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Méthode pour les sujets « 

sans question » (colles en hypokhâgne)

La méthode et les exigences sont les mêmes que pour les autres sujets de dissertation.

* Analyse du sujet, précise.


* Construction rigoureuse de l’ensemble : une introduction, dans laquelle on dégagera la
problématique choisie et on annoncera le plan.
* 3 parties distinctes et clairement indiquées, dégagé à partir d’une problématique singulière,
liée au sujet dans sa spécificité.
* l’esprit général est le même : on va du plus simple au plus complexe.

Spécificité 

Il n’y a pas de question explicite. Cependant, il y a une question implicite et une seule :
« qu’est-ce que » ? C’est la seule chose qu’il faut traiter, il ne faut pas reformuler le
sujet, sinon on fait un hors-sujet : ex. le sujet « la révolte » = « qu’est-ce que la révolte ?
et non : «  à quoi sert la révolte ? » ni « est-il nécessaire de se révolter  ? », ni « la révolte
peut-elle être un acte politique ? ».

* Le sujet est soit un mot, une notion, ou une association de notions dont l’intérêt
philosophique est manifeste : l’évidence, le problème, l’éternité, la négation etc. l’inné et
l’acquis, besoin et désir, quantité et qualité …
* soit un mot, une notion, ou une association de notions dont l’intérêt philosophique n’est pas
évident : Ex. le masque, le miroir, le jeu, la nudité, la pudeur, le touriste, la simplicité,
l’obscurité, le trésor, le secret, le conseil, la main etc. la ville et la campagne, le beau et le joli,
la gauche et la droite…

* L’esprit est le même que pour la dissertation de philosophie : on définit les sens du mot, on
travaille sur les synonymes, les contraires, etc. et on essaie de voir si plusieurs définitions,
distinctes voire contradictoires, ne sont pas possibles, ce qui permet de formuler une
problématique.
Pour la construction, on va, comme toujours, du plus simple au plus complexe.
Cela revient à exposer en I, la définition la plus classique du mot, celle qui est la plus
évidente, pour essayer de voir quelle autre définition, contradictoire avec la première, on peut
proposer, c’est-à-dire le problème ou les limites posés par une telle définition en II.
La mise en évidence de ces deux définitions contradictoires, c’est la problématique sur
ce genre de sujets.
Le III pourra, par exemple, tenter de proposer une définition plus approfondie, qui tienne
compte des contradictions et la dépasse, ou bien, pour les sujets dont l’intérêt philosophique
n’est pas évident (le miroir, le jeu, la main etc.) recentrer la réflexion sur le sujet en
soulignant son intérêt philosophique, en le reliant à une notion plus connue (par exemple : le
masque : identité/altérité ; le jeu : la société, l’art ; la main : théorie et pratique..).

Ex. l’évidence
I- l’évidence est ce qui s’impose en premier, avec certitude, passe par la sensation (évidence),
est perçu intuitivement, signe de la vérité
II -Pourtant, l’évidence peut être trompeuse, synonyme d’opinion, elle peut faire obstacle à la
vérité.
III- du même coup ne faut-il pas adopter une démarche épistémologique spécifique pour que
l’évidence ne soit pas une opinion ? L’évidence non pas comme première, mais seconde,
après un processus rationnel, ce qui survit au doute (Descartes), ou bien obstacle
épistémologique à dissoudre si on veut atteindre une vérité scientifique (Bachelard), ou bien
ce qui ne survient qu’après coup, comme ce qui ne saute pas aux yeux (cf. La lettre volée de
Poe)  ou après un long détour par l’enquête, l’expérience, où elle devient alors preuve
(« evidence » en anglais)
Problématiques possibles : l’évidence est source de vérité, pourtant n’est-elle pas
paradoxalement trompeuse ? ou bien : l’évidence est première, pourtant n’apparaît-elle
paradoxalement en dernier ?

Ex. le masque
I – le masque 1/représente, 2/permet d’identifier, 3/expose
II- Pourtant, paradoxalement, le masque 1/dissimule, 2/rend anonyme, 3/protège
III- L’ambivalence du masque n’est-elle pas celle du sujet en société ?
Problématiques possibles : le masque représente, mais paradoxalement, il dissimule. Ou
bien : le masque identifie mais paradoxalement, il rend anonyme.(cf. « persona » en latin, qui
signifie masque, a donné en français « personne » - quelqu’un et personne)

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