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Groupes électrogènes de secours

par Bernard COLIN


Directeur Ingénierie à SDMO Groupes électrogènes

1. Critères de définition............................................................................... D 5 180 - 3


1.1 Classes de puissance ................................................................................... — 3
1.2 Classes d’applications.................................................................................. — 3
1.3 Délais d’intervention .................................................................................... — 3
2. Dimensionnement d’un groupe électrogène..................................... — 5
2.1 Dimensionnement en fonction de l’impact de charge .............................. — 5
2.2 Alimentation de charges non linéaires....................................................... — 6
3. Régime du neutre...................................................................................... — 7
3.1 Régime du neutre en basse tension ........................................................... — 7
3.2 Régime du neutre en haute tension............................................................ — 7
4. Déclassement............................................................................................. — 10
5. Couplage des groupes électrogènes ................................................... — 10
5.1 Méthodes de couplage................................................................................. — 10
6. Le groupe électrogène et l’environnement ....................................... — 12
6.1 Émissions polluantes dans les gaz d’échappement .................................. — 12
6.2 Nuisances acoustiques ................................................................................ — 13
7. Schémas des circuits fluides................................................................. — 13
7.1 Circuits de refroidissement haute température (Hq)
et basse température (Bq)............................................................................ — 13
7.2 Circuit de lubrification.................................................................................. — 15
7.3 Circuit d’alimentation en combustible........................................................ — 15
7.4 Circuit de démarrage.................................................................................... — 16
8. Surveillance du groupe électrogène ................................................... — 16
9. Entretien d’un groupe électrogène...................................................... — 17
10. Conclusion .................................................................................................. — 17
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. D 5 180

ans la société actuelle, toutes les activités, qu’elles soient professionnelles


D ou privées, sont consommatrices d’énergie électrique. Toute interruption
ou perturbation dans la distribution de cette énergie entraîne des désordres qui
peuvent devenir insupportables par l’usager. L’importance de la continuité et de
la qualité de l’alimentation électrique est fonction de l’activité concernée. Cer-
taines applications exigent une permanence quasi complète de l’alimentation
car une absence met en péril la sécurité des personnes ou des biens. En tête de
ces consommateurs viennent bien évidemment l’activité hospitalière, les sites
recevant du public et les installations de protection contre l’incendie. Le législa-
teur s’est préoccupé de ce problème et tout site de cette nature doit être équipé
de moyens d’alimentation de secours en énergie électrique. D’autres consom-
mateurs, pour lesquels la fiabilité de l’alimentation électrique ne se mesure pas
en terme de risques humains, ne peuvent admettre toutefois de coupure car
celle-ci peut avoir des conséquences extrêmement préjudiciables sur le plan
économique. Les activités mettant en jeu des systèmes informatiques sont un
exemple évident de ce type d’exigence puisqu’elles ne peuvent admettre la
moindre coupure de quelque durée que ce soit.

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Divers moyens de secours ont donc été envisagés et mis en œuvre ; le choix
de la source de remplacement utilisée est fonction de plusieurs critères :
— le temps de coupure maximal admissible,
— la nature de la charge à réalimenter,
— la puissance de la charge à secourir.
Plusieurs sources de remplacement peuvent être mentionnées.
■ La batterie à courant continu est rarement suffisante par elle-même car la
plupart des applications réclament une alimentation en courant alternatif. Elle
est toutefois utilisée en éclairage de secours par exemple.
■ L’onduleur permet d’obtenir à partir d’une source à courant continu, une ali-
mentation en courant alternatif. Cette solution est utilisée quand l’autonomie et
la puissance nécessaire sont relativement limitées (quelques kVA pendant
quelques minutes). Cette source de remplacement est généralement associée à
un autre moyen de secours (un groupe électrogène) permettant d’augmenter la
durée de l’autonomie.
■ Le groupe électrogène permet d’atteindre des puissances et des durées de
fonctionnement importantes.
Outre son application en source de remplacement, le groupe électrogène offre
des possibilités d’utilisation dans différents domaines.
■ Des groupes de base sont destinés à fournir la totalité de la puissance élec-
trique d’une zone non alimentée par un distributeur. Cette application se ren-
contre surtout dans les pays en voie de développement car elle permet d’éviter
des investissements lourds et peut se mettre en œuvre dans des délais très
courts.
■ Des groupes d’écrêtage sont destinés à fournir tout ou partie de la puissance
consommée sur un site pour limiter le montant de la prime fixe ou pour bénéfi-
cier de conditions tarifaires liées à cette fonction ; cette application est générale-
ment couplée à l’application groupe de secours qu’elle permet souvent de
rentabiliser ; ainsi de nombreux hypermarchés, qui doivent s’équiper de
groupes de secours, rentabilisent ceux-ci en faisant de l’écrêtage.
■ Des groupes de cogénération destinés, comme les groupes d’écrêtage, à
fournir tout ou partie de l’énergie électrique consommée sur un site ; toutefois
pour des moteurs fonctionnant au gaz, la fonction groupe de secours n’est pas
toujours acceptable car elle implique dans certains cas, comme l’alimentation
des hôpitaux, de disposer d’une énergie primaire stockable ce qui n’est pas le
cas du gaz.
Dans le présent exposé, nous ne traitons que les groupes électrogènes dans
les applications secours et production. L’application cogénération ne sera donc
pas évoquée.
Un groupe électrogène qui est une machine permettant de transformer en
électricité un combustible primaire comme le fioul ou le gaz est constitué de
deux composants principaux :
— un moteur thermique transformant l’énergie primaire en énergie méca-
nique ;
— un alternateur transformant l’énergie mécanique développée par le moteur
thermique en énergie électrique.
La puissance d’un groupe électrogène équipé d’un moteur Diesel va de moins
de 1 kVA à plusieurs MVA et la vitesse de rotation est également variable suivant
la puissance et l’application (tableau 1).

Tableau 1 – Familles d’application des groupes électrogènes


Vitesse de rotation Type Puissances Applications
3 000 tr/min Rapide Faible Domestiques - Secours
900 , N , 1 800 tr/min Rapide Moyenne , 5 000 kVA Production - Secours
350 , N , 900 tr/min Semi-rapide Forte 4 , P , 20 MVA Production - Secours
N , 350 tr/min Lent Forte Production

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1. Critères de définition Exemple : éclairage, pompes, ventilateurs.


■ La classe G3 est définie pour des exigences sévères en tension,
en fréquence et en forme d’onde.
Exemple : charges régulées par thyristors, télécommunications.
1.1 Classes de puissance L’alimentation de ce type de charges peut nécessiter des études parti-
culières en raison de leur influence sur la forme d’onde de tension de
l’alternateur (§ 3.2).
La puissance d’un groupe électrogène est définie comme la puis-
sance disponible aux bornes de l’alternateur, déduction faite de la ■ La classe G4 est définie pour des exigences en tension, en fré-
puissance électrique absorbée par les auxiliaires essentiels. Elle quence et en forme d’onde exceptionnellement sévères.
s’exprime en kW, à la fréquence de définition et sous un facteur de
puissance de 0,8. Exemple : systèmes informatiques.
Les puissances du groupe électrogène doivent être définies en
accord avec les plans et les programmes d’entretien spécifiés par le
constructeur du moteur, de l’alternateur et de l’appareillage de cou- 1.3 Délais d’intervention
pure et de commande.
À toutes les puissances garanties, il faut ajouter une puissance
additionnelle nécessaire aux besoins de la régulation (applications Cette notion de délai d’intervention est prise en compte dans le
brusques d’une charge). Cette puissance additionnelle, qui est en cas de groupes électrogènes destinés à fonctionner en secours de la
général égale à 10 % de la puissance assignée du groupe, ne doit source normale d’alimentation.
pas être utilisée pour l’alimentation permanente de la charge. Le temps admissible de coupure peut être plus ou moins long sui-
Trois types de puissance sont définies : vant le site secouru.
— la puissance continue correspond à la puissance que le Dans le cas d’un délai d’intervention non spécifié, la durée de la
groupe est capable de fournir en service continu, pendant un coupure a peu d’importance et il est possible d’utiliser un groupe à
nombre illimité d’heures par an, en respectant les arrêts normaux démarrage manuel. Le temps de reprise dépend du temps mis par
pour maintenance et dans les conditions ambiantes définies ; l’opérateur à intervenir et les montées en vitesse et en charge qui
— la puissance principale correspond à la puissance maximale sont liées à la température de l’huile du moteur, seront fonction de
disponible, sous charge variable, pendant un nombre illimité la température ambiante.
d’heures par an, en respectant les arrêts normaux pour maintenance
Dans le cas d’un délai d’intervention à coupure spécifiée, la durée
et dans les conditions ambiantes définies. La puissance moyenne
maximale de la coupure est définie en fonction des impératifs du
admissible sur une période de 24 heures, ne doit pas être supérieure
site à réalimenter. Les temps de reprise se situent généralement
à une fraction de la puissance principale. Cette puissance moyenne
entre 8 et 15 secondes. Ce délai d’intervention est le plus couram-
P, qui est définie par le constructeur du moteur Diesel, est calculée
ment rencontré notamment dans les hôpitaux, les immeubles de
comme suit :
grande hauteur, les bâtiments recevant du public.
P 1 t 1 + P 2 t 2 + ... + P n t n Pour pouvoir répondre au délai d’intervention, le groupe doit être
P = ----------------------------------------------------------
t 1 + t 2 + ... + t n préparé afin de démarrer dans toutes les conditions de température.
Si le groupe se trouve dans une ambiance froide, il ne peut
avec P1, P2, ... Pn puissances pendant les temps t1, t2, ..., tn
atteindre sa vitesse et prendre la charge dans les délais impartis que
Dans ce calcul, toute puissance inférieure à 30 % de la puissance s’il a été préchauffé. Cet équipement de préchauffage est toujours
principale doit être remplacée par une puissance égale à 30 % de la prévu dans ce cas d’application. Certains constructeurs de moteurs
puissance principale et les temps d’arrêt ne doivent pas être exigent également un système de prégraissage cyclique ou perma-
comptés ; nent des parties tournantes du moteur pour autoriser un démarrage
— la puissance pour utilisation limitée correspond à la puis- sans source auxiliaire.
sance maximale que peut fournir le groupe avec une durée annuelle Il convient de noter que, dans le cas d’une installation de secours
limitée à 500 h et une marche continue maximale de 300 h, en res- assuré par la mise en parallèle de plusieurs groupes, il est néces-
pectant les arrêts normaux pour maintenance et dans les conditions saire d’ajouter au temps de démarrage des groupes la durée néces-
ambiantes définies. Bien entendu, le fonctionnement dans ces saire au couplage de n-1 groupes. Le temps de couplage d’un
conditions peut affecter la durée de vie du groupe. groupe étant généralement de l’ordre de 15 à 20 s, le délai global de
mise à disposition des moyens de secours peut être très long et
incompatible avec les impératifs de sécurité du site secouru.
1.2 Classes d’applications Pour faire face à cette difficulté, il est possible de mettre en œuvre
le procédé du couplage à l’arrêt qui consiste à fermer les disjonc-
teurs des groupes dès réception de l’ordre de démarrage en mainte-
Un groupe électrogène doit être défini en fonction des exigences nant hors service l’excitation des alternateurs jusqu’au passage de
de la charge qu’il doit alimenter. Il existe quatre classes d’applica- tous les groupes à une vitesse très voisine de la vitesse nominale.
tions qui ont été définies pour répondre à ces diverses exigences. Cette disposition permet de disposer de l’ensemble des moyens
de production dans un délai comparable au délai de démarrage d’un
■ La classe G1 est définie pour l’alimentation de charges ne
seul groupe. Elle présente en outre les avantages qui suivent.
nécessitant que des contraintes mineures en tension et en fré-
quence. ■ Dans le cas où les moyens de production sont surabondants par
Exemple : éclairage et charges électriques simples. rapport à la puissance appelée au moment de la perte de l’alimenta-
tion normale, elle permet d’assurer la reprise de la charge dans de
■ La classe G2 est définie pour l’alimentation de charges nécessi- bonnes conditions ; les groupes en excès par rapport aux besoins
tant des caractéristiques proches de celle du réseau public ; sur sont arrêtés par la mise en œuvre d’une gestion wattmétrique qui
application brutale de la charge, des fluctuations temporaires en assure l’adéquation de la puissance tournante à la puissance appe-
tension et en fréquence sont admises. lée.

