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Les risques environnementaux majeurs

Les risques environnementaux majeurs


Dans notre société, toute personne peut être menacée par différents dangers : risques d’acci-
dents domestiques, risques d’accidents professionnels, risques liés aux événements naturels,
risques résultant d’activités anthropiques, etc. Certains de ces périls sont individuels ou ne
concernent qu’un petit groupe de personnes, mais d’autres peuvent faire de nombreuses
victimes.

I. Les caractéristiques d’un –– la présence d’un événement potentiellement


risque majeur dangereux, appelé « aléa », d’occurrence et d’in-
tensité données. Celui-ci correspond à l’émer-
A. La définition d’un risque majeur gence d’un phénomène anthropique ou naturel ;

Un risque majeur est la possibilité qu’un événement, –– l’existence d’enjeux. Ces derniers comprennent
d’origine naturelle ou anthropique (c’est-à-dire « rela- l’ensemble des personnes et des biens suscep-
tif à l’activité humaine »), se produise, occasionnant tibles d’être touchés par la manifestation d’un
de graves dommages humains, matériels et environ- phénomène. Les conséquences d’un risque
nementaux. Les effets d’un tel incident dépassent majeur sur les enjeux se mesurent en termes de
généralement les capacités de réaction de la société. vulnérabilité.

Un risque majeur se définit via deux caractéristiques : Un événement potentiellement dangereux n’est
une faible fréquence (= faible probabilité d’occur- un risque majeur que s’il se déroule dans une zone
rence) et une gravité très importante (en termes de où des enjeux humains, économiques et/ou environ-
victimes, d’impacts sur les biens et l’environnement). nementaux sont présents. Par exemple, un séisme
en plein désert est un aléa, mais un séisme de même
Pour qu’un risque majeur existe, il faut donc : amplitude à San Francisco est un risque majeur.

Fig. 1  Définition d’un risque majeur © Skill and you

1
B. Les deux grands types de risques C. Les différents niveaux de risques :
majeurs la courbe de Farmer
Les risques majeurs peuvent être naturels ou La courbe de Farmer est une représentation graphique
technologiques. empirique qui permet de différencier le risque accep-
table (risque avec lequel on peut vivre s’il est contrô-
–– Les risques naturels sont d’origine climatique lé et qui est estimé souvent en contrepartie d’un
(météorologique) et géologique  : tempêtes, bénéfice) du risque inacceptable. Elle représente
cyclones, inondations, avalanches, mouvements la fréquence de l’aléa en fonction de la gravité de
de terrain, séismes, raz-de-marée, tsunamis, érup- l’événement.
tions volcaniques, etc. ;
Courbe de Farmer
–– Les risques technologiques sont liés à l’activité

Fréquence
humaine : risques industriels (en particulier les sites
SEVESO), risques nucléaires, risques inhérents au Risque inacceptable
Risque majeur
Transport de matières dangereuses (TMD), risques
de rupture de barrage, etc. Risque acceptable

Domaine 1 Domaine 2 Domaine 3 Gravité


Concernant les risques industriels, les industries sont Risque individuel Risque moyen Risque collectif
réparties dans différentes catégories selon leur dange- de vie quotidienne de temps en temps Rare

