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Embolies pulmonaires
C. Lorut
Malgré les progrès effectués dans le diagnostic et le traitement de l’embolie pulmonaire, cette affection
reste souvent méconnue, et responsable d’une mortalité et d’une morbidité non négligeables. L’approche
diagnostique classique reposant sur l’angiographie pulmonaire tend à être remplacée par une attitude
plus pragmatique s’appuyant sur des examens non invasifs. La scintigraphie pulmonaire de perfusion et
de ventilation a une excellente sensibilité, mais son intérêt est limité par le grand nombre d’examens non
concluants. L’angioscanner thoracique à rotation continue, le dosage des D-dimères par méthode Elisa,
l’échodoppler veineux des membres inférieurs et l’échocardiographie permettent actuellement
d’envisager des stratégies diagnostiques non invasives reposant sur l’association de plusieurs examens.
Les héparines de bas poids moléculaire, dont l’efficacité est supérieure à celle de l’héparine non
fractionnée dans le traitement de la thrombose veineuse profonde, montrent des résultats intéressants
dans l’embolie pulmonaire. Le relais de l’héparine par les antivitamines K est réalisé précocement afin de
limiter le risque de thrombopénie induite par l’héparine. La durée du traitement antivitamines K dépend
en particulier du caractère récidivant de la pathologie thromboembolique et de l’existence d’une
thrombophilie sous-jacente.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
■ Physiopathologie de l’embolie
Conséquences respiratoires
pulmonaire
Les conséquences respiratoires découlent des perturbations de
L’embolie pulmonaire (EP) retentit sur le système circulatoire l’équilibre ventilation/perfusion. L’étude des gaz du sang
et sur le système gazeux. montre habituellement une hypoxie et une hypocapnie. Les
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19-2050 ¶ Embolies pulmonaires
mécanismes de l’hypoxie sont : l’augmentation de l’espace mort part du terrain du patient) ou traumatique en particulier
alvéolaire par diminution de la perfusion dans les zones fractures des membres inférieurs, du bassin et du rachis.
embolisées alors que la ventilation est maintenue ; essentielle- De nombreux autres facteurs sont connus : les antécédents
ment, l’effet shunt par augmentation de la perfusion au niveau d’EP ou de phlébite ; la contraception orale et les œstrogènes ;
des zones pulmonaires non embolisées ; l’existence d’un shunt la grossesse et le post-partum ; les cardiopathies, en particulier
vrai, c’est-à-dire des zones non ventilées mais perfusées ; et plus l’insuffisance cardiaque congestive et l’infarctus aigu du
rarement, l’existence d’un shunt intracardiaque droite-gauche, myocarde ; l’insuffisance respiratoire ; le syndrome néphroti-
par ouverture d’un « patent foramen ovale » présent chez 15 % que ; l’âge ; les maladies systémiques (lupus érythémateux
des sujets normaux. disséminé, la maladie de Behçet, la rectocolite ulcérohémoragi-
que, la maladie de Crohn et la maladie de Buerger).
Tableau 1.
Prévalence des accidents thromboemboliques veineux (ATEV) chez les patients porteurs d’une thrombophilie congénitale. [16]
Facteurs de risque Prévalence dans la population générale Prévalence chez les patients porteurs d’une ATEV Risque relatif
Déficit en antithrombine 0,02 1 10
Déficit en protéine C 0.2-0.4 3 10
Déficit en protéine S Inconnu 1–2 10
Facteur V Leiden 5 20 5
Prothrombine 20210A 2 6 3.5
Facteur VIII > 150 % 11 25 3
Facteur IX > 95e percentile 5 20 2
Facteur XI > 95e percentile 5 20 2
Homocystéine > 18,5 µmol/l 5 10 2
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Embolies pulmonaires ¶ 19-2050
affirmé. [22] Seule, l’association de plusieurs de ces signes excavées et siégeant le plus souvent dans les lobes inférieurs)
cliniques apparaît utile pour identifier les patients à forte témoignant d’une hémorragie intra-alvéolaire ou d’un infarctus
suspicion d’EP. pulmonaire, une ascension d’une hémicoupole diaphragmatique
(20 %), une distension d’une artère pulmonaire (19 %), des
Électrocardiogramme atélectasies (18 %) (opacités d’apparition précoces linéaires,
fines, horizontales, siégeant au niveau des bases pulmonaires,
L’électrocardiogramme (ECG) est lui aussi peu spécifique. Il
juste au-dessus de l’hémidiaphragme, touchant la plèvre et
montre de nombreuses anomalies dans 70 % des cas de manière
souvent multiples), un œdème pulmonaire (14 %), une hyper-
transitoire et parfois retardée : anomalies non spécifiques du
clarté lobaire ou pulmonaire (8 %) ou une distension thoracique
segment ST et de l’onde T ; fibrillation auriculaire ; flutter
(5 %).
