat (loi, règlement) et l’objet du droit c’est tjrs la réglementation des rapports sociaux
interindividuels.
Pas besoin d’avoir d’acte de transmutation
Dans ce cadre, la souveraineté est perçue comme un obstacle.
2) Le dualisme
Dans ce cas, deux ordres juridiques séparés par une cloison étanche : d’un côté l’OJ interne et de
l’autre, l’OJ international. Le dualisme consacre une cloison hermétique entre le droit interne et le
droit international. Il en résulte une indifférence réciproque de chacun des deux ordres juridiques. Ils
n’ont aucun point de contact à l’exception de la responsabilité internationale.
Ici, les sujets sont les Etats ; les sources sont la coutume et l’objet concerne les rapports interétatiques.
Il faut une transmutation pour que le traité de DI s’applique en droit interne
En vérité, ces deux théories rendent imparfaitement compte de la réalité. Dans les systèmes
monistes, des procédures de réceptions sont envisagées dans les systèmes dualistes, le droit
international général faisant partie du droit de l’Etat (« part of the law of the land »). Si un traité
est ratifié par la France et qu’aucun acte de transposition, pas d’effet en droit interne. Tandis que dans
les systèmes dualistes, il y a des normes qui s’appliquent : la coutume par exemple.
B) Les choix effectués par les différents droits internes
1) Les exemples étrangers
Italie, R-U et Allemagne sont des Etats dualistes (la norme pourra s’appliquer en droit interne après
avoir fait l’objet d’une transposition).
Les Pays-Bas et la Grèce sont eux monistes (C° récentes, + ouvertes au DI).
Il y a aussi des Etats dont la C° est + ambiguë (Espagne notamment, article 96).
2) L’exemple français
Le texte de base : article 55 de la C° qui opte pour une option dualiste (même si texte a suscité des
difficultés). Plusieurs q° se posent : q° de la hiérarchie, de la publication et de la réciprocité.
Concernant la hiérarchie : décision IVG du CC° de 1975 dit qu’il n’a pas la compétence pour se livrer
à un contrôle de conventionalité de la loi. Arrêt Jacques Vabre ensuite accepte de faire primer le traité
sur la loi. Le CC° reste empêtré dans la JP des semoules jusqu’en 1989 où le CE fait valoir la
postériorité. Puis Niccolo, le CE reconnait la supériorité du traité sur la loi. MAIS arrêt Sarran, traité
inférieur à la C°.
La ratification, la publicité et la réciprocité doivent être remplies pour que le traité ait une valeur
supérieure à la loi.
Concernant la ratification des traités, le JA accepte de contrôler la régularité de procédure de ccl des
traités CE, ass., 18 décembre 1998, SARL Parc d’activité de Blotzheim. Notamment, le JA va
vérifier si le traité a bien été soumis à ratification parlementaire.
La Cour de cassation en a fait de même le 29 mai 2001 dans l’arrêt Asecna c/ N’Doye.
Les traités doivent être publiés au JO dans la partie lois et décrets. Également, la dénonciation doit être
publiée tout comme les réserves et les déclarations interprétatives. La publication est une condition de
leur applicabilité en droit interne. Autrement dit, si la France a ratifié un traité et que celui-ci n’est pas
publié…
Enfin, la supériorité ne vaut que là où les autres parties respectent le traité en q° (réciprocité). Quel
contrôle le juge peut-il effectuer ?
Auparavant, lorsqu’un requérant ou l’administration considérait que le traité ne devait pas primer sur
la loi parce qu’il n’y avait pas réciprocité l’invoquait devant le juge et celui-ci renvoyait au MAE en
demandant si le traité en q° n’était plus appliqué par l’autre partie. Il se considérait comme lié par la
réponse du ministère. Cette JP classique a été censurée par la CEDH dans l’arrêt du 13 févr. 2003,
Chevrol c/ France qui considère qu’il y a une atteinte à l’article 6 de la ConvEDH. Par la suite, JP du
CE, Ass., 9 juillet 2010, Cheriet-Benseghir (le CE cherche lui-même si le traité est réciproquement
appliqué par les autres états ET il peut demander avis au MAE mais il n’est pas lié par la réponse.)
Par la suite, la chambre criminelle s’est ralliée à cette interprétation. A l’inverse, la chambre civile
dans l’arrêt 1re civ, 6 mars 1984, Kappy, épse Lisak considère que la c° de réciprocité est tjrs
remplie. Pour que cela tombe, il faut que le MAE publie une note officielle dans laquelle est contesté
l’application du traité par l’une des parties.
Arrêt GISTI du CE, Ass. 29 juin 1990 : si une q° d’interprétation se pose, le CE s’en charge lui-
même, il ne renvoie pas au MAE (en tout cas il n’est pas lié).
PRECISIONS.
La q° de l’effet direct des traités dès lors que traité publié ratifié et sous réserve de réciprocité, est
applicable dans l’OJ interne. MAIS, peut-on invoquer un traité ? c’est la q° de l’effet direct.
EVOLUTION.
- PPE : effet direct
- EXCEPTION : un traité n’a pas d’effet direct lorsque l’objet de la disposition en cause est de
régler strictement des rapports entre Etats OU lorsque les dispositions qu’il consacre sont
suffisamment conditionnelles et précises
Le CE s’est livré à une analyse détaillée. Il a reconnu un effet direct à certaines dispositions :
- L’article 37 sur les traitements inhumains et l’emprisonnement des enfants (« les Etats parties
veillent à ce que : nul enfant ne soit soumis à la torture… nul enfant ne soit privé de liberté…
») (CE, 14/02/2001, N)
- L’article 3 § 1 sur l’intérêt supérieur de l’enfant (CE, 22 septembre 1997, Cinar)
- L’article 16 sur le respect de la vie privée de l’enfant (CE, 30 juin 1999, Guichard)
A l’inverse, il ne reconnait pas d’effet direct sur ces dispositions :
- Article 26 § 1 (droit de bénéficier de la sécurité sociale)
- Article 27 § 1 (droit à un niveau de vie suffisant)
- Cf. : CE, 23 avril 1997, GISTI
Autrement dit, selon la nature du contentieux, certaines dispositions sont invocables et d’autres non.
Finalement, la Cour de cassation s’est ralliée au CE.
Le CE a essayé d’apporter un peu d’ordre et a relâché ses critères d’interprétation : CE, 11 avril 2012,
GISTI et FAPIL : « une stipulation doit être reconnue d'effet direct par le JA lorsque, eu égard à
l'intention exprimée des parties et à l'économie générale du traité invoqué, ainsi qu'à son contenu et
à ses termes, elle n'a pas pour objet exclusif de régir les relations entre États et ne requiert
l'intervention d'aucun acte complémentaire pour produire des effets à l'égard des particuliers (…)
L’absence de tels effets ne saurait être déduite de la seule circonstance que la stipulation désigne les
Etats parties comme sujets de l’obligation qu’elle définit ».
On ne parle plus de disposition inconditionnelle et précise
En pratique, pas de réel changement. EX : CE, 16 nov. 2016, Confédération nationale des
associations familiales catholiques stipulations trop larges donc pas d’effet direct
Arrêt d’ass., Gardedieu du 8 février 2007 : il incombe à l’Etat de réparer l’ensemble des préjudices
résultant de l’intervention d’une loi adoptée en méconnaissance des engagements internationaux de la
France (engagement de la responsabilité de l’Etat).
