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BTS

Culture 1re
année

Économique
Juridique et
Managériale
Sous la direction de Christophe Ciavaldini
IA-IPR d’économie-gestion, Académie d’Orléans-Tours

Véronique Deltombe
Professeure d’économie-gestion
Lycée général et technologique Gabriel Fauré, Annecy
Bruno Foray
Professeur d’économie-gestion
Lycée général et technologique Gabriel Fauré, Annecy
Élizabeth Gonzalez
Professeure d’économie-gestion
Lycée général et technologique Sainte Marguerite, Chambray-lès-Tours
Damien Haury
Professeur d’économie-gestion
Lycée général et technologique Fulbert, Chartres
Françoise Mubalegh
Professeure d’économie-gestion
Lycée général et technologique Philibert Dessaignes, Blois
Luc Verdier
Professeur d’économie-gestion
Lycée général et technologique Paul-Louis Courier, Tours

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Couverture : Valérie Goncalves
Mise en pages : Hervé Soulard

Toute représentation, traduction, adaptation ou reproduction, même partielle, par tous procédés, en tous pays, faite
sans autorisation préalable est illicite et exposerait le contrevenant à des poursuites judiciaires. Réf. : loi du 11 mars
1957, alinéas 2 et 3 de l’article 41.
Une représentation ou reproduction sans autorisation de l’éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du droit de
Copie (20, rue des Grands–Augustins, 75006 Paris) constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et
suivants du code pénal.
ISBN : 978-2-206-20577-9
© Delagrave Éditions, 2018

Éditions Delagrave – 5, allée de la 2e D.B. – 75015 Paris


www.editions-delagrave.fr

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SOMMAIRE

THÈME 1 L’INTÉGRATION DE L’ENTREPRISE DANS SON ENVIRONNEMENT


Chapitre 1
De quelle manière l’entreprise s’inscrit-elle dans son environnement ? .. . . . . . 5

Chapitre 2
Comment les contrats sécurisent-ils les relations entre l’entreprise
et ses partenaires ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Chapitre 3
Comment s’établissent les relations entre l’entreprise
et son environnement économique ? .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

THÈME 2 LA RÉGULATION DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE


Chapitre 4
Comment l’entreprise intègre-t-elle la connaissance
de son environnement dans sa prise de décision ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

Chapitre 5
Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ? .. . . . . . . . . 47

Chapitre 6
Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

THÈME 3 L’ORGANISATION DE L’ACTIVITÉ DE L’ENTREPRISE


Chapitre 7
Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

Chapitre 8
Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

Chapitre 9
Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? .103

Chapitre 10
Quelles réponses apporte le droit face aux risques auxquels s’expose
l’entreprise ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

Chapitre 11
Quel financement pour l’entreprise ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

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MANAGEMENT

CHAPITRE

1
De quelle manière
l’entreprise s’inscrit-elle
dans son environnement ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


1. De la logique entrepreneuriale à la logique managériale
L’entrepreneuriat reste dynamique en France. Selon l’INSEE, en janvier 2017, 591 000 entreprises ont été créées
en France, soit 7 % de plus qu’en 2016, atteignant ainsi le plus haut niveau depuis 2010. Ces données chiffrées
montrent l’esprit d’initiative des entrepreneurs et leur ténacité, car pour créer une entreprise, de nombreuses
étapes doivent être suivies.

A. La logique entrepreneuriale
La logique entrepreneuriale est un phénomène qui revêt plusieurs dimensions et dans lequel l’entrepreneur
s’inscrit dès lors qu’il exprime le souhait et l’idée d’entreprendre.
Un entrepreneur est un individu ou un groupe d’individus qui possède les compétences et la motivation suf-
fisantes pour créer une entreprise ou reprendre une activité source de valeur économique et/ou sociale et se
lancer ainsi sur un secteur d’activité.
Les éléments qui caractérisent un entrepreneur :
• un état d’esprit : la volonté d’entreprendre ;
• une implication personnelle dans son projet, un investissement moral, matériel et financier important ;
• une personnalité marquée par un leadership naturel et de la ténacité ;
• la capacité à innover et à saisir des opportunités d’affaires (de marché) : l’entrepreneur se lance donc dans
le processus de création de son entreprise à partir d’une idée innovante ;
• la prise de risques : en effet, le projet peut échouer et/ou être modifié en cours de création, c’est un pari pour
l’entrepreneur que de se lancer sur un nouveau secteur d’activité.
Pour Joseph Alois Schumpeter, l’entrepreneur est un innovateur, car il lance un produit, ouvre un marché… Il
fait preuve de créativité et, tel un leader, il sait rompre avec les habitudes. Les anciennes pratiques deviennent
obsolètes, son innovation lui procure « un profit temporaire ».

B. La création d’entreprise
La création d’une entreprise est le fruit d’un long processus comprenant plusieurs étapes.
1/ Idée innovante de l’entrepreneur pour exploiter une opportunité de marché.
2/ Étude de faisabilité du projet d’un point de vue technique, financier et commercial.
Ces deux premières étapes sont influencées par les caractéristiques individuelles de l’entrepreneur (compé-
tences, anticipation et réactivité, motivation et ténacité…) et par l’environnement dans lequel s’inscrit le projet
d’entreprendre (formation, culture entrepreneuriale, accompagnement institutionnel, formalités, ressources
disponibles…).
L’idée se concrétise et devient un projet cohérent qui intègre les ressources nécessaires et un statut juridique.
3/ Rédaction d’un plan d’affaires ou Business Plan.
Ce document écrit formalise le projet : il contient la présentation du projet, l’étude de marché, les moyens tech-
niques, humains et financiers mis en œuvre, les démarches administratives et fiscales à venir, le prévisionnel
financier (permet d’étudier les mouvements d’argent pour vérifier la rentabilité de l’entreprise), les sources de
financement possibles (des dispositifs d’aides financières à la création d’entreprise existent).

Chapitre 1  De quelle manière l’entreprise s’inscrit-elle dans son environnement ? 5

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4/ L’entrepreneur accomplit les démarches administratives et légales nécessaires au lancement de son activité.
5/ Lancement de l’activité.

C. La logique managériale
La logique managériale est une démarche davantage tournée vers le présent qui amène le manager, confronté
au problème d’allocation des ressources de l’entreprise, à agir sur du court et du moyen terme.
Il s’agit d’organiser et de gérer de manière optimale les ressources allouées (humaines, techniques, finan-
cières) en fonction des objectifs stratégiques fixés, afin d’assurer la continuité et le développement de
l’entreprise.
Les managers existent à différents niveaux de l’entreprise (chef d’entreprise, directeur de fonction, chef de ser-
vice…). Ils accomplissent différentes missions :
• fixer des objectifs, des moyens et la stratégie à suivre pour les atteindre ;
• organiser, diriger, coordonner des tâches à accomplir par les subordonnés ;
• gérer des ressources humaines : embauche, formation, motivation du personnel ;
• vérifier les résultats atteints et élaborer des actions correctrices.
La logique managériale est indispensable au fonctionnement optimal de l’entreprise et à sa performance à court
et moyen terme. Elle se différencie de la logique entrepreneuriale en agissant sur le développement de l’activité
de l’entreprise sur le long terme et sur sa pérennité.
La taille de l’entreprise et le degré d’incertitude et de turbulence de l’environnement tendent à estomper les
frontières entre ces deux logiques qui deviennent alors complémentaires.

2. Une entreprise performante tient compte de ses parties prenantes et poursuit une
finalité économique, sociale et sociétale
L’entreprise qui s’inscrit dans son environnement est en interaction avec différents acteurs économiques qui
sont des parties prenantes. Lorsque l’entreprise poursuit une finalité économique, sociale et sociétale, cela lui
permet de tenir compte des attentes de ses parties prenantes, de leurs influences et, à terme, d’être performante.

A. Les parties prenantes de l’entreprise


L’entreprise entretient des liens plus ou moins étroits et plus ou moins directs avec les acteurs économiques
avec lesquelles elle est en interaction. Ces acteurs sont des parties prenantes.
R.E. Freeman (1984) définit les parties prenantes comme étant « tout groupe d’individus ou tout individu qui
peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels ».
Ces parties prenantes, aux ressources, attentes et intérêts différents, peuvent être classées en deux groupes :
les parties prenantes primaires et les parties prenantes secondaires.
• Les parties prenantes primaires sont les acteurs qui ont un lien contractuel direct avec l’entreprise : proprié-
taires, dirigeants, associés, salariés, clients et fournisseurs. La satisfaction des intérêts des parties prenantes
primaires est impérative, car ces dernières peuvent menacer la survie de l’entreprise : sa pérennité dépend
donc de la satisfaction de leurs intérêts.
• Les parties prenantes secondaires sont les acteurs qui n’ont pas par principe de lien contractuel avec l’en-
treprise : les médias, les réseaux sociaux, les associations, les ONG, les concurrents, les communautés de
communes, les communautés d’agglomérations, les collectivités territoriales, les autorités publiques, les pou-
voirs publics. L’entreprise peut parfois avoir des liens contractuels avec ces parties prenantes secondaires.
Ces parties prenantes influencent l’entreprise, peuvent être influencées par cette dernière, elles sont impor-
tantes, mais en aucun cas elles ne peuvent menacer la survie de l’entreprise.

B. Les finalités
La finalité est la raison d’être de l’entreprise, le ou les buts qu’elle poursuit. Elle revêt un caractère permanent
et s’inscrit sur du long terme. Elle guide les actions entreprises ainsi que la stratégie et les objectifs mis en
place afin de la concrétiser.
L’entreprise poursuit trois types de finalité :
• La finalité économique : finalité poursuivie par toutes les entreprises. L’entreprise joue un rôle économique,
elle participe à la croissance économique. Son activité est créatrice de valeur et génère des profits dans le
but d’assurer sa pérennité et de satisfaire différentes parties prenantes, notamment les parties prenantes pri-
maires internes.

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• La finalité sociale concerne la satisfaction des salariés en leur offrant de bonnes conditions de travail, la pos-
sibilité d’évoluer, de se former. Une politique de gestion des ressources humaines est alors mise en place.
• La finalité sociétale concerne les parties prenantes secondaires. Les actions mises en œuvre permettent
l’intégration de l’entreprise dans la société en général et tiennent compte des principes du développement
durable.
Peter Drucker (1909-2005), qui établit une différence entre les objectifs et la finalité, précise que la finalité pre-
mière d’une entreprise est sociale et sociétale et que son principal objectif est la satisfaction des clients. Pour
Peter Drucker, le profit n’est pas une fin en soi, mais c’est en réalisant sa finalité sociale et en apportant satis-
faction aux clients « vigilants » que l’entreprise pourra réaliser un « profit suffisant ».
Un management de l’entreprise orienté vers ces trois finalités va tenir compte de toutes ses parties prenantes
et permet à l’entreprise de s’inscrire dans une démarche de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE). Cela
signifie que les dimensions économique, sociale et sociétale sont volontairement et concrètement prises en
compte par l’entreprise. Ces finalités sont complémentaires, les finalités sociale et sociétale ont des consé-
quences positives sur la finalité économique de l’entreprise. Plus motivés, les salariés sont par exemple plus
productifs, et une entreprise investie auprès de la société et des pouvoirs publics bénéficie d’une image et d’une
notoriété positives.

C. La performance
La performance peut être définie comme l’atteinte des objectifs. Elle revêt plusieurs dimensions : économique
et financière, commerciale, sociale, environnementale. Ces aspects représentent la performance globale et
durable de l’entreprise qui contribue à son développement sur le long terme. Chaque performance peut être
mesurée par des indicateurs :
• performance financière : résultat net, rentabilité, taux d’endettement, chiffre d’affaires ;
• performance commerciale : part de marché ;
• performance sociale : bilan social ;
• performance sociétale : empreinte écologique.
La performance se mesure également en termes d’efficacité et d’efficience. L’efficacité est l’atteinte des objec-
tifs, l’efficience concerne l’atteinte des objectifs en fonction des moyens alloués, du temps accordé, du coût
engendré.
L’entreprise est un acteur économique clé pour le dynamisme et la croissance économique. Créer une entre-
prise relève d’une logique entrepreneuriale. La logique managériale, quant à elle, permet d’assurer la continuité
et le développement de l’entreprise.
L’entreprise qui s’inscrit dans son environnement est en interaction avec ses parties prenantes en poursuivant
une finalité économique, sociale et sociétale. À plus ou moins long terme, les actions menées doivent lui per-
mettre d’être performante d’un point de vue financier, commercial, social et sociétal.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS

1 Distinguer une démarche entrepreneuriale d’une démarche managériale


1 Montrez en quoi, en 1994, Henri Seydoux adopte une démarche entrepreneuriale.
Préalable = définition de l’expression soulignée
[Définition] Une démarche (logique) entrepreneuriale est un état d’esprit et une dynamique d’action et d’inno-
vation permanente. L’entrepreneuriat est un processus qui consiste à prendre le risque d’investir des moyens
pour mener un projet économique, dans le but de réaliser des profits et d’assurer le développement de l’entre-
prise sur le long terme.
D’après la définition de l’entrepreneur de J. A. Schumpeter, Henri Seydoux s’inscrit dans une démarche entre-
preneuriale, car il réunit plusieurs caractéristiques :
• l’entrepreneur est un innovateur : Henri Seydoux a créé un nouveau produit, le drone pour particuliers, en
donnant un usage unique à un objet d’origine militaire. Il a ouvert un nouveau marché : en 1994, le drone pour
particuliers et professionnels est à ses débuts. C’est un précurseur, d’autant plus qu’il faudra attendre 2012
pour qu’une réglementation vienne encadrer ce secteur d’activité. « Marché ultra-confidentiel » (doc. 1), « un
marché balbutiant » (doc. 2) et « cette entrée sur un nouveau marché » (doc. 2) ;

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• l’entrepreneur est créatif, rompt avec les habitudes : Henri Seydoux est décrit comme « un ingénieur vision-
naire qui décide de lancer ses propres inventions » et qui a eu « l’audace d’investir dans un marché encore
balbutiant » ;
• l’entrepreneur a une capacité à agir le premier : Henri Seydoux est un précurseur dans ce secteur d’activité.
Il a pressenti lors de sa participation au salon CES (Consumer Electronics Show) que des opportunités étaient
à saisir dans ce secteur d’activité naissant ;
• l’entrepreneur s’approprie une rente, un profit provisoire  : nous pouvons supposer que pendant quelque
temps après le lancement de Parrot et notamment de Parrot Drones, l’entreprise, en situation de monopole
provisoire, a connu un succès permettant un retour sur investissement conséquent, et que la concurrence
n’est pas entrée tout de suite sur ce marché.
Henri Seydoux a saisi une opportunité d’affaires, il a pris des risques, s’est investi (d’un point de vue matériel,
financier et moral) et il a fait preuve de qualités telles que la prise d’initiative, la pugnacité… pour créer son
entreprise. Il adopte bien une logique entrepreneuriale.

2 Expliquez en quoi la démarche d’Éric Riyahi est complémentaire de celle d’Henri Seydoux.
La démarche d’Éric Riyahi, complémentaire de la démarche entrepreneuriale d’Henri Seydoux, peut être quali-
fiée de démarche managériale.
[Définition] Une démarche (logique) managériale, complément indispensable à la logique entrepreneuriale. Elle
est assurée par le manager qui dirige, définit des buts, coordonne, gère et optimise les ressources de l’entreprise
afin qu’elle atteigne les objectifs préalablement fixés.
Henri Seydoux est entouré de managers, de collaborateurs, qui contribuent au rayonnement de Parrot.
Éric Riyahi, par son poste et les fonctions occupées dans l’entreprise, s’inscrit dans une démarche managériale.
En effet, il est vice-président exécutif et directeur général des opérations de l’entreprise, également en charge à
l’époque du commercial. Il doit :
– développer l’entreprise Parrot ;
– organiser de manière optimale les ressources humaines, matérielles et financières ;
– piloter la réorganisation commerciale de Parrot et, pour ce faire, stimuler les comportements productifs, ani-
mer les équipes, organiser les tâches à réaliser, fixer les objectifs à atteindre, les moyens…
Ici, Éric Riyahi optimise bien les ressources allouées pour atteindre les objectifs stratégiques fixés. Il contribue
à la continuité et au développement de l’entreprise. Cela montre que la démarche managériale d’Éric Riyahi est
complémentaire à la logique entrepreneuriale d’Henri Seydoux.

2 Caractériser les étapes de la création d’une entreprise


Recensez les grandes étapes de la création d’une entreprise puis caractérisez chacune
d’elles (en vous aidant des pages 8 et 9).
De l’idée au lancement d’une entreprise, créer une entreprise est un processus qui passe par plusieurs étapes.
Étape n° 1 : l’idée
– Projet pour un individu ou un groupe d’individus de créer une activité ou de reprendre une activité existante.
– Souhait de saisir une opportunité de marché qui permet de satisfaire un besoin.
Henri Seydoux, attiré par la technologie, a eu la témérité de se lancer sur le marché du drone encore balbutiant
en 1994.
Étape n° 2 : faisabilité du projet d’un point de vue technique, financier et commercial
– Participation au Salon de l’automobile de Francfort en septembre 2001 pour lancer le kit mains libres Blue-
tooth (échec).
– Collaborations avec des professionnels de l’électronique (Ericsson, Hitachi) : succès quatre mois après.
– Concernant le drone : présentation de ce nouveau produit au Salon de l’électronique de Las Vegas en janvier
2010 et cela a fonctionné.
Étape n° 3 : choix du statut juridique
Il détermine l’activité de l’entreprise et la manière dont elle doit être perçue par les administrations fiscale et
juridique.

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Parrot actuellement est une société anonyme à conseil d’administration (information non présente dans les
documents).
Étape n° 4 : élaboration du Business Plan (plan d’affaires) ; ce document écrit formalise le projet et contient :
– l’étude de marché ;
– les moyens techniques, humains et financiers mis en œuvre ;
– les démarches administratives et fiscales à venir, le prévisionnel financier (permet d’étudier les mouvements
d’argent pour vérifier la rentabilité de l’entreprise) ;
– les sources de financement possibles (des dispositifs d’aides financières à la création d’entreprise existent).
Le Business Plan est un outil qui permet de convaincre les partenaires, ici, par exemple, Ericsson et Hitachi, et
également les investisseurs.
Étape n° 5 : la recherche de financements
Cette recherche de financements a été nécessaire dans différents cas :
– fabriquer les enregistreurs numériques couplés à un agenda ;
– concevoir et développer les kits mains libres Bluetooth en partenariat avec Ericsson, pour développer le par-
tenariat avec Hitachi ;
– participer aux salons de Francfort et de Las Vegas ;
– fabriquer les drones ;
– etc.
Étape n° 6 : les démarches administratives
Ces démarches se retrouvent à toutes les étapes de la création de l’entreprise : de nombreux organismes, par-
tenaires, investisseurs, l’administration fiscale… sont sollicités simultanément.
Pour information : en France, il existe le Centre de formalités des entreprises afin d’accompagner le créateur
durant toutes les étapes de création de son entreprise.
Étape n° 7 : lancement effectif de l’activité de l’entreprise !

3 Caractériser les différentes parties prenantes de l’entreprise


Classez les parties prenantes de Parrot Drones et précisez leurs attentes.
[Définition] Pour R.E. Freeman, une partie prenante est  : «  tout individu ou groupe qui peut affecter ou être
affecté par la réalisation des objectifs de l’organisation ». Il est possible d’affiner cette notion en précisant qu’il
s’agit de : tout groupe identifiable dont l’organisation dépend pour sa survie à long terme (Stanford Research
Institute). Les acteurs sont alors : les dirigeants, les salariés, les fournisseurs, les clients, les pouvoirs publics, les
banques, les associations, etc.
Les parties prenantes primaires et secondaires de Parrot Drones ainsi que leurs attentes peuvent être classées
dans un tableau : (liste non exhaustive)
Catégories Description Attentes
Parties prenantes primaires (internes : )
Salariés 840 salariés, mais 290 licenciements. – De bonnes conditions de travail, de la convivialité.
– Une rémunération juste/équitable et/ou en fonc-
tion de leur investissement.
– Un emploi stable dans le temps.
– Une évolution de carrière.
– Des formations…
Propriétaires Henri Seydoux détient 35,1 % du capi- – Dividendes.
Associés tal, le reste des actions est détenu par – Bénéfices.
7 autres actionnaires déclarés. – Rentabilité…

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Dirigeants Henri Seydoux, fondateur et PDG et 9 – Développement et pérennité de l’entreprise Parrot
cadres dirigeants. et Parrot Drones.
– Bénéfices et dividendes.
– Rentabilité.
– Innovation.
– Conquête de nouveaux marchés.
– Satisfaction des salariés.
– Respect de l’environnement…
= finalités économiques, sociales et sociétales.
Fournisseurs Collaboration avec de nouveaux four- – Un partenariat équitable.
nisseurs. – Une rémunération juste.
– Un courant d’affaires sur le long terme…
Clients Les particuliers. – Un produit à un bon rapport qualité-prix.
Les professionnels. – Un usage ludique des produits Parrot Drones pour
les particuliers.
– Des produits fiables et de qualité.
– Un usage professionnel pour les agriculteurs, par
exemple.
Parties prenantes secondaires
Médias Relaient le succès de l’activité drone Des informations pertinentes, fiables et de l’innova-
pour illustrer leurs reportages. tion qui permet de faire le buzz.
Concurrence Low cost asiatique. Obtenir des parts de marché au détriment de Parrot.

