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Universitatea din Craiova

Facultatea de Litere

Aspecte actuale in domeniul lexicologiei

Matei Rodica-Madalina
Master Lb. Franceza, didactica si literaturi in spatiul francofon
Anul 2
Dans le langage quotidien, un discours est un message. Il s’agit d’un développement
verbal et oral devant une audience, dans le but de communiquer ou d’exposer quelque chose,
mais aussi de persuader.

Le discours dit politique est, au sens restreint, une forme de la discursivité par laquelle
un locuteur (individuel ou collectif) poursuit l`obtention du pouvoir. Cette façon de le
concevoir peut être expliquée par le fait de son importance dans la lutte pour l`accession au
pouvoir. Il est difficile, en effet, d`envisager une lutte politique sans discours politique.

Pour notre travail, nous avons choisi deux discours politiques, appartenant l`un à
Nicolas Sarkozy et l`autre à Francois Hollande, prononcés pendant la campagne  de l`élection
présidentielle française de 2012 et concernant le système éducatif et les jeunes, et on va
compter les occurrences des pronoms personnels et des verbes dans une manière comparatiste.

Les pronoms personnels ont été étudiés par Benveniste du point de vue de
l`énonciation. Pour lui, il n`y a pas de sujet sans langage, c`est au travers du langage qu`un
locuteur se réalise comme quelqu`un c`est-a-dire une entité individuelle et subjective.
Benveniste distingue radicalement le couple je/tu de il. Seuls je et tu sont des instances de
discours ; il est un véritable pronom qui peut remplacer n`importe quel syntagme nominal.
C`est en ce sens que Benveniste parle pour je et tu de personnes du discours, désignant par
cela leur rapport nécessaire à l`énonciation et pour il de non-personne, forme étrangère au
fonctionnement du discours.

Le résultat de notre comptage en ce qui concerne les pronoms personnels est le


suivant :

• pour le discours de Nicolas Sarkozy on a :

- 41% → les occurrences du pronom sujet ”je” + pronoms compléments ( me, m` etc.) +
déterminants possessifs de la première personne du singulier ( mes propositions, mes chers
amis etc.)

- aucune occurrence du pronom personnel tu

- 30 % → les occurrences de la troisième personne du singulier ( il de la non-personne, les


pronoms compléments le, la, lui + le pronom réfléchis se etc.)

- 12% → les occurrences de la première personne du pluriel (le pronom personnel nous + le
pronom et le déterminant possessif (le/la) notre)

- 5% → les occurrences de la deuxième personne du pluriel (le pronom personnel vous)

• pour le discours de Francois Hollande on a :

- 28% → les occurrences du pronom personnel je + pronoms compléments + déterminants


possessifs de la première personne du singulier

- aucune occurrence du pronom de la deuxième personne du singulier tu


- 43% → les occurrences de la troisième personne du singulier

- 20% → les occurrences de la première personne du pluriel (le pronom personnel nous + le
pronom et le déterminant possessif (le/la) notre)

- 4% → les occurrences la deuxième personne du pluriel (le pronom personnel vous)

Ce genre de discours est déterminé par sa visée illocutoire. Il a pour but d’agir sur
celui à qui il s’adresse. L’essentiel est non seulement de séduire l’auditoire mais aussi
d’infliger ses convictions. On observe dans le discours de N. Sarkozy une prépondérance des
pronoms à la première personne du singulier, tandis que dans le discours de Fr. Hollande
dominent les pronoms de la troisième personne du singulier. On peut expliquer cela par le fait
que, au moment de la prononciation du discours N. Sarkozy était encore le Président de la
France et ce je c`est un je d`autorité (l`émetteur du discours est l`homme le plus haut placé) et
de responsabilité.

Je c’est une personne monoréférentielle. Le locuteur assume ainsi le propos. Les


actions même que les qualifications décrites par le verbe de la phrase se rapportent à lui. Il est
le sujet du verbe, celui qui exécute l`action du verbe. De ce point de vue, c`est-a-dire de
l`action exprimée par le verbe qui accompagne le je, du sémantisme de verbe, le discours de
N. Sarkozy met en évidence l`absence de réalisations concrètes : je veux, je souhaite, je
préciserai, je vais dire, je pense, je voudrais, je parle. De l`autre cote, le discours de Fr.
Hollande a des verbes à la première personne du singulier qui suggère action, prise des
décisions : j`ai choisi, j`aurais pris, j`ai fait, j`appelle, je présenterai, je proposerai, j`ai
annoncé.

