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Le melon

1- Généralité
On peut dire que l'origine du melon n'est pas jusqu'à présent
pleinement et exactement déterminée. Probablement, il est
originaire de l'Asie. C'est une plante annuelle à tiges rampantes,
quelque fois grimpantes si l'on met un support à sa portée.
Le melon est monoïque, c’est-à-dire fleur male et femelle sur le
même sujet.
De nos jours le melon est très répandu plus ou moins dans toutes
les régions chaudes du monde. Sa culture sous serre a permis
d'élargir son extension dans les régions nordiques.
L'importance de la culture de melon est déterminée par les qualités
supérieures de ces fruits surtout ses qualités nutritionnelles et
gustatives. Le fruit du melon est très riche en sucres, en vitamines et
en sels minéraux. Il contient :
- 10 à14 %de matière sèche
- 7à11% sucre (dont le plus important saccharose)
- certaines quantités de vitamines (C, B1, B2, B6, carotène)
- sels minéraux (K, Ca, P, Fe, Al, Cu,…….)
Intérêt nutritionnel
Rafraîchissant. Le melon contient environ 90% d'eau. Il est parfait en
l'été pour se rafraîchir !
Peu calorique. Le melon n'est pas très calorique et ne contient pas
beaucoup de sucre. Il convient parfaitement à une alimentation
minceur ou diabétique.
Riche en vitamines. Le melon contient une bonne quantité de
vitamine C (80mg dans une portion environ), de provitamine A et de
vitamines du groupe B.
Diurétique et bon pour le transit. Riche en fibres, le melon facilite le
transit intestinal. Sa bonne teneur en potassium et sa pauvreté en
sodium facilite l'élimination.
2- Classification botanique et variétale
Règne : planteae
Sous-règne : tracheobionta
Division : magnoliophyta
Classe : magnoliopsida
Sous-classe : dilleniidea
Ordre : violales
Famille : cucurbitaceae
Genre : Cucumis
Espèce : Cucumis melo, L
a) Type ADANA (cucumis melo sp. Adana pang):
Le type Adana englobe généralement des variétés relativement
précoces ou demi - précoces, avec une chair sucrée et parfumée.
En pleine maturité, le fuit se détache facilement du pédoncule.
Dans ce type de variétés on peut citer: Type cantaloup: Pancha,
Gama, Alfa, Polidor, Calipso, Gallicum, Givaro. charentais, doublon,
orlinabel.
b) Type CASSABA (Cucumis melo sp. Cassaba pang):
Le type cassaba, englobe les variétés tardives. Les fruits ne sont pas
parfumés ni sucrés. Lors de la récolte, les fruits sont fermement
attachés au pédoncule.
C'est durant le stockage que les fruits deviennent sucrés et
acquièrent un gout très agréalable.
En Algérie, ce type de variétés est très apprécié on peut citer.
Plein champ: jaune canaria.
3- Climat
Vu que c'est une plante originaire des pays chauds, le melon est très
exigent en chaleur pour assurer la maturité de ses fruits. Plus la
température est élevé, plus le fruit est sucré et parfumé.
Les graines ne commencent à germer que si la température est située
entre 25 à30°C. Elles pourrissent rapidement si la température du sol,
après le semis, reste froide.
La température optimale est de 24-25°C, mais les plantes peuvent se
développer très bien, même à une température de 40°C.
Durant les périodes froides et pluvieuses, la culture du melon ne réussit pas
bien. Les rendements et la qualité des fruits sont insuffisants.
Le melon est très exigent en lumière. En culture intercalaire les rendements
sont moins bons puisque les autres cultures l'ombragent (oranges,
pommiers, etc.…………)
En ce qui concerne l'humidité du sol, le melon est exigeant.
Ce ci est dû au système radiculaire relativement plus faible et à la superficie
totale des feuilles plus grande.
Une humidité d'environ 70- 75% dans le sol est considéré comme optimal.
Des variations d'humidité durant la phase de murissement des fruits,
peuvent provoquer l’éclatement des fruits.
4- les sols
Il est convenable de lui réserver des sols silico-argileux frais meubles
profonds, riches en humus et matières nutritives.
Le melon ne donne pas de bons résultats dans les sols acides. On
estime que le pH compris entre 6,5 à7,5 sont les plus favorables.
Le melon est une plante moyennement tolérante à la salinité, des
valeurs de 1,92 à 3,2 g/l (3à5 mmho/cm-1) sont tolérables.
5- les fumures
Le melon est une plante épuisante pour le sol.
Les fumures se révèlent indispensables pour cette culture.
