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Le protocole eLAB®
Première partie : gestion de l’outil en clinique
et perspectives de résultats
Le but du protocole eLAB® est de permettre une communication objective
à propos de la teinte entre le cabinet et le laboratoire dentaires, tout en s’affranchissant
prise de teinte
numérique
des grandes distances géographiques qui peuvent exister entre les deux.
eLab
Une méthode protocolaire et logiquement structurée, s’appuyant sur des technologies
colorimétrie actuelles, a été développée pour permettre une reproduction de la teinte précise
et fiable sans l’utilisation de nos teintiers habituels.
à 100 (blanc) ;
■ la composante a* représente une gamme de
a b c
Fig. 3 a à c Utilisation de différentes références de gris à 18 % pour le calibrage du cliché photo.
Tableau 1
Avantages Inconvénients
– Un format standard lisible par n’importe quel ordinateur. – Pas fait pour de la postproduction. La retouche se fait au prix
– Un fichier compressé. d’une dégradation de l’image.
– Un fichier plus léger que le fichier RAW, entre 5 et 10 Mo. – Plage dynamique inférieure au RAW.
– Une image plus « vivante » (plus contrastée, plus saturée,
JPEG
plus nette), car préretouchée par votre appareil.
– Un fichier « prêt à l’emploi » pour l’impression
ou pour la diffusion Web.
– Un fichier qui n’a pas (sauf erreur) besoin de correction.
– Brut, sans perte des données du capteur photo – Un fichier qui ne convient pas pour l’impression directement
– Une plage dynamique plus élevée, c’est-à-dire que le RAW depuis l’appareil ou sans post-traitement.
permet d’afficher plus de détails dans les hautes lumières et – Un fichier non compressé donc lourd, souvent plus de 20 Mo.
dans les ombres. Ce qui est extrêmement précieux lors de prises Résultat : moins de photos sur la carte mémoire, plus de place
de vue en milieu difficile (concert, église, etc.). occupée sur le disque dur.
– Une plus grande souplesse de retouche en postproduction. – Une image plus « plate », car moins de contraste,
RAW
– La possibilité de régler sa balance des blancs en postproduction. de saturation, de netteté.
– Généralement un format propriétaire et pas lisible par défaut
par tous les ordinateurs. Le fichier RAW chez Nikon
est un NEF et chez Canon c’est un CR2.
– Un fichier qui doit absolument (c’est une obligation) être traité
par votre ordinateur.
Nikon Canon
Fig. 8 Menu de réglages selon l’appareil photo pour choisir le mode Adobe RGB.
Nikon Canon
LES FLASHES
Iso 1600 Iso 3200 Iso 6400
F2, 1/15 s F2, 1/15 s F2, 1/15 s La plupart des flashs commercialisés sur le mar-
ché (Fig. 13) se fondent sur une norme colorimé-
trique : le D65. Il s’agit d’un étalon colorimétrique
correspondant à une lumière naturelle en plein
Fig. 11 Plus la norme ISO est élevée plus la sensibilité à la lumière sera importante. jour en zone tempérée. Il s’agit d’un blanc froid qui
correspond à une température de couleur proche
de 6 500 K (Fig. 14). C’est un réglage standard dans
80 100 125 160 200 250 320 400 500 l’industrie des ordinateurs, du cinéma et de la
production audiovisuelle numériques.
Le mode de déclenchement
Pour la prise de teinte, que ce soit le protocole
choisi (eLAB® ou conventionnel), les flashs utili-
sés doivent être déclenchés en mode manuel. En
effet, en observant le comportement d’un même
flash selon le mode de déclenchement (TTL : auto-
matique ou M : manuel), on peut constater une
640 800 1000 1250 1600 2000 2500 3200 grande variation de quantité de lumière diffusée
(Fig. 15 et 16).
Fig. 12 Une augmentation de la norme ISO peut causer un bruit numérique La raison de ce comportement se trouve dans l’ar-
caractérisé par des pixels de couleur. chitecture du capteur de la caméra qui enregistre
habituellement 80 % des informations correctes
Étant donné que la quantité de lumière reçue est de l’image dans la zone surexposée et seulement
très importante en photographie macrodentaire, 20 % dans les autres zones de l’histogramme qui
du fait de l’utilisation de flashs, celle-ci ne doit sont sous-exposées. L’exposition correcte peut
pas être élevée. Par ailleurs, plus cette valeur être facilement réalisée à chaque fois avec les
augmente, plus le risque d’apparition de « bruit réglages recommandés, malgré le fait que pour
numérique » est important. Ce « bruit » qui cor- un œil non averti, l’image puisse apparaître trop
respond à une quantité de pixels de couleur plus brillante.
Fig. 15 Différence de rendu d’image, avec filtre polarisant Fig. 16 Analyse de la différence colorimétrique entre les deux modes
et avant calibration d’image, entre le mode TTL (à gauche) après calibration des deux images. Le ΔE est de 2,83, ce qui constitue
et le mode manuel (à droite). une différence trop grande en termes de puissance de flash.
Fig. 17 Illustration de l’effet du filtre polarisant sur la Fig. 18 L’utilisation d’un filtre polarisant permet de révéler les caractéristiques internes
réflexion lumineuse en surface des dents observées. des dents observées (corps dentinaire, mamelons, opalescence, etc.).
Puisqu’il existe une grande perte d’intensité Si l’on compare les différents systèmes de flashs
lumineuse lors du passage au travers du filtre qui peuvent être utilisés en dentisterie (annulaire
polarisant, il convient d’utiliser son flash en mode ou flash double sur anneau, flash double avec
manuel et à pleine puissance (rapport 1:1). diffuseur ou avec Softbox) avec l’Axis_bracket, on
note que la diffusion de la lumière n’est pas uni-
Support des flashs forme sur les trois premiers systèmes de flashs.
