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LE TRANSFORMATEUR MONOPHASE
1. Introduction :
Un transformateur est un convertisseur « alternatif-alternatif » qui permet de modifier la valeur
d’une tension alternative en maintenant sa fréquence et sa forme inchangées. Le transformateur est
un appareil qui peut :
Transformer une tension alternative d'une grandeur à une autre grandeur.
Transformer un courant alternatif d'une grandeur à une autre grandeur.
Isoler un circuit électrique d'un courant continu circulant dans un autre circuit
électrique.
Faire paraître une impédance comme ayant une autre valeur.
Les transformateurs sont des machines électriques entièrement statiques, cette absence de
mouvement assure la transmission de la puissance avec un excellent rendement. Leur utilisation est
primordiale pour le transport de l'énergie électrique où l'on préfère « transporter des volts plutôt
que des ampères ». Ils assurent l'élévation de tension entre la source (alternateurs fournissant du
20000 V) et le réseau de transport (jusqu’à 400000 V ), puis ils permettent l'abaissement de la
tension du réseau vers l'usager.
2. Présentation :
Un transformateur est constitué d’un circuit magnétique sur lequel sont disposés deux bobinages
en cuivre : le primaire et le secondaire. On note N1 le nombre de spires du primaire et N2 le nombre
de spires du secondaire.
Pour distinguer le primaire du secondaire, on affecte l’indice 1 aux grandeurs caractérisant le
primaire et l’indice 2 aux grandeurs caractérisant le secondaire.
Dans ce cours, le transformateur est alimenté par une tension primaire alternative sinusoïdale v1(t),
de fréquence f = 50 Hz et de valeur efficace V1.
Le but d’un transformateur monophasé est de modifier la valeur efficace d’une tension : on passe
donc d’une valeur efficace au primaire, V1, à une valeur efficace apparaissant au secondaire, V2.
Le bobinage du primaire est celui qui est alimenté : il est donc un récepteur. On adopte alors au
primaire une convention récepteur.
Le bobinage du secondaire est celui qui alimente la charge : il est donc générateur. On adopte alors
au secondaire une convention générateur.
3. Fonctionnement :
Le bobinage du primaire est alimenté par une tension alternative sinusoïdale v 1 de valeur efficace V1.
Il est alors parcouru par un courant i1, également alternatif sinusoïdal, de valeur efficace I1.
La circulation d’un courant dans le circuit primaire génère un champ magnétique 𝐵 ⃗ , évoluant au
cours du temps, proportionnel à la valeur efficace I1 du courant primaire et également au nombre
de spires N1 du bobinage.
Ce champ magnétique 𝐵 ⃗ génère alors un flux Ф évoluant au cours du temps, et circulant
préférentiellement à travers les parties métalliques, c’est à dire à travers le circuit magnétique du
transformateur. Si ce circuit magnétique n’est pas saturé, le flux Ф évolue de façon alternative
sinusoïdale.
S’ il n’y a aucune fuite de flux, l’intégralité du flux généré par le bobinage primaire se retrouvera au
niveau du bobinage secondaire.
Dans le cas contraire, quelques lignes de flux ne circulent pas dans le circuit magnétique : ces lignes
de flux sont alors perdues et on retrouve au niveau du secondaire une grande partie du flux généré
par le bobinage secondaire.
Le flux que l’on retrouve au secondaire est un flux qui évolue également de la même façon que le flux
au primaire. Il engendre alors une tension aux bornes du bobinage secondaire, tension
alternative sinusoïdale, de valeur efficace V2.
Si 𝑉2 < 𝑉1, le transformateur est dit abaisseur de tension.
Si 𝑉2 > 𝑉1, le transformateur est dit élévateur de tension.
Si 𝑉2 = 𝑉1 il assure l’isolement électrique entre la source et la charge.
𝑑Ф 𝑑Ф
v1 (𝑡) = 𝑁1 𝑑𝑡 et v2 (𝑡) = 𝑁2 𝑑𝑡
v2 (𝑡) 𝑁
D’où la relation :
v1 (𝑡)
= 𝑁2 = 𝑚 qui représente le rapport de transformation.
1
4. Transformateur parfait :
Le circuit magnétique d'un transformateur parfait est sans fuites et sans pertes énergétiques. Il
est constitué avec un matériau ferromagnétique de perméabilité infinie 𝜇𝑟 = ∞ (= 0) et les
bobinages sont sans résistance (R1 = R2 = 0).
PUISSANCE ABSORBEE = PUISSANCE FOURNIE (UTILE).
