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Chapitre I Le béton et l’acier

I
Le Béton et l’acier
I.1. INTRODUCTION
Le béton est un matériau constitué d’un mélange de granulats, de ciment et
d’eau.
Le béton est un matériau qui a :
• Une résistance élevée à la compression (généralement de 25 MPa et qui
peut atteindre 60 MPa).
• Une faible résistance à la traction (de l’ordre du dixième de la résistance à
la compression).

Pour obtenir du béton armé, on associe au béton des armatures d’acier.


Ces armatures, placées dans les zones tendues de l’élément reprendront les
efforts de traction induits par les sollicitations extérieures.

I.2. PRINCIPE DE LA CONSTRUCTION EN BETON ARME


Considérons une poutre en flexion 4 points :

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a) Première poutre : Béton non armé

La rupture intervient brutalement sous une charge faible suite à une


insuffisance en traction.
La résistance en compression du béton, de l'ordre de 25 à 35 MPa est 10 fois
plus importante que sa résistance en traction.

Figure 1 : Poutre avec béton non armé

b) Deuxième poutre : Poutre armée longitudinalement


Nous disposons des armatures en fibre inférieure, là où se développent les
contraintes de traction et donc là où le béton montre des insuffisances.
L’acier est par contre un matériau possédant d'excellentes capacités de
résistance tant en traction qu'en compression.
Sous charges, des fissures apparaissent en partie centrale. A ce moment, le
béton a donc cessé de résister en traction et c'est l'acier qui a pris le relais.
Les armatures empêcheront ces micro fissures de s'ouvrir davantage et
prendront seuls en compte les efforts de traction.

Figure 2 : Poutre armée longitudinalement

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En augmentant les charges appliquées, des fissures à 45° se créent au niveau


des deux zones d'appuis provenant d'une insuffisance de résistance du béton à
l'effort tranchant.
La rupture intervient ensuite sur ces fissures.

Figure 3 : Poutre armée longitudinalement : fissures à 45°

c) Troisième poutre : poutre armée longitudinalement et


transversalement
Ajoutons maintenant des armatures transversales particulièrement au niveau
des appuis.
La rupture intervient beaucoup plus tard que dans les deux cas précédents.
Les armatures , longitudinales et transversales, limiteront l'ouverture des fissures
dans le béton.

Figure 4 : Poutre armée longitudinalement et transversalement

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d) Conclusion
À partir des éléments précédents, le schéma de principe de ferraillage d'une
poutre en béton armé en flexion est illustré sur la figure 5.

Figure 5 : Principe de ferraillage d’une poutre en béton armé

I.3. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU BETON ARME


I.3.1. Avantages
a) Intérêt économique
- Le béton est le moins coûteux des matériaux résistant à la
compression et susceptible d’être associé à d’autres éléments ;
- Facilité d’emploi et disponibilité du matériau ;
- Economies dues à l’emploi d’une main-d’œuvre non spécialisée.

b ) Souplesse d’utilisation
- Le béton étant mis en place (dans des moules : coffrage) à l’état frais ; il est
possible de réaliser des constructions aux formes les plus variées et les
armatures peuvent être facilement liées.
- Les assemblages entre différents éléments en béton se réalisent par simple
contact.
- Le béton armé se traite facilement à la préfabrication en usine.

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c ) Economie d’entretien
- Les constructions en béton armé ne nécessitent aucun entretien tandis
que les constructions métalliques ont besoins d’être peintes régulièrement.

d) Résistance au feu
- Les constructions en béton armé se comportent beaucoup mieux en cas
d’incendie que les constructions métalliques ou en bois.
- Le béton, grâce à sa mauvaise conductibilité thermique retarde les effets de
la chaleur sur les armatures, il est possible de remettre en service la
construction après les réparations superficielles ce qui est impossible pour
les constructions métalliques.

e) Résistance aux efforts accidentels


- Le béton armé en raison de son poids important est moins sensible aux
variations de surcharges que d’autres modes de constructions.

f) Durabilité
- Le béton armé résiste bien à l’action de l’eau et de l’air, la seule condition à
observer est la protection des armatures.

