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Diligeart--Breton Thibault
2016-2017
Remerciements
Hervé Merdrignac pour la confiance, les conseils et le temps qu’il m’a accordé
Tous les participants de cette étude pour leur participation rigoureuse, consciencieuse et pour
leur temps donné. Sans eux rien n’aurait été possible.
Jean Philippe Cadu pour ses conseils précieux et ses critiques pertinentes
Ma famille pour leur soutien et leur confiance tout au long de cette formation, ainsi que pour
leurs précieuses relectures.
Mes amis, dont mes colocataires Brian, Juliette & Elise, pour les trois années que nous avons
passées,
Nom : Diligeart--Breton
Prénom : Thibault
TITRE : Comparaison de deux outils d’entrainement de force musculaire du quadriceps selon
des modalités différentes
Contexte de l’étude : L’entrainement de force fait part intégrante du domaine de la
rééducation. Les protocoles sont ajustés en fonction du patient et de de ses objectifs selon des
modalités précises.
Objectifs : Etudier l’efficacité d’un programme d’entrainement du quadriceps en poids de
corps et sur machine (leg-press). Comparer l’efficacité d’un entrainement à haut volume et
faible intensité en poids de corps par rapport à un entrainement sur machine à haute intensité
et à faible volume.
Matériel et Méthode : 24 sujets sont repartis en deux groupes (leg-press et squat). Le protocole
expérimental se déroule sur six semaine, à raison de deux séances par semaine. Chacun des
groupes réalisent une mesure de force maximale au dynamomètre de pression manuel en amont
et en aval du protocole.
Résultats : Une amélioration significative est objectivée dans le groupe leg-press (+127.4Nm)
et dans le groupe squat (+83.3Nm)
Discussion / Conclusion : L’analyse statistique des résultats n’a pas objectivé de différence
significative sur le gain de force musculaire entre les deux groupes. La pertinence clinique tend
en faveur de l’entrainement en poids de corps à haut volume et faible intensité car réalisable
en auto-rééducation. Cela permettrait d’optimiser les prises en charge et l’auto-rééducation des
patients.
Background : strength training is an integral part of the field of rehabilitation. Protocols are
adjusted per the patient and his objectives in relation with precise modalities.
Objectives : study the effectiveness of a quadriceps training program by free weight and
machine exercises. Compare the effectiveness of high volume and low intensity in free weight
training and high intensity and low volume in machine training.
Materials and Methods : 24 subjects are divided into two groups (leg-press and squat). The
experimental protocole takes place over six weeks. Each group performed a maximum force
measurement on a manual pressure dynamometer upstream and downstream of the protocol.
Discussion / Conclusion : the statistical analysis of the results did not demonstrated any
significant difference in muscle strength between each groups. Clinical revelance tends to favor
free weight training with high volume and low intensity because it is realizable by their-self.
This would optimize patient care and self-rehabilitation
MOTS CLES : entrainement de force, squat, leg-press, intensité, charge
KEY WORDS : strength training, squat, leg-press, intensity, load
Table des matières
Introduction ................................................................................................................... 1
1. Partie 1 : Contexte de l’étude .................................................................................... 2
1.1. Généralités du système musculaire ......................................................................... 2
1.1.1. Définition ................................................................................................. 2
1.1.2. Physiologie de la contraction musculaire ...................................................... 2
1.1.3. Métabolisme du muscle strié squelettique ..................................................... 3
1.1.4. Les différents types de fibres musculaires squelettiques .................................. 3
1.1.5. Les différents types de contractions musculaires ............................................... 4
1.1.6. Quadriceps................................................................................................ 4
1.2. L’entrainement de force..................................................................................... 4
1.2.1. Généralités du renforcement musculaire ....................................................... 4
1.2.2. Les principales formes de force ................................................................... 5
1.2.3. Les facteurs influençant la force .................................................................. 6
1.2.4. Critères et modalités d’un entrainement musculaire ....................................... 8
2. Partie 2 : Etude expérimentale ..................................................................................15
2.1. Hypothèse de travail ........................................................................................15
2.1.1. Synthèse de littérature ...............................................................................15
2.1.2. Problématique ..........................................................................................15
2.1.3. Hypothèses de travail ................................................................................16
2.1.4. Objectifs de l’étude ...................................................................................16
2.2. Matériel et Méthode .........................................................................................16
2.2.1. Population étudiée ....................................................................................16
2.2.3. Protocole .................................................................................................17
2.3. Résultats .........................................................................................................21
2.4. Discussion ......................................................................................................23
Conclusion....................................................................................................................26
Bibliographie ................................................................................................................27
Table des illustrations
La kinésithérapie actuelle tend vers une pratique rationnelle, objective, fondée sur des
niveaux de preuves et reposant sur les principes de l’Evidence Based Practice (EBP). La recherche
scientifique occupe désormais une place importante dans ce domaine. La littérature a donc montré
l’intérêt de l’entrainement de force, ayant pour finalité une rééducation cohérente et pertinente
dans de nombreuses pathologies comme celles touchant la stabilité active du genou. De plus, il
est décrit dans une étude que l’entrainement musculaire trouve place intégrante dans le bien-être,
l’estime de soi et la qualité de vie de chacun. (American College of Sports Medicine 2009)
L’objectif de cette étude repose donc, en accord avec les données de littérature actuelle,
sur la comparaison de deux outils d’entrainement de force musculaire du quadriceps, selon des
modalités différentes, chez le sujet sain non entrainé. En effet, de nombreuses modalités de
renforcement musculaire existent. Elles sont à mettre en lien avec les objectifs fixés en fonction
de l’individu concerné (âge, pathologie, niveau d’entrainement…). De plus, l’utilisation de
machine de musculation est très courante dans les salles de sport et fait part intégrante de matériel
de rééducation. D’un autre côté, le travail en poids de corps permet de mettre en place des
programmes d’auto-entrainement. C’est une notion très importante pour la prise en charge active
des patients, qui devient alors le réel acteur de sa rééducation. De ce fait, cette étude cherche à
comparer deux outils de renforcement musculaire du quadriceps : Le squat et la leg-press oblique.
Ce sont deux exercices reposant sur des principes et des intérêts similaires. Ainsi, le
questionnement de cette étude repose sur l’intérêt et l’avantage de travailler sur machine ou sur
le travail en poids de corps effectuable en auto-entrainement.
