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Les relations juridiques constituent une discipline qui étudie les conditions
d’établissement de la responsabilité pénale, les sanctions afférentes, les règles
qui gouvernent la mise en œuvre de la sanction pénale et en fin le droit pénal des
affaires.
Notons à cet effet que tous les comportements antisociaux ne constituent pas
nécessairement des infractions pénales. Les infractions constituent cependant
des troubles à l’ordre social. C’est pour cela que l’article 2 du code pénal
ivoirien définit l’infraction comme « un fait, action ou omission, qui trouble ou
est susceptible de troubler l’ordre public ou la paix sociale en portant ou non
atteinte au droit des personnes et qui comme telle est légalement sanctionnée »
La responsabilité pénale résulte de la violation du droit pénal qui érige en
infraction certains comportements jugés antisociaux. La conséquence de cette
responsabilité se traduit par la répression pénale sous forme de sanctions dont la
figure marquante est l’emprisonnement.
A côté, d’autres types de sanction que sont la peine de mort (supprimée par la
constitution de l’an 2000 et qui n’a jamais été mise en œuvre auparavant), la
sanction prend quelque fois la forme d’amende i.e. les sanctions pécuniaires à
verser à l’Etat.
Contrairement au droit civil qui met en place des règles régissant les rapports
entre les personnes, le droit pénal établit une relation entre les individus et l’Etat
que représente la société qui veut éviter les infractions.
En définitive, retenons que dans les relations juridiques, il y principale trois (3)
branches d’étude pédagogique : le droit pénal général, la procédure pénale et le
droit pénal des affaires.
Le droit pénal des affaires est l’ensemble des règles de droit relative aux
infractions caractérisées dans le monde des affaires. La délinquance d’affaire est
le fait des commerçants (personne physique ou morale, dirigeant sociaux et
industriels etc. Il peut s’agit d’infraction de droit commun ou spécifique à la vie
des affaires comme par exemple les infractions au droit des sociétés.)
Les conditions d’établissement de la responsabilité pénale seront envisagées
avant celles de la procédure pénale et du droit pénal des affaire.
CHAPITRE 1 : LES CONDITIONS GENERALES DE LA
RESPONSABILITE PENALE : LE PRINCIPE
FONDAMENTALE DE LA LEGALITE CRIMINELLE
En principe, tous les délinquants sont égaux devant la justice. Ce principe qui est
un aspect de l’égalité de tous les citoyens devant la loi signifie que tout
délinquant quelque soit sa nationalité et quel que soit son rang social, est soumis
à l’action publique né de l’infraction qu’il a commise. Toutefois certains d’entre
eux bénéficient de privilège attaché par la loi à certaines situations sociales ou
juridiques dans le but de les protéger. Ce sont les immunités qui constituent des
obstacles à la mise en mouvement de l’action publique. Il en existe de trois
ordres l’immunité familiale (les membres de la famille), l’immunité
diplomatique(ambassadeurs) et l’immunité politique (protège le président de la
république, les membres de son gouvernement)
Paragraphe2 : les conditions d’exercice de l’action publique
Ces conditions recouvrent deux hypothèses : celle où l’action publique est
subordonnée à l’accomplissement d’une formalité et celle où l’action publique
est subordonnée au jugement d’une autre juridiction.
A- L’action publique est subordonnée à l’accomplissement d’une
formalité.
Cette exigence de formalité préalable s’exprime dans 3 situations.
1- La nécessité d’une plainte de la victime
Il arrive parfois qu’en considération soit de la nature de l’infraction, soit de la
qualité particulière de l’agent, la loi subordonne l’exercice de l’action publique
au dépôt préalable d’une plainte de la partie lésée par l’infraction. Autrement dit
l’exercice de celle-ci n’est assujetti à la nécessité d’une plainte que lorsqu’un
texte formel la soumit à cette condition. Ainsi l’alinéas 2 de l’article 456 du
code pénal réprimant le délit d’adultère dispose que les poursuites ne peuvent
être engagées que sous plainte du conjoint offensé. Comme le délit d’adultère, le
délit d’abandon de la résidence familiale par le père ou la mère de famille ainsi
que celui d’abandon par le mari de sa femme enceinte ne peuvent être poursuivis
pendant le mariage que sous plainte de l’époux offensé.
2- La nécessité d’une autorisation préalable
Au profit des parlementaires, existe une garantie politique exprimée dans la
constitution. Au terme de ce texte, aucun député ne peut être poursuivi ou arrêté
pendant la durée des cessions (le mandat) en matière criminelle ou
correctionnelle qu’avec l’autorisation de l’assemblée nationale sauf le cas de
flagrant délit. Dans ce cas avant toute poursuite, le procureur de la république ou
la partie lésée se trouve donc obliger de présenter à l’assemblé nationale une
demande dite de main levée de l’immunité parlementaire et aucune poursuite ne
peut être exercée tant que cette main levée n’a pas été accordée par vote.
3- La nécessité d’une mise en demeure
Plus rarement les poursuites sont subordonnées à une mise en demeure.
L’exemple classique en la matière résulte des dispositions de l’article 452 du
code pénal. Ce texte sanctionne celui qui abandonne, sans motif grave, pendant
plus de deux mois la résidence familiale. Le législateur subordonne la poursuite
des infraction visées dans ce texte à une interpellation du délinquant constatée
par un procès-verbal d’un officier de police judiciaire.