I.3.2. Inconvénients
a) Poids
- Les ouvrages en béton armé sont plus lourds que les autres modes de
constructions.

b) L’exécution
Pour exécuter un ouvrage en béton armé il faut :
- Préparation de coffrage qui demande beaucoup de temps et un travail de
charpente important ;
- Le placement des armatures ;
- Pendant et après les mises en place du béton, il faut prendre des
précautions pour le protéger contre le gel et l’évaporation de l’eau ;
- Le contrôle de la qualité du matériau perfectionné lors du gâchage ;
- L’Exécution est peu précise ;

c) Brutalité des accidents


- Les accidents qui surviennent d’un ouvrage en béton armé sont en général
soudains ou brutaux, en général ces accidents sont dus à des erreurs de
calculs ou de réalisations.

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d ) Difficulté de modification d’un ouvrage déjà réalisé


- Difficulté de reprise des ouvrages en cas de transformation ou de modifier
un élément déjà réalisé.

I.4. CARACTERISTIQUES DES MATERIAUX


I.4.1. Béton
Un Béton hydraulique résulte du mélange en proportions bien définies des
composants suivants :
− Granulats naturels ou concassés (sables, gravillons, gravier) ;
− Liant hydraulique normalisé (ciment) ;
− Eau de mouillage des granulats et d’hydratation du liant ;
− Adjuvants (produits chimiques) éventuels pour augmenter les performances
physiques ou mécaniques.
Qualités recherchées pour un bon béton :
− Résistance mécanique élevée (25 - 40 MPa) ;
− Imperméabilité à l’eau et absence de réaction chimique avec l’acier ;
− Bonne mise en œuvre (facile à couler) ;
− Bonne tenue dans le temps (Durabilité) ;
Ces résultats seront obtenus, en jouant sur les paramètres suivants :
− La qualité des granulats et de ciment ;
− Le dosage en ciment ;
− Un bon mélange (une bonne formulation de béton).

I.4.1.1. Caractéristiques physiques du béton

a) Masse volumique
La masse volumique du béton durci dépend en grande partie du type des
granulats utilisés.
Masse Volumique (kg/m3)
Type du Béton
(Norme NF EN 206-1)
800 – 2000 Béton léger
2000 – 2600 Béton Normal
> 2600 Béton lourd

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b) Déformations du Béton Indépendantes des Charges Appliquées


1. Déformation Thermique
Le coefficient de dilatation (α) : ∆L = ± α . L . ∆t
Avec : L : Longueur de l’élément,
α : Coefficient de dilatation,
∆t = T 1 -T 0 : Différence de température
Matériaux Coefficient de Dilatation (α)

Béton 7.10-6 à 12.10-6/C°

Acier 11. 10-6/C°

Béton Armé 10.10-6 /C°

2. Le Retrait Hygrométrique
C’est la réduction dimensionnelle (volume), en l’absence de chargement, due
essentiellement à l’évaporation de l’eau excédentaire interne.
Le retrait augmente Si : l’élément est fin, la proportion des éléments fins est
importante, l’augmentation de la quantité du ciment, l’augmentation de la
quantité d’eau et le Climat est sec.

Remarque : Pour les constructions courantes, les effets dû aux variations de


température et au retrait seront négligés, si on prévoit des joints de dilatation de
1 à 2 cm tous les 20 à 30 mètres.

3. Le Fluage
Le fluage c’est la déformation d’un élément en béton soumis à un
chargement constant ou variable de longue durée.
Le fluage augmente avec la quantité d’eau ajoutée et la sécheresse de l’eau. Il
diminue si le dosage en ciment augmente et avec l’âge de l’échantillon à l’essai.

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I.4.1.2. Caractéristiques mécaniques du béton

a) Résistance caractéristique à la compression


Dans les cas courants, un béton est défini par une valeur de sa résistance à la
compression, à l'âge de 28 jours, dite "valeur caractéristique", Elle est notée f c28
et s'exprime en MPa
Cette résistance se mesure par des essais de compression simple sur
éprouvettes cylindriques de section 200 cm2 et de hauteur double de leur
diamètre (les éprouvettes sont dites "16×32") (NF-P 18-406).

