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Les petits abris et bâches à plat
Définition
Petits abris en matière plastique ayant une forme proche d'un demi-cylindre, utilisé dans
l'horticulture intensive.
C’est une position intermédiaire entre la culture en plein air et la culture protégée en serre.
Actuellement, les tunnels bas sont utilisés sous serre ou abris dans les pépinières.
Historique
Tunnels : l’invention la plus spectaculaire introduite sur le marché horticole en 1958
Apparition des premiers abris bas en France au 17ème siècle 1950 : naissance des premiers
tunnels couverts de plastique
En 1959, Faust déposa un brevet de cloche horticole en matière plastique perméable, qui
était en fait constituée d’une armature en forme d’arc recouverte d’un film plastique
Après 1960 : utilisation des tunnels commença réellement à se répandre
Le Maroc, l’Algérie et, dans une moindre mesure, l’Espagne, ne sont pas passés par cette
phase transitoire du petit tunnel.
Structure et équipement
Tunnel bas = serre en miniature = Petits tunnels
Diffèrent des serres par le non chauffage et la facilité de déplacement
Nombreux types ont été créés :
Pourvus de structure de support ou non
Type traditionnel : structure semi-circulaire, métallique ou en bois, recouverte d’un
film plastique
Supports : en bois, fils de fer, fils de fer plastifiés, tubes plastiques ou métalliques
placés à intervalle de 2 ou 3 m
Au Japon : tunnels sur arceaux en bambou arqués
Plasticulture les films de semi-forçage
Petit tunnel pour couvrir des plantes peu élevées. (a) et des plantes de plus grande taille (b)
Système très semblable au tunnel Nantais mais dépourvus d’anneaux aux arceaux (mis au
point aux USA et Grande Bretagne)
30 à 40 cm de haut et 60 à 90 cm de large
Sert à protéger les cultures de fraises, melons, laitues et haricots
Le film plastique est maintenus par une corde fixée aux arceaux
Système californien de « row cover »
2 laizes de film, de part et d’autre de la ligne de culture
Le bas est enterré dans le sol
Le haut est fixé sur un fil tendu entre des piquets
Ce système permet d’ouvrir progressivement pour faire passage aux culture hautes
(Tomate),
Petit tunnel Nantais : vue latérale (a) et film en position d’aération (b).
Luminosité :
La forme des tunnels est propice à une bonne transmission lumineuse
Cependant, la condensation et le dépôt de poussière réduisent la luminosité
Précautions à prendre :
Utilisation d’un film transparent
Dépoussiérage
Maintien d’une bonne aération
Implantation du tunnel hors d’une zone ombragée
Humidité :
Aération inadéquate ou aération seulement pendant une partie de la journée :
HR dépasse le niveau souhaitable
Condensation sur le film et sur les plantes
Risque aux cultures : maladies cryptogamiques
Avantages :
Protègent les plantes contre : Le froid, le vent, la pluie, la grêle, les oiseaux et les
insectes.
Servent de pépinières pour les jeunes plants, du semis au repiquage.
Mieux adaptés aux plantes de petite taille : fraises, melons, courgettes et laitues.
Peuvent être placés sur les cultures pendant une partie de la croissance.
Le repiquage sous tunnels permet de gagner 2 à 3 semaines par rapport au plein air.
Récolte avancée de 10 à 25 jours.
Utilisation de bâche à plat sur la laitue : récolte avancée de 8 à 10 jours, sur radis 15
jours et sur pomme de terre de 15 à 21 jours
Coût peu élevé
Facilité de construction et de mécanisation de la mise en place
Déplacés facilement
Contrôle des hautes températures de l’air et de la condensation
Meilleure résistance au vent
Inconvénients :
Difficultés de chauffer, d’aérer et d’accéder aux plantes
Irrigation sous tunnel est malaisée
Inversion thermique pendant la nuit (ciel clair)
Conseils pratiques :
Épaisseur de film PE : en zones non ventés, ne pas dépasser 60 à 80 μ
Utilisation annuelle des tunnels : pour des raisons de transparence
La largeur des tunnels : To d’un grand volume d’air varie moins rapidement que celle
d’un petit volume
Solidariser les arceaux et les maintenir à bonne distance
Utiliser un fil de tension pour maintenir le film plastique
Le film doit être tendu au maximum
Veiller à ce que le film soit étanche pendant la nuit
Orienter les tunnels perpendiculairement au sens du vent dominant (aérer du côté
opposé)
PAILLAGE
Définition
On peut considérer comme paillis des substances telles que le foin, la sciure, les spathes de
maïs, la paille, au des feuilles de plastique étendues sur le sol en vue de mettre les racines à
l'abri des rayons du soleil, du froid, de la sécheresse, ou en vue d'éviter la souillure de
certains fruits.
Structure et équipement
Le paillis est une matière naturelle ou un matériau artificiel.
Les matières naturelles : on trouve des débris de bois tels que les copeaux et la
sciure, de la tourbe, du fumier et des débris végétaux tels que le foin, la paille et le
compost. On peut aussi associer du fumier à du sable.