rosité. Ce classement ICPE (Installations classées pour Fig. 2  La courbe de Farmer © Skill and You
la protection de l’environnement) recense :
–– les installations assez dangereuses, qui doivent Cette courbe se divise en trois domaines :
être soumises à déclaration ; –– le domaine 1 : il correspond aux risques indivi-
–– les installations plus dangereuses, nécessitant duels de la vie quotidienne ;
une  autorisation. Des études d’impact et de –– le domaine 2 : il correspond aux risques moyens ;
dangers sont nécessaires ; –– le domaine 3 : il correspond aux risques collec-
–– les installations dangereuses, assujetties à une tifs, rares. Les risques majeurs appartiennent à ce
réglementation spécifique : installations dites domaine.
« SEVESO », qui se distinguent en « installations
SEVESO seuil bas » et « installations SEVESO seuil D. La prévision des risques majeurs
haut ».
Fondamentalement, l’être humain ne peut rien contre
Le risque nucléaire est souvent associé à l’accident de les aléas naturels. Longtemps les sociétés n’ont pas
Tchernobyl, mais aussi aux pollutions et aux contami- été capables de prévoir ces catastrophes, qui étaient
nations résultant du fonctionnement des installations considérées avec fatalisme. La solution est la préven-
nucléaires et de leurs déchets. Il existe une échelle de tion associée à une surveillance des aléas, mais cela
risques dans le nucléaire, nommée « échelle INES » et nécessite des moyens financiers et technologiques.
possédant huit niveaux, notés de zéro à sept.
Dans les pays développés, des mesures de protection
Le transport de matières dites «  dangereuses  » limitent les dégâts de ces catastrophes. Par exemple,
(matières explosives, inflammables, toxiques, etc.) pour le risque sismique, nous avons :
concerne essentiellement les voies routières et ferro- –– des études et des suivis scientifiques (surveillance
viaires. Cependant, le transport du pétrole et des avec des sismographes) ;
produits pétroliers par voie maritime représente un –– de l’information aux populations (utilisation de
risque de catastrophe écologique important, comme l’échelle de Richter dans les communiqués) ;
plusieurs accidents l’ont illustré (le naufrage du pétro- –– des adoptions de normes de construction (les
lier Erika au large des côtes bretonnes, le 12 décembre normes parasismiques dans les pays exposés
1999, par exemple). aux risques sismiques (Japon, États-Unis) sont un
moyen efficace pour protéger les populations).
En ce qui concerne le risque de rupture de barrage,
une réglementation spécifique et un Plan particulier Ces dispositions doivent aussi être complétées par
d’intervention (PPI) existent en France. des campagnes éducatives de sensibilisation afin

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Les risques environnementaux majeurs

que les individus aient les bons réflexes en cas de les avalanches, les feux de forêt et les tempêtes.
catastrophes. Les territoires d’outre-mer sont également mena-
cés par des séismes, des cyclones et des éruptions
Cependant, ces moyens ne sont pas mis à disposition volcaniques.
de tous : les pays pauvres ne parviennent pas à impo-
ser des normes de construction face à l’urbanisation Des risques technologiques sont aussi décelables
galopante ou ne disposent pas de ressources d’éduca- sur le territoire : présence de plusieurs centrales
tion efficaces. Ces pays sont aussi plus menacés que nucléaires, de nombreuses industries, de barrages et
les autres, car les risques les plus dangereux touchent un transport de matières dangereuses assez important.
essentiellement les régions tropicales déjà défavo-
risées économiquement, comme l’Asie du Sud-Est. Le ministère de l’Écologie a élaboré une échelle de
Aux catastrophes naturelles s’ajoutent alors des catas- gravité des dommages qui divise les risques en six
trophes humaines. classes, depuis l’incident jusqu’à la catastrophe
majeure.
Pour les risques technologiques, certains dangers
sont prévisibles et peuvent être réduits en prenant des Tableau n°1 Échelle de gravité des dommages (Source : georisques.gouv.fr)
précautions à la source (dans les industries, au niveau
des barrages, des transports, etc.). DOMMAGES DOMMAGES
CLASSES
HUMAINS MATÉRIELS
0. Incident Aucun blessé Moins de 0,3 M€
Les risques sont nombreux dans le monde et causent,
chaque année, un nombre important de victimes. 1 ou plusieurs Entre 0,3 M€ et
1. Accident
blessés 3 M€
Les activités humaines (déforestations, constructions
dans des zones à risque) sont susceptibles d’augmen- Entre 3 M€ et
2. Accident grave 1 à 9 morts
30 M€
ter la probabilité de catastrophes et d’aggraver leurs
conséquences. La vulnérabilité peut cependant être 3. Accident très Entre 30 M€ et
10 à 99 morts
grave 300 M€
réduite grâce à des politiques de prévention.
Entre 300 M€ et
4. Catastrophe 100 à 999 morts
3 000 M€
5. Catastrophe 1 000 morts ou 3 000 M€ ou
II. Les risques majeurs aux majeure plus plus