Afin de simplifier les prises de vue, un support de La lumière est soit trop centrée, soit trop latérale
flash a été conçu pour éviter toute variation de soit trop « spéculaire ». L’Axis crée un volume
positionnement des flashs et donc une diffusion de lumière bien plus uniforme avec une forme
lumineuse inégale. Il est constitué de deux bras d’arc qui se rapproche de la forme d’une arcade
fixes, non articulés, orientés à 45° par rapport à dentaire (Fig. 20).
l’objectif. Celui-ci est adaptable pour les appareils
Nikon et Canon (Fig. 19).
UTILISATION DES OUTILS SPÉCIFIQUES
Positionnement de la carte
Il est primordial de positionner correctement la
carte « white_balance », afin d’éviter toute erreur
de calibrage et de choix de la teinte. La carte doit
donc être positionnée perpendiculairement au
grand axe représenté par l’objectif de l’appareil,
et dans le même plan que le grand axe de la dent
visée (Fig. 21 et 22).
Le dentiste doit se positionner à une certaine dis-
tance pour minimiser le plus possible le risque de
déformation. En lien avec le rapport de focale 22
utilisé et la diffusion de la lumière obtenue avec
l’Axis, cette distance a été établie de 20 à 25 cm
entre l’objet (dent) et l’objectif. Elle correspond
à un rapport de 1/0,4 pour un objectif macro
105 mm.
Écarteurs
Les Retrax (Spectrolab) sont des écarteurs spé-
cialement conçus pour l’Axis et le protocole eLAB®
afin d’éviter l’apparition de réflexions spéculaires
sur les dents dues à la repolarisation de la lumière
Fig. 19 L’angulation des bras de l’Axis_bracket permet d’obtenir un angle de 45° du flash (Fig. 23 et 24), ce qui peut se produire lorsque
entre la surface des dents antérieures et le grand axe de l’objectif.
des rétracteurs transparents sont utilisés, car
ils sont constitués d’un plastique cristallin biré-
fringent (c’est-à-dire ayant la capacité de polari-
ser la lumière). Il est également possible d’utili-
ser des écarteurs métalliques, à condition qu’ils
soient positionnés à distance des dents anté-
rieures (Fig. 25).
Fig. 21 La carte de balance des gris doit être positionnée dans le même plan que le grand axe
des incisives centrales, en étant perpendiculaire à l’objectif.
Appareil en contre-plongée
déformation perspective
verticale
Appareil plat
pas de déformation
Appareil plat Appareil en contre-plongée
perspectives du rectangle ou plongée le rectangle
conservées devient un trapèze
a b
Fig. 22 a à c L’incidence
et le positionnement de l’appareil
photo peuvent avoir un impact
Appareil parallèle au mur perspectives Appareils non parallèles au mur sur le rendu de l’image final.
du rectangle conservées les rectangles deviennent des trapèzes
Le risque de déformation
c peut être important.
Fig. 23 Les écarteurs en plastique mat Fig. 24 Exemple d’une photo eLAB® correcte Fig. 25 Des écarteurs métalliques peuvent
sont idéaux pour la prise de photo sans filtre polar_eyes et support Axis être utilisés à condition qu’ils soient
en filtre polarisant (ici, eLAB Retrax), (puissance du flash 1/4). à distance des dents antérieures.
car ils empêchent toute repolarisation
de la lumière comme cela peut être le cas
avec un écarteur en plastique transparent.
Nikon et Canon
Nikon
Objectif macro 105/100 mm
et support Axis
Mode : M
Qualité d’image : RAW
Code de couleur : Adobe RGB
Objectif manuel
Canon
à distance fixe :
entre 20 et 25 cm
Puissance flash :
1/4 avec support Axis,
1/1 avec polar_eyes
Fig. 27 b Sélection du mode « Camera RAW ». Fig. 27 c Une fois le module Camera RAW défini,
sélectionnez le profil DCP correspondant à l’appareil
photo utilisé.
Fig. 27 d Sélectionnez l’outil pipette « balance des Fig. 27 e Placez le curseur sur le demi-cercle Fig. 27 f Modifiez l’exposition jusqu’à obtenir
blancs ». central de la carte. une valeur LAB de L*79, a*0, b*0 visible sur
l’histogramme.
TRANSCRIPTION
DE L’ANALYSE DE LA TEINTE
CONCLUSION
La prise de teinte a toujours été un sujet de contro-
verse en dentisterie restauratrice, car a souvent
été difficile de faire que soient communiquées les
bonnes informations entre dentiste et prothésiste
pour obtenir le résultat esthétique souhaité. Il
semblerait que le protocole que nous venons de
décrire présente de nombreux avantages d’un
point de vue clinique, en comparaison avec les
techniques conventionnelles de prise de teinte.
En effet, le paramétrage de l’appareil photo est
standardisé, les outils (carte et écarteurs) sont
simples d’utilisation et l’analyse et la communica-
tion du cliché de « teinte » sont rapides à exécuter.
Nous verrons, dans la deuxième partie, comment
s’assurer d’un résultat esthétique fiable du point
de vue du laboratoire et quelles sont les limita-
tions de cet outil.
Bien que le protocole eLAB® soit utilisé depuis
peu, sa communauté n’a de cesse de grandir et le
champ des indications s’élargit au fil du temps :
outil d’analyse pour éclaircissement, prise de
teinte pour les composites directs, etc.