Les parties prenantes sont nombreuses et variées, le dirigeant et les managers doivent tenir compte de ces dif-
férentes parties prenantes dans l’exercice de leurs fonctions. Toute la difficulté réside dans la satisfaction de
leurs attentes qui sont très différentes.

4 Identifier les finalités économique, sociale et sociétale de l’entreprise


Caractérisez les finalités du Groupe Parrot et montrez leur complémentarité.
[Définition] Les finalités de l’entreprise sont les buts et objectifs poursuivis par l’entreprise. Peter Drucker pré-
cise que la finalité première d’une entreprise, c’est de satisfaire le besoin du client avec des produits de qualité.
Pour ce faire, elle doit poursuivre une finalité sociale (conditions de travail, formations, promotions…) et socié-
tale (application des principes du développement durable) et c’est ainsi qu’elle réalise une finalité économique
(lucrative).
Parrot poursuit des finalités économiques, sociales et sociétales ; en ce sens, elle s’inscrit dans son environne-
ment : en interaction avec ses parties prenantes qui voient leurs attentes satisfaites.
Finalité économique :
• renouer avec la croissance et retrouver une situation économique proche de celle de ses années de lance-
ment, synonymes de gains financiers ;
• réaliser du profit qui permet de se développer, d’innover, et de satisfaire les parties prenantes internes (diri-
geants, actionnaires, salariés).
Finalité sociale :
• Satisfaire les attentes des salariés en leur permettant d’évoluer dans de bonnes conditions de travail :
– «  Convivialité, simplicité, tutoiement, usage du prénom, association sportive et culturelle, thé et café à
volonté » (doc. 1) ;
– « Autonomie et liberté d’action » (doc. 1) ;
– « Évolutions de carrière, formations, promotions internes » (doc. 1) ;
– deux certifications (doc. 1) : santé et sécurité au travail (OHSAS 18001 depuis 2009), convivialité et bonnes
conditions de travail (classement au « Great place to work » depuis 2013).

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Finalité sociétale :
• Satisfaire des clients « vigilants » selon Peter Drucker : objectif de la finalité sociétale, « un profit suffisant »
est nécessaire pour assurer la satisfaction des clients :
– « Tout ce monde œuvre à la satisfaction de la clientèle grand public et professionnelle qui souhaite utiliser
des produits innovants, de qualité et respectueux de l’environnement » (doc. 1) ;
– Les clients font partie du triptyque : Qualité, Environnement, Sécurité et il est indiqué que Parrot bénéficie
de la certification ISO 9001 (doc. 2).
• Tenir compte de son environnement :
– Parrot s’inscrit dans une démarche RSE (doc. 1) ;
– certification 14001 (doc. 1) ;
– audit de sa performance de développement durable (doc. 1) ;
– référent développement durable nommé au sein du groupe Parrot (doc. 1) ;
– l’environnement fait également partie du triptyque Qualité, Environnement et sécurité avec, notamment, la
certification ISO 14001 (doc. 2).
Les trois finalités sont complémentaires : en poursuivant une finalité sociale et sociétale, sur du long terme les
conséquences seront favorables à l’entreprise d’un point de vue économique et financier. De plus, la finalité
économique permet également de mettre en place des actions en faveur des dimensions sociale et sociétale.

5 Identifier les différentes composantes de la performance de l’entreprise


Repérez les différentes composantes de la performance du groupe Parrot, ainsi que les
indicateurs de performance correspondants.
[Définition] Les indicateurs de performance traditionnellement et communément utilisés pour analyser la
performance d’une entreprise sont les indicateurs financiers, principalement la rentabilité financière et la profi-
tabilité. Cette conception de la performance est réductrice et ne permet pas une analyse du couple valeur-coût.
Il convient donc d’analyser aussi la performance sociale et sociétale.
Les indicateurs de performance :
• les indicateurs de la performance financière : résultat net, rentabilité, taux d’endettement, chiffre d’affaires ;
• les indicateurs de la performance commerciale : part de marché ;
• les indicateurs de la performance sociale : bilan social ;
• les indicateurs de la performance sociétale : empreinte écologique.
La mesure de la performance :
Performance financière. Elle se mesure au travers des indicateurs suivants :
• le chiffre d’affaires est en légère baisse entre 2016 et 2017 (- 8,75 %) ;
• résultat net : Parrot enregistre des pertes. Bien que négatif, le résultat net augmente fortement entre 2016 et
2017 ;
• rentabilité  : absence de rentabilité des capitaux propres. Le résultat est négatif mais il progresse, car il
passe de - 49,06 % à - 15,49 %. L’entreprise n’a pas généré de résultat positif suffisant pour rémunérer ses
actionnaires.
Performance sociale : La performance sociale de Parrot via son bilan social est positive, 90 % des salariés sont
satisfaits (résultat issu de l’enquête annuelle). Les salariés et leurs attentes sont pris en compte par l’entreprise :
bonnes conditions de travail, évolution de carrière, formations…
Les actions sont nombreuses et variées (enquête annuelle de satisfaction auprès des salariés, entretien de
carrière, entretien annuel d’évaluation) afin de susciter un sentiment d’appartenance, source de motivation et
d’implication dans la réalisation du travail.
Performance sociétale : les dirigeants et les collaborateurs de Parrot mènent également des actions positives en
faveur de l’environnement. Il s’agit de réduire l’impact environnemental de l’entreprise Parrot :
• utilisation optimale des ressources ;
• nouvelle conception des produits ;
• réduction de la dimension des emballages et du coût de transport ;
• « zéro papier » ;
• recyclage des matières premières ;
• tri sélectif des déchets.

Chapitre 1  De quelle manière l’entreprise s’inscrit-elle dans son environnement ? 11

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Parrot est performante d’un point de vue social et sociétal. Ces deux performances auront des conséquences
favorables, plus sur du long terme, sur la performance financière qui s’améliore malgré les résultats négatifs.
Ainsi, la performance globale de l’entreprise est plutôt favorable.
Cela signifie que Parrot, en poursuivant une finalité économique, sociale et sociétale est un acteur qui s’inscrit
dans son environnement et tient compte des parties prenantes avec lesquelles il est en interaction. Ainsi, la
grande majorité des parties prenantes voient leurs attentes satisfaites.

APPLICATION Lunettes pour tous


1 Distinguez ce qui, dans la démarche de Paul Morlet, relève d’une logique entrepreneuriale
de ce qui relève d’une logique managériale.
Éléments qui relèvent de la logique entrepreneuriale :
• Idées innovantes et prise de risques :
1/ À partir d’un constat (les lunettes des joueurs de poker pourraient accueillir de la publicité sans que cela
les gêne), Paul Morlet lance Lulu Frenchie, une marque de lunettes personnalisables. Il a saisi une opportunité
d’affaires et il fait figure de précurseur, car il lance une activité innovante.
2/ Il lance en mai 2014 la boutique « Lunettes pour tous » : des lunettes fabriquées sur place en moins de 10
minutes à des prix très bas ! Il s’agit d’un phénomène de disruption (procédé commercial qui consiste à « cas-
ser » les codes préétablis). Il vient casser les codes du marché des lunettes pour lequel le prix moyen est de
500 euros. Il réduit à l’extrême le temps d’attente de fabrication ordinairement long, car la fabrication des
verres est sous-traitée, et les opticiens n’ont pas de stock.
• Investissement financier personnel et prise de risques : il investit ses économies (4 400 euros) et accepte de
rogner sur les marges tout en investissant dans du matériel de pointe.
Paul Morlet est un entrepreneur d’après J. A. Schumpeter : innovation, nouveau marché qui vient rompre les
habitudes, précurseur, le seul à proposer ce produit…
Éléments qui relèvent d’une logique managériale :
• Organisation et rationalisation du processus de production  : système de fabrication rapide et optimisé  :
machines de pointe permettant ce gain de temps dans le processus de fabrication.
• Gestion du stock : 14 000 verres et 2 000 montures.
• Vente de 500 paires sur les trois magasins et vente de 250 par jour dans la boutique parisienne.
• Gestion de 105 employés = optimisation des ressources, gestion de l’activité et des ressources humaines.
Les étudiants peuvent supposer et ajouter les éléments indiqués dans la synthèse du cours (fixer des objec-
tifs, des moyens et la stratégie à suivre pour les atteindre, vérifier les résultats atteints et élaborer des actions
correctrices…).

2 Présentez les parties prenantes de « Lunettes pour tous » en précisant leurs attentes.
Les parties prenantes primaires et secondaires de « Lunettes pour tous » ainsi que leurs attentes peuvent être
classées dans un tableau (liste non exhaustive, d’autres parties prenantes secondaires peuvent être supposées
telles que la Ville de Paris, les syndicats…) :
Catégories Description Attentes
Parties prenantes primaires
Salariés 105 employés. – De bonnes conditions de travail, de la convivialité.
– Une rémunération juste/équitable et/ou en fonc-
tion de leur investissement.
– Un emploi stable dans le temps.
– Une évolution de carrière.
– Des formations…
Propriétaires Paul Morlet et Xavier Niel qui est – Dividendes.
Associés entré dans le capital en investissant – Bénéfices.
1 million d’euros. – Rentabilité…

12 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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Dirigeants Paul Morlet est le fondateur et le diri- – Développement et pérennité de l’entreprise.
geant de « Lunettes pour tous ». – Bénéfices et dividendes.
– Rentabilité.
– Innovation.
– Conquête de nouveaux marchés.
– Satisfaction des salariés et des clients.
– Respect de l’environnement…
= finalités économiques, sociales et sociétales
Fournisseurs Verres proviennent de Chine. – Un partenariat équitable.
– Une rémunération juste.
– Un courant d’affaires sur le long terme…
Clients Les particuliers. – Un produit à un bon rapport qualité-prix (lunettes à
10 euros en 10 minutes).
Parties prenantes secondaires
Concurrence Les opticiens (prix moyen à Obtenir des parts de marché au détriment de
500 euros). « Lunettes pour tous ».

3 Caractérisez les finalités de « Lunettes pour tous » et montrez leur complémentarité.


Finalité économique :
• rôle économique joué, car l’entreprise possède trois magasins et emploie 105 employés ;
• chiffre d’affaires de 6 millions d’euros, le taux de croissance a doublé en deux ans ;
• magasins rentables et BFR positif ;
• marge brute à 50 %.
Finalité sociale :
• 105 employés en quelques années. On peut supposer que des actions en faveur des employés existent telles
que la formation, l’évolution de carrière (responsable de magasin), conditions de travail favorables…
Finalité sociétale :
• Selon P. Drucker, l’objectif de la finalité sociétale est la satisfaction des clients et la recherche du profit n’est
donc pas une fin en soi.
Ici, les clients sont pris en compte et l’enrichissement n’est pas l’objectif principal de Paul Morlet (« il ne cherche
pas à s’enrichir », doc. 1) et Paul Morlet souhaite que les 2 millions de Français qui ne peuvent pas s’acheter de
lunettes puissent le faire grâce à son entreprise : « si je peux faire ma petite révolution et que ça sert aux gens,
je suis content ».
La finalité économique va pouvoir financer les activités et actions mises en place pour poursuivre la finalité
sociale et sociétale. Et inversement, ces deux finalités ont un effet bénéfique à long terme sur la finalité écono-
mique. Ces trois finalités sont complémentaires.

4 Identifiez les composantes de la performance de l’entreprise « Lunettes pour tous » et


présentez les principaux indicateurs qui la mesurent.

Type de performance Indicateurs


Financière Rentabilité : magasins rentables.
Besoin en fonds de roulement positif.

Commerciale Chiffre d’affaires en 2016 : 6 millions d’euros.


Taux de croissance doublé entre 2015 et 2016.
Marge brute de 50 % « 100 fois le volume actuel d’un opticien classique ».

Sociale Emploi de 105 salariés.

Chapitre 1  De quelle manière l’entreprise s’inscrit-elle dans son environnement ? 13

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DROIT

Comment les contrats CHAPITRE

2
sécurisent‑ils les relations
entre l’entreprise et
ses partenaires ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


1. La situation précontractuelle
La période précontractuelle, appelée aussi pourparlers, correspond à une période particulière des relations
entre deux interlocuteurs, souvent professionnels. Les deux parties ouvrent des négociations afin de déterminer
si la signature d’un contrat est envisageable et, le cas échéant, de déterminer le contenu de ce futur contrat. De
telles négociations ne concernent que des situations à forts enjeux ; dans ce cas, la phase préalable à la conclu-
sion peut s’avérer longue et délicate.

A. Les principes en vigueur


En vertu de l’article 1112 du Code civil, la période précontractuelle doit être placée sous le signe de la liberté,
de la bonne foi et de la loyauté. Chaque partie est, en théorie, libre d’entrer en négociation, mais également de
rompre ces négociations. Par contre, la bonne foi est un corollaire naturel dans la mesure où l’une des parties ne
peut pas chercher à abuser de la situation en créant et en maintenant un espoir vain. Chaque partie doit avoir
une attitude loyale envers l’autre. Cette loyauté est nécessaire au bon déroulement de la négociation, les parte-
naires pouvant être amenés à des échanges d’informations sensibles ou stratégiques.
Les parties sont tenues de garder le secret sur la teneur des échanges et notamment sur les informations tech-
niques ou commerciales divulguées à cette occasion. Ainsi, même si aucune convention n’explicite le respect
du secret des informations échangées, un partenaire ne peut pas rompre le secret sous peine de voir sa res-
ponsabilité extracontractuelle engagée. L’ordonnance du 10 février 2016, portant réforme du droit des contrats,
introduit une obligation générale d’information précontractuelle. Ainsi, le nouvel article  1112-1 du Code civil, pré-
voit que celle des parties qui connaît une information dont l’importance est déterminante pour le consentement
de l’autre doit l’en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait confiance
à son cocontractant. Les parties ne peuvent ni limiter ni exclure ce devoir.

B. Les différentes formes de pourparlers


Les négociations préalables à la conclusion d’un contrat peuvent elles-mêmes donner lieu à la rédaction de
documents spécifiques.
• Le contrat de négociation officialise l’intention des parties d’entrer en négociation afin de définir les condi-
tions d’un futur contrat.
• L’accord de préférence consiste à l’engagement de l’une des parties à la négociation de conclure le contrat
envisagé avec l’autre partenaire, de manière préférentielle aux autres éventuels contacts.
• Le contrat-cadre permet aux partenaires de fixer les conditions dans lesquelles les futurs contrats devront
être envisagés ou exécutés.
• La promesse de contrat retranscrit l’engagement d’une des parties à la signature du contrat envisagé à des
conditions déterminées.
Cette liste d’exemples de documents spécifiques n’est pas exhaustive.

Chapitre 2  Comment les contrats sécurisent‑ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ? 15

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C. L’hypothèse de la rupture des pourparlers
Une période de négociation, même longue, ne débouche pas toujours sur la conclusion d’un contrat. En effet,
même si le risque de rupture est inhérent à toute négociation, la fin des relations précontractuelles doit s’inscrire
dans un contexte de loyauté. Par conséquent, pour rompre des pourparlers, il faut avoir des raisons sérieuses.
Il faut les formuler expressément et annoncer la rupture. La brutalité d’une rupture n’est jamais admise par les
tribunaux.
La partie qui s’estime lésée peut porter sa demande devant une juridiction civile ou commerciale en fonction
de la qualité du défendeur. La base juridique de l’action est obligatoirement extracontractuelle (article 1240 du
Code civil) dans la mesure où les relations contractuelles n’existent pas encore. Un contractant qui se retirerait
sans motif valable d’une négociation bien avancée engage donc sa responsabilité afin de réparer le dommage
causé au cocontractant.

2. Le processus de formation d’un contrat


Le contrat est un accord général de volonté produisant des effets de droit. L’article 1101 du Code civil en donne
la définition suivante : « le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer,
modifier, transmettre ou éteindre des obligations. »
Ainsi, le contrat, une fois formé, est source d’obligations entre les personnes juridiques (parties).

A. Les conditions de formation du contrat


En vertu de l’article 1113 du Code civil : «  le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation
par lesquelles les parties manifestent leur volonté de s’engager. Cette volonté peut résulter d’une déclaration ou
d’un comportement non équivoque de son auteur. »
Le contrat existe quand il y a rencontre entre l’offre et l’acceptation. L’offre est une proposition qui comprend
les éléments essentiels du contrat et exprime la volonté de son auteur d’être lié en cas d’acceptation. L’accep-
tation est la manifestation de la volonté d’une personne qui donne son accord à une offre de contrat, dans les
termes formulés par l’offre.
Dans les contrats consensuels (les plus nombreux), la rencontre des volontés suffit à former le contrat. Dans
les contrats solennels (ex. : contrat de mariage), la formation du contrat nécessite un écrit (ex. : acte notarial).
Dans les contrats réels (ex. : contrat de gage), la formation du contrat nécessite la remise de la chose, objet du
contrat.

B. La liberté contractuelle
La formation du contrat repose sur le principe de la liberté contractuelle. En vertu de ce principe, chacun est
libre :
– de choisir son cocontractant ;
– de conclure ou non le contrat ;
– d’en définir le contenu sous réserve du respect de l’ordre public (article 6 du Code civil) et des lois qui s’im-
posent directement aux contractants.
Toutefois, des limites apportées à la liberté contractuelle existent :
– le choix du cocontractant peut être limité (ainsi, dans le cadre de la vente d’un appartement, le locataire béné-
ficie d’une priorité : le droit de préemption) ;
– la loi peut imposer la souscription d’un contrat (comme le contrat d’assurance responsabilité civile pour un
conducteur de véhicule automobile) ;
– le contenu du contrat peut être imposé par le cocontractant (par exemple : le contenu du contrat de trans-
port avec la SNCF).

3. Les conditions de validité d’un contrat


La conclusion du contrat ne peut produire d’effets juridiques qu’à la condition d’être légalement formée. L’ar-
ticle 1128 (anciennement 1108) du Code civil édicte les trois conditions essentielles pour la validité d’un contrat.
• Le consentement de la partie qui s’oblige : le consentement doit être libre et éclairé.
L’échange de consentement doit être exempt de vices. Les vices qui peuvent venir entacher le consentement
sont l’erreur, le dol et la violence. Dans le premier cas, l’un des contractants s’est trompé. Dans le cas du dol,
l’un des contractants a été induit en erreur par l’autre partie. Enfin, dans le cas de la violence, l’un des contrac-
tants a fait l’objet de menaces physiques ou morales ou a été contraint à contracter par des circonstances
extérieures irrépressibles.

16 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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• Leur capacité de contracter : pour être capable, il faut avoir 18 ans et ne pas être déclaré incapable majeur.
La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à les exercer. On distingue la capacité de
jouissance (l’aptitude à acquérir des droits) et la capacité d’exercice (l’aptitude à exercer les droits dont on
est titulaire).
• Un contenu licite et certain : l’objet du contrat doit être déterminé ou déterminable, doit exister ou être futur
(certain) et ne doit pas porter atteinte à la loi (licite).
L’inobservation de l’une des conditions de formation du contrat peut être sanctionnée par la nullité du contrat.
Le contrat est alors censé n’avoir jamais existé. Il existe deux types de nullité :
– la nullité relative, si la règle violée a pour but de protéger un intérêt particulier (par exemple : contrat avec
un incapable) ;
– la nullité absolue, si la règle violée a pour but de protéger l’intérêt général (par exemple : objet du contrat
illicite).

4. Les clauses d’un contrat


Une clause est une phrase ou un ensemble de phrases contenues dans le texte d’un acte juridique (tel un
contrat) qui définit les droits et les obligations des parties.
Le contrat est un acte juridique personnalisable soumis au principe de liberté contractuelle. Il comprend des
clauses générales (que l’on retrouve dans tous les contrats comme l’objet, le prix…) et des clauses particu-
lières (que les parties peuvent insérer en fonction de leurs besoins). Ces clauses sont nombreuses. Les plus
fréquentes sont :
• La clause de réserve de propriété : clause qui permet au créancier de conserver la propriété du bien objet de
l’échange jusqu’à complet paiement.
• La clause d’indexation : clause qui prévoit que le prix mentionné au contrat évoluera de manière automatique
en fonction de l'évolution d'une autre donnée.
• La clause de renégociation : clause qui prévoit l’obligation pour les parties de renégocier le contrat si des don-
nées essentielles à son équilibre viennent à changer.
• La clause limitative ou exclusive de responsabilité : clause par laquelle le débiteur d’une obligation décide de
limiter ou d'exclure par avance sa responsabilité en cas de mauvaise exécution ou d’inexécution du contrat.
Cette clause est valable si elle est librement négociée et qu’elle ne vide pas de toute sa substance l'obligation
essentielle du cocontractant.
• La clause résolutoire : clause qui prévoit qu'en cas de manquement à une obligation contractuelle de l'une des
parties, le contrat sera résilié de plein droit. Cela permet d'éviter d’avoir recours à la justice.
• La clause pénale : clause qui détermine à l’avance la sanction pécuniaire applicable au cas où l’une des parties
n’exécuterait pas ses obligations.
Les cocontractants s’obligent par ces clauses et doivent les respecter. Entre professionnels, ces aménagements
sont tout à fait valables. Toutefois, le législateur encadre le contenu des clauses, soit pour protéger la partie la
plus faible (ordre public de protection), soit pour permettre le bon fonctionnement du marché (ordre public
de direction). En cas de déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties dans une clause du
contrat, cette dernière est considérée comme une clause abusive et est réputée non écrite.