niveaux national et local Le tableau ci-dessous regroupe quelques catastrophes


A. Les différents risques majeurs ayant eu lieu en France.
en France
Tableau n°2 Exemples de catastrophes en France (Source : georisques.
Les principaux risques naturels sur le territoire natio- gouv.fr)

nal sont les inondations, les mouvements de terrain,

DATES LOCALISATIONS TYPES D’ÉVÉNEMENTS VICTIMES ET DÉGÂTS ESTIMÉS


Malpasset, près de
1959 Rupture de barrage 423 morts
Fréjus.
Aude, Hérault, Tarn et 36 morts et un disparu.
Novembre 1999 Inondations
Pyrénées-Orientales. 533 M€ de dégâts.
Environ 140 morts.
Décembre 1999 Métropole Tempête Nombreux dégâts matériels sur
l’ensemble du territoire.
Explosion de l’usine 30 morts, plus de 3 000 blessés.
21 septembre 2001 Toulouse
chimique AZF Près de 2 000 M€ de dégâts.
Septembre 2002 Gard Inondations 21 morts et 960 M€.
7 000 personnes évacuées à Arles.
Centre-est et sud-est de Inondations,
1er au 10 décembre 2003 Nombreuses routes coupées et trafic
la France crue historique.
ferroviaire perturbé.
Septembre 2017 Antilles françaises Cyclone tropical Environ 600 morts.

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B. La prévention des risques La loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août
majeurs en France 2004 a pour ambition de transformer le citoyen en un
acteur majeur de la sécurité civile. Pour ce faire, une
La prévention consiste à mettre en place un certain nouvelle obligation scolaire est définie afin de diffu-
nombre de dispositions qui ont pour objectif de dimi- ser la culture du risque auprès des jeunes générations.
nuer l’impact qu’un phénomène naturel ou anthro-
pique prévisible pourrait avoir sur l’être humain, les Les Plans de prévention des risques naturels (PPRN)
biens et l’environnement. Tout en essayant de limiter et technologiques (PPRT) sont des outils essentiels de
les conséquences environnementales, sociales et l’action de l’État en matière de prévention et d’infor-
économiques qu’entraîne l’essor d’une société, cette mation. Ces plans ont été instaurés par la loi Barnier
démarche s’inscrit dans une logique de développe- de 1995, relative au renforcement de la protection de
ment durable. l’environnement (pour les risques naturels seuls) et
la loi Bachelot de 2003 sur la prévention des risques
La prévention des dangers majeurs est une activité qui naturels et technologiques. L’objectif de ces plans est
concerne plusieurs ministères, les collectivités territo- de diminuer la vulnérabilité des enjeux présents dans
riales et divers organismes publics. une zone en réglementant en particulier les construc-
tions et les usages du sol.
La politique de prévention en France repose sur sept
axes principaux : C. La prévention des risques
–– améliorer la connaissance des phénomènes appe- au niveau local : le DICRIM
lés « aléas » ;
–– déployer l’information préventive et l’éducation ; Sur le territoire communal, l’élaboration d’un
–– considérer les risques dans les décisions d’aména- DICRIM (Document d’information communal sur les
gement en planifiant des zones à risque ; risques majeurs) est obligatoire pour les communes
–– réduire dès le début les causes d’aléas soumises à au moins un risque majeur (décret 90-198
technologiques ; du 11 octobre 1990).
–– amenuiser la vulnérabilité des personnes et des
biens situés dans les zones à risque : la réduction Ce document a pour vocation d’informer les habi-
globale de la vulnérabilité face au risque majeur tants sur les risques environnementaux majeurs
s’appelle la « mitigation » ; existant dans leur commune, leurs conséquences,
–– surveiller et alerter les populations : surveillance ainsi que les mesures pour s’en protéger et réduire
grâce à des capteurs, des modèles prévisionnels, les dommages. Il est essentiel que les populations
des détecteurs, etc. ; concernées, pour pouvoir se préserver, prennent
–– planifier et organiser les secours en prenant conscience des dangers majeurs auxquels elles sont
en compte les retours d’expérience des crises exposées.
antérieures.
La figure ci-dessous présente la plaquette du DICRIM
L’information préventive consiste à renseigner d’une ville de France.
le citoyen sur les risques majeurs susceptibles de
se développer sur ses lieux de vie, de travail ou de
vacances : « Le citoyen a le droit à l’information sur
les risques qu’il encourt en certains points du territoire
et sur les mesures de sauvegarde pour s’en protéger »
(article 21 de la loi du 22 juillet 1987).

