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IFPEK Rennes

Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie

Comparaison de deux outils


d’entrainement de force
musculaire du quadriceps selon des
modalités différentes
Mémoire d’Initiation à la Recherche en Masso-Kinésithérapie
Travail Ecrit de Fin d’Etudes
En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute

Sous la direction de monsieur Hervé MERDRIGNAC, Directeur de mémoire

Diligeart--Breton Thibault

2016-2017
Remerciements

Je tiens à remercier tout particulièrement

Hervé Merdrignac pour la confiance, les conseils et le temps qu’il m’a accordé

Tous les participants de cette étude pour leur participation rigoureuse, consciencieuse et pour
leur temps donné. Sans eux rien n’aurait été possible.

Jean Philippe Cadu pour ses conseils précieux et ses critiques pertinentes

Ma famille pour leur soutien et leur confiance tout au long de cette formation, ainsi que pour
leurs précieuses relectures.

Mes amis, dont mes colocataires Brian, Juliette & Elise, pour les trois années que nous avons
passées,
Nom : Diligeart--Breton
Prénom : Thibault
TITRE : Comparaison de deux outils d’entrainement de force musculaire du quadriceps selon
des modalités différentes
Contexte de l’étude : L’entrainement de force fait part intégrante du domaine de la
rééducation. Les protocoles sont ajustés en fonction du patient et de de ses objectifs selon des
modalités précises.
Objectifs : Etudier l’efficacité d’un programme d’entrainement du quadriceps en poids de
corps et sur machine (leg-press). Comparer l’efficacité d’un entrainement à haut volume et
faible intensité en poids de corps par rapport à un entrainement sur machine à haute intensité
et à faible volume.
Matériel et Méthode : 24 sujets sont repartis en deux groupes (leg-press et squat). Le protocole
expérimental se déroule sur six semaine, à raison de deux séances par semaine. Chacun des
groupes réalisent une mesure de force maximale au dynamomètre de pression manuel en amont
et en aval du protocole.
Résultats : Une amélioration significative est objectivée dans le groupe leg-press (+127.4Nm)
et dans le groupe squat (+83.3Nm)
Discussion / Conclusion : L’analyse statistique des résultats n’a pas objectivé de différence
significative sur le gain de force musculaire entre les deux groupes. La pertinence clinique tend
en faveur de l’entrainement en poids de corps à haut volume et faible intensité car réalisable
en auto-rééducation. Cela permettrait d’optimiser les prises en charge et l’auto-rééducation des
patients.
Background : strength training is an integral part of the field of rehabilitation. Protocols are
adjusted per the patient and his objectives in relation with precise modalities.
Objectives : study the effectiveness of a quadriceps training program by free weight and
machine exercises. Compare the effectiveness of high volume and low intensity in free weight
training and high intensity and low volume in machine training.
Materials and Methods : 24 subjects are divided into two groups (leg-press and squat). The
experimental protocole takes place over six weeks. Each group performed a maximum force
measurement on a manual pressure dynamometer upstream and downstream of the protocol.
Discussion / Conclusion : the statistical analysis of the results did not demonstrated any
significant difference in muscle strength between each groups. Clinical revelance tends to favor
free weight training with high volume and low intensity because it is realizable by their-self.
This would optimize patient care and self-rehabilitation
MOTS CLES : entrainement de force, squat, leg-press, intensité, charge
KEY WORDS : strength training, squat, leg-press, intensity, load
Table des matières

Introduction ................................................................................................................... 1
1. Partie 1 : Contexte de l’étude .................................................................................... 2
1.1. Généralités du système musculaire ......................................................................... 2
1.1.1. Définition ................................................................................................. 2
1.1.2. Physiologie de la contraction musculaire ...................................................... 2
1.1.3. Métabolisme du muscle strié squelettique ..................................................... 3
1.1.4. Les différents types de fibres musculaires squelettiques .................................. 3
1.1.5. Les différents types de contractions musculaires ............................................... 4
1.1.6. Quadriceps................................................................................................ 4
1.2. L’entrainement de force..................................................................................... 4
1.2.1. Généralités du renforcement musculaire ....................................................... 4
1.2.2. Les principales formes de force ................................................................... 5
1.2.3. Les facteurs influençant la force .................................................................. 6
1.2.4. Critères et modalités d’un entrainement musculaire ....................................... 8
2. Partie 2 : Etude expérimentale ..................................................................................15
2.1. Hypothèse de travail ........................................................................................15
2.1.1. Synthèse de littérature ...............................................................................15
2.1.2. Problématique ..........................................................................................15
2.1.3. Hypothèses de travail ................................................................................16
2.1.4. Objectifs de l’étude ...................................................................................16
2.2. Matériel et Méthode .........................................................................................16
2.2.1. Population étudiée ....................................................................................16
2.2.3. Protocole .................................................................................................17
2.3. Résultats .........................................................................................................21
2.4. Discussion ......................................................................................................23
Conclusion....................................................................................................................26
Bibliographie ................................................................................................................27
Table des illustrations

Figure 1 : Schéma de la relation entre charge et nombre de répétitions ....................................... 6


Figure 2 : Diagramme relation Force-Vitesse ............................................................................... 7
Figure 3 : variation de la force développée en fonction de la course musculaire ......................... 7
Figure 4 : position du sujet pour la mesure de la FMV ............................................................... 18
Figure 5 : position du dynamomètre de pression manuel sur plan fixe. ...................................... 18
Figure 6 : position de départ à 90° de flexion de genou.............................................................. 19
Figure 7 : position finale en extension de genou......................................................................... 19
Figure 8 : position du squat ......................................................................................................... 21
Figure 9 : Evolution de la FMV .................................................................................................. 22

Tableau 1 : données anthropométriques de la population ........................................................... 21


Tableau 2 : Moyenne et écart-type des groupe LP et S avant et après le protocole .................... 22
Introduction
Les pathologies traumatiques de genou (ruptures ligamentaires, lésion méniscale, entorse
grave, sub-luxation fémoro-patellaire...) provoquées par des activités physiques et sportives ou
par des accidents de la voie publique, sont des causes fréquentes et communes de rééducation.
L’expérience acquise lors de stages cliniques, associée aux notions théoriques et à mon expérience
personnelle, m’a conduit au sujet suivant : le renforcement musculaire du quadriceps dans le cadre
de la rééducation de la stabilité active du genou.

La kinésithérapie actuelle tend vers une pratique rationnelle, objective, fondée sur des
niveaux de preuves et reposant sur les principes de l’Evidence Based Practice (EBP). La recherche
scientifique occupe désormais une place importante dans ce domaine. La littérature a donc montré
l’intérêt de l’entrainement de force, ayant pour finalité une rééducation cohérente et pertinente
dans de nombreuses pathologies comme celles touchant la stabilité active du genou. De plus, il
est décrit dans une étude que l’entrainement musculaire trouve place intégrante dans le bien-être,
l’estime de soi et la qualité de vie de chacun. (American College of Sports Medicine 2009)

L’objectif de cette étude repose donc, en accord avec les données de littérature actuelle,
sur la comparaison de deux outils d’entrainement de force musculaire du quadriceps, selon des
modalités différentes, chez le sujet sain non entrainé. En effet, de nombreuses modalités de
renforcement musculaire existent. Elles sont à mettre en lien avec les objectifs fixés en fonction
de l’individu concerné (âge, pathologie, niveau d’entrainement…). De plus, l’utilisation de
machine de musculation est très courante dans les salles de sport et fait part intégrante de matériel
de rééducation. D’un autre côté, le travail en poids de corps permet de mettre en place des
programmes d’auto-entrainement. C’est une notion très importante pour la prise en charge active
des patients, qui devient alors le réel acteur de sa rééducation. De ce fait, cette étude cherche à
comparer deux outils de renforcement musculaire du quadriceps : Le squat et la leg-press oblique.
Ce sont deux exercices reposant sur des principes et des intérêts similaires. Ainsi, le
questionnement de cette étude repose sur l’intérêt et l’avantage de travailler sur machine ou sur
le travail en poids de corps effectuable en auto-entrainement.

Il sera défini dans un premier temps le contexte de l’étude, où sera aborder les généralités
du système musculaire et les différentes notions de l’entrainement de force. Dans un second temps
il sera proposé un protocole expérimental d’entrainement de force musculaire du quadriceps,
selon deux outils d’entrainement et selon des modalités différentes. Les résultats seront ensuite
analysés statistiquement puis interprétés, afin de répondre à la problématique suivante :

« En quoi les protocoles d’entrainement musculaire sont en lien avec la force maximale ? »

1
1. Partie 1 : Contexte de l’étude
1.1. Généralités du système musculaire

1.1.1. Définition

Le muscle squelettique est une entité anatomique entourée par un tissu conjonctif appelé
l’épimysium. Le corps musculaire est composé de faisceaux musculaires, eux même entouré par
une enveloppe conjonctive, le périmysium. Les cellules musculaires, dénommées fibres
musculaires sont quant à elles entourées par l’endomysium. Ces différentes enveloppes s’unissent
pour former le tissu conjonctif des tendons. Les tendons sont des structures rattachées aux os et
qui assurent la transmission des forces de contractions musculaires à l’origine des mouvements
articulaires. (Mc Ardle et al. 2001)

