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METHODES DE PROSPECTION

1- METHODES GEOLOGIQUES
L’étude géologique permettra de préciser les structures géologiques qui ordonnent la
zone étudiée et le type de familles de fractures qui les accompagnent.
Les moyens mis en œuvre sont :
- les cartes géologiques, coupes de terrain ;
- les photo-aériennes permettent de mettre en évidence les zones de circulation ou de
remontée ;
- l’utilisation des rayonnements infrarouges thermiques par télédétection aérienne ;
- la télédétection par satellite.

2- METHODES GEOPHYSIQUES
Elles permettent d’acquérir des données relatives au sous-sol sur des domaines étendus
grâce à une approche indirecte, par opposition aux forages qui fournissent des informations
directes en un point précis.
Elles concernent le traitement d’un signal particulier qui permettra de préciser :
- l’existence d’un niveau de fracturation à une profondeur donnée ;
- l’existence d’une limite de flux (alimentation ou barrière) ;
- la pendage et la direction des fractures rencontrés dans un forage.
Elles disposent de nombreuses méthodes :
- les méthodes de prospection électriques dont la méthode des résistivités est
la plus utilisée. Elle permet de distinguer les contrastes entre des formations et
ainsi, après calage, des zones de circulation préférentielle ou de présence d’un
aquifère.
- Les méthodes de prospection sismiques
Elles permettent des investigations plus poussés en profondeur (mise en
évidence des structures particulières : fractures, …).
- Les méthodes de prospection en forage (diagraphies, …) permettent de
préciser soit des contrastes entre niveaux superposés, soit des orientations et
directions de fracturations.
- Les méthodes gravimétriques qui permettent de déceler des vides ou cavités
au sein des formations carbonatées.

3- METHODES HYDROGEOLOGIQUES
Les études hydrogéologiques permettront :
- l’évaluation de la ressource sur le plan quantitatif ;
- l’identification du circuit de l’eau et les réservoirs potentiels.
Les moyens utilisés sont :
- les relevés piézométriques ;
- les suivis des débits des sources ;
- les mesures des paramètres hydrodynamiques ;
- l’étude des écoulements de surface, …

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4- METHODES HYDROGEOCHIMIQUES
L’étude de la chimie des eaux présentes au voisinage du site étudié permettra :
- l’identification des caractéristiques physico-chimiques de la ressource visée ;
- l’évaluation de modification de la qualité ;
- l’information sur les interactions eau/roche.
La géochimie isotopique, quant à elle, permettra :
- d’évaluer le temps de transit souterrain ;
- de déterminer les zones de recharge et les transformations éventuelles subies
par l’eau (phases d’évaporation, de mélanges, …).
Les moyens mis en œuvre sont les analyses physico-chimiques de terrain et de
laboratoire.
LES TECHNIQUES DE FORAGE

Afin de pouvoir vérifier et préciser les informations recueillies lors de la prospection, il


convient d’explorer le terrain en profondeur au moyen d’un sondage foré en petit diamètre :
c’est le sondage de reconnaissance.
On y recherchera la nature, la position et l’épaisseur d’une ou de plusieurs couches
aquifères et si possible, on appréciera le débit.
Il est toujours préférable de prendre suffisamment d’échantillons :
1- prendre un échantillon dès que l’on rencontre une formation aquifère ;
2- prendre un échantillon chaque fois qu’apparaît, en forage, un changement de terrain ou
bien, si l’on n’observe pas de changement, prendre un échantillon tous les deux mètres
environ.
Ces échantillons pourraient servir à l’établissement des courbes granulométriques qui
permettraient de définir les caractéristiques des crépines et, éventuellement, du gravier
additionnel.
Le forage d’exploitation est, généralement, réalisé par alésage du forage de
reconnaissance. Cependant, il est souvent préférable d’équiper en piézomètre le forage de
reconnaissance en y introduisant un tube de 2 pouces, puis d’exécuter, à quelques mètres, un
nouvel ouvrage pour l’exploitation.

I- METHODES DE FORAGE
Il existe de nombreuses méthodes de foration dont la mise en œuvre dépend de paramètres
très divers.
Les techniques présentées, ici, sont applicables aussi bien pour la réalisation d’un forage
d’exploitation que pour celles d’un sondage de reconnaissance.

