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CHAPITRE 2 PREPARATION MECANIQUE DES MINERAIS

Mr AYADEN
II.CRIBLAGE

Lorsqu’on traite un ensemble de particules de façon à les séparés en deux produits de


granulométries différentes, on effectue un classement par dimension. Il y a deux techniques
de classement par dimension : le classement direct par criblage et indirect par classification
(hydraulique ou pneumatique).

II.1 Définition : Le criblage est une opération mécanique très courante en minéralurgie qui
vise la séparation d’une population de particules en deux (ou plusieurs) parties sur la base de
leur dimension et leur passage/refus par une Alimentation (A)
surface ayant des perforations uniformes, appelée
crible ou tamis. Le produit (particules) qui ne
passe pas calibrer ou classer est appelé refus
(oversize), tandis que celui qui passe est appelé
passant ou tamisât (undersize). Généralement
l’opération de criblage couvre des granulométries Tamisât P(Passant) α
Refus (R)
de produit comprise entre 1 et 100mm.

II.2 But du criblage : On utilise normalement le criblage en conjonction avec les opérations
de fragmentation, typiquement le concassage et le broyage autogène en raison de la grosseur
des particules y manipulées. Donc il sert à préparer une fraction granulométrique adéquate
pour les opérations subséquentes dont le but d’accroitre l’efficacité de traitement.
Leur utilisation dans les circuits de broyage secondaire est moins performante en raison de
présence des particules trop fines, quoique les grilles courbes (sieve bend) sont des fois
utilisées dans ce type de circuits. D’autres utilisations du criblage sont les opérations
d’assèchement (dewatering) et deschlammage, enlèvement de débris, lavage, dépoussiérage,
etc.

II.3 Types de criblage : suivant la technologie adoptée on distingue les types du criblage
suivants :
- Criblage préalable : est employé pour éliminer les particules moins grossières afin de
ne pas surcharger les concasseurs (ex ; grizzly).
- Criblage de contrôle : employé pour délivrer un produit homogène qui améliora le
procédé de traitement ultérieur.
- Criblage d’égouttage : sert à égoutter les produits d’enrichissement humides.

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Minéralurgie 1 ère année Master-EM (2020/2021)
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Mr AYADEN Alimentation
Alimentation
Alimentation
Criblage préalable Crible
+ (grille courbe)
- Concassage
Concassage
Criblage de contrôle
Criblage (>250µm) + Schlamms (<15µm)
- (<250µm) Produit égoutté
II.4 Processus du criblage : Un crible consiste essentiellement en une surface plate appelée
surface criblante dans laquelle on retrouve des trous d’une certaine dimension. Ces trous
(appelées mailles) peuvent être de forme circulaire, carrée, rectangulaire ou des rainures
(fentes ou fissures). La surface est supportée dans ses extrêmes par un cadre rigide suivant
une certaine inclinaison afin de faciliter le déplacement du produit à cribler et sur lequel on
applique une force de vibration visant à favoriser le processus de classification.

II.5 Efficacité de criblage : L'efficacité du criblage est déterminée par le degré de séparation
du matériau en fractions granulométriques au-dessus et / ou en-dessous de la taille
d'ouverture. Il n'existe pas de méthode standard pour définir l'efficacité de criblage.
L'efficacité de criblage peut être calculée en fonction de la quantité de matériau récupéré à
une taille donnée.

Les deux autres façons de représenter l'efficacité de Alimentation A


criblage sont la récupération de matériaux de
dimension inférieure à la maille du crible
(surdimensionnés) dans le passant du crible et la
récupération de matériaux de dimension inférieure
dans le refus du crible. L'efficacité globale est
définie comme le produit des deux récupérations.
L’efficacité d'un crible industriel, peut être dérivée
en écrivant des équations de bilan de matière pour
Refus R
l'opération de criblage (Figure ci-contre) comme
suit : Tamisât
P(Passant)

Bilan matière de matériel total ; A = P + R ...1


Bilan de matière des particules plus grosses que la l’ouverture (retenu) ;
Aa = Pp + Rr …...2
Bilan de matière des particules plus petites que la l’ouverture (retenu) passant ;
A (1 − a) = P(1 − p) + R(1 − r) ……………...3
Avec ;
A = Poids du matériel de l'alimentation
P = Poids du matériel passant.
R = Poids du matériel de refus.
a = Fraction (ou %) de matériel de dimension supérieure à l’ouverture, dans l'alimentation.
p = Fraction(ou %) de matériel de dimension supérieure à l’ouverture dans le passant.
r = Fraction (ou %) de matériel de dimension supérieure à l’ouverture dans les refus.
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Sur le calcul des équations 1 et 2

𝑃 𝑎−𝑟 𝑅 𝑝−𝑎
= … … … … .4 et = … … … … … … … . .5
𝐴 𝑝−𝑟 𝐴 𝑝−𝑟

Le rendement (récupération) du matériel de dimension supérieure à l’ouverture dans le


passant du crible est présenté comme l’efficacité du crible (Ep) :