Il sera défini dans un premier temps le contexte de l’étude, où sera aborder les généralités
du système musculaire et les différentes notions de l’entrainement de force. Dans un second temps
il sera proposé un protocole expérimental d’entrainement de force musculaire du quadriceps,
selon deux outils d’entrainement et selon des modalités différentes. Les résultats seront ensuite
analysés statistiquement puis interprétés, afin de répondre à la problématique suivante :
« En quoi les protocoles d’entrainement musculaire sont en lien avec la force maximale ? »
1
1. Partie 1 : Contexte de l’étude
1.1. Généralités du système musculaire
1.1.1. Définition
Le muscle squelettique est une entité anatomique entourée par un tissu conjonctif appelé
l’épimysium. Le corps musculaire est composé de faisceaux musculaires, eux même entouré par
une enveloppe conjonctive, le périmysium. Les cellules musculaires, dénommées fibres
musculaires sont quant à elles entourées par l’endomysium. Ces différentes enveloppes s’unissent
pour former le tissu conjonctif des tendons. Les tendons sont des structures rattachées aux os et
qui assurent la transmission des forces de contractions musculaires à l’origine des mouvements
articulaires. (Mc Ardle et al. 2001)
Le tissu musculaire squelettique est le seul type de tissu musculaire soumit au contrôle
volontaire. Les fibres musculaires sont innervées par un neurone moteur. Plusieurs fibres
musculaires peuvent être innervées par un même moto-neurone α. Une unité motrice correspond
à l’ensemble des fibres musculaires innervées par l’ensemble des ramifications d’un même moto-
neurone. Le lieu de communication entre les systèmes nerveux et musculaires est représenté par
une synapse : lien entre le moto-neurone et la fibre musculaire, constituant ainsi la jonction neuro-
musculaire.
La contraction musculaire se déclenche grâce à un couplage excitation-contraction qui est
due à un potentiel d’action (stimulation nerveuse). Une fois que la stimulation nerveuse arrive au
niveau de l’axone terminal, il se produit une sécrétion de neuro-transmetteur (l’acétylcholine
(ACh)) au niveau du bouton synaptique, avant de se fixer à ses récepteurs spécifiques disposés le
long du sarcolemme de la fibre musculaire. Il se produit alors un signal électrique qui se propage
à l’ensemble de la fibre musculaire, par le biais de canaux ioniques, induisant une diffusion rapide
d’ion Na+ vers l’intérieur de la cellule et une diffusion lente d’ions potassium K+ vers l’extérieur
de la cellule. Cette inversion de charge de part et d’autre de la membrane va provoquer le
phénomène de dépolarisation de la fibre musculaire.
Le potentiel d’action du à cette dépolarisation se propage dans la cellule via les tubules
transverses et entraine la libération des ions calcium Ca²+ du reticulum sarcoplasmique. Ces ions
viennent ensuite se fixer sur les sites de liaisons au Ca²+ de la troponine du filament d’actine. Ce
processus induit une bascule de la tropomyosine libérant ainsi le site de liaison actif du filament
d’actine pour la tête de myosine afin de former les ponts d’union actine-myosine. Cette union
provoque un changement de configuration spatiale, provoquant le glissement de ces deux
filaments l’un contre l’autre. La tête de myosine pivote vers le centre du sarcomère.
Le processus qui amène à la contraction musculaire est un phénomène actif qui nécessite
de l’énergie. En effet, la contraction musculaire est le résultat d’une activité enzymatique assurée
par l’ATPase qui permet l’hydrolyse de l’ATP en ADP + Pi. Cette réaction est à l’origine de la
libération d’énergie nécessaire pour faire pivoter la tête de myosine de 45° qui va tirer le filament
d’actine. Ainsi les deux filaments d’actine opposé d’un même sarcomère vont se rapprocher
jusqu’à rendre la zone H invisible. Une fois qu’il y a eu ce phénomène de bascule, la tête de
myosine se libère de ce site actif pour aller se lier au site actif suivant sur le filament d’actine :
c’est ce qu’on appelle la théorie des filaments glissants.
La contraction musculaire est donc le résultat d’un raccourcissement organisé de la fibre
musculaire. (Costill et al. 2013)
2
1.1.3. Métabolisme du muscle strié squelettique
Il a donc été vu que l’ATP était la source immédiatement disponible d’énergie dans les
fibres musculaires. Mais les réserves en ATP restent limitées dans le muscle. Il existe donc
différentes voies de production d’énergie, les voies anaérobie et aérobie.
Les voies anaérobies n’utilisent pas l’apport en oxygène. Pour la voie anaérobie alactique
(système ATP-CP), l’ATP utilisé est synthétisé très rapidement par les réserves intra-cellulaires
de Créatinine-Phosphate. Cette voie permet un travail musculaire sur une durée de 7 à 8 secondes.
La voie anaérobie lactique quant à elle utilise le phénomène de la glycolyse : on parle du système
glycolytique. Elle représente le processus principal de production d’énergie dans tous les efforts
musculaires intenses. En effet cette filière est utilisée lors d’exercices de sprint de 1 à 2 minutes.
Si l’effort se prolonge, les systèmes ATP-CP et glycolytique ne pourront pas assurer un apport
assez conséquent en énergie. C’est alors qu’intervient le troisième système énergétique.
La voie aérobie, ou système oxydatif, est donc utilisée dès lors que l’activité physique
dépasse 1 à 2 minutes. Il y a une production d’énergie aérobie qui a lieu à l’intérieur des cellules
dans les mitochondries. Ce sont des mécanismes complexes, qui constituent la respiration
cellulaire via le cycle de krebs. Cette filière énergétique peut utiliser d’autres substrats que les
glucides tels que les lipides et les protéines. La filière aérobie est celle qui possède le rendement
le plus important. (Weineck 1997)
Les différences de vitesse entre ces deux types de fibres sont dues à la différence de leur
activité ATPasique : Les fibres de type II possèdent une activité ATPasique plus rapide. De ce
fait l’énergie est libérée plus rapidement, donc la myosine va se fixer sur un site actif sur le
filament d’actine plus rapidement et par conséquent la contraction musculaire est plus rapide. Les
fibres de type I possèdent alors des caractéristiques aérobie et d’endurance tandis que les fibres
de type II emploieraient plus le métabolisme anaérobie, dont les unités motrices développeraient
plus de puissance, elles sont donc plus fatigables.