5. Les effets juridiques du contrat


A. La force obligatoire du contrat
Le principe de la force obligatoire du contrat est posé les articles 1103 du Code civil : « les contrats légalement
formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits », et 1193 du Code civil : « les contrats ne peuvent être modifiés
ou révoqués que du consentement mutuel des parties, ou pour les causes que la loi autorise. »
Ce principe entraîne donc les conséquences suivantes :
• Les parties doivent exécuter les obligations pour lesquelles elles se sont engagées.
• Elles doivent exécuter le contrat de bonne foi. Le créancier est soumis à un devoir de loyauté et de coopé-
ration. Il doit donc s’abstenir de toute pratique ayant pour conséquence de rendre l’exécution du contrat
difficile, voire impossible.
• Le contrat est irrévocable. Il ne peut être mis fin au contrat qu’avec l’accord de toutes les parties ou pour un
motif prévu par la loi. Les modifications unilatérales ne sont pas autorisées.
• Parce qu’il a une force obligatoire, le contrat ne peut avoir d’effet qu’entre les parties contractantes.

Chapitre 2  Comment les contrats sécurisent‑ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ? 17

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B. Le rôle du juge dans l’exécution du contrat
Du principe de la liberté contractuelle et de la force obligatoire du contrat, il résulte que le juge doit respecter la
volonté des parties. Le contrat est obligatoire dans ce qui a été voulu et seulement cela. Tout comme les parties
sont contraintes par le contrat, le juge doit rechercher la commune intention des parties. Il ne peut pas interpré-
ter des clauses claires d’un contrat ni dénaturer l’une d’entre elles. Ainsi, un juge ne peut pas, en principe, réviser
un contrat en cours. Le juge peut néanmoins faire une entorse au principe de la force obligatoire du contrat pour
maintenir ou rétablir l’équilibre contractuel.
Ainsi, l’article 1195 du Code civil prévoit que : « si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclu-
sion du contrat rend l’exécution excessivement onéreuse pour une partie qui navait pas accepté den assumer le
risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son cocontractant. » Il prévoit également qu’« en
cas de refus ou d’échec de la renégociation, les parties peuvent convenir de la résolution du contrat, à la date et
aux conditions qu’elles déterminent, ou demander d’un commun accord au juge de procéder à son adaptation. À
défaut d’accord dans un délai raisonnable, le juge peut, à la demande d’une partie, réviser le contrat ou y mettre
fin, à la date et aux conditions qu’il fixe. »

C. L’inexécution du contrat
Si l’une des parties ne remplit pas tout ou partie ses obligations (par exemple, l’absence de livraison) ou les exé-
cute mal (comme un retard de livraison), on parle d’inexécution du contrat.
• L’exécution forcée : la partie lésée (le créancier) peut alors envisager une action en « exécution forcée » qui
consiste à contraindre l’autre contractant (débiteur) à réaliser son obligation. Cette exécution forcée ne peut
être décidée que par le juge. Dès lors que le contrat ne prévoyait pas de date fixe de réalisation, le recours
au juge doit être précédé d’une mise en demeure du créancier envers le débiteur. L’exécution forcée peut
prendre la forme d’une exécution en nature (comme la saisie) ou d’une exécution par équivalent (des dom-
mages-intérêts correspondant à la valeur des obligations qu’elle n’a pas exécutées).
• L’exception d’inexécution : lorsque le contrat est synallagmatique (chaque partie a des obligations), la partie
qui n’a pas encore exécuté son obligation peut s’abstenir de le faire si son cocontractant n’a pas exécuté la
sienne ou a refusé d’y procéder. Dans ce cas, le contrat continue d’exister, il est suspendu.
• La résolution ou la résiliation : pour les contrats à exécution instantanée, on parle de résolution. La réso-
lution consiste à anéantir rétroactivement le contrat. Elle peut être prononcée par le juge ou être de droit,
c’est-à-dire apparaître dans une clause prévue par les parties au moment de la conclusion du contrat (clause
résolutoire). En cas de résolution, le contrat est censé n’avoir jamais existé et les parties sont remises dans
l’état où elles étaient avant la conclusion du contrat. Pour les contrats à exécution successive, on parle de
résiliation : comme il n’est pas possible d’appliquer un anéantissement rétroactif, le contrat est anéanti (ne
produira plus d’effet) pour l’avenir (par exemple, pour un contrat de travail).

Attention ! Ne pas confondre les différentes sanctions : nullité (relative ou absolue), résolution et résilia-
tion. La nullité peut s’appliquer en cas de non-respect d’au moins une des conditions de validité lors de la
formation du contrat. Résolution et résiliation sont appliquées lors de l’exécution du contrat.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS

1 Qualifier une situation précontractuelle


1 Identifiez les éléments qui caractérisent une situation précontractuelle.
[Définition] La situation précontractuelle est la phase durant laquelle plusieurs personnes négocient afin
d’aboutir à un accord, le contrat.
Les éléments qui caractérisent une situation précontractuelle sont les suivants :
• une phase de dialogue entre les parties durant laquelle celles-ci forment des propositions et des contre-pro-
positions (ressource 1) ;
• un comportement loyal des parties, c’est-à-dire fournir les informations nécessaires à la conclusion du contrat
(obligation précontractuelle d’information – ressource 3 et article 1112-1 du Code civil) ;
• une négociation de bonne foi, c’est-à-dire une véritable volonté de contracter (ressource 2).

18 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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2 Déduisez de votre réponse précédente l’existence de pourparlers entre Parrot et Altai.
[Définition] Il s’agit d’une phase de discussion comprenant proposition(s) et contre-proposition(s) matériali-
sées par des échanges oraux, parfois écrits (courriers électroniques ou postaux) en vue d’aboutir à la conclusion
d’un contrat.
Les éléments qui caractérisent l’existence de pourparlers sont les suivants :
• une phase de dialogue entre les parties durant laquelle celles-ci forment des propositions et des contre-pro-
positions : la société Parrot et la société Altai négocient depuis trois mois. Le responsable de la production,
Pierre Chanay s’est déplacé de nombreuses fois aux États-Unis et a eu de nombreux échanges avec la société
Altai. La société Parrot a fourni un cahier de charges contenant ses attentes concernant le panneau solaire, et
la société Altai a proposé un prototype ;
• un comportement loyal des parties : la société Parrot a fourni les informations nécessaires à la réalisation du
produit attendu (qualité, prix…). La société Altai tient compte de ces informations pour réaliser le prototype ;
• une négociation de bonne foi : les parties ont une réelle volonté de contracter, car leur relation dure depuis
environ trois mois.

3 Proposez une argumentation juridique sur laquelle Pierre Chanay pourrait s’appuyer pour
rompre les négociations.
[Définition] Les négociations correspondent à la phase durant laquelle plusieurs personnes négocient aux fins
d’aboutir à un accord, le contrat.
[Les faits] La société est en pourparlers depuis trois mois avec la société Altai pour la réalisation d’un capteur
solaire. Le prototype proposé par la société Altai ne répond pas aux attentes de qualité du cahier de charges. La
société Parrot souhaite mettre fin aux négociations.
[Le problème de droit] Quelles sont les conditions  ? Une rupture de pourparlers est-elle envisageable sans
risque juridique ?
[Les règles de droit applicables] En vertu de l’article 1112 du Code civil, « l’initiative, le déroulement et la rupture
des négociations précontractuelles sont libres. Ils doivent impérativement satisfaire aux exigences de la bonne
foi. En cas de faute commise dans les négociations, la réparation du préjudice qui en résulte ne peut avoir pour
objet de compenser la perte des avantages attendus du contrat non conclu. » La décision de la Cour d’appel de
Toulon en date du 10 juin 1992, précise que « la liberté est le principe dans le domaine des relations précontrac-
tuelles y compris la volonté de rompre à tout moment les pourparlers. » Toutefois, «  lorsque ces derniers ont
atteint en durée et en intensité un degré suffisant pour faire croire légitimement à une partie que l’autre est sur
le point de conclure et partant pour l’inciter à certaines dépenses la rupture est alors fautive, cause un préjudice
et donne lieu à réparation. »
Cette décision est conforme à la règle de l’article 1240 du Code civil : «  tout fait quelconque de l’homme, qui
cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. »
[La conclusion] Les échanges entre les sociétés Parrot et Altai ont été nombreux et durent depuis trois mois. La
société Altai a produit un prototype qui ne correspond pas aux attentes formulées dans le cahier des charges.
S’il y avait rupture des pourparlers, elle serait liée au fait que, malgré les échanges, les conditions pour une
signature du contrat ne sont pas réunies pour la société Parrot, le produit proposé par la société Altai étant de
qualité médiocre. Dans ces circonstances, il apparaît que ni la mauvaise foi, ni l’intention de nuire, ni la prolon-
gation artificielle des pourparlers ne peuvent être reprochées à la société Parrot. Elle pourrait donc mettre fin,
sans abuser de ce droit, aux pourparlers, et cela sans conséquence juridique dommageable pour ses intérêts.

2 Repérer le processus de formation d’un contrat


1 Précisez la date de formation du contrat en justifiant votre réponse.
[Définition] La formation du contrat est fondée sur un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes des-
tiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations.
La date de formation du contrat est le 15 février. En effet, le contrat de vente est un contrat consensuel pour
lequel seule la rencontre des volontés suffit à former le contrat (article 1109 du Code civil).
De plus, l’article  1113 du Code civil précise que «  le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une
acceptation par lesquelles les parties manifestent leur volonté de s’engager. Cette volonté peut résulter d’une
déclaration ou d’un comportement non équivoque de son auteur. » La rencontre des volontés a bien eu lieu le

Chapitre 2  Comment les contrats sécurisent‑ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ? 19

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15 février, car ce jour les parties ont eu un comportement non équivoque en se mettant d’accord sur les condi-
tions de vente (quantité, délai, prix…).

2 Proposez une argumentation juridique que pourrait développer Pierre Chanay pour justifier
sa position.
[Les faits] Le 15 février, les sociétés Parrot et Altai se sont mises d’accord sur les conditions du contrat (quan-
tité, délai, prix…). Toutefois, le 25 février, le responsable du dossier de la société Altai souhaite revenir sur le
prix fixé car, selon lui, une erreur d’estimation des coûts a été faite même si elle ne remet pas en cause la ren-
tabilité du contrat.
[Le problème de droit] Une partie peut-elle revenir sur les conditions fixées dans un contrat ?
[Les règles de droit applicables] En vertu de l’article 1113 du Code civil, «  le contrat est formé par la rencontre
d’une offre et d’une acceptation par lesquelles les parties manifestent leur volonté de s’engager. Cette volonté
peut résulter d’une déclaration ou d’un comportement non équivoque de son auteur. » L’article 1118 du Code civil
précise que « l’acceptation est la manifestation de volonté de son auteur d’être lié dans les termes de l’offre. »
L’article 1109 du Code civil précise que « le contrat consensuel se forme par le seul échange des consentements,
quel qu’en soit le mode d’expression. »
[La conclusion] Le contrat conclu entre les sociétés Parrot et Altai est un contrat consensuel qui se forme par le
seul échange des consentements (article 1109 du Code civil). Lors de la réunion du 15 février, et conformément
à l’article 1113 du Code civil, les parties ont eu un comportement non équivoque en se mettant d’accord sur les
conditions de vente (quantité, délai, prix…). L’échange de consentements a donc eu lieu à cette date. Le contrat
a donc été conclu le 15 février, et la société Altai ne peut pas revenir sur les termes du contrat (article 1118 du
Code civil).

3 Analyser et évaluer les conditions de la validité d’un contrat


1 Identifiez la condition de validité qui semble ne pas être respectée dans ce contrat. Justifiez
votre réponse.
En vertu de l’article 1128 du Code civil : « sont nécessaires à la validité d’un contrat : 1° Le consentement des par-
ties ; 2° Leur capacité de contracter ; 3° Un contenu licite et certain. » Le consentement doit être libre et éclairé.
Le consentement est éclairé lorsqu’il n’est pas obtenu par le dol (le dol consiste à tromper le contractant soit
en lui donnant des informations fausses, soit en gardant le silence sur des informations déterminantes pour
la conclusion du contrat). En l’espèce, la société Yol n’avait pas les compétences pour répondre au cahier des
charges de fabrication d’un châssis pour drone professionnel et a caché cette information à la société Parrot. La
société Parrot a donc été victime d’un dol ce qui a vicié son consentement.

2 Présentez l’argumentation sur laquelle pourrait s’appuyer la société Parrot pour demander
l’annulation du contrat (fait, problème juridique, règle de droit, conclusion).
[Les faits] La société Parrot a conclu un contrat avec la société Yol pour la fabrication d’un châssis de drone.
Au bout de quelques mois, la société Parrot se rend compte que la société Yol lui a caché qu’elle n’avait pas
les compétences pour répondre aux attentes du cahier des charges. La société Parrot souhaite faire annuler le
contrat.
[Le problème de droit] À quelles conditions est-il possible de faire annuler un contrat ?
[Les règles de droit applicables] En vertu de l’article 1128 du Code civil : «  sont nécessaires à la validité d’un
contrat : 1° Le consentement des parties ; 2° Leur capacité de contracter ; 3° Un contenu licite et certain. » Le
consentement doit être libre et éclairé. Le consentement est éclairé lorsqu’il n’est pas obtenu par le dol (le dol
consiste à tromper le contractant soit en lui donnant des informations fausses, soit en gardant le silence sur des
informations déterminantes pour la conclusion du contrat). L’article 1178 du Code civil précise qu’un contrat qui
ne remplit pas les conditions requises pour sa validité est nul et que le contrat annulé est censé n’avoir jamais
existé.
[La conclusion] En l’espèce, la société Yol n’avait pas les compétences pour répondre au cahier des charges
de fabrication d’un châssis pour drone professionnel et a caché cette information à la société Parrot. La société
Parrot a donc été victime d’un dol ce qui a vicié son consentement. De ce fait, et contrairement aux attentes de
l’article 1128 du Code civil, le consentement de la société Parrot a été vicié. Or, lorsque le contrat ne remplit pas

20 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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les conditions requises (article 1178 du Code civil), le contrat est nul et est censé n’avoir jamais existé. La société
Parrot peut donc demander au juge l’annulation du contrat.

4 Analyser et évaluer les clauses d’un contrat


1 Repérez les clauses générales et les clauses particulières du contrat. Justifiez vos choix.
Un contrat comprend des clauses générales (que l’on retrouve dans tous les contrats, par exemple les par-
ties, l’objet, le prix…) et des clauses particulières (que les parties peuvent insérer en réponse à leurs besoins
propres). Les clauses générales sont les clauses 1, 2, 3 et 6. En effet, dans tous les contrats, on retrouve l’objet,
le prix, les conditions d’exécution et les obligations des parties.
Les clauses particulières sont les clauses 5, 9 et 15. En effet, l’obligation de confidentialité (clause 5) n’existe
pas dans tous les contrats (ici elle est nécessaire, car la société Parrot souhaite protéger son idée de drone).
De même, les pénalités de retard (clause  9) ont pour but d’éviter que le prestataire ait des retards dans la
fabrication du produit demandé. Enfin, la clause résolutoire (clause 15) permet de prévoir la fin du contrat auto-
matiquement sans intenter une action en justice.

2 Analysez la validité de la clause (article 15).


[Les faits] La société Parrot a conclu un contrat avec la société High. Dans ce contrat est insérée une clause
résolutoire (clause 15) applicable uniquement au prestataire. Le gérant de la société High considère que cette
clause est une clause abusive.
[Le problème de droit] À quelles conditions une clause peut-elle être considérée comme abusive ?
[Les règles de droit applicables] En vertu de l’article 442-6 du Code du commerce, une clause est abusive lors-
qu’elle crée un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties dans un contrat conclu par un
producteur, commerçant, industriel ou personne immatriculée au répertoire des métiers avec un partenaire
commercial.
[La conclusion] En l’espèce, la clause résolutoire ne s’applique qu’à une seule partie, le prestataire. Son appli-
cation n’est pas prévue pour les manquements du client, ici la société Parrot. La clause 15, conformément à
l’article 442-6 du Code du commerce, est une clause abusive en ce qu’elle crée un déséquilibre significatif entre
les droits et les obligations pesant sur le prestataire et les droits et les obligations de la société Parrot. Cette
clause est donc réputée non écrite.

5 Analyser et évaluer les effets juridiques d’un contrat


1 Retrouvez dans le contrat les différentes obligations des parties. Présentez-les dans un
tableau.

Obligations de la société Parrot Obligations de la société High


• Payer le prix défini dans le contrat • Exécuter la prestation définie dans le contrat
(Article 2 – Le client versera au prestataire la somme (Article 3 – Le prestataire s’engage à mener à bien la
forfaitaire de 75 000,00 €). tâche précisée à l’article 1 (conception d’un châssis)
• Fournir les informations nécessaires à la réalisation conformément au cahier des charges. Il s’engage à
de la prestation rassembler les moyens nécessaires à la réalisation de
(Article 6 – Le client tiendra à la disposition du pres- la mission et remettra, avant le rapport terminal, une
tataire toutes les informations pouvant contribuer à pré-étude, au plus tard 60 jours après la conclusion
la bonne réalisation de l’objet du présent contrat). du contrat).
• Respecter une obligation de confidentialité
(Article 5 – Le prestataire considérera comme stric-
tement confidentiel, et s’interdit de divulguer, toute
information, document, donnée ou concept, dont
il pourra avoir connaissance à l’occasion du présent
contrat).

Chapitre 2  Comment les contrats sécurisent‑ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ? 21

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2 Présentez les arguments juridiques que la société Parrot, d’une part, et la société High,
d’autre part pourraient invoquer pour faire valoir leurs droits.
Les arguments de la société Parrot :
– L’article 1103 du Code civil pose le principe de la force obligatoire du contrat. Ce principe prévoit qu’entre les
parties, le contrat a valeur de loi. Il est donc d’application obligatoire et les parties doivent respecter l’accord
conclu. Le contrat conclu entre les sociétés Parrot et High doit donc être appliqué par les parties dans les
termes prévus.
– L’article 1193 du Code civil stipule que les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consente-
ment mutuel des parties, ou pour les causes que la loi autorise. Un contractant ne peut donc pas revenir sur
son engagement et sur les termes du contrat sans que le cocontractant soit d’accord. En l’espèce, le directeur
de la société Parrot peut donc s’opposer à la renégociation de prix, demandée par la directrice de la société
High, le contrat s’imposant dans les termes déterminés par les parties.
– Enfin, conformément à l’article 9 du contrat qui stipule : «  toute méconnaissance des délais stipulés à l’ar-
ticle 3 ci-dessus, engendrera l’obligation pour le prestataire de payer au client la somme de 500 €, par jour de
retard », le directeur de la société Parrot est en droit de demander des pénalités de retard, le rapport de pré-
études n’ayant pas été remis à la société Parrot dans les délais prévus au contrat.
Les arguments de la société High :
– L’article 1195 du Code civil prévoit que : « si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion
du contrat rend l’exécution excessivement onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté d’en assumer le
risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son cocontractant. » La directrice de la société
High peut faire valoir que le coût financier de l’opération est plus onéreux que prévu et diminue sa rentabilité.
– L’article 1195 du Code civil prévoit également qu’« en cas de refus ou d’échec de la renégociation, les parties
peuvent convenir de la résolution du contrat, à la date et aux conditions qu’elles déterminent, ou demander
d’un commun accord au juge de procéder à son adaptation. À défaut d’accord dans un délai raisonnable, le
juge peut, à la demande d’une partie, réviser le contrat ou y mettre fin, à la date et aux conditions qu’il fixe. » La
directrice de la société High peut ainsi, malgré le refus du directeur de la société Parrot, renégocier, et deman-
der au juge de réviser les termes du contrat, voire d’y mettre fin.
Avec le peu d’éléments dont nous disposons, il paraît peu probable que les arguments de la directrice de la
société High soient admis. En effet, l’article 1195 du Code civil ne s’applique que si « un événement imprévisible
lors de la conclusion du contrat rend l’exécution excessivement onéreuse. » Or, nous ne savons pas si le temps
supplémentaire passé sur l’étude par les ingénieurs rend le contrat seulement un peu moins rentable ou s’il le
rend tellement onéreux que la société High ne peut plus honorer ses engagements.

APPLICATION BioMâche
1 Présentez l’entreprise BioMâche.
L’entreprise BioMâche est une entreprise à but lucratif, spécialisée dans le maraîchage (culture de légumes,
fines herbes et fleurs à usage alimentaire). Elle est dirigée par Marie Poidevin.

2 Caractérisez le contrat envisagé entre l’entreprise BioMâche et la centrale d’achat.


Le contrat est un contrat de distribution. Marie Poidevin autorise, par ce contrat, la centrale d’achat à vendre ses
produits. Le contrat est un contrat synallagmatique (les deux parties ont des obligations), consensuel (l’accord
des parties permet de former le contrat), d’adhésion (les clauses du contrat sont fixées par l’une des parties), et
à exécution successive (les obligations de parties se répètent dans le temps).