Figure 6 : Essai de compression sur éprouvette cylindrique 16×32 cm

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Cette résistance varie en fonction de l'âge du béton et le règlement donne des


lois d'évolution de f cj (résistance en compression à j jours) en fonction de l’âge "j"
en jours.

Figure 7 : Evolution de la résistance en compression d’un béton en fonction de son âge

Pour des calculs en phase de réalisation, on adoptera les valeurs à j jours,


définies à partir de f c28 , par :

La Figure 8 donne l’allure de la variation de la résistance f cj en fonction de


l’âge du béton pour les deux types de béton

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Figure 8 : Evolution de la résistance f cj en fonction de l’âge du béton

b) Résistance caractéristique à la traction


La résistance caractéristique à la traction du béton à j jours, notée f tj , est
conventionnellement définie par les relations :

La Figure 9 présente l’évolution de la résistance caractéristique à la traction f tj


en fonction de la résistance à la compression f cj .

Figure 9 : Evolution de la résistance à la traction f tj en fonction de la résistance à la compression f cj

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Les résistances caractéristiques en traction f tj peuvent aussi être déterminées


par essais :
 par l’essai de traction par flexion (NF-P 18-407) ;
 par l’essai de fendage ou essai brésilien (NF-P 18-408).

Figure 10 : Essai de traction par flexion et essai de fendage

c) Déformations longitudinales du béton


Pour des sollicitations normales d’une durée d’application inférieure à 24 h, on
admet qu’à l’âge j jours du béton, le module de déformation longitudinale
instantanée prend la valeur :

𝐸𝐸𝑖𝑖𝑖𝑖 = 11000 𝑓𝑓𝑐𝑐𝑐𝑐 1/3 (MPa)

Pour des sollicitations normales d’une durée d’application supérieure à 24 h,


ce module de déformation longitudinale est qualifié de module différé et prend la
valeur :

𝐸𝐸𝜐𝜐𝜐𝜐 = 3700 𝑓𝑓𝑐𝑐𝑐𝑐 1/3 (MPa)

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Le module de déformation longitudinale différé du béton dépend de la


résistance caractéristique à la compression du béton :

d) Déformation transversale (Coefficient de Poisson)


Le coefficient de poisson sera pris égal à ν = 0 pour un calcul de sollicitations à
l’état limite ultime (ELU) et à ν = 0,2 pour un calcul de déformations à l’état limite
de service (ELS).

I.4.2. Actions des adjuvants sur le béton (NA 774)


Les adjuvants de béton sont des produits chimiques soluble dans l’eau dont la
principale est de modifier la solubilité, la vitesse de dissolution et l’hydratation
des constituants d’un liant hydraulique. Les actions sont différentes d’un
adjuvent à un autre, mais un adjuvant n’est pas un produit palliatif (on ne peut
faire un bon béton à partir d’un mauvais dosage). Les adjuvants sont classés
selon leur fonction dans les catégories suivantes :

• Le plastifiant réducteur d’eau : augmente l’affaissement et réduit la


teneur en eau.
• L’accélérateur de prise : réduit le temps de prise (fig11).
• Le retardateur de prise : augmente le temps de début de prise (fig11).
• Le Superplastifiant haut réducteur d’eau : augmente fortement
l’affaissement et réduit la teneur en eau.
• L’accélérateur de durcissement : augmente la vitesse de développement
de la résistance (fig11).
• L’hydrofuge de masse : réduit l’absorption capillaire du béton durci.
• L’entraîneur d’air : entraîner, à l'intérieur du béton, des microbulles
d'air parfaitement réparties qui serviront de vase d'expansion dans le
béton durci, d'améliorer la durabilité du béton soumis à l'action du gel.
• Le rétenteur d’eau : réduit la perte d’eau

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Notons que ces composés organiques sont ajoutés en faible quantité (moins de
5% de la masse du ciment)

Figure 11 : Fonction des adjuvants

I.4.3. Acier
Le matériau acier est un alliage fer et carbone en faible pourcentage. Les
aciers utilisés en béton armé sont les aciers de nuance douce (0,15 à 0,25 % de
carbone) et les aciers de nuance mi-dure et dure (0,25 à 0,40 % de carbone).
Contrairement au béton, l’acier est un matériau isotrope, il possède un
comportement identique en traction et en compression.