A- PERCUSSION (BATTAGE)
Le procédé consiste à soulever un outil lourd (trépan) et à le laisser retomber sur la roche à
perforer. La hauteur de chute et la fréquence des coups varient avec la dureté de la roche.
On distingue deux types de battage : le battage au treuil et le battage au câble. Cette
dernière méthode est la plus courante. Le trépan est suspendu à un câble qui est
alternativement tendu et relâché.
Ce procédé permet de réaliser des forages sans utilisation d’eau ou de boue. Après un
certain avancement, il faut remonter le trépan et descendre une curette (ou cuillère) pour
extraire les sédiments broyés. En battage, tous les terrains peuvent être aisément forés, bien
plus lentement qu’au rotary, spécialement dans les formations sédimentaires tendres ou non
consolidées.
Avantages :
- procédé simple et peu coûteux ;
- méthode bien adaptée pour les forages de moyennes profondeurs : les résultats sont
très bons dans les terrains fissurés ;
- il n’y a pas de fluide de forage (boue) et pas de risque de pollution de la nappe.
Inconvénients :
- vitesse d’avancement assez faible ;
- difficultés pour équilibrer les venues d’eau artésiennes jaillissantes ;
- méthode peu adaptée dans les terrains plastiques ou boulants dans lesquels le tubage à
l’avancement est nécessaire.

B- HAVAGE
Cette méthode convient pour des trous peu profonds et de grands
grands diamètres. Ce procédé est
très employé surtout pour les applications des forages au bâtiment et aux travaux publics.
Dans ce type de forage, les tubages pénètrent dans la formation sous l’effet de leur propre
poids sous l’action de vérins hydrauliques. Une benne preneuse vide progressivement
l’intérieur du tubage tant que celui-ci
celui se trouve au-dessus
dessus du niveau d’eau.
Avantages :
- réalisations d’ouvrages en gros diamètres ;
- avancement rapide à faible profondeur dans les formations meubles, notamment
alluvionnaires (en
en l’absence d’éléments grossiers).
Inconvénients :
- méthode inadaptée auxx terrains durs ;
- profondeur réduite ;
- difficulté pour arracher les tubages de soutènement après la mise en place de la
crépine et du massif filtrant.

C- METHODES MIXTES
1- FORAGE AU MARTEAU FOND FON DE TROU (MFT) (Figure 1)
Cette méthode de forage utilise la percussion assortie d’une poussée sur l’outil qui se
trouve lui même en rotation. L’énergie utilisée pour actionner cet outillage est l’air comprim
comprimé
à haute pression.
Un marteau pneumatique équipé de taillants est fixé à la base d’un train de tige et animé en
percussion par envoi d’air comprimé dans la ligne de sonde.
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Figure 1: Coupe d'un marteau fond de trou

Avantages :
- chantier autonome, sans nécessité d’amenée d’eau ;
- avancement rapide et coût réduit ;
- profondeur d’investigation pouvant dépasser les 300 mètres ;
- bonne observation des cuttings et des zones productrices ;
- adapté aux terrains durs.
Inconvénients :
- le fluide
luide air peut perturber en foration les observations relatives à la qualité du fluide
d’un niveau producteur par oxydation d’éléments ou en occultant des venues d’air ;
- colmatage dû aux cuttings très fins ;
- procédé peu adapté dans les terrains non consolidés ou plastique ;
- nécessité d’utilisation de compresseurs très puissants en cas de foration sous des
hauteurs d’eau très importantes.
2- FORAGE AU MFT AVEC TUBAGE A L’AVANCEMENT
Cette technique est identique à celle du forage MFT classique. Dans cette méthode, un
tubage des parois du trou est mis en place au fur et à mesure de sa foration.
Elle met en œuvre un taillant pilote avec aléseur qui permet de forer des trous d’un
diamètre légèrement supérieur au diamètre extérieur des tubes.
Avantages :
En plus des avantages cités pour la technique MFT classique, cette méthode permet :
- d’utiliser une foration air en contexte géologique peu stable ;
- une meilleure individualisation des niveaux producteurs au moment de la foration,
sans mélange avec des niveaux supérieurs partiellement obturés par le tubage mis en
place.
Inconvénients :
- Idem au MFT classique à l’exception de la foration dans les terrains non consolidés.