22 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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3 Présentez les faits juridiquement qualifiés.

Les faits bruts Les faits juridiquement qualifiés


Dans cette colonne, il faut sélectionner les informations Après avoir sélectionné et traduit en langage juridique les
utiles et nécessaires à la compréhension de la situation. informations utiles, il ne reste que ce paragraphe.
Marie Poidevin, gérante de la société BioMâche, est Marie Poidevin, gérante de la société BioMâche, sou-
maraîchère BIO en Bourgogne. Elle cultive des légumes haite conclure un contrat avec la centrale d’achat d’une
et certaines fines herbes et fleurs à usage alimentaire. entreprise de distribution. Dans ce contrat, une clause
Ses produits sont très appréciés des restaurateurs de stipule que les supermarchés du groupe peuvent propo-
la région et des clients qui se rendent sur les diffé- ser des opérations de promotion sur ses produits sans la
rents marchés où elle est présente. Toutefois, pour être prévenir et que les frais liés à ces opérations seront à sa
rentable et écouler l’ensemble de sa production, elle charge. Elle se demande si cette clause est légale.
doit diversifier sa clientèle. Elle a été contactée par la
centrale d’achat d’une entreprise de distribution très
connue qui lui propose de vendre une partie de sa pro-
duction et ainsi d’être présente dans les supermarchés
se situant dans un rayon de 20 km de son entreprise.
Elle a rencontré le responsable de la centrale d’achat
qui lui a remis un contrat sur les conditions de coopé-
ration des deux structures. Les conditions proposées lui
semblent raisonnables. Toutefois, une clause prévoit
que les supermarchés du groupe peuvent proposer des
opérations de promotion sur ses produits, sans la pré-
venir. Ces offres peuvent avoir pour objet de valoriser sa
production, d’écouler les produits abîmés… Les frais liés
aux opérations de promotion seront déduits automati-
quement des montants à lui verser. Elle considère que
cette clause n’est pas légale.

[Faits juridiquement qualifiés ou mineurs] Marie Poidevin, gérante de la société BioMâche, a conclu un contrat
avec la centrale d’achat d’une entreprise de distribution. Dans ce contrat, une clause stipule que les supermar-
chés du groupe peuvent proposer des opérations de promotion sur ses produits sans la prévenir et que les frais
liés à ces opérations seront à sa charge. Elle se demande si cette clause est légale.
[Le problème de droit] Quelles sont les caractéristiques d’une clause abusive ?

4 Retrouvez les règles juridiques sur lesquelles peut s’appuyer Marie Poidevin pour défendre
sa position.
[Règles de droit applicables ou majeures] En vertu de l’article 1171 du Code civil, toute clause qui crée un désé-
quilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat est réputée non écrite. Selon l’annexe 3,
les tribunaux exercent un véritable contrôle, au cas par cas, des déséquilibres allégués, que certains estiment
« significatifs », et d’autres pas. Les clauses considérées comme abusives par les tribunaux sont celles qui sont
« sans contrepartie et nettement défavorables aux fournisseurs » et qui s’inscrivent dans un « rapport de dépen-
dance lié à la puissance d’achat du distributeur. » L’existence d’un déséquilibre significatif suppose d’analyser le
contrat dans son entièreté, afin de mesurer l’économie générale de la relation contractuelle.
L’article 442-6 du Code du commerce prévoit que : « engage la responsabilité de son auteur et l’oblige à réparer
le préjudice causé le fait, par tout producteur, commerçant, industriel ou personne immatriculée au répertoire
des métiers : 1° D’obtenir ou de tenter d’obtenir d’un partenaire commercial un avantage quelconque ne cor-
respondant à aucun service commercial effectivement rendu ou manifestement disproportionné au regard de
la valeur du service rendu. Un tel avantage peut notamment consister en la participation, non justifiée par un
intérêt commun et sans contrepartie proportionnée, au financement d’une opération d’animation ou de promo-
tion commerciale [...] ; 2° De soumettre ou de tenter de soumettre un partenaire commercial à des obligations
créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties. [...] »

Chapitre 2  Comment les contrats sécurisent‑ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ? 23

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5 Présentez votre conclusion.
[Conclusion] Le contrat conclu entre la centrale d’achat et Mme Poidevin prévoit une clause qui permet aux
supermarchés du groupe de proposer des opérations de promotion, sans l’accord du fournisseur et à ses frais,
ayant pour objectif de valoriser sa production ou encore d’écouler les produits abîmés. Cette clause est-elle une
clause abusive ?
En vertu de l’article 1171 du Code civil, toute clause qui crée un déséquilibre significatif entre les droits et obliga-
tions des parties au contrat est réputée non écrite.
Au regard des informations disponibles, les opérations de promotion mises en place le seront dans l’intérêt
du producteur et du distributeur (valoriser sa production ou encore d’écouler les produits abîmés). Dans ces
conditions, il ne semble pas que la clause soit abusive puisqu’elle ne crée pas de déséquilibre significatif entre
les deux parties au contrat.

24 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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ÉCONOMIE

Comment s’établissent les CHAPITRE

3
relations entre l’entreprise
et son environnement
économique ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


Introduction
L’entreprise est un acteur économique qui occupe une position centrale dans une économie de marché. Elle est
insérée dans un environnement économique avec lequel elle est en interaction constante.
Afin de comprendre comment s’établissent les relations de l’entreprise avec son environnement économique, il
convient tout d’abord d’étudier les réseaux d’échanges qui existent entre elle et les autres acteurs (I). Il s’agira
ensuite d’identifier les différentes catégories de marchés sur lesquels intervient l’entreprise et de caractériser
les types de relations qu’elle y entretient avec les autres entreprises (II). C’est enfin au fonctionnement des mar-
chés que nous nous intéresserons (III).

1. Quel panorama peut-on dresser des relations de l’entreprise avec son environnement
économique ?
A. Des relations nouées avec différentes catégories d’acteurs économiques…
Toute entreprise est insérée dans un environnement complexe et évolutif, constitué de différentes catégories
d’acteurs économiques : entreprises, ménages, associations, banques, État. Le reste du Monde est la dénomina-
tion de l’ensemble des acteurs non-résidents (« étrangers ») avec lesquels une entreprise peut être en relation
du fait de son activité internationale : clients et fournisseurs étrangers, associations, banques et États étrangers.
Chacun de ces acteurs, doté de ressources et confronté à des dépenses spécifiques, exerce un rôle économique
qu’il est possible d’appréhender à partir de sa fonction principale ainsi que le synthétise le tableau suivant :
Rôle économique
Agent économique Exemples Ressources Dépenses
principal
Entreprise Entreprises privées Produire des biens ou Recettes des Charges courantes et
Sociétés non aux formes juridiques des services mar- ventes investissements
financières (SNF) variées chands
Ménage Particuliers, consom- Consommer et épar- Revenus du travail Charges d’exploita-
mateurs et clients gner et du capital tion et investissement
des entreprises et des
banques, usagers du
service public
Administration État Produire des biens ou Impôts et taxes Dépenses publiques
Administrations Collectivités locales des services collectifs de fonctionnement et
publiques (APU) non marchands d’infrastructures

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ? 25

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Association Associations aux objets Produire des biens Cotisations des Dépenses de fonc-
Institutions sans but divers et services non mar- adhérents, sub- tionnement et
lucratif au service des chands ventions d’infrastructures
ménages (ISBLSM)
Banque Établissements ban- Élaborer des produits Rémunération des Charges d’exploita-
Sociétés financières caires ou de crédit en et services financiers prestations, inté- tion (notamment
(SF) ligne ou disposant d’un marchands rêts perçus intérêts versés et
réseau d’agences dépenses d’infrastruc-
tures)
Reste du monde Entreprises clientes à
l’étranger
Fournisseurs étrangers
d’entreprises natio-
nales
Ménages (touristes)

B. … qui donnent lieu à des échanges et des flux multiples (circuit économique)
L’entreprise, dans le cadre de son activité de production de biens et/ou de services, entretient avec les diffé-
rentes catégories d’acteurs des relations d’échanges (relations quotidiennes ou moins fréquentes) qui donnent
lieu à  des flux réels (achats/ventes de biens ou de services, prestation de travail des salariés) et à des flux
monétaires (règlements en faveur des fournisseurs, règlements reçus des clients, prêts de la banque, versement
d’intérêts, versements des salaires, paiement des impôts et taxes…).
L’ensemble de ces flux peut être synthétisé par le circuit économique, représentation schématique qui permet
de visualiser de manière simplifiée la multiplicité des échanges économiques entre les différentes catégories
d’acteurs.

ENTREPRISES
Paiement des Biens & services
exportations non marchands
ns + Subventions
Imp
atio ôts
po rt
Ex Investissements Intérêts

Travail + BANQUES Salaires


RESTE
paiements des + biens & ÉTAT
DU MONDE biens & services services

Im Épargne Intérêts
po ôts
rta
tion Imp
Paiement des s Biens & services
importations non marchands
+ prestations sociales
MÉNAGES

Parmi les relations identifiées, la plupart sont des relations marchandes qui donnent lieu à des échanges sur des
marchés.

26 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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2. Quels sont les marchés sur lesquels ont lieu les différents échanges économiques ?
Un marché est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande (d’un bien ou d’un service) dont le fonctionne-
ment se caractérise par le degré plus ou moins élevé de concurrence.

A. Les trois catégories de marchés sur lesquels l’entreprise réalise des échanges
Les types Types de biens Position de l’entreprise
Offre Demande
de marchés échangés sur ces marchés
Marché des Tous types de biens Entreprises produc- Ménages, entreprises, Demandeuse de biens et de
biens et et/ou de services trices de biens et/ associations, État en services auprès de ses four-
services ou services tant qu’acheteurs de nisseurs, des banques, de
ces biens ou services l’État.
produits Productrice de biens et/ou de
services qu’elle va vendre à
ses clients
Marché du Prestation de travail Salariés potentiels Entreprises (qui ont Demandeuse de travail
travail (physique ou intel- besoin de main-
lectuelle) d’œuvre)
Marché Capitaux à long Agents à capacité Agents à besoin Demandeuse de capitaux
financier terme (pour financer de financement de financement lorsqu’elle recherche des
les investissements) (qui dégagent (entreprises, États, fonds sur ce marché pour
une épargne) : collectivités publiques, financer ses investissements.
ménages, cer- banques, associa- Offreuse de fonds lorsqu’elle
taines entreprises, tions...) réalise des placements sur
banques ce marché (achats d’actions
ou d’obligations émises par
d’autres)

B. Les types de relations qu’une entreprise entretient avec les autres entreprises sur les marchés
Des relations de complémentarité Des relations de concurrence
Avec les entreprises partenaires (fournisseurs et entre- Avec les entreprises concurrentes (celles qui satisfont le
prises clientes), une entreprise noue des relations de même besoin et proposent des produits équivalents au
complémentarité, sur des marchés amont (sur lesquels sien), l’entreprise est en compétition ou en concurrence
elle est en position de demande) et sur des marchés à la fois par le prix et par la qualité (par exemple par le
aval (en position d’offre). degré d’innovation de ses produits).

3. Comment fonctionnent les marchés ?

A. La loi de l’offre et de la demande : la recherche de l’équilibre


La loi de l’offre et de la demande est une loi économique qui prévoit que la hausse du prix d’une marchandise
conduit à la baisse de sa demande et à l’augmentation de son offre, et réciproquement. Elle suppose des ajus-
tements successifs des prix et des quantités pour aboutir à une situation d’équilibre dans laquelle, pour le prix
d’équilibre, les quantités offertes et les quantités demandées s’égalisent.

B. Les barrières à l’entrée et les asymétries d’information : des obstacles au bon fonctionnement
des marchés
Les barrières à l’entrée sont des obstacles techniques (taille des équipements, nature du processus de pro-
duction) ou réglementaires (normes légales) rencontrés par des entreprises qui cherchent à s’implanter sur un
marché (c’est-à-dire à produire une certaine catégorie de produits).

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ? 27

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Plus ces barrières sont élevées et plus il est difficile pour de nouvelles entreprises de se lancer dans l’activité
concernée.
Les asymétries d’information sur un marché correspondent à un déséquilibre dans l’accès à l’information pour
les acteurs de ce marché  : les uns sont mieux informés que les autres. Elles altèrent la transparence sur ce
marché, le plus souvent en défaveur des consommateurs qui ont moins facilement accès à l’information sur la
qualité des produits. C’est pourquoi le législateur a instauré, pour les professionnels vendeurs, une obligation
d’information et de conseil à l’égard des particuliers.

C. Les externalités : des effets indirects induits par l’activité productive des entreprises
Les externalités sont des effets indirects (non recherchés et non comptabilisés) qui résultent de l’activité des
entreprises et ne sont pas pris en compte par le marché (dans le prix de vente des produits par exemple).
Les économistes distinguent les externalités négatives (ex.  : pollution, atteintes à l’environnement…) et les
externalités positives (ex. : amélioration de la qualification des salariés grâce à l’expérience acquise, améliora-
tion de la sécurité...)

Conclusion
Une entreprise, quelle que soit sa taille, sa structure juridique et la nature de son environnement, noue avec les
acteurs de son environnement, des relations complexes et de natures différentes : relations marchandes et non
marchandes, relations de concurrence et de coopération. Celles-ci sont stabilisées par le droit des contrats.
Beaucoup de relations économiques s’établissent sur des marchés (marchés de biens et de services, marché du
travail, marchés financiers). Il arrive que l’accès aux marchés soit entravé par des barrières à l’entrée et que le
fonctionnement des marchés se caractérise par des asymétries d’information, source de déséquilibre entre les
acteurs. C’est pourquoi le droit exerce une vigilance tant au niveau de la rédaction des clauses contractuelles
que de l’exécution des contrats. Par ailleurs, certains effets induits par l’activité des entreprises ne sont pas
comptabilisés : ce sont les externalités. Dans le cadre de ses relations avec les acteurs économiques (parties
prenantes), l’entreprise poursuit des finalités diverses et, dans une perspective de pérennité, doit sans cesse se
préoccuper de sa performance.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS


Avertissement
Les choix de présentation retenus dans les éléments de corrigé fournis en Économie sont guidés avant tout
par des considérations pédagogiques et ne présagent en rien du format de l’épreuve d’examen, lequel n’est
pas connu à ce jour.
Nous avons souvent recours à une présentation des éléments de réponse aux consignes sous forme de
tableaux. Ceux-ci constituent en effet un moyen efficace de synthèse des idées dans le cadre du travail pré-
paratoire d’analyse et de construction collaborative mené avec les étudiants. Ils permettent en outre une
mise en perspective visuelle et rendent aisée la mise en commun à partir d’une vidéoprojection des éléments
de réponse ainsi élaborés.
Il reste que des temps réguliers de rédaction d’une réponse argumentée et structurée doivent être consacrés
à l’entraînement des étudiants. Certaines consignes s’y prêtent plus particulièrement et offrent donc cette
possibilité.

1 Présenter les principaux agents économiques en relation avec l’entreprise et


préciser leurs rôles
Agent (= « celui qui agit ») économique → acteur de l’économie
Faire réfléchir les étudiants à la diversité des acteurs de l’activité économique et à la diversité des rôles écono-
miques assumés.

28 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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1 Recensez et classez les agents économiques avec lesquels l’entreprise Parrot est en relation,
tout en précisant pour chacun, son rôle économique dans le cadre de la relation décrite.

MÉTHODE
– Définir la notion d’agents économiques
– Définir la notion de rôle économique
– Recenser les agents économiques avec lesquels l’entreprise Parrot est en relation
– Classer les agents économiques avec lesquels l’entreprise Parrot est en relation selon la catégorie à
laquelle ils appartiennent
– Préciser pour chacun, son rôle économique dans le cadre de la relation décrite

[Définition] Un agent économique est une unité institutionnelle (au sens de l’INSEE) qui se caractérise par sa
contribution à l’activité économique (dans le cadre d’une activité principale/d’un rôle économique qui suppose
la mobilisation de ressources et des dépenses spécifiques).
[Recensement des agents] → Ressource 1 → Présentation des différentes catégories d’agents économiques →
Nécessité d’adapter le contenu du tableau au cas de l’entreprise Parrot
[Classement] → Tableau ci-dessous
Les agents économiques en relation avec Parrot
Catégories d’agents Spécificité de la relation avec Parrot Rôle
Les autres Fournisseurs (partenaires) Production et vente de composants (pour
entreprises (SNF) les drones Parrot), production et vente
d’énergie, production et vente d’équipe-
ments, de logiciels…

Clients (clientèle de professionnels Achat de drones à usage professionnel


utilisateurs de drones, par exemple les agri-
culteurs)

Concurrents Vente de drones


Les associations Associations d’utilisateurs de drones de Prescription, conseil aux (futurs) utili-
l’entreprise Parrot sateurs, organisation d’événements et
contribution à la notoriété de la marque
Les ménages Clients finals, acheteurs de drones de loisir Consommation/achats de drones (produits
par l’entreprise Parrot, mais aussi par ses
concurrents)
Les banques Acteurs du financement de l’entreprise Production et vente de produits et services
Parrot financiers (tenue des comptes de l’entre-
prise Parrot, octroi de crédits)
L’État « Fournisseur » de services non marchands Production de biens et services non mar-
bénéficiant à l’entreprise Parrot (du fait de chands, mise à disposition d’infrastructures
son implantation sur le territoire français)
Le reste du monde Tous les types de relations précédemment Rôles respectifs des différentes catégories
évoquées avec des acteurs non-résidents d’agents économiques précédemment évo-
(étrangers) quées

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ? 29

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2 Représenter les relations de l’entreprise avec les principaux agents économiques
Schématisez les échanges entre le groupe Parrot et les différentes catégories de partenaires
avec lesquelles elle est en relation.

MÉTHODE
– Définir la notion d’échanges
– Recenser les différentes catégories de partenaires (cf. consigne précédente)
– Distinguer et symboliser par un code couleur les différents types d’échanges entre le groupe Parrot et les
différentes catégories de partenaires
– Analyser et caractériser ces flux
– Représenter ces flux

Intérêt de la consigne = montrer que différents types de relations avec une même catégorie d’agents
Les échanges d’une entreprise ont lieu à l’occasion de transactions économiques réalisées avec les différentes
catégories d’agents économiques.
Ceux-ci donnent lieu à des flux réels (qui portent sur des biens ou des services) et à des flux financiers (liés aux
règlements des achats) qui en sont la contrepartie. (Cf. flèches à double sens sur schéma.)
L’entreprise Parrot entretient des relations de partenariat avec différentes catégories de partenaires externes :
clients (ménages et entreprises), fournisseurs (entreprises), associations, banques et État.
NB : Les associations (de particuliers utilisateurs de drones pourraient être des partenaires à titre de prescrip-
teurs, pour l’organisation d’événements...) Les entreprises concurrentes n’ont pas à figurer sur le schéma, car
elles ne sont pas engagées dans des relations de complémentarité avec l’entreprise Parrot.
Cf. schéma de synthèse
Éléments devant figurer dans le schéma
p. 54 livre élève
ENTREPRISE « Entreprise PARROT »
ASSOCIATIONS
ENTREPRISES CONCURRENTES À supprimer (puisque « partenaires » uniquement)
MÉNAGES Entre ménages et Entreprise Parrot
vert → prestations de travail (de ménages vers Parrot) et versement de
salaires (sens inverse)
jaune → ventes de drones (de Parrot vers ménages) et règlements (sens
inverse)
orangé → apport de capitaux (de ménages vers Parrot) et ventes de titres
financiers (actions) (sens inverse)

BANQUES Entre Banques et Entreprise Parrot


jaune → ventes de services financiers (de Banque vers Parrot) et paiement
(sens inverse)
orangé → apport de capitaux (de Banque vers Parrot) et ventes de titres finan-
ciers (actions) (sens inverse)

ÉTAT Entre État et Entreprise Parrot


jaune → mise à disposition de services publics (de État vers Parrot) et verse-
ments impôts et taxes (sens inverse)
orangé → apport de capitaux (de État vers Parrot) et ventes de titres financiers
(actions) (sens inverse)

30 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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ENTREPRISES PARTENAIRES Entre Entreprises du marché amont et Entreprise Parrot
(marché amont) jaune → achat de composants (de Parrot vers Entreprises marché amont) et
règlements (sens inverse)
orangé → apport de capitaux (de Entreprises marché amont vers Parrot) et
ventes de titres financiers (actions) (sens inverse)

ENTREPRISES PARTENAIRES Entre Entreprises clientes et Entreprise Parrot


(marché aval) jaune → vente de drones à usage professionnel (de Parrot vers Entreprises
marché aval) et règlements (sens inverse)
orangé → apport de capitaux (de Entreprises marché aval vers Parrot) et
ventes de titres financiers (actions) (sens inverse)

3 Présenter les différents marchés sur lesquels l’entreprise noue des relations
1 Présentez le marché des drones (acteurs et fonctionnement) sur lequel est positionné
Parrot Drones.
NB : Il aurait mieux valu que soit souligné « marché des drones » → Faire rectifier par les étudiants

MÉTHODE
– Définir « marché des drones »
– Présenter les offreurs et les demandeurs qui interviennent sur le marché des drones
– Caractériser le fonctionnement du marché des drones au regard du nombre d’offreurs et de demandeurs

Attirer l’attention des étudiants sur le fait qu’un marché est associé à un bien ou un service donné (cf. « drones »
surligné dans la définition et la réponse suivantes)
[Définition] Le marché des drones est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande de drones dont le fonc-
tionnement se caractérise par le degré plus ou moins élevé de concurrence et relève de la loi de l’offre et de la
demande.
Présentation du marché des drones
Acteurs Offreurs : fabricants de drones
Demandeurs : acheteurs de drones grand public ou professionnels
Fonctionnement Relations de concurrence entre fabricants de drones très nombreux (cf. doc. 2 → « plé-
thore »), concurrence par le prix, mais surtout par la qualité sur un marché où les
entreprises qui fabriquent des drones innovent en permanence (cf. doc. 2 « La compéti-
tion ne se joue pas encore autant sur les prix que sur la technologie. ») 

2 Qualifiez les relations de Parrot avec ses fournisseurs et ses clients d’une part, et avec
les autres fabricants de drones d’autre part.