1.1.2. Physiologie de la contraction musculaire

Le tissu musculaire squelettique est le seul type de tissu musculaire soumit au contrôle
volontaire. Les fibres musculaires sont innervées par un neurone moteur. Plusieurs fibres
musculaires peuvent être innervées par un même moto-neurone α. Une unité motrice correspond
à l’ensemble des fibres musculaires innervées par l’ensemble des ramifications d’un même moto-
neurone. Le lieu de communication entre les systèmes nerveux et musculaires est représenté par
une synapse : lien entre le moto-neurone et la fibre musculaire, constituant ainsi la jonction neuro-
musculaire.
La contraction musculaire se déclenche grâce à un couplage excitation-contraction qui est
due à un potentiel d’action (stimulation nerveuse). Une fois que la stimulation nerveuse arrive au
niveau de l’axone terminal, il se produit une sécrétion de neuro-transmetteur (l’acétylcholine
(ACh)) au niveau du bouton synaptique, avant de se fixer à ses récepteurs spécifiques disposés le
long du sarcolemme de la fibre musculaire. Il se produit alors un signal électrique qui se propage
à l’ensemble de la fibre musculaire, par le biais de canaux ioniques, induisant une diffusion rapide
d’ion Na+ vers l’intérieur de la cellule et une diffusion lente d’ions potassium K+ vers l’extérieur
de la cellule. Cette inversion de charge de part et d’autre de la membrane va provoquer le
phénomène de dépolarisation de la fibre musculaire.
Le potentiel d’action du à cette dépolarisation se propage dans la cellule via les tubules
transverses et entraine la libération des ions calcium Ca²+ du reticulum sarcoplasmique. Ces ions
viennent ensuite se fixer sur les sites de liaisons au Ca²+ de la troponine du filament d’actine. Ce
processus induit une bascule de la tropomyosine libérant ainsi le site de liaison actif du filament
d’actine pour la tête de myosine afin de former les ponts d’union actine-myosine. Cette union
provoque un changement de configuration spatiale, provoquant le glissement de ces deux
filaments l’un contre l’autre. La tête de myosine pivote vers le centre du sarcomère.
Le processus qui amène à la contraction musculaire est un phénomène actif qui nécessite
de l’énergie. En effet, la contraction musculaire est le résultat d’une activité enzymatique assurée
par l’ATPase qui permet l’hydrolyse de l’ATP en ADP + Pi. Cette réaction est à l’origine de la
libération d’énergie nécessaire pour faire pivoter la tête de myosine de 45° qui va tirer le filament
d’actine. Ainsi les deux filaments d’actine opposé d’un même sarcomère vont se rapprocher
jusqu’à rendre la zone H invisible. Une fois qu’il y a eu ce phénomène de bascule, la tête de
myosine se libère de ce site actif pour aller se lier au site actif suivant sur le filament d’actine :
c’est ce qu’on appelle la théorie des filaments glissants.
La contraction musculaire est donc le résultat d’un raccourcissement organisé de la fibre
musculaire. (Costill et al. 2013)

2
1.1.3. Métabolisme du muscle strié squelettique

Il a donc été vu que l’ATP était la source immédiatement disponible d’énergie dans les
fibres musculaires. Mais les réserves en ATP restent limitées dans le muscle. Il existe donc
différentes voies de production d’énergie, les voies anaérobie et aérobie.

Les voies anaérobies n’utilisent pas l’apport en oxygène. Pour la voie anaérobie alactique
(système ATP-CP), l’ATP utilisé est synthétisé très rapidement par les réserves intra-cellulaires
de Créatinine-Phosphate. Cette voie permet un travail musculaire sur une durée de 7 à 8 secondes.
La voie anaérobie lactique quant à elle utilise le phénomène de la glycolyse : on parle du système
glycolytique. Elle représente le processus principal de production d’énergie dans tous les efforts
musculaires intenses. En effet cette filière est utilisée lors d’exercices de sprint de 1 à 2 minutes.
Si l’effort se prolonge, les systèmes ATP-CP et glycolytique ne pourront pas assurer un apport
assez conséquent en énergie. C’est alors qu’intervient le troisième système énergétique.
La voie aérobie, ou système oxydatif, est donc utilisée dès lors que l’activité physique
dépasse 1 à 2 minutes. Il y a une production d’énergie aérobie qui a lieu à l’intérieur des cellules
dans les mitochondries. Ce sont des mécanismes complexes, qui constituent la respiration
cellulaire via le cycle de krebs. Cette filière énergétique peut utiliser d’autres substrats que les
glucides tels que les lipides et les protéines. La filière aérobie est celle qui possède le rendement
le plus important. (Weineck 1997)

Mais en réalité, ces différents systèmes de production d’énergie interviennent ensemble


et ne fonctionne pas de manière indépendante les uns des autres. En fonction de l’exercice et de
l’effort produit, une filière prédominera sur les deux autres. Par exemple lors d’un sprint sur 10
secondes, ce sera surtout le système ATP-CP au dépend des deux autres systèmes. De la même
manière lors d’une course de 10 km réalisée en 30 minutes, ça sera le système oxydatif qui
prédominera. (Costill et al. 2013)

1.1.4. Les différents types de fibres musculaires squelettiques

Le muscle squelettique n’est pas composé de fibres musculaires identiques, il en existe


deux types :
- Les fibres de type I qui sont des fibres à contraction lente. Leur tension maximale est développée
en 50 ms
- Les fibres de type II qui sont des fibres à contraction rapide et dont leur tension maximale est
atteinte en 110ms. Les fibres de type II sont subdivisées en trois sous-groupes :
- Les fibres de type IIa (les plus fréquentes)
- Les fibres de type IIb
- Les fibres de type IIc (les moins fréquentes).

Les différences de vitesse entre ces deux types de fibres sont dues à la différence de leur
activité ATPasique : Les fibres de type II possèdent une activité ATPasique plus rapide. De ce
fait l’énergie est libérée plus rapidement, donc la myosine va se fixer sur un site actif sur le
filament d’actine plus rapidement et par conséquent la contraction musculaire est plus rapide. Les
fibres de type I possèdent alors des caractéristiques aérobie et d’endurance tandis que les fibres
de type II emploieraient plus le métabolisme anaérobie, dont les unités motrices développeraient
plus de puissance, elles sont donc plus fatigables.

3
1.1.5. Les différents types de contractions musculaires

Trois types de contractions musculaires se distinguent : les modes anisométriques


(contractions concentrique et excentrique) et le mode isométrique :

Le mode concentrique : la contraction musculaire engendre un raccourcissement du corps


musculaires, ce qui provoque un rapprochement des insertions. La force exercée par le muscle est
supérieur à la résistance qui lui est appliquée.

Le mode isométrique : la contraction musculaire n’engendre ni raccourcissement ni


allongement musculaire. Elle est effectuée selon un secteur angulaire déterminé. La force exercée
par le muscle est égale à la résistance qui lui est appliquée. La force maximale isométrique est
supérieur à la force maximale concentrique.

Le mode excentrique, définit par un éloignement des insertions : il y a une contraction avec
un allongement du muscle. C’est une méthode dite « frénatrice » générant des tensions
musculaires supérieures à la force maximale isométrique.

Le mode pliométrique, aussi dénommé cycle étirement-raccourcissement, associe à la fois le


mode excentrique suivit immédiatement du mode concentrique. La phase rapide excentrique va
exercer un réflexe myotatique qui va emmagasiner de l’énergie immédiatement restituée lors de
la phase concentrique, ce qui va permettre au muscle de produire plus de force. (Costill et al.
2013; Reiss 2013)

1.1.6. Quadriceps

Le quadriceps est un muscle de la loge antérieure de la cuisse. Comme son nom l’indique, il
est constitué de quatre chefs :
- Le droit fémoral (seul chef bi-articulaire),
- Le vaste médial
- Le vaste latéral
- Le vaste intermédiaire
Ces trois vastes sont tous les trois des chefs mono-articulaire
Ce muscle bi-articulaire participe donc à la flexion de hanche, et dont l’action principale est
l’extension de genou. (Dufour 2007; Kamina 1990)
Le quadriceps fait partie intégrante de la chaine des extenseurs du membre inférieur en
synergie avec le muscle grand fessier et le triceps sural.

(voir Annexe 4 : anatomie du quadriceps)

1.2. L’entrainement de force

1.2.1. Généralités du renforcement musculaire

Le renforcement musculaire est bénéfique pour la santé, pour les capacités fonctionnelles
et induit une meilleure qualité de vie. De plus, il permet le maintien de la stabilité dynamique des
articulations, préserve les capacités fonctionnelles et favorise le bien-être physiologique
(American College of Sports Medicine 2009).

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1.2.2. Les principales formes de force

Il existe trois types de force, classées sous les termes de force maximale, de force-
puissance et de force-endurance.

1.2.2.1. Force maximale

La force maximale représente la capacité du système neuro-musculaire à exercer le


maximum de force pour une contraction maximale volontaire. Elle est définie par la 1-RM, charge
maximale que peut soulever un sujet seulement une fois. Elle peut également être objectivée par
la force maximale volontaire (FMV). Cette valeur est déterminée par le pic de force représentant
la valeur maximale de la force déployée par le muscle. Il existe deux sous catégories de force
maximale :
- La force maximale statique : le système neuro-musculaire exerce la force la plus grande
par une contraction volontaire contre une résistance maximale, dite insurmontable.
- La force maximale dynamique : le système neuro-musculaire exerce la force la plus
grande par une contraction volontaire dans l’exécution d’un mouvement.
La force maximale statique est supérieure à la force maximale dynamique.

Dans le cadre de la rééducation ou de l’entrainement sportif, il est important de connaitre


sa force maximale afin de calculer et de déterminer les charges adéquates en fonction des
différents objectifs recherchés. Ce pourquoi, chez un sportif débutant ou dans le cadre d’une
rééducation, il est important de travailler sa force maximale en un premier temps. En effet, c’est
la périodisation et la spécificité de l’entrainement qui permettra d’améliorer ses performances.

L’entrainement en force maximale engendre une activation maximale du système


nerveux, ce qui améliore la coordination et la synchronisation musculaire. L’augmentation de
force maximale dans les premières semaines de l’entrainement de force est surtout due à une
augmentation de la coordination inter-musculaire et intra-musculaire. (Weineck 1997; Bompa
2007).
Le corps s’adapte à un entrainement où la charge de travail est supérieure au seuil
d’adaptation du corps. De même, si cette charge de travail n’est pas assez suffisante, et ne franchit
pas ce seuil, alors l’entrainement aura peu d’effet, et donc une faible adaptation musculaire sera
observée.

1.2.2.2. Force-endurance

La force endurance est la capacité d’effectuer de nombreuses répétitions ou de maintenir


une contraction statique sur une longue durée. : elle représente donc « la capacité de l’organisme
à résister à la fatigue pour un effort de longue durée ». (Weineck 1997). L’un des facteurs
important de l’entrainement de force-endurance est la fatigue musculaire. Selon une étude
(Morton et al. 2016), la capacité de générer de la force est diminuée lorsque le nombre de
répétition du mouvement est élevé. Il existe un lien inversement proportionnel entre
l’augmentation de la charge et le nombre de répétitions possiblement réalisables.

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Figure 1 : Schéma de la relation entre charge et nombre de répétitions

1.2.2.3. Force-puissance

Egalement nommée force-vitesse, la force-puissance traduit l’aspect explosif de la force.


Elle est déterminée par le produit entre la force exercée au cours du mouvement et la vitesse de
l’exécution de ce mouvement (P = F x v). La force et la vitesse représentent donc les deux
composantes de la puissance. Cependant, la vitesse est une capacité dite « acquise », par
conséquent le développement de la force maximale permettra d’améliorer la puissance. (Bompa
2007)

1.2.3. Les facteurs influençant la force

1.2.3.1. Le nombre d’unités motrices actives

La force développée par le muscle sera d’autant plus importante que le nombre d’unités
motrices activées sera grand. Les unités motrices FT (composées de fibre musculaire de type II)
sont celles qui produisent le plus de force car ce sont celles qui contiennent le plus de fibres
musculaires. De ce fait, ce sont les muscles les plus volumineux qui produisent le plus de force
(Costill et al. 2013).