* les pertes Joule dans les bobinages sont considérées comme nulles : PJ = 0
* les pertes magnétiques, correspondant aux pertes de lignes de flux dans le circuit magnétiques
sont considérées comme négligeables : Pmag = 0
* les pertes fer, correspondant à la puissance perdue par la circulation des courants de Foucault dans
le circuit magnétique, sont minimalisées par le feuilletage du circuit magnétique : Pfer = 0
Si le dipôle récepteur absorbe une puissance 𝑃2 = 𝑉2 . 𝐼2 cos 𝜑2 (𝜑2 étant le déphasage dû au dipôle),
le primaire, qui se comporte comme un récepteur, absorbe 𝑃1 = 𝑉1 . 𝐼1 cos 𝜑1 (𝜑1 étant le
déphasage entre les valeurs efficaces V1 et I1).
Le bilan de puissance : La conservation de la puissance permet d’écrire,
= 𝑉1 𝐼1 = 𝑉2 𝐼2
𝑉2 𝐼 𝑁
Alors 𝑚 = = 𝐼1 = 𝑁2 rapport de la transformation.
𝑉1 2 1
En conclusion, les puissances active et réactive absorbées par le primaire seront totalement
transmises à la charge connectée au secondaire( pas des pertes).Le rendement d’un transformateur
parfait est égal à 1.
Plaque signalétique
Comme tout appareil électrique, chaque transformateur est spatialement calculé pour
fonctionner :
Sous tension primaire 𝑉1𝑛
Absorbant un courant voisin d’une valeur 𝐼1𝑛
𝑉1𝑛 et 𝐼1𝑛 sont appelées valeurs nominales, leur produit 𝑆 = 𝑉1𝑛 . 𝐼1𝑛 est la puissance apparente
nominale de l’appareil.
Selon la norme NFC 15.100, les grandeurs indiquées sur la plaque signalétique sont :
- La puissance apparente nominale Sn ( Sn= S1= S2 ).
- La valeur nominale 𝑉1𝑛 de la tension v1(t) au primaire.
- La valeur efficace de la tension à vide 𝑉20 de la tension au secondaire v2(t).
- La fréquence nominale d’utilisation du transformateur f.
Ainsi,la plaque signalétique permet de calculer rapidement les grandeurs n’y figurant pas à l’aide des
relations vues précédemment.
Exemple : la plaque signalétique d’un transformateur industriel porte les données suivantes : 8 kVA ;
5000 V/ 240 V ; 50 Hz .
Donc :
Sn 8 kVA : puissance apparente nominale,
𝑉1𝑛 = 5000 𝑉 : tension nominale du primaire,
𝑉20 = 240 𝑉 : tension à vide du secondaire,
𝑓 = 50 𝐻𝑧 : fréquence nominale de fonctionnement.
Ceci donne :
- Le rapport de transformation :
𝑉20 240
𝑚= = = 0.048
𝑉1𝑛 5000
𝑆𝑛 8000
𝐼2𝑛 = = = 33,33 𝐴
𝑉20 240
5. Transformateur réel :
2. Les pertes magnétiques 𝑄𝑚𝑎𝑔 (ou fuites magnétiques) dues au fait que Les lignes de champ
ne sont pas totalement canalises par le circuit magnétique. Ces pertes sont proportionnelles
au courant du bobinage correspondant et sont quantifiées par des inductances primaire L1 et
secondaire L2. Ces pertes sont à caractère inductif.
3. Les pertes dans le fer : 𝑷𝒇𝒆𝒓 = 𝑸𝑯 + 𝑷𝑪𝑭 , avec
𝑄𝐻 : Pertes par hystérésis = échauffement du circuit magnétique. Elles sont modélisées par
une résistance 𝑅𝑓 (résistance de la masse métallique) placée en parallèle à l’entrée.
𝑃𝐶𝐹 : Pertes par courants de Foucault =magnétisation du circuit magnétique. Elles sont
quantifiées par une inductance 𝐿𝑓 (inductance magnétisante) mise aussi en parallèle à
l’entrée du transformateur.
a) Essai à vide :
Pour cet essai le transformateur n’est connecté à aucune charge ( RC = ∞) , donc I2 = I20 = 0 et La
tension v1(t) est amenée à sa valeur nominale V1 = V1n. Le wattmètre est branché pour évaluer la
puissance P10 absorbée par le primaire ; deux voltmètres relèvent les valeurs efficaces V1n et V20 des
tensions v1(t) et v2(t) ; Un ampèremètre mesure la valeur efficace I10 du courant i1(t) qui est le
courant magnétisant I0.