Section IV – L’interprétation des traités
2 questions se posent :
- Qui a la compétence pour interpréter ?
- Quelles sont les méthodes pour interpréter ?
Paragraphe 1 – La compétence pour interpréter
Dans l’OJ international, chaque sujet détient la compétence discrétionnaire d’interpréter pour lui-
même le sens et la portée des droits et des obligations qu’il possède en vertu des normes
internationales.
Principe posé dans l’affaire du lac Lanoux : « Il appartient à chaque Etat d’apprécier,
raisonnablement et de bonne foi, les situations et les règles qui le mettent en cause » (sentence relative
au lac Lanoux, 16 novembre 1957).
Que se passe-t-il en cas de divergence ? La CIJ est souvent saisie de question d’interprétation des
traités :
- Fonction contentieuse : c’est une q° dont elle peut avoir à connaître dans le cadre d’un
différend interétatique. EX : CIJ, 2014, Chasse à la baleine q° de l’interprétation et de
l’application de l’article VIII de la convention de 1946 sur la réglementation de la chasse à la
baleine, dont le § 1 autorise, les parties à « accorder à l’un quelconque de [leurs]
ressortissants un permis spécial autorisant l’intéressé à tuer, capturer et traiter des baleines
en vue de recherches scientifiques ». Le Japon s’est engagé à ne plus pratiquer la chasse à la
baleine. La convention de 46 prévoit que les parties peuvent accorder un permis de chasse à la
baleine en vue de recherche scientifique. Le Japon a donc fait beaucoup beaucoup de
recherches scientifiques…
- Fonction consultative : c’est une question dont elle peut également avoir à connaître
lorsqu’elle est saisie d’une demande d’avis consultatif. EX : interprétation de la convention
sur le génocide de 1948 dans son avis de 1951
L’article 2 de la ConvEDH de 1950 consacre le « droit à la vie » mais tolère la peine de mort. En 1950
il était impossible de prendre une convention qui l’interdirait (abolie en France en 1981).
CEDH, Soering c. Royaume-Uni, 7 juillet 1989 allemand au RU recherché par les Etats-Unis. Il a
saisi la CEDH pour ne pas être extradé des USA (car encourrait la peine de mort et les couloirs de la
mort). La CEDH a conclu qu’une extradition vers les États-Unis exposerait le requérant à un risque
réel de traitement contraire à l’article 3 de la Convention. Elle est parvenue à cette conclusion eu
égard à la très longue période que les condamnés passent généralement dans le couloir de la mort,
aux États-Unis, dans des conditions extrêmes avec l’angoisse omniprésente et croissante de
l’accomplissement de la peine capitale, et à la situation personnelle du requérant, en particulier son
âge et son état mental à l’époque où il avait commis l’infraction. La Cour a estimé en outre que le but
légitime de l’extradition pouvait être atteint par d’autres moyens, sans entraîner pour autant des
souffrances d’une intensité ou durée exceptionnelles. Par conséquent, elle a conclu que la décision du
Royaume-Uni violerait l’article 3 (interdiction des traitements inhumains ou dégradants) de la
Convention si elle recevait exécution.
Dans l’affaire CEDH, GC, Öcalan c. Turquie, 12 mai 2005 arrestation de M. Ocalan. Quant à la
pratique des États contractants concernant la peine de mort : la Cour a relevé que la peine de mort en
temps de paix était venue à être considérée en Europe comme une forme de sanction inacceptable, qui
n’est plus autorisée par l’article 2 de la Conv. Toutefois, elle n’a formulé aucune conclusion définitive
sur le point de savoir si les États parties à la Convention avaient une pratique établie de considérer
l’exécution de la peine de mort comme un traitement inhumain et dégradant contraire à l’article 3 de
la Convention. Quoi qu’il en soit, la Cour a jugé qu’il serait contraire à la Convention, même si
l’article 2 devait être interprété comme autorisant toujours la peine de mort, d’exécuter une telle
peine à l’issue d’un procès inéquitable.
Evolution ici : la ConvEDH n’interdit pas la peine de mort, mais ne l’autorise pas non
plus. En revanche, 2 protocoles qui s’ajoutent à la Convention : Protocole n°6 et
Protocole n°13 qui interdisent la peine de mort en temps de paix puis en toutes
circonstances.
CEDH, Al-Saadoon et Mufdhi c. Royaume-Uni, 2 mars 2010 deux iraqiens accusés d’avoir tué
des militaires britanniques. Arrestation par le RU et souhait de les remettre aux autorités iraquiennes.
Saisine de la CEDH considérant qu’ils risquaient la peine de mort désormais interdite par la
ConvEDH. Réponse de la CEDH ? « [D]ans l’affaire Öcalan, la [Cour européenne des droits de
l’homme n’a pas exclu la possibilité que l’article 2 se trouve déjà modifié de telle manière qu’il ne
ménage plus d’exception autorisant la peine de mort. De plus, (…) la situation a encore évolué depuis
lors : tous les États membres sauf deux ont désormais signé le Protocole n° 13 [à la Convention,
relatif à l’abolition de la peine de mort en toutes circonstances], et parmi les signataires, tous sauf
trois l’ont ratifié. Ces chiffres, combinés à la pratique constante des États, qui observent le moratoire
sur la peine capitale, tendent fortement à démontrer que l’article 2 interdit aujourd’hui la peine de
mort en toutes circonstances. Dans ce contexte, la Cour estime que le libellé de la deuxième phrase de
l’article 2 § 1 n’interdit plus d’interpréter les mots "peine ou traitement inhumain ou dégradant" de
l’article 3 [de la Convention, qui interdit la torture et les peines et traitements inhumains ou
dégradants,] comme s’appliquant à la peine de mort (…). »
Sous le fait de l’évolution de la pratique, la ConvEDH AJD interdit la peine de mort.
Paragraphe 2 – Les méthodes d’interprétation des traités
Article 31 de la Convention de Vienne - Règle générale d'interprétation : « 1. Un traité doit être
interprété de bonne foi suivant le sens ordinaire à attribuer aux termes du traité dans leur contexte et
à la lumière de son objet et de son but. »
La référence à la bonne foi est le PPE qui doit guider l’interprétation des traités. L’interprète peut
prendre appui sur le texte et notamment selon le « sens ordinaire à attribuer aux termes. »
L’article 32 envisage les moyens complémentaires si les dispositions de l’article 31 n’ont pas permis
d’interpréter le texte ou si résultat totalement absurde.
Article 32 - Moyens complémentaires d'interprétation : « Il peut être fait appel à des moyens
complémentaires d'interprétation, et notamment aux travaux préparatoires et aux circonstances dans
lesquelles le traité a été conclu, en vue, soit de confirmer le sens résultant de l'application de l'article
31, soit de déterminer le sens lorsque l'interprétation donnée conformément à l'article 31 :
a) laisse le sens ambigu ou obscur ; ou
b) conduit à un résultat qui est manifestement absurde ou déraisonnable. »
« Il n’y a pas lieu de tenir compte des travaux préparatoires si le texte d’une convention est
suffisamment clair » (affaire du Lotus)
Article 33 – Interprétation de traités authentifiés en deux ou plusieurs langues le PPE est que
quand un texte est rédigé en plusieurs langues, il vaut dans toutes les langues sauf précision contraire.
EX : les arrêts de la CIJ, en cas de divergence, une langue (anglais ou français) fait foi.