1.2.3.2. Relation force-vitesse

En fonction du mode et de la vitesse de contraction, la force déployée par le système


neuro-musculaire ne sera pas la même. En effet, pour une contraction concentrique (en
raccourcissement), la force développée augmente au fur et à mesure que la vitesse de contraction
diminue. Cependant, lors de contraction excentrique (en allongement), la force développée
augmente au fur et à mesure que la vitesse de contraction augmente.

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Figure 2 : Diagramme relation Force-Vitesse

D’après le diagramme ci-joint, et d’après la littérature (Bompa 2007; Costill et al. 2013)
la force déployée en contraction excentrique est plus importante que la force isométrique, elle-
même plus importante que la force concentrique.

1.2.3.3. La course musculaire

Il existe un angle dit optimal pour lequel la force développée par le système musculaire est
maximale. En effet, selon la course musculaire, amplitude dans laquelle se déroule un mouvement
musculaire, la force musculaire varie. Il est défini 3 types de course, la course interne, la course
moyenne et la course externe.
- La course interne représente le 1/3 d’amplitude pour laquelle les insertions musculaires
sont les plus proches. C’est durant cette phase que le muscle se trouve en position de
raccourcissement maximal
- La course externe représente le 1/3 d’amplitude pour laquelle les insertions musculaires
sont les plus éloignés. C’est durant cette phase que le muscle se trouve dans la position
d’étirement maximal.
- La course moyenne représente le 1/3 restant. Durant cette phase le muscle ne se
retrouve pas dans des amplitudes extrêmes. Les contractions musculaires déployant les
forces musculaires les plus élevées se trouvent donc en course moyenne.

Figure 3 : variation de la force développée en fonction de la course musculaire

7
1.2.3.4. La fatigue musculaire

En se référant à différentes études (Amaral et al. 2014; Morton et al. 2016), la fatigue
musculaire, capacité du muscle à déployer de la force dans le temps, diminue la force déployée
par le muscle. La notion de fatigue musculaire est régulièrement mise en relation avec l’endurance
de force.

1.2.3.5. Autres facteurs

D’autres facteurs interviennent et ont une incidence sur les variations de force musculaire. Dans
ces facteurs se trouve :
- Le sexe, les hommes déploient plus de force musculaire que les femmes.
- L’âge, la force musculaire croît jusqu’à la croissance 18 ans, devient maximale vers 25
ans pour commencer à décroître vers 30 ans. (Bompa 2007; Costill et al. 2013; Reiss
2013)

1.2.4. Critères et modalités d’un entrainement musculaire

Tous sujets ne possèdent pas les mêmes capacités d’adaptation à l’entrainement. Cette
notion se définit par le principe d’individualisation. Une étude a montré les différences
d’adaptation à un entrainement de force. En effet, en vue des différences d’adaptations
musculaires, l’évolution de la force maximale n’est pas la même chez un sujet débutant par
rapport à un sportif de haut niveau (American College of Sports Medicine 2009). En effet, selon
ACSM, le taux d’augmentation de la force musculaire diffère considérablement en fonction du
niveau d’entrainement des sujets (augmentation de 40% chez les non-entrainés, 20% pour les
moyennement entrainés, 16% pour les entrainés, 10 % chez ceux présentant un niveau
d’entrainement avancé, et 2% pour les sportifs de haut niveau). La période d’entrainement peut
donc varier de 4 semaines à 2 ans.
Il faut alors adapter les modalités d’un programme de renforcement musculaire en
fonction de la population et des objectifs à atteindre. Pour un débutant, les majeures
augmentations de force musculaire ont lieu dans les 4 à 8 premières semaines.

Intensité :
L’intensité varie en fonction de l’objectif recherché, du mode de contraction
(concentrique et/ou excentrique). Pour un gain en force maximale, l’ACSM (2009) recommande
de travailler à 60-70 % de la 1-RM pour un sujet non-entrainé, et de 80 à 100% pour un sujet
entrainé. Ces valeurs sont à mettre en lien avec le nombre de répétitions réalisées avec les charges.
En effet différentes études ont montré qu’il n’y avait pas de différence significative sur le gain de
force musculaire entre un programme de renforcement avec des charges lourdes et un nombre de
répétitions moindres contrairement à un entrainement avec des charges plus faibles et un nombre
de répétition plus élevé. (Morton et al., 2016) (Radaelli et al., 2013)

Volume :
Il correspond au nombre de répétition par le nombre de série, ce qui équivaut au nombre
total de répétitions réalisées au cours de l’entrainement. Le nombre de répétitions sera variables
en fonction de la charge appliquée, et donc en fonction de l’objectif recherché. Différentes études
ont montré qu’il y avait une augmentation similaire de force musculaire chez les sujets novices
comme chez un sportif de haut niveau au cours de l’entrainement.

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Selon différentes études (Radaelli et al., 2013; Wagner, 2015), un protocole employant
des séries simples serait aussi efficient qu’un protocole composé de plusieurs séries. Cependant,
une autre étude (Morton et al., 2016) a montré qu’il n’y avait pas de différence significative entre
un entrainement à haut volume et à faible intensité comparé à un entrainement à haute intensité
et à faible volume.
De ce fait, pour un entrainement sur le long terme, il faudra prendre en compte le principe
de variation. En effet, faire varier l’intensité et le volume de l’entrainement permet de prévenir et
de diminuer les risques de blessures (American College of Sports Medicine, 2009; Bompa, 2007).

Temps de repos inter-série


Pour tous les types de sujets, il est recommandé selon ACSM (2009), pour des exercices
utilisant des groupes musculaires pluri-articulaire (comme le squat par exemple), 2 à 3 minutes
de pause entre chaque série. Sur un exercice réalisé sur machine, le temps de pause est estimé
plus court, de l’ordre de 1 à 2 minutes.

Fréquence des séances :


La fréquence optimale d’un entrainement musculaire dépend de ces différents facteurs
déjà cité (intensité, le volume de travail, le niveau du sujet, le temps de repos inter-série…). Selon
l’article de l’ACSM, chez un sujet non-entrainé, l’entrainement doit être réalisé à raison de 2 à 3
fois par semaines.

Durée du programme :
Comme vu précédemment, la durée du programme varie en fonction des objectifs et du
niveau d’entrainement. Chez un débutant, les majeures augmentations de force musculaire ont
lieu dans les 4 à 8 premières semaines d’entrainement.

Mode de contraction : Les programmes d’entrainement musculaire utilisent principalement des


répétitions dynamiques associant des contractions concentriques et excentriques.

Vitesse :
Il y a deux types de vitesse d’exécution de mouvements : les intentionnelles et les non-
intentionnelles. Les variations de vitesse non-intentionnelle ont lieu lors d’entrainement réalisé à
haute intensité. Ce sont la charge employée et la fatigue musculaire qui en sont responsables.
Comme il a été montré précédemment, il y a une relation entre la force et la vitesse (cf
diagramme force-vitesse). Il est donc intéressant, lors d’un exercice comportant une alternance
de contractions concentrique et excentrique, que la phase excentrique soit plus longue que la phase
concentrique. Il est souvent décrit dans différents protocoles d’entrainement de force que la phase
concentrique se déroule sur 1 à 2 secondes, et que la phase excentrique quant à elle se déroule sur
3 à 4 secondes (Weineck, 1997)

1.2.5. Adaptation musculaire de l’entrainement de force

Il est avéré que le gain de force musculaire est dû à l’apprentissage moteur. Un


entrainement en gain de force montre une amélioration considérable en termes de gain de force
dû à cet apprentissage moteur dans les premières semaines d’entrainement. En se référant à
l’article de l’ACSM (2009), sur une période d’entrainement allant de 4 semaines à 2 ans, La force
musculaire évolue jusqu’à 40% chez les débutant à seulement 2% chez le sportif de haut niveau.

9
Les différentes adaptations musculaires présentes suite à un entrainement en force sont
l’hypertrophie, une adaptation anatomique, adaptation du système nerveux et une adaptation de
la coordination neuro-musculaire (Bompa, 2007)

1.2.5.1. Hypertrophie et adaptations anatomiques

L’hypertrophie musculaire se définit par un accroissement de la taille du muscle, qui se


traduit par une augmentation de sa section transversale. Cela induit un accroissement du nombre
de mitochondrie, des réserves en glycogène plus importantes et une augmentation de la capacité
de production de l’ATP (McKinley, Bélanger, O’Loughlin, & Bidle, n.d.). Il existe deux formes
d’hypertrophies : l’hypertrophie à court terme et l’hypertrophie chronique.
L’hypertrophie à court terme, ou transitoire, correspond à un gonflement provoqué par
un œdème musculaire qui est la conséquence du port de charge lourde. Ce type d’hypertrophie ne
dure que quelques heures.
L’hypertrophie chronique correspond à une adaptation structurale du muscle suite à
l’entrainement de la force. Les contraintes imposées au muscle augmentent la taille des fibres
musculaires (hypertrophie) et par conséquent le nombre de filaments. De ce fait, de nouveau ponts
d’union actine-myosine se forment, ce qui induit une augmentation de l’aire de la section
transversale du muscle ainsi que le gain de la force de contraction maximale. (Bompa, 2007)

L’entrainement de force provoquerait également un accroissement de la densité osseuse,


ce qui permet à l’organisme de mieux supporter les tensions mécaniques. (Morton et al. 2016).
De même, il y a une adaptation des tendons afin de pouvoir supporter des charges plus lourdes.
(Bompa 2007)

1.2.5.2. Adaptation neuro-musculaire

L’entrainement de force permet un recrutement plus important des unités motrices. En


effet, d’après la littérature (Costill et al., 2009), il peut y avoir un gain de force sans modifications
structurales du muscle par le biais d’adaptations nerveuses. L’origine de ce gain de force serait
due à une recrutement d’unités motrices plus importante.
Ce gain de force serait dû à une synchronisation des unités motrices ce qui améliore le
niveau de force développé et la capacité d’exercer des forces constantes.
Il y a aussi le phénomène de l’inhibition autogène. En effet, ce mécanisme peut intervenir
pour empêcher le développement d’une force musculaire trop contraignante pour les tissus osseux
et conjonctifs. Quand les tensions au niveau des tissus conjonctifs des tendons deviennent trop
importantes et qu’elles dépassent le seuil tolérable des organes tendineux de golgi, il se produit
une inhibition des neurones moteurs. L’entrainement serait donc à l’origine de la diminution de
ces inhibitions permettant ainsi au muscle de développer une force plus importante.
Un autre facteur neuronal entre également en jeu. Il s’agit d’une diminution de la Co
activation des muscles agonistes-antagonistes. En effet, la force développée par le muscle
agoniste (par exemple le quadriceps) est d’autant plus importante si l’antagoniste (par exemple
les ischio-jambiers) est moins activé.(Costill et al. 2013)
On peut donc conclure que ces différentes adaptations à l’entrainement de force sont à
l’origine d’un gain de force musculaire. En effet, l’entrainement en force maximale engendre une
activation maximale du système nerveux, ce qui améliore la coordination et la synchronisation
musculaire. L’augmentation de force maximale dans les premières semaines de l’entrainement de
force est surtout due à une augmentation de la coordination inter-musculaire et intra-musculaire.