I.4.3.1. Caractéristiques mécaniques de l’acier

Les caractéristiques mécaniques servant de base aux justifications et aux


calculs des éléments de béton armé sont :
La limite d'élasticité garantie, désignée par f e . Cette valeur varie en fonction du
type d'acier (Exemple : Fe E 500 pour f e = 500 MPa) ;
Le module d'élasticité longitudinale de l’acier E s est pratiquement constant
quel que soit l'acier utilisé et est pris égal à : E s = 200 000 MPa.

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Tableau 1 : Valeurs de f e en fonction du type d’acier

Figure 12 : Diagramme contrainte- déformation de l’acier

I.4.3.2. Classification des aciers pour le béton armé

On utilise pour le béton armé, les ronds lisses, les armatures à haute
adhérence et les treillis soudés.
On considèrera pour l'acier, un poids volumique de 78,5 kN/m3.
Ils sont définis par leur diamètres normalisés suivants (en mm) :
5 - 6 - 8 - 10 - 12 - 14 - 16 - 20 - 25 - 32 – 40.

a) Ronds lisses : Symbole Φ ou RL


Ce sont des aciers doux, laminés à chaud et de surface lisse, ne présentant
aucune aspérités.
Les nuances utilisées sont les Fe E 215 et Fe E 235.

b) Armatures à haute adhérence : Symbole HA ou T


Ils sont obtenus par laminage à chaud d'un acier naturellement dur, soit dont
les caractéristiques mécaniques sont dues à une composition chimique
appropriée.

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Ces armatures ont leur surface marquée par des crénelures de formes diverses
suivant les marques commerciales, de façon à assurer une meilleure adhérence
avec le béton (figures 12 et 13).
Ces aciers existent dans les nuances Fe E 400 et Fe E 500.

Figure 13 : Profils d’acier HA : acier à verrous

Figure 14 : Profils d’acier HA : acier à empreintes

c) Treillis soudés : Symbole TS


Si les autres types d’acier se présentent en barres, ces derniers sont soit en
rouleaux, soit en panneaux et de dimensions normalisées. Leur largeur standard
est de 2,40m. La longueur des rouleaux est de 50m et celle des panneaux est de
4,80m ou 6m.

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Les treillis soudés sont constitués par des fils se croisant perpendiculairement
et soudés électriquement à leurs croisements. On distingue les treillis soudés à
fils tréfilés lisses dits TSL, des treillis soudés à fils à haute adhérence dits TSHA
(voir norme NF A 35-022).

I.4.3.3. Désignation des aciers

Rond lisse : Symbole Φ ou RL

nφd
Nombre de barres utilisées Diamètre des barres

Exemple : 4 φ 16 = 4 barres en acier rond lisse de diamètre 16 mm.

Armatures à haute adhérence : Symbole HA ou T

Exemple : 4 T 16 = 4 barres en acier haute adhérence de diamètre 16mm


4 HA 16 = 4 barres en acier haute adhérence de diamètre 16mm

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I.5. ETATS LIMITES


Un état limite est un état pour lequel une condition requise d’une construction
(ou d’un de ses éléments) est strictement satisfaite et cesserait de l’être en cas de
variation défavorable d’une des actions appliquées.

I.5.1. Etat limite ultime (ELU)


Il s’agit de l’état pour lequel la valeur maximale de la capacité portante est
atteinte, et son dépassement entraînerait la ruine de l'ouvrage.
Ils correspondent à la limite :

 de l'équilibre statique : non renversement de la construction.


Exemple : Vérification de la stabilité d'un mur de soutènement, tassements
différentiels des fondations d’un bâtiment…etc.

Renversement d’un immeuble

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 de résistance pour les matériaux constitutifs : pour éviter la rupture du


béton ou de l’acier.
Exemple : dimensionner les éléments d’une structure de façon à assurer à
l’acier et au béton des sollicitations qui n’entrainent pas de ruptures.

Rupture du béton
 de stabilité de forme : instabilité élastique due au flambement.
Exemple : dimensionner une section de poteau en tenant compte de sa
hauteur dans le cas des poteaux élancés pour éviter le phénomène de
flambement.