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Les risques environnementaux majeurs

DICRIM 2012
AVOIR LES BONS RÉFLEXES
F i c h e m é m o à d é c o u p e r

 
R I S Q U E I N O N DATIO N  

 
 

 
R I S Q U E TR A N S P O RT D E M ATIÈ R E S DA N G E R E U S E S
   

 
   

R I S Q U E MO U V E M E N T D E TE R R A IN / E F F O N D R E M E N T
 

 
 

 
R I S Q U E S M É TÉ O R O L O G IQ U E S
 
 
 

 
R I S Q U E S IS M IQ U E
   
 
 

 
R I S Q U E S S A N ITA IR E S

NUMÉROS UTILES
P O M P I E R S : 1 8 O U 1 1 2 D E P U I S U N P O RTA B L E
S A M U : 1 5 O U 1 1 2 D E P U I S U N P O RTA B L E
POLICE : 17
MAIRIE : 0800 345 345 NUMÉRO VERT ACTIVÉ EN CAS DE CRISE
RADIO FRANCE BLEU : 102,5 FM
M É T É O F R A N C E : w w w. m e t e o . f r
PORTAIL NATIONAL DE LA PRÉVENTION DES RISQUES : w w w. p r i m . n e t
w w w. r i s q u e s . g o u v. f r
INFORMATION DES ACQUÉREURS ET LOCATAIRES DE BIENS IMMOBILIERS :
h t t p : / / r i s q u e s . a u v e r g n e. p r e f. g o u v. f r

E N S AV O I R P L U S
Ville de Clermont-Ferrand,
M i s s i o n é c o l o g i e u r b a i n e, é n e r g i e, e n v i r o n n e m e n t
97, avenue du Limousin, 63100 Clermont-Ferrand
!