D- ROTARY
La méthode de foration rotary utilise un outil (trépan) monté au bout d’une ligne de sonde
(tiges vissées les unes aux autres), animé d’un mouvement de rotation de vitesse variable et
d’un mouvement de translation vertical sous l’effet du poids de la ligne de sonde ou d’une
pression hydraulique. Les tiges sont creuses et permettent l’injection de la boue au fond du
forage.
1- FORAGE ROTARY EN CIRCULATION DIRECTE (Figure 2)
Dans le cas de la circulation directe, le fluide est injecté en continu sous pression dans les
tiges de la ligne de sonde, il sort par les évents de l’outil et remonte à la surface dans l’espace
annulaire (entre les lignes et les parois du trou).

Figure 2 : Forage en Circulation Directe


Avantages
- ce système permet un bon contrôle
co des paramètres de forage (poids de l’outil, vitesse
de rotation, qualité de la boue, …) et entraîne une bonne consolidation des parois en
terrains meubles par dépôt d’un cake ;
- la profondeur du forage peu être très importante et la foration n’est pas perturbée par
les terrains peu stables ou plastiques.
Inconvénients
- colmatage possible des formations aquifères par l’utilisation de certaines boues ;
- difficultés d’observations des cuttings ;
- nécessité d’utilisation d’un fluide de forage qui ne permet pas l’observation directe de
la qualité des eaux des formations traversées.

2- FORAGE EN CIRCULATION INVERSE (Figure 3)


Dans cette méthode de foration le fluide est aspiré par le train de tige. Cette technique
nécessite des outils spéciaux (soding) pour autoriser le passage des cuttings.
En théorie, cette méthode inverse est meilleure, puisque le fluide propre
propre nettoie le forage.

Figure 3: Forage en circulation inverse

Avantages :
- information
nformation géologique plus précise : les cuttings recueillis en surface proviennent du
seul fond du trou sans mélange avec des cuttings provenant éventuellement de
l’érosion du trou au cours de la remontée ;
- information
nformation géologique continue : la remontée des cuttings par le train de tiges
diminue fortement les risques de pertes de fluides et de cuttings ;
- meilleure
eilleure individualisation des arrivées successives
successives de fluide en cours de foration :
seul le niveau en cours de foration est testé au moment du passage de l’outil, les
mélanges avec des niveaux supérieurs sont très réduits.
Inconvénients :
- présence
nce d’un fluide de forage et risque de colmatage ;
- s’agissant
issant d’une reconnaissance de niveaux producteurs au moment de sa foration, le
suivi d’un chantier en circulation inverse nécessite un contrôle continu par des prises
de décisions adéquates pour caractériser les différents niveaux.

3- CONSTITUTION
L’outil
til est fixé à la base de la ligne de sonde, composée, de bas en haut, des éléments
suivants (Figure 4) :
- outil
- masses-tiges
tiges (drill collars)
- train de tiges
- tige carrée (ou Kelly)
- tête d’injection.

a- Outils de forages
Outils à lames (Figure 5)
Trois types :
- queue de poisson (fish tail) : deux lames
- trois ailes (three wings)
- pilote: plusieurs étages de diamètres
différents.
Ces outils travaillent, en rotation et sont
utilisés dans les formations sédimentaires
compactes, à structure fine et de dureté pepeu
élevée.

Outils à molettes (Tricônes ou quadricônes


quadricônes)
(Figure 5)
Ils sont constitués dee trois à quatre molettes
à axe horizontal ou légèrement incliné, montées
sur de solides roulements à billes ou à galets.
La denture des molettes varie selon la nature
du terrain.
Les dents sont longues et éca écartées pour les
terrains tendres. Elleslles sont courtes et
rapprochées pour les terrains durs.
Ces outils procèdent par écrasement de la
roche.
Figure 4:: Atelier de Forage Rotary
Figure 5: Outils de forage