B- L’action publique est subordonnée au jugement d’une autre
juridiction
Dans certain cas exceptionnel, la décision de poursuite que le ministère public
désire prendre peut se trouver paralyser par l’existence d’une question pré
judicaire à l’action. Il s’agit de problème de pur droit privé qui ne peuvent être
tranchés que par une juridiction civile ou commerciale.
Paragraphe3 : les modes d’exercice de l’action publique
Il en existe de trois types. Le procureur de la république peut poursuivre une
infraction selon la procédure du flagrant délit, de la citation directe, ou encore
du réquisitoire introductif.
1- Le flagrant délit
Au terme de l’article 77 du code de procédure pénale, est qualifié crime ou
délit flagrant, le crime ou le délit qui est en train de se commettre ou qui
vient de se commettre. Il y a aussi crime ou délit flagrant lorsque dans un
temps très voisin de l’action, la personne soupçonnée est poursuivie par la
clameur publique ou est trouvée en possession d’objet ou présente des traces
ou indices laissant penser qu’elle a participé au crime ou au délit
2- La citation directe
Comme son nom l’indique, la citation directe consiste à assigner directement
le délinquant devant le tribunal. La citation directe qui est un ordre donné au
prévenu d’avoir à comparaitre devant le tribunal se présente sous la forme
d’un exploit d’huissier à la requête du procureur de république.
3- Le réquisitoire introductif
C’est l’acte par lequel le magistrat du paquet saisi le juge d’instruction à
charge pour ce dernier d’enquêter à charge et à décharge, i.e. d’établir par les
investigations qu’il est amené à faire au cours de l’enquête, si la personne
dénoncée en est bien l’auteur, le coauteur ou le complice de l’infraction
commise. En matière de crime, étant donné que l’instruction est obligatoire,
le ministère ne peut utiliser que ce procédé de saisine du juge d’instruction.
Le réquisitoire introductif est aussi obligatoire en matière de délit complexe
ou lorsque l’auteur de l’infraction est inconnu.
Section2 : l’extinction de l’action publique.
La notion d’extinction de l’action publique appelle celle des causes de ladite
extinction. Dans ce sens on distingue les causes principales d’extinction des
causes exceptionnelles
Paragraphe1 : les causes principales d’extinction de l’action publique
Parmi les causes principales d’extinction de l’action publique, l’on peut citer
le décès du délinquant, l’amnistie et l’abrogation de la loi pénale et la
prescription de l’action publique
A- Le décès du délinquant
Par suite du principe de la personnalité des peines, le décès du délinquant éteint
l’action publique. Par conséquent, celle-ci au cas où elle avait été mise en
mouvement avant la mort, ne peut plus être déclenchée ; et, si elle avait été
engagée avant le décès, elle doit être arrêtée. Il résulte de ce même principe de la
personnalité des peines que l’action publique ne doit plus être mise en
mouvement et aboutira au classement sans suite du dossier de la procédure.
Cette extinction de l’action publique n’est valable qu’à l’égard de la personne
poursuivie à l’exception des coauteurs et complices qui peuvent toujours être
poursuivis.
B- L’amnistie et l’abrogation de la loi pénale
L’amnistie est une institution pénale qui a pour but d’enlever pour l’avenir tout
caractère délictueux à certain fait pénalement repréhensible en interdisant toute
poursuite à leur égard ou en effaçant les condamnations qui les ont frappés.
Quant à l’abrogation de la loi pénale, elle consiste pour le législateur par une
disposition générale à supprimer une infraction en enlevant au fait accompli son
caractère délictuel. Ainsi, lorsque la loi pénale qui prévoyait et punissait un tel
acte est abrogée, l’action publique ne peut plus être exercée contre l’auteur de
cet acte.
C- La prescription de l’action publique
En matière de crime, l’action publique se prescrit par dix années révolues à
compter du jour où le crime a été commis si, dans cet intervalle, il n’a été fait
aucun acte d’instruction ou de poursuite. Toutefois, les crimes contre
l’humanité, le génocide et les crimes de guerre sont imprescriptibles. En matière
de délit, la prescription de l’action publique est de trois années révolues. En
matière de contravention, une année révolue.
Paragraphe2 : les causes exceptionnelles d’extinction de l’action publique
A- La transaction
La transaction consiste au paiement d’une amende proposée par le procureur
de la république dans les limites de la peine d’amende prévue par la loi pour
l’infraction constatée. La transaction vaut reconnaissance de l’infraction. Elle
éteint l’action publique. Précisons toutefois que la transaction n’est possible
qu’en matière délictuel et contraventionnelle sauf dans les cas suivants : les
infractions commises sur les mineurs ou les personnes incapables de se
protéger, les vols avec les circonstances aggravantes, les infractions à la
législation sur les stupéfiants, les infractions à l’ordre public et à la sureté de
l’état etc.
B- Le retrait de la plainte ou le désistement
C’est l’article 11 alinéas 3 du code de procédure pénale qui préconise cette
solution en disposant que : lorsque la poursuite est subordonnée à une plainte de
la partie lésée, le retrait de cette plainte a alors pour conséquence d’éteindre
l’action publique, autrement dit c’est seulement dans l’hypothèse où le dépôt de
la plainte est une condition nécessaire de la poursuite que son retrait éteint
l’action publique. Telles sont les grandes lignes qui sous-tendent l’exercice de
l’action publique. S’il en est ainsi de l’action publique, quid de l’action
publique.