Dans l’hypothèse de divergences, il faut privilégier la version qui a priori semble la + compatible avec
l’esprit, l’objet et le but du traité.
CONCERNANT L’ARTICLE 41 DU STATUT DE LA CIJ :
1. La Cour a le pouvoir d'indiquer, si elle estime que les circonstances l'exigent, quelles
mesures conservatoires du droit de chacun doivent être prises à titre provisoire.
1. The Court shall have the power to indicate, if it considers that circumstances so require,
any provisional measures which ought to be taken to preserve the respective rights of either
party.
En anglais, les mesures vont tendre vers un caractère non obligatoire // en français caractère plutôt
obligatoire. La CIJ va trancher CIJ, 27 juin 2001, LaGrand : elle considère que pour avoir un
caractère effectif, les mesures conservatoires ne peuvent avoir qu’un caractère contraignant.
CHAPITRE 2 – La formation non conventionnelle du droit international
2) La codification de la coutume
Elle consiste à rédiger, à transcrire la coutume internationale. Première conférence
intergouvernementale de codification (La Haye, 1930). Il s’agissait de codifier
- La nationalité,
- La responsabilité
- Et le droit de la mer
La charte des NU va investir l’AGNU d’encourager le développement progressif du DI et sa
codification (dépoussiérer la coutume).
La codification vise à diminuer les incertitudes (insécurité juridique) qui planent sur la coutume
quant à
- Son existence
- Sa consistance
- Son opposabilité
Elle vise également à clarifier, renouveler, préciser une pratique qui a évolué. La convention de
codification va donc écrire la coutume + incorporer des dispositions nouvelles.
Mise en place de la Commission du DI qui a été créée par l’AGNU et qui vise à codifier ce droit. Elle
propose à l’Assemblée un projet qui deviendra ensuite ou non une convention. Dans les années 60, on
assiste à la décade prodigieuse de la codification nombreuses conventions de codification ont été
adoptées. Certains souhaitaient une disparition progressive de la coutume, tandis que certains se sont
inquiétés de cela.
Effets des conventions de codification sur la coutume :
- Déclaratoire (une norme coutumière existe et la disposition conventionnelle reprend cette
norme coutumière)
- Cristallisateur (la norme coutumière et la norme conventionnelle vont apparaitre en même
temps : il y a une pratique en émergence et lorsque la conventionnelle de codification a eu lieu
et a fait naitre la norme conventionnelle, l’opinio juris nait en même temps)
- Point de départ d’une nouvelle coutume (EX : interdiction du recours à la force)
Illustration : Activités armées sur le territoire du Congo 2 (RDC c. Rwanda), CIJ, arrêt du 3
février 2006 : la RDC n’avait aucune chance de voir son affaire examinée par le fond. Elle a donc
invoqué plusieurs arguments dont l’un de se fonder sur l’article 66 de la Convention de Vienne. PB :
les Etats n’étaient pas partie donc la RDC invoquait la coutume l’article 66 est-il une norme
coutumière ? Non selon la CIJ car dispositions ne présentent pas le caractère de DI coutumier.
B) L’opposabilité de la coutume
1) Dans l’ordre juridique international
Le traité ne liera que les Etats qui sont parties. En revanche la coutume est erga omnes, c’est-à-dire
qu’elle est opposable à tous Etats. Mais peut-on s’en défaire ? Oui grâce à l’objecteur persistant : une
norme coutumière peut ne pas être opposable à un Etat dans lors qu’il est un objecteur persistant.
Quid de l’objecteur persistant ? pour être objecteur persistant, plusieurs conditions :
- Cette règle ne peut être mise en œuvre qu’à l’égard des normes en voie de formation
- L’objection doit être réitérée avec suffisamment de constance et de cohérence sans quoi l’Etat
sera considéré comme ayant postérieurement acquiescé
- Il existe des règles sur lesquelles l’Etat ne peut émettre d’objections (jus cogens)
Très difficile à mettre en œuvre. La CIJ l’a mis en œuvre 2 fois :
- CIJ, 20 novembre 1950, Droit d’Asile (Pérou/Colombie) : considère que la coutume, si elle
avait existé (elle n’existe donc pas encore), ne peut pas s’appliquer au Pérou car, loin d’y avoir
adhéré vu son comportement, l’a même répudié
- Pêcherie Norvégienne : la Norvège s’était toujours opposée à la règle des 3 milles nautiques
alors la convention relative au litige ne pouvait pas s’appliquer
Autre EX : la Turquie aujourd’hui est objecteur persistant à la règle des 12 milles nautiques. Voir les
délimitations maritimes entre la Turquie et la Grèce.
La CIJ a également dégagé l’existence de coutumes locales et de coutumes régionales : la coutume
est opposable à tous mais à côté des coutumes générales, il y en a des locales (2 Etats) et régionales (+
que 2 Etats).
2) Dans les ordres juridiques internes
Quelle est la valeur de la coutume dans l’OJ interne ? le préambule de la C° de 1946 renvoie aux
règles du droit public international. Alinéa 14 : « La République française, fidèle à ses traditions, se
conforme aux règles du droit public international ». La q° de la coutume ne se pose que rarement
devant le juge interne.
Dans CE, 6 juin 1997, Aquarone, le juge accepte d’appliquer la coutume mais il refuse de lui
accorder une valeur supra-législative portée infra-législative.
Dans CE, Sect., 14 oct. 2011, Mme Saleh, le CE considère que l’on peut engager la resp sans faute de
l’Etat du fait de l’application d’une règle coutumière de DI comme du fait de la resp des traités.
Le juge français a montré moins de réticence dans l’exercice de la coutume. Dans Cass. crim, 13
mars 2001, Khadafi, la Cour considère qu’il n’est pas possible de poursuivre un chef d’Etat étranger
alors même qu’aucune règle ne le dit. Autrement dit, le juge applique directement la coutume
internationale.
Paragraphe 2 – Les principes généraux de droit
Les PGD forment une norme internationale au même titre que la coutume et les traités. La Cour peut
statuer en se fondant sur les PGD. En 1920, le DI était bien - développé et les auteurs de la CPJI ont
imaginé l’hypothèse ou un litige était pendant devant le juge mais ni traité ni coutume pour le régler.
DONC les auteurs se sont dit que le juge pourrait statuer sur les PGD.
Que sont ces principes ? ce sont des ppes communs aux différents ordres juridiques internes que le
juge va décider d’élever dans l’OJ international. En pratique, il est très rare que le juge international
soit amené à se fonder sur un PGD. EX : la bonne foi, l’égalité entre les parties à un différend.
On peut distinguer principes généraux « de » et « du » droit : les PG de droits sont ceux énoncés par la
CIJ. A côté, les PG du droit sont propres à l’OJ international.
Solution de l’arrêt Paulin, 28 juillet 2000 : le CE accepte d’appliquer dans l’OJ interne les PG de
droits mais ils n’ont pas de valeur supra-législative (même valeur que la coutume).
Section II. – Les modes de formation volontaires
Ces modes sont soit des actes unilatéraux, soit des accords informels entre Etats.
Paragraphe 1 - Les actes unilatéraux
Acte unilatéral = manifestation de volonté imputable à un seul sujet de DI mais qui est
susceptible de produire des effets juridiques (il est créateur de normes juridiques). Le statut de la
CIJ ne fait pas mention des actes unilatéraux. Deux types : les AU des Etats et les AU des OI.