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■ Dans le cas d’une installation secourue en haute tension, la pro- ■ Le type de Diesel dépend du mode d’alimentation en air
cédure de couplage à l’arrêt permet d’assurer la magnétisation pro- comburant. En effet, la puissance maximale que peut fournir un
gressive de la boucle HTA et de transformateurs qu’il ne serait pas moteur Diesel est fonction de la masse de combustible injectée dans
possible de réaliser sans mise en œuvre de séquences de délestage le cylindre et donc de la masse d’air nécessaire pour brûler ce
préjudiciables au délai global de reprise en secours. combustible. En conséquence, il est possible de définir deux catégo-
L’application de la charge au groupe électrogène doit être ries de moteurs Diesel.
conduite dans des conditions de tension et de fréquence accepta- Le moteur à aspiration naturelle où aucun artifice n’est utilisé
bles par le site. pour augmenter la quantité d’air emmagasiné dans les cylindres
permet de reprendre instantanément une puissance égale à sa puis-
Le temps de reprise d’une charge est fonction :
sance nominale.
— de la valeur relative de cette charge par rapport à la puissance
Le moteur suralimenté est tel que la quantité d’air comburant est
nominale du groupe ;
augmentée par l’utilisation d’un turbocompresseur de suralimenta-
— de l’inertie des masses tournantes (moteur, alternateur, accou- tion entraîné par les gaz d’échappement du moteur. Pour améliorer
plement) ; encore ce système, certains moteurs sont équipés d’un système de
— de la régulation ; refroidissement de l’air ; ces procédés permettent d’obtenir des aug-
— du système d’alimentation en air comburant. mentations de puissance considérables puisqu’avec une même
Les deux premiers points sont évidents et les problèmes liés au cylindrée, il est possible d’atteindre des puissances trois fois supé-
dimensionnement d’un groupe en fonction de l’impact de charge rieures à la puissance d’un moteur non suralimenté avec des aug-
appliqué sont traités au paragraphe 3.1. mentations de masse et de volume de l’ordre de 10 %.
Toutefois, il convient de noter que des critères de tension et de Dans ce cas, les échelons de puissance applicables instantané-
fréquence ainsi que les capacités du groupe à reprendre des impacts ment au moteur sont fonction de la pme (pression moyenne effec-
de charge imposent fréquemment la mise en œuvre de procédures tive) qui est la pression moyenne du cycle de travail et qui se calcule
de délestage/relestages automatiques pouvant conduire à des étu- comme suit :
des particulières de distribution électrique en fonction des circuits pme = KP ¤ NC
d’utilisation prioritaires.
avec K = 1 222,8 pour un moteur à 4 temps et 611,4 pour un
Les deux points concernant la régulation et le type de diesel se
moteur à 2 temps,
doivent d’être expliqués plus précisément.
P (kW) puissance par cylindre,
■ La régulation de vitesse est destinée à maintenir le groupe à sa N (tr/min) vitesse de rotation,
vitesse nominale pour fournir une fréquence constante. Les régula-
teurs peuvent être de plusieurs types suivant l’application C (L/cylindre) cylindrée
concernée : Pour un moteur non suralimenté, pme est de l’ordre de 7 bar et,
— dans un régulateur proportionnel, une variation de vitesse liée pour un moteur suralimenté avec refroidissement de l’air, pme
à la charge entraîne une variation proportionnelle du signal de dépasse à présent 22 bar.
commande ; La suralimentation en air d’un moteur Diesel est quantifiée par
— dans un régulateur proportionnel intégral, une variation de son taux de suralimentation défini par :
vitesse liée à la charge entraîne une modification proportionnelle du
signal de commande et, de plus, une correction intégrale de la Taux de suralimentation = pme ¤ 8 Ð 1
vitesse. Un moteur suralimenté ne permet pas toutefois de reprendre
Un régulateur proportionnel intégral dérivé est un régulateur pro- d’un seul coup sa puissance nominale. En effet, pour obtenir la puis-
portionnel intégral qui corrige le signal de commande proportion- sance, il faut que le turbocompresseur de suralimentation fournisse
nellement à la variation de la vitesse. l’air nécessaire pour assurer une parfaite combustion du combus-
Un groupe électrogène peut fonctionner suivant deux modes de tible injecté dont la quantité peut varier rapidement et de façon
régulation définissant la chute de vitesse entre un fonctionnement à importante en fonction de la consigne du régulateur de vitesse. Le
vide et un fonctionnement à pleine charge. temps de montée en vitesse du turbocompresseur et donc le temps
de mise à disposition de l’air comburant, dépendent de la puissance
■ Il y a fonctionnement isochrone lorsque la vitesse et donc la fré- disponible dans les gaz d’échappement et de l’inertie du turbocom-
quence restent constantes quelle que soit la charge, en dehors des presseur.
variations transitoires dues aux variations brutales de cette charge. En règle générale, un groupe suralimenté est capable de fournir
Cette disposition est surtout applicable dans le cas d’un groupe brutalement une puissance correspondant à 60 % de sa puissance
fonctionnant en solo. Dans le cas de groupes fonctionnant en paral- assignée avec une chute de vitesse transitoire de l’ordre de 10 à
lèle, il est nécessaire de prévoir un dispositif de répartition de puis- 12 % de sa vitesse nominale.
sance assurant un équilibrage des puissances relatives entre les
groupes. ■ De ce fait, pour assurer la réalimentation d’un site à partir d’un
groupe électrogène de secours, il convient toujours de vérifier que
■ Il y a fonctionnement avec statisme lorsque l’on impose une les conditions de relestage de la charge sont compatibles avec les
baisse de vitesse entre le fonctionnement à vide et le fonctionne- capacités du moteur en conservant les critères définis de tension et
ment en charge. Elle permet d’assurer un fonctionnement stable de fréquence.
plusieurs groupes couplés en parallèle.
■ Un groupe sans coupure dont l’utilisateur ne peut tolérer aucune
Pour assurer une fréquence constante, il est nécessaire de prévoir coupure est un groupe dont l’alternateur tourne en permanence
un dispositif de centrage de fréquence. Le statisme est défini par comme moteur synchrone en garantissant une alimentation com-
rapport à la vitesse nominale et calculé par : plètement ininterrompue dans l’éventualité d’une défaillance de la
source normale d’alimentation (l’alternateur est alors appelé aussi
statisme = 100 ( N 0 Ð N ) ¤ N 0
ondulateur tournant). Un accumulateur d’énergie potentielle qui
peut être d’origine électrique (batteries) ou mécanique (volant
formule dans laquelle N0 et N représentent respectivement la d’inertie) est utilisé pour assurer la puissance pendant une courte
vitesse à vide et la vitesse à pleine charge. période dans le but de permettre le démarrage du moteur Diesel,
Ce statisme a une valeur comprise entre 3 et 5 %. son accouplement à l’alternateur par l’intermédiaire d’un

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MOTEUR DIESEL Accumulateur 2. Dimensionnement


d'énergie
Accouplement ALTERNATEUR d’un groupe électrogène
1 500 tr/min 1 500 tr/min
Un des problèmes le plus fréquemment rencontré dans la défini-
tion d’un groupe électrogène réside dans le dimensionnement opti-
mal du groupe en fonction de l’impact de charge qu’il est appelé à
assurer. De plus en plus, il est également nécessaire de définir le
groupe et en particulier l’alternateur en fonction de la nature de la
charge (charges non linéaires).
Groupe à « temps zéro » avec accumulateur d'énergie cinétique tournant.
Nous allons étudier ci-après ces deux aspects en donnant des
méthodes de calcul simples permettant de dimensionner de façon
appropriée le groupe électrogène.