3
1.1.5. Les différents types de contractions musculaires
Le mode excentrique, définit par un éloignement des insertions : il y a une contraction avec
un allongement du muscle. C’est une méthode dite « frénatrice » générant des tensions
musculaires supérieures à la force maximale isométrique.
1.1.6. Quadriceps
Le quadriceps est un muscle de la loge antérieure de la cuisse. Comme son nom l’indique, il
est constitué de quatre chefs :
- Le droit fémoral (seul chef bi-articulaire),
- Le vaste médial
- Le vaste latéral
- Le vaste intermédiaire
Ces trois vastes sont tous les trois des chefs mono-articulaire
Ce muscle bi-articulaire participe donc à la flexion de hanche, et dont l’action principale est
l’extension de genou. (Dufour 2007; Kamina 1990)
Le quadriceps fait partie intégrante de la chaine des extenseurs du membre inférieur en
synergie avec le muscle grand fessier et le triceps sural.
Le renforcement musculaire est bénéfique pour la santé, pour les capacités fonctionnelles
et induit une meilleure qualité de vie. De plus, il permet le maintien de la stabilité dynamique des
articulations, préserve les capacités fonctionnelles et favorise le bien-être physiologique
(American College of Sports Medicine 2009).
4
1.2.2. Les principales formes de force
Il existe trois types de force, classées sous les termes de force maximale, de force-
puissance et de force-endurance.
1.2.2.2. Force-endurance
5
Figure 1 : Schéma de la relation entre charge et nombre de répétitions
1.2.2.3. Force-puissance
La force développée par le muscle sera d’autant plus importante que le nombre d’unités
motrices activées sera grand. Les unités motrices FT (composées de fibre musculaire de type II)
sont celles qui produisent le plus de force car ce sont celles qui contiennent le plus de fibres
musculaires. De ce fait, ce sont les muscles les plus volumineux qui produisent le plus de force
(Costill et al. 2013).
6
Figure 2 : Diagramme relation Force-Vitesse
D’après le diagramme ci-joint, et d’après la littérature (Bompa 2007; Costill et al. 2013)
la force déployée en contraction excentrique est plus importante que la force isométrique, elle-
même plus importante que la force concentrique.
Il existe un angle dit optimal pour lequel la force développée par le système musculaire est
maximale. En effet, selon la course musculaire, amplitude dans laquelle se déroule un mouvement
musculaire, la force musculaire varie. Il est défini 3 types de course, la course interne, la course
moyenne et la course externe.
- La course interne représente le 1/3 d’amplitude pour laquelle les insertions musculaires
sont les plus proches. C’est durant cette phase que le muscle se trouve en position de
raccourcissement maximal
- La course externe représente le 1/3 d’amplitude pour laquelle les insertions musculaires
sont les plus éloignés. C’est durant cette phase que le muscle se trouve dans la position
d’étirement maximal.
- La course moyenne représente le 1/3 restant. Durant cette phase le muscle ne se
retrouve pas dans des amplitudes extrêmes. Les contractions musculaires déployant les
forces musculaires les plus élevées se trouvent donc en course moyenne.
7
1.2.3.4. La fatigue musculaire
En se référant à différentes études (Amaral et al. 2014; Morton et al. 2016), la fatigue
musculaire, capacité du muscle à déployer de la force dans le temps, diminue la force déployée
par le muscle. La notion de fatigue musculaire est régulièrement mise en relation avec l’endurance
de force.
D’autres facteurs interviennent et ont une incidence sur les variations de force musculaire. Dans
ces facteurs se trouve :
- Le sexe, les hommes déploient plus de force musculaire que les femmes.
- L’âge, la force musculaire croît jusqu’à la croissance 18 ans, devient maximale vers 25
ans pour commencer à décroître vers 30 ans. (Bompa 2007; Costill et al. 2013; Reiss
2013)
Tous sujets ne possèdent pas les mêmes capacités d’adaptation à l’entrainement. Cette
notion se définit par le principe d’individualisation. Une étude a montré les différences
d’adaptation à un entrainement de force. En effet, en vue des différences d’adaptations
musculaires, l’évolution de la force maximale n’est pas la même chez un sujet débutant par
rapport à un sportif de haut niveau (American College of Sports Medicine 2009). En effet, selon
ACSM, le taux d’augmentation de la force musculaire diffère considérablement en fonction du
niveau d’entrainement des sujets (augmentation de 40% chez les non-entrainés, 20% pour les
moyennement entrainés, 16% pour les entrainés, 10 % chez ceux présentant un niveau
d’entrainement avancé, et 2% pour les sportifs de haut niveau). La période d’entrainement peut
donc varier de 4 semaines à 2 ans.
Il faut alors adapter les modalités d’un programme de renforcement musculaire en
fonction de la population et des objectifs à atteindre. Pour un débutant, les majeures
augmentations de force musculaire ont lieu dans les 4 à 8 premières semaines.
Intensité :
L’intensité varie en fonction de l’objectif recherché, du mode de contraction
(concentrique et/ou excentrique). Pour un gain en force maximale, l’ACSM (2009) recommande
de travailler à 60-70 % de la 1-RM pour un sujet non-entrainé, et de 80 à 100% pour un sujet
entrainé. Ces valeurs sont à mettre en lien avec le nombre de répétitions réalisées avec les charges.
En effet différentes études ont montré qu’il n’y avait pas de différence significative sur le gain de
force musculaire entre un programme de renforcement avec des charges lourdes et un nombre de
répétitions moindres contrairement à un entrainement avec des charges plus faibles et un nombre
de répétition plus élevé. (Morton et al., 2016) (Radaelli et al., 2013)
Volume :
Il correspond au nombre de répétition par le nombre de série, ce qui équivaut au nombre
total de répétitions réalisées au cours de l’entrainement. Le nombre de répétitions sera variables
en fonction de la charge appliquée, et donc en fonction de l’objectif recherché. Différentes études
ont montré qu’il y avait une augmentation similaire de force musculaire chez les sujets novices
comme chez un sportif de haut niveau au cours de l’entrainement.