Tél. 04 73 42 33 42, de 8h15 à 16h du lundi au vendredi


E-mail : dlacroix@ville-clermont-ferrand.fr

www.clermont-ferrand.fr

Fig. 3  Exemple de plaquette de DICRIM © Ville de Clermont-Ferrand, 2012

Élaboré par le maire (et le conseil municipal), le locaux) et leurs conséquences sur la population et
DICRIM est financé par la commune. Ce document l’environnement ;
est disponible en mairie et peut être consulté par –– la cartographie des zones exposées (pour chaque
toute personne qui le souhaite. Il est conçu à partir risque) ;
des informations transmises par le préfet, par l’inter- –– les mesures prises par la commune, avec des
médiaire du DDRM. exemples de réalisation ;
–– les mesures de sauvegarde (consignes de sécurité)
Le DDRM (Dossier départemental des risques à respecter en cas de danger ou d’alerte ;
majeurs) recense toutes les communes soumises à –– le plan d’affichage de ces consignes ;
des risques majeurs dans le département et précise les –– toute autre information jugée utile par le maire.
conséquences prévisibles sur les habitants, les biens,
l’environnement, ainsi que les mesures de sauvegarde Le maire a l’obligation de faire connaître au public
prévues. La liste des communes concernées est mise l’existence de ce document : plaquettes, réunions
à jour annuellement par le préfet. publiques, visites d’usine, points presse, formation
d’enseignants, interventions en milieu scolaire, etc.
La forme du DICRIM est librement choisie par le Des campagnes d’affichage des risques et des
maire, aucune directive concernant les aspects consignes de sécurité sont également effectuées aux
graphiques du document n’est donnée. Mais il doit endroits stratégiques de la commune. De nombreux
contenir obligatoirement les informations suivantes : pictogrammes existent pour informer les populations
–– la liste des risques naturels et technologiques locales.
dans la commune (avec l’historique des risques

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Fig. 4  Pictogrammes de risques majeurs © Ministère de la Transition écologique et solidaire et Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer (MEEM)

Le recensement de tous les DICRIM qui existent en successifs d’1 minute et 41 secondes chacun, séparés
France est réalisé par le ministère de l’Écologie. par un intervalle de 5 secondes.

La fin de l’alerte est annoncée par un son continu de


30 secondes.
III. Les conduites à tenir en cas
d’alerte à la population Signal national d’alerte

En cas de danger, un signal d’alerte est diffusé pour Son 5s 5s


modulé
informer la population ; celui-ci est accompagné d’in- 1 min 41 1 min 41 1 min 41
formations expliquant à la population la nature du
danger et ce qu’on attend d’elle.
Signal national de fin d’alerte
A. Le signal d’alerte Son
continu
30 s
Lorsqu’un événement grave est en train de se produire
ou sur le point de se produire, les sirènes de la/des Fig. 5  Signaux nationaux d’alerte et de fin © Skill and You
commune(s) concernée(s) sont déclenchées. Ce
signal est identique dans toutes les communes de Un essai des sirènes a lieu le premier mercredi de
France et quelle que soit la nature du risque (il n’existe chaque mois à midi dans toutes les villes de France :
qu’une exception : le signal d’alerte spécifique aux dans ce cas, un seul cycle est émis (son modulé
ouvrages hydrauliques). d’1 minute et 41 secondes).

Le signal d’alerte, qui possède un son modulé Ces sirènes font partie du SAIP (Système d’alerte et
(montant et descendant), est constitué de trois cycles d’information des populations) : ce dispositif permet
aux autorités, en cas d’événement grave ou de situa-

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Les risques environnementaux majeurs

tion de crise, de prévenir les personnes susceptibles 2. Ce qu’il ne faut pas faire
d’en subir les effets. Le SAIP regroupe les sirènes
d’alerte, le système d’envoi de SMS et le service de En cas d’alerte, il ne faut pas :
diffusion de l’alerte à des opérateurs relayant ces
informations (notamment panneaux à messages –– passer d’appels téléphoniques : les réseaux doivent
variables et radios). Le SAIP est déclenché par le rester disponibles pour les secours ;
maire ou le préfet, voire par le ministère de l’Intérieur.
–– aller chercher ses enfants à l’école : les enseignants
B. Les comportements de se chargent de leur sécurité ;
protection à adopter en cas d’alerte
–– prendre ou rester dans un véhicule : il est néces-
En parallèle du signal d’alerte, des consignes sont saire de libérer les voies de circulation pour facili-
diffusées aux populations par les autorités : consignes ter l’action des secours ;
de comportement de sauvegarde et consignes pour
notifier la fin de l’alerte. –– fumer, allumer la lumière ou tout appareil élec-
trique : une simple flamme ou une étincelle pour-
Quelle que soit la raison de l’alerte, un comportement rait provoquer une explosion s’il s’agit d’une pollu-
réflexe doit être adopté afin de se mettre en sécurité et tion de l’air (nuage toxique, produits chimiques) ;
de faciliter l’action des secours.
–– utiliser les ascenseurs : les événements climatiques
1. Ce qu’il faut faire entraînent parfois des coupures d’électricité et des
pannes d’ascenseur. Les personnes s’y trouvant
En cas d’alerte, il faut : risqueraient donc d’y être piégées ;
–– se mettre à l’abri, dans un local clos, dès le reten-
tissement du signal d’alerte national ; –– rester près des fenêtres ou les ouvrir ;
–– fermer portes, volets et fenêtres, boucher si possible
soigneusement les ouvertures (fentes, aérations, –– quitter son abri sans consigne des autorités : l’indi-
cheminées, etc.) ; vidu serait alors exposé au danger.
–– arrêter climatisation, chauffage et ventilation (pour
ralentir la pénétration éventuelle de gaz toxique) ;
–– se tenir informé en écoutant la radio : toutes les
précisions sur la nature du danger, l’évolution de
la situation et les consignes de sécurité à respecter
y seront données.