Les matériaux artificiels : comprennent le papier, le plastique, une combinaison de
ces deux éléments, des feuilles d'aluminium et des émulsions d'asphalte. Ces
matériaux se prêtent mieux à la mécanisation que la plupart des produits "naturels",
peuvent être produits en grande quantité́ à des prix raisonnables et peuvent
répondre aux exigences de chaque culture.
Humidité
Température
Le paillage modifie la température de l'air et du sol dans le voisinage immédiat de la plante.
Des matières telles que le fumier animal et la paille mettent le sol à l'abri de gains et de
pertes de chaleur, créant ainsi une température uniformément basse tout au long de la
saison de croissance.
Au contraire, le paillage plastique augmente aussi bien la température de l'air que celle du
sol autour de la plante.
Le type de plastique ainsi que sa couleur influencent grandement la température du sol.
Les films transparents transmettent la chaleur solaire au sol et en limitent les pertes.
Pendant la journée, la température du sol sous film de polyéthylène noir est sensiblement la
même que celle d'un sol non couvert, mais la nuit elle lui est supérieure de 2 à 3°C en raison
de l'absorption des radiations.
Dans certaines régions méditerranéennes, la température à la surface du sol et la
température de l'air sous couverture peuvent dépasser facilement 60°C, ce qui entraine des
effets négatifs sur la croissance des végétaux.
Dans d'autres conditions, les plantes cultivées sur plastique sont plus sensibles aux basses
températures et aux gelées car la chaleur du sol est maintenue par le paillis.
Sous plastique transparent, la radiation se transforme en énergie thermique au moment où
elle est absorbée par la surface du sol, engendrant ainsi une chaleur très efficace.
Sous plastique noir, une grande partie de la chaleur est renvoyée à l'atmosphère au lieu
d'être captée par le sol.
Le type de plastique utilisé joue donc un rôle important sur la température du sol : la
température d'un sol couvert de PVC et d'EVA est généralement 2 ou 3 degrés supérieure à
celle d'un sol couvert d'un film de polyéthylène transparent, étant donné l'absorption des
radiations de grandes longueurs d'onde.
Au cours des nuits à ciel dégagé, il peut arriver que les végétaux sur polyéthylène noir soient
détruits par le gel alors que ceux sur film PE transparent ne le soient pas.
Ce phénomène s'explique par le fait que le sol sous film transparent est plus chaud et laisse
"sortir" des radiations de grande longueur d'onde pendant la nuit.
La température du sol sous film polyéthylène transparent fluctue énormément alors que les
films noirs réduisent la différence entre le maximum et le minimum, notamment en enlevant
ce dernier.
Le développement des mauvaises herbes est lié à la couleur du plastique. Les films opaques
empêchent la lumière de pénétrer et empêchent les mauvaises herbes de se développer. Ce
n'est pas le cas sous plastique transparent, et par conséquent il faut recourir à l'utilisation
d'herbicides. Lorsque le temps est ensoleillé et que la température extérieure atteint 28-30
°C, la température du sol et celle de l'air entre le sol et le film transparent peuvent
néanmoins suffire à détruire les mauvaises herbes pour autant que le film ait été bien posé
et empêche toute rentrée d'air.
Concentration en CO2
la concentration en CO2 de l'air autour des végétaux cultivés sur sol couvert de films
plastiques est 2 à 6 fois supérieure à celle enregistrée autour des végétaux cultivés sur sol
non couvert. Ce phénomène s'explique par la production de CO2 résultant de la
décomposition de matières organiques dans le sol et par la concentration de ce CO2 autour
des plantes au moment où il s'échappe d'en-dessous du film par les trous percés autour des
plantes. Étant donné que le CO2 est un élément nécessaire à la croissance des végétaux,
cette concentration est une explication supplémentaire à l'augmentation du taux de
croissance des plantes cultivées sur sol couvert de plastique.
Lumière
Des mesures photométriques de la lumière réfléchie donnent les résultats suivants :
Au-dessus d'un sol non couvert : 20%
Au-dessus d'un sol couvert d'un plastique noir : 4%
Au-dessus d'un sol couvert d'un polyéthylène transparent : 48%
Au-dessus d'un sol couvert d'un plastique métallisé : 79%
En outre, il semble qu'étant donné la réfraction des radiations solaires, les plantes cultivées
sur plastique métallisé sont moins soumises aux attaques des pucerons mais attirent
davantage les abeilles.
Structure du sol
Le paillage entretient la structure du sol en empêchant l'encroûtement et le compactage. Un
sol paillé reste poreux, meuble, friable et l'aération y est bonne. Tous ces facteurs
contribuent à assurer une meilleure santé au système racinaire et à améliorer l'utilisation
des matières nutritives. L'amélioration de l'aération du sol y augmente l'activité biologique
des micro-organismes.
Il faut être prudent de couvrir un sol qui ne se ressuie pas rapidement ou qui n'est pas
correctement drainé car le film peut retenir l'humidité qui, lorsqu'elle est excédentaire,
augmente le risque d'asphyxie des racines. Le paillage empêche également les pluies fortes
ou les arrosages trop abondants de détruire la structure, dans la mesure où il permet une
pénétration plus régulière de l'eau. Les paillis organiques se transforment en matières
organiques et en matières nutritives et ils améliorent la couche arable, mais ils exigent un
apport complémentaire d'azote.