𝑷𝒑 𝒑(𝒂 − 𝒓)
𝑬𝒑 = = ………….𝟔
𝑨𝒂 𝒂(𝒑 − 𝒓)

Le rendement (récupération) du matériel de dimension inférieure à l’ouverture dans le refus


du crible est désigné aussi comme l'efficacité du crible (ou de l'efficacité de criblage), Er, basé
sur le matériel trop petit :
𝑹(𝟏 − 𝒓) (𝟏 − 𝒓)(𝒑 − 𝒂)
𝑬𝒓 = = ………….𝟕
𝑨(𝟏 − 𝒂) (𝟏 − 𝒂)(𝒑 − 𝒓)
Une efficacité globale combinée, ou l'efficacité globale, E, est alors obtenue en multipliant les
équations 6 et 7 :
𝒑(𝒂 − 𝒓)(𝟏 − 𝒓)(𝒑 − 𝒂)
𝑬 = 𝑬𝒑 × 𝑬𝒓 = …………8
𝒂(𝒑 − 𝒓)𝟐 (𝟏 − 𝒂)
Si a, p, et r sont exprimés en termes de fractions de matériel de dimension inférieur à
l’ouverture ou maille de coupure, dans l’alimentation, débordement et courant de fond
respectivement, ce qui suit sont les formules :

Bilan de matière de matériel total A = P + R ……………….8


Bilan matière de matériel de dimension inférieure Aa= Pp + Rr …...9
Bilan matière de matériel de dimension supérieure A(1 − a) = P(1 − p) + R(1 − r) …10.
Sur le calcul des équations 8 et 9
𝑃 𝑎−𝑟 𝑅 𝑝−𝑎
= 𝑒𝑡 … … … … .11 et = … … … … … … … . .12
𝐴 𝑝−𝑟 𝐴 𝑝−𝑟

Le rendement (récupération) du matériel de dimension supérieure à l’ouverture dans le


passant du crible est présenté comme l’efficacité du crible (Ep) :

𝑷(𝟏 − 𝒑) (𝟏 − 𝒑)(𝒂 − 𝒓)
𝑬𝒑 = = … … … … .13
𝑨(𝟏 − 𝒂) (𝟏 − 𝒂)(𝒑 − 𝒓)

Le rendement (récupération) du matériel de dimension inférieure à l’ouverture dans le refus


du crible est désigné aussi comme l'efficacité du crible :

𝑹𝒓 𝒓(𝒑 − 𝒂)
𝑬𝒓 = = … … … … .14
𝑨𝒂 𝒂(𝒑 − 𝒓)

Une efficacité globale combinée, ou l'efficacité globale, E, est alors obtenue en multipliant les
équations 13 et 14 :

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𝒓(𝒓 − 𝒂)(𝟏 − 𝒑)(𝒂 − 𝒑)
𝑬 = 𝑬𝒑 × 𝑬𝒓 = … … … … 15
𝒂(𝒓 − 𝒑)𝟐 (𝟏 − 𝒂)

Si on suppose que les ouvertures sont intactes (non endommagées ni usées), p est égal à 0% et
la formule générale devient :

(𝒓 − 𝒂)
𝑬 = 𝟏𝟎𝟒 [ ] (%)
𝒓(𝟏𝟎𝟎 − 𝒂)

Exemple 01
Quel est le% des particules <12,7 mm dans le passant d’un crible d'ouverture de 25,4 mm si
50% de particules d'alimentation sont <25,4 mm et 25% <12,7 mm, en tenant compte de
l'efficacité de criblage qui est de 85% ?

II.6. Capacité d'un crible : La capacité d'un crible industriel est définie comme la quantité de
matériau criblée par unité de temps par unité de surface du crible et exprimée en tonnes/h/m2.

La capacité des cribles dépend de :


- La superficie de la surface du crible
- La taille de l'ouverture du crible
- Caractéristiques d'un minerai
- Le type de mécanisme de criblage utilisé.
La capacité d’un crible peut être calculée par formule empirique suivante :

C=1.S.F(en voie sèche) ou C=1,5.S.F (en voie humide)

Avec : C(t/h) : Capacité du criblage, F (mm) ; Ouverture de maille, S (m2) ; Surface criblante.
L'efficacité et la capacité sont opposées l'une à l'autre, dans le sens que la capacité peut être
augmentée au contraire de l'efficacité et vice versa. Cela signifie que lorsque la capacité
augmente, l'efficacité diminue et que la capacité diminue, l'efficacité augmente.

Pour utilisateurs, un ordre de grandeur de la capacité de traitement d’un crible est donné par
l’expression :
𝜌𝑠
𝑇 = 1,4 𝑎0,6
𝛾
Avec
T(t/h par m2de surface criblante) capacité de traitement, a(mm) dimension de la maille de
séparation, γ proportion de grains de dimension critique (comprise entre 0,5 a et 1,5a ).