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3. Les réflexes à adopter

LES CONSIGNES

informez-vous
i DE BONNE CONDUITE
FACE AU RISQUE INONDATION

VIGILANCE ET INFORMATION ALERTE DES POPULATIONS

Suivre la situation en t
pem
Ecouter vigicrues.gouv.fr Equi bile
la radio es Mo te
Sirèn
Suivi des principaux r
cours d’eau d’Ale
web
vigilance.
meteofrance.com
Toutes situations météo mate
Auto erte orte
d’al e-à-p
Port

VOTRE VIE PEUT DÉPENDRE DE L’APPLICATION DE CES CONSIGNES

Fermez portes, Montez à pied N’allez pas chercher


fenêtres, soupiraux, dans les étages les enfants à l’école,
aérations ils y sont en sécurité

Ecoutez la radio Ne téléphonez pas.


Fermez le gaz et Attendez les Libérer les lignes
l’électricité consignes des pour les secours.
autorités.

Ne descendez pas Ne vous engagez pas


dans un parking sur une route inondée Ne buvez pas l’eau
souterrain ou un à pied ou en voiture du robinet
sous-sol

CONSIGNES COMPLEMENTAIRES

AVANT : s’informer, s’organiser, anticiper


mettre hors d'eau les meubles et localiser le disjoncteur électrique amarrer les cuves
objets précieux, les matières et les et le robinet d'arrêt du gaz repérer les stationnements hors
produits dangereux ou polluants aménager les entrées possibles zone inondable
laisser les volets roulants ouverts d'eau : portes, soupiraux, évents prévoir un kit d’urgence

PENDANT : se mettre à l’abri


n’évacuer que sur ordre des autorités ne pas boire l’eau du robinet ne pas prendre l’ascenceur
ou si vous y êtes forcés par la crue ne pas s’engager sur une route, ne pas descendre dans les parkings
inondée (à pied ou en voiture) souterrains

APRES : respecter les consignes


aérer chauffer dès que possible déclarer le sinistre à votre assurance
désinfecter à l’eau de Javel ne rétablir le courant électrique dans les plus brefs délais
que si l’installation est sèche

Fig. 6  Exemple de plaquette de consignes de bonne conduite © CYPRÈS (Centre d’information pour la prévention des risques majeurs)

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Les risques environnementaux majeurs

Voici quatre réflexes importants à avoir en cas De plus en plus de responsables d’entreprises et
d’alerte : d’Établissements recevant du public (ERP) instaurent
–– se mettre en sécurité ; dans leurs locaux un POMSE (Plan d’organisation et
–– se tenir informé ; de mise en sûreté d’un établissement). Calqués sur
–– éviter de téléphoner ; les PPMS, les POMSE doivent faciliter, en cas d’évé-
–– rester en sécurité jusqu’à la fin de l’alerte. nement majeur, le déclenchement d’une procédure
interne, propre à l’établissement, assurant la sécuri-
C. L’organisation de la sécurité té du public et des salariés le temps de l’arrivée des
et des secours secours.