Le phosphore et la potasse jouent un très grand rôle sur la qualité et
la maturation des fruits.
L'apport de l'azote mal attribué en période de floraison, avec une
irrigation abondante provoque la coulure des fleurs, le retard de la
maturité et un éclatement des fruits.
Il convient cependant d'apporter les fumures de base suivantes:
• En plein champ :
- fumier bien décomposé: 30 à 40 T/ha
- Azote : 50 unité/ha
-phosphore : 110 unité/ha
- potasse : 130 unité/ha
Remarque :
Il est utile de laisser les plantes sur le terrain après la récolte, car les
tiges de melon contiennent en effet des quantités importantes
d'azote, de phosphore, de potasse, de calcium, et de magnésium qui,
après décomposition sont utilisés par la culture suivante.
•Sous serre
- fumier : 30 à 35 T/ha
- Azote : 170 à 200 unité/ha
-phosphore : 100 à 150 unité/ha
- potasse : 200 à 250 unité/ha
Fumure d'entretien:
1er apport 40 unité de N/ha après floraison
2eme apport 40 unité de N/ha
3eme apport 50 unité de K/ha 3 semaines après le 1er apport
6- Mode de culture
Le melon peut être cultivé en plein champ ou sous abris plastique :
a)culture sous abris :
- culture de primeur :
C’est sur une couche chaude (thermogène) que se fait la production
de plants. Le semis se fait en godet (10cm de diamètre, à raison de
2graines) durant le mois de décembre-janvier. Une semaine après le
semis, on a la levée. Au stade une feuille, on sélectionne déjà le
meilleur plant de chaque godet.
Le repiquage s’effectuera à la distance de 1, 20 m entre les rangs et
0,50m entre les plants. Le repiquage doit être suivi immédiatement
par un arrosage.
b) culture de saison :
Là on pratique un semis direct sur sol à une distance de 1.20m à
1.50m entre les rangs et 0.60 à0.80m entre les poquets. Le terrain
doit être fertile, profond meuble et frais. Il est recommandé de
pratiquer une irrigation avant le semis. Le semis doit se faire en
poquets (3-4 graines) du mi avril jusqu'à juin.
7-place dans les assolements
On doit porter une très grande attention sur l’assolement. Le melon
donne de bons résultats après les céréales bien fumées, après les
légumes racines (carotte, navet, radis), la tomate. On doit par ailleurs
éviter de faire du melon après une culture appartenant à la même
famille.
8- Principaux travaux d'entretient
Après la plantation, le melon exige une surveillance attentive et ceci
dans le but de l'obtention d'un rendement satisfaisant et d'une qualité
supérieur.
a- binage:
Après chaque arrosage, on pratique un binage pas trop profond. Ceci
est un moyen efficace contre les mauvaises herbes et la croute de sol.
b- Irrigation:
Les besoins en eau sont en fonction des différents stades de
développement du melon. Il est recommandé de réduire les apports
en eau a l'époque de la maturité a fin d'obtenir des fruits savoureux.
c- La taille:
L'objectif de la taille serait de hâter la mise à fruits. Pour les cultures
de primeurs (sous abri plastique) la taille est indispensable par contre
elle ne l'est pas en culture en plein champ. Sans la taille, les fruits
seront tardifs, en provoquant une taille convenable on accélère la
formation des fleurs femelles et des fleurs males et la formation de
nouveaux rameaux porteurs des fleurs fertiles.
La taille englobe les opérations suivantes:
• L'étêtage:
Il se fait au stade de formation de la quatrième feuille et qui est assuré
au dessus de la deuxième feuilles (non compris les feuilles
cotylédonaires).Cette opération peut se faire en pépinière avant la
plantation des plants en place définitive. Avec l'étêtage on assure la
formation de deux rameaux
•Première taille:
Elle Peut se faire à deux niveaux:
- au stade deux à trois feuilles: c'est la taille courte
- au stade 7 à 8 feuilles : c'est la taille longue
La taille courte s'applique pour les cultures précoces, tandis que pour
les cultures de saisons, on pratique la taille longue.
• Deuxième taille:
Elle se fait au cours de la formation des fruits. Elle consiste en un
pincement des rameaux portant des fruits, on laissant deux à trois
feuilles au dessus de chaque fruit.
Parfois, on pratique une troisième et même une quatrième taille, mais
là, on ne fait qu'enlever les rameaux stériles. Les opérations peuvent
être considérées comme inutiles, la on ne fait que fatiguer les plants
car ce sont ces feuilles qui assurent une assimilation normale et
contribuent a l'accumulation du sucre dans les fruits.