8
Selon différentes études (Radaelli et al., 2013; Wagner, 2015), un protocole employant
des séries simples serait aussi efficient qu’un protocole composé de plusieurs séries. Cependant,
une autre étude (Morton et al., 2016) a montré qu’il n’y avait pas de différence significative entre
un entrainement à haut volume et à faible intensité comparé à un entrainement à haute intensité
et à faible volume.
De ce fait, pour un entrainement sur le long terme, il faudra prendre en compte le principe
de variation. En effet, faire varier l’intensité et le volume de l’entrainement permet de prévenir et
de diminuer les risques de blessures (American College of Sports Medicine, 2009; Bompa, 2007).
Durée du programme :
Comme vu précédemment, la durée du programme varie en fonction des objectifs et du
niveau d’entrainement. Chez un débutant, les majeures augmentations de force musculaire ont
lieu dans les 4 à 8 premières semaines d’entrainement.
Vitesse :
Il y a deux types de vitesse d’exécution de mouvements : les intentionnelles et les non-
intentionnelles. Les variations de vitesse non-intentionnelle ont lieu lors d’entrainement réalisé à
haute intensité. Ce sont la charge employée et la fatigue musculaire qui en sont responsables.
Comme il a été montré précédemment, il y a une relation entre la force et la vitesse (cf
diagramme force-vitesse). Il est donc intéressant, lors d’un exercice comportant une alternance
de contractions concentrique et excentrique, que la phase excentrique soit plus longue que la phase
concentrique. Il est souvent décrit dans différents protocoles d’entrainement de force que la phase
concentrique se déroule sur 1 à 2 secondes, et que la phase excentrique quant à elle se déroule sur
3 à 4 secondes (Weineck, 1997)
9
Les différentes adaptations musculaires présentes suite à un entrainement en force sont
l’hypertrophie, une adaptation anatomique, adaptation du système nerveux et une adaptation de
la coordination neuro-musculaire (Bompa, 2007)
10
1.2.6. Les objectifs de l’entrainement de force
Dynamomètre isocinétique
Selon la littérature (Anaes 2001), les appareils d’isocinétisme permettent une évaluation
objective et quantitative de la force musculaire, selon des modalités standardisées et
reproductibles. De ce fait, le dynamomètre isocinétique est considéré comme le gold standard
pour objectiver la force musculaire.
11
1.2.7.2. Outils de renforcement musculaire
Le renforcement musculaire peut être effectué à l'aide d'une variété d'instruments et d'outils.
Les deux types de renforcement les plus communs sont le travail en poids de corps et l'utilisation
de machines de renforcement musculaire. (Rossi et al. 2016)
Poids de corps :
Le travail en poids de corps permet une meilleure coordination inter et intra-musculaire des
muscles impliqués dans le mouvement à réaliser. (American College of Sports Medicine 2009)
Les mouvements réalisés lors d’un entrainement en poids de corps sont dit tridimensionnels,
ce qui nécessite un bon contrôle postural. L'entrainement en poids de corps favorise un meilleur
entrainement vers les compétences sportives et spécifiques du sport réalisé par rapport aux
exercices réalisés sur machines. En effet, d’après une étude (Rossi et al. 2016), le squat réalisé en
poids de corps activerait plus de muscles que le squat réalisé sur machine, du au maintien postural.
Charges libres
L’utilisation de charge libre peut être une évolution de l’entrainement en poids de corps. En
effet, l’ajout de charge additionnelle accroîtrait l’aspect proprioceptif des articulations, avec la
nécessité d’un meilleur maintien postural lors de la réalisation du mouvement.
Lors de l’utilisation de charges libres (haltères, barres…), la résistance imposée au
mouvement ne varie pas, elle reste constante. En revanche, en fonction de l’angulation, le muscle
n’exercera pas la même force. Cela dépend de la course du muscle. Aux angulations extrêmes, le
muscle génère moins de force. De ce fait, il faut bien déterminer l’angulation souhaité pour
l’exercice. Le travail sera dur aux extrémités du mouvement et plus facile à l’angulation optimale.
(Costill et al. 2013). Cet aspect est aussi valable pour les exercices réalisés sur machines.
Machines :
Un entrainement sur machine aide à stabiliser le corps et limite les mouvements autour des
articulations spécifiques impliquées dans la synergie du mouvement à effectuer, et concentre
l'activation sur l'ensemble des muscles moteurs impliqués dans le mouvement. (American College
of Sports Medicine 2009). Un entrainement sur machine aide à stabiliser le corps et limite les
mouvements autour des articulations spécifiques impliquées dans la synergie du mouvement à
effectuer, et concentre l'activation sur l'ensemble des muscles moteurs impliqués dans le
mouvement (Morton et al. 2016).
Généralement lors d’un entrainement réalisé sur machine, les mouvements se situent dans un
plan fixe (1 degrés de liberté). Ce caractère unidirectionnel s’éloigne de la réalité du geste sportif,
qui implique des mouvements tridimensionnels.
La plus grande différence entre les exercices en poids de corps et sur machine repose sur le
fait que l'entrainement en poids de corps présente une meilleure simulation des mouvements de
la vie courante, notamment pour la pratique sportive, il permet d'utiliser et de recruter plus de
groupes musculaires pour un même exercice donnée.
le travail en poids de corps coute également moins cher, prend moins de place par rapport aux
machines. De plus, l’utilisation de machines peut être contraignant en fonction de la taille des
sujets (soi trop petit soi trop grand). Enfin, les machines ont besoins d'être en bon état et donc leur
entretien est indispensable pour leur utilisation pour éviter tout risque de blessures pour le
praticien. (Mcbride n.d.)
12
Isocinétisme
Contrairement aux autres outils d’entrainement avec résistance, ce n’est pas la charge qui
reste constante mais c’est la vitesse d’exécution du mouvement qui ne varie pas.
La leg-press oblique sur plan incliné à 45° est un instrument de musculation, aussi utilisé
en rééducation, employé pour le renforcement musculaire du quadriceps. C’est un exercice en
chaine cinétique fermée, impliquant trois articulations (les articulations de la hanche, du genou et
de la cheville) et permettant un mouvement en triple extension (Enocson et al. 2005). De ce fait,
les muscles principaux activés lors de cet exercice sont les muscles grand fessier, le quadriceps,
les ischio-jambiers, les gastrocnémiens. (Enocson et al. 2005; Rossi et al. 2016; Sugisaki et al.