A) Les actes unilatéraux des Etats
Q° assez technique. La commission du DI s’est penchée sur le PB et a adopté en 2006 des principes
directeurs applicables aux déclarations unilatérales des États susceptibles de créer des obligations
juridiques. La PB vient notamment du fait que le DI n’est pas du tout formaliste.
1) Les différentes catégories d’actes unilatéraux étatiques
- Notification acte par lequel un Etat informe les tiers d’une décision ou d’une situation qu’il
entend pouvoir invoquer. EX : le plateau continental.
- Reconnaissance acte qui peut résulter d’un comportement aussi bien actif que passif, et
consiste pour l’Etat à accepter de se voir opposer une situation de fait ou une situation de
droit.
- Protestation refus de reconnaitre la légitimité d’une prétention d’un Etat tiers ou refus de
reconnaitre une situation quelconque de fait ou de droit. Elle doit être prompte, claire et
constante. EX : la non-reconnaissance de la Palestine par certains états.
- Promesse créé une O° juridique à la charge de son auteur et corrélativement fait naitre des
droits nouveaux au profit des tiers.
- Renonciation acte par lequel l’Etat renonce à faire valoir ses droits. Cependant, elle ne
peut être qu’expresse.
- S’interroger sur le contenu et contexte : la Cour va tenir compte des circonstances et des
termes utilisés. CIJ, 4 juin 2008, certaines questions concernant l'entraide judiciaire en
matière pénale (Djibouti c. France) considère que pas d’engagement de la part de l’Etat
français.
Quels mots utilisés ? la déclaration a-t-elle été faite dans une allocution ou cadre privé ? peut-
on considérer que certains tweets de Trump soient des engagements ? oui (au cas par cas)
Un Etat peut-il revenir sur une déclaration ?
Quand un État s'est engagé, s'il veut revenir sur son engagement, il doit obtenir le consentement du
« débiteur à l'obligation ». Remarque : il faut également consulter la nature de l'acte en cause. Mais,
l'AU soulève encore des difficultés en pratique.
b) Les obligations découlant des actes hétéronormateurs
L’Etat va pouvoir imposer des O° vis-à-vis des tiers :
- lorsqu’un Etat exerce une compétence reconnue par le DI conventionnel ou coutumier
- lorsqu’un Etat agit au nom de la communauté internationale par un acte unilatéral c'est-à-
dire unilatéralement sur une parcelle de son territoire considéré d’intérêt international
Distinction entre les normes de jus cogens et les normes erga omnes
Dans l'affaire de la Barcelona Traction (CIJ, 1969, Belgique c/ Espagne), la CIJ consacre l'existence
de droits erga omnes (peu après l'adoption de la CVDT). Elle fait une distinction entre les normes
opposables entre certains États et les normes opposables à tous les États.
/!\ Erga omnes et jus cogens ne sont pas la même chose. Toutes les normes jus cogens sont erga omnes
(opposabilité au niveau horizontal). En revanche, toutes les normes erga omnes ne sont pas
impératives (opposabilité au niveau vertical). EX : les traités aux frontières sont opposables à tous les
États (mais ne sont pas de jus cogens). On voit que progressivement se dessine une sorte d’OP
international. En réalité, il manque un élément essentiel : l'existence d'un organe qui soit véritablement
le garant de cet ordre juridique. Ce développement normatif ne s'est pas accompagné d'une
centralisation institutionnelle.
Enfin, outre les normes qui ont une supériorité en raison de leur contenu, certaines normes bénéficient
d’un statut spécial : ce sont les normes erga omnes. C’est-à-dire des normes opposables à tous. Une
norme de jus cogens est une norme supérieure qui s’impose aux autres. Toutes les normes de jus
cogens sont des normes erga omnes. Mais toutes les normes erga omnes ne sont pas des normes de jus
cogens.
Un traité c/ à une norme de jus cogens est nul (rapport de validité = contre rapport de légalité). En
revanche, lorsqu’une norme est contraire à la CNU, cette norme est inapplicable (rapport
d’opposabilité = contrôle de conventionnalité).
Aspect interne
Elle est absolue, inconditionnée et illimitée. L’Etat est souverain, il échappe à toute limitation qui ne
relève pas de son propre fait.
Aspect international
La souveraineté n’est pas une puissance mais une liberté. La souveraineté est un concept limité par
essence. En DI, la souveraineté n’appartient pas à un Etat mais aux Etats. La souveraineté est limitée
par les autres. La liberté d’un Etat s’arrête là où commence la liberté des autres.
« La souveraineté dans les relations entre Etats signifie l’indépendance » (sentence arbitrale du 4 avril
1928 relative à l’île de Palmas) = être souverain dans l’ordre juridique international, signifie
l’indépendance.
Le TPIY en 1997 affirme que « les Etat par principe ne peuvent recevoir d’ordre ».
C’est parce qu’ils sont souverains que les Etats peuvent exercer un certain nombre de prérogatives en
DI. C’est ce qui ressort de l’arrêt de la CPJI, 17 août 1923, Affaire du Vapeur Wimbledon. La CPJI
affirme que c’est parce que les Etats sont souverains qu’ils peuvent conclure des traités. Selon une
célèbre phrase de l’Affaire du Lotus de 1927, « les limitations de l’indépendance des Etats ne se
présument pas ».
Les Etats fédérés et les Etats fantoches ne sont pas souverains.
En 1932, le Japon a envahi une partie de la Manchourie. Il s’en est retiré après avoir créé un Etat
fantoche. Cet état prétend avoir un territoire, une population, un gouvernement mais en réalité ce n’est
pas un état souverain. Il n’existe que grâce au Japon.
EX : depuis 1974, le nord de Chypre est occupé par la Turquie suite à un coup d’état. Les turcs créent
un état : la République Turque de Chypre-Nord. Cet Etat n’est reconnu que par la Turquie en réalité
c’est un état fantoche : sans l’aide de la Turquie, cet état ne serait pas viable.
- Un Etat passe un contrat avec une entreprise privée et dans ce contrat, l’Etat renonce à cette
immunité ;
- Article 10 de la Conv. NU : « si un Etat effectue […] » Confirmé par la Ccass, mixte, 20
juin 2003 Naira X c/ école saoudienne de Paris. La Cour reprend la distinction entre les
actes de souveraineté et les actes de gestion l’Etat bénéficie d’une immunité afin de
préserver le PPE d’égalité. MAIS si l’Etat intervient comme une personne privée, aucune
raison particulière de lui accorder cette immunité. Il faut distinguer les actes de gestion qui
font que l’Etat intervient comme une personne privée des actes de souveraineté. EX :
Le service du travail obligatoire
1ère Civ. 6 nov. 2019 PPE selon lequel la cour a approuvé la CA d’avoir (…) diapo.
Dès lors que des actes témoignent de la puissance de l’Etat, il bénéficie de son
immunité
En revanche lorsqu’il se comporte comme un commerçant, exclusion de l’immunité
Lorsque les juridictions d’un Etat entendent poursuivre un Etat étranger, il y a une immunité
par PPE. Celle-ci peut tomber quand ces actes sont des actes de gestion.
PB ? c’est le juge qui détermine quel acte est quoi.