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I.5.2. Etat limite de service (ELS)


Il s’agit d’état dont le non-respect compromet la durabilité de l’ouvrage ou
contrarie les conditions d’exploitation habituelles de celui-ci qui se manifeste par
une fissuration excessive et/ou des déformations excessives.
Les états limites de service sont définis compte tenu des conditions
d’exploitation de l’ouvrage et de la durabilité. Pour bien exploiter une
construction il est nécessaire de ne pas avoir des déformations excessives des
éléments qui entraineraient des désordres dans les revêtements et les cloisons ;
en plus, l’apparition de fissures même si elles ne compromettent pas la résistance
des éléments, elles permettent l’infiltration des eaux et la corrosion des aciers et
diminuent ainsi la durabilité de l’ouvrage. Pour cela, les états limites de services
sont définis compte tenu des conditions d’exploitation et de durabilité et leur
dépassement compromet le bon comportement de l’ouvrage en service.

Il est donc nécessaire d'effectuer des vérifications portant sur :

 La valeur limite de la compression du béton ;

 La valeur limite d'ouverture des fissures : limiter l’ouverture des fissures


pour éviter la corrosion des aciers et assurer ainsi la durabilité de
l’ouvrage ;

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 la valeur limite des déformations des éléments de la construction : limiter


les déformations des éléments en limitant la valeur des flèches.

Flexion d’une dalle

L’état limite de service atteint remet en cause l’aptitude au service de la


structure (fissures, fuites, désordres divers). En revanche, la sécurité (c’est à dire
sa résistance) n’est pas remise en cause.

I.6. CONTRAINTES-DEFORMATIONS DU BETON ET ETATS LIMITES


I.6.1. Etat limite ultime

Le diagramme réel contraintes (f bc ), déformations (ε bc ) est obtenu par un essai


de compression sur une éprouvette (16x32)cm. Le diagramme réglementaire est le
diagramme de calcul simplifié (Parabole-Rectangle), obtenu en appliquant des
coefficients de sécurité sur la résistance du béton.

Diagramme contraintes-déformations du béton à l’ELU

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Dans le cas des sections dont la largeur est constante ou croissante vers la
fibre la plus comprimée, la résistance ultime pour le calcul à l’ELU, est :

0,85 f cj
fbu =
θγ b
Dans le cas des sections dont la largeur est décroissante vers la fibre la plus
comprimée, la résistance ultime pour le calcul a l’ELU, est :

0,80 f cj
fbu =
θγ b
Le coefficient θ dépend de la durée d’application des charges :
1 Pour les charges appliquées plus de 24h
𝜃𝜃 = � 0,9 Charges appliquées entre 1h et 24h
0,85 Charges appliquées pour une durée inferieure à 1h

𝛾𝛾𝑏𝑏 est le coefficient de sécurité du béton :


1,5 Cas des combainaisons fondamentales
𝛾𝛾𝑏𝑏 = �
1,15 Cas des combinaisons accidentelles

Les déformations ultimes pour le calcul à l’ELU sont :


2 ‰ : pour les sollicitations en compression simple
3,5 ‰ : pour les sollicitations en flexion avec compression
Exemple : Pour un béton de résistance caractéristique à 28 jours
f c28 = 25 MPa. Dans le cas des combinaisons fondamentales et en considérant
que la durée d’application des charges est supérieure à 24h, sa résistance ultime
(calcul ELU) est donnée par : fbu = 0,85. 25 / 1,5 soit f bu = 14,2 Mpa

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I.6.2. Etat limite de service


A l’état limite de service le diagramme de calcul est considéré comme linéaire
et la contrainte de calcul est limitée à :

𝒇𝒇𝒃𝒃𝒃𝒃 = 𝟎𝟎, 𝟔𝟔𝒇𝒇𝒄𝒄𝒄𝒄

Diagramme contraintes-déformations du béton à l’ELS

Exemple : Pour un béton de résistance caractéristique à 28 jours


f c28 = 25 MPa, la contrainte de calcul à l’ELS dite aussi contrainte admissible est
égale à : 𝒇𝒇𝒃𝒃𝒃𝒃 = 𝟎𝟎, 𝟔𝟔𝒇𝒇𝒄𝒄𝒄𝒄 = 0,6 . 25 = 15 MPa.