425
400 V Tension U

375
2.1 Dimensionnement en fonction
51
de l’impact de charge
Fréquence f
50 Hz
49
La méthode présentée ici est une méthode par itération permet-
tant d’obtenir la valeur de la tension à l’établissement d’une charge,
Puissance relative
100 % le temps de rétablissement de cette tension et la valeur de la fré-
quence à l’impact de charge (figure 3).
Le cas le plus couramment rencontré étant celui du démarrage
0,2 s d’un moteur asynchrone, nous allons nous baser sur ce cas pour
Perte du réseau expliquer la méthode utilisée.

Figure 1 – Résultats lors d’une panne réseau à pleine charge Lorsqu’un moteur démarre, le courant appelé est toujours très
important mais l’appel de courant varie suivant le procédé mis en
œuvre pour assurer ce démarrage.
En démarrage direct, le rapport du courant de démarrage Id au
Réseau courant nominal In est de l’ordre de 6 à 7 et le facteur de puissance
cos f de l’ordre de 0,3.
By Pass D’autres procédés de démarrage sont possibles ; il convient de les
analyser au cas par cas suivant des critères économiques car ils
entraînent des surcoûts, citons :
Redresseur Interrupteur statique
— le démarrage sur autotransformateur ;
— le démarrage en étoile/triangle ;
— le démarrage sur résistance rotorique ;
Batteries — le démarrage sur résistance statorique ;
Mutateur
— le démarrage sur démarreur électronique.

Distribution de secours

Onduleur 50 Hz
Diesel f
tournant
Accouplement

Df=6%
400 V
U
Distribution haute qualité
D U = 17 %
Figure 2 – Groupe à temps zéro avec énergie fournie Charge 50 % Charge relative
par des batteries
Charge 0 %

embrayage électromagnétique et sa prise de puissance. Comme t0 t0 + 3s t


l’alimentation est transférée d’une source d’énergie à une autre, il
peut se produire une fluctuation transitoire des paramètres tension Figure 3 – Évolution de la fréquence et de la tension sur impact
et fréquence (figures 1 et 2). de charge et sur délestage

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Le cas le plus défavorable en termes de chute de fréquence et de Dans le cas de l’application d’une charge (régime 2) à partir d’une
tension, étant le démarrage en direct, nous allons considérer ce cas charge préexistante (régime 1), le calcul s’effectue en appliquant la
pour expliquer la méthode de calcul. formule :
Pour faire un calcul rigoureux, il serait nécessaire de disposer de
données précises concernant l’évolution de Id/In et du cos f en fonc- D U B1 A2
-------- = ------- ------- Ð 1
tion de la montée en vitesse du moteur asynchrone. Ces données U A1 B2
étant rarement disponibles, il est généralement pris en compte une
valeur de Id/In et de cos f au démarrage. Calcul du temps de rétablissement de la tension
Dans le cas où l’installation comporte plusieurs moteurs ou Le temps de rétablissement de la tension peut être approché par
consommateurs, il convient de dimensionner le groupe électrogène la formule suivante :
en fonction du démarrage du plus gros moteur dans les conditions
t = t e + t c log ( J p Ð J 1 ) ¤ ( J p Ð J 2 )
les plus défavorables qui peuvent correspondre au fonctionnement
initial à vide du groupe, compte tenu de l’inertie du turbocompres-
avec te constante de temps de l’excitatrice,
seur de suralimentation.
tc constante de charge de l’inducteur principal à la
Le calcul est basé sur l’application des formules suivantes don-
charge après enclenchement,
nant les puissances apparentes Sd active Pd et réactive Qd d’impact.
Jp courant d’excitation plafond délivré par
Pn Id l’excitatrice,
S d = ( 1 Ð D U ) -------------------- ----
cos F n I n J1 courant d’excitation au régime initial,
P d = S d cos F d J2 courant d’excitation au régime après
enclenchement
Q d = S d sin F d

avec DU chute de tension après l’impact,


cos f n facteur de puissance nominal du moteur, 2.2 Alimentation de charges non linéaires
Pn puissance nominale du moteur
Il apparaît que la connaissance exacte du facteur de puissance est Les groupes électrogènes sont de plus en plus appelés à assurer
un élément déterminant dans la justesse du résultat. Il est donc très l’alimentation d’installations comportant des charges non linéaires
important de connaître cette valeur au même titre qu’il est indispen- et donc génératrices de courants harmoniques. En présence de
sable de connaître Id/In. l’impédance de source, ces courants harmoniques créent des ten-
La chute de tension au moment de l’impact peut être calculée par sions harmoniques qui peuvent être préjudiciables au bon fonction-
une méthode approchée au moyen de la formule : nement des régulations et entraîner des déclassements de certains
matériels.
Sd
U d = U n + æè 1 Ð X ------öø Ainsi, un transformateur qui fournit un courant nominal compor-
Sn tant 25 % d’harmonique de rang 5, 14 % de rang 7, 9 % de rang 11 et
8 % de rang 13 (ce qui correspond à l’alimentation d’un montage
avec X réactance équivalente définie par : hexaphasé) se voit affecter d’un coefficient de déclassement de 0,91.
X d² + 2 X d¢ Ce phénomène qui est déjà sensible dans le cas d’une alimenta-
X = ------------------------
- tion à partir du réseau public, l’est encore plus avec un alternateur
3 présentant une impédance de source plus grande. Il est admis que
où X d² et X d¢ représentent respectivement les réactances longitudi- le taux de tension harmonique global doit rester inférieur à 6 % aux
nales en régimes subtransitoire et transitoire de l’alternateur. bornes de l’alternateur.
Il suffit ensuite de prendre en compte la valeur calculée de la Il est possible d’évaluer assez précisément par le calcul le taux
chute de tension dans les formules précédentes pour, par conver- d’harmonique en tension que le groupe électrogène est susceptible
gence, obtenir la valeur de la chute de tension. de générer en présence de courants harmoniques dont on connaît le
module et l’argument.
La chute de fréquence correspondante est obtenue en calculant
l’impact de puissance active avec la chute de tension obtenue et en Quand on ne connaît pas précisément les taux d’harmoniques en
se référant aux abaques données par les constructeurs de groupes courant par rang, il est possible de les calculer en appliquant, dans
précisant la chute de fréquence en fonction de la valeur de l’impact. le cas des montages hexaphasés, la formule
Un calcul plus précis peut être conduit par application de la I1
formule : I h = -------------------------
1,2
æ h Ð --5-ö
è ø
D U U1 Ð U0 a ( R1 + a X1 ) [ a ( Xq + X1 ) + R1 ] h
2 2 2 2 2 2 2
-------- = -------------------- = -------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ð
U0 U0 a ( Xq + X1 ) ( Xd + X1 ) + R1
2 ¢ 2 avec h rang du courant d’harmonique
Le taux global d’harmonique en tension est donné par la relation :
avec a rapport des vitesses après et avant impact,
Xq réactance synchrone transversale, U harmonique = S hZ s I h
X d¢ réactance transitoire,
avec
R1X1 résistance et inductance de la charge à l’impact, X d² U 2
Z s = ---------- ------- impédance substransitoire directe de
U0U1 tension initiale et tension après impact 100 S n l’alternateur
Cette formule peut s’écrire également :
Nous allons nous contenter de deux approches pratiques du pro-
A blème qui donnent des résultats satisfaisants et permettent d’éviter
DU
-------- = ------1- Ð 1 les dysfonctionnements liés à un taux d’harmoniques en tension
U0 B1 trop élevé.

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■ La première méthode, la plus simple, consiste à choisir un alter- Avec un alternateur de Sn = 600 kVA présentant une réactance de
nateur d’une puissance égale à trois fois la puissance de la charge 15 %, soit une réactance ramenée à 300 kVA, X d² = 7,5 % , on
déformante. Dans le cas où celle-ci est constituée de plusieurs char- obtient :
ges, il convient de calculer la charge équivalente qui peut être P cc = X d² = 600 /0,15 = 4 000 kVA et le rang de résonance est :
admise comme étant la somme quadratique de toutes les charges
exprimées en kVA. P cc 4 000
r = -------
- --------------- = 13,33 = 3,65
Qc 300
P eq = P 12 + P 22 + ... + P n2
Il convient de choisir l’alternateur de 600 kVA qui, outre son prix
moindre, permet d’éloigner du rang 5 la fréquence de résonance.
Cette première méthode a le désavantage de surdimensionner
l’alternateur.