L`absence de la deuxième personne du singulier dans les deux discours peut être
expliquée par le fait que les candidats s`adressent à un large public, constitué de plusieurs
personnes. En plus, c`est une manque de politesse de la parte de candidats de tutoyer un
possible électeur.

En ce qui concerne le pronom de la première personne du pluriel nous qui a pour


référent plusieurs personnes parmi lesquelles se trouve obligatoirement le locuteur, on
observe une occurrence plus fréquente dans le discours de Fr. Hollande que dans celui de N.
Sarkozy. Il est évident que dans les deux cas il s`agit, en général, d`un nous inclusif large,
c`est-a-dire qui inclut le destinataire et le fait qu`il est plus fréquent dans le discours de
Hollande suggère la prédisposition de celui-ci pour l`implication du peuple dans les décisions
prises.

Quant à la deuxième personne du pluriel vous, on observe une présence assez réduite
dans les deux discours. Quand même, dans le discours de N. Sarkozy on remarque l`emploi de
l`apostrophe (mes chers amis) et de quelques verbes à l`impératif (imaginez) avec valeur
d`allocution.

Un autre point que je voudrais souligner c`est l`occurrence des verbes à différentes
modes et temps et ses conséquences dans la dynamique et le message du discours.
Le résultat de notre comptage est le suivant :

• pour le discours de Nicolas Sarkozy on a remarqué que :

- 61% des verbes sont à l`Indicatif présent

-18,8% des verbes sont à l`infinitif

- 7% des verbes sont au Futur

- 4 % des verbes sont au Subjonctif

- 4% des verbes sont au Passé-Composé

- 0,9% des verbes sont à l`Imparfait

- 0,9% des verbes sont au Conditionnel Présent

- 3,4% d`autres verbes

• dans le discours de Fr. Hollande on a remarqué que :

- 49,73% des verbes sont à l`Indicatif présent

- 24, 06% des verbes sont à l`Infinitif

- 9,62 % des verbes sont au Futur

- 6,95% des verbes sont au Passé-Composé

- 3,74% des verbes sont à l`Imparfait

- 1,60 % des verbes sont au Passé-Simple

- 4,3% d`autres verbes

On sait que le présent c`est le temps du discours par excellence, c`est le temps de
l`actualité du locuteur. Ce qui caractérise le présent, c`est son absence de valeur temporelle
intrinsèque. Il peut endosser n`importe quelle valeur, situer le procès dans n`importe quelle
époque, passé, présent ou futur. On peut observer le fait que le discours de N. Sarkozy abonde
en verbes au présent je veux, elle est, celui qui vit, il convient, nous devons, nous voulons, je
pense, on sauve, je conteste, permet, j`ose etc. Les verbes les plus fréquentes sont être
(13,07%) et parler (5,8%).

Quant au discours du Fr. Hollande, on remarque toujours une prédominance des


verbes au présent, mais aussi des verbes au futur (avec une valeur de promesse) ; les verbes
les plus fréquentes dans son discours sont être (22,47%) et devoir (6,95%). L`emploi de ces
verbes n`est pas surprenant si on prend en considération le fait que Hollande veux devenir le
nouveau chef d`état et sa campagne est basée sur la mise en évidence des points faibles du
gouvernement de son contra candidat (être) et de la nécessite du changement (devoir).
L`occurrence assez fréquente du futur peut être expliquée par son emploi promissif ; étant
dans une campagne électorale il s`engage vis-à-vis du destinataire à accomplir un acte dans
l`avenir.

Une autre remarque qu`on doit faire est liée à la fréquence des présentatifs : 14% dans
le discours de Fr. Hollande et 11% dans le discours de N. Sarkozy. Les présentatifs sont très
employés dans les discours argumentatifs, avec une structure classique ”problème-solution”
et les deux discours sont parsemés de formes a présentatif qui ont aussi le rôle de mettre en
évidence une idée.

Pour conclure on peut dire que le discours de N. Sarkozy comporte 1557 mots dont
207 mots sont des verbes (une fréquence de 13, 29%) et 107 mots sont des pronoms
personnels (donc une fréquence de 6,9%). En ce qui concerne le discours de François
Hollande, celui comporte 1774 mots dont 187 mots dont des verbes (une fréquence de 10,54
%) et 90 mots sont des pronoms personnels (une fréquence de 5,07%). Il est évident que les
substantifs et les prépositions sont les plus fréquents, fait caractéristique à la langue de bois ;
la fréquence réduite des verbes a comme conséquence la réduction du dynamisme du
discours.

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