Immunité d’exécution
= immunité à l’égard des voies d’exécution. Il est possible qu’une décision soit rendue par un Etat
mais pas exécutée en raison de cette immunité, sauf à ce que l’Etat décide volontairement de le faire :
- Saisies conservatoires
- Saisies-arrêts
- Saisies-exécutions
L’immunité d’exécution n’est pas absolue et rencontre des limites Article 19
Immunité des États à l’égard des mesures de contrainte postérieures au jugement.
Cour de cassation, 1ère civ., 28 mars 2013, NML c/ Argentine et Total Austral la
Cour accepte que les Etats peuvent renoncer par contrat écrit seulement : de manière
expresse et spéciale.
Cass. 1ère civ., 13 mai 2015, Commissions Import Export (Commisimpex) c/
République du Congo la Cour semble faire marche arrière. Elle dit que le droit
coutumier qu’elle dégage de la Convention permet une renonciation implicite.
Finalement, 1ère Civ., 10 juillet 2018, la Cour fait marche arrière. Donc la renonciation
doit être expresse et spéciale.
L’immunité peut également céder en fonction de la nature des actes. Notamment, elle cède lorsque les
biens en cause « sont spécifiquement utilisés ou destinés à être utilisés par l’Etat autrement qu’à des
fins de service public non commercial » (art. 19 de la convention de 2004). Ce principe a été repris
par la CIJ (Immunités juridictionnelles de l’Etat, 3 février 2012). On ne parle pas d’acte de gestion
et de souveraineté mais on retrouve la même distinction.
De son côté, la Cour de cassation (1ère civ., 14 mars 1984, République Islamique d’Iran c. Société
Eurodif), exclut l’immunité d’exécution lorsque « le bien concerné se rattache, non à l’exercice
d’une activité de souveraineté mais à une opération économique, commerciale ou civile relevant du
droit privé qui donne lieu à la demande en justice ».
Arrêt Saleh, Sect., 14 oct. 2011 personnels de l’ambassade du Koweit ayant obtenu des indemnités
en raison de leur licenciement. Ils avaient poursuivi l’Etat du Koweit et avaient obtenu les indemnités.
Le Koweit a refusé d’exécuter arguant son immunité d’exécution. Le CE considère que la
responsabilité peut être engagée du fait de la responsabilité d’un traité international dès lors que
préjudice anormal et spécial.
Normes de jus cogens : arrêt CEDH, 21 novembre 2001, Al-Adsani c. Royaume-Uni avant la
CEDH, M. AA se rend au RU. Compte tenu des actes de torture dont il a fait l’objet, M. AA décide de
saisir les juridictions britanniques c/ le Koweit. Immunité du Koweit. Les juridictions britanniques
appliquent une loi .....?
La CEDH est tout d’abord à s’interroger sur l’application de deux principes contradictoires :
le droit d’accès à un tribunal
le principe des immunités (qui lui a pour effet de priver l’accès à un tribunal)
Reprenant sa JP constante, la Cour rappelle que le droit d’accès à un tribunal n’est pas un droit
absolu. Les Etats peuvent donc lui apporter des limitations. Encore faut-il que ces limitations
poursuivent un but légitime et qu’elles ne soient pas disproportionnées. Ce qui est le cas en espèce.
En l’espèce, acte de torture. La CEDH dit que les immunités peuvent être invoquées à partir du
moment où répondent a un but légitime. Qu’en est-il quand torture ? la CEDH va dire que le droit
d’accès au tribunal n’est pas un droit absolu.
Décision critiquée car maintient l’immunité alors qu’acte de torture. ANALYSE DE LA
SITUATION : le Koweit est à l’origine de l’acte de torture. Si jamais la CEDH avait admis que l’on
puisse poursuivre le RU de ne pas avoir permis de poursuivre le Koweit pour des actes de torture en
dehors du territoire européen… la charge aurait pesé sur le RU qui n’y est pour rien.
CEDH, 4ème section, 14 janvier 2014, Jones et autres c. Royaume-Uni semble préparer le terrain à
un revirement de JP. Or, revirement tjrs pas effectué.
Cass. italienne, 11 mars 2004, Ferrini + audacieuse. M. Ferrini italien déporté pdt la 2GM. Il a
décidé de saisir le juge italien c/ l’Allemagne pour obtenir réparation. Le juge d’appel avait appliqué
l’immunité de juridiction. La Cour va écarter l’immunité en invoquant une norme de jus cogens. La
règle d’immunité ne pouvait donc pas valoir.
CIJ, Immunités juridictionnelles de l’Etat, 3 février 2012 : la cour affirme que l’Italie a manqué à
ses O°. « En l’état actuel du droit international coutumier, un Etat n’est pas privé de l’immunité pour
la seule raison qu’il est accusé de violations graves du droit international des droits de l'homme ou du
droit international des conflits armés ».
La Cour précise toutefois qu’elle ne s’est prononcée que « sur l’immunité de juridiction de l’Etat lui-
même devant les tribunaux d’un autre Etat ; la question de savoir si, et le cas échéant, dans quelle
mesure l’immunité peut s’appliquer dans le cadre de procédures pénales engagées contre un
représentant de l’Etat n’est pas posée en l’espèce ».
Application du droit des immunités par la CIJ
L’Italie met une loi en place
COUP DE THEATRE : la cour italienne fait prévaloir la C° italienne sur la décision.
« En vertu du DI, tant la disparition forcée que les exécutions extrajudiciaires sont des crimes
très graves, et l'immunité ne devrait pas être utilisée pour entraver les enquêtes sur ce qui
s'est passé »,
Le chef de l’Etat bénéficie donc en PPE d’une immunité. Mais, la CIJ a été saisie de plusieurs
affaires qui ont permis de saisir ces q° d’immunité :
- Affaire CIJ, 14 février 2002, RDC c/Belgique « La Cour n’est pas parvenue à déduire (…)
l’existence, en DI coutumier, d’une exception à la règle consacrant l’immunité de juridiction pénale et
l’inviolabilité des MAE en exercice lorsqu’ils sont soupçonnés d’avoir commis des crimes de guerre ou des crimes
contre l’humanité ».
- CIJ, 4 juin 2008, Djibouti c/ France : sur certaines q° concernant l’entraide judiciaire en
matière pénale
- CIJ, Certaines procédures pénales engagées en France (Congo c/ France)
Normalement le judiciaire est indépendant et peut placer l’exécutif dans des situations délicates en
délivrant des mandats d’arrêts qui vont tendre les relations diplomatiques. Joker qui permet qu’un Etat
introduise un recours devant la CIJ. A travers ces affaires, la CIJ a pu apporter des précisions aux q°
des immunités.
Apports de la jurisprudence de la CIJ au droit des immunités des agents :
- L’immunité du chef de l’Etat ne protège que c/ les actes contraignants. Dans l’affaire
Dijoubti c/ France, le président avait été invité à témoigner en tant que simple témoin.
Comme pas de mesures de contraintes, la CIJ a considéré qu’acte pas c/ à l’immunité
- La CIJ considère que cette immunité ne vaut que pour les personnes placées au sommet de
l’Etat : chef de l’Etat, PM, MAE, Ministre de la défense… dans l’affaire Djibouti, il s’agissait
de protéger un procureur donc immunité pas invocable.