■ La deuxième méthode consiste à dimensionner l’alternateur de


telle sorte que la valeur de sa réactance ramenée à la puissance de
3. Régime du neutre
la charge déformante soit égale à environ 7 %. Dans le cas de plu-
sieurs charges déformantes, la charge équivalente est déterminée
comme précédemment. Le régime de neutre d’une installation alimentée par un ou plu-
sieurs groupes électrogènes est étudié différemment suivant que le
La présence de condensateurs est un facteur aggravant du fait du groupe alimente une installation en basse tension ou en haute ten-
risque de résonance qu’elle entraîne. En effet, le rang de résonance sion.
en tension peut se calculer par :

P cc 3.1 Régime du neutre en basse tension


r = --------
Qc

avec Pcc (kVA) puissance de court-circuit de la source, Un groupe électrogène doit être soumis au même régime de
neutre que l’installation qu’il va secourir. Néanmoins, un cas parti-
Qc (kVAR) puissance installée des condensateurs en kVAR culier est à considérer :
— lorsque plusieurs groupes sont couplés en parallèle, si les
À la fréquence de résonance, un harmonique peut être amplifié de alternateurs sont bobinés en pas pleins (voisins du pas diamétral), il
5 à 10 fois. Le taux global peut être augmenté d’un facteur 2 à 4. ne faut pas mettre tous les neutres des alternateurs à la terre. Cette
disposition entraîne soit la circulation de forts courants d’harmo-
Dans le cas d’un groupe électrogène de puissance Sn et de réac- nique 3.
tance X d²
Si l’installation impose un régime de neutre à la terre, il existe
deux solutions possibles :
S
P cc = ------n- — il ne faut mettre à la terre que le neutre d’un seul alternateur et
Xd laisser les autres neutres en l’air ;
— il faut choisir un alternateur bobiné suivant un pas raccourci
■ La puissance de court-circuit du groupe électrogène étant généra- (pas 2/3) pour éviter la circulation des courants d’harmonique 3. Il
lement inférieure à celle du réseau public, le rang de résonance se est souhaitable de privilégier autant que possible cette solution.
situe à une valeur inférieure et souvent très proche du rang 5 qui
correspond au taux d’harmonique en courant le plus élevé. Il peut
donc s’avérer nécessaire de délester les condensateurs en fonction- Cette disposition doit être également choisie, même en cas de
nement sur groupe ou de surdimensionner l’alternateur pour situer régime de neutre isolé (IT), si plusieurs alternateurs fonction-
le rang de résonance à une valeur non dangereuse. nent en parallèle, neutres couplés.
Un groupe électrogène alimentant une installation compor-
tant des générateurs d’harmoniques homopolaires (3 et multi-
Une solution par l’emploi de filtres peut éventuellement être ples de 3) doit être prévu avec un alternateur bobiné au pas 2/3.
envisagée mais elle nécessite une étude très poussée car la pré- Ces courants d’harmoniques se retrouvent intégralement dans
sence des inductances et de la régulation de l’alternateur peut le conducteur de neutre qui peut alors être traversé par des cou-
entraîner des phénomènes de résonance ou de pompage. rants très supérieurs aux courants de phases. Cette situation
concerne particulièrement les installations comportant une
Exemple : soit à alimenter une charge déformante de 300 kVA quantité importante de lampes à décharge.
compte tenu d’une batterie de condensateurs de Qc = 300 kVAR.
• Première méthode
La puissance de l’alternateur est choisie à Sn = 3 x 300 = 900 kVA,
avec une réactance subtransitoire X d² = 15 % . 3.2 Régime du neutre en haute tension
On en déduit :
P cc = S n ¤ X d² = 900 /0,15 = 6 000 kVA et le rang de résonance Le neutre du réseau HTA de distribution publique est toujours mis
à la terre en France ce qui donne la possibilité d’équiper un réseau
P cc 6 000
r = -------
- --------------- = 20 = 4,47 interne de distribution de protections sélectives en courant homo-
Qc 300 polaire. Ce type de protections se rencontre dans des installations
importantes (grosses industries) et fréquemment dans les hôpitaux
• Deuxième méthode pour lesquels cette notion de sélectivité est très importante. Si ces
La réactance de l’alternateur ramenée à la puissance de la charge protections ne sont pas installées, tout défaut homopolaire se tra-
déformante doit être de 7 %. duit par un déclenchement du disjoncteur général.

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D1 D2 TT D3

I>> I>>
Io> Io> I>>
Id> Id> Io>

20 kV 20 kV
Dyn11
Dyn11 BPN
I> I>
I>> Io>
400 V 400 V I>>
P> P>
<-P> <-P>
<-Q> <-Q>
CPI CPI
U> U>
KWh KWh
KVARh GE 1 GE 1 KVARh

Équipements Types de protections


D1 Disjoncteur du groupe 1
D2 Disjoncteur du groupe 2 I> Surcharge alternateur
D3 Disjoncteur de départ vers l'utilisation I>> Court-circuit
TT Cellule transformateurs de mesure de tension Io> Maximum de courant homopolaire
BNP Bobine de point neutre Id> Maximum de courant directionnel
TC Transformateurs de courant P> Surcharge moteur diesel
T1 Transformateur élévateur du GE1 <-P> Contre les retours de puissance active
T2 Transformateur élévateur du GE2 <-Q> Contre les pertes d'excitation
KWh Compteur d'énergie active U> Maximum de tension
Figure 4 – Exemple de centrale en HTA
KVARh Compteur d'énergie réactive CPI Contrôleur permanent d'isolement
à régime de neutre TT.
Mise à la terre par Bobine de point neutre

Dans l’étude de l’installation d’un groupe électrogène raccordé en d’une liaison directe du point neutre à la terre, il faut installer un
haute tension, il faut prévoir le régime de neutre HTA permettant interrupteur unipolaire motorisé haute tension (figure 5). Si la confi-
d’obtenir une sélectivité de protection équivalente à celle offerte par guration du réseau s’y prête (réseau de faible étendue), il est pos-
le réseau normal. sible de prévoir le système de mise à la terre représenté sur la
La mise à la terre du neutre HTA ne se justifie donc que pour figure 6 consistant à insérer entre le point neutre du transformateur
autant que le site est équipé de protections homopolaires sélectives. et la terre un transformateur de tension dont le secondaire est fermé
Cette mise à la terre peut être réalisée de diverses façons. sur une résistance de charge par l’intermédiaire d’un contacteur
basse tension. Le courant homopolaire de défaut est alors contrôlé
■ Bobine point neutre raccordée sur le jeu de barres général HTA par un relais à maximum de courant homopolaire alimenté par un
de la Centrale (figure 4). tore placé sur l’enroulement secondaire. Cette solution peut être
Le courant de limitation doit être défini en fonction du réseau économiquement avantageuse.
interne du site (courants capacitifs) et des protections installées.
Si le site n’est pas équipé de protections sélectives en courant
■ Mise à la terre du point neutre du transformateur élévateur du homopolaires, la mise à la terre du neutre ne se justifie plus et la
groupe (figures 5 et 6). protection du réseau HTA peut être assurée par la mise en œuvre de
l’un des dispositifs suivants (figure 7) :
■ Le groupe de couplage doit être correctement choisi (Ynd11 par
exemple). Il n’est pas utile de prévoir, dans ce cas, l’insertion d’une — contrôleur permanent de l’isolement ;
résistance de limitation du courant puisque, compte tenu des réac- — protection à maximum de tension homopolaire.
tances de l’alternateur et du transformateur élévateur, le courant
homopolaire susceptible de se développer est généralement du Ce régime de neutre demande deux précautions :
même ordre de grandeur que le courant de limitation du réseau de
distribution publique. — déclenchement au premier défaut pour éviter les montées de
potentiel et les surtensions ;
Si le groupe doit fonctionner en couplage au réseau et en îlotage,
il est nécessaire de prévoir un dispositif permettant d’ouvrir la — équipement des transformateurs de tension d’enroulements
liaison à la terre du point neutre lors de la phase de couplage au tertiaires raccordés en triangle fermé sur une résistance de charge
réseau pour éviter deux mises à la terre simultanées. Dans le cas pour éviter les phénomènes de ferrorésonance.