1. Au niveau départemental : le plan Orsec D. La post-crise


Le plan d’Organisation de la réponse de sécuri- Après une catastrophe naturelle ou technologique,
té civile (ORSEC) permet de faire face à tous types une reconstruction du territoire est nécessaire afin
de contexte d’urgence et de protéger les populations, que les populations retrouvent des conditions de vie
les biens et l’environnement lors de ces situations. identiques à celles précédant la crise. Il faut veiller à
Sous l’autorité du préfet du département concerné, il la continuité des services de la collectivité malgré les
favorise une mise en œuvre rapide et efficace de l’en- dégâts subis : coupure des routes et des réseaux élec-
semble des moyens nécessaires et harmonise l’organi- triques, destruction des bâtiments publics, etc.
sation des secours (sapeurs-pompiers, SAMU, forces
de l’ordre, ainsi que les moyens publics et privés). Il faut également évaluer les dommages et indemni-
ser les victimes en faisant jouer la solidarité nationale
2. Au niveau communal : le PCS (fonds spécifiques).

Le Plan communal de sauvegarde (PCS) est élaboré Enfin, les autorités doivent réaliser un retour d’ex-
à partir du DICRIM. Il constitue un outil opération- périence : il s’agit d’un bilan de l’événement majeur
nel de gestion de crise et présente l’organisation de (intensité du phénomène, étendue spatiale, nombre
la commune en cas de catastrophe. En particulier : de victimes, montant des dégâts, taux de rembour-
–– il détermine le schéma d’alerte, les mesures immé- sement par les assurances, etc.). L’un des objectifs
diates de l’alerte et les consignes de sécurité pour de ce retour d’expérience est de réadapter, si besoin,
la population ; les mesures de prévention et d’information pour une
–– il recense les ressources locales susceptibles d’être meilleure efficacité, voire de préparer les évolutions
mobilisées par type de risques : moyens de trans- législatives futures.
port, hébergements, télécommunications, etc.
–– il précise la mise en œuvre des mesures d’accom- Les risques majeurs pourraient, à l’avenir, concer-
pagnement et de soutien de la population pendant ner de plus en plus de populations à cause de deux
et après la crise. paramètres :

3. Au niveau des établissements et des –– l’impact des constructions et de l’exploitation des
entreprises : les PPMS et les POMSE ressources : l’urbanisation de terres agricoles peut
faciliter les inondations liées aux intempéries, par
Le Plan particulier de mise en sûreté (PPMS) est un exemple ;
plan d’organisation élaboré par chaque chef d’éta-
blissement scolaire. Il vise à protéger et à mettre en –– l’impact des changements climatiques : les zones
sécurité les élèves et le personnel lors d’un accident identifiées comme inondables sont susceptibles
grave en attendant l’arrivée des secours et permet de varier avec le temps ; une amplification des
d’être prêt à appliquer les directives des autorités. phénomènes climatiques (inondations, tempêtes,
Un exercice d’entraînement doit être réalisé chaque épisodes de canicules, etc.) est à craindre dans un
année. contexte de changement climatique.

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Les collectivités territoriales sont donc tenues de Prévention Prévision Information
Maîtrise de Surveillance Informations
prendre en compte ces éléments dans leur gestion Gestion des
= + des aléas, +
risques majeurs l’urbanisation, préventives à
des risques majeurs. Une culture du risque doit réduction planification la population
des aléas, des secours,
également être développée afin que les populations PPRN, PPRT, ORSEC, PCS,
prennent conscience des dangers existants, évitent de DDRM, PPMS,
s’exposer, connaissent les comportements à tenir en DICRIM POMSE

cas d’alerte et se mettent en sécurité. Fig. 7  La gestion des risques majeurs © Skill and You

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