Environnement
Dans le monde d’aujourd’hui, la notion d’environnement devient de plus en plus importante.
On constate de plus en plus que notre manière de fonctionner sans se soucier de l’écologie
est vouée à l’échec, et nous mène à notre propre perte. Il faut donc travailler maintenant
en prenant l’environnement en compte, et même en le mettant au centre du procédé de
fonctionnement.
Comme définition du développement durable, nous Si ces échanges sont particulièrement intéressants
retenons celle donnée dans le rapport Brundtland et enrichissants d’un point de vue culturel (on a
de la Commission mondiale sur l’environnement aujourd’hui la possibilité de visiter toutes les régions,
et le développement de l’Organisation des Nations découvrir les cultures, etc.), pour ce qui est du déve-
unies : « Le développement durable est l’idée que les loppement durable, cela pose plus de problèmes.
sociétés humaines doivent vivre et répondre à leurs
besoins sans compromettre les chances des généra- En effet, qui dit plus d’échanges dit (jusqu’à nouvel
tions futures à répondre à leurs propres besoins. » ordre) plus de consommation d’énergies fossiles. De
plus, l’ouverture des marchés vers des pays soit émer-
Le développement durable a plusieurs objectifs. D’un gents soit en développement permet de mettre en
point de vue global, il s’agit d’organiser la société de place des industries orientées sur la rentabilité, et non
manière à lui permettre d’exister sur le long terme. sur le développement social ou écologique. Parmi
Cela implique de prendre en compte à la fois les les exemples connus, on peut citer le textile. Enfin,
impératifs présents, mais aussi ceux du futur, comme l’explosion des échanges augmente la demande,
la préservation de l’environnement et des ressources ou du moins la quantité de clients potentiels, ce
naturelles ou l’équité sociale et économique. qui pousse la plupart des pays à ne pas prendre en
compte le respect de l’environnement au détriment
2. Problématique actuelle de la production de masse, et donc des bénéfices. On
peut citer l’exemple de la forêt amazonienne, véri-
Aujourd’hui, la planète et la société doivent faire face table poumon de notre planète, qui est en ce moment
à différents problèmes : rasée au profit de la culture du soja.
–– l’épuisement des énergies fossiles (pétrole, gaz,
charbon) alors que 80 % des énergies utilisées sont 3. Les piliers du développement durable
des énergies fossiles ;
–– l’explosion des échanges et de la mondialisation, Contrairement au développement économique qui se
basée essentiellement sur des énergies fossiles ; base sur le gain d’argent exclusivement, le dévelop-
–– l’explosion démographique : la population pement durable se base sur trois principaux piliers :
mondiale atteindra bientôt 8 milliards d’habitants, le pilier économique, le pilier social et le pilier
ce qui demande toujours plus de ressources. écologique.
Mais la mondialisation, qu’est-ce que c’est ? La combinaison des trois donne un développement
durable.
Olivier Dollfus nous donne la définition suivante :
« La mondialisation, c’est l’échange généralisé entre –– Le pilier social : le projet doit respecter les
les différentes parties de la planète, l’espace mondial personnes qui travaillent, vivent, et se développent
étant alors l’espace de transaction de l’humanité. » grâce à lui (ou en parallèle). Il doit leur permettre
de vivre et ne doit pas pénaliser leur mode de vie.
1
–– Le pilier économique : il faut que le projet soit
rentable. En effet, s’il ne permet pas d’engranger
des bénéfices, il ne sera pas pérenne.
Deuxième étape
Maintenant, nous allons faire en sorte que cette
production de café et de coton respecte les travail-
leurs ainsi que les populations locales. Nous ferons en
sorte que les travailleurs obtiennent une rémunération
Fig. 2 Fabrication du café © Wisky - stock.adobe.com correcte, et disposent de moyens de travail sécurisés.
2
Environnement
Dans ce cas, on parle de commerce équitable (qui Commençons par la norme ISO 26000 (Lignes direc-
récompense tout le monde), et donc le projet devient trices relatives à la responsabilité sociétale), qui a été
durable, car il respecte les trois piliers du développe- revue et validée en 2017. Elle est homologuée en
ment durable. France sous le nom de NF ISO 26000:2010. Cette
norme a pour objectif de responsabiliser les organisa-
b. Deuxième exemple : la mise en place tions et les entreprises par rapport aux conséquences
d’une recyclerie de leurs actions vis-à-vis de l’environnement, de leurs
Une recyclerie, ou ressourcerie, est un site qui a pour agents et des hommes et femmes de l’extérieur. Cela
fonction la récupération, le recyclage et la revente passe évidemment par la communication, l’échange
d’objets à prix modique. C’est un exemple de service et le dialogue entre les différents acteurs.
durable, qui respecte les trois critères : environne-
mental, social et économique. Il faut donc que l’organisation soit transparente et
possède une bonne éthique, afin d’optimiser la santé
Explications de ses acteurs, de leurs conditions de travail, ainsi que
–– Le critère environnemental est respecté, car la son impact environnemental. Elle doit respecter au
remise en état d’objets usagés permet de limiter la mieux les critères du développement durable : écolo-
production de déchets, le transport, etc. gique, social, mais aussi économique, car l’organisa-
–– Le critère social est rempli, car la mise en place de tion doit être pérenne.
ces structures permet d’embaucher du personnel
en difficulté sur le plan professionnel (personnel b. La norme ISO 14001
peu qualifié, handicapé, en réinsertion, etc.). La norme ISO 14001 (Systèmes de management envi-
–– Le critère économique est respecté, car en ronnemental – Exigences et lignes directrices pour
revendant ces produits recyclés, on génère des son utilisation) s’inscrit dans une volonté de mettre
bénéfices. les critères « efficacité » et « écologie » au centre des
préoccupations de l’entreprise.