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Types de protections
D1 TT D2 I> Surcharge alternateur
I>> Court-circuit
Io> À maximum de courant
homopolaire
I>> Id> À maximum de courant
TC
I>> Io> directionnel
P> Surcharge moteur diesel
U> À maximum de tension
CPI Contrôleur permanent
d'isolement
T
Équipements
I> Io> KWh Compteur d'énergie active
400 V
I>> KVARh Compteur d'énergie réactive
P> D1 Disjoncteur du groupe électrogène
CPI D2 Disjoncteur de départ vers l'utilisation
U> T Transformateur élévateur du groupe électrogène
KWh TT Cellule transformateurs de mesure de tension
TC
KVARh TC Transformateurs de courant

Figure 5 – Exemple de groupe électrogène en HTA à régime de neutre TT. Mise à la terre du point étoile du transformateur élévateur

Types de protections
D1 TT D2
I> Surcharge alternateur
I>> Court-circuit
Io> À maximum de courant homopolaire
Id> À maximum de courant directionnel
I>> I>> P> Surcharge moteur diesel
TC Io> U> À maximum de tension
CPI Contrôleur permanent d'isolement

Équipements
T D1 Disjoncteur du groupe électrogène
D2 Disjoncteur de départ vers l'utilisation
I> T Transformateur élévateur du groupe électrogène
I>> 400 V
TT Cellule transformateurs de mesure de tension
P> TC
Io> TC Transformateur de courant
CPI TT
C Contacteur
U> C R Résistance de charge
KWh TC KWh Compteur d'énergie active
KVARh KVARh Compteur d'énergie réactive

Figure 6 – Exemple de groupe électrogène en HTA à régime de neutre TT. Mise à la terre du point étoile du transformateur élévateur
par un transformateur de tension

Types de protections
D1 D2 TT D3 I> Surcharge alternateur
I>> Court-circuit
Io> À maximum de courant homopolaire
Id> À maximum de courant directionnel
I>> TC I>> TC TC P> De surcharge moteur diesel
Id> Id> I>> <-P> Contre les retours de puissance active
<-Q> Contre les pertes d'excitation
U> À maximum de tension
Uo> Uo> À maximum de tension homopolaire
CPI Contrôleur permanent d'isolement
20 kV 20 kV
I> I> Équipements
T1 T2
I>> I>> D1 Disjoncteur du groupe 1
P> P> D2 Disjoncteur du groupe 2
400 V 400 V
<-P> <-P> D3 Disjoncteur de départ vers l'utilisation
<-Q> <-Q> TT Cellule transformateurs de mesure de tension
CPI CPI TC Transformateurs de courant
U> U> T1 et T2 Transformateur élévateur du GE1 et du GE2
KWh KWh KWh Compteur d'énergie active
KVARh KVARh KVARh Compteur d'énergie réactive
GE1 GE2

Figure 7 – Exemple de centrale en HTA à régime de neutre IT

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4. Déclassement Tableau 3 – Tableau de déclassement d’un alternateur


Température ambiante Altitude
La puissance développée par un moteur Diesel est fonction de la
masse de combustible et donc de la masse d’air emmagasinée par q air K1 h K2
le cylindre. °C m
Cette masse d’air est une fonction : 40 1 , 1 000 1
— de la température d’air aspiré ; 45 0,96 1 500 0,96
— de la pression atmosphérique ; 50 0,93 2 000 0,91
— de la température d’eau du circuit à basse température assu- 55 0,90 2 500 0,87
rant le refroidissement de l’air de suralimentation.
60 0,87 3 000 0,83
La puissance d’un moteur Diesel est donc donnée en fonction de
ces paramètres dont la variation peut entraîner un déclassement de
puissance. Le coefficient à appliquer au groupe correspond bien entendu à la
La norme précise les conditions de référence suivantes : valeur la plus pénalisante des deux valeurs correspondant au
déclassement du moteur et au déclassement de l’alternateur.
— pression barométrique globale : 100 kPa ;
— température de l’air : 25 °C ;
— température de l’eau à basse température : 25 °C. 5. Couplage des groupes
Les tableaux de déclassement sont différents suivant les construc-
teurs de moteurs. Le tableau 2 est un exemple des déclassements
électrogènes
que l’on peut rencontrer.

Le déclassement total est donné par la formule : La puissance appelée par une installation ou la variation impor-
tante de cette puissance peut rendre nécessaire la mise en parallèle
de plusieurs groupes électrogènes. Cette possibilité permet de
déclassement = a ( % ) + b ( % ) + c ( % )
mettre en production un nombre de groupes adapté à la puissance
appelée en évitant ainsi de faire fonctionner un groupe à une puis-
sance trop faible. Il est précisé en effet qu’un groupe électrogène ne
Tableau 2 – Tableau de déclassement d’un moteur doit pas fonctionner à des puissances inférieures à 30 % de sa puis-
sance nominale pendant des durées prolongées. Une durée consé-
Température cutive de 30 minutes au maximum est une valeur normalement
Température
d’entrée à basse Altitude admise.
ambiante
température

q air a q eau b h c
°C % °C % m % 5.1 Méthodes de couplage
25 0 40 0 1 000 0
30 0,4 45 1,25 1 500 6 Pour coupler un groupe électrogène sur un réseau ou un autre
groupe électrogène, il faut respecter les conditions suivantes :
35 0,6 50 2,5 2 000 12 — égalité des tensions ;
40 1,2 55 3,75 2 500 18 — égalité des fréquences ;
— concordance des phases.
45 1,9 60 5 3 000 24
L’ordre de fermeture de l’organe de puissance ne sera autorisé
50 2,5 65 6,25 3 500 30 que si ces trois conditions sont remplies. Cet organe de puissance
55 3,1 70 7,5 devra avoir un temps de fermeture suffisamment rapide pour que
l’angle de déphasage entre les deux tensions à coupler ne soit pas
trop important à l’instant de la fermeture. Dans le même but, la fré-
quence de glissement (différence entre les deux fréquences) doit
De même, la puissance assignée de l’alternateur est définie dans être suffisamment faible pour autoriser le couplage. Le temps de fer-
des conditions normales de référence qui sont : meture maximal de l’organe de coupure doit être inférieur à 100 ms.
— température de l’air de refroidissement : 40 °C ;
— altitude : < 1 000 m .
5.1.1 Couplage manuel

Si les conditions de fonctionnement s’éloignent de ces valeurs, il Pour réaliser le couplage d’un groupe électrogène sur un réseau
faut appliquer des coefficients de déclassement dont le tableau 3 ou un autre groupe, il faut disposer de deux dispositifs de réglage.
donne un exemple. ■ Le dispositif de réglage de la vitesse du moteur Diesel est
Le coefficient global de déclassement lié à l’alternateur est donné constitué habituellement d’un potentiomètre d’ajustage agissant
par : sur la consigne de vitesse du régulateur. Ce dispositif permet d’ajus-
ter la fréquence du groupe à coupler à celle de la source de réfé-
rence. Il permet également d’annuler le déphasage entre les deux
K = K1 ´ K2 tensions par la création d’un très faible glissement entre les fré-

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quences qui permet de rattraper le décalage angulaire. Les condi-


tions d’égalité de fréquence et de concordance de phases sont Synchroniseur
Réseau
Répartiteur
contrôlées respectivement par un fréquencemètre double et par un TT
synchronoscope.

■ Le dispositif de réglage de la tension de l’alternateur est


constitué habituellement par un potentiomètre d’ajustage agissant TC
sur la consigne de tension du régulateur. Cette disposition n’est pas
systématiquement utilisée dans le cas où la source de référence (le
réseau public par exemple) présente une valeur constante en ten- Consigne
de puissance Jeu de barres de la Centrale
sion. Il faut noter qu’une différence de tension faible, de l’ordre de
5 %, est admissible. Cette différence se traduit, au moment du cou-
plage par un échange de puissance réactive sur le réseau de réfé-
rence et le groupe. Le contrôle de l’égalité des tensions est réalisé
par un voltmètre différentiel ou un voltmètre double.

5.1.2 Couplage automatique (figure 8) TT

Les centrales de secours demandent des temps de réalimentation


rapide des installations secourues. Il est donc indispensable de pré- Transformateur Transformateur
voir des systèmes de couplage automatique qui nécessitent la mise 400 V / 20 kV 400 V / 20 kV
en œuvre des composants suivants :
— un synchroniseur qui amène les tensions au synchronisme par TT TT
action sur la consigne de vitesse du régulateur ;
— un égaliseur de tension qui assure l’ajustage de la tension de Synchroniseur Synchroniseur
l’alternateur à celle de la source de référence ; cette fonction est très Répartiteur Répartiteur
TC
souvent intégrée au régulateur de tension et est couramment appe- TC
lée fonction U = U ;
— un coupleur qui effectue le contrôle de l’ensemble des condi-
tions de couplage et qui délivre l’ordre de fermeture de l’organe de
Lignes de parallèles
coupure du groupe électrogène.
400 V 400 V
Vers régulation Vers régulation
Alternateur de vitesse Alternateur de vitesse
5.1.3 Couplage à l’arrêt
TC Transformateur de courant
TT Cellule transformateurs de mesure de tension
Le couplage à l’arrêt présente de nombreux avantages qui seront
précisés après présentation de cette technique. Figure 8 – Couplage de deux groupes au réseau
Sur demande de démarrage de la centrale électrique :
— fermeture du disjoncteur de chacun des groupes électrogènes ;
— démarrage simultané des moteurs, l’excitation des alterna-
5.1.4 Répartition de puissance
teurs étant hors service ;
— à l’arrivée du dernier groupe à sa vitesse nominale, mise en Lorsque plusieurs groupes fonctionnent en parallèle, il faut veiller
service simultanée de l’excitation de tous les groupes ; à assurer une répartition équilibrée des puissances actives et des
puissances réactives.
— la synchronisation des groupes est obtenue pendant la phase
d’établissement de la tension aux bornes des alternateurs. Cette répartition est réalisée de deux façons.