MÉTHODE
– Définir les relations qu’une entreprise entretient avec les différentes catégories de partenaires (à partir de
la distinction entre complémentarité et concurrence)
– Qualifier les relations de Parrot avec ses fournisseurs
– Qualifier les relations de Parrot avec ses clients
– Qualifier les relations de Parrot avec les autres fournisseurs

[Définition] Les relations d’une entreprise avec les autres entreprises du marché peuvent être des relations de
complémentarité (coopération) ou des relations de concurrence (compétition).

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ? 31

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L’entreprise Parrot entretient des relations de complémentarité avec ses clients, notamment professionnels, et
ses fournisseurs.
Parrot, en tant que fournisseur, s’efforce en effet de bien analyser les besoins de ses clients professionnels afin
d’adapter vraiment ses produits à leurs attentes. En tant que client, il spécifie ses besoins dans sa relation avec
ses fournisseurs qui, eux, s’adaptent à ses attentes. Dans les deux cas, c’est bien une forme de coopération qui
permet de faciliter l’adéquation entre le produit proposé et le besoin.
Rq : Une forme de coopération existe aussi avec la clientèle particulière dont les attentes exprimées, les sugges-
tions peuvent faire évoluer l’offre de Parrot dans un sens favorable pour les deux acteurs.
Avec les autres fabricants de drones, Parrot est en concurrence : il existe, entre tous les offreurs de ce marché,
une compétition pour les parts de marché.

3 Montrez que pour financer ses investissements, liés notamment à l’innovation, le groupe
peut avoir recours aux banques et/ou au marché financier.

MÉTHODE
– Définir la notion d’investissement
– Rappeler la définition de l’innovation
– Établir le lien entre R&D (investissements immatériels) et innovation
– Préciser l’horizon temporel des investissements (LT)
– Le mettre en correspondance avec le financement à LT (par les banques ou le marché financier)

Préalable = mobiliser la notion d’investissement (en lien avec le financement à long terme qui doit être présenté
aux étudiants dans le cadre de ce premier chapitre d’Économie).
Faire référence à des formes d’investissements connues des étudiants (immobilier pour les particuliers → Trans-
position aux investissements des entreprises et distinction entre investissements matériels et immatériels).
[Définition] Les investissements des entreprises correspondent à des achats de biens matériels ou immatériels
durables, utilisés pendant plus d’un an.
Ils exigent un financement à long terme qu’une entreprise peut se procurer soit auprès des banques, soit sur le
marché financier.
Financement du groupe Parrot
par le marché financier
par les banques
Marché primaire Marché secondaire
Émissions et ventes de nouvelles Échanges quotidiens d’actions et/ou Demande de crédit par l’entre-
actions « Parrot » (introduction en d’obligations « Parrot » (titres finan- prise « Parrot » puis octroi du
bourse ou augmentation de capital) ciers « d’occasion ») qui aboutissent crédit par sa banque
Émission et vente de nouvelles obliga- à la fixation du cours de l’action et/ou
tions « Parrot » (emprunt obligataire) de l’obligation « Parrot »

4 Étudier les obstacles au bon fonctionnement d’un marché


1 Identifiez, en les regroupant, les barrières à l’entrée potentielles sur le marché des drones et
présentez leur évolution prévisible.

MÉTHODE
– Définir la notion de (les) barrières à l’entrée en général
– Identifier les catégories de barrières à l’entrée, en général
– Identifier les catégories de barrières potentielles à l’entrée (= possibles) sur le marché des drones
– Utiliser les données du document pour déterminer comment chaque catégorie (de barrières) pourrait
évoluer

32 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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[Définition] Les barrières à l’entrée sont des obstacles techniques ou réglementaires rencontrés par des entre-
prises qui cherchent à s’implanter sur un marché (c’est-à-dire à produire une certaine catégorie de produits).
Sur le marché des drones (hormis pour les drones à usage audiovisuel → NB : Le texte fait état des faibles bar-
rières à l’entrée pour les opérateurs de drones professionnels spécialisés dans l’audiovisuel → À faire remarquer
aux étudiants)
Barrières à l’entrée sur le marché des drones (cf. doc. 1 p. 46)
Barrières à l’entrée
Barrières à l’entrée naturelles Barrières à l’entrée stratégiques
institutionnelles
Taille et expérience des acteurs pré- Fusions entre entreprises du sec- Habilitation par la DGAC (Direction
sents sur le marché (notamment teur (pour renforcer leur pouvoir de générale de l’aviation civile)
militaires) marché)
Expertise forte de certains acteurs

2 Expliquez, à partir d’exemples de votre choix, en quoi les acteurs présents sur le marché des
drones peuvent être confrontés à des asymétries d’information.

MÉTHODE
– Définir la notion d’asymétries d’information
– Rappeler qui sont les acteurs présents sur le marché des drones
– Expliquer le déséquilibre dans l’accès à l’information pour les fabricants de drones (offreurs) et les ache-
teurs de drones (demandeurs) en veillant à distinguer acheteurs professionnels et acheteurs privés

[Définition] Les asymétries d’information sur un marché correspondent à un déséquilibre dans l’accès des
acteurs à l’information sur ce marché : les uns sont mieux informés que les autres.
Sur le marché des drones grand public, les offreurs (en tant que professionnels connaissant bien les caracté-
ristiques et performances des produits qu’ils fabriquent) sont en principe mieux informés que les demandeurs
(clientèle privée). Ils ont donc une obligation d’information et de conseil vis-à-vis de leur clientèle particulière
potentielle (ainsi protégée par le droit).
Sur le marché des drones professionnels, le déséquilibre n’est pas aussi net : les connaissances techniques des
acheteurs professionnels leur permettent d’évaluer les informations fournies et de comprendre si les caracté-
ristiques des produits proposés correspondent à leurs attentes.

5 Comprendre la loi de l’offre et de la demande


1 Présentez la loi de l’offre et de la demande puis expliquez si celle-ci se vérifie sur le marché
des drones.

MÉTHODE
– Définir la loi de l’offre et de la demande
– Rappeler les caractéristiques essentielles du marché des drones
– S’appuyer sur les éléments fournis dans le document pour vérifier si le marché des drones fonctionne
conformément à la (cette) loi de l’offre et de la demande
– Conclure

[Définition] La loi de l’offre et de la demande est une loi économique selon laquelle la hausse du prix d’un bien
(ou d’un service) conduit à la baisse de sa demande et à l’augmentation de son offre, et réciproquement. Les
ajustements successifs des prix et des quantités aboutissent à une situation d’équilibre : pour le prix d’équilibre,
les quantités offertes et les quantités demandées s’égalisent.
Sur le marché des drones civils → Offre en hausse plus rapide que la demande → baisse du prix

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ? 33

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Prévoir de compléter le schéma avec les étudiants

2 Expliquez quelles seraient les conséquences de l’arrivée d’un nouveau concurrent sur
le marché des drones, sur lequel l’entreprise Parrot propose ses produits.

MÉTHODE
– Identifier la première conséquence : un nombre plus grand d’offreurs
– Présenter les enchaînements de liens de causalité jusqu’à la baisse du prix (en remobilisant la loi de l’offre
et de la demande)

La réponse à cette consigne peut être l’occasion de l’élaboration d’un schéma avant la construction d’un para-
graphe argumenté.
L’arrivée d’un nouveau concurrent sur le marché des drones aurait plusieurs conséquences sur ce marché :
– une offre de drones accrue (production supplémentaire assurée par la nouvelle entreprise) ;
– une concurrence renforcée (nombre d’entreprises en augmentation → pression accrue pour chacune) ;
– une perte de parts de marché pour les entreprises actuellement présentes sur le marché ;
– un risque de baisse des prix des drones (si la demande n’augmentait pas alors que l’offre elle-même aurait
augmenté).

6 Repérer l’existence d’externalités pour l’entreprise


1 Recensez et classez les externalités découlant de l’activité innovante des fabricants
de drones.

MÉTHODE
– Définir la notion d’externalité
– Distinguer externalités positives et externalités négatives
– Lister les conséquences indirectes de l’activité innovante des fabricants de drones
– Les classer selon deux rubriques : externalités positives et externalités négatives

[Définition] Les externalités sont des effets indirects (non recherchés) qui résultent de l’activité des entreprises
et ne sont pas pris en compte par le marché (dans le prix de vente des produits par exemple).
NB : L’écoparticipation doit être mentionnée à part du prix de vente sur l’étiquette.
La principale difficulté est ici de prendre en compte le fait qu’une externalité est un effet (positif ou négatif) non
comptabilisé, qui ne suppose aucun paiement, aucune relation marchande directe.
Les documents 1 et 2 permettent de recenser respectivement les externalités positives et les externalités néga-
tives résultant de l’activité des fabricants de drones.

34 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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Externalités résultant de l’activité innovante des fabricants de drones
Externalités positives Externalités négatives
Gains de temps et baisse des coûts dans de nombreuses Risques d’atteinte à la vie privée
activités professionnelles : cartographie, agriculture,
topographie, tournages de films ou de reportages, pro- Risques d’atteinte aux droits et à la liberté des per-
motion de biens immobiliers… sonnes

Limitation de la pollution phytosanitaire

Grande précision des relevés topographiques qui per- Disparition de certaines professions
mettent d’élaborer des cartes interactives utiles aux (géomètres ?)
maîtres d’ouvrage

Amélioration de la sécurité des salariés sur les chantiers


ou dans les zones dangereuses

Élément de différenciation de leur offre pour les


agences immobilières (promotion des biens facilitée)

2 En prenant appui sur l’exemple des drones, réfléchissez à l’impact global des nouvelles
technologies sur l’activité des entreprises.

MÉTHODE
– Recenser les effets des nouvelles technologies sur l’activité des entreprises
– Les classer selon deux rubriques : effets positifs et effets négatifs
– Produire un écrit structuré et argumenté

Question de réflexion qui peut être travaillée en groupe avant une mise en commun pour la classe et un entraî-
nement à la production d’un écrit.
Impact global des nouvelles technologies sur l’activité des entreprises
Effets positifs (avantages attendus) Effets négatifs (risques potentiels)
Amélioration de la qualité des produits Disparition de certains métiers/emplois et obligation de
Plus grande efficacité de la production permettre les reconversions professionnelles
Baisse des coûts Dépendance à l’égard de la technologie et risque de
Plus grande réactivité, agilité paralysie de l’activité en cas de panne
Montée en compétence des salariés (grâce à la forma- Risque d’une forme de déshumanisation du travail
tion)
Communication facilitée avec les partenaires (en amont
et en aval du processus productif)

APPLICATION Netflix
1 Présentez l’entreprise Netflix.
NB : il convient, ici, de montrer aux étudiants que le document 1 fournit l’essentiel des éléments de réponse à la
consigne, mais que les informations présentes dans le texte doivent être retraitées (pas de « copier/coller ».)

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ? 35

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Netflix est une entreprise américaine, fondée en 1997, dont l’activité consiste principalement à proposer un
service : la diffusion en VOD (streaming) de contenus achetés auprès d’autres entreprises (films, séries et docu-
mentaires). L’entreprise Netflix produit également elle-même des contenus originaux (Doc. 5).

2 Recensez et classez les agents économiques avec lesquels l’entreprise Netflix est en
relation.

MÉTHODE
– Définir la notion d’agent économique
– Définir la notion de rôle économique (d’un agent économique)
– Recenser les agents économiques avec lesquels l’entreprise Netflix est en relation
– Classer (par catégorie) les agents économiques avec lesquels l’entreprise Netflix est en relation
– Préciser, pour chacun, son rôle économique dans le cadre de la relation décrite

[Définition] Un agent économique est une unité institutionnelle (au sens de l’INSEE) qui se caractérise par sa
contribution à l’activité économique (dans le cadre d’une activité principale), laquelle suppose la mobilisation
de ressources et de faire face à des dépenses spécifiques.
Les agents économiques avec lesquels Netflix est en relation
Catégories d’agents Spécificité de la relation avec Netflix Rôle
Les autres Fournisseurs de contenus (partenaires) Vente à Netflix de contenus et/ou de droits
entreprises (SNF) Clients/Utilisateurs (ponctuels ou abonnés) de diffusion d’œuvres vidéo (films, séries,
Plateformes de VOD telles que Spotify, documentaires)
Apple, Deezer, Amazon Hulu, HBO... Achat de VOD
Offre de vidéo à la demande (concurrentes
de Netflix)
Les associations Non mentionnées ici
Les ménages Clients finals, utilisateurs du service de VOD Consommation/achats de VOD Netflix
de Netflix
Les banques Acteurs du financement de l’entreprise Production et vente de produits et services
Netflix financiers (tenue des comptes de l’entre-
prise Netflix, octroi de crédits)
L’État « Fournisseur » de services non marchands Production de biens et services non mar-
bénéficiant à l’entreprise Netflix chands, mise à disposition d’infrastructures
Le reste du monde Tous les types de relations précédemment Rôles respectifs des différentes catégories
évoquées avec des acteurs non-résidents d’agents économiques précédemment évo-
(étrangers) quées

3 Analysez le marché de la VOD sur lequel est positionnée l’entreprise Netflix.

MÉTHODE
– Définir « marché de la VOD »
– Présenter les offreurs et les demandeurs qui interviennent sur le marché de la VOD
– Caractériser le fonctionnement du marché de la VOD au regard du nombre d’offreurs et de demandeurs

[Définition] Le marché de la VOD est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande de VOD dont le fonc-
tionnement se caractérise par le degré plus ou moins élevé de concurrence et relève de la loi de l’offre et de la
demande.

36 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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Présentation du marché de la VOD
Acteurs Offreurs : plateformes de streaming
Demandeurs : acheteurs de service de VOD
Fonctionnement Relations de concurrence entre plateformes très nombreuses (Spotify, Apple, Deezer,
Amazon Hulu, HBO...), concurrence par le prix, mais surtout par la qualité (production de
contenus originaux)

Analyse (c’est-à-dire, ici, présentation des caractéristiques essentielles de ce marché, notamment en termes
d’intensité concurrentielle et de recherche de compétitivité). 
Le marché de la VOD est un marché en expansion (donc porteur → cf. doc. 2), qui comptait 317 millions d’utili-
sateurs en 2016 (dont 7,8 millions en France) et devrait en compter 469 millions en 2021 (soit une progression
de près de 48 % en 5 ans, c’est-à-dire + 10 % de progression annuelle en moyenne sur la période 2016-2021).
Ce marché est également mondialisé et très concurrentiel et les entreprises doivent à la fois fixer des prix
attractifs et proposer des contenus originaux (qui les différencient de la concurrence).

4 Qualifiez les relations de l’entreprise Netflix avec ses fournisseurs et ses clients d’une part,
et avec les autres entreprises de VOD d’autre part.

MÉTHODE
– Définir les relations qu’une entreprise entretient avec les différentes catégories de partenaires (à partir de
la distinction entre complémentarité et concurrence)
– Qualifier les relations de Netflix avec ses fournisseurs
– Qualifier les relations de Netflix avec ses clients
– Qualifier les relations de Netflix avec autres fournisseurs

[Définition] Les relations d’une entreprise avec les autres entreprises du marché peuvent être des relations de
complémentarité (coopération) ou des relations de concurrence (compétition).
L’entreprise Netflix entretient des relations de complémentarité avec ses partenaires : clients (consommateurs
de VOD) et fournisseurs de contenus.
Netflix, en tant que fournisseur, s’efforce en effet de bien analyser les besoins de ses clients afin de répondre au
mieux à leurs attentes. En tant que client, l’entreprise spécifie ses besoins dans sa relation avec ses fournisseurs
qui, eux, s’adaptent à ses attentes. Dans les deux cas, il s’agit bien d’une forme de coopération.
Avec les autres plateformes de streaming françaises et étrangères, Netflix est en concurrence : tous les offreurs
de ce marché sont en compétition pour les parts de marché.

5 Montrez que, pour financer ses investissements, l’entreprise Netflix a recours au marché
financier. Indiquez auprès de quel autre type d’institution elle peut chercher à obtenir des
moyens de financement.

MÉTHODE
– Définir la notion de marché financier
– Monter comment Netflix recourt au marché financier
– Lister d’autres moyens de financement que peut mobiliser Netflix pour financer ses investissements

[Définition] Le marché financier est le lieu de rencontre entre l’offre (par les agents économiques à capacité de
financement, c’est-à-dire ceux qui épargnent) et la demande (par les entreprises à besoin de financement) de
capitaux destinés au financement externe des investissements.
L’entreprise Netflix envisageait, en janvier 2018 (cf. Doc. 5) d’émettre des obligations (« lever 1,6 milliard de dol-
lars sur le marché obligataire »).
L’article précise que cet emprunt obligataire serait proposé aux seuls « investisseurs institutionnels » → occa-
sion de présenter les « Zinzins » aux étudiants → Le site suivant fournit des éléments synthétiques :
http://www.af2i.org/investisseurs-institutionnels/af2i-faq-definitions-11.html

Chapitre 3  Comment s’établissent les relations entre l’entreprise et son environnement économique ? 37

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6 Expliquez en quoi le marché de la VOD est concerné tant par des barrières à l’entrée que par
des externalités.

MÉTHODE
– Définir la notion de barrières à l’entrée
– Analyser les barrières à l’entrée qui existent que le marché de la VOD
– Définir la notion d’externalités
– Recenser les externalités (en distinguant les effets positifs des effets négatifs) qui apparaissent sur le mar-
ché de la VOD

[Définition  1] Les barrières à l’entrée sont des obstacles techniques ou réglementaires rencontrées par des
entreprises qui cherchent à s’implanter sur un marché (c’est-à-dire, à produire une certaine catégorie de pro-
duits ou services).
Sur le marché de la VOD, les barrières à l’entrée sont les suivantes :
Barrières à l’entrée sur le marché de la VOD
Barrières à l’entrée
Barrières à l’entrée naturelles Barrières à l’entrée stratégiques
institutionnelles
Taille et expérience des acteurs pré- Non mentionnées ici, mais pouvant Politique de CNC (Centre national
sents sur le marché correspondre à des alliances entre du cinéma et de l’image animée)
plateformes de manière à accroître de proposer un catalogue de l’offre
leur pouvoir de marché VOD et SVOD française
Valorisation de l’offre légale fran-
çaise : Arte, Canal Play, Éditions
Montparnasse, MyTF1 VOD et
Orange

[Définition 2] Les externalités sont des effets indirects (non recherchés) qui résultent de l’activité des entre-
prises et ne sont pas pris en compte par le marché (dans le prix de vente des produits par exemple).
NB : Le document fait référence aux « externalités de réseau », notion qui sera abordée dans le thème 4 (BTS2).
L’article explicite bien la notion qui peut donc être commentée ici sans attendre des étudiants qu’ils en retiennent
la définition.
Une définition possible dans une première approche = Les externalités de réseau correspondent à l’augmen-
tation de l’intérêt que peut représenter un réseau pour ses utilisateurs à mesure que leur nombre augmente.
Exemple : plus un réseau de téléphonie mobile compte de clients, plus le réseau a des chances d’être efficace,
en termes de couverture par exemple.
L’analyse, ici, ne devrait pas se limiter à cette catégorie d’externalités (même si le document n’évoque que
celles-ci).
Externalités sur le marché de la VOD
Externalités positives Externalités négatives
– contribution à la diffusion légale des œuvres et à la – risque de baisse de fréquentation des salles de cinéma
juste rémunération des auteurs – risque de perte de clientèle pour les fabricants de
– création de nouvelles sociabilités liées à l’accès aux DVD
œuvres (soirées VOD entre amis)
– accès facilité à cette forme d’œuvres culturelles

– externalités de réseau → plus grande richesse de – externalités de réseau → marginalisation progressive


l’offre dans un réseau qui compte de nombreux abon- des plateformes les moins « populaires » (dont cer-
nés → plus grande notoriété pour les œuvres, choix taines peuvent proposer des œuvres de qualité)
plus large pour les utilisateurs

38 Thème 1  L’intégration de l’entreprise dans son environnement

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MANAGEMENT

Comment l’entreprise CHAPITRE

4
intègre‑t‑elle la connaissance
de son environnement dans
sa prise de décision ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


1. Intégrer les facteurs de son environnement avant toute prise de décision
Une entreprise évolue dans un environnement généralement instable, qu’il convient d’étudier sous l’angle
macro et micro pour en dégager les opportunités et les menaces.