𝑉20 𝑁2
𝑚𝑣 = 𝑚 = =
𝑉10 𝑁1
A vide, le circuit secondaire est ouvert. L’intensité du courant au secondaire est nulle (𝐼2 = 𝐼20 = 0),
donc 𝑃𝐽2 = 𝑃𝐽20 = 0. La puissance délivrée par le secondaire est également nulle ( P2= P20=0). Alors,
toute l’énergie absorbée au primaire est utilisée pour compenser les pertes fer et les pertes joules au
primaire. La puissance P10 sera alors :
2 2
𝑃10 = 𝑃𝑗10 + 𝑃𝑓𝑒𝑟0 = 𝑅1 𝐼10 + 𝑃𝑓𝑒𝑟0 => 𝑃𝑓𝑒𝑟0 = 𝑃10 − 𝑅1 𝐼10
2
Le courant primaire à vide étant très faible (𝑅1 𝐼10 ≈ 0), on conclue que la puissance 𝑃10 qu’on
mesure est égale aux pertes fer : 𝑷𝒇𝒆𝒓 = 𝑷𝟏𝟎
Ainsi si on mesure 𝑃10 (Puissance active au primaire) et 𝑆1 = 𝑉10 . 𝐼10 (Puissance apparente),
2
𝑉10 2
𝑉10
Sachant que 𝑃10 = (courant de foucault) et 𝑄10 = (hystérésis), on retrouve les éléments
𝑅𝑓 𝐿𝑓 .𝜔
du transformateur par calcul :
𝑽𝟐𝟏𝟎
𝑹𝒇 =
𝑷𝟏𝟎
𝑽𝟐𝟏𝟎
𝑳𝒇 =
𝝎√𝑺𝟐𝟏 − 𝑷𝟐𝟏𝟎
b) Essai en court-circuit :
Cet essai se réalise sous tension réduite avec le secondaire branché en court-circuit et au courant
nominal. Pour ce, on augmente 𝑣1 (𝑡) à partir de 0 jusqu'à ce la valeur efficace du courant 𝑖2 (𝑡) soit
égale à celle du courant nominal 𝐼2𝑛 .
Un wattmètre est branché pour évaluer la puissance absorbée par le primaire 𝑃1𝑐𝑐 .
Le voltmètre relève la valeur efficace 𝑉1𝑐𝑐 de la tension d’entrée 𝑣1 (𝑡).
Les deux ampèremètres mesurent les valeurs efficaces 𝐼1𝑐𝑐 et 𝐼2𝑐𝑐 des intensités des courants 𝑖1 (𝑡)
et 𝑖2 (𝑡).
**L’indice cc indique qu’il s’agit de valeurs mesurées en court-circuit.
En court-circuit, La tension 𝑣2 (𝑡) est nulle (𝑉2 = 0 ), la puissance délivrée par le secondaire est donc
également nulle (𝑃2 = 0 ). Le wattmètre W indique la puissance 𝑃1𝑐𝑐 qui représente la somme de
toutes les puissances consommées par le transformateur dans cet essai.
Le bilan énergétique pour cet essai est le suivant :
𝑃1𝑐𝑐 = 𝑃𝑗,1𝑐𝑐 + 𝑃𝑗,2𝑐𝑐 + 𝑃𝑓𝑒𝑟,𝑐𝑐
La tension 𝑉1𝐶𝐶 au primaire étant très faible, par conséquent les pertes dans le fer sont négligeables
𝑃𝑓𝑒𝑟,𝑐𝑐 ≈ 0 ce qui signifie que les pertes qu’on mesure sont les pertes par effet Joule ou pertes dans
le cuivre d’où : 𝑃1𝑐𝑐 = 𝑃𝑗,1𝑐𝑐 + 𝑃𝑗,2𝑐𝑐
Etant donné que les courants de l’essai en court-circuit sont égaux aux courants de l’essai nominal,
on déduit : 𝑷𝒋 = 𝑷𝒋,𝟏𝒄𝒄 + 𝑷𝒋,𝟐𝒄𝒄 = 𝑷𝟏,𝒄𝒄
Ainsi si on mesure 𝑃1,𝑐𝑐 (Puissance active au primaire) et 𝑆1 = 𝑉1,𝑐𝑐 . 𝐼1,𝑐𝑐 (Puissance apparente),
2 2
Sachant que 𝑃1,𝑐𝑐 = 𝑅. 𝐼2𝑛 et 𝑄1 = 𝐿. 𝜔. 𝐼2𝑛 , on retrouve les éléments du transformateur par
calcul :
𝑷𝟏,𝒄𝒄
𝑹 = 𝑹𝑺 =
𝑰𝟐𝟐𝒏
𝑺𝟐𝟏 − 𝑷𝟐𝟏,𝒄𝒄
𝑳 = 𝑳𝑺 = √ 𝟐
𝝎. 𝑰𝟐𝒏
Avec 𝑅𝑆 et 𝐿𝑆 : Résistance et inductance des enroulements ramenés au secondaire.