La mise en place d’une recyclerie est donc un système
durable à développer. L’ISO 14001 a été révisée et publiée en 2015 sous le
nom d’ISO 14001:2015.
5. Normes et réglementations
3
II. Écoconception et cycle de vie L’utilisation : ici, nous nous pencherons sur l’utilisa-
d’un produit tion du produit par le consommateur. Nous verrons
qu’elle a peu d’influence directe. Néanmoins, il
1. Le cycle de vie d’un produit faudra anticiper les actes du consommateur afin de
faire en sorte que son utilisation soit intelligente et
a. Définition et objectifs respectueuse de l’environnement.
On considère que chaque produit a un cycle de vie.
L’analyse du cycle de vie d’un produit est un moyen Fin de vie : nous verrons comment le produit est traité
d’évaluation globale et multicritère de l’impact envi- en fin de vie. Est-ce que le matériau est laissé dans
ronnemental de différents produits, services ou orga- la nature ? Est-ce qu’il y a des moyens mis en place
nisations. L’objectif principal de cette méthode est de pour récupérer le produit, voire le recycler ? Il s’agit
pouvoir mesurer les impacts environnementaux (afin d’analyser la manière dont le produit usé est traité
de les comparer) de l’ensemble des étapes néces- puis revalorisé. Certains produits fabriqués en plas-
saires à la fabrication du produit ou à la prestation tique ou en métal, par exemple, vont être refondus
de service. puis remoulés. Les déchets organiques, eux, peuvent
être utilisés pour créer des énergies.
b. Le cycle de vie du produit
Le cycle de vie d’un produit comporte six étapes qui 2. L’écoconception
sont :
–– la conception ; a. Définition
–– l’extraction de matières premières ; L’ISO/TR 14062:2002 (Management environnemen-
–– la fabrication ; tal – Intégration des aspects environnementaux dans
–– la logistique/distribution ; la conception et le développement de produit) définit
–– l’utilisation ; l’écoconception comme « l’intégration des aspects
–– la fin de vie. environnementaux dans la conception et le dévelop-
pement de produit ».
c. Description des étapes
La conception : nous verrons comment créer un La directive 2009/125/CE du 21 octobre 2009 va plus
produit qui utilise des produits propres, des matériaux loin en définissant l’écoconception comme « l’in-
recyclables, et qui limite les diverses consommations tégration des caractéristiques environnementales
(énergies, produits, etc.). dans la conception du produit en vue d’améliorer la
performance environnementale du produit tout au
L’extraction de matières premières : nous nous long de son cycle de vie ».
pencherons sur la matière brute utilisée pour réaliser
le produit ou le service, et surtout sur son procédé L’écoconception consiste donc à prendre en compte
d’extraction. Nous regarderons également comment la dimension environnementale dans toutes les étapes
elle est transformée et préparée. de la vie d’un produit : dans la fabrication, l’utilisa-
tion, le recyclage, etc.
La fabrication : nous étudierons comment et où le
produit ou le service est produit. Le procédé de fabri- Cette réflexion permet de réduire les consomma-
cation en soi peut consommer beaucoup d’éner- tions et les besoins en matières premières, de maîtri-
gies fossiles et générer beaucoup de déchets, mais ser la consommation d’énergie et d’eau, ainsi que
le lieu de production (éloigné des clients) peut aussi la production de déchets, notamment à cause des
engendrer une consommation importante d’énergies emballages.
fossiles.
Voyons au cas par cas, pour chaque étape du cycle
La logistique ou la distribution : nous observerons le de vie du produit, des exemples de potentielles
moyen utilisé pour transporter le produit ainsi que les améliorations.
différentes localisations.
4
Environnement
5
L’utilisation : à ce niveau, nous réfléchirons à des
moyens qui incitent l’utilisateur à avoir une consom-
mation modérée. Il s’agira par exemple de trouver un
moyen pour que le téléphone ne soit pas branché au
chargeur pendant des heures inutilement alors qu’il
est chargé. Ce moyen peut être une sonnerie, un
bip, etc. Nous pouvons également penser à insérer
un système permettant au téléphone de fonctionner
grâce à l’énergie fournie par le soleil ou une lumino-
sité quelconque.
6
Environnement
Fig. 12 Panneaux solaires sur le toit d’une maison Fig. 14 High Angle View Of Water Turbine By Lake
© slavun - stock.adobe.com © sutthiwat srikhrueadam/EyeEm - stock.adobe.com
7
3. La norme ISO 50001 Le fonctionnement est le même que les normes précé-
demment vues : elles reposent sur le principe d’amé-
En vue de limiter notre consommation d’énergie afin lioration continue. L’entreprise met en place une poli-
d’assumer la multiplication des systèmes énergivores, tique d’utilisation plus efficace de l’énergie, basée sur
la norme ISO 50001 (Systèmes de management de des objectifs et des actions clairs, et on mesure son
l’énergie – Exigences et recommandations pour la efficacité grâce à des données précises. On ajuste
mise en œuvre) a été créée et a été revue en 2018 ensuite, voire on améliore, au fil du temps, afin de ne
sous le nom d’ISO 50001:2018. Cette norme vise jamais rester sur ses acquis.
à aider les organismes à limiter leur consommation
d’énergie et à améliorer continuellement leur perfor-
mance énergétique. Ce qui est couramment appelé
le management de l’énergie. Double avantage dans
cette démarche, puisqu’elle permet de faire des
économies tout en œuvrant pour limiter le réchauffe-
ment climatique.