10
1.2.6. Les objectifs de l’entrainement de force

L’entrainement de force musculaire présente un intérêt fondamental pour le bien-être,


l’estime de soi, et la qualité de vie de chaque individu. (American College of Sports Medicine
2009). L’entrainement de force a également un réel impact sur la performance physique. Il permet
de perfectionner et de rendre plus efficientes les capacités techniques et les capacités de la
condition physique. L’entrainement de force présente également un rôle prophylactique des
lésions de l’appareil locomoteur. En effet, l’entrainement de force améliore la stabilité de
certaines articulations, comme celles du genou. (Reiss 2013; Weineck 1997)

1.2.7. Les outils de l’entrainement de force

1.2.7.1. Outils d’évaluation de la force musculaire

Dynamomètre de pression ou de traction manuel


L'évaluation de la force musculaire est un paramètre important pour objectiver un déficit,
voire les effets d'une intervention de renforcement musculaire.
En se référant à une étude (Kolber & Cleland 2005), Les mesures au dynamomètre de
pression manuel sont fiables et valides, comparativement au dynamomètre isocinétique qui est le
gold standard.
Une mesure au dynamomètre manuel doit être réalisée rigoureusement et
consciencieusement. En effet, ces mesures doivent respecter les protocoles mis en place, et
doivent être effectuées après une période de familiarisation. Il est très important de les reproduire
dans les mêmes conditions d'évaluation lors des différentes sessions de mesure : même heure,
dans les conditions physiques habituelles (pas d'activité physique dans les 48heures précédant
l'évaluation), et il est nécessaire de réaliser deux essais. Si un écart de plus de 10% est noté entre
les 2 essais, il faut refaire un 3ème essais (Saulnier & Crête 2004).

Calcul de la résistance maximale


La résistance maximale (1-RM) représente la résistance maximale pouvant être soulevée
par le système neuro-musculaire une seule fois. Ce paramètre est considéré comme le gold
standard pour objectiver la force musculaire en dehors de laboratoire de mesure. (Levinger et al.
2009)
Différents facteurs entrent en jeu dans l’évaluation de la résistance maximale. En effet
c’est une mesure qui est relativement sujet-dépendant : la fatigabilité, la motivation et l’état
général du sujet influent sur la mesure de la résistance maximal. L’un de facteurs les plus
important est le processus de familiarisation. D’après une étude (Cronin.J 2004), une
augmentation significative de la résistance maximale est observée entre différentes mesures, sans
entrainement musculaire au préalable entre chaque sessions.

Dynamomètre isocinétique
Selon la littérature (Anaes 2001), les appareils d’isocinétisme permettent une évaluation
objective et quantitative de la force musculaire, selon des modalités standardisées et
reproductibles. De ce fait, le dynamomètre isocinétique est considéré comme le gold standard
pour objectiver la force musculaire.

11
1.2.7.2. Outils de renforcement musculaire

Le renforcement musculaire peut être effectué à l'aide d'une variété d'instruments et d'outils.
Les deux types de renforcement les plus communs sont le travail en poids de corps et l'utilisation
de machines de renforcement musculaire. (Rossi et al. 2016)

Poids de corps :
Le travail en poids de corps permet une meilleure coordination inter et intra-musculaire des
muscles impliqués dans le mouvement à réaliser. (American College of Sports Medicine 2009)
Les mouvements réalisés lors d’un entrainement en poids de corps sont dit tridimensionnels,
ce qui nécessite un bon contrôle postural. L'entrainement en poids de corps favorise un meilleur
entrainement vers les compétences sportives et spécifiques du sport réalisé par rapport aux
exercices réalisés sur machines. En effet, d’après une étude (Rossi et al. 2016), le squat réalisé en
poids de corps activerait plus de muscles que le squat réalisé sur machine, du au maintien postural.

Charges libres
L’utilisation de charge libre peut être une évolution de l’entrainement en poids de corps. En
effet, l’ajout de charge additionnelle accroîtrait l’aspect proprioceptif des articulations, avec la
nécessité d’un meilleur maintien postural lors de la réalisation du mouvement.
Lors de l’utilisation de charges libres (haltères, barres…), la résistance imposée au
mouvement ne varie pas, elle reste constante. En revanche, en fonction de l’angulation, le muscle
n’exercera pas la même force. Cela dépend de la course du muscle. Aux angulations extrêmes, le
muscle génère moins de force. De ce fait, il faut bien déterminer l’angulation souhaité pour
l’exercice. Le travail sera dur aux extrémités du mouvement et plus facile à l’angulation optimale.
(Costill et al. 2013). Cet aspect est aussi valable pour les exercices réalisés sur machines.

Machines :
Un entrainement sur machine aide à stabiliser le corps et limite les mouvements autour des
articulations spécifiques impliquées dans la synergie du mouvement à effectuer, et concentre
l'activation sur l'ensemble des muscles moteurs impliqués dans le mouvement. (American College
of Sports Medicine 2009). Un entrainement sur machine aide à stabiliser le corps et limite les
mouvements autour des articulations spécifiques impliquées dans la synergie du mouvement à
effectuer, et concentre l'activation sur l'ensemble des muscles moteurs impliqués dans le
mouvement (Morton et al. 2016).
Généralement lors d’un entrainement réalisé sur machine, les mouvements se situent dans un
plan fixe (1 degrés de liberté). Ce caractère unidirectionnel s’éloigne de la réalité du geste sportif,
qui implique des mouvements tridimensionnels.
La plus grande différence entre les exercices en poids de corps et sur machine repose sur le
fait que l'entrainement en poids de corps présente une meilleure simulation des mouvements de
la vie courante, notamment pour la pratique sportive, il permet d'utiliser et de recruter plus de
groupes musculaires pour un même exercice donnée.
le travail en poids de corps coute également moins cher, prend moins de place par rapport aux
machines. De plus, l’utilisation de machines peut être contraignant en fonction de la taille des
sujets (soi trop petit soi trop grand). Enfin, les machines ont besoins d'être en bon état et donc leur
entretien est indispensable pour leur utilisation pour éviter tout risque de blessures pour le
praticien. (Mcbride n.d.)

12
Isocinétisme
Contrairement aux autres outils d’entrainement avec résistance, ce n’est pas la charge qui
reste constante mais c’est la vitesse d’exécution du mouvement qui ne varie pas.

1.2.7.2.1. Leg-press oblique (45°)

La leg-press oblique sur plan incliné à 45° est un instrument de musculation, aussi utilisé
en rééducation, employé pour le renforcement musculaire du quadriceps. C’est un exercice en
chaine cinétique fermée, impliquant trois articulations (les articulations de la hanche, du genou et
de la cheville) et permettant un mouvement en triple extension (Enocson et al. 2005). De ce fait,
les muscles principaux activés lors de cet exercice sont les muscles grand fessier, le quadriceps,
les ischio-jambiers, les gastrocnémiens. (Enocson et al. 2005; Rossi et al. 2016; Sugisaki et al.
2014)

L’utilisation de cet instrument présente différents intérêts :


- Travail purement analytique dans un seul axe de mouvement, ce qui induit une bonne
réalisation du mouvement. (Mcbride n.d.)
- Le mouvement est reproductible et réalisé dans le même secteur angulaire pour tout le
monde et pour toutes les répétitions. La flexion de genou ne dépasse pas 90° et la
flexion de hanche ne peut pas être inférieure à 45°. (Rossi et al. 2016)

1.2.7.2.2. Squat

Les exercices en chaine cinétique fermée, tels que le squat, sont devenus une part
intégrante dans la prise en charge d’une rééducation du membre inférieur.
Le mouvement du squat s’apparente aux mouvements décrits ci-dessus à la leg-press
oblique sur plan incliné à 45° : mouvement de triple extension du membre inférieur. Cela dit, des
différences restent notables :
- Les secteurs angulaires employés lors d’un squat sont plus importants. (Rossi et al.
2016)
- C’est un mouvement tridimensionnel (Mcbride n.d.)

De même que pour les exercices sur presse oblique, le squat implique différents groupes
musculaires tels que les muscles fessiers (grand et moyen fessier), le quadriceps, les ischio-
jambiers, les gastocnémiens.
Selon une étude (Ninos et al. 1997), associer une rotation latérale de 30° pour effectuer le
mouvement n’a pas d’incidence significative sur l’activation des différents chefs du quadriceps.
En revanche il y a un changement significatif (p < 0.05) de l’activité musculaire en fonction du
secteur angulaire de la flexion de genou au niveau des vastes médial et latéral mais pas au niveau
des ischio-jambier. Une autre étude a également démontré que l’activité du quadriceps augmentait
progressivement lors de la flexion de genou, et devenait maximale entre 80° et 90° de flexion de
genou (Escamilla 2001). Un autre auteur a également montré l’incidence d’un secteur angulaire
important lors de la réalisation du mouvement (Bloomquist et al. 2013). En effet, il est décrit qu’il
y a une augmentation de la 1-RM et de la force musculaire isométrique plus importante pour le
groupe réalisant un squat allant jusqu’à 120° de flexion de genou comparé au groupe de ½ squat
utilisant un secteur angulaire moindre, allant seulement jusqu’à 60° de flexion de genou.

13
En progression, l’exercice du squat peut être associé à d’autres paramètres, tels que
l’application de charges additionnelles, ou encore effectuer ces mouvements sur plan instables
afin d’effectuer un travail proprioceptif.
Ces deux exercices décrit précédemment présentent une caractéristique commune : ils
permettent une co-contraction du quadriceps et des ischio-jambiers. Cette balance musculaire est
une notion importante dans la prévention des blessures et présente une incidence sur la stabilité
active du genou (Escamilla 2001; Ninos et al. 1997)
Un autre paramètre entre en jeu. Le facteur médico-économique est non négligeable pour
l’acquisition d’une leg-press (tarifs dépassant les 1000€). De ce fait, l’achat de cette machine est-
il primordial. L’auto-rééducation tend à être un paramètre primordial pour la rééducation active
du patient, et lui incitant à se responsabiliser, et présentant également un intérêt financier.