I.7. CONTRAINTES-DEFORMATIONS DE L’ACIER ET ETATS LIMITES


I.7.1. Etat limite ultime
Le diagramme contraintes-déformations réel présente une zone élastique un
palier de ductilité et une zone plastique.

Diagramme contraintes-déformations de l’acier à l’ELU

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Pour le calcul aux ELU des aciers, on considère un diagramme bilinéaire a


palier horizontal, avec une déformation ultime de 10‰ et une contrainte ultime

𝒇𝒇𝒆𝒆
de l’acier égale à : 𝒇𝒇𝒔𝒔𝒔𝒔 =
𝜸𝜸𝒔𝒔
f e : limite d’élasticité de l’acier.
𝛾𝛾𝑠𝑠 : coefficient de sécurité de l’acier : 𝛾𝛾𝑠𝑠 =1.15 (combinaisons

fondamentales), 𝛾𝛾𝑠𝑠 =1 (combinaisons accidentelles).

La limite élastique est donnée selon la nuance et le module d’élasticité par :


Pour les FeE400 : ε L = f e /(γs×E s ) = 400 / (1,15. 200 000) = 1,74 ‰
Pour les FeE500 : ε L = f e /(γ s ×E s ) = 500 / (1,15. 200 000) = 2,17 ‰

I.7.2. Etat limite de service

Les fissures de largeur excessive peuvent compromettre l’aspect des


parements, l’étanchéité des parois et la tenue des armatures vis-à-vis de la
corrosion.
Les principaux paramètres qui interviennent dans la limitation de l’ouverture
des fissures sont : le pourcentage des armatures tendues, le diamètre de celles-ci,
leur répartition et leur contrainte de traction.
En fonction du degré de nocivité des ouvertures des fissures on limite la
contrainte de traction des aciers à :

Cas 1 - fissuration peu préjudiciable

C’est le cas d’ouvrages situés en milieu peu agressif.


Il s’agit d’éléments situés dans des locaux clos et couverts, non soumis à des
condensations.
Dans ce cas aucune limitation de la contrainte de traction n’est exigée :

𝝈𝝈𝒔𝒔 = 𝒇𝒇𝒆𝒆

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Cas 2 – fissuration préjudiciable

La fissuration est considérée comme préjudiciable lorsque les éléments en


cause sont exposés aux intempéries, à des condensations, ou peuvent être
alternativement noyés et immergés en eau douce.
Dans ce cas, la contrainte de traction est limitée à :
𝑓𝑓𝑒𝑒
𝜎𝜎𝑠𝑠 = 𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 � ; 110�𝜂𝜂 × 𝑓𝑓𝑡𝑡𝑡𝑡 � Pour les aciers HA
2
2
𝜎𝜎𝑠𝑠 = 𝑓𝑓𝑒𝑒 Pour les aciers ronds lisses
3
f e : limite d'élasticité des aciers utilisés (MPa)

f tj : résistance caractéristique en traction du béton f tj = 0,6 + 0,06 f cj (MPa)

η : coefficient de fissuration : η = 1.6 pour les barres à haute adhérence sauf


pour les aciers de diamètre inférieur à 6 mm où on prend η = 1.3

Cas 3 – fissuration très préjudiciable

La fissuration est considérée comme très préjudiciable lorsque les éléments


mis en œuvre sont exposés à un milieu agressif (eau de mer, atmosphère marine
telle que embruns et brouillards salins, eau très pure, gaz ou sol particulièrement
corrosifs) ou bien doivent assurer une étanchéité.
Dans ce cas, la contrainte de traction est limitée à :
𝑓𝑓𝑒𝑒
𝜎𝜎𝑠𝑠 = 0,8 𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 � ; 110�𝜂𝜂 × 𝑓𝑓𝑡𝑡𝑡𝑡 � Pour les aciers HA
2
2
𝜎𝜎𝑠𝑠 = 0,8 � 𝑓𝑓𝑒𝑒 � Pour les aciers ronds lisses
3

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