2014)
1.2.7.2.2. Squat
Les exercices en chaine cinétique fermée, tels que le squat, sont devenus une part
intégrante dans la prise en charge d’une rééducation du membre inférieur.
Le mouvement du squat s’apparente aux mouvements décrits ci-dessus à la leg-press
oblique sur plan incliné à 45° : mouvement de triple extension du membre inférieur. Cela dit, des
différences restent notables :
- Les secteurs angulaires employés lors d’un squat sont plus importants. (Rossi et al.
2016)
- C’est un mouvement tridimensionnel (Mcbride n.d.)
De même que pour les exercices sur presse oblique, le squat implique différents groupes
musculaires tels que les muscles fessiers (grand et moyen fessier), le quadriceps, les ischio-
jambiers, les gastocnémiens.
Selon une étude (Ninos et al. 1997), associer une rotation latérale de 30° pour effectuer le
mouvement n’a pas d’incidence significative sur l’activation des différents chefs du quadriceps.
En revanche il y a un changement significatif (p < 0.05) de l’activité musculaire en fonction du
secteur angulaire de la flexion de genou au niveau des vastes médial et latéral mais pas au niveau
des ischio-jambier. Une autre étude a également démontré que l’activité du quadriceps augmentait
progressivement lors de la flexion de genou, et devenait maximale entre 80° et 90° de flexion de
genou (Escamilla 2001). Un autre auteur a également montré l’incidence d’un secteur angulaire
important lors de la réalisation du mouvement (Bloomquist et al. 2013). En effet, il est décrit qu’il
y a une augmentation de la 1-RM et de la force musculaire isométrique plus importante pour le
groupe réalisant un squat allant jusqu’à 120° de flexion de genou comparé au groupe de ½ squat
utilisant un secteur angulaire moindre, allant seulement jusqu’à 60° de flexion de genou.
13
En progression, l’exercice du squat peut être associé à d’autres paramètres, tels que
l’application de charges additionnelles, ou encore effectuer ces mouvements sur plan instables
afin d’effectuer un travail proprioceptif.
Ces deux exercices décrit précédemment présentent une caractéristique commune : ils
permettent une co-contraction du quadriceps et des ischio-jambiers. Cette balance musculaire est
une notion importante dans la prévention des blessures et présente une incidence sur la stabilité
active du genou (Escamilla 2001; Ninos et al. 1997)
Un autre paramètre entre en jeu. Le facteur médico-économique est non négligeable pour
l’acquisition d’une leg-press (tarifs dépassant les 1000€). De ce fait, l’achat de cette machine est-
il primordial. L’auto-rééducation tend à être un paramètre primordial pour la rééducation active
du patient, et lui incitant à se responsabiliser, et présentant également un intérêt financier.
14
2. Partie 2 : Etude expérimentale
Les points essentiels à retenir au regard des données de littératures sont les suivants :
- De nombreux programmes de renforcement musculaire ont été élaboré, en fonction des
objectifs recherchés et selon des critères et des modalités adaptés : intensité, nombre de
séries, nombre de répétitions, le mode de contraction musculaire, la vitesse d’exécution
du mouvement, la fréquence des entrainements, la durée du programme. L’entrainement
de force présente de grands intérêts au niveau de la performance sportive mais aussi
dans le cadre de la rééducation.
- La force maximale volontaire est un bon indicateur pour objectiver et déterminer un
entrainement de force. Le dynamomètre isocinétique est le gold standard de cette
mesure, mais des études ont montré qu’il n’y avait pas de différences significatives
comparativement à une mesure au dynamomètre manuel.
- Il existe différents outils de renforcement musculaire tels que l’entrainement en poids de
corps et l’entrainement sur machine. L’entrainement sur machine est un travail plus
analytique, réalisé selon un seul axe de mouvement (comme par exemple la presse
oblique). L’entrainement en poids de corps présente lui l’avantage de se rapprocher au
maximum du geste sportif par la réalisation de mouvements tridimensionnels (comme
par exemple l’exercice du squat)
- Selon différentes études (Morton et al. 2016), un entrainement en endurance (30 à 50%
de la 1-RM, avec des séries de 20 à 25 répétitions) présenterait un gain de force
musculaire similaire à un entrainement en force (75 à 90% de la 1-RM, avec des séries
de 8 à 12 répétitions). Il a aussi démontré dans différentes études qu’un entrainement à
bas volume et un entrainement à haut volume engendraient une augmentation
significative de force, mais en revanche pas de différences significatives entre ces deux
modalités différentes. (Radaelli et al. 2013; Wagner 2015; Aarskog 2011; Steele. J
2016)
2.1.2. Problématique
15
2.1.3. Hypothèses de travail
Des hypothèses ont été émises en amont de ce travail de recherche, et en fonction des données de
littérature.
- Un programme d’entrainement musculaire réalisé à haut volume et faible intensité
permet d’obtenir un gain de force maximale similaire à un programme d’entrainement
en force maximale à haute intensité mais à faible volume
- Un programme d’entrainement musculaire du quadriceps réalisé sur un exercice en
poids de corp (le squat), permet un gain de force maximale, au même titre qu’un
programme d’entrainement musculaire du quadriceps réalisé sur une machine (la leg-
press).
La population de cette étude est constituée de 24 sujets sains (14 femmes et 10 hommes). Ce sont
tous des étudiants de l’IFPEK de Rennes (Institut de Formation en Podologie, Ergorthérapie et
Masso-Kinésithérapie de Rennes), classés comme débutants en termes d’activités physiques.
Critères d’inclusion :
- Sujets âgés de 18 à 30 ans
- Sujets volontaires
Critères d’exclusion :
- Pathologie des membres inférieurs de moins de 6 mois (entorse ligamentaire, fracture
osseuse, lésion méniscale, syndrome inflammatoire chronique)
- Réponse positive à une seule question du questionnaire Q-AAP
- Sujet présentant des troubles cardiaques et/ou respiratoires
- Pratique d’entrainement en force du membre inférieur dans les 12 derniers mois.