L’immunité vaut pour n’importe quel acte (parmi les actes contraignants) : la Cour considère qu’il
n’est pas possible d’opérer de distinction entre les actes
accomplis à titre officiel protégés par l’immunité (immunités fonctionnelles)
et ceux accomplis à titre privé non protégés par l’immunité (immunités personnelles)
ni entre les actes accomplis
avant l’entrée en fonctions
et ceux accomplis durant l’exercice des fonctions
La CIJ considère que quand un individu peut se prévaloir d’une immunité, celle-ci est absolue tant
qu’il exerce ses fonctions. Dès lors qu’il n’exerce plus ses fonctions, il peut être poursuivi.
LIMITES
Le 31 mai 2004, la Chambre d’appel du TSSL a considéré qu’un PPE de DI établit que l’égalité
souveraine des Etats n’empêche pas un chef d’Etat d’être poursuivi par une cour ou un tribunal pénal
international.
Le TPIY constate l’existence d’exceptions aux immunités qui « naissent des normes du DI pénal
prohibant les crimes de guerre, les crimes c/ l’humanité et le génocide. D’après ces normes, les
responsables de ces crimes ne peuvent invoquer l’immunité à l’égard des juridictions nationales ou
internationales, même s’ils ont commis ces crimes dans le cadre de leurs fonctions officielles » (arrêt
de la Chambre d’appel du 29 octobre 1997 relatif à la requête de la Croatie aux fins d’examen de
la décision de la Chambre de première instance II rendue le 18 juillet 1997).
De plus, des juridictions internes avaient admis qu’il pouvait y avoir des exceptions au principe de
l’immunité :
- Dans l’arrêt Khadafi du 13 mars 2001, la Cour de cassation française a admis que
l’immunité puisse être tenue en échec dans certaines hypothèses (qu’elle n’a toutefois pas
précisé)
- De même dans le second arrêt Pinochet du 24 mars 1999, la chambre des lords a considéré
que Pinochet n’était pas protégé par son immunité :
pour les actes de torture en se fondant sur la convention contre la torture de 1984 (ne
s’est pas fondé sur le droit coutumier)
et qu’à partir de 1988 (date à laquelle la convention a été ratifiée par le Royaume-Uni)
Si la sécession est condamnée, des Etats ont pu naitre. EX : Bengladesh. EX1 : Erythrée devenue
indépendante parce que l’Ethiopie est devenue trop faible donc ne pouvait contrôler.
Difficulté car la naissance de l’Etat est une q° de fait
Tout dépend de la réaction des autres Etats
AJD il peut y avoir certaines évolutions. EX : une pression mise en œuvre par Belgrade en Serbie
pour ne pas reconnaitre le Kosovo. Il faut bien comprendre que la reconnaissance se fait de manière
unilatérale. Le régime juridique de la reconnaissance est celui de l’acte unilatéral. Si à chaque fois
qu’on a un gouvernement qui arrive au pouvoir (ex : extrême gauche puis extrême droite) risque
d’insécurité juridique. DONC : la reconnaissance est opposable aux successeurs. Or, si un successeur
dit qu’il ne reconnait pas tel ou tel Etat alors qu’un prédécesseur avait reconnu, cela a une importance
politique mais pas juridique.
La reconnaissance est-elle déclarative ou constitutive ?
- Certains vont dire qu’elle est déclarative en constatant l’achèvement du processus. Selon eux,
la naissance d’un Etat n’est qu’un fait ;
- D’autres vont dire qu’elle est constitutive (kurucu) : l’ensemble du système juridique
international ne repose que sur l’opposabilité des situations juridiques entre les ≠ sujets. Ainsi,
la reconnaissance serait pour eux une sorte de 4 ème élément de reconnaissance (avec le
territoire, la population et le gouvernement). Elément qui parachèverait la formation de l’Etat.
Les volontaristes ont défendu ce point de vue.
PB de ce point de vue ? difficultés sur le plan de la théorie :
Rupture d’égalité entre les Etats : Etats reconnus et Etats non reconnus
Tout Etat est tenu de respecter un certain nb d’O° même à l’égard d’un Etat tiers. EX :
L’Espagne ne reconnait pas le Kosovo. L’Espagne est-elle amenée à considérer que le
Kosovo est un Etat sans maitre ? NON. Si agression, violation.
Quel point de vue retenu ? la reconnaissance est à la fois déclarative et constitutive.
Déclarative car un Etat peut exister même sans être reconnu (Avis n° 1 de la Commission
d’arbitrage de la Conférence européenne pour la paix en Yougoslavie, 19 novembre 1991 :
« L’existence ou la disparition d’un Etat est une question de fait ; la reconnaissance par les autres
Etats a des effets purement déclaratifs ») = véritable rempart c/ un Etat fantoche
Un Etat peut être un Etat sans être reconnu, mais il n’est rien car ne peut conclure de
conventions ni être membre d’OI. Aucune relation diplomatique, aucun poids dans l’OJ
international.
Pour conclure, la reconnaissance peut être considérée comme déclarative au niveau de
l’existence mais elle est en revanche constitutive au niveau de son opposabilité.
Illustration : le Somaliland. Somalie très dangereuse AJD. Somaliland a déclaré son indépendance mai
il n’est reconnu par personne. Seul le Kenya entretient des relations avec lui. EX type de territoire qui
a toutes les caractéristiques d’un Etat mais qui ne peut pas exercer ses compétences car reconnu par
personne. PQ les Etats ne le reconnaissent pas ? parce que si un le fait, multiplication de déclarations
d’indépendance et cela porte atteinte à al sécurité juridique et à la sécurité de manière générale.
Aussi, lorsqu’un Etat devient indépendant, il cherche à être reconnu. A partir de combien de
reconnaissances est-on face à un Etat ? pas de réponse. Il est vrai que tous les Etats membres de
l’ONU sont considérés comme des Etats. AJD, réflexe de se tourner vers l’ONU pour obtenir la
qualité d’Etat. A partir du moment où un Etat membre des NU, reconnaissance. EX : le Soudan du sud
déclare son indépendance le 11 juillet 2011 et le 14 juillet, il est membre de l’ONU car aucun doute
sur sa qualité d’Etat.
Or, la Palestine attend encore pour devenir membre. La Palestine a cherché à devenir membre mais
avant, elle a sollicité son admission à l’UNESCO. Lorsqu’un Etat veut devenir membre d’une
organisation, procédure à suivre.
Admission de la Palestine à l’UNESCO : le vote a été obtenu avec 107 voix en faveur de l’admission
et 14 voix contre, avec 52 abstentions.
Pour obtenir le statut de membre des NU, procédure : c’est l’AG qui décide après la recommandation
du CDS. Après réflexion, le CDS n’a pas recommandé car ses membres n’ont pas réussi à s’entendre
sur la qualité d’Etat. Comme pas de recommandation du CDS, la Palestine ne peut pas devenir
membre. Alors elle a biaisé et a demandé le statut d’observateur non membre des NU.
Plusieurs statuts dans l’ONU :
- Statut de membre
- Statut d’observateur : assister aux travaux de l’organisation mais pas de droit de vote.
Le 29 novembre 2012, la Palestine a donc obtenu la qualité d’Etat observateur non membre des
Nations Unies par une résolution :
- 138 pour (dont la France)
- 9 contre : Etats-Unis, Israël, iles Marshall, Micronésie, Nauru, Palau et Panama
- 41 abstentions
A partir de là, la Palestine a commencé à présenter sa demande pour adhérer un certain nb de traités.
Elle a notamment pu ratifier les conventions de Vienne sur les relations consulaires et diplomatiques
(de 1961 et 1963) cette résolution anodine d’Etat observateur a eu pour effet que la Palestine a pu
conclure des traités.
