EXERCICE :
1. Soient a un réel, n un entier naturel non nul. Résoudre, dans C, l’équation (d’inconnue z) :
(z + 1)n = e2ina .
Factoriser, dans C[X], le polynôme P = (X + 1)n − e2ina .
2. En déduire des expressions simples pour les produits
n−1 n−1
Y kπ Y kπ
Pn (a) = sin a + et Qn = sin .
n n
k=0 k=1
PROBLÈME 2 :
Pour tout entier naturel n, on note fn la fonction définie sur IR par
Z 2π
1
∀x ∈ IR fn (x) = (sin t)n ex sin t dt .
2π 0
1. Montrer que, pour tous réels x0 et x, et pour tout t ∈ [0, 2π], on a
x sin t (x − x0 )2 |x|+|x |
e − ex0 sin t − (x − x0 ) (sin t) ex0 sin t ≤ e 0
.
2
(pour t fixé, on considérera la fonction u : x 7→ u(x) = ex sin t ).
2. En déduire une majoration de l’expression f0 (x) − f0 (x0 ) − (x − x0 ) f1 (x0 ) valable quels
que soient les réels x0 et x. En déduire enfin que la fonction f0 est dérivable sur IR, quelle
est sa dérivée ?
3. En procédant comme à la question 2., montrer que, pour tout entier naturel n, la fonction fn
est dérivable sur IR et admet pour dérivée fn+1 .
4. Pour tout x ∈ IR, démontrer les relations
Z π2 Z π
2 2 2
f0 (x) = ch(x sin t) dt ; f1 (x) = sin t · sh(x sin t) dt .
π 0 π 0
5. De la question 4., déduire des informations sur la parité des fonctions f0 et f1 , étudier le signe
de f1 et les variations de f0 .
Z π2
2 2 x
6. Pour x ∈ IR∗+ , démontrer f0 (x) ≥ ch(x sin t) dt ≥ ch . Qu’en déduit-on pour les
π π6 3 2
branches infinies de la courbe représentative de f0 ?
7. Par une intégration par parties, trouver une relation entre fn+2 (0) et fn (0). Donner alors
l’expression de fn (0) en discutant selon la parité de l’entier n.
8. Montrer que f0 admet un développement limité à tout ordre au voisinage de zéro, expliciter
son développement limité à l’ordre 4.
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CORRIGÉ
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2. Évaluons l’identité ci-dessus en zéro (ce qui revient en fait à exploiter le produit des racines
du polynôme P ) :
n−1
Y i a+ kπ
2ina n
kπ
P (0) = 1 − e = −2ie sin a + ,
n
k=0
soit
n−1
Y i kπ
n
−2i eina sin na = (−2i eia )n e Pn (a) .
k=0
n−1 π
Pn−1 n(n−1)
Y i kπ
n
in k π
in 2 iπ n−1
2
iπ
2
n−1
Or, e = e k=0
= e = e = e = in−1 . Nous obtenons
k=0
donc
−2i eina sin na = (−1)n 2n in eina in−1 Pn (a) .
Avec un peu de vitamine et en tenant compte de i2n = (i2 )n = (−1)n , on trouve finalement
sin na
Pn (a) = n−1 .
2
n−1
Y kπ
Posons ensuite, pour tout réel a, Qn (a) = sin a+ . Alors la fonction a 7→ Qn (a) est
n
k=1
continue sur IR (comme produit de n − 1 fonctions continues sur IR) et Pn (a) = sin a Qn (a)
Pn (a) sin na
pour tout a ; donc pour tout réel a non multiple de π, on a Qn (a) = = n−1 .
sin a 2 sin a
La continuité de la fonction Qn en zéro permet d’écrire que
sin na n
Qn = Qn (0) = lim Qn (a) = lim n−1 = n−1 .
a→0 a→0 2 sin a 2
reste
G0 (x) = P (x) + (−1)n P (2n+2) (x) sin x = P (x) sin x
puisque la dérivée (2n + 2)-ième du polynôme P (de degré 2n) est nulle. Donc
Z π Z π
P (x) sin x dx = G0 (x) dx = G(π) − G(0) = F (0) + F (π) .
0 0
2. Le polynôme P admet le nombre 0 pour racine d’ordre n (il est divisible par X n ), donc les
dérivées du polynôme P jusqu’à l’ordre n − 1 sont nulles en zéro : P (j) (0) = 0 pour tout
j ∈ [[0, n − 1]].
Pour tout entier naturel j, notons cj le coefficient de X j dans le polynôme P ; on sait que
P (j) (0)
cj = mais, par ailleurs, en développant par la formule du binôme, on a
j!
n 2n
1 n X k n−k k
X Cnj−n 2n−j
P (X) = X Cn a (−bX) = a (−b)j−n X j
n! j=n
n!
k=0
1 j−n 2n−j
et, pour j ∈ [[n, 2n]], le coefficient de X j est donc cj = C a (−b)j−n , d’où
n! n
j! j−n 2n−j j!
P (j) (0) = C a (−b)j−n . Comme j ≥ n, est un entier et P (j) (0) est un entier
n! n n!
relatif.
Pour j > 2n, on a bien sûr P (j) (0) = 0.
On vient de prouver que P (j) (0) est un entier relatif pour tout j ∈ IN. De la définition de
F (x), il résulte alors immédiatement que F (0) est un entier relatif.
Xn n a n bn
3. On a P (X) = b −X = X n (π − X)n . Ainsi écrit, la symétrie
n! b n!
P (π −X) = P (X) apparaı̂t clairement. En dérivant la relation P (π −x) = P (x), on obtient
−P 0 (π − x) = P 0 (x) puis, pour toute dérivée d’ordre pair, P (2k) (π − x) = P (2k) (x). En par-
ticulier, P (2k) (π) = P (2k) (0) pour tout entier naturel k, d’où il résulte que F (π) = F (0).
Z π
4. On a In = P (x) sin x dx = F (0) + F (π) d’après la question 1., donc In est un entier
0
relatif. D’autre part, la fonction x 7→ P (x) sin x est continue, positive (voir l’expression de
P (x) donnée à la question 3.) et non identiquement nulle sur [0, π], son intégrale sur cet
intervalle est donc strictement positive, d’où In > 0 : In ∈ IN∗ .
bn π n
Z
5. Reprenons l’expression In = x (π−x)n sin xdx. Sur l’intervalle [0, π], on a 0 ≤ xn ≤ π n
n! 0
π 2n+1 bn (π 2 b)n
et 0 ≤ (π − x)n ≤ π n , d’où une majoration de l’intégrale : 0 ≤ In ≤ =π .
n! n!
xn
Or, on sait que, pour tout réel x, lim = 0 (croissance comparée des suites géométriques
n→+∞ n!
et factorielle), donc lim In = 0. Cependant, une suite d’entiers naturels non nuls est
n→+∞
minorée par 1 et ne peut donc converger vers 0 : il y a donc une contradiction, ce qui
montre que l’hypothèse “π est rationnel” est fausse.
1 2 1 4
Pour n = 4, on obtient f0 (x) = 1 + x + x + o(x4 ).
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