A. L’environnement de l’entreprise : les facteurs qui peuvent influencer ses prises de décision
L’environnement est le contexte dans lequel s’inscrit et évolue une entreprise et qui peut l’influencer. L’envi-
ronnement est composé du micro-environnement et du macro-environnement.
Le micro-environnement regroupe les acteurs avec lesquels elle est en interaction et qui ont une influence
directe sur l’activité de l’entreprise (les concurrents, les clients, les fournisseurs).
Le macro-environnement regroupe l’ensemble des facteurs qui influencent la prise de décision de l’entreprise
mais sur lesquels cette dernière n’a que peu, voire aucune influence.
Il s’agit des facteurs suivants :
– Politique : influence des pouvoirs publics dans l’économie (décisions de politique budgétaire et monétaire au
niveau national, européen et international, politique de soutien et de subventions aux entreprises…)
– Économique : évolution du marché, du contexte économique global, du chômage, de l’inflation, du coût du tra-
vail au niveau national, européen et international. Cela concerne également les politiques économiques mises
en place par le gouvernement.
– Socioculturel  : évolution du niveau de vie, de la démographie, des goûts, des valeurs, les préférences des
consommateurs…
– Technologique : évolutions technologiques, impact du numérique au niveau des technologies de l’information
et de la communication, des méthodes de production, mais aussi des technologies du vivant, investissements
dans la recherche, brevets, innovations…
– Environnemental, éthique : développement durable, RSE, protection des ressources naturelles, recyclage des
déchets…
– Légal  : évolution du cadre législatif et réglementaire national et communautaire (au niveau fiscal, social,
comptable, de la protection du consommateur...)
Chaque caractéristique de l’environnement évolue, il s’agit d’en repérer et d’en analyser les conséquences pos-
sibles sur l’activité de l’entreprise.

B. Le modèle PESTEL, outil d’analyse des opportunités et des menaces des facteurs du macro-
environnement
Le modèle PESTEL, acronyme des six facteurs du macro-environnement (politique, économique, sociocul-
turel, technologique, environnemental et légal) est un outil qui permet d’analyser chaque facteur en termes
d’opportunités et de menaces pour l’entreprise.
Les opportunités détectées sont à saisir par l’entreprise, quant aux menaces, l’entreprise doit s’en prémunir et
essayer de les transformer en opportunités.
L’analyse de l’environnement à l’aide de cet outil est indispensable avant toute prise de décision.

Chapitre 4  Comment l’entreprise intègre‑t‑elle la connaissance de son environnement dans sa prise de décision ? 39

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Lorsqu’une entreprise est dans une démarche proactive, elle devance les évolutions de l’environnement. De
ce fait, elle subit moins les menaces de l’environnement, car ces dernières étaient attendues ou bien elles sont
détournées et/ou déjà prises en compte dans les décisions stratégiques (comme Bouygues Immobilier, par
exemple). À l’inverse, transformer les menaces en opportunités est un processus plus complexe et coûteux.

2. L’innovation : une réponse aux évolutions des facteurs de l’environnement


L’innovation est un processus qui revêt plusieurs dimensions, car elle concerne un produit et également les nou-
velles méthodes de production, de commercialisation, d’organisation du travail…
Quelle que soit la dimension concernée, l’innovation est une solution qui s’offre à l’entreprise pour faire face aux
évolutions des facteurs de l’environnement, voire les anticiper.

A. L’innovation, processus multidimensionnel


L’innovation ne concerne pas seulement un produit ou un service, elle revêt plusieurs dimensions.
L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) définit l’innovation comme étant
la mise en œuvre d’un produit, que ce soit un bien ou un service, d’un processus nouveau ou sensiblement
amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans
les pratiques de l’entreprise, l’organisation du lieu de travail.
L’innovation est le résultat d’un processus qui part d’une découverte souvent issue de la recherche et dévelop-
pement et qui aboutit à l’exploitation d’une invention.
L’OCDE a mis en évidence différents types d’innovation :
– L’innovation de produit consiste à introduire un bien ou un service nouveau ou encore un produit déjà existant,
mais incorporant une amélioration sensible des spécifications techniques, des composants, des matières…
– L’innovation de procédé correspond à la mise en œuvre d’une méthode de production ou de distribution nou-
velle ou sensiblement améliorée.
– L’innovation de commercialisation consiste à mettre en œuvre une nouvelle méthode de commercialisation
impliquant des changements significatifs de la conception ou du conditionnement, du placement, de la pro-
motion ou de la tarification d’un produit.
– L’innovation d’organisation consiste à appliquer une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques,
l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme.
Selon Joseph Alois Schumpeter, l’innovation concerne « les nouveaux objets de la consommation, les nou-
velles méthodes de production et de transports, les nouveaux marchés, les nouveaux types d’organisation
industrielle ».

B. L’innovation, source de compétitivité et d’avantage concurrentiel


Plus l’environnement de l’entreprise est turbulent et complexe, plus les évolutions des facteurs qui le composent
sont à détecter et à analyser. Afin de faire face à ces mutations, de réduire leurs conséquences sur l’activité de
l’entreprise et de les anticiper, l’innovation est un processus et un choix stratégique de premier ordre.
En effet, innover apparaît comme une des principales solutions offertes à l’entreprise pour créer, développer ou
maintenir un avantage concurrentiel, c’est-à-dire, selon Michael Porter, de détenir l’élément qui différencie
fondamentalement l’offre de l’entreprise par rapport à ses concurrents.
De plus, innover permet d’assurer la compétitivité de l’entreprise, c’est-à-dire sa capacité à maintenir ses parts
de marché et son aptitude à faire face à la concurrence. On parle de compétitivité prix lorsque les produits ou
services vendus ont un prix inférieur à celui de la concurrence pour un même niveau de qualité, et de compéti-
tivité hors prix lorsque la vente des produits et services présente des caractéristiques distinctes par rapport à
celles de la concurrence (ex. : installation, recyclage des déchets, formation, SAV…).

40 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS

1 Repérer les principaux éléments du macro-environnement de l’entreprise


1 En prenant appui sur la méthode PESTEL, identifiez et classez les caractéristiques du macro-
environnement de Bouygues Immobilier.
[Définition] Macro-environnement : éléments extérieurs à l’entreprise, dont l’évolution influence sa situation et
sur lesquels elle agit difficilement.
Avant toute prise de décision stratégique, une analyse de l’environnement est nécessaire. L’outil PESTEL permet
d’identifier et de classer les facteurs du macro-environnement en vue d’une analyse en termes d’opportunités
et de menaces.
Le macro-environnement étudié ici est le marché français de la construction de logements pour les particuliers
sur lequel intervient Bouygues Immobilier.
Caractéristiques du
Descriptions
macro-environnement
Politique Aides de l’État à l’accession à la propriété pour les primo-accédants.
Normes de construction des logements (thermiques, parasismiques, d’accessibi-
lité).
Économique Taux d’intérêt de crédit immobilier bas et attractifs.
Quatre aides de l’État à l’accession à la propriété pour les primo-accédants.
Augmentation des prix de l’immobilier en 2018.
Socioculturelle Accès à la propriété impératif pour les Français. 
Priorité donnée aux maisons individuelles.
Tendances actuelles : maison contemporaine, toit plat, volume cubique, ton neutre,
importance de la lumière naturelle.
Les Français sont sensibles aux caractéristiques écologiques de leur logement.
Intégration de la domotique dans les logements.
Technologique Respect des normes thermiques, parasismiques et d’accessibilité.
Utilisation de matériaux issus de technologies récentes et des plus anciens pour
réduire l’empreinte énergétique et carbone de l’habitat.
Intégration de la domotique dans les logements.
Environnementale Respect des normes thermiques : RT 2012 pour baisser la consommation d’éner-
gie et l’émission de CO2 et RT 2020 pour la construction de logements à énergie
positive.
Respect des normes parasismiques (pour les logements dans les zones à risque).
Prise de conscience de la nécessité d’un habitat écologique pour faire baisser l’em-
preinte énergétique et carbone de l’habitat.
Légale Dispositif de quatre aides de l’État à l’accession à la propriété pour les primo-accé-
dants.
Réglementation imposée lors de la construction des logements : normes ther-
miques (RT 2012 et RT 2020), normes parasismiques (pour les logements dans les
zones à risque) et normes d’accessibilité (arrêté du 24 décembre 2015 concernant
l’accès des logements aux personnes handicapées).

Chapitre 4  Comment l’entreprise intègre‑t‑elle la connaissance de son environnement dans sa prise de décision ? 41

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2 Expliquez, pour chacune, en quoi elles peuvent influer sur les décisions de l’entreprise.
Question à traiter à l’oral avec les étudiants.
Le traitement de cette question permet d’introduire l’analyse des facteurs du macro-environnement en
termes d’opportunités et de menaces attendue à la question 1 p. 64.
Exemple :
Au niveau politique : le dispositif d’aides de l’État à l’accession à la propriété pour les primo-accédants peut
conforter la décision de Bouygues Immobilier de s’investir dans la construction de logements individuels.
En revanche, il est permis de supposer que le respect des différentes normes de construction peut représenter
un frein à la décision de l’entreprise de développer l’activité logements individuels, sauf si l’entreprise est dans
une démarche d’anticipation (démarche proactive).

2 Analyser les évolutions de l’environnement et en identifier les conséquences sur


la situation de l’entreprise
1 Expliquez en quoi les évolutions des différentes composantes du macro-environnement
peuvent être porteuses d’opportunités et/ou de menaces pour Bouygues Immobilier.
[Définition] Macro-environnement : éléments extérieurs à l’entreprise, dont l’évolution influence sa situation et
sur lesquels elle agit difficilement.
Caractéristiques du
Opportunités Menaces
macro-environnement
Politique Le dispositif d’aides de l’État à l’ac-
cession à la propriété : potentielle
augmentation de la demande de loge-
ments de la part des particuliers.
Les normes de construction des loge-
ments sont anticipées par Bouygues
Immobilier.
Économique Le dispositif d’aides de l’État à l’ac- En 2018 :
cession à la propriété couplé aux taux Recentrage des aides, potentielle aug-
d’intérêt bas des crédits immobiliers mentation des taux d’intérêt et des prix
représente une opportunité pour Bou- des biens immobiliers : frein à l’achat de
ygues Immobilier :  de la demande, logements.
donc  potentielle des ventes.
Socioculturelle Pour 91 % des Français être propriétaire
de son logement est important et pour
47 % c’est essentiel.
Intérêt croissant des Français pour des
logements individuels modernes, per-
sonnalisés, lumineux, écologiques… et
incluant de la domotique.
Cela correspond à l’offre de Bouygues
Immobilier.
Technologique Usage de matériaux et de technolo-
gies, comme la domotique : permet de
réduire l’empreinte énergétique et car-
bone de l’habitat et représente un gain
financier et d’énergie pour les particu-
liers. Bouygues Immobilier est dans cette
démarche.

42 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Environnementale Prise de conscience de la nécessité d’un
habitat écologique (normes, domo-
tique). Cela correspond à l’offre de
Bouygues Immobilier qui adopte une
démarche proactive sur ce marché.
Légale La législation en faveur des propriétaires Toutes les normes ne peuvent pas
permet d’augmenter la demande de toujours être anticipées, cela peut
logements et la réglementation a pu être engendrer des coûts supplémentaires.
anticipée par Bouygues Immobilier.

2 Montrez en quoi l’innovation permet à Bouygues Immobilier de répondre aux évolutions


de l’environnement et d’assurer sa compétitivité.
[Définition] Innovation : mise en œuvre, au sein de l’entreprise, d’une invention dans le domaine économique.
L’OCDE, dans le Manuel d’Oslo, définit 4 catégories d’innovation : l’innovation de produit (bien ou service), soit
l’introduction d’un bien ou d’un service nouveau ou sensiblement amélioré ; l’innovation de procédé, soit la mise
en œuvre d’une méthode de production ou de distribution nouvelle ou sensiblement améliorée ; l’innovation
d’organisation, soit la mise en œuvre d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisa-
tion du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme ; et enfin, l’innovation de marketing, soit la mise en
œuvre d’une nouvelle méthode de commercialisation.
Les évolutions de l’environnement concernant le marché de l’immobilier pour les particuliers sont nettement
orientées vers l’écologie, le respect des normes, les innovations technologiques (la domotique), les logements
modernes personnalisés (forme cubique, toit plat, structures permettant l’introduction de la lumière naturelle…),
d’autant plus qu’il est essentiel pour les Français d’accéder à la propriété (logement individuel de préférence).
Bouygues Immobilier s’inscrit dans un processus constant d’innovation qui lui permet non seulement de suivre
les tendances, mais également de les anticiper en proposant des logements (innovation produit) aux caracté-
ristiques suivantes :
– logements durables labellisés BBC et certifiés NF logement, bâtiments à énergie positive, personnalisables,
connectés et évolutifs, prestations d’aménagement d’intérieurs modernes et utilisant la technologie (innova-
tion dans les pratiques de commercialisation) ;
– Bouygues Immobilier détient 100  % du capital d’une start-up dédiée à l’innovation (innovation dans les
processus).
L’innovation permet à Bouygues Immobilier d’être compétitive : l’entreprise propose un produit qui correspond
aux attentes des clients, accompagné de conseils, d’un service clé en main. Son offre importante, complète,
diversifiée lui permet d’être compétitive et d’être leader sur ce marché.
L’innovation et l’offre proposées lui permettent également de dégager un avantage concurrentiel, car Bouygues
Immobilier se différencie ainsi de ses concurrents et est leader sur son marché.

APPLICATION CarSmart
1 Présentez l’entreprise CarSmart.
Il s’agit d’un garage qui propose, entre autres, un service de nettoyage automobile pour les particuliers à domi-
cile : les unités mobiles se déplacent auprès des clients. M. Palaci est propriétaire du garage.
C’est une entreprise qui poursuit une finalité sociétale en plus de sa finalité économique et sociale, car M. Palaci
souhaite offrir l’opportunité à des personnes sans emploi confrontées à des difficultés d’insertion d’occuper un
CDD ou CDI via un contrat initiative emploi (CIE).

Chapitre 4  Comment l’entreprise intègre‑t‑elle la connaissance de son environnement dans sa prise de décision ? 43

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2 En prenant appui sur le modèle PESTEL, identifiez et classez les caractéristiques du macro-
environnement du garage CarSmart.

Caractéristiques du
Description
macro-environnement
Politique – Pas d’information.
Économique – Marché du lavage automobile en pleine évolution et fortement concurren-
tiel : nouvelles méthodes de lavage et nouveaux et nombreux acteurs : réseaux
de franchises, lavage par rouleaux (38 % du marché), lavage par jets haute
pression (30 % du marché) avec Éléphant Bleu, Hydrostar, Immojet, Crocojet,
stations-service (7 % du marché) et laveurs mobiles (3 % du marché) comme
Ecolave, Ecoline Wash, CosmétiCar ou SINEO).
– Multiplication des centres de lavage automobiles.
– Dépenses des clients : entre 6 euros et 15 euros.
Socioculturelle – 84 % des Français lavent leur automobile deux fois par an, 78 % préfèrent un
lavage en station et 54 % se rendent chez un professionnel du lavage.
– L’automobile représente le deuxième poste de dépenses des Français.
– Demande davantage orientée vers un lavage écoresponsable, surtout pour les
trentenaires.
Technologique – Des techniques de lavage respectueuses de l’environnement, voire presque sans
eau : machines à vapeur, lavage à sec, utilisation de produits écologiques.
Environnementale – Prise de conscience nationale et européenne : il faut encadrer l’activité de lavage
automobile pour protéger l’environnement.
– Demande de plus en plus orientée vers des produits et services écoresponsables
de la part des trentenaires en possession d’une automobile.
– Offre des professionnels en faveur de lavages écologiques : techniques (machines
à vapeur, lavage à sec, presque sans eau), traitement de l’eau usée, vigilance par
rapport au gaspillage de l’eau, produits utilisés écologiques.
Légale – Réglementation européenne : norme en vigueur depuis le 1er mai 2009 ; régle-
mentation nationale : loi n° 92-3 du 3 janvier 1992. Objectifs : eaux de lavage
traitées, pas d’eau polluée laissée sur le sol, produits utilisés écologiques, gaspil-
lage d’eau limité.

44 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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3 Expliquez en quoi les évolutions des différentes composantes du macro-environnement
peuvent être porteuses d’opportunités et/ou de menaces pour CarSmart dans le cadre de
son projet.

Caractéristiques du
Opportunités Menaces
macro-environnement
Politique
Économique Dépense entre 6 euros et 15 euros : Marché atomisé, avec de très nombreux
l’écart est assez important. CarSmart acteurs de natures différentes qui sont
doit proposer une prestation dans cet autant de concurrents pour CarSmart ;
encadrement de prix. de plus, le lavage mobile ne représente
que 3 % du marché, c’est un secteur
encore confidentiel. Mais CarSmart peut
se différencier au travers de son engage-
ment sociétal.
Socioculturelle L’automobile représente le deuxième 78 % préfèrent un lavage en station et
poste de dépenses des Français et ils 54 % se rendent chez un professionnel
sont 84 % à laver leur véhicule deux fois du lavage.
par an. Opportunité pour le garage CarS- Le garage CarSmart va devoir se diffé-
mart de proposer l’activité de lavage rencier des concurrents pour se créer un
comme activité secondaire. avantage concurrentiel.
Demande davantage orientée vers un
lavage écoresponsable, surtout pour les
trentenaires. CarSmart peut/doit pro-
poser une prestation écologique. Cela
deviendra une opportunité.
Technologique Développement de nouveaux procé-
dés de lavage : à vapeur, avec très peu
d’eau, lavage à sec, produits écolo-
giques. Le garage CarSmart est dans
cette tendance de nouveaux procédés et
de nouvelles techniques (unités mobiles
de lavage.)
Environnementale La réglementation européenne et
nationale encadre le marché du lavage
automobile dans un souhait de respect
de l’environnement. CarSmart doit en
tenir compte dans son activité. Cela peut
augmenter ses coûts et donc le prix de la
prestation. Mais si telle est sa démarche,
la menace peut devenir une opportunité.
Demande davantage orientée vers un lavage écoresponsable, surtout chez les
trentenaires. Le garage CarSmart peut/doit proposer une prestation de lavage
« écologique ».
Légale La réglementation européenne et La réglementation européenne et
nationale encadre le marché du lavage nationale dont le garage CarSmart doit
automobile dans un impératif de respect tenir compte dans son activité peut le
de l’environnement. Si CarSmart intègre conduire à augmenter ses coûts et donc
une dimension écologique à sa presta- le prix de la prestation.
tion, cela deviendra une opportunité.

Chapitre 4  Comment l’entreprise intègre‑t‑elle la connaissance de son environnement dans sa prise de décision ? 45

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De nombreuses menaces du macro-environnement doivent pouvoir être transformées en opportunités par
CarSmart.

4 Montrez en quoi la création d’un service de nettoyage automobile à domicile constitue une
réponse aux évolutions de l’environnement et s’appuie sur différentes formes d’innovation.
CarSmart intervient sur un marché concurrentiel, sur lequel de nombreux et différents acteurs interviennent.
Les lavages mobiles représentent seulement 3 % du marché.
Le lavage automobile est réglementé dans un souhait de protection de l’environnement. Les ménages français,
qui ont de plus en plus une démarche écoresponsable, lavent leur voiture deux fois par an et ont l’habitude de
se déplacer dans des centres de lavage.
Si l’entreprise propose un service écologique de lavage à domicile, qu’il parvient à intégrer les coûts engendrés
par la prestation dans le prix que les Français sont prêts à dépenser (entre 6 et 15 euros), CarSmart peut trans-
former ces menaces en opportunités, d’autant plus que CarSmart est responsable d’un point de vue sociétal.
L’entreprise se situe dans une nouvelle tendance qui intègre des évolutions de procédés.
D’après la définition de l’innovation par l’OCDE et l’éclairage de Schumpeter, l’offre proposée par CarSmart est
une innovation de produit : prestation de service qui consiste en un déplacement d’unités mobiles de lavage au
domicile des clients.
Innovation de processus : le déplacement vers les clients.
Nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de travail : emploi de personnes sans travail, en inser-
tion, avec pour objectif de leur proposer un CDD ou un CDI via un contrat initiative emploi.
L’innovation peut permettre à CarSmart de devenir compétitive et de dégager un avantage concurrentiel.

46 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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DROIT

CHAPITRE

5
Comment les activités
économiques sont-elles
régulées par le droit ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


La régulation des marchés est indispensable à leur bon fonctionnement. Cette régulation vise à maintenir un
équilibre entre les intervenants et ainsi à assurer l’ordre public économique et social.
Pour effectuer cette mission de régulation, l’État peut avoir recours à des institutions spécifiques, les autorités
administratives indépendantes, qui se voient reconnaître des pouvoirs spécifiques, à l’image de l’Autorité de la
concurrence pour la régulation du fonctionnement de la concurrence sur les marchés.
Par ailleurs, pour que la concurrence soit entretenue par un progrès technique dynamique, le droit reconnaît des
droits spécifiques aux acteurs les plus inventifs.