𝑅𝑆 = 𝑅2 + 𝑚 2 . 𝑅1 ou bien 𝑅𝑝 = 𝑅1 + 𝑅2 /𝑚 2
𝑃
𝜂 = 𝑃2 , avec 𝑃2 = 𝑃1 − 𝑃10 − 𝑃1𝑐𝑐
1
𝑃1 : Puissance active mesurée au primaire,
𝑃10 : Puissance active mesurée au primaire lors de l’essai à vide (pertes fer),
𝑃1𝑐𝑐 : Puissance active mesurée au primaire lors de l’essai en court-circuit (pertes joules),
Le calcul donne :
𝑃2 𝑽𝟐 . 𝑰𝟐 . 𝐜𝐨𝐬 𝝋𝟐
𝜂= =
𝑃2 + 𝑃10 + 𝑃1𝑐𝑐 𝑽𝟐 . 𝑰𝟐 . 𝐜𝐨𝐬 𝝋𝟐 + 𝑹𝑺 𝑰𝟐𝟐 + 𝑷𝒇𝒆𝒓
Avec,
𝑉2 , 𝐼2 : Valeurs efficaces au secondaire
𝜑2 : Déphasage entre 𝑉2 𝑒𝑡 𝐼2
𝑅𝑆 : Résistance des enroulements ramenés au secondaire.
De même, les bobinages secondaires pourront être couplés en étoile ou en triangle selon les besoins
d’utilisation.
Cependant, avec cette configuration, on augmente l’encombrement, la masse du transformateur
ainsi que la masse de fer utilisé, ce qui engendre une augmentation des pertes fer. Pour cela, il faut
penser à une autre configuration.
On peut réunir ces 3 transformateurs en un seul autour d’un même circuit magnétique comportant
trois colonnes. Chacune de ces colonnes porte un bobinage primaire et un bobinage secondaire.
Même si les tensions appliquées ne forment pas un système triphasé équilibré on a obligatoirement :
ϕ1+ ϕ2 + ϕ3 = 0 et toutes les lignes de champ sont contenues à l’intérieur du circuit magnétique. On
dit qu’il s’agit d’un transformateur à flux forcés.
Les tensions primaires ( v1, v2, v3 ) et secondaires ( v1’, v2’, v3’ ) sont simples ou composées suivant le
mode de couplage des phases. De même les courants ( i1, i2, i3 ) et ( i1’, i2’, i3’ ) représente des
courants de ligne ou de phase.
5.7.2 Rapport du transformation :
Le rapport de transformation qui relie les grandeurs analogues du primaire et du secondaire
ne dépend plus uniquement des nombres de spires mais aussi du mode de couplage des
enroulements. Dès lors qu’on parle d’un transformateur triphasé, on se doit donc d’en préciser les
différents couplages.
- Rapport de transformation par colonne mc :
𝑛′
Il est définit comme étant le rapport de nombre de spires secondaire par le primaire : 𝑚𝑐 =
𝑛
- Rapport de transformation par phase mph :
C’est le rapport de la tension composée secondaire à vide par la tension primaire composée.
5.7.3 Schéma équivalent par phase et éléments du schéma électrique:
Le transformateur triphasé débitant sur une charge équilibrée est équivalent à trois
transformateurs monophasés et sera donc tributaire d’un schéma équivalent monophasé conforme à
celui d’un transformateur monophasé.
Toute analyse et hypothèses faites pour le transformateur monophasé restent valable pour le
transformateur triphasé par phase.
a) Essai à vide :
2 2
3𝑉10 3𝑉10
𝑃10 = 𝑃𝑓𝑒𝑟 = => 𝑅𝑓 =
𝑅𝑓 𝑃10
2 2
3𝑉10 3𝑉10
𝑄10 = => 𝐿𝑓 . 𝜔 = 𝑋𝑓 =
𝐿𝑓 . 𝜔 𝑄10
b) Essai en court-circuit :
2
𝑃1,𝑐𝑐
𝑃1,𝑐𝑐 = 3𝑅𝑆 . 𝐼2𝑐𝑐 => 𝑅𝑆 = 2
3𝐼2𝑐𝑐
𝑉1𝑐𝑐
𝑍𝑆 = √𝑅𝑆2 + 𝑋𝑆2 = √𝑅𝑆2 + (𝐿𝑆 . 𝜔)2 et 𝑍𝑆 = 𝑚𝑝ℎ .
𝐼2𝑐𝑐