Une temporisation contrôle que chacun des groupes arrive à sa ■ En mode manuel
vitesse nominale dans un temps imparti. Si un groupe n’atteint pas La prise de puissance est réalisée par action sur la consigne de
sa vitesse à l’écoulement de cette temporisation, son disjoncteur est vitesse du groupe. La stabilité en puissance du groupe est ensuite
ouvert et la séquence se poursuit avec les autres groupes. Le groupe assurée grâce au statisme affiché sur le régulateur de vitesse. Il est
défaillant sera démarré ultérieurement et couplé en utilisant une recommandé, même en couplage manuel, d’utiliser un répartiteur
procédure classique de synchronisation. automatique de puissance active.
Ce procédé de couplage présente les avantages suivants : Le réglage de la puissance réactive est assuré par action sur la
consigne de tension de l’alternateur. La stabilité de fonctionnement
— mise à disposition rapide de tous les moyens de production :
est ensuite assurée grâce au statisme affiché sur le régulateur. Dans
ce temps correspond au temps de démarrage d’un groupe et permet
le cas où le groupe est couplé au réseau, il est souhaitable de mettre
donc de répondre, avec la souplesse présentée par l’utilisation de
en œuvre un dispositif automatique d’ajustage du facteur de puis-
plusieurs groupes, aux impératifs réglementaires des reprises en
sance à une valeur constante. Cette régulation de cos f peut être
secours de sites sensibles comme les hôpitaux ;
intégrée au régulateur de tension mais ne peut être utilisée pour le
— capacité de magnétiser une puissance importante en transfor- couplage entre groupes en l’absence du réseau.
mateurs, dans le cas de l’alimentation d’un réseau HTA : en effet, la
magnétisation se réalise de façon progressive pendant la phase ■ En mode automatique
d’établissement de la tension ; L’équilibrage des charges est réalisé par un répartiteur de charge
— suppression de la procédure de synchronisation et de cou- active qui agit sur les consignes des régulateurs de vitesse des
plage qui est toujours une opération délicate pouvant durer plu- moteurs Diesel. Dans le cas où la centrale n’est pas couplée au
sieurs secondes. réseau, il convient de prévoir un dispositif de centrage de fréquence

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permettant d’assurer une fréquence constante à l’installation secou- réseau aval ; dans le cas d’un montage avec transformateur éléva-
rue. teur, il n’est plus nécessaire d’assurer cette sélectivité, car un défaut
Si la centrale est couplée au réseau, les groupes peuvent fonction- homopolaire survenant en aval du transformateur n’est pas vu par
ner suivant deux modes selon le principe de régulation retenu : la protection de masse stator.
— dans le fonctionnement à puissance réseau constante, la puis- ● Protection contre les pertes d’excitation : elle peut être assurée
sance délivrée par le réseau ou injectée au réseau est régulée à une par la mise en œuvre d’un relais à retour de puissance réactive.
valeur fixe ; ● Protection à maximum de tension.
— à l’inverse, dans le fonctionnement à puissance centrale cons-
tante, la puissance délivrée par les groupes est constante, le réseau ■ Protections spéciales
assurant l’appoint éventuel vers l’installation consommatrice. Ces protections concernent principalement les surtensions d’ori-
Ces deux modes de régulation peuvent être réalisés à partir d’un gine atmosphérique ou de manœuvre.
système de gestion de la puissance du réseau.

5.1.5 Dispositifs de protection 6. Le groupe électrogène


Le fonctionnement en parallèle de groupes électrogènes entre
et l’environnement
eux ou avec le réseau implique la mise en œuvre de dispositifs de
protection destinés à sauvegarder l’intégrité des matériels.
L’objet des protections est de limiter l’amplitude et la durée des La pollution sous toutes ses formes est devenue un souci majeur
contraintes électriques thermiques ou mécaniques engendrées par du fait de son impact sur la santé. Les deux formes de pollution liées
des perturbations de façon à diminuer les conséquences et l’impor- au fonctionnement d’un groupe électrogène qui sont la pollution par
tance des avaries. le rejet d’effluents gazeux dans l’atmosphère et le bruit font l’objet
de réglementations qu’il convient d’intégrer dans le choix et la mise
Les dispositifs de protection peuvent se diviser en trois parties. en œuvre du groupe électrogène.
■ Protections contre les défauts d’origine externe
Les protections mentionnées ci-après ne sont pas systématique-
ment utilisées. Le choix doit être fait en fonction de critères liés à 6.1 Émissions polluantes dans les gaz
l’importance du réseau et de la centrale. Sans prétendre être
exhaustive, la liste des protections rencontrées est la suivante : d’échappement
— protection de surcharge de l’alternateur ;
— protection contre les courts circuits ;
— protection thermique du bobinage stator réalisée à partir de Les effluents rencontrés dans les gaz d’échappement d’un moteur
sondes insérées dans le bobinage ; Diesel sont les suivantes :
— protection contre les déséquilibres de courant ; — les oxydes d’azote ou NOx dont la teneur est exprimée en
— protection contre les retours de puissance active protégeant le NO2 ;
diesel qui peut être entraîné par l’alternateur fonctionnant en — le monoxyde de carbone exprimé en CO ;
moteur synchrone, sur défaut d’injection ou manque de combus- — le dioxyde de soufre exprimé en SO2 ;
tible. — les imbrûlés exprimés en CH4 ;
■ Protections contre les défauts d’origine interne — les poussières.
Les protections mentionnées ci-après ne sont pas systématique- Les valeurs sont données en mg/m3, dans les conditions normales
ment utilisées. de température et de pression, sur gaz sec, en considérant une
● Protection contre la mise à la masse du stator : le choix de la
teneur en oxygène ramenée à 5 %.
protection dépend de la mise à la terre ou non du neutre de l’alter- Les valeurs limites doivent être respectées dans les conditions
nateur ; dans le cas d’un neutre relié à la terre, la protection est assu- normales de fonctionnement des installations, à pleine charge. Elles
rée par un relais à maximum de courant homopolaire ; le seuil et la sont définies en fonction du combustible utilisé, du régime de rota-
temporisation choisis doivent tenir compte de la capacité de l’alter- tion du moteur et de la durée de fonctionnement. Le tableau 4
nateur à supporter le courant homopolaire et de la sélectivité avec le donne les valeurs limites applicables.

Tableau 4 – Valeurs limites applicables des émissions polluantes dans les gaz d’échappement

Combustible Régime NOx SO2 CO Imbrûlés Poussières

Gaz naturel et GPL 350 (1) 3 000 650 (2) 150 50


Autres . 1 200 t/min 1 500 (3) 3 000 650 (2) 150 100
Combustibles , 1 200 t/min 1 900 (4) 3 000 650 (2) 150 100
(1) Limite fixée à 500 mg/m3 jusqu’au 1er janvier 2000. Dans le cas des moteurs utilisant un système d’allumage par injection pilote (dual fioul),
la limite d’émission, en mode gaz, est fixée au double des valeurs imposées pour ce combustible.
(2) Limite fixée à 800 mg/m3 jusqu’au 1er janvier 2000.
(3) Limite fixée à 1 750 mg/m3 jusqu’au 1er janvier 2000.
(4) Limite fixée à 2 400 mg/m3 jusqu’au 1er janvier 2000. Cette valeur s’applique également aux moteurs dual fioul fonctionnant en combustible
liquide.