14
2. Partie 2 : Etude expérimentale

2.1. Hypothèse de travail

2.1.1. Synthèse de littérature

Les points essentiels à retenir au regard des données de littératures sont les suivants :
- De nombreux programmes de renforcement musculaire ont été élaboré, en fonction des
objectifs recherchés et selon des critères et des modalités adaptés : intensité, nombre de
séries, nombre de répétitions, le mode de contraction musculaire, la vitesse d’exécution
du mouvement, la fréquence des entrainements, la durée du programme. L’entrainement
de force présente de grands intérêts au niveau de la performance sportive mais aussi
dans le cadre de la rééducation.
- La force maximale volontaire est un bon indicateur pour objectiver et déterminer un
entrainement de force. Le dynamomètre isocinétique est le gold standard de cette
mesure, mais des études ont montré qu’il n’y avait pas de différences significatives
comparativement à une mesure au dynamomètre manuel.
- Il existe différents outils de renforcement musculaire tels que l’entrainement en poids de
corps et l’entrainement sur machine. L’entrainement sur machine est un travail plus
analytique, réalisé selon un seul axe de mouvement (comme par exemple la presse
oblique). L’entrainement en poids de corps présente lui l’avantage de se rapprocher au
maximum du geste sportif par la réalisation de mouvements tridimensionnels (comme
par exemple l’exercice du squat)
- Selon différentes études (Morton et al. 2016), un entrainement en endurance (30 à 50%
de la 1-RM, avec des séries de 20 à 25 répétitions) présenterait un gain de force
musculaire similaire à un entrainement en force (75 à 90% de la 1-RM, avec des séries
de 8 à 12 répétitions). Il a aussi démontré dans différentes études qu’un entrainement à
bas volume et un entrainement à haut volume engendraient une augmentation
significative de force, mais en revanche pas de différences significatives entre ces deux
modalités différentes. (Radaelli et al. 2013; Wagner 2015; Aarskog 2011; Steele. J
2016)

2.1.2. Problématique

Après une analyse de littérature à propos du renforcement musculaire, les données


actuelles ont démontré qu’il existait une multitude de programme en fonction des objectifs
recherchés (augmentation de force maximale, de puissance, de vitesse…). L’augmentation de la
force maximale serait due à une adaptation neuro-musculaire en un premier temps avant de passer
par l’étape de l’hypertrophie musculaire. Selon différentes études, la théorie ne serait pas une
exactitude, et un entrainement en endurance serait aussi à l’origine d’un gain de force maximale.

Ainsi il a été choisi de comparer deux exercices de renforcement du quadriceps. Un serait


réalisé en poids de corps, le squat, avec comme indicateur l’épuisement musculaire afin de
travailler l’endurance. L’autre exercice serait réalisé sur une leg-press oblique (45°), selon un
protocole définit en fonction de la 1-RM.

De ce fait, à partir de ce questionnement, la problématique élaborée est la suivante :


« En quoi les protocoles d’entrainement musculaire sont en lien avec la force maximale ? »

15
2.1.3. Hypothèses de travail

Des hypothèses ont été émises en amont de ce travail de recherche, et en fonction des données de
littérature.
- Un programme d’entrainement musculaire réalisé à haut volume et faible intensité
permet d’obtenir un gain de force maximale similaire à un programme d’entrainement
en force maximale à haute intensité mais à faible volume
- Un programme d’entrainement musculaire du quadriceps réalisé sur un exercice en
poids de corp (le squat), permet un gain de force maximale, au même titre qu’un
programme d’entrainement musculaire du quadriceps réalisé sur une machine (la leg-
press).

2.1.4. Objectifs de l’étude

- Etudier et comparer l’efficacité d’un programme de renforcement musculaire du


quadriceps selon un exercice en poids de corps (le squat) et un programme de
renforcement sur machine (leg-press oblique (45°)). L’indicateur utilisé sera la force
maximale
- Etudier l’impact d’un entrainement en endurance et en épuisement musculaire (haut
volume et faible intensité) sur le gain de force maximale, comparativement à un
entrainement en force maximale (haute intensité et faible volume) suivant un protocole
précis.

2.2. Matériel et Méthode


Les mesures initiales et finales ainsi que le protocole du groupe à la leg-press (45°) ont été
réalisés à l’IFPEK (Institut de formation en Podologie, Ergothérapie et Masso-Kinésithérapie de
Rennes), du lundi 16 janvier (pour la première mesure de FMV) au vendredi 17 mars (pour la
dernière mesure finale)

2.2.1. Population étudiée

La population de cette étude est constituée de 24 sujets sains (14 femmes et 10 hommes). Ce sont
tous des étudiants de l’IFPEK de Rennes (Institut de Formation en Podologie, Ergorthérapie et
Masso-Kinésithérapie de Rennes), classés comme débutants en termes d’activités physiques.

Critères d’inclusion :
- Sujets âgés de 18 à 30 ans
- Sujets volontaires
Critères d’exclusion :
- Pathologie des membres inférieurs de moins de 6 mois (entorse ligamentaire, fracture
osseuse, lésion méniscale, syndrome inflammatoire chronique)
- Réponse positive à une seule question du questionnaire Q-AAP
- Sujet présentant des troubles cardiaques et/ou respiratoires
- Pratique d’entrainement en force du membre inférieur dans les 12 derniers mois.
- Pratique de plus de 6 heures de sport par semaine

16
2.2.2. Outils de mesure

En se référant à une étude (Levinger et al. 2009), l’évaluation de la résistance maximale est
une méthode fiable et valide pour l’estimation de la force maximale. Mais en vue du groupe à la
leg-press (45°) et des phénomènes de familiarisation et d’adaptations neuro-musculaires, il
n’aurait pas été pertinent de comparer les groupe LP et S à une évaluation de la 1-RM sur la leg-
press (45°). D’après la littérature (Anaes 2001), les mesures au dynamomètre isocinétique
permettent une évaluation musculaire objective et quantitative selon des modalités standardisées
et reproductibles. L’isocinétisme représente le Gold Standard en termes d’évaluation de force
musculaire. N’ayant pas à disposition ces appareils pour cette étude, un dispositif à l’aide d’un
dynamomètre de pression manuel a été mis en place. Une étude a démontré la validité et la fiabilité
de mesure de force maximale du quadriceps selon une position modifiée au dynamomètre manuel
comparé aux mesures au dynamomètre iscocinétique standard. (Hansen et al. 2015). Le sujet est
positionné en bout de table, hanche et genou à 90° de flexion. Une sangle est positionnée sur le
tibia et le dynamomètre est placé sur un point fixe (pied de la table) contrairement à la position
standard ou il est normalement placé entre la sangle et le tibia. Cette méthode serait plus
confortable pour le patient, et présente une corrélation significative avec un coefficient de
corrélation plus important par rapport à la position standard.

Pour les mesure de cette étude, un montage similaire a été mis en place.

2.2.3. Protocole

2.2.3.1. Evaluation de la force musculaire

Les mesures de force maximale du quadriceps en contraction isométrique ont été réalisées
en amont et en aval du protocole afin d’objectiver et de quantifier l’efficacité de deux groupes
d’entrainement en force. Selon un article (Saulnier & Crête 2004), il est primordial de reproduire
les mêmes conditions d’évaluation au cours des différentes sessions de mesure : les mesures ont
eu lieu au même moment de la journée (entre 17h et 19h30), car selon un auteur (Monod 2007),
la force maximale varie en fonction de l’heure de la mesure, et elle est maximale vers 18 heures.
Les mesures ont été réalisées également dans les conditions physiques habituelles du sujet (pas
d’activités physiques durant les 48heures précédant l’évaluation). Les sujets réalisaient quatre
séries de mesure. La première servait de familiarisation, quant aux autres, il fallait qu’il n’y ait
pas plus de 10% d’écart entre les deux valeurs extrêmes pour avoir des résultats cohérents. La
mesure s’effectue sur une période comprise entre 4 et 8secondes, la mesure retenue était la force
maximale enregistrée par le dynamomètre.

Pour ces mesures, le sujet est assis en bout de table, hanche et genou à 90° de flexion (un
coussin est placé sous le membre mesuré si nécessaire). Le sujet se stabilise en se tenant au bord
de la table. La sangle est placée à 10 cm de la malléole latérale.

17
Figure 4 : position du sujet pour la Figure 5 : position du dynamomètre
mesure de la FMV de pression manuel sur plan fixe.

Lors de cette évaluation il est demandé au sujet de contracter leur quadriceps, en poussant
le plus fort possible contre la sangle comme pour mettre leur jambe en extension. Afin d’accroitre
leur performance et le maintien de la contraction, des encouragements verbaux de la part du
thérapeute sont employés. Avant d’effectuer une contraction maximale, une mise en tension de la
sangle est demandée afin de fixer le dynamomètre sur le plan dur, et pour ne pas mesurer une
force explosive présentant seulement une montée de force sans maintien du niveau atteint (Monod
2007).

2.2.3.2. Protocole expérimental

Le protocole s’est déroulé sur 6 semaines, à raison de deux séances d’entrainement par
semaine pour les deux groupes.

Lors de cette étude, les hommes et les femmes ont été séparés avant la randomisation,
avoir d’avoir deux groupes homogène (présence de 14 femmes et de 10 hommes). Ensuite, un
tirage au sort a été effectué par un examinateur extérieur à l’étude pour randomiser les sujets dans
ces deux groupes différents.

2.2.3.2.1. Groupe leg-press (LP)

Une évaluation de la 1-RM est réalisée avant la mise en place du protocole. Après un
échauffement au préalable (voir description des modalités de l’entrainement), et une série de 20
répétitions sans charge (juste le poids de la leg-press =25Kg), afin que les sujets se familiarisent
avec le mouvement demandé pour cet exercice.

18
D’abord c’est la méthode essai-erreur, le sujet doit pouvoir prédire si il peut réaliser plus
de 3 répétitions avec cette charge. Ensuite en fonction du nombre de répétitions et d’après le
tableau de berger, la 1-RM de chaque sujet leur est attribué. Soucieux d’avoir un renforcement
optimal afin d’être le plus efficace possible, en se référant à une étude (Cronin.J 2004), une autre
mesure de RM est réalisée avant la 5ème séance. En effet, au bout de quatre mesures de la 1-RM
sans entrainement au préalable entre les séances, une augmentation significative de la 1-RM est
observée. Cette augmentation serait due au processus de familiarisation. D’autres études mettent
également ce phénomène de familiarisation en avant (Levinger et al. 2009; Morton et al. 2016).