II.7 Surfaces criblante


Il existe plusieurs types de surfaces criblante disponibles. La taille et la forme des ouvertures,
la proportion d'aire ouverte, les propriétés matérielles de la surface de criblage et la flexibilité
de la surface de crible peuvent être critiques pour la performance d'une machine de criblage.
Les surfaces criblante sont habituellement fabriquées à partir d'acier, de caoutchouc ou de

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polyuréthane et peuvent être classées en fonction de la façon dont elles sont fixées au crible.
Des systèmes de fixation boulonnés, tendus et modulaires sont utilisés sur les tamis vibrants
industriels.

II.8. Types de cribles (tamis)


- Grilles planes inclinées (grizzly) : Généralement, le matériel contenant une forte
proportion de composantes grossières est séparé à l’aide d’un grizzly. Cet appareil est
composé d’une série de barres parallèles robustes qui sont montées
sur un cadre. Ces équipements peuvent être stationnaires ou
vibrants. Leur surface est inclinée suivant un angle variant entre 20°
et 50°.
Le matériel à cribler (sec ou humide) est introduit par le haut de la
pente pour qu’il s’écoule dans la même direction que les barres
parallèles.
Grizzly
Cet équipement permet de classer sans problème majeur et sans
énergie les matériaux de 100 à 1000 mm. De plus, il est caractérisé par une capacité très
élevée (jusqu’à 1000 tonnes/heure).

- Cribles vibrants : Ces appareils sont les plus répandus. Ils


sont composés essentiellement d’une surface de criblage
supportée par un cadre métallique robuste soumis à des
vibrations. Leurs dimensions peuvent atteindre de 0,5 à 3 m de
large et des longueurs de 1 à 10 m.
Les vibrations ont une fréquence variable pouvant aller par
minute de 650 pour des amplitudes de 10 à 15 mm à 3 000
pour des amplitudes de 3 mm.

Ils sont utilisés dans des domaines très variés en granulométrie


(0,3 à 120 mm), en débit (de quelques tonnes à plusieurs
Crible vibrant
centaines de tonnes par heure pour les grands appareils).
- Il existe plusieurs types de cribles largement utilisés dans l’industrie : Trommels, cribles
rotatifs, blutoirs, Tamis giratoire, etc.

- Grilles courbes : Ce sont des grilles Alimentation


concaves, composées de barreaux
transversaux, encastrées dans une boîte
Grille courbe en
munie d’une alimentation à la partie
acier inoxydable Refus
supérieure et de deux sorties pour le refus
et pour le passant.
Passants
Ils peuvent faire concurrence aux
classificateurs hydrauliques dans les classifications relativement grossières (grains compris
entre 100-200μm et 3-4 mm) et pour des concentrations en solides élevées (jusqu’à 50 %, en
masse).

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Ces grilles sont utilisées, par exemple, dans les circuits gravimétriques, pour effectuer des
divisions en classes granulométriques avant concentration par tables à secousses ou dans des
circuits de flottation fine (minerais de fer).

Autres types de cribles

- Cribles à haute fréquence

Un criblage efficace des particules fines nécessite une


vibration de faible amplitude et de haute fréquence.
Des fréquences allant jusqu'à 3600 tr/min sont utilisées
pour séparer jusqu'à 100μm, comparé aux tamis
vibrants pour les applications plus grossières qui
vibrent autour de 700-1200 tr/min. La vibration de la
surface de criblante peut être créée par des moteurs
électriques ou avec des solénoïdes électriques.

- Trommels
Ces cribles rotatifs sont l'un des dispositifs de criblage les plus anciens, comprenant un tamis
cylindrique tournant typiquement entre 35% et 45% de la vitesse critique. Les trommels sont
installés sur un petit angle par rapport à l'horizontale ou utilisent une série de chicanes
internes pour transporter le matériau le long du cylindre.
Les trommels peuvent manipuler le matériel de 6mm jusqu’à 55mm, et même des tailles plus
petites peuvent être manipulées dans des conditions de criblage humide. Ils restent largement
utilisés dans certaines tâches de criblage, y compris les installations de criblage globales et les
flux de décharge du broyeur.

Trommel crible

- Cribles circulaires ou giratoires


Ils donnent un mouvement giratoire et vertical combiné et sont
utilisés pour des applications de tamisage fin, humide ou sec,
jusqu'à 40μm, y compris dans des laboratoires.
Les composants de base consistent en surface tamisante d'environ
2,7 m de diamètre, supportée sur une table montée sur des ressorts
sur une base, effectue un mouvement giratoire horizontal. Les
cribles circulaires sont souvent configurés pour produire des
fractions de tailles multiples. Ces types de cribles sont
généralement utilisés dans des applications à faible capacité, par
exemple déshydratation du carbone dans les usines d'or.
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