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Lorsque la durée de fonctionnement n’excède pas 500 h/an, les Ces dispositions doivent être prises après identification des voies
valeurs limites en oxydes d’azote sont fixées à : de propagation aérienne (trous, passages de gaines, etc.) ou soli-
— 500 mg/m3 pour les combustibles gazeux ; dienne (vibrations, scellements au sol, etc.).
— 2 000 mg/m3 pour les autres combustibles. Toutefois, lorsque
l’installation comporte des moteurs dont la puissance unitaire est
inférieure à 1 MW et à condition que la puissance totale des moteurs
soit inférieure à 3 MW, les valeurs limites en oxydes d’azote sont 7. Schémas des circuits
fixées à 3 000 mg/m3 jusqu’au 31 décembre 2000 et 1 900 mg/m3
après cette date. fluides
Les moteurs Diesel ont besoin de circuits auxiliaires pour assurer :
6.2 Nuisances acoustiques — leur démarrage ;
— leur alimentation en combustible ;
— leur refroidissement ;
Le bruit auquel est associée généralement la notion de gêne est — leur lubrification.
un mélange complexe de sons de fréquences différentes et dont les
pressions acoustiques sont différentes pour chacune de ces fré- Ces circuits auxiliaires sont vitaux pour le moteur et sont de ce fait
quences. Il faut rappeler que la pression acoustique exprime la diffé- équipés de systèmes de sécurité entraînant des alarmes ou des
rence entre la pression de l’air en présence d’ondes acoustiques et arrêts sur défauts en cas de nécessité.
la pression atmosphérique. Les figures 9, 10 et 11 sont des exemples significatifs pour un
groupe de 2 000 kVA fonctionnant à 1 500 tr/min.
L’analyse d’un bruit consiste à mettre en évidence, pour les fré-
quences le composant, la pression acoustique correspondante. Il
n’est pas utile de réaliser des analyses extrêmement fines et les fré-
quences prises en compte sont regroupées en bandes d’octaves 7.1 Circuits de refroidissement
centrées sur 63, 125, 250, 500, 1 000, 2 000 et 4 000 Hz.
haute température (Hq)
Un groupe électrogène est générateur de bruit et le niveau sonore
à proximité d’un groupe en fonctionnement peut atteindre des et basse température (Bq)
valeurs très importantes (120 dB(A)).
L’émergence étant définie comme étant la différence entre les Le refroidissement des moteurs est assuré par deux circuits de
niveaux de bruit mesurés lorsque l’installation est en fonctionne- réfrigération (figure 9).
ment et lorsqu’elle est à l’arrêt, selon l’arrêté du 25 juillet 1997, le
bruit émis par l’installation ne doit pas être à l’origine d’une émer- ■ Circuit d’eau à haute température. Il refroidit le moteur pro-
gence supérieure à : prement dit (culasses, chemises). L’eau Hq est elle-même refroidie
par l’intermédiaire d’un radiateur ventilé ou d’un aéroréfrigérant.
— pour un niveau de bruit ambiant (incluant le bruit de l’installa-
tion) supérieur à 35 et inférieur ou égal à 45 dB(A) : Le radiateur est installé en bout de châssis du groupe et sa venti-
lation est assurée par une hélice entraînée mécaniquement par le
• 6 dB(A) pour la période allant de 7 h à 22 h, sauf dimanches et
moteur diesel.
jours fériés ;
• 4 dB(A) pour la période allant de 22 h à 7 h, ainsi que les L’aéroréfrigérant peut être installé en tout endroit de l’installation,
dimanches et jours fériés ; généralement à l’extérieur du bâtiment. Sa ventilation est assurée
par un ou plusieurs électroventilateurs. La vitesse de rotation des
— pour un niveau de bruit ambiant (incluant le bruit de l’installa-
ventilateurs peut être choisie en fonction d’impératifs d’émergence
tion) supérieur à 45 dB(A) ;
sonore. Il est fréquent d’utiliser des ventilateurs tournant à 500 tr/
• 5 dB(A) pour la période allant de 7 h à 22 h, sauf dimanches et min voire 350 tr/min pour limiter l’impact sonore.
jours fériés ;
Pour permettre au moteur de fournir sa puissance immédiate-
• 3 dB(A) pour la période allant de 22 h à 7 h, ainsi que les ment après son démarrage, le circuit d’eau Hq est maintenu à une
dimanches et jours fériés. température suffisante pendant ses périodes d’arrêt. Cette tempéra-
De plus, le niveau de bruit en limite de propriété de l’installation ture, déterminée par le constructeur du moteur, est de l’ordre de
ne doit pas dépasser, lorsqu’elle est en fonctionnement, 70 dB(A) 50 °C.
pour la période de jour et 60 dB(A) pour la période de nuit, sauf si le Ce circuit de refroidissement est équipé des sécurités qui suivent.
bruit résiduel (hors fonctionnement de l’installation) dépasse ces
limites. ■ Température de préchauffage trop basse (, 35 °C par exemple) :
L’émergence est la différence entre les niveaux de bruit mesurés sécurité verrouillant le démarrage du groupe.
lorsque l’installation est en fonctionnement et lorsqu’elle est à ■ Température trop haute 1er seuil : sécurité actionnant une alarme
l’arrêt. permettant de prendre les dispositions pour assurer la continuité du
Il est donc indispensable d’atténuer les bruits émis par un groupe fonctionnement du groupe. Une de ces dispositions consiste à
électrogène par la mise en œuvre de dispositions telles que : délester partiellement le groupe de sa charge. Cette opération de
délestage peut être réalisée automatiquement. Le seuil de réglage
— un capotage insonorisant qui doit être réalisé de manière cor-
de cette alarme est ajusté à une valeur de température inférieure de
recte pour se montrer efficace (nombre minimal des ouvertures
3 °C au seuil de sécurité.
indispensables à l’exploitation et à l’entretien) ;
— des baffles acoustiques placés dans les gaines d’amenée ou de ■ Température trop haute 2e seuil : sécurité provoquant l’arrêt du
sortie d’air ; groupe. Cet arrêt doit être différé pour permettre au moteur de se
— un traitement absorbant des parois réfléchissantes ; refroidir avant de s’arrêter. Il convient tout d’abord de délester tota-
— des écrans acoustiques ; lement le groupe de sa charge par ouverture instantanée de son dis-
— des silencieux d’échappement ; joncteur général.
— des fermetures par portes insonorisantes ; Le groupe continuera de tourner à vide. Un arrêt immédiat entraî-
— des suspensions antivibratiles. nerait une montée en température du circuit d’eau, liée à l’inertie du

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11 12 1 Moteur
SP SP 2 Pompe à haute température
3 Pompe à basse température
4 Réfrigérant d'air de suralimentation
4
4 5 Vase d'expansion circuit eau haute température
ST 13 6 Vase d'expansion circuit basse température
1
20 7 Aéro-réfrigérant eau haute température
2 ST 14 8 Aéro-réfrigérant eau basse température
9 Pompe de préchauffage
3 TI 15 10 Réchauffeur
11 Thermostat manque de préchauffage
12 Thermostat température trop haute
2ème seuil Défaut
16 13 Thermostat température trop haute
TI TI 17 1er seuil Alarme
18 SN
14 Pressostat manque pression eau haute température
6 SN 19

5 15 Thermomètre indicateur température sortie


eau haute température
16 Thermomètre indicateur température sortie
9 eau basse température
17 Thermomètre indicateur température entrée
eau haute température
8 10
18 Niveau du contact vase d'expansion circuit
7 eau basse température
19 Niveau du contact vase d'expansion circuit
eau haute température
20
20 Vanne thermostatique

Figure 9 – Circuits de refroidissement

7 8 9
SP SP PI

ST 10
1 Moteur
ST 11 2 Pompe à huile moteur
3 Réfrigérant d'huile
4 Pompe de prégraissage manuelle
12 TI 3 5 Pompe de prégraissage électrique
4 5 6 Réchauffeur
7 Seuil de pression d'huile. Alarme
8 Seuil de pression d'huile. Défaut
Eau basse
température 9 Manomètre d'huile
6 10 Seuil de température d'huile sortie moteur. Alarme
11 Seuil de température d'huile sortie moteur. Défaut
12 Thermomètre d'huile

Figure 10 – Circuit de lubrification

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10

7
16
1 PI
17 11
PI

9
8

1 Moteur
2 Réservoir de stockage
4
3 Réservoir journalier
6
4 Réservoir de récupération des fuites
5 Pompe de transfert électrique
15 NC 18 6 Pompe de transfert manuelle
C 5 7 Pompe d'alimentation
14 NC
8 Pompe d'amorçage
13 NC 9 Filtre double à combustible
12 NC 10 Pompe d'injection
11 Clapet de décharge
12 Niveau contact. Niveau très bas
3 13 Niveau contact. Niveau bas démarrage pompe de transfert
14 Niveau contact. Niveau haut arrêt pompe de transfert
2 15 Niveau contact. Niveau très haut
16 Manomètre de pression de fioul entrée moteur
17 Manomètre de pression différentielle filtre à combustible
18 Compteur de fioul

Figure 11 – Circuit de combustible

système, avec risque de vaporisation. La temporisation entre le pouvant être cyclique ou permanent. Ce dispositif de prégraissage
délestage de la charge et l’arrêt du moteur doit être réglée à une peut également être couplé avec un système de préchauffage de
valeur minimale de deux minutes. l’huile.
■ Niveau d’eau trop bas du vase d’expansion : sécurité entraînant Le circuit de lubrification est équipé des sécurités suivantes :
un arrêt immédiat du moteur après délestage instantané de la — alarme pression d’huile 1er seuil ne provoquant pas d’arrêt du
charge. Cette alarme peut parfois être précédée d’une préalarme groupe ; cette disposition est peu utilisée ;
permettant de préserver le fonctionnement du moteur par mise en — alarme pression d’huile 2e seuil entraînant simultanément
œuvre d’un appoint en liquide de refroidissement. l’ouverture du disjoncteur et l’arrêt immédiat du groupe ;
● Circuit d’eau basse température. Il assure le refroidisse- — alarme température d’huile provoquant le délestage de la
ment de l’air de suralimentation et du circuit de lubrification. charge et l’arrêt différé du moteur après une temporisation mini-
male de deux minutes ; cette sécurité n’est pas systématiquement
Son refroidissement est assuré par le même radiateur ou le même prévue.
aéroréfrigérant que l’eau Hq ; dans ce cas, ce radiateur est équipé de
deux faisceaux, le faisceau destiné au refroidissement de l’eau Bq La mise en œuvre des sécurités de pression d’huile est assurée
étant placé le plus près du ou des ventilateurs. grâce au passage par un seuil de vitesse permettant à la pression de
s’établir. De même, ces sécurités sont inhibées lors de séquences
Il n’est pas prévu en règle générale, sur ce circuit, de sécurités d’arrêt du moteur en dessous de cette vitesse (750 tr/min pour une
provoquant l’arrêt du groupe. Toutefois, il est fréquent de prévoir vitesse nominale de 1 500 tr/min).
des alarmes de niveau d’eau et des alarmes de température provo-
quant la mise en œuvre de séquences de délestage.

7.3 Circuit d’alimentation en combustible


7.2 Circuit de lubrification
L’alimentation en combustible d’un groupe électrogène
(figure 11) est assurée à partir d’un réservoir journalier alimenté
Le circuit de lubrification (figure 10) permet d’abord d’assurer le depuis un réservoir de stockage principal dimensionné en fonction
graissage du moteur mais également d’assurer le refroidissement de l’application et de la puissance du groupe.
des pièces en mouvement (pistons).
Le remplissage de la cuve journalière, de capacité limitée à
L’huile est refroidie dans un échangeur Huile/Eau Bq. 500 litres si elle est installée dans le même local que le groupe, est
Pour permettre la prise de charge rapide du groupe, certains cons- normalement assuré de façon automatique par une pompe de trans-
tructeurs prévoient la mise en œuvre d’un système de prégraissage fert commandée par des niveaux contacts haut et bas.