auriculaire ; bloc de branche droit ; déviation axiale droite de
QRS ; aspect S1Q3 ; onde P pulmonaire et rarement déviation La radiographie reste donc un bon examen permettant
axiale gauche (qui n’exclut pas le diagnostic d’EP). [22] Les signes d’orienter le diagnostic mais vu sa faible spécificité, elle n’a
ECG de surcharge ventriculaire droite aiguë (inversion de pour le diagnostic qu’un intérêt limité.
l’onde T de V1 à V3, déviation axiale droite de QRS, aspect
S1Q3, bloc de branche droit) sont inconstants. De plus, l’ECG Étude des gaz du sang artériel
peut être trompeur orientant vers une autre pathologie (péricar- L’étude des gaz du sang artériel a une valeur diagnostique
dite, insuffisance coronaire). Ainsi, l’ECG, à lui seul n’a qu’un limitée. Elle montre habituellement une hypoxie et une hypo-
intérêt relativement limité pour le diagnostic d’EP. capnie. Cependant, l’hypoxie est si habituelle dans un si grand
nombre d’affections respiratoires aiguës qu’elle n’a aucune
Radiographie thoracique spécificité. De plus, la PaO2 peut être normale ou subnormale,
La radiographie thoracique reste un bon examen pour supérieure à 80 mmHg, chez un quart des patients pour certains
orienter le diagnostic. On considère classiquement que la auteurs. [22] La pression partielle en CO 2 du sang artériel
normalité de la radiographie thoracique chez un patient très (PaCO 2 ) est généralement abaissée dans l’EP en raison de
dypsnéique est fortement évocatrice d’EP. Seulement 24 % des l’hyperventilation. Chez les insuffisants respiratoires chroniques
radiographies des 2322 EP rapportées par Elliot et al. [23] étaient obstructifs avec hypercapnie chronique, l’existence d’une
normales. hypocapnie ou d’une hypercapnie moins marquée qu’à l’état
Dans cette série, certaines anomalies sont observées plus basal doit faire évoquer une EP. Du fait de cette hypocapnie, il
fréquemment : une cardiomégalie (27 %), épanchement pleural existe le plus souvent une alcalose respiratoire.
(23 %), des infiltrats pulmonaires (22 %) (opacités systématisées, Les données cliniques, biologiques et radiologiques sont donc
uni- ou multisegmentaires, non rétractées, largement appuyées d’une faible sensibilité et spécificité pour le diagnostic d’EP.
sur la surface pleurale, prédominant à la périphérie des pou- Pourtant depuis les années 1990, des études comme PIOPED [24]
mons, souvent en forme de tronc de cône arrondi, très rarement ont montré que les cliniciens « entraînés » étaient capables de
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échodoppler MI
échodoppler - échodoppler +
Scintigraphie V/P
Probabilité clinique
Angiographie pulmonaire
classer les patients suspects d’EP selon une faible, moyenne ou prédictive négative étant de plus de 97 %, un taux normal
forte probabilité avec une certaine fiabilité, mais insuffisante (inférieur à 500 ng/ml) de D-dimères dosés par ces méthodes
pour permettre d’affirmer ou d’éliminer le diagnostic avec permet donc d’exclure avec quasi-certitude le diagnostic d’EP.
certitude. L’association de l’évaluation de la probabilité clinique Cependant, certains faux négatifs peuvent s’observer dans le
dite « prétest » à la probabilité scintigraphique permet d’amélio- cadre d’un diagnostic tardif (début des symptômes supérieur à
rer la valeur diagnostique de l’examen. Suivant les études, [25] il 5 jours). La spécificité est faible, inférieure à 50 % (faux positifs
n’est pas prouvé que l’expérience du clinicien soit importante dans la pathologie néoplasique, la coagulation intravasculaire
dans l’évaluation de ce score implicite. C’est pourquoi différents disséminée, l’arythmie complète par fibrillation auriculaire, etc.)
scores explicites (Tableau 2) ont été évalués (score de Wells, de et n’a donc aucune valeur diagnostique.