- Pratique de plus de 6 heures de sport par semaine
16
2.2.2. Outils de mesure
En se référant à une étude (Levinger et al. 2009), l’évaluation de la résistance maximale est
une méthode fiable et valide pour l’estimation de la force maximale. Mais en vue du groupe à la
leg-press (45°) et des phénomènes de familiarisation et d’adaptations neuro-musculaires, il
n’aurait pas été pertinent de comparer les groupe LP et S à une évaluation de la 1-RM sur la leg-
press (45°). D’après la littérature (Anaes 2001), les mesures au dynamomètre isocinétique
permettent une évaluation musculaire objective et quantitative selon des modalités standardisées
et reproductibles. L’isocinétisme représente le Gold Standard en termes d’évaluation de force
musculaire. N’ayant pas à disposition ces appareils pour cette étude, un dispositif à l’aide d’un
dynamomètre de pression manuel a été mis en place. Une étude a démontré la validité et la fiabilité
de mesure de force maximale du quadriceps selon une position modifiée au dynamomètre manuel
comparé aux mesures au dynamomètre iscocinétique standard. (Hansen et al. 2015). Le sujet est
positionné en bout de table, hanche et genou à 90° de flexion. Une sangle est positionnée sur le
tibia et le dynamomètre est placé sur un point fixe (pied de la table) contrairement à la position
standard ou il est normalement placé entre la sangle et le tibia. Cette méthode serait plus
confortable pour le patient, et présente une corrélation significative avec un coefficient de
corrélation plus important par rapport à la position standard.
Pour les mesure de cette étude, un montage similaire a été mis en place.
2.2.3. Protocole
Les mesures de force maximale du quadriceps en contraction isométrique ont été réalisées
en amont et en aval du protocole afin d’objectiver et de quantifier l’efficacité de deux groupes
d’entrainement en force. Selon un article (Saulnier & Crête 2004), il est primordial de reproduire
les mêmes conditions d’évaluation au cours des différentes sessions de mesure : les mesures ont
eu lieu au même moment de la journée (entre 17h et 19h30), car selon un auteur (Monod 2007),
la force maximale varie en fonction de l’heure de la mesure, et elle est maximale vers 18 heures.
Les mesures ont été réalisées également dans les conditions physiques habituelles du sujet (pas
d’activités physiques durant les 48heures précédant l’évaluation). Les sujets réalisaient quatre
séries de mesure. La première servait de familiarisation, quant aux autres, il fallait qu’il n’y ait
pas plus de 10% d’écart entre les deux valeurs extrêmes pour avoir des résultats cohérents. La
mesure s’effectue sur une période comprise entre 4 et 8secondes, la mesure retenue était la force
maximale enregistrée par le dynamomètre.
Pour ces mesures, le sujet est assis en bout de table, hanche et genou à 90° de flexion (un
coussin est placé sous le membre mesuré si nécessaire). Le sujet se stabilise en se tenant au bord
de la table. La sangle est placée à 10 cm de la malléole latérale.
17
Figure 4 : position du sujet pour la Figure 5 : position du dynamomètre
mesure de la FMV de pression manuel sur plan fixe.
Lors de cette évaluation il est demandé au sujet de contracter leur quadriceps, en poussant
le plus fort possible contre la sangle comme pour mettre leur jambe en extension. Afin d’accroitre
leur performance et le maintien de la contraction, des encouragements verbaux de la part du
thérapeute sont employés. Avant d’effectuer une contraction maximale, une mise en tension de la
sangle est demandée afin de fixer le dynamomètre sur le plan dur, et pour ne pas mesurer une
force explosive présentant seulement une montée de force sans maintien du niveau atteint (Monod
2007).
Le protocole s’est déroulé sur 6 semaines, à raison de deux séances d’entrainement par
semaine pour les deux groupes.
Lors de cette étude, les hommes et les femmes ont été séparés avant la randomisation,
avoir d’avoir deux groupes homogène (présence de 14 femmes et de 10 hommes). Ensuite, un
tirage au sort a été effectué par un examinateur extérieur à l’étude pour randomiser les sujets dans
ces deux groupes différents.
Une évaluation de la 1-RM est réalisée avant la mise en place du protocole. Après un
échauffement au préalable (voir description des modalités de l’entrainement), et une série de 20
répétitions sans charge (juste le poids de la leg-press =25Kg), afin que les sujets se familiarisent
avec le mouvement demandé pour cet exercice.
18
D’abord c’est la méthode essai-erreur, le sujet doit pouvoir prédire si il peut réaliser plus
de 3 répétitions avec cette charge. Ensuite en fonction du nombre de répétitions et d’après le
tableau de berger, la 1-RM de chaque sujet leur est attribué. Soucieux d’avoir un renforcement
optimal afin d’être le plus efficace possible, en se référant à une étude (Cronin.J 2004), une autre
mesure de RM est réalisée avant la 5ème séance. En effet, au bout de quatre mesures de la 1-RM
sans entrainement au préalable entre les séances, une augmentation significative de la 1-RM est
observée. Cette augmentation serait due au processus de familiarisation. D’autres études mettent
également ce phénomène de familiarisation en avant (Levinger et al. 2009; Morton et al. 2016).
Afin que le mouvement soit bien réalisé, une mesure goniométrique est réalisée pour que
le mouvement se fasse de 90° de flexion de genou jusqu’à une extension complète du membre
inférieur. Un marquage est réalisé sur la leg-press, le sujet ne devant pas dépasser cette marque.
Comme expliqué précédemment, le muscle exerce moins de force aux amplitudes extrêmes. Il est
donc demandé au sujet de ne pas dépasser 90° de flexion de genou pour que le quadriceps ne soit
pas en course externe.
19
D’après la littérature (Weineck 1997), le protocole suit la méthode de la charge
décroissante avec un nombre de répétitions variables. Les modalités de cet entrainement en force
sont les suivantes :
Vitesse : n’étant pas sur des machines d’isocinétisme, les consignes se rapportant à la vitesse
d’exécution des mouvements reste très subjectives. De plus, selon ACSM (2009), La vitesse des
répétitions est modifiée par la charge imposée mais également par la fatigue musculaire.
20
Les consignes données pour la bonne réalisation du mouvement, selon une étude (Sugisaki et
al. 2014), sont les suivantes :
- Position initiale : les pieds sont positionnés parallèlement à largeur d’épaules.
- Phase descendante : flexion de hanche et de genou jusqu’à ce que les cuisses soient
parallèles au sol (90° de flexion de genou)
- Phase ascendante : extension de hanche et de genou jusqu’à retrouver la position
initiale.
