LA CIRCULATION
Introduction
Chez la majorité des triblastiques (sauf les Insectes), le dioxygène est pris en charge par les liquides internes
(sang, hémolymphe, cœlome) au niveau des surfaces d’échanges. Ces liquides seront ensuite mobilisés dans
l’organisme afin d’aller approvisionner les différentes cellules.
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Figure 2 : Différents types de système clos : en haut : système à boucle simple (poisson téléostéen-
milieu aquatique)-au milieu : système à boucle double (en milieu aérien – les amphibiens ont deux
oreillettes et un ventricule) ; en bas : système à boucle double (milieu aérien) – oiseaux et les
mammifères ont deux oreillettes et deux ventricules
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Figure 3 : ’’cœur humain’’ : disposition du tissu cardionecteur ou tissu nodal (à gauche) ; Structure de
la paroi du cœur (à droite)
Figure 4 : Système vasculaire : structure des artères et des veines (chez l’homme)
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➢ La comparaison de deux animaux de masse équivalente, l’un à système ouvert (le homard) et l’autre
à système clos (le maquereau) montre que (1) le volume circulant est plus important chez le Homard (85 ml)
que chez le Maquereau (15 ml), ce qui conduit à un temps de circulation relativement long chez le Homard
(128 s contre 75 s). (2) Le débit cardiaque est néanmoins relativement élevé chez le Homard (40 ml/l contre
12 ml/l) mais le coût énergétique est faible (0.035 cal/100ml contre 0.12 cal/100ml) car les pressions
maintenues dans les sinus sont faibles (tab. 2).
Conclusion : L’extraction de dioxygène est 10 fois plus forte chez le Maquereau, car il n’y a pas de pertes au
niveau circulatoire ; de ce fait, le système ouvert paraît donc moins efficace que le système clos.
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Figure 7 : Cœur de poisson téléostéen (S : sinus veineux ; A : atrium (oreillette) ; V : ventricule ; B : bulbe ;
A.V. : aorte ventrale ; V et VI : arcs aortiques V et VI)
*Toutes les chambres sont contractiles sauf le bulbe (ce dernier étant élastique) ;
*Le flux unidirectionnel, à travers le cœur, est maintenu par les valves situées au niveau de l'orifice sino-atrial
(sinus-oreillette) et atrio-ventriculaire (oreillette-ventricule) et celles situées entre le ventricule et le bulbe (fig.7).
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Figure 8 : A gauche : Disposition des pacemakers (hachuré) dans les cœurs d’anguille et de congre (a),
d’élasmobranche (b) et autres téléostéens (c) : Si : sinus ; A : atrium ; V : ventricule ; Ta: bulbe et aorte ventrale).
A droite : électrocardiogramme de poissons téléostéens
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Figure 9 : Relations entre volume et pression dans le ventricule de poisson (à gauche) ; flux et
pression du sang dans le ventricule, le bulbe et l’aorte ventrale (à droite)
Chez l'animal intact, l'activité cardiaque est déterminée par la somme totale de beaucoup de facteurs qui
influencent le cœur. Au cours de la nage, la truite montre un débit cardiaque élevé ayant pour origine :
(1) une augmentation du rythme du cœur (ou fréquence du cœur Fc) et du volume d’éjection systolique (VES), (2)
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une baisse des résistances vasculaires périphériques, (3) une augmentation du taux sanguin de catécholamines (ces
derniers agissent sur les récepteurs Béta du cœur et sur d'autres récepteurs adrénergiques de la circulation
périphérique).
✓ La T° agirait directement sur le cœur en augmentant le rythme intrinsèque des cellules du pacemaker.
Le débit cardiaque :
Chez les poissons, les modifications du débit cardiaque (Dc) sont fonction des changements du VES et de la
fréquence du cœur (Dc = VES x Fc).
✓ Les variations du rythme sont fonction (1) de l'innervation cholinergique du cœur ; (2) des variations de T° ;
(3) des variations de la quantité de catécholamines.
✓ Les variations du VES sont fonction de l’augmentation de la quantité de catécholamines et du
retour veineux ;
*L'augmentation du retour veineux entraînerait donc une augmentation du volume
télédiastolique et du VES ; Cette augmentation du retour veineux a lieu: (1) après une baisse de la
résistance vasculaire périphérique, (2) après une augmentation de l'activité cardiaque (3) après
mobilisation du sang stocké dans les organes (rate et foie), (4) par le pompage des muscles en activité et la
présence des valvules au niveau des artères et veines qui dirigent le sang vers le cœur.
Tableau 3 : Illustration de la chute de la pression du sang après son passage par les branchies
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✓ Fibres blanches constituent la plus grande masse de muscle squelettique ; leur pauvre
vascularisation limite l'apport en oxygène et de ce fait le muscle en activité fonctionne en
anaérobiose, l'énergie lui est fournie par la glycolyse anaérobie qui engendre une forte production de
lactate et une fatigue rapide. Ces fibres sont utilisées au cours de nage rapide et de courte durée (tab.5).
Tableau 5 : Distribution du sang dans les muscles de truite
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✓ Fibres rouges (ou noires), forment de minces gaines superficielles juste sous la peau. Ces fibres
sont très vascularisées. Durant l'activité, il n'y a pas de modifications du contenu en glycogène et
l'énergie est fournie par l'oxydation des lipides. Le muscle rouge est utilisé au cours de nage soutenue et il est, de
ce fait, infatigable (tab.5).
✓ Le thon est capable de maintenir la T° du muscle bien au-dessus des T° ambiantes. Cette capacité de
thermorégulation est en rapport d'une part, avec certaines structures particulières formées par les
artères et les veines et d'autre part, avec l'encapsulement du muscle rouge par le muscle blanc ; Pareille
structure fonctionne comme un échangeur de chaleur par circulation à contre-courant, le sang chaud des
veines chaufferait le sang artériel entrant dans le muscle et de ce fait, réduirait les pertes de chaleur. Par conséquent,
cette structure forme une barrière thermique qui retient la chaleur métabolique dans les tissus et empêche
sa perte par les branchies .
✓ La capacité de thermorégulation varie en fonction de la taille du poisson, les gros poissons sont doués
d'une plus grande capacité de thermorégulation que les petits.
Ex : le thon peut maintenir la T° de ses muscles rouges entre 26 -32°C alors que la T°
ambiante varie entre 6-30°C.
A de basse T°, le muscle est à une T° supérieure à 20°C par rapport à celle du milieu ambiant ; en revanche
quand l'eau est à 30°C le muscle est seulement à 32°C (soit 2°C de plus que la T° ambiante).
✓ Cette capacité de thermorégulation permet au poisson de nager longtemps et à vitesse
soutenue.
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