Genève) : [26] leurs résultats ne montrent pas de différence
significative entre les deux scores, mais l’association d’une Diagnostic d’une thrombose veineuse
évaluation implicite au score de Genève permet une meilleure profonde
discrimination suggérant que le jugement clinique affine les
résultats du score. L’EP et la thrombose veineuse profonde (TVP) sont deux
diagnostics souvent associés (cf.supra) et la mise en évidence
d’une TVP chez un malade suspect d’EP peut permettre sinon
Dosage des D-dimères de poser le diagnostic d’EP avec certitude, du moins de poser
Les D-dimères sont des produits spécifiques de dégradation de l’indication d’un traitement anticoagulant. Cependant, si ces
la fibrine dosés à l’aide d’anticorps monoclonaux soit par examens permettent d’affirmer la maladie thromboembolique
agglutination (méthode latex), soit par méthode Elisa, (enzyme veineuse, la normalité des explorations veineuses n’exclut pas le
linked immunosorbent assay), soit par des méthodes de dosage diagnostic d’EP. La sensibilité et la spécificité de l’échographie-
rapide (Vidas, Liatest, Nycocard, etc.). Seuls, les D-dimères dosés doppler des membres inférieurs (MI) sont très élevées pour le
par méthode Elisa et par certaines méthodes rapide (Vidas et diagnostic de TVP proximale chez les patients symptomatiques,
Liatest) ont une sensibilité suffisante pour utiliser ce test dans mais la sensibilité est beaucoup moins bonne chez les patients
la stratégie diagnostique de l’EP. [27, 28] La sensibilité et la valeur asymptomatiques, [29] ce qui est fréquemment le cas chez les
4 Angéiologie
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Tableau 2.
Calcul de la probabilité clinique d’embolie pulmonaire (TVP : thrombose veineuse profonde).
Score de Genève Score de Wells
Éléments Points Éléments Points
Antécédents d’EP ou TVP +2 Antécédents de TVP ou EP +1,5
Pouls > 100/min +1 Pouls >100/min +1,5
Chirurgie récente +3 Chirurgie ou immobilisation récente +1,5
Âge
- 60-79 ans +1
- 80 ans +2 Signes de TVP +3
PaCO2
- < 4,8 kPa +2 Diagnostic alternatif moins probable que l’EP +3
- 4,8 - 5,19 kPa +1 Hémoptysie +1
PaO2
- < 6,5 kPa +4 Cancer +1
- 6,5 - 7,99 kPa +3
- 8 - 9,49 kPa +2
- 9,5 - 10,99 kPa +1
Atélectasie +1
Surélévation d’une coupole +1
diaphragmatique
Probabilité clinique Probabilité clinique
Faible 0-4 Faible 0-1
Moyenne 5-8 Moyenne 2-6
Forte 9 Forte 7
patients suspects d’EP. La phlébographie est plus performante défauts de perfusion segmentaire sans anomalies de ventilation
chez ces patients, mais cet examen est invasif et son indication associées permet en général d’affirmer le diagnostic avec une
dans ce contexte est discutée. valeur prédictive positive de 88 %. En revanche, la valeur
prédictive positive des scintigraphies de probabilité intermé-
Angiographie pulmonaire diaire ou faible est médiocre respectivement de 30 et 14 % et
ne permet pas d’affirmer ou d’infirmer le diagnostic d’EP.