Afin que le mouvement soit bien réalisé, une mesure goniométrique est réalisée pour que
le mouvement se fasse de 90° de flexion de genou jusqu’à une extension complète du membre
inférieur. Un marquage est réalisé sur la leg-press, le sujet ne devant pas dépasser cette marque.
Comme expliqué précédemment, le muscle exerce moins de force aux amplitudes extrêmes. Il est
donc demandé au sujet de ne pas dépasser 90° de flexion de genou pour que le quadriceps ne soit
pas en course externe.

Figure 6 : position de départ à 90° de flexion de genou

Figure 7 : position finale en extension de genou

19
D’après la littérature (Weineck 1997), le protocole suit la méthode de la charge
décroissante avec un nombre de répétitions variables. Les modalités de cet entrainement en force
sont les suivantes :

Echauffement : l’échauffement permet de préparer l’organisme dans un but prophylactique et


pour optimiser les séances. Il va préparer les cartilages, qui sont des structures ni vascularisées,
ni innervées. Ce stress mécanique va approvisionner les cartilages en nutriments via le liquide
synovial. L’échauffement, comme son nom l’indique, va induire une augmentation de
température du muscle afin d’accroitre les propriétés visco-élastique du muscle. (Reiss 2013)

De ce fait il a été déterminé pour l’échauffement : 5min de cyclo-ergocycle à intensité moyenne,


suivit de 20 squat (mouvement en appui de mise en compression pour les cartilages).

Intensité et nombre de répétition :


- 1 répétition à 95% de la 1-RM
- 3 répétitions à 85% de la 1-RM
- 5 répétitions à 80% de la 1-RM
- 7 répétitions à 75% de la 1-RM
- 9 répétitions à 70% de la 1-RM
Les charges les plus importantes sont supportées dans un état reposé.
Les charges sub-maximales sont supportées dans un état de pré-fatigue voire d'épuisement
total du muscle, ce qui contribue à une amélioration plus marquée de la coordination
intramusculaire et produit un fort stimulus d'hypertrophie (Weineck 1997).

Mode de contraction : anisométrique concentrique et excentrique. Selon ACSM (2009) les


caractéristiques optimales d'un programme de renforcement musculaire spécifique utilisent les
modèles d'activation concentrique et excentrique du muscle.

Vitesse : n’étant pas sur des machines d’isocinétisme, les consignes se rapportant à la vitesse
d’exécution des mouvements reste très subjectives. De plus, selon ACSM (2009), La vitesse des
répétitions est modifiée par la charge imposée mais également par la fatigue musculaire.

Temps de repos : 2 minutes

Fréquence : deux séances par semaine

2.2.3.2.2. Groupe squat (S)

Le groupe squat suit un protocole d’auto-entrainement à réaliser chez soi.


Une première séance commune a été réalisée pour vérifier, corriger et/ou apprendre une
bonne réalisation du geste et du mouvement du squat. Les consignes de ce protocole sont simples,
il faut réaliser le maximum de répétitions en 5 minutes. C’est un protocole en endurance de force
amenant à un épuisement musculaire. Le port de charge additionnelle n’est pas demandé ici. Les
facteurs de fatigue musculaire rentrent en jeu, ce pourquoi le sujet peut faire des pauses durant
ces 5 minutes. Il est demandé au sujet de réaliser consciencieusement le mouvement.
Comme pour le groupe LP, les sujets doivent réaliser deux séances par semaines. En effet,
en se référant à la littérature (Bompa 2007), il est nécessaire d’avoir 48 heures de récupération
entre les séances car ces exercices à répétitions forcées réalisés jusqu’à épuisement musculaire
provoquent une déplétion des réserves énergétiques (CP, ATP et glycogène).

20
Les consignes données pour la bonne réalisation du mouvement, selon une étude (Sugisaki et
al. 2014), sont les suivantes :
- Position initiale : les pieds sont positionnés parallèlement à largeur d’épaules.
- Phase descendante : flexion de hanche et de genou jusqu’à ce que les cuisses soient
parallèles au sol (90° de flexion de genou)
- Phase ascendante : extension de hanche et de genou jusqu’à retrouver la position
initiale.
Lors de la réalisation de ces mouvements, bien veiller à garder le dos droit. Associer une
rotation latérale de genou par rapport au fémur n’a pas d’incidence significative sur un
recrutement plus important des vastes médial et latéral.

Figure 8 : position du squat

2.3. Résultats
Les données anthropométriques de la population étudiée sont les suivantes :

Moyenne Etendue
Age (années) 21 ± 1.4 18-24
Taille (cm) 173.70 ± 9.34 158 - 193
Poids (Kg) 68.0 ± 11.0 52 - 87
IMC* (poids/taille²) 22.5 ± 2.1 18.64 – 26.85
Heure de sport par semaine 1.54 ± 1.4 0-4
Tableau 1 : données anthropométriques de la population

Une comparaison Avant-Après des résultats est effectuée lors de cette étude. Les deux
échantillons étant inférieur à 30 sujets (N=12 pour chacun d’eux), ce sont des tests non
paramétriques qui seront utilisés pour l’analyse des résultats.
Les résultats obtenus en comparant les moyenne de force maximale montrent une
augmentation significative dans chaque groupe. Le groupe Leg-Press a augmenté sa FMV de
127.4 Nm (± 19.8 Nm) et le groupe Squat a augmenté de 83.3 Nm (± 9.5 Nm). Il est donc apprécié
une augmentation de 18.0% (± 2.2%) pour le premier groupe contre une augmentation de 13.3%
(± 1.6%) pour le second.

21
Evolution de la FMV
800
700
600
Force (Nm) 500
400
300
200
100
0
LP S LP S
Avant Après
Figure 9 : Evolution de la FMV

Moyenne Ecart-type
Avant LP 564,4 50,6
S 568,9 47,8
Après LP 691,8 59,8
S 652,3 49,4

Tableau 2 : Moyenne et écart-type des groupe LP et S avant et après le protocole

22
2.4. Discussion

2.4.1. Analyse statistique

Une analyse des valeurs initiales et finales de Force Maximale a été réalisée et a montré
que ces valeurs suivaient une distribution normale d’après le test de Shapiro-Wilk. Mais la taille
des échantillons de ces deux groupes a incité l’utilisation de test non paramétriques pour l’analyse
de ces résultats.
Avant le début des deux protocoles, le test de Mann-Witney a démontré qu’il n’y avait
pas de différence significative entre les deux groupes (LP et S) avec p-value = 0.908 > 0.05
L’analyse des résultats n’a pas montré de différence significative notable entre les deux groupes
lors de l’évaluation finale avec le test de Mann-Withney (p-value = 0.419 > 0.05) malgré les
différences de moyennes observées (691.8Nm pour le groupe LP contre 652.3 Nm pour le groupe
S).
Les deux protocoles ont démontré une amélioration significative de Force Musculaire
d’après le test de Wilcoxon avec un p-value = 0.0005 < 0.05pour le groupe LP et p-value = 0.0025
< 0.05 pour le groupe S.

2.4.2. Validité Interne

2.4.2.1. Les biais

Cette étude a révélé des résultats présentant une significativité statistique. Cela dit, l’analyse
de ces résultats doit être interprétée avec prudence et précaution en vue de la présence de biais
méthodologiques.
Premièrement, cette étude expérimentale présente un biais de sélection. La population de cette
étude est uniquement composée d’étudiants de l’IFPEK de Rennes. De plus, les deux échantillons
sont assez faibles (N=12 pour chacun), et ne sont donc pas représentatifs de la population
générale.
Dans un second temps, il y a également la présence de biais lié à l’absence de double aveugle.
En effet, les mesures initiales et finales des deux groupes ainsi que le déroulement du protocole
du groupe LP ont été supervisé par l’examinateur.
Un biais de suivi peut être observé pour le groupe S, dont le protocole est un auto-
entrainement. Il est impossible d’affirmer que le protocole ait été réalisé de manière rigoureuse et
consciencieuse tout au long de l’expérimentation. Cela dit, c’est un facteur retrouvé en situation
clinique dans la pratique de la kinésithérapie. L’observance des patients est un biais systématique
de l’auto-prise en charge.
Un biais de mesure est également notable : les mesures initiales et finales ont été réalisées au
dynamomètre de pression manuel, qui est un outil fiable et valide. Ces deux paramètre (validité
et fiabilité) sont objectivés à partir de gold standard. Par manque de moyen, pour ne pas avoir de
biais de mesure lors de cette étude, il aurait fallu que les mesures soient réalisées sur dynamomètre
isocinétique.
Un biais d’attrition peut être souligné. Au départ, 28 sujets étaient inclus dans l’étude, mais 4
d’entre eux ont quitté l’expérimentation. Deux sujets ont abandonné en utilisant leur droit de
retrait. Ils avaient réalisé leur mesure initiale mais n’avaient pas commencé leur protocole. Les
deux autres sujets ont été exclu de l’étude pour cause de blessure (entorse de cheville pour l’une
et lésion méniscale pour l’autre). Sur ces quatre abandons, il y en avait deux dans le groupe LP,
deux dans le groupe S. Les 24 autres sujets ont cependant pu suivre leur protocole.

23
Enfin, un biais de confusion est présent dans cette étude. En effet, en vue de la difficulté de
recruter des sujets, il y a eu le choix de ne pas introduire de groupe témoin afin d’avoir deux
échantillons plus grands pour la comparaison des groupes LP et S, dans le but d’augmenter la
puissance de l’étude. Par conséquent, la notion d’évolution naturelle n’est donc pas prise en
compte. Différents facteurs entrent en jeu tels que la pratique sportive des sujets, car ce sont des
sujets présentant un niveau débutant d’entrainement, et non sédentaires.

2.4.2.2. Qualités méthodologiques

Des points positifs sont aussi notables dans cette expérimentation. En effet, une
randomisation a été effectuée lors de cette étude. Après cette randomisation, il n’y a pas de grands
déséquilibres notables entre les deux groupes : les valeurs initiales de FMV sont quasiment
similaires, 564.4 Nm ± 50.6Nm pour le groupe LP, 568.9 Nm ± 47.8 Nm pour le groupe S. Chacun
des groupes est également composés de 7 femmes et de 5 hommes. La moyenne d’âge est
quasiment similaire (20 ans ± 1 an pour le groupe LP et 21 ans ± 1 ans pour le groupe S.

Les mesures effectuées au dynamomètre de pression manuel ont été réalisées dans les
mêmes conditions pour les mesures initiales et finales (même montage expérimental, même
secteur angulaire, même horaire, sans pratique d’activité sportive dans les 48 heures précédant la
mesure). De plus c’est un outil qui est avéré fiable et valide par rapport au gold standard, la
dynamométrie isocinétique.