1. Le droit de la concurrence
Le principe de la liberté de la concurrence est un principe reconnu dès 1791 ; aujourd’hui il prend la forme de dis-
positions nationales, mais également européennes.

A. Les autorités administratives indépendantes, l’Autorité de la concurrence


Les autorités administratives indépendantes sont des institutions centrales pour réguler des secteurs d’activité
considérés comme essentiels par l’État. Ces institutions se voient accorder un certain nombre de prérogatives
leur permettant, le cas échéant, d’édicter des recommandations, de mettre en place des réglementations ou
encore de sanctionner certains comportements.
Ces institutions sont qualifiées d’administratives dans la mesure où elles agissent au nom de l’État, qui peut leur
déléguer certains de ses pouvoirs : c’est notamment le cas lorsqu’elles mettent en place des règles spécifiques
(pouvoir réglementaire).
Ces institutions sont indépendantes, car elles agissent selon leurs propres règles et ne sont subordonnées à
aucun acteur des secteurs contrôlés ni même à l’État.
L’Autorité de la concurrence est une autorité administrative indépendante spécialisée dans l’analyse et la régu-
lation de la concurrence sur l’ensemble des marchés. Elle s’est vu attribuer trois missions principales : contrôler
les opérations de concentrations qui pourraient impacter le fonctionnement des marchés (fusions, acquisi-
tions), prononcer des injonctions ou des sanctions à l’encontre des acteurs (entreprises) ayant recours à des
pratiques anticoncurrentielles, conseiller par le biais d’avis ou de recommandations les acteurs économiques,
politiques.

B. Les pratiques anticoncurrentielles


1. L’entente
On considère qu’il y a entente dès lors que l’on peut démontrer que deux ou plusieurs acteurs d’un même
marché ont décidé d’avoir des comportements concertés sur ce marché sans mettre en place de politique com-
merciale indépendante. Ce type de concertation a pour objectif de fausser la concurrence.
Les ententes horizontales concernent des ententes entre des entreprises proposant des produits ou services
identiques sur le marché considéré.
Les ententes verticales concernent des acteurs du marché situé à des niveaux différents, par exemple des four-
nisseurs et des distributeurs.

Chapitre 5  Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ? 47

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Ces comportements concertés sont réprimés à la fois par le droit national, en application de l’article L 420-1 du
Code de commerce, mais également par le droit européen, en application de l’article 101 TFUE qui précise que
« sont incompatibles avec le marché intérieur et interdits tous les accords entre entreprises, toute décision d’as-
sociation d’entreprises et toute pratique concertée susceptible d’affecter le marché ».
2. L’abus de position dominante
L’article L 420-2 du Code de commerce définit l’abus de position dominante comme étant « l’exploitation abu-
sive par une entreprise […] d’une position dominante sur le marché intérieur ». Le même article illustre cette
définition par des situations de marché telles que le refus de vente, les ventes liées ou certaines conditions de
rupture de relations commerciales. L’important ici est de bien comprendre que d’une part seul l’abus de posi-
tion dominante est réprimé et d’autre part la seule forte part de marché ne signifie pas forcément l’existence
d’une position dominante.
La législation européenne lutte également contre ces situations, et ce dans des termes très proches de ceux du
Code de commerce : ainsi l’article 102 du TFUE précise qu’est « interdit […] le fait pour une ou plusieurs entre-
prises d’exploiter de façon abusive une position dominante ».

C. Les sanctions
Les sanctions des pratiques anticoncurrentielles peuvent être prises, au niveau national, soit par l’Autorité de la
concurrence, soit par les juridictions administratives et judiciaires (civiles et pénales). L’Autorité de la concur-
rence peut dans de telles circonstances prononcer des injonctions (demander aux entreprises concernées de
faire cesser les comportements en question), des sanctions pécuniaires ou ordonner la publication de la déci-
sion. Lorsque les pratiques en question sont mises en place par une entreprise, le montant maximum de la
sanction est de « 10 % du montant du chiffre d’affaires mondial ».

2. Le droit de la propriété industrielle


Dans un environnement concurrentiel souvent mondial, les entreprises cherchent à se démarquer de leurs
concurrents notamment à travers l’innovation. Le droit de la propriété industrielle aménage des monopoles
d’exploitation permettant de limiter ou d’interdire la concurrence. Ces droits spécifiques sont consentis pour
stimuler l’innovation des entreprises, innovation qui bénéficiera, au bout du compte, à l’ensemble des acteurs
du marché.
En France, la protection de ces droits spécifiques est essentiellement confiée à l’Institut national de la propriété
industrielle (INPI). Cette structure gère notamment les brevets, marques, dessins et modèles. Les titres de pro-
priété délivrés par l’INPI ne sont valables que sur le territoire national.

A. Le droit des brevets


Le brevet protège une innovation technique, un produit ou un procédé apportant une solution nouvelle à un pro-
blème technique. Toutes les inventions ne sont donc pas brevetables. En effet, en dehors du fait que l’invention
doit proposer une solution nouvelle à un problème technique, pour être brevetable l’invention doit également
impliquer une activité inventive et être susceptible d’application industrielle. Le Code de la propriété intellec-
tuelle considère comme non brevetables un certain nombre d’innovations, comme les logiciels, par exemple.
Il convient d’être vigilant, car le brevet sera accordé au premier déposant. L’inventeur aura donc intérêt à ne pas
divulguer son invention avant le dépôt de brevet, car dans cette hypothèse, il prend le risque de faire perdre à
l’invention son caractère de nouveauté ou que le brevet soit déposé par un autre.
Si l’invention répond à l’ensemble de ces critères, l’inventeur pourra déposer un brevet ; ce titre de propriété
industrielle va lui permettre d’obtenir un monopole d’exploitation de l’invention sur le territoire national pour
une durée de 20 ans.
Ce monopole interdit « à défaut du consentement du propriétaire du brevet, la fabrication, l’offre, la mise dans le
commerce, l’utilisation ou l’importation ou la détention du produit [ou du procédé] objet du brevet ».
Le brevet peut être cédé ou faire l’objet de concession de droits (licences d’exploitation).
La seule protection nationale de l’invention peut être un réel frein à l’innovation ; pour pallier ce risque, le brevet
peut être enregistré au niveau régional (européen) ou international. Ces enregistrements se font respective-
ment devant l’Office européen des brevets et l’Organisation mondiale pour la propriété intellectuelle.
Il est à noter que très prochainement l’OEB devrait être en mesure de délivrer un brevet unitaire européen.

48 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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B. Le droit des marques
Le Code de la propriété intellectuelle (article L 711-1) définit la marque comme un signe apposé sur un produit
ou utilisé avec un produit ou un service afin de distinguer le produit des produits concurrents. Le signe consti-
tutif d’une marque peut être une dénomination, un signe sonore ou un signe figuratif. Pour être protégeable, la
marque doit être distinctive et donc non descriptive (elle ne doit pas décrire le bien ou le service).
Il est impératif que la marque soit disponible, c’est-à-dire qu’aucun dépôt antérieur n’ait été fait (recherche
d’antériorité).
Lors du dépôt, le déposant doit indiquer avec précision les produits ou services pour lesquels il souhaite utiliser
la marque. L’identification de ces produits ou services se fait par l’intermédiaire d’une classification internatio-
nale, dite « Classification de Nice ». La protection de la marque n’interviendra que pour les classes mentionnées
lors de son dépôt. Une fois la marque déposée auprès de l’INPI, son propriétaire dispose d’un monopole d’ex-
ploitation sur le territoire français pour 10 ans, renouvelable indéfiniment.

C. Les sanctions
Le Code de la propriété intellectuelle prévoit des sanctions dans les hypothèses de non-respect des droits spé-
cifiquement reconnus au titulaire de brevet ou de marque.
L’article L 615-1CPI prévoit que toute atteinte aux droits du propriétaire du brevet constitue une contrefaçon. Il
précise également que la contrefaçon engage la responsabilité civile de son auteur.
Parallèlement, l’article L716-1 du même Code prévoit que l’atteinte portée au droit du propriétaire de la marque
constitue une contrefaçon engageant la responsabilité civile de son auteur.
Par ailleurs, la contrefaçon est également un délit pénal et peut donc conduire son auteur devant les juridictions
pénales.
La victime dispose donc d’un choix d’actions (voir complément) qui pourra donner lieu à dommages-intérêts,
publicité ou astreinte pour ce qui est des actions au civil, et/ou à des amendes en cas d’actions au pénal.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS

1 Identifier le rôle de l’Autorité de la concurrence à travers une situation présumée


d’entente
1 Vérifiez que les compétences de l’Autorité de la concurrence lui permettraient d’intervenir
dans le cadre du projet du Grand Paris.
[Définition] Autorité de la concurrence : autorité administrative indépendante (A.A.I.) française chargée de lut-
ter contre les pratiques anticoncurrentielles et d’étudier le fonctionnement des marchés.
[Les faits] La réalisation du Grand Paris impose l’organisation d’un grand nombre de chantiers pour lesquels se
positionnent de manière quasi systématique tous les grands groupes de construction, dont le groupe Bouygues.
Il apparaît (rapport de la Cour des comptes – doc. 2) que cette situation présente un fort risque d’ententes (hori-
zontales) et de pratiques anticoncurrentielles, notamment du fait d’une faible intensité concurrentielle.
[Problème de droit] Dans quelles circonstances l’Autorité de la concurrence peut-elle intervenir ?
[Majeure] L’Autorité de la concurrence exerce une action répressive à l’encontre des pratiques anticoncurren-
tielles et intervient, de sa propre initiative ou à la demande de plaignants, dès que la concurrence est faussée
sur un marché (ressource 2).
[Conclusion] Le fait que la Cour des comptes ait repéré le risque de pratiques anticoncurrentielles sur un ou
des marchés signifie qu’il existe une probabilité de concurrence faussée. De telles circonstances entrent pré-
cisément dans les hypothèses de saisine de l’Autorité de la concurrence, qui pourrait tout à fait s’autosaisir de
manière à vérifier l’existence d’éventuelles pratiques anticoncurrentielles.

2 Identifiez la relation qui peut exister entre l’intensité concurrentielle d’un marché et
le risque d’entente.
Plus l’intensité concurrentielle sur un marché donné augmente, plus le nombre de concurrents augmente : ces
derniers sont donc moins enclins à trouver un arrangement entre eux pour fausser la concurrence, par exemple

Chapitre 5  Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ? 49

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par une entente. Inversement, plus l’intensité concurrentielle est faible, moins il y a de concurrents sur ce mar-
ché et plus il est donc facile pour eux de trouver un terrain d’entente pour fausser la concurrence. L’exemple
donné dans le doc. 2 est parlant, finalement seuls deux concurrents ont déposé une offre.

3 Recherchez les conditions qui amèneraient l’Autorité de la concurrence à estimer que


les marchés identifiés par la Cour des comptes, pour la mise en œuvre du Grand Paris,
pourraient relever d’une entente.
Pour qu’il y ait entente, il faut une concertation entre plusieurs acteurs économiques qui décident d’agir
ensemble pour ajuster leurs comportements, au lieu de concevoir une stratégie commerciale de façon indépen-
dante (ressource 1).
Pour que l’Autorité de la concurrence suppose l’existence d’une entente dans les marchés identifiés par la Cour
des comptes (doc. 2), il faudrait que celle-ci identifie des comportements concertés de la part des acteurs des
marchés. Dans de telles circonstances, preuve serait faite que les entreprises concernées n’ont pas mis en
place de stratégies commerciales indépendantes. De tels comportements seront d’autant plus facilement iden-
tifiables que le nombre d’acteurs est faible.

2 Analyser une situation juridique d’entreprise au regard de la notion d’abus


de position dominante
1 Vérifiez si la situation du groupe TF1 peut être considérée comme un abus de position
dominante sur le marché de la publicité télévisée en France.
[Définition] Abus de position dominante : fait, pour une ou plusieurs entreprises disposant d’une place pré-
pondérante sur un marché, d’exploiter cette situation en adoptant des comportements restreignant le jeu de la
concurrence.
[Les faits] Le groupe TF1 est un des leaders sur le marché de la télévision en France (doc. 1). Par ailleurs, il
était considéré en 2013 comme étant en situation de position dominante sur le marché de la publicité télévisée
(doc. 2). La maison-mère (TF1) a l’intention de poursuivre sa campagne de publicité croisée au sein de ses trois
chaînes (cas).
[Problème de droit] Dans quelle mesure le comportement d’un acteur sur un marché peut-il être considéré
comme un abus de position dominante ?
[Majeure] L’abus de position dominante suppose l’existence d’une position dominante (ressource 1).
L’existence d’une forte part de marché ne suffit pas à caractériser une position dominante (ressource 1).
La position dominante peut résulter d’une situation de marché qui permet à l’entreprise de ne pas craindre une
érosion de sa clientèle, ou de la détention d’une marque à forte notoriété s’imposant auprès des distributeurs
(ressource 1).
L’abus de position dominante peut consister en un refus de vente, en des ventes liées ou ventes avec des condi-
tions discriminatoires… (article L 420-2 du Code de commerce).
Les pratiques abusives peuvent consister à imposer des conditions de transaction non équitables (article 102
TFUE).
L’abus de position dominante doit avoir pour conséquence d’évincer la concurrence du marché considéré (déci-
sion de l’Autorité de la concurrence du 25 juillet 2017).
[Conclusion] Si l’on pose l’hypothèse que TF1 est encore à ce jour en position dominante sur le marché de
la publicité télévisée, il apparaît que la mise en place de publicités croisées au sein des trois chaînes n’a pas
directement pour conséquence d’imposer des conditions de transaction inéquitables pour les autres acteurs, ni
d’évincer la concurrence sur le marché en question.
Dans ces circonstances, il apparaît difficile de considérer la politique de promotion croisée mise en place par le
groupe TF1 comme étant un abus de position dominante.

2 Présentez la position du groupe Canal+ (D8) lors du litige né en 2013, au regard du droit de
la concurrence.
[Définition] Concurrence : relation de compétition entre des entreprises qui offrent des biens ou services per-
mettant de satisfaire le même besoin.

50 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Dans le litige qui opposait en 2013 le groupe TF1 au groupe Canal+, le groupe Canal+ avait saisi l’Autorité de la
concurrence pour qu’elle sanctionne une situation d’abus de position dominante de la part du groupe TF1.
Le groupe Canal+ estimait que le comportement du groupe TF1 était discriminatoire par rapport à la concurrence.
En effet, en mettant en place une promotion croisée entre TF1 et HD1, le groupe TF1 profitait « abusivement » de
sa position dominante, car il profitait d’une situation de marché dont ne pouvait pas bénéficier la concurrence.
En conséquence, le groupe Canal+ estimait subir un désavantage concurrentiel.

3 Indiquez en quoi la décision de l’Autorité de la concurrence en date du 25 juillet 2017 est


remise en cause par la récente réorganisation au sein des chaînes du groupe TF1.
La décision de l’Autorité de la concurrence se basait sur une situation de marché dans laquelle le groupe TF1
était certes en position dominante, mais mettait en place une promotion croisée sur deux chaînes. La récente
réorganisation nous informe que la même stratégie est envisagée, mais cette fois-ci en prenant appui sur trois
chaînes.
Cette évolution contraindrait les juges à réétudier l’ensemble du marché afin de vérifier que cette collaboration
entre les trois chaînes n’a pas pour conséquence une volontaire restriction de concurrence.

3 Identifier les enjeux et les acteurs de la propriété industrielle à travers le dépôt


de brevet d’invention
1 Identifiez les enjeux du dépôt de brevets d’invention pour Colas.
[Définition] Brevet : document attestant un droit exclusif d’exploitation détenu sur une invention par son auteur
ou des ayants droit à condition que cette invention soit nouvelle, corresponde à une activité inventive et soit
susceptible d’application.
D’une manière générale, les enjeux attachés au dépôt de brevet sont majeurs pour les entreprises, Colas ne fait
pas exception à la règle.
Le premier enjeu est d’ordre technologique : un brevet d’invention influe toujours sur la manière de produire un
bien, que le brevet porte d’ailleurs sur un bien ou sur un procédé. L’application industrielle est certes juridique-
ment nécessaire, mais techniquement systématique.
La conséquence se comptabilisera souvent en termes de productivité, et au-delà en termes commerciaux et
financiers (avantage concurrentiel).
Un autre enjeu relève de l’attractivité de l’entreprise : l’entreprise innovante trouve toujours plus facilement des
investisseurs qui à leur tour contribueront à l’innovation de l’entreprise.

2 Présentez le régime juridique des brevets déposés par Colas en droit français ainsi que le
rôle de l’INPI dans la procédure de dépôt.
Que ce soit pour Colas ou pour toute autre entreprise, le brevet bénéficie d’un régime juridique qui lui est propre.
Pour être brevetable, l’invention doit remplir un certain nombre de critères tels qu’être une solution technique à
un problème technique, mais elle doit également être nouvelle, impliquer une activité inventive et être suscep-
tible d’application industrielle (ressource 3).
Le brevet, dès lors qu’il est déposé, est un droit de propriété industrielle conférant à son titulaire un monopole
d’exploitation sur le territoire pour une durée maximale de 20 ans.
Ce droit de propriété industrielle est protégé contre la contrefaçon qui engage la responsabilité civile de son
auteur (L 615-1 CPI), mais qui est également un délit. Toute copie, importation ou vente d’une invention sans le
consentement du titulaire du brevet est considérée comme une contrefaçon (ressource 5).
Au niveau national, l’Institut national de la propriété industrielle dispose d’une compétence exclusive pour
gérer notamment les brevets. Il s’agit pour l’INPI de fournir toute l’information nécessaire à l’inventeur sur la
procédure à suivre pour effectuer son dépôt, de recevoir le dépôt du brevet (numéro d’enregistrement de la
demande/avis sur la brevetabilité/délivrance du brevet et publication au BOPI) et de gérer le paiement des
redevances liées au dépôt.

Chapitre 5  Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ? 51

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3 Vérifiez si la technologie chinoise de route solaire, mise en œuvre postérieurement à
la Wattway de Colas, respecte le droit de propriété industrielle.
[Définition] Propriété industrielle : ensemble des droits intellectuels relevant soit d’une création nouvelle (bre-
vet d’invention, dessin et modèle), soit représentant un signe distinctif (marque, nom commercial, appellation
d’origine). Dans une conception plus large, on peut y intégrer les droits d’auteur régissant les logiciels informa-
tiques, les films et l’édition (livres, presse).
[Les faits] En 2015, Colas, leader mondial des infrastructures de transport, dépose à l’INPI un brevet nommé
Wattway. Il s’agit de très fines dalles capables de capter l’énergie solaire qui ont vocation à être directement
collées sur les chaussées afin que celles-ci deviennent des lieux de production d’énergie solaire. En 2018, une
entreprise chinoise met en circulation deux kilomètres de voie rapide solaire, les panneaux solaires sont proté-
gés des véhicules par une couche de béton transparent.
[Problème de droit] Dans quelle mesure le monopole d’exploitation né d’un brevet permet-il néanmoins les
innovations dans le même domaine ?
[Majeure] Toute copie, importation ou vente d’une invention sans le consentement du titulaire du brevet est
considérée comme une contrefaçon (ressource 5).
En déposant votre brevet à l’INPI, vous obtenez un monopole d’exploitation sur le territoire pour une durée
maximale de 20 ans.
[Conclusion] L’hypothèse d’une éventuelle copie de l’invention déposée par Colas est à réfuter. En effet, les
deux inventions en cause n’apportent pas du tout la même réponse technique au problème global de la route
solaire. Alors que Colas fixe ses dalles sur le revêtement des routes existantes, l’entreprise chinoise « noie » ses
panneaux solaires sous une couche de béton transparent.
Il est clair que les techniques employées sont différentes, en conséquence il ne peut y avoir contrefaçon.

4 Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre le droit


des marques
1 Expliquez pourquoi, dans son jugement, le TGI de Paris n’a pas retenu la contrefaçon pour
l’usage de la mention « Les Forfaits 100 % ».
Le jugement rendu par le TGI de Paris le 26 octobre 2007 propose deux dispositifs très différents.
Dans le premier, concernant l’usage par SFR de l’expression « Les Forfaits 100 % », le juge décide de ne pas
sanctionner cet usage alors que dans le second il sanctionne l’usage de l’expression « Forfait 100 % ».
Ce positionnement des magistrats peut s’expliquer de deux manières :
• L’exposé des faits nous apprend que la société Bouygues Telecom est propriétaire de la marque «  Forfait
100 % ». Or, dans le premier paragraphe du dispositif, la juridiction étudie l’usage de l’expression « Les For-
faits 100 % ». Il apparaît clairement que les expressions ne sont pas identiques et que la société Bouygues
Telecom ne revendique pas la propriété de la marque « Les forfaits 100 % ».
• L’ajout à l’expression « Forfait 100 % » de l’article défini « les » et ainsi la mise au pluriel de l’expression peut
être considéré comme une simple description du type de forfait en question et donc ne relèverait pas de la
protection d’une marque.