L’angiographie pulmonaire numérisée est actuellement la
technique la plus utilisée. [30] L’obstruction complète ou
partielle d’un ou plusieurs vaisseaux de la circulation artérielle
pulmonaire est visualisée après injection de produit de contraste Tomodensitométrie thoracique
par un cathéter introduit dans une veine du bras ou la veine
fémorale, placé dans le tronc de l’artère pulmonaire puis avancé Il est maintenant clairement démontré que l’angioscanner
de manière sélective dans les artères pulmonaires droites puis spiralé est un examen performant pour établir le diagnostic
gauches. L’examen permet également de quantifier le degré d’EP, lorsqu’il montre des signes directs comme des lacunes
d’obstruction par le calcul d’index de Miller basé sur le siège de endovasculaires dans des branches segmentaires ou plus proxi-
l’obstruction et le degré d’hypoperfusion périphérique. Cepen- males (Fig. 3A, B, C). En revanche, le scanner n’ayant une
dant, l’angiographie pulmonaire n’est plus à l’heure actuelle la sensibilité que d’environ 70 %, l’absence d’image de thrombus
technique d’investigation de première intention en cas de au scanner ne permet en aucun cas d’éliminer le diagnostic
suspicion d’EP. En effet, l’utilisation des stratégies diagnostiques d’EP. Plusieurs études évaluant l’angioscanner ont montré
non invasives validées par de grandes études pragmatiques [19, qu’une thrombose veineuse profonde proximale pouvait être
20] permet le plus souvent d’éliminer ou d’affirmer le diagnostic mise en évidence à l’échodoppler alors même que l’angioscan-
d’EP sans recourir à l’angiographie. Cependant, dans toutes ces ner était négatif. [35] Deux études, [19, 20] montrent cependant la
stratégies diagnostiques, il persiste une faible partie des patients bonne performance de l’angioscanner lorsqu’il est intégré dans
chez qui le recours à l’angiographie est nécessaire (1 à 7 %). Il une stratégie diagnostique associant la probabilité clinique et
s’agit en général de petites EP distales, nécessitant des radiolo- l’EDMI. Isolément, la sensibilité de l’angioscanner est de 70 %
gues expérimentés. (IC95 : 62-78) et la spécificité de 91 % (IC95 % : 86-95). La
concordance interobservateur est grande (coefficient kappa :
Scintigraphie pulmonaire de perfusion 0,82-0,90). En revanche, la stratégie qui associe l’angioscanner
à un EDMI élève la sensibilité à 97 %. Lorsque l’angioscanner
et de ventilation et l’EDMI sont négatifs, l’absence de probabilité clinique forte
La scintigraphie de perfusion-ventilation est un examen permet de ne pas entreprendre de traitement anticoagulant. Le
simple, non invasif et peu irradiant. La sensibilité de la scinti- risque d’événement thromboemboliques à 3 mois est alors de
graphie de perfusion pour le diagnostic d’EP est de 100 %. [31-34] 0,8 %, confirmant le bien-fondé de cette approche diagnostique.
Une scintigraphie de perfusion pulmonaire normale élimine Si, au contraire, la probabilité est forte malgré la négativité de
donc le diagnostic d’EP. En revanche, des defects de perfusion l’angioscanner et de l’EDMI, le risque thromboembolique n’est
peuvent s’observer au cours de nombreuses affections (broncho- pas négligeable, de l’ordre de 6 %. Il est recommandé, dans ces
pneumopathies chroniques obstructives, pleurésies, pneumopa- circonstances, de poursuivre les investigations en effectuant une
thies, etc.) et doivent être rapportés aux anomalies observées à angiographie pulmonaire et/ou une scintigraphie de V/P.
la scintigraphie de ventilation selon des critères d’interprétation L’association angioscanner et EDMI permet d’affirmer ou
définis par PIOPED. [34] Une scintigraphie pathologique peut d’infirmer le diagnostic d’EP chez près de 90 % des patients. Si
être en effet plus ou moins évocatrice d’EP et les résultats sont on associe également à cette stratégie le dosage des D-dimères,
classés en : faible probabilité, probabilité intermédiaire et forte le recours à l’angiographie pulmonaire n’est que de 1 %. [20]
probabilité d’EP (Tableau 3). La présence d’au moins deux Actuellement, des scanners dits « multi-barrettes » sont sur le
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19-2050 ¶ Embolies pulmonaires
Tableau 3.
Classification des images scintigraphiques et critères d’interprétation utilisés au cours de l’étude PIOPED. [34]
Figure 3.
A, B, C. Angioscanner thoracique : aspect typique de l’embolie pulmo-
naire.
6 Angéiologie
Embolies pulmonaires ¶ 19-2050
Angéiologie 7
19-2050 ¶ Embolies pulmonaires
prévention postopératoire, l’héparine sous-cutanée doit être [22] Stein PD, Terrin ML, Hales CA, Palevsky HI, Saltzman HA,
commencée 2 heures avant l’intervention et poursuivie jusqu’à Thompson BT, et al. Clinical, laboratory, roentgenographic and
la déambulation complète. La dose et les protocoles utilisés electrocardiographic findings in patients with acute pulmonary
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Lorut C. Embolies pulmonaires. EMC (Elsevier SAS, Paris), Angéiologie, 19-2050, 2005.
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