AJD quelques Etats européens reconnaissent la Palestine : notamment la Suède en 2014 qui est partie
de l’idée que pour conforter la position des palestiniens, il fallait reconnaitre la Palestine en tant
qu’Etat. Selon la France, si on la reconnait, elle risque d’être trop exigeante dans la négociation. A
NOTER : la Palestine est membre de l’UNESCO et d’Interpol.
B) La succession d’Etat
En la matière, deux conventions adoptées : Convention de Vienne sur la succession d’Etats en
matière de traités de 1978 & Convention de Vienne sur la succession d’Etats en matière de biens,
archives et dettes d’Etat de 1983. Celles-ci n’ont pas connu un grand succès : la 1ère n’a été ratifiée
que par 22 Etats et n’est pas entrée en vigueur. Or, certaines règles sont devenues coutumières.
Il faut s’interroger sur le processus d’accession à la qualité d’Etat. Deux PPES s’opposent :
PPE de la continuité (= l’Etat hérite de tous les traités conclus antérieurement par ses prédécesseurs)
PPE de la table rase (= l’Etat devient vierge)
- En ce qui concerne les Etats nouvellement indépendants issus d’un processus de
décolonisation : PPE de la table rase. Ils ne sont liés par aucun traité de l’Etat colonisateur.
- Pour tous les autres Etats : PPE de continuité.
La vigueur de ces règles peut être atténuée à partir du moment où l’application du PPE est contraire à
l’objet et le but du traité. Il faut rappeler certains ppes concernant les traités de frontières. Il y a ici une
succession automatique. Mais les traités de frontière sont des traités objectifs, ils sont opposables à
tous. Cette règle a été rappelée dans Projet Gabčíkovo-Nagymaros (Hongrie/Slovaquie), arrêt du
25 septembre 1997. L’objectif est de garantir la stabilité des RI. Ce principe de succession
automatique vaut pour les traités de frontière mais pas pour les traités relatifs aux droits de l’homme.
En ce qui concerne la Convention de Vienne sur la succession d’Etats en matière de biens,
archives et dettes d’Etat de 1983 : le but principal est de faire en sorte que la succession ne
désorganise pas le nouvel Etat.
- Article 9 - EFFETS DU PASSAGE DES BIENS D’ETAT : « Le passage de biens d’Etat de
l’Etat prédécesseur emporte l’extinction des droits de cet Etat et la naissance de ceux de l’Etat
successeur sur les biens d’Etat qui passent à l’Etat successeur, dans les conditions prévues par les
dispositions des articles de la présente partie. »
- Article 37 - TRANSFERT D’UNE PARTIE DU TERRITOIRE D’UN ETAT : « 1.
Lorsqu’une partie du territoire d’un Etat est transférée par cet Etat à un autre Etat, le passage de la
dette d’Etat de l’Etat prédécesseur à l’Etat successeur est réglé par accord entre eux. 2. En l’absence
d’un tel accord, la dette d’Etat de l’Etat prédécesseur passe à l’Etat successeur dans une proportion
équitable compte tenu, notamment, des biens, droits et intérêts qui passent à l’Etat successeur en
relation avec cette dette d’Etat. »
EX : Accord de Moscou du 6 juillet 1992 sur la répartition des biens publics :
61 % des biens à la Russie
16 % à l’Ukraine
4 % à la Biélorussie
1 à 3 % à chacun des autres Etats
Section III. – Les compétences de l’Etat
Compétence = aptitude juridique à exercer certains pouvoirs.
Paragraphe 1 – Les différents titres de compétence
La compétence peut être exercée dans l’espace à travers lequel l’Etat exerce sa souveraineté, c’est-à-
dire le territoire ou bien à l’égard des personnes et des biens rattachés par le lien de nationalité.
A) La compétence territoriale
La compétence territoriale a deux caractéristiques mis en exergue par l’affaire de l’Ile des Palmes ou
de Palmas, sentence arbitrale du 4 avril 1928 : « L’indépendance relativement à une partie du
globe est le droit d’y exercer, à l’exclusion de tout autre Etat, les fonctions étatiques. Le
développement de l’organisation nationale des Etats durant les derniers siècles et, comme corollaire,
le développement du droit international, ont établi le principe de la compétence exclusive de l’Etat en
ce qui concerne son propre territoire ».
1) La plénitude de la compétence
Aspect positif. Sur son territoire, l’Etat exerce l’ensemble des pouvoirs permettant de régir le
statut des personnes, des biens et des activités qui se situent dans les espaces constituant le
territoire national. Les normes édictées sur le territoire ont une présomption de validité.
Rappel dans l’affaire du Lac Lanoux, sentence arbitrale, 16 novembre 1957 « La souveraineté
territoriale joue à la manière d’une présomption. [Elle doit cependant] fléchir devant toutes les
obligations internationales, qu’elle qu’en soit la source, mais elle ne fléchit que devant elle ».
Limite à cette compétence territoriale ? les O° internationales. L’Etat ne doit pas nuire à ses voisins.
EX : l’Etat ne saurait polluer le territoire voisin.
PPE de la « Souveraineté permanente sur ces ressources naturelles et ses activités économiques » :
implique le droit pour les Etats de nationaliser les biens privés étrangers pour des motifs d’intérêt
public, sous réserve d’une indemnisation adéquate. Lorsqu’un Etat devient indépendant, souveraineté
permanente sur ses ressources naturelles et ses activités économiques.
A NOTER : il est possible de nationaliser un bien à condition toutefois de verser une indemnité.
Difficulté de savoir comment déterminer cette indemnisation.
2) L’exclusivité de la compétence
L’exclusivité de compétence est l’aspect négatif en ce sens qu’aucun autre pouvoir concurrent ne
saurait s’exercer dans ces espaces. Autrement dit, chaque Etat va pouvoir adopter son
administration, ses juridictions, etc. La CIJ a rappelé ce ppe de l’indépendance à ≠ reprises. Aucun
Etat ne peut exercer sa compétence sur le territoire d’un autre Etat.
Il découle de l’exclusivité de compétence que :
La réglementation juridique édictée par un Etat étranger est inapplicable sur le territoire de
l’Etat ;
L’Etat doit respecter la souveraineté territoriale des autres Etats et s’y interdit d’exercer
des actes de contrainte.
Affaire Eichmann : le CDS dans sa résolution 138 du 23 juin 1960 a condamné cet acte violant la
souveraineté de l’Argentine et a demandé au gouvernement israélien « d’assurer une réparation
adéquate ». Le communiqué conjoint israélo-argentin du 3 aout 1960 met un terme au différend,
Israël reconnaissant la violation des « droits fondamentaux » de l’Etat argentin.
CEDH, 12 mai 2005, Ocalan M. O recherché et arrêté au Kurdistan mais avec l’accord de l’Etat.
Si Etat tiers a donné son consentement, alors possible.
Il existe des hypothèses de compétences mineures : hypothèse dans laquelle l’Etat ne dispose pas de
la plénitude de compétence. Plusieurs compétences mineures :
- L’occupation militaire (présence militaire prolongée sur tout ou partie du territoire) qui peut
résulter d’un accord de paix. La puissance occupante est en droit de se comporter comme le
souverain territorial. MAIS pas de transfert de souveraineté, l’occupation n’étant que
provisoire par définition. EX : Chypre nord.