Des critères d’inclusion et d’exclusion ont été clairement définis et bien respectés.
Le nombre relativement conséquent de sujets, malgré la difficulté du recrutement, a
permis une étude statistique des données. Mais l’échantillon reste trop faible pour pouvoir
extrapoler ces résultats à la population générale.
Les contraintes et les attentes de l’examinateur étant relativement conséquentes
(protocole sur 6 semaines à raison de 2 séances par semaine), le travail effectué par les sujets a
été réalisé avec rigueur et discipline, malgré le biais de suivi du groupe S.
D’après les données de la littérature scientifique, une deuxième mesure de la 1-RM a été
effectué au bout de 4 séances, pour que le travail, selon les pourcentages de la résistance
maximale, soit correctement respecté, et donc que l’entrainement de force soit encore plus
efficient.

2.4.3. Cohérence externe

Les deux protocoles mis en place ont montré une amélioration significative de la force
musculaire du quadriceps. Différentes études sont en adéquation avec ces résultats, sur le fait que
ces deux exercices soient efficients sur l’augmentation de force musculaire (Rossi et al. 2016;
Wirth.K 2016). Il a également démontré dans une étude qu’il n’y avait pas de différence
significative sur le gain de force musculaire entre ces deux exercices ce qui reste en accord avec
l’expérimentation mise en place (Rossi et al. 2016). Une différence reste notable, dans l’étude de
Rossi (2016), le volume de travail est identique dans les deux protocoles.

Cette étude présente également la comparaison de deux modalités d’entrainement


musculaire avec des variations de volume et d’intensité. Différents auteurs (Radaelli et al. 2013;
Wagner 2015) ont montré qu’il n’y avait pas de différence significative en ce qui concerne le gain
de force musculaire entre deux entrainements de force de haut et de bas volume. D’autres articles
(Aarskog 2011; Morton et al. 2016) ont quant à eux fait l’étude de comparaison de programme

24
d’entrainement. L’analyse statistique de leurs résultats finaux n’a pas montré de différences
significatives de gain de force musculaire entre les groupes de haut volume et de plus faible
intensité comparativement aux groupes de bas volume et de forte intensité. Ces résultats sont en
lien avec ceux trouvés dans notre étude.

2.4.4. Pertinence clinique

Cette étude a donc démontré une augmentation significative de force dans chacun des
protocoles. Mais après une analyse statistique des résultats, aucune différence significative est
notable entre ces deux groupes. Malgré la faible puissance de cette expérimentation et la présence
de différents biais, l’étude tend à démontrer qu’il y a un intérêt non-négligeable à effectuer un
exercice en poids de corps, en auto-entrainement. Cette notion est un atout majeur de
l’optimisation de la rééducation. De façon globale, une séance de kinésithérapie dure en moyenne
30 minutes ce qui limite les interventions du thérapeute. Afin d’être le plus efficient possible, il
est important que le patient soit acteur de sa prise en charge. L’intérêt de cette étude montre que
si l’entrainement musculaire est effectué majoritairement en autonomie, cela permettrait de
travailler d’autres paramètres nécessitant la présence et la supervision du thérapeute ainsi que du
matériel spécifique.

De plus, l’épuisement musculaire semble être un bon indicateur pour objectiver un


renforcement musculaire en séance. Bien que ce soit un facteur très variable d’un individu à un
autre, il présente un intérêt conséquent, car les mesures de la 1-RM, sur différents exercices
prendrait un temps important. De plus, une séance durant en moyenne 30 minutes par patient, le
temps mis à disposition serait trop faible, et il y aurait donc un risque de perdre du temps sur la
rééducation. Les mesures de la 1-RM serait intéressantes pour la poursuite de la rééducation à
effectuer en salle de sport, pour accroitre les performances et fixer des objectifs plus précis (tels
que la puissance, l’endurance, l’explosivité…)

En considérant le prix et l’encombrement d’une presse et en se fiant à cette étude,


l’acquisition de cette machine ne semble pas primordiale, en faisant le ratio
avantage/inconvénient. Mais d’un autre point de vue, si le cabinet ou le centre de rééducation ne
présentent pas de soucis financiers et qu’il y a la place nécessaire à disposition, la leg-press reste
un outil efficace et efficient pour l’entrainement musculaire du quadriceps et de la chaine des
extenseurs du membre inférieur.

25
Conclusion

L’objectif principal de cette étude repose sur la comparaison de deux outils


d’entrainement de force musculaire du quadriceps (le squat et la leg-press oblique (45°)) selon
des modalités différentes. La problématique suivante a donc été élaborée :
En quoi les protocoles d’entrainement musculaire sont en lien avec la force maximale ?

Après une recherche de littérature réalisée au préalable à ce sujet, un essai clinique


randomisé a été mis en place afin de comparer ces deux programmes d’entrainement. Les 24
sujets ayant participés à cette expérimentation, respectant les critères d’inclusion et d’exclusion
définis, ont été randomisés en 2 groupes. Les protocoles se sont déroulés sur 6 semaines, à raison
de deux séances d’entrainement par semaine. Le groupe squat a effectué ce protocole en auto-
entrainement, tandis que chaque individu du groupe leg-press a été supervisé à chacune de ses
séances par l’examinateur.
L’analyse statistique des résultats a permis de montrer un gain de force musculaire
significatif dans chacun des groupes. Elle a également prouvé qu’il n’y avait cependant pas de
différence significative en ce qui concerne le gain de force musculaire entre les deux groupes à la
fin du protocole. Ces résultats sont à interpréter avec réserve et prudence en raison de la présence
de biais méthodologique, mais ils ont permis de confirmer les hypothèses de départ :
- Il semblerait qu’un entrainement musculaire réalisé à haut volume et faible intensité
permettrait d’obtenir un gain de force maximale similaire à un programme
d’entrainement en force à haute intensité et à faible volume.
- Il semblerait que les outils d’entrainement de force musculaire du quadriceps, tels que le
squat et la leg-press, soient efficaces en ce qui concerne le gain de force maximale
obtenue par les sujets des deux groupes.
A la suite de cette étude, il serait intéressant de mettre en place un Essai Clinique Randomisé
(ECR) avec une population plus grande et en évitant l’ensemble des différents biais
méthodologiques rencontrés. La puissance de l’étude serait plus significative, permettant ainsi
d’extrapoler les résultats sur la population générale.
Il serait également intéressant de réaliser cette expérimentation sur une période plus longue
afin d’apprécier l’évolution dans le temps du gain de force musculaire dans chacun des groupes.
Cela permettrait de voir l’effet à long terme de ces protocoles, et de voir les adaptations de chacun
des groupes sur une population qui deviendra « entrainée ».

De cette étude ressort l’intérêt de l’auto-entrainement en poids de corps en ce qui concerne le


gain de force musculaire pour la prise en charge rééducative du patient. L’auto-rééducation est
une notion importante à ne pas négliger pour la rééducation. Cela permettrait d’aborder d’autres
paramètres nécessitant du matériel, la supervision ou l’intervention du thérapeute lors des séances
afin d’optimiser la rééducation. Le patient deviendrait alors acteur de sa prise en charge en
l’incitant à se responsabiliser. De plus, un facteur médico-économique entre en jeu.
Effectivement, en se référant aux résultats de cette étude, il ne semble pas primordial d’investir
dans une leg-press vu le prix d’acquisition et la place nécessaire pour cette machine. En effet,
cette étude tend à affirmer qu’effectuer des squats en poids de corps jusqu’à épuisement
musculaire serait aussi efficace qu’un entrainement de force sur leg-press en fonction de la 1-RM.

Et enfin, ce travail nous a permis d’approfondir nos connaissances, de développer notre esprit
critique sur la recherche scientifique et de promouvoir notre futur métier sur l’application de
techniques rééducatives approuvées par la science, respectant ainsi le principe de l’Evidence
Based Practice (EBP).

26
Bibliographie

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Increase the 1RM in Healthy Young Adults . A Single-Blind , Randomized Controlled Trial.
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Wirth.K, 2016. THE IMPACT OF BACK SQUAT AND LEG-PRESS EXERCISES ON


MAXIMAL STRENGTH AND SPEED-STRENGTH PARAMETERS. Journal of Strength
and Conditioning Research, 30(5), pp.1205–1212.

28
Table des annexes

Annexe 1 : Formulaire de consentement ............................................................................. I


Annexe 2 : Questionnaire de l’aptitude à l’activité physique................................................. II
Annexe 3 : Evaluation de la 1-RM ....................................................................................III
Annexe 4 : Anatomie descriptive du quadriceps................................................................. IV
Annexe 5 : Fiches de lecture ......................................................................................... VIII
Annexe 6 : données anthropométriques .......................................................................... XIII
Annexe 1 : Formulaire de consentement

Formulaire de consentement

Je soussigné(e)………………………………………………………………………………………….

Accepte de participer au protocole de Thibault DILIGEART.


Le but et les conditions de participation m’ont bien été expliqués.
Ma participation est volontaire et je peux décider d’employer mon droit de
retrait librement.
J’accepte que mes données soient utilisées à des fins scientifiques.

Fait à ………………… Le ……………….

Signature :

I
Annexe 2 : Questionnaire de l’aptitude à l’activité physique

II
Annexe 3 : Evaluation de la 1-RM

III
Annexe 4 : Anatomie descriptive du quadriceps

IV
V
VI
VII
Annexe 5 : Fiches de lecture
Fiche de lecture n°1 :

Titre Neither load nor systemic hormones determine resistance training-mediated


hypertrophy or strength gains in resistance-trained young men
Référence Morton, R.W. et al., 2016. Neither load nor systemic hormones determine
resistance training-mediated hypertrophy or strength gains in resistance-
trained young men. Journal of Applied Physiology, (6), pp.129–138
Auteurs Robert W. Morton,1* Sara Y. Oikawa,1* Christopher G. Wavell,1 Nicole
Mazara,1 Chris McGlory, Joe Quadrilatero,2 Brittany L. Baechler,2 Steven
K. Baker,3 and Stuart M. Phillips1 1 Department of Kinesiology,
McMaster University, Hamilton, Ontario, Canada; 2 Department of
Kinesiology, University of Waterloo, Waterloo, Ontario, Canada; and 3
Department of Neurology, School of Medicine, McMaster University,
Hamilton,Ontario, Canada
Objectifs Déterminer les effets de 12 semaines d’entrainement à haut volume vs à bas
volume sur l’hypertrophie musculaire et la force développée chez le sujet
jeune entrainé.
Mots clés Charge, testostérone, growth hormone, anabolisme, entrainement de force
Résumé Contexte : L’entrainement contre résistance est un moyen puissant pour
l’augmentation de la force et de la masse musculaire. Les modalités exactes
de l’entrainement pour déterminer l’hypertrophie et la force musculaire
restent un sujet d’enquête continue. Les recommandations actuelles pour
l’hypertrophie musculaire requièrent un entrainement effectué entre 70% et
85% de la 1-RM. Il a été mis en évidence que ni la charge, ni l’augmentation
des hormones circulantes n’induisent une augmentation de l’hypertrophie
musculaire.
L’objectif de l’étude est donc de déterminer les effets de 12 semaines
d’entrainement à haut volume vs à bas volume sur l’hypertrophie musculaire
et la force développée chez le sujet jeune entrainé.

