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Le fait de mettre en continuité une panne de toiture sur 3 appuis ou plus modifie de façon sensible les
sollicitations et les flèches.
La mise en continuité d'une panne soumise à une charge uniformément répartie permet de
diviser sa flèche par 2 (par rapport à la panne sur deux appuis simples).
La mise en continuité sur au moins 4 appuis diminue la valeur absolue du moment de flexion
principale.
• Action maximale sur appui sous l'effet d'une charge uniformément répartie q :
o Appui recevant une panne isostatique de part et d'autre : R0 = qL,
o Panne sur 3 appuis :
R = 1,25 R0 sur appui central,
o Panne sur 4 appuis et plus :
R = 1,1 R0 sur premier appui intermédiaire
La mise en continuité majore l'action des pannes sur certains appuis. Il convient d'en tenir
compte pour le dimensionnement des structures supports (portiques par exemple).
• La mise en continuité des pannes est particulièrement intéressante lorsque le critère de flèche
est prépondérant, donc pour les longues travées (au delà de 6 m environ),
• Si les pannes sont continues sur toute la longueur du bâtiment, l'action sur le premier et le
dernier appuis intermédiaires est majorée par rapport à la répartition isostatique,
• Si les pannes sont en continuité par tronçons sur la longueur du bâtiment, on cherchera à
minimiser la majoration de l'action sur certains portiques en décalant les appuis à réaction
majorée d'un cours de panne à l'autre (notamment si les pannes sont continues par tronçons
de deux travées).
• Les assemblages où les efforts transmis sont perpendiculaires aux tiges des boulons,
• Les assemblages où les efforts transmis sont parallèles aux tiges des boulons.
Pour les premiers comme pour les seconds, il est d'usage de ne pas utiliser de boulons à serrage
contrôlé, mais des boulons dits « ordinaires ». Cela signifie que dans la première famille
d'assemblages les boulons sont cisaillés (et dans la deuxième, les boulons sont tendus).
La pratique la plus répandue est l'éclissage de continuité par boulons cisaillés, comme montré sur la
figure 10 ci dessous, qui permet une meilleure commodité de montage.
La continuité est réalisée par éclissage sur l'âme des deux tronçons de pannes à rendre continus : on
n'éclisse pas les semelles car l'éclissage de la semelle supérieure gênerait l'appui de la couverture sur
la panne ; l'éclissage de la semelle inférieure gênerait l'appui de la panne sur la structure principale en
cas de continuité réalisée sur appui.
L'éclissage est symétrique par rapport au plan de l'âme (une éclisse de part et d'autre) : les boulons
travaillent au double cisaillement.
Attention : limiter le jeu des boulons dans leur trou sous peine de n'avoir qu'une continuité partielle
(cf. ci-dessous).
fig 10 Eclissage de continuité par boulons cisaillés
La continuité est réalisée par platines d'about soudées à l'extrémité de chaque tronçon de panne et
boulonnées entre elles. On ne peut pas utiliser de boulons extérieurs côté semelle supérieure, pour
ne pas gêner la pose de la couverture. On ne peut utiliser des boulons extérieurs (en pointillé) côté
semelle inférieure que si le joint de continuité est décalé par rapport à l'appui ; cette disposition n'a
d'intérêt que si la semelle inférieure est en forte traction dans la section où la continuité est réalisée,
ce qui n'est pas fréquent.
La disposition courante est donc : platine sans boulon extérieur.
4-3 Mode de réalisation de la continuité des pannes formées à froid : cas des
Zed par emboitement ; cas des Sigma par éclissage
• La continuité des pannes Zed (figure 12) est réalisée par emboîtement d'un profilé dans
l'autre :
o Le recouvrement est obtenu en donnant aux tronçons une sur-longueur par rapport à
la longueur de la travée. En général, la sur-longueur est de l'ordre de 0,1L au-delà de
chaque appui ( un tronçon courant a ainsi une longueur de 1,2L ). Pour les tronçons
de rive, on donne souvent une sur-longueur un peu plus grande, de l'ordre de 0,15L
au-delà du premier appui intermédiaire du fait que le moment sur cet appui est
maximal en valeur absolue ( un tronçon de rive a ainsi une longueur de 1,15L ).
o La rigidité de l'assemblage, notamment dans les cas de recouvrement court, doit être
évaluée par l'expérimentation.
Prenons l'exemple d'une panne à deux travées de 10 mètres, avec continuité réalisée par éclissage :
Si on suppose que la panne a été dimensionnée par le critère de flèche de L/200 à l'ELS, avec
l'hypothèse d'une continuité parfaite :