- La cession de bail (cession déguisée et temporaire de la souveraineté). Il n'y a pas de transfert
de souveraineté. L’État cédant a vocation à récupérer le territoire à l'expiration d'un délai.
EX : bail sur Hong Kong par les britanniques pendant 99 ans.
- La servitude internationale (restriction à l'indépendance d'un État sur le territoire duquel un
autre État réglementaire et éventuellement juridictionnelle). Cette q° soulève des difficultés et
est très largement encadrée.
B) La compétence personnelle
L’Etat va exercer sa compétence par rapport aux individus (les nationaux) rattachés à l’Etat par le lien
de nationalité. Chaque Etat peut déterminer librement l’attribution de sa nationalité. Le distinguo
essentiel concerne le droit du sol (la nationalité va s’acquérir par la naissance sur le sol) et le droit du
sang (la nationalité est déterminée par rapport à la nationalité des parents). Il existe aussi la
naturalisation qui est subordonnée à des conditions + ou – restrictives.
Le critère déterminant ici est le lien de nationalité. Les Etats sont libres de déterminer les règles
applicables.
Qu’advient-il lorsqu’un individu nait à l’étranger de parents français par exemple ? Double
nationalité ? Quid en l’absence de nationalité ? des conventions ont été adoptées mais il peut y
avoir des conflits.
Concernant les individus l’arrêt CIJ, arrêt du 6 avril 1955, Nottebohm précise qu’il faut un lien
de rattachement effectif ou substantiel à un Etat.
Concernant les personnes morales affaire de la Barcelona Traction (qui a dégagé des règles
erga omnes, opposables à tous). Un conflit est né entre l’Espagne et la société en question. La société
était canadienne et la Belgique agit devant le CIJ. L’Espagne estime que la Belgique ne peut pas agir
car société pas belge on ne peut pas déterminer la nationalité en fonction de la nationalité des
actionnaires. DONC on détermine soit par le siège social, soit par le lieu d’incorporation :
siège social (France) : réserver le bénéfice de la nationalité aux seules sociétés dont
l’activité est susceptible de présenter un intérêt pour l’économie nationale
lieu d’incorporation (pays anglo-saxons) : sociétés constituées conformément à la loi du
pays et enregistrés comme tels dans celui-ci acquiert sa nationalité
Concernant les aéronefs il faut regarder l’immatriculation
Concernant les navires octroi discrétionnaire par les Etats et un « lien substantiel »
Concernant les satellites et objets spatiaux immatriculés par l’Etat qui a procédé à leur lancement
Paragraphe 2 – La concurrence de compétences exercées par deux Etats
A) L’exercice concurrent des compétences nationales de deux Etats
La compétence de l’Etat n’est pas uniquement territoriale. Il peut être amené à régler des situations qui
se produisent en dehors de son territoire.
Aucune difficulté concernant les situations en haute mer : la compétence sera déterminée par le
pavillon. En revanche, quand il s’agit d’exercer une compétence sur le territoire d’un Etat étranger,
plus compliqué.
Compétence normative ≠ compétence d’exécution :
La compétence normative (édiction d’une réglementation) : l’édiction de normes
générales et impersonnelles ou de décisions individuelles par les organes investis de la
fonction législative ou réglementaire.
La compétence d’exécution (application d’une réglementation pouvant aller jusqu’à
la contrainte) : le pouvoir d’accomplir des actes matériels en vue de l’application
effective de la législation.
Une loi peut-elle avoir une portée extraterritoriale ? il faut déjà s’interroger pour savoir si l’Etat
dispose d’une compétence ou non. De nombreuses lois ont une portée extraterritoriale. EX : lois
antitrust. Cette loi à portée extraterritoriale peut s’appliquer sur le territoire de l’Etat étranger à partir
du moment ou ce dernier ne s’y oppose pas. Un juge national peut parfaitement être amené à appliquer
une loi étrangère. Ce sont donc des q° de DI privé.
En revanche, la situation est différente lorsqu’il s’agit de recourir à des actes de contrainte. Deux cas
de figure à distinguer :
- La mise en œuvre sur le territoire du for possibilité de le mettre en œuvre = rappelé par la
CPJI, 1927, Lotus
- La mise en œuvre sur le territoire étranger impossibilité de mettre en œuvre sauf si l’Etat
étranger accepte.
EX :
Lois Helms-Burton et d’Amato-Kennedy le gvmt américain décide d’adopter des sanctions à
toute entreprise qui commerce avec Cuba, la Libye et l’Iran :
- Helms-Burton, 12 mars 1996 : vise Cuba en raison de son régime politique et des mesures de
nationalisations prises contre des intérêts américains au cours des années soixante,
- d’Amato-Kennedy, 5 août 1996 : vise l’Iran et la Libye accusés d’être des Etats organisant
ou soutenant le terrorisme.
Possible pour les entreprises américaines, mais pas pour les autres. Les USA avaient adopté ces
lois valables pour toutes les sociétés. Seulement les entreprises étrangères pouvaient faire l'objet de
sanctions économiques aux USA. Art 435-6-2 → Code pénal → dispositions similaires en France.
La compétence pénale universelle est la compétence de tout juge de connaitre d’un crime
indépendamment de lien de rattachement (du lieu de crime et de la nationalité de l’auteur et des
victimes). Aucun lien de rattachement, le juge peut connaitre d’un crime peu importe le lieu, la
nationalité de l’auteur et la nationalité des victimes. On peut retrouver cette compétence universelle
dans certains traités (Convention c/ la torture de 1984) et aussi dans la coutume. Certains crimes
heurtent tout un chacun. Ces crimes ne doivent pas avoir d’impunité et dès lors, tout juge doit pouvoir
connaitre de ceux-ci. La Convention c/ la torture prévoit que dès qu’un crime a été commis, il doit être
jugé peu importe le lieu et les nationalités. En France, les juges peuvent connaitre des crimes de
torture, terrorisme, etc. Il s‘agit de transposer des O° conventionnelles en droit interne.
Certains Etats ont voulu aller très loin. EX : la Belgique a adopté des lois de compétence universelle à
la fin des 90. Elle a reconnu la compétence à certains de ses juges nationaux pour des crimes. Elle a
également considéré qu’il était possible de poursuivre les individus même sans qu’ils ne soient sur le
territoire. Déluge de plaintes et retour en arrière de la Belgique.
B) La coopération de l’Etat étranger à la mise en œuvre du droit national
Les Etats peuvent coopérer et peuvent coopérer par le biais de l’extradition. L’extradition est l’acte
par lequel un Etat remet à un autre Etat sur la demande de celui-ci une personne qui se trouve
sur son territoire et à l’égard duquel l’Etat requérant envisage d’exercer sa compétence pénale
(article 696-8 du CPP).
CONCLUSION
L’avenir de l’Etat ? L’Etat AJD est concurrencé : OI, transnationales… qui bousculent les Etats et les
contraints par une pression. Mais, la souveraineté entraine une série de CSQ. Une fois qu’une entité
accède à l’Etat, elle bénéficie d’un régime juridique protecteur, en dépit d’une certaine perte de
l’influence des Etats. Pour l’instant, les Etats resteront la forme principale des relations internationales.
EXAMENS : deux sujets au choix comme galop d’essai (dissertation ou CP). En CP, répondre aux q°
dans l’ordre. Faire attention au barème. Il faut un véritable raisonnement avec les connaissances sans
déballer tout le cours.