Le nombre de fruits par plante sera fonction de la grosseur des fruits
qu'on désire obtenir.
Exemple de taille pour le melon Quand les plants ont 4-5
feuilles, coupez la tige
au-dessus des deux
premières (étêtage)
Attention ne confondez
pas les deux premières
feuilles avec les
cotylédons, supprimez
ces cotylédons.
Grâce à l'étêtage deux
rameaux de première
génération vont se
développer à l'aisselle
des deux feuilles
restantes.
Dès que 5 feuilles
seront apparues sur
chacun des deux
rameaux de première
génération, taillez
ceux-ci au-dessus de
la troisième feuille.
A l'aisselle des feuilles
restantes des
rameaux de deuxième
génération se
développeront.
De la même façon, taillez les
rameaux de 2ème
génération à 3 feuilles, les
rameaux de 3ème
génération qui se
développent alors porteront
des fleurs femelles
facilement reconnaissables.
N.B. : en culture tardive ces
fleurs femelles apparaissent
dès les rameaux de 2ème
génération, ce qui permet
de supprimer une taille.
Dès que les petits melons
ont commencé à grossir
(on dit que les fleurs sont
"nouées" coupez la tige en
laissant 1 ou 2 feuilles au-
dessus des fruits.
Si le pied porte de trop
nombreux fruits n'hésitez
pas alors à ne conserver
que les mieux développés.
Vous obtiendrez ainsi des
fruits mieux nourris, plus
gros et plus savoureux.
d- Suppression des fruits :
Tout au long du cycle végétatif, la suppression des fruits anormaux,
malades est recommandée.
e- Lutte contre les parasites:
Les maladies et les attaques d'insectes sont nombreuses, donc il est
indispensable de préconiser une lutte préventive.
9-Maladies et ennemis
a- Ravageurs animaux:
•Pucerons: ils piquent les feuilles et les déforment. ils transmettent le
virus de la mosaïque du concombre (VMC)
Remède: traiter contre les pucerons par : parathion "80ml/hl",
pyrimicarbe"50 à 75g/hl"
•les verres gris de la noctuelle: (Plusia gamma), attaquent le collet et
les racines la nuit, puis s'enterrent le jour.
•La mouche grise de semis: (Phorbia platura)
La larve de 6à8 mm creuse des galeries dans le collet et les tiges.
•la courtilière (Glyllotalpa), elle est introduite avec le fumier.
•les nématodes : on peut trouver les genres Meloidogyne,
Heterodera et Ditylenchus, provoquant des galles sur les racines.
•les mulots et les souris consomment les grains après les avoir
décortiquées.
•les escargots et les limaces broutent les feuilles entre les nervures
Verre gris de la noctuelle
La mouche grise de semis

Le mulot
La courtilière
b- Maladies:
b-1 sur le collet et les racines
•fusarium: provoquant la gommose, d'où apparition de nécrose sur les tiges et par
la suite c'est la mort de la plante.
Remède: respect de la rotation et choix des variétés résistantes.
b-2 sur le feuillage:
•L'oïdium:(Genre ersyphe):Ceci provoque un duvet blanchâtre sur la totalité du
feuillage d'où sèchement.
Remède: traitement préventif par poudrage du soufre (Methythiophanate 70g/hl)
•Mosaïque: causé par le VMC transmis par les pucerons ceci entraine le
jaunissement des feuilles d'où marbrures des fruits.
Remède: traiter contre les pucerons.
b-3 sur les fruits:
•la nuile rouge: ou anthracnose (Colletotrichum lagenarium)
Ceci se manifeste par des taches d'aspect huileux sur fruits, tiges et
feuilles (vert-pale _ brunâtre)
Remède: traiter préventivement avec du zinèbe, manèbe (fongicides).
•la nuile grise: ou cladosporiose (Cladosporium cucumerinum)
On a des taches plus petites sur le fruit, recouvertes de duvet gris.
Remède: traiter préventivement avec manèbe.
Cladosporiose sur melon Anthracnose sur melon
10-Récolte:
La récolte du melon est un moment très important de la culture qui
exige une grande attention car:
- cueillir trop tôt, le melon manque de sucre et de parfum.
- cueillir trop tard, sa chair est molle et sa saveur piquante
Donc on peut dire que la maturité du melon se reconnait en principe
aux caractéristiques suivantes:
•la feuille située à coté du pédoncule prend un aspect peu flétri et
fermé
•l'attache du pédoncule sur le fruit est bien cernée (crevassé) et
commence à se fendre.
•le parfum doit être assez prononcé au voisinage du pédoncule.

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