b- Ligne de sonde
Masses tiges
Elles sont placées juste au--dessus
dessus de l’outil. Ce sont des tubes à parois très épaisses. Leur
rôle consiste à faire du poids sur l’outil et à dégager les tiges de l’effort de compression, car
elles sont calculées seulement pour travailler à la traction et à la torsion.
Il faudra mettre suffisamment de masses-tiges
masses tiges pour que le point neutre soit situé dans cette
ligne de masses-tiges
tiges et non dans celles des tiges qui
qui la surmontent, quel que soit le poids
appliqué sur l’outil.
Le point neutre existe sur la ligne de sonde où traction (tension) et compression
s’équilibrent.
En règle générale, l’outil ne doit pas être chargé d’un poids supérieur à 50 - 70% du poids
de toutes les masses-tiges.
Toute la ligne de sonde est suspendue au crochet de mouflage installée dans le derrick. Le
câble de ce mouflage est actionné par l’un des tambours du treuil.
La tension du câble, mesurée en permanence par le dynamomètre (Martin (Martin-Decker), permet
d’apprécier le poids apparent de toute la ligne de sonde.
La différence
ce entre le poids réel et ce
ce poids apparent donne la valeur du poids supporté par
l’outil.
Les masses-tiges
tiges existent en longueurs unitaires de 6 m ou de 9 mètres. Les éléments sont
raccordés entre eux par filetages sur cônes.
cônes
Tiges (drill-pipes)
Le train de tiges est situé au-dessus
au des masses-tiges
tiges et constitue l’arbre de rotation de
l’outil ainsi que la canalisation qui amène la boue au fond du trou.
Elles ont, comme les masses es-tiges,
tiges, des longueurs unitaires de 6 ou 9 mètres. Les éléments
sont raccordés entre eux par des manchons filetés coniques, mâle et femelle dénommés tool tool-
joints (raccords d’outil).
Tige carrée (Kelly)
C’est une pièce unique dans la ligne de sonde. Elle est exécutée avec précision en usine et
doit être traitée avec le plus grand soin pendant les manœuvres.
4- PARAMETRES DE FORAGE
Le foreur peut intervenir sur 3 éléments, étroitement liés, qui conditionnent l’espacement
de l’outil dans le terrain. Ce sont :
- poids sur l’outil ;
- vitesse de rotation ;
- débit, pression et composition de la boue.

a- Contrôle du poids sur l’outil


Le contrôle du poids sur l’outil s’opère par le dynamomètre. Cet appareil donne le poids de
tout ce qui est suspendu au crochet y compris celui du moufle inférieur.
b- Contrôle de la vitesse de rotation
La plupart des appareils sont munis d’un indicateur donnant la vitesse de rotation de la
table.
c- Paramètre ‘’Poids/vitesse’’
- terrains tendres : poids sur l’outil : 700 à 900 kg par pouce de diamètre de l’outil.
Vitesse de rotation : 85 à 150 tours/mn.
- Terrains durs : poids sur l’outil : 14000 à 1800 kg par pouce de diamètre de l’outil.
Vitesse de rotation : 40 à 50 tours/mn.

II- RELATION ENTRE DIAMETRES DIAME DE FORAGE ET DIAMETRESAMETRES DE


TUBAGE (Figure 6)
Pour la mise en place des colonnes, il y a lieu de laisser entre le tube guide et le terrain un
jeu suffisant pour faciliter le glissement et pour exécuter les opérations de cimentation ou de
pose de gravier dans l’espace annulaire.
La pose de ce tube guide est indispensable pour tenir le terrain en surface.

Figure 6: Diagramme de forage et tubage.


III- CHOIX D’UNE METHODE DE FORATION
Le mode de foration à retenir pour la réalisation d’un forage dépend de nombreux
paramètres à prendre en considération au moment de la conception de l’ouvrage.
- En terrain présentant des risques d’instabilité et à fortes profondeurs, on choisira une
foration rotary boue ;
- pour des terrains consolidés, on choisira une foration à l’air avec possibilités de tuber
s’il existe des cavités par exemple ;
- en terrain dur, pour des forages de grandes profondeur, on travaillera au MFT ;
- pour des terrains alluvionnaires peu stables, on choisira une méthode de foration à l’air
avec tubage à l’avancement ;
- les méthodes de battage et havage ainsi que celle avec tubage à l’avancement sont
limitées en profondeur. Elles pourront être utilisées pour faire les avant-trous.

IV- PROFONDEUR TOTALE DU FORAGE


On a intérêt à pousser le forage jusqu’au mur de la couche aquifère la plus basse
découverte par le forage de reconnaissance.
Ceci nous permettra de mettre toute la couche en production et de rabattre, au pompage, au
maximum le niveau de l’eau.

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