Méthode : 49 sujets jeunes et entrainés ont été répartit en deux groupes. Un


groupe suit un entrainement avec un nombre de répétitions élevé et dont la
charge est plus faible : 3 séries de 20 à 25 répétitions avec une charge
imposée entre 30% et 50% de la 1-RM. Toutes les séries sont effectuées
jusqu’à l’échec. Le deuxième groupe lui suit un entrainement avec un
nombre de répétitions faible et dont la charge imposée est plus élevée : 3
séries de 8 à 12 répétitions dont la charge correspondante est située entre
75% et 90% de la 1-RM. Toutes les séries sont effectuée jusqu’à l’échec.
L’expérimentation se déroule sur 12 semaines. Les mesures de force
musculaire sont effectuées après une période de familiarisation, puis sont
réévaluée les semaines 3, 6, 9 et 12.

Résultats : Augmentation significative dans les deux groupes en termes de


gain de force (mesure de la 1-RM), de la masse osseuse, et de la masse
musculaire. En revanche, aucunes différences significatives ne sont notables
entre les deux groupes.

VIII
Discussion : Cette étude montre une efficacité similaire sur l’hypertrophie
et le gain de force musculaire entre un entrainement réalisé avec un nombre
élevé de répétitions et des charges imposées plus faibles et un entrainement
réalisé avec un nombre relativement faible de répétitions et des charges
élevées. Une différence a été remarqué entre ces deux groupes. En effet, la
capacité à générer de la force diffère entre les deux groupes. Ce paramètre
serait surement dû à la fatigue musculaire qui interfère plus dans le groupe
ou le nombre de répétitions est plus important.

Conclusion : D’après les données présentes dans cette étude, la charge


imposée dans l’entrainement contre résistance effectué jusqu’à l’échec
n’interfère pas sur l’hypertrophie et le gain de force musculaire.

Piste de lectures • American College of Sports Medicine, 2009. Progression models in


complémentaire resistance training for healthy adults. Medicine and Science in Sports
and Exercise, 41(3), pp.687–708
• Steele. J, 2016. TITLE: The role of volume-load in strength and absolute
endurance adaptations in adolescent’s performing high- or low-load
resistance training AUTHORS: Journal of Applied Physiology, pp.1–38
• Radaelli, R. et al., 2013. Low- and high-volume strength training
induces similar neuromuscular improvements in muscle quality in
elderly women. Experimental gerontology, 48(8), pp.710–716.
Commentaire Cette étude compare deux entrainements aux modalités différentes, afin
d’apprécier l’hypertrophie et le gain de force musculaire. Une consigne reste
commune aux deux groupes, effectuer les séries jusqu’à l’échec, qui se
traduit par l’épuisement musculaire. Cela se rapproche à notre étude qui
cherche à comparer l’efficacité de deux programmes d’entrainement de
force, et ainsi mettre en avant la notion d’épuisement musculaire sur le gain
de force musculaire.
Les résultats de cette étude semblent cohérents et fiables, le score PEDro est
de 7/11.

IX
Fiche de lecture n°2 :

Titre Strength, body composition , and functional outcomes in the squat


versus leg press exercises
Référence Rossi, F.E. et al., 2016. Strength , body composition , and functional
outcomes in the squat versus leg press exercises. the journal of sports
medicine and physical fitness, (October)
Auteurs Fabrício Eduardo ROSSI, Brad J SCHOENFELD, Skyler OCETNIK,
Jonathan YOUNG, Andrew D VIGOTSKY, Bret CONTRERAS, James
KRIEGER, Michael MILLER, Jason CHOLEWA J
Objectifs Comparer la force, la masse corporelle et les mesures fonctionnelles
suite à un entrainement en squat, à la leg-press ou alors à un
entrainement incluant squat et leg-press.
Mots Clés Fitness fonctionnelle, spécificité de l’entrainement, machines d’exercice,
poids de corps
Résumé Contexte : Les exercices en poids de corps et sur machines sont les deux
outils de renforcement musculaire les plus communément utilisés. Cette
étude va donc chercher à comparer ces deux modalités différentes.

Méthode : 26 sujets ont été appariés en fonction de leur niveau


d’entrainement et ont ensuite été assignés dans 3 groupes différents :
groupe squat, groupe leg-press et groupe squat + leg-press. Cette étude
se déroule sur 10 semaines, à raison de 2 séances par semaine. Chaques
sujets doivent réaliser 6 séries, à 8-12 RM avec des intervalles de repos
de 90 à 120 sec. Le volume total d’entrainement est donc égale entre
chacun de ces 3 groupes.

Résultats : L’analyse des résultats a montré une augmentation


significative de la masse corporelle dans chacun des groupes mais sans
différence notable entre eux. Une augmentation plus importante est
appréciée dans le groupe squat pour les performances à la détente
verticale.

Discussion : Globalement, il n’y a pas de différences significatives entre


les groupes, mais le squat tend à être plus efficient en termes de
performance fonctionnelle comparativement à la leg-press.

Conclusion : Les exercices en poids de corps et sur machines permettent


d’améliorer les performances fonctionnelles, mais l’entrainement en
squat permettrait de meilleurs transferts et une meilleure cinétique.
Pistes de lectures • Sugisaki, N. et al., 2014. Difference in the recruitment of hip and
complémentaires knee muscles between back squat and plyometric squat jump
• Mcbride, J.M., Machine Versus Free Weights
• Escamilla, R.F., 2001. Squat Exercise. Medicine and science in
sports and exercise, 33(1), pp.127–141
Commentaires Cette étude compare deux exercices similaires reposant sur les mêmes
principes : chaine d’extension du membre inférieur. Cela se rapproche
de notre étude qui cherche à comparer deux outils de renforcement
musculaire du quadriceps. De ce fait, il est intéressant de savoir si l’un
de ces exercices tend à être plus efficace en ce qui concerne le gain de
force.

X
Fiche de lecture n°3 :

Titre Hand-held Dynamometer Positioning Impacts Discomfort During


Quadriceps Strength Testing: A Validity and Reliability Study.
Référence Hansen, E.M. et al., 2015. Hand-held Dynamometer Positioning Impacts
Discomfort During Quadriceps Strength Testing: A Validity and
Reliability Study. International journal of sports physical therapy, 10(1),
pp.62–8.
Auteurs Evan M. Hansen, PT, DPT1 Caitlyn N. McCartney, PT, DPT1 Ryan S.
Sweeney, PT, DPT1 Marcus R. Palimenio, ATC1 Terry L. Grindstaff, PT,
PhD, ATC, SCS1
Objectifs - Comparer le niveau d’inconfort entre un dispositif standard et un
dispositif modifié du dynamomètre de pression manuel pour quantifier la
force musculaire du quadriceps.
- Déterminer la validité et la fiabilité de ce dispositif par rapport au
dynamomètre isocinétique qui est le gold standard.
Mots clés Extension de genou, muscle, quadriceps, couple
Résumé
Contexte : Le dispositif standard pour le dynamomètre de pression manuel
permet de quantifier la force musculaire du quadriceps. Mais les sujets
décrivent une limitation due à l’inconfort créé entre l’interface du
dynamomètre et le tibia. Un dispositif modifié est réalisé. Une sangle est
positionnée sur le tibia, le dynamomètre est positionné sur un point fixe
(pied de la table) et une protection est placé entre la sangle et le tibia.

Méthode : 20 sujets exercent une contraction isométrique maximale du


quadriceps en position de 90° de flexion de genou. Les tests sont réalisés
selon 3 conditions différentes : test au dynamomètre isocinétique, test
selon au dynamomètre de pression manuel selon une configuration
standard et test au dynamomètre de pression manuel selon une
configuration modifiée.

Résultat : D’après une échelle visuelle analogique (EVA), la


configuration modifiée serait plus confortable. Cette étude présente une
corrélation significative entre les mesures au dynamomètre isocinétique,
la configuration standard (r=0.87) et la configuration modifiée (r=0.93)

Discussion : L’utilisation de la configuration modifiée offre une


alternative plus confortable par rapport à la configuration standard. De
plus c’est une alternative valide et fiable par rapport au gold standard pour
la mesure de force du quadriceps. Il peut également être relevé que le
coefficient de corrélation est plus important pour la configuration
modifiée par rapport à la configuration standard.

Conclusion : Cette configuration modifiée est plus confortable et reste une


mesure valide et fiable au dépend des mesures sur dynamomètre
isocinétique qui est le gold standard.

XI
Piste de lectures • Anaes, 2001. Les appareils d’ Isocinetisme en évaluation et en
complémentaires reeducation musculaire : interet et utilisation. , pp.1–11
• Saulnier, J. & Crête, M., 2004. protocole d’évaluation de la force
musculaire à l’aide du dynamomètre manuel chez les enfants et les
adolescents, quebec.
Commentaires N’étant pas à disposition de dynamomètre isocinétique pour l’étude
réalisé, il était important de voir quel instrument permettrait des mesures
valide et fiable par rapport au gold standard. Cette étude montre en plus
l’avantage d’avoir un dispositif plus confortable pour les sujets volontaire
de l’expérimentation.

XII
Annexe 6 : données anthropométriques
Groupe LP :

FMV FMV
Sujets Sexe âge Poids Taille Latéralité avant après
1 F 21 59 167 droit 492 562
2 F 21 64 168 droit 480 617
3 M 22 72 179 droit 676 906
4 F 18 64 169 droit 467 621
5 M 21 60 176 gauche 642 787
6 M 21 85 193 gauche 654 848
7 F 20 55 165 droit 245 282
8 F 20 62 169 droit 599 640
9 M 22 87 184 droit 816 907
10 F 20 54 170 droit 388 438
11 F 19 74 166 gauche 476 760
12 M 19 78 184 droit 856 981

Groupe S :

FMV FMV
Sujets Sexe âge Poids Taille Latéralité avant après
13 M 21 77 189 droit 675 748
14 F 23 61 172 droit 450 542
15 F 19 52 167 droit 478 587
16 F 21 63 166 droit 362 398
17 F 21 58 162 droit 555 591
18 M 22 83 188 gauche 811 869
19 F 22 52 158 gauche 338 438
20 M 24 80 180 droit 749 902
21 M 20 85 184 droit 808 881
22 M 20 70 175 droit 677 732
23 F 21 72 169 gauche 480 573
24 F 23 64 169 droit 461 566

XIII

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