Lors de la réalisation de ces mouvements, bien veiller à garder le dos droit. Associer une
rotation latérale de genou par rapport au fémur n’a pas d’incidence significative sur un
recrutement plus important des vastes médial et latéral.
2.3. Résultats
Les données anthropométriques de la population étudiée sont les suivantes :
Moyenne Etendue
Age (années) 21 ± 1.4 18-24
Taille (cm) 173.70 ± 9.34 158 - 193
Poids (Kg) 68.0 ± 11.0 52 - 87
IMC* (poids/taille²) 22.5 ± 2.1 18.64 – 26.85
Heure de sport par semaine 1.54 ± 1.4 0-4
Tableau 1 : données anthropométriques de la population
Une comparaison Avant-Après des résultats est effectuée lors de cette étude. Les deux
échantillons étant inférieur à 30 sujets (N=12 pour chacun d’eux), ce sont des tests non
paramétriques qui seront utilisés pour l’analyse des résultats.
Les résultats obtenus en comparant les moyenne de force maximale montrent une
augmentation significative dans chaque groupe. Le groupe Leg-Press a augmenté sa FMV de
127.4 Nm (± 19.8 Nm) et le groupe Squat a augmenté de 83.3 Nm (± 9.5 Nm). Il est donc apprécié
une augmentation de 18.0% (± 2.2%) pour le premier groupe contre une augmentation de 13.3%
(± 1.6%) pour le second.
21
Evolution de la FMV
800
700
600
Force (Nm) 500
400
300
200
100
0
LP S LP S
Avant Après
Figure 9 : Evolution de la FMV
Moyenne Ecart-type
Avant LP 564,4 50,6
S 568,9 47,8
Après LP 691,8 59,8
S 652,3 49,4
22
2.4. Discussion
Une analyse des valeurs initiales et finales de Force Maximale a été réalisée et a montré
que ces valeurs suivaient une distribution normale d’après le test de Shapiro-Wilk. Mais la taille
des échantillons de ces deux groupes a incité l’utilisation de test non paramétriques pour l’analyse
de ces résultats.
Avant le début des deux protocoles, le test de Mann-Witney a démontré qu’il n’y avait
pas de différence significative entre les deux groupes (LP et S) avec p-value = 0.908 > 0.05
L’analyse des résultats n’a pas montré de différence significative notable entre les deux groupes
lors de l’évaluation finale avec le test de Mann-Withney (p-value = 0.419 > 0.05) malgré les
différences de moyennes observées (691.8Nm pour le groupe LP contre 652.3 Nm pour le groupe
S).
Les deux protocoles ont démontré une amélioration significative de Force Musculaire
d’après le test de Wilcoxon avec un p-value = 0.0005 < 0.05pour le groupe LP et p-value = 0.0025
< 0.05 pour le groupe S.
Cette étude a révélé des résultats présentant une significativité statistique. Cela dit, l’analyse
de ces résultats doit être interprétée avec prudence et précaution en vue de la présence de biais
méthodologiques.
Premièrement, cette étude expérimentale présente un biais de sélection. La population de cette
étude est uniquement composée d’étudiants de l’IFPEK de Rennes. De plus, les deux échantillons
sont assez faibles (N=12 pour chacun), et ne sont donc pas représentatifs de la population
générale.
Dans un second temps, il y a également la présence de biais lié à l’absence de double aveugle.
En effet, les mesures initiales et finales des deux groupes ainsi que le déroulement du protocole
du groupe LP ont été supervisé par l’examinateur.
Un biais de suivi peut être observé pour le groupe S, dont le protocole est un auto-
entrainement. Il est impossible d’affirmer que le protocole ait été réalisé de manière rigoureuse et
consciencieuse tout au long de l’expérimentation. Cela dit, c’est un facteur retrouvé en situation
clinique dans la pratique de la kinésithérapie. L’observance des patients est un biais systématique
de l’auto-prise en charge.
Un biais de mesure est également notable : les mesures initiales et finales ont été réalisées au
dynamomètre de pression manuel, qui est un outil fiable et valide. Ces deux paramètre (validité
et fiabilité) sont objectivés à partir de gold standard. Par manque de moyen, pour ne pas avoir de
biais de mesure lors de cette étude, il aurait fallu que les mesures soient réalisées sur dynamomètre
isocinétique.
Un biais d’attrition peut être souligné. Au départ, 28 sujets étaient inclus dans l’étude, mais 4
d’entre eux ont quitté l’expérimentation. Deux sujets ont abandonné en utilisant leur droit de
retrait. Ils avaient réalisé leur mesure initiale mais n’avaient pas commencé leur protocole. Les
deux autres sujets ont été exclu de l’étude pour cause de blessure (entorse de cheville pour l’une
et lésion méniscale pour l’autre). Sur ces quatre abandons, il y en avait deux dans le groupe LP,
deux dans le groupe S. Les 24 autres sujets ont cependant pu suivre leur protocole.
23
Enfin, un biais de confusion est présent dans cette étude. En effet, en vue de la difficulté de
recruter des sujets, il y a eu le choix de ne pas introduire de groupe témoin afin d’avoir deux
échantillons plus grands pour la comparaison des groupes LP et S, dans le but d’augmenter la
puissance de l’étude. Par conséquent, la notion d’évolution naturelle n’est donc pas prise en
compte. Différents facteurs entrent en jeu tels que la pratique sportive des sujets, car ce sont des
sujets présentant un niveau débutant d’entrainement, et non sédentaires.
Des points positifs sont aussi notables dans cette expérimentation. En effet, une
randomisation a été effectuée lors de cette étude. Après cette randomisation, il n’y a pas de grands
déséquilibres notables entre les deux groupes : les valeurs initiales de FMV sont quasiment
similaires, 564.4 Nm ± 50.6Nm pour le groupe LP, 568.9 Nm ± 47.8 Nm pour le groupe S. Chacun
des groupes est également composés de 7 femmes et de 5 hommes. La moyenne d’âge est
quasiment similaire (20 ans ± 1 an pour le groupe LP et 21 ans ± 1 ans pour le groupe S.