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Le réservoir de service est également équipé de deux sécurités de — seuil de mise en service des sécurités de pression d’huile à
niveau : 750 tr/min ;
— un niveau très bas confirmant le démarrage de la pompe de — seuil de vitesse de 1 480 tr/min autorisant, suivant les cas, la
remplissage ou la mise en service de la pompe de secours si l’instal- fermeture du disjoncteur ou la mise en service de l’excitation dans
lation en est équipée et actionnant une alarme ; le système de couplage à l’arrêt ;
— un niveau très haut confirmant l’arrêt de la pompe de transfert — seuil de survitesse (1 800 tr/min pour une vitesse nominale de
et actionnant une alarme. 1 500 tr/min) ; cette sécurité provoque l’arrêt immédiat du moteur
Par ailleurs, par mesure de sécurité, il est souhaitable de prévoir avec mise en œuvre de dispositifs d’arrêt spécifiques à une procé-
une tuyauterie de retour à la cuve principale pour éviter un éventuel dure d’arrêt d’urgence. Ces dispositifs peuvent être, suivant les
débordement. constructeurs,
— chasse d’air dans les tuyauteries de combustible ;
La cuve journalière est montée sur un bac de rétention d’une — fermeture de volets étouffoirs placés sur les collecteurs d’air
capacité au moins égale à celle de la cuve pour collecter les fuites comburant, après les turbocompresseurs de suralimentation.
éventuelles. Ce bac de rétention doit être équipé d’un niveau contact
d’alarme.

7.4 Circuit de démarrage


8. Surveillance du groupe
électrogène
Dans une application de secours, le système de démarrage doit
être particulièrement fiable et assurer un démarrage à coup sûr du L’utilisation courante de systèmes de contrôle-commande infor-
moteur. matisés a permis le développement des concepts de supervision, de
Le système de démarrage d’un groupe électrogène peut être soit télégestion et de télémaintenance des groupes électrogènes et des
électrique, soit pneumatique. Dans certains cas, il est possible d’ins- centrales de production.
taller deux systèmes de démarrage, pour des raisons de sécurité.
■ La supervision consiste à collecter des informations concernant
Les types de démarreurs peuvent être identiques ou non. Le choix
le fonctionnement du groupe, à les mettre en forme, à les interpréter
du démarreur prioritaire est déterminé par l’automatisme de
et à les afficher à l’écran d’un ordinateur sous différentes formes :
commande et, en cas de non démarrage par le système prioritaire,
schémas de fonctionnements animés, bargraphes, tableaux de
celui-ci est assuré par le système de secours.
valeurs courantes...
L’automatisme prévoit trois tentatives de démarrage par système
installé. Chaque tentative dure environ 5 s avec un temps d’attente ■ Dans l’application de télégestion, ces informations sont transmi-
de 5 s entre chaque tentative. ses à distance via le RTC (Réseau téléphonique commuté) à travers
un modem.
La télégestion a pour objectif d’assurer une surveillance perma-
7.4.1 Démarrage électrique nente de l’installation pour prévenir immédiatement, dès l’appari-
tion d’un défaut ou d’une alarme, le personnel responsable qui peut
Les démarreurs électriques assurent le lancement du groupe par faire un diagnostic à distance et agir éventuellement en télécom-
action d’un pignon entraînant une couronne dentée placée sur mande pour remettre en exploitation la centrale, si le défaut peut
l’arbre du moteur. L’ordre de démarrage est arrêté par la détection être acquitté sans intervention locale.
d’une vitesse de 300 tr/min environ, le temps maximal de l’action du La procédure généralement appliquée est la suivante :
démarreur étant fixé à 5 secondes environ.
— sur une apparition d’un défaut, le système local déclenche une
alarme transmise via le réseau téléphonique commuté au centre de
7.4.2 Démarrage à air comprimé télégestion ;
— le centre de télégestion accuse réception de l’alarme et, après
avoir pris connaissance des événements enregistrés par la consi-
Il existe deux systèmes de démarrage pneumatique :
gnation d’états, évalue l’origine, la gravité du défaut et la possibilité
— système pneumatique à turbine suivant le même principe que de l’acquitter à distance pour pouvoir remettre en service l’installa-
le démarreur électrique et fonctionnant avec une pression d’air tion. Dans le cas contraire, il convient de déléguer sur site le person-
comprimé de 7 à 10 bar ; nel d’astreinte. L’action d’intervention se fait plus rapidement
— démarrage par injection d’air comprimé dans les cylindres compte tenu de l’analyse préalable qui a pu être réalisée et le dépla-
sous une pression d’air comprise entre 20 et 30 bar ; cet air cement sur le site ne s’effectue que dans les cas de nécessité.
comprimé assure la mise en rotation du groupe par action sur les
pistons du moteur. Le système de télégestion permet en outre d’effectuer périodique-
ment des télérelevés de compteurs ou de valeurs analogiques per-
L’injection d’air est arrêtée sur détection d’une vitesse de rotation mettant l’échantillonnage de mesures et leur stockage pour
du moteur de 150 à 200 tr/min ou après une temporisation de 5 s si consultation ultérieure. Ce système permet de soulager l’exploitant
le démarrage n’a pas été réussi. d’une surveillance locale contraignante.
■ L’application de télémaintenance permet, par l’acquisition de
7.4.3 Gestion de la vitesse paramètres de fonctionnement représentatifs de l’état du moteur, de
planifier des opérations de maintenance et d’ajuster les entretiens
Le contrôle de la vitesse du moteur est assuré soit par la mesure préventifs aux besoins réels de la machine. Les paramètres ci-après
de la fréquence de la tension de l’alternateur, soit à partir d’un signal sont de bons indicateurs :
délivré par un capteur magnétique. Un boîtier de contrôle tachymé- — les températures d’échappement de chaque cylindre permet-
trique délivre les informations suivantes : tant de mettre en évidence l’usure des soupapes. Ces acquisitions
— indication de la vitesse de 0 à 1 800 tr/min ; ne sont réalisées que pour des moteurs de puissance importante ;
— seuil de coupure du démarreur réglable entre 150 et 300 tr/ — les températures des gaz d’échappement avant et après les tur-
min ; bocompresseurs de suralimentation permettant de suivre l’état des

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turbines de ces composants. Ces mesures sont réalisées pour des 3e niveau correspondant à un domaine d’exécution lié à des
moteurs de puissance moyenne (de 1 000 kW à 2 000 kW) ; contraintes ou des responsabilités du constructeur :
— la pression de l’air de suralimentation qui permet également — le réglage général du groupe ;
de contrôler l’état des turbocompresseurs de suralimentation. — le réalignement ;
De plus, certaines anomalies ou dégradations de paramètres per- — le remplacement d’ensembles ou de sous-ensembles nécessi-
mettent de prévenir, avant la panne, le personnel d’entretien qui tant des techniciens qualifiés et spécialisés.
peut entreprendre les actions correctives.

10.Conclusion
9. Entretien d’un groupe
électrogène Le groupe électrogène dans ses applications « secours », pré-
sente des avantages liés à :
— un large éventail de puissance ;
Les gammes de maintenance applicables à un groupe électrogène — la rapidité de sa mise en œuvre ;
exigent une bonne connaissance du matériel et des préconisations — sa capacité à fonctionner pendant de longues périodes.
du constructeur mais doivent également tenir compte de la configu-
ration du site et du mode d’exploitation. Ces avantages lui confèrent une position prépondérante loin
devant toutes les autres sources de remplacement. Il est donc per-
La norme NFX 60010 de décembre 1994 prévoit trois niveaux mis d’affirmer que le groupe électrogène est toujours un produit
d’intervenants pour assurer la maintenance. d’avenir, d’autant que les performances du moteur diesel s’amélio-
1er niveau ou niveau de l’exploitation qui a en charge : rent constamment dans les domaines du rendement de la fiabilité et
— la conduite et le contrôle visuel ; de la pollution.
— le relevé des paramètres ; Outre l’utilisation du groupe électrogène en source de secours, sa
— les tâches d’entretien courant ; souplesse d’installation, sa modularité et son coût en font le moyen
de production d’électricité idéal pour des zones sous équipées et
2e niveau ou niveau du maintenancier qui a en charge :
pour lesquelles l’énergie électrique constitue un facteur de dévelop-
— le contrôle des performances ; pement incontournable ou pour des régions dont la faiblesse des
— le réglage de certains paramètres ; besoins ne justifie pas la mise en œuvre de moyens plus lourds
— le remplacement par échange standard de certaines pièces. (réseaux insulaires par exemple).
Ce niveau d’intervention nécessite une formation spécifique des Enfin il faut rappeler que le développement de la cogénération,
intervenants auprès des constructeurs des matériels concernés et qui permet d’atteindre des rendements énergétiques compris entre
l’acquisition des outillages adaptés qui sont définis par les construc- 80 et 85 %, représente une autre application dont l’importance
teurs. s’affirme de jour en jour.

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P
O
U
Groupes électrogènes de secours R

E
par Bernard COLIN
N
Directeur Ingénierie à SDMO Groupes électrogènes

Constructeurs de groupes électrogènes S


Les constructeurs de groupes électrogènes se sont regroupés dans le Grou-
pement des Industries du groupe Électrogène (GIGREL) à Paris. On trouvera


Groel
Houvenaghel Hennequin
A
ci-après la liste des constructeurs adhérant à ce groupement :
— Bergerat Monnoyeur Energie
— Electro Diesel



SDMO Industrie
SEMT Pielstick
Wartsila
V
O
I
R

P
L
U
S

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