Les mesures effectuées au dynamomètre de pression manuel ont été réalisées dans les
mêmes conditions pour les mesures initiales et finales (même montage expérimental, même
secteur angulaire, même horaire, sans pratique d’activité sportive dans les 48 heures précédant la
mesure). De plus c’est un outil qui est avéré fiable et valide par rapport au gold standard, la
dynamométrie isocinétique.
Des critères d’inclusion et d’exclusion ont été clairement définis et bien respectés.
Le nombre relativement conséquent de sujets, malgré la difficulté du recrutement, a
permis une étude statistique des données. Mais l’échantillon reste trop faible pour pouvoir
extrapoler ces résultats à la population générale.
Les contraintes et les attentes de l’examinateur étant relativement conséquentes
(protocole sur 6 semaines à raison de 2 séances par semaine), le travail effectué par les sujets a
été réalisé avec rigueur et discipline, malgré le biais de suivi du groupe S.
D’après les données de la littérature scientifique, une deuxième mesure de la 1-RM a été
effectué au bout de 4 séances, pour que le travail, selon les pourcentages de la résistance
maximale, soit correctement respecté, et donc que l’entrainement de force soit encore plus
efficient.
Les deux protocoles mis en place ont montré une amélioration significative de la force
musculaire du quadriceps. Différentes études sont en adéquation avec ces résultats, sur le fait que
ces deux exercices soient efficients sur l’augmentation de force musculaire (Rossi et al. 2016;
Wirth.K 2016). Il a également démontré dans une étude qu’il n’y avait pas de différence
significative sur le gain de force musculaire entre ces deux exercices ce qui reste en accord avec
l’expérimentation mise en place (Rossi et al. 2016). Une différence reste notable, dans l’étude de
Rossi (2016), le volume de travail est identique dans les deux protocoles.
24
d’entrainement. L’analyse statistique de leurs résultats finaux n’a pas montré de différences
significatives de gain de force musculaire entre les groupes de haut volume et de plus faible
intensité comparativement aux groupes de bas volume et de forte intensité. Ces résultats sont en
lien avec ceux trouvés dans notre étude.
Cette étude a donc démontré une augmentation significative de force dans chacun des
protocoles. Mais après une analyse statistique des résultats, aucune différence significative est
notable entre ces deux groupes. Malgré la faible puissance de cette expérimentation et la présence
de différents biais, l’étude tend à démontrer qu’il y a un intérêt non-négligeable à effectuer un
exercice en poids de corps, en auto-entrainement. Cette notion est un atout majeur de
l’optimisation de la rééducation. De façon globale, une séance de kinésithérapie dure en moyenne
30 minutes ce qui limite les interventions du thérapeute. Afin d’être le plus efficient possible, il
est important que le patient soit acteur de sa prise en charge. L’intérêt de cette étude montre que
si l’entrainement musculaire est effectué majoritairement en autonomie, cela permettrait de
travailler d’autres paramètres nécessitant la présence et la supervision du thérapeute ainsi que du
matériel spécifique.
25
Conclusion
Et enfin, ce travail nous a permis d’approfondir nos connaissances, de développer notre esprit
critique sur la recherche scientifique et de promouvoir notre futur métier sur l’application de
techniques rééducatives approuvées par la science, respectant ainsi le principe de l’Evidence
Based Practice (EBP).
26
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27
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sets and muscle group trained Resistance training for strength and muscle thickness : Effect
of number of sets and muscle group. Science et Sports, 26(5), pp.259–264.
28
Table des annexes
Formulaire de consentement
Je soussigné(e)………………………………………………………………………………………….
Signature :
I
Annexe 2 : Questionnaire de l’aptitude à l’activité physique
II
Annexe 3 : Evaluation de la 1-RM
III
Annexe 4 : Anatomie descriptive du quadriceps
IV
V
VI
VII
Annexe 5 : Fiches de lecture
Fiche de lecture n°1 :
VIII
Discussion : Cette étude montre une efficacité similaire sur l’hypertrophie
et le gain de force musculaire entre un entrainement réalisé avec un nombre
élevé de répétitions et des charges imposées plus faibles et un entrainement
réalisé avec un nombre relativement faible de répétitions et des charges
élevées. Une différence a été remarqué entre ces deux groupes. En effet, la
capacité à générer de la force diffère entre les deux groupes. Ce paramètre
serait surement dû à la fatigue musculaire qui interfère plus dans le groupe
ou le nombre de répétitions est plus important.
IX
Fiche de lecture n°2 :
X
Fiche de lecture n°3 :
XI
Piste de lectures • Anaes, 2001. Les appareils d’ Isocinetisme en évaluation et en
complémentaires reeducation musculaire : interet et utilisation. , pp.1–11
• Saulnier, J. & Crête, M., 2004. protocole d’évaluation de la force
musculaire à l’aide du dynamomètre manuel chez les enfants et les
adolescents, quebec.
Commentaires N’étant pas à disposition de dynamomètre isocinétique pour l’étude
réalisé, il était important de voir quel instrument permettrait des mesures
valide et fiable par rapport au gold standard. Cette étude montre en plus
l’avantage d’avoir un dispositif plus confortable pour les sujets volontaire
de l’expérimentation.
XII
Annexe 6 : données anthropométriques
Groupe LP :
FMV FMV
Sujets Sexe âge Poids Taille Latéralité avant après
1 F 21 59 167 droit 492 562
2 F 21 64 168 droit 480 617
3 M 22 72 179 droit 676 906
4 F 18 64 169 droit 467 621
5 M 21 60 176 gauche 642 787
6 M 21 85 193 gauche 654 848
7 F 20 55 165 droit 245 282
8 F 20 62 169 droit 599 640
9 M 22 87 184 droit 816 907
10 F 20 54 170 droit 388 438
11 F 19 74 166 gauche 476 760
12 M 19 78 184 droit 856 981
Groupe S :
FMV FMV
Sujets Sexe âge Poids Taille Latéralité avant après
13 M 21 77 189 droit 675 748
14 F 23 61 172 droit 450 542
15 F 19 52 167 droit 478 587
16 F 21 63 166 droit 362 398
17 F 21 58 162 droit 555 591
18 M 22 83 188 gauche 811 869
19 F 22 52 158 gauche 338 438
20 M 24 80 180 droit 749 902
21 M 20 85 184 droit 808 881
22 M 20 70 175 droit 677 732
23 F 21 72 169 gauche 480 573
24 F 23 64 169 droit 461 566
XIII