2 Vérifiez si la marque B and You (Bernard and You) peut être qualifiée de contrefaçon de
marque.
[Définition] Marque : signe distinctif, susceptible de représentations graphiques, permettant à un commerçant,
à une entreprise, de singulariser et d’identifier un produit ou un service. Elle vise à attirer et fidéliser la clientèle.
[Les faits] Depuis 1995, une entreprise multi-services utilise l’expression «  B and You  » (Bernard and You)
pour se faire connaître de sa clientèle. Le 16 décembre 2011, l’entreprise Bouygues Telecom dépose la marque
« B&You une idée de Bouygues Telecom ». Ce dépôt se fait sur des classes fortement liées à la téléphonie.
[Problème de droit] Dans quelle mesure peut-on considérer qu’il y a contrefaçon de marque ?
[Majeure] Article L 716-1 CPI : L’atteinte portée au droit du propriétaire de la marque constitue une contrefaçon
engageant la responsabilité civile de son auteur.
Vous pouvez vous défendre en poursuivant en justice toute personne qui imiterait ou utiliserait votre marque
(ressource 2).

52 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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La protection obtenue dépendra uniquement des produits et/ou services mentionnés dans le dépôt (classifica-
tion de Nice, ressource 2).
[Conclusion] Deux hypothèses doivent être posées :
• L’expression « B and You » (Bernard and You) est une marque déposée par l’entreprise multi-services en
question. Dans ce cas, il conviendrait de vérifier les classes revendiquées par le dépôt de marque. Il est pro-
bable qu’elles n’aient aucun rapport avec la téléphonie. Il faudra alors considérer qu’il n’y a pas contrefaçon ni
de la part de l’entreprise multi-services ni de la part de Bouygues Telecom, puisque l’entreprise de multi-ser-
vices bénéficie d’une antériorité de dépôt.
• Si l’expression « B and You » (Bernard and You) n’a pas été déposée comme une marque par l’entreprise mul-
ti-services, dans ce cas cette dernière ne bénéficie d’aucune antériorité. Par ailleurs, le doc. 3 nous informe
sur les classes revendiquées par Bouygues Telecom, ces classes sont très éloignées de l’activité de multi-­
services. On peut en conclure qu’il n’y a pas contrefaçon de marque.

APPLICATION In Annecy Mountains


1 Présentez les faits juridiquement qualifiés.
Une personne physique publie régulièrement (en langue anglaise) sur un blog (en ligne) des comptes-rendus de
ses activités personnelles lors de sorties aux sports d’hiver. Le nom du blog est similaire à une marque, déposée
ultérieurement à la création du blog, dans le cadre de la valorisation d’un territoire.

2 Retrouvez les règles juridiques sur lesquelles pourrait s’appuyer James pour échapper au
délit de contrefaçon.
James pourrait utiliser plusieurs éléments juridiques pour prouver que le titre de son blog ne relève pas de
l’usage non autorisé d’une marque.
L’argument le plus direct serait de montrer que les classes revendiquées par l’Office de tourisme du lac d’An-
necy ne concernent en rien un type de publication comme un blog personnel (sachant que son blog n’a aucun
caractère commercial).
Il pourrait ensuite faire remarquer que la marque déposée est semi-figurative, c’est-à-dire qu’elle cherche à
protéger à la fois la dénomination et les signes figuratifs. Le blog de James ne se basant pas sur des éléments
figuratifs, seule la similitude de dénomination pourrait être étudiée. Or cette dénomination ne peut être proté-
gée que si elle n’est pas descriptive.

3 Présentez votre conclusion.


La marque déposée « In Annecy Mountains » permet une protection juridique au bénéfice de l’Office de tou-
risme du lac d’Annecy, mais seulement au regard des produits et services visés lors du dépôt.
La marque déposée est semi-figurative, c’est-à-dire composée à la fois d’éléments verbaux et d’éléments
figuratifs.
Il apparaît que le dépôt ne vise aucune classe (doc. 3 non exhaustif) en rapport avec des outils de communica-
tion non commerciaux. Par ailleurs, le blog en question ne reprend aucun des éléments figuratifs de la marque
déposée. Enfin, le blog en question utilisant la langue anglaise, il apparaît qu’au regard de cette langue, la déno-
mination se révèle être descriptive donc non protégeable.
En conséquence, James n’a pas à craindre de litige juridique, notamment sur le fondement de la contrefaçon de
marque.

Compléments :
• http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/brevet-unitaire-europeen-l-oeb-est-pret-assure-son-president-
25-05-2018-2221308_47.php
• https://www.village-justice.com/articles/Droit-penal-contrefacon-attention-allongement-prescription,
24431.html
• https://www.inpi.fr/fr/proteger-vos-creations/proteger-votre-creation-technique/les-etapes-cles-du-depot-de-
brevet
• https://www.inpi.fr/sites/default/files/reperes_lebrevet-170215.pdf

Chapitre 5  Comment les activités économiques sont-elles régulées par le droit ? 53

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ÉCONOMIE

CHAPITRE

6
Quel est le rôle de
l’État dans la régulation
économique ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


Introduction
L’État est l’un des acteurs économiques identifiés dans le chapitre  3. Il s’agit des pouvoirs publics centraux,
représentés par le gouvernement, et des pouvoirs publics territoriaux (régions, départements, communes).
La régulation économique qui incombe à l’État suppose une action publique ciblée, elle vise notamment à garan-
tir les libertés publiques économiques, à améliorer le fonctionnement des marchés, à réguler la concurrence. Les
décisions prises par les pouvoirs publics dans le domaine économique et leur mise en œuvre s’inscrivent dans
un cadre supranational et produisent des conséquences directes ou indirectes sur les décisions des entreprises.
Afin de cerner les enjeux et moyens de la régulation économique, il convient de s’intéresser tout d’abord aux
objectifs de la politique économique (1.). Dans un deuxième temps, il s’agira d’identifier les moyens d’action de
l’État dans le domaine économique et de montrer comment les choix nationaux sont largement déterminés par
le cadre européen et le contexte international (2.). Nous montrerons enfin comment la régulation économique
exerce une influence sur les décisions de l’entreprise (3.).

1. La régulation économique est assurée par la politique économique


La politique économique est un ensemble de mesures mises en œuvre par un État (les pouvoirs publics) pour
réguler l’activité économique à court terme (CT) et favoriser la croissance économique à long terme (LT).
Selon Richard Musgrave, les trois fonctions de l’État sont les suivantes : l’allocation optimale des ressources,
la redistribution des richesses pour plus d’équité et la stabilisation de l’activité économique (maintien ou réta-
blissement des équilibres).

A. La politique économique conduite par l’État vise à réguler l’activité à CT…


L’activité économique de court terme relève de la conjoncture économique.
La conjoncture économique est la situation économique observable, à un moment donné, dans un secteur d’ac-
tivité (agriculture, industrie, services, tourisme, secteur bancaire, etc.), une branche, une région ou un pays.
L’étude de la conjoncture s’appuie sur des indicateurs conjoncturels susceptibles d’évoluer à court terme (par
opposition aux indicateurs structurels, plus stables).
À court terme, il s’agit pour l’État de veiller à renforcer les tendances conjoncturelles, lorsqu’elles sont favo-
rables, ou à les contrer, lorsqu’elles font apparaître des déséquilibres (chômage, déficits). À court terme, c’est
donc la fonction de stabilisation qui est privilégiée.

B. … et à favoriser la croissance économique, grâce notamment à l’innovation


À long terme, de nombreux facteurs sont susceptibles de déterminer l’évolution de l’activité économique en
agissant comme des freins ou comme des accélérateurs de la croissance économique (augmentation de l’acti-
vité économique) et de la performance économique nationale.
Les caractéristiques structurelles d’une économie correspondent à des caractéristiques stables résultant d’ha-
bitudes nationales en matière d’éducation, de formation, de R&D ou correspondant à la répartition (plus ou
moins égalitaire) des revenus et des patrimoines.

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 55

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Dans une perspective de long terme, l’État doit veiller à instaurer des caractéristiques structurelles propices à
la croissance endogène, forme de croissance économique qui repose sur la capacité d’innovation de l’économie
nationale et favorise durablement sa performance.
Conduite par l’État pour veiller à maintenir ou rétablir les équilibres économiques, mais aussi pour garantir la
performance économique du pays, la politique économique repose sur des moyens d’action divers, et les choix
étatiques sont déterminés par le contexte supranational.

2. L’État dispose de moyens d’action nombreux et complémentaires pour assurer son


rôle de régulateur au niveau économique
A. L’État combine différents moyens d’action qui sont complémentaires...
Une première distinction doit être opérée entre politique économique conjoncturelle et politique économique
structurelle. Elle découle directement de la distinction entre situation économique conjoncturelle (immédiate,
présente) et caractéristiques économiques structurelles (stables, « chroniques »).
La politique économique conjoncturelle est un ensemble de mesures visant à permettre de maintenir ou de
retrouver les équilibres du « carré magique ».
La politique économique structurelle est un ensemble de mesures gouvernementales visant à transformer
durablement une économie afin d’en améliorer le fonctionnement pour la rendre compétitive.
Chacune de ces politiques suppose la mise en œuvre de moyens d’action spécifiques répertoriés dans le tableau
ci-dessous :
Politiques économiques conjoncturelles Politiques économiques structurelles
Les deux politiques conjoncturelles sont la politique De nombreuses politiques structurelles, souvent
budgétaire et la politique monétaire. imbriquées, sont susceptibles d’être menées par un
La politique budgétaire consiste à définir le niveau de État.
dépenses que nécessite la réalisation des objectifs à La politique industrielle d’un pays correspond à la
CT de la politique économique ainsi que le niveau des stratégie mise en œuvre par un gouvernement pour
recettes destinées à financer ces dépenses. encourager le développement de secteurs économiques
La politique monétaire* (commune) vise à réguler la et les choix d’investissement qui paraissent essentiels à
quantité de monnaie en circulation dans l’économie, en la croissance économique actuelle et future.
agissant sur les taux d’intérêt, et ce pour lutter contre Parmi les autres politiques structurelles, il est possible
l’inflation et favoriser le dynamisme de l’activité écono- de citer : la politique d’éducation et de formation, la
mique. politique d’innovation, la politique des revenus, la poli-
tique agricole, la politique environnementale...
*Échappe au cadre national depuis l’entrée en vigueur de l’euro

Il est à noter que les différents objectifs de la politique économique conjoncturelle (identifiables dans le carré
magique) s’avèrent souvent contradictoires, voire incompatibles entre eux. Ainsi, en fixant une priorité à la
lutte contre l’inflation, on risque de se heurter au problème du chômage, et inversement. La politique écono-
mique conjoncturelle se trouve ainsi souvent confrontée à des dilemmes qui imposent des choix (arbitrages et
dosages).
La seconde distinction possible concerne la politique d’offre et la politique de demande.
La politique d’offre est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à améliorer les conditions
dans lesquelles les entreprises exercent leur activité économique, essentiellement en leur accordant des réduc-
tions de charges ou des aides qui diminuent leurs coûts et améliorent leur compétitivité, ou en favorisant la
recherche (ex. : CIR – cas Solariflex).
La politique de demande est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à améliorer le pou-
voir d’achat des ménages, essentiellement afin de leur permettre de consommer davantage (ex. : CITE – cas
Solariflex).
Certaines mesures agissent à la fois sur l’offre et sur la demande, à l’instar du pacte de responsabilité et de soli-
darité (« politique atypique »).

56 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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B. … et qui s’inscrivent dans un cadre supranational européen et international (mondial)
L’économie mondiale se caractérise désormais par des interdépendances fortes entre pays. C’est pourquoi tout
pays est confronté, dans la définition de sa politique économique, à un contexte international qui détermine sa
marge de manœuvre, de même que les décisions des entreprises se prennent en fonction de leur environnement.
À titre d’exemple, le protocole de Kyoto et la COP («  espaces  » internationaux de coopération entre États)
imposent aux pays signataires des normes environnementales destinées notamment à lutter contre le chan-
gement climatique. Ils influencent donc tout particulièrement les choix nationaux comme ceux de la transition
énergétique.
Par ailleurs, la France est un pays membre de l’Union européenne et de la zone euro. C’est pourquoi la régu-
lation économique française s’effectue dans le cadre européen, système de coordination et surveillance des
politiques économiques nationales qui impose aux pays membres de l’Union européenne et de la zone euro des
« règles de bonne conduite », de manière à favoriser la convergence des économies nationales. La discipline
budgétaire européenne a évolué au gré de traités successifs entre 1992 et 2013.
En 1992, le traité de Maastricht a instauré les critères de convergence destinés notamment à assurer la coor-
dination budgétaire des États membres fortement interdépendants les uns des autres et la soutenabilité de la
dette publique : le déficit des administrations publiques ne doit pas dépasser 3 % du produit intérieur brut (PIB) ;
d’autre part, la dette publique ne doit pas dépasser 60 % du PIB ou doit se rapprocher de ce seuil. En 1997, les
critères de convergence ont été précisés par le pacte de stabilité et de croissance (PSC) instauré par le traité
d’Amsterdam. Les États de la zone euro se sont alors engagés à parvenir à une position budgétaire « proche
de l’équilibre ou en excédent à moyen terme ». Les États de l’Union européenne ont mis en place une procé-
dure d’examen et de surveillance mutuelle de leurs politiques économiques et de l’évolution de leurs finances
publiques. Ils ont également défini une procédure de sanction pour les États membres qui ne respectent pas les
contraintes. En 2013, le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique
et monétaire (TSCG) instaure davantage de discipline budgétaire dans la zone euro. Il est aussi appelé pacte
budgétaire européen. Il instaure notamment la « règle d’or » budgétaire et son inscription, « de préférence »,
dans la Constitution.
Lien vers le «  Semestre européen  »  : https://www.banque-france.fr/sites/default/files/medias/semestre_
europeen.jpg
Le contexte international et le cadre européen peuvent donc à la fois être source de contraintes et d’opportuni-
tés pour l’économie française ; les responsables de la politique économique prennent en compte ces éléments,
de manière contrainte (lorsqu’ils appliquent des normes existantes) ou volontariste (lorsqu’ils définissent des
normes plus strictes de manière à impulser des changements futurs de réglementation au niveau international).

3. La régulation économique menée par l’État influe sur les décisions des entreprises
A. La politique économique modifie l’environnement des entreprises…
La politique économique consiste le plus souvent à introduire de nouvelles règles et à accorder des avantages
(ou des pénalités) à certaines catégories d’acteurs économiques afin de les obliger ou de les inciter à modifier
leurs comportements dans le sens voulu par l’État.
Ces décisions gouvernementales modifient donc essentiellement deux composantes de l’environnement des
entreprises : la composante légale et la composante économique telles qu’elles sont définies dans le modèle
PESTEL.
Les mesures de politique économique constituent donc autant de contraintes et d’opportunités, pour les entre-
prises notamment. Leur souci de pérenniser leur activité les conduit à un effort constant d’adaptation à leur
environnement par le biais de décisions appropriées.

B. … et influe sur leurs décisions


Les décisions des entreprises consistent toujours à s’adapter à des évolutions de leur environnement pour
tenter de desserrer les contraintes et de saisir les opportunités qui se profilent. Elles s’efforcent également d’an-
ticiper ces changements.
La distinction entre politique d’offre et politique de demande s’avère ici utile pour rendre compte de la manière
dont la régulation économique est susceptible d’influer sur les décisions des entreprises.
En effet, la politique d’offre exerce une action directe sur les conditions de l’activité (notamment en termes de
coûts et de disponibilité d’infrastructures) des entreprises, qui chercheront à adapter leurs pratiques afin de
pouvoir bénéficier des avantages potentiels (toujours assortis de conditions à remplir).

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 57

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À l’inverse, la politique de demande vise à augmenter le pouvoir d’achat de certaines catégories de ménages et,
ainsi, à modifier les comportements de ces derniers pour les inciter à augmenter leur consommation de certains
types de produits ou services. Ce type de politique exerce donc une action indirecte sur l’activité des entreprises
par le biais d’une augmentation de leurs débouchés.
La politique budgétaire comprend des mesures relevant de l’une et de l’autre politique, de même que la politique
d’éducation et de formation, par exemple. Elle vise à faciliter le développement, dans la société, de compétences
recherchées par les entreprises (politique d’offre) et induit une amélioration de l’employabilité de la population,
source de pouvoir d’achat.
La politique monétaire agit sur le coût du crédit et donc sur les possibilités de financement des entreprises. Une
baisse des taux d’intérêt peut ainsi conduire les entreprises à souscrire des emprunts bancaires pour financer
leurs investissements, ce qui leur permet d’augmenter leur activité, d’innover… (raisonnement inverse en cas
de hausse).
La politique industrielle prévoit de soutenir les entreprises pour les rendre plus compétitives, grâce notamment
à l’innovation. Les aides accordées sont incitatives.
La politique environnementale oblige à des mises en conformité et offre en même temps des possibilités
nouvelles aux entreprises qui modifieront leurs techniques de production, participeront au recyclage et déve-
lopperont de nouveaux produits ou services.

Conclusion
L’État, chargé d’assurer la régulation économique, prend des décisions qui s’imposent à tous les acteurs éco-
nomiques, en particulier aux entreprises. Ces décisions concourent à la définition et à la mise en œuvre de
politiques économiques conjoncturelles et structurelles, de politiques d’offre et/ou de demande.
Les politiques menées par l’État sont déterminées par des choix nationaux, mais la marge de manœuvre des
pouvoirs publics est limitée par le contexte d’une économie mondialisée et, pour un pays comme la France qui
est membre de l’UE et de la zone euro, par le cadre européen à la construction duquel elle participe.
Ces politiques comportent de nombreuses mesures applicables directement aux entreprises, mais également à
leurs partenaires (consommateurs par exemple). Les mesures relevant du droit de la concurrence et du droit de
la propriété industrielle régulent les relations de concurrence et les politiques d’innovation des entreprises. Les
mesures de politique économique et la régulation des activités économiques par le droit sont complémentaires.
Elles modifient l’environnement des entreprises, qui intègrent ces modifications dans leurs prises de décisions.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS


Avertissement
Les choix de présentation retenus dans les éléments de corrigé fournis en Économie sont guidés avant tout
par des considérations pédagogiques et ne présagent en rien du format de l’épreuve d’examen, lequel n’est
pas connu à ce jour.
Nous avons souvent recours à une présentation des éléments de réponse aux consignes sous forme de
tableaux. Ceux-ci constituent en effet un moyen efficace de synthèse des idées dans le cadre du travail pré-
paratoire d’analyse et de construction collaborative mené avec les étudiants. Ils permettent en outre une
mise en perspective visuelle et rendent aisée la mise en commun à partir d’une vidéoprojection des éléments
de réponse ainsi élaborés.
Il reste que des temps réguliers de rédaction d’une réponse argumentée et structurée doivent être consacrés
à l’entraînement des étudiants. Certaines consignes s’y prêtent plus particulièrement et offrent donc cette
possibilité.

Réflexion, avec les étudiants, sur la notion de « régulation »


Idées : régulateur de vitesse, régulation d’un système de chauffage, régulation des naissances, régulation ther-
mique des organismes vivants...
Régulation = fait de rendre normal le fonctionnement d’un système.
Régulation économique = fait de favoriser un fonctionnement « normal » (harmonieux, équilibré) de l’écono-
mie d’un pays.
Synonymes possibles de « régulation » : contrôle, surveillance, maîtrise du fonctionnement d’un ensemble pour
maintenir ou retrouver un (certain) équilibre.

58 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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1 Identifier les principales fonctions de l’État et son rôle d’accompagnement
de la croissance économique
NB : Les deux premières consignes concernent l’identification de mesures de politique économique et de leurs
impacts possibles.
Toutes deux requièrent la définition préalable des termes soulignés.
Suggestion de présentation de la réponse → Faire réfléchir les étudiants sur le mode de présentation → Un
tableau pour les trois consignes.

1 En vous référant au rôle de l’État tel que défini par Musgrave, classez les mesures évoquées
dans les documents 1 à 4. Justifiez votre classement.

2 Expliquez en quoi chacune de ces mesures pourrait favoriser une croissance économique en
accord avec le développement durable.

3 Identifiez leur impact possible sur chacune des trois grandes activités du groupe : la
construction, les médias et la téléphonie.

MÉTHODE
– Définir la notion de « rôle de l’État ».
– Recenser les mesures économiques évoquées dans les documents.
– Classer ces mesures selon les fonctions de l’État définies par Musgrave.
– Définir la notion de « croissance économique ».
– Expliquer en quoi chacune des mesures précitées peut avoir un impact sur la croissance, ceci en accord
avec le développement durable (que les étudiants définiront).
– Identifier l’impact des mesures présentées sur chacune des trois grandes activités du groupe : la construc-
tion, les médias et la téléphonie.

[Définition] Le rôle de l’État tel qu’il est appréhendé par Musgrave correspond à trois fonctions : allocation des
ressources, redistribution des revenus et stabilisation de la conjoncture.
[Définition] La croissance économique d’un pays correspond à l’augmentation de la richesse créée dans celui-ci,
mesurée par le taux d’évolution du produit intérieur brut (PIB).
Rappeler que le PIB correspond à la somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises.

Tableau de présentation des éléments de réponse aux consignes 1 à 3


Fiscalité : les
Mesures de Les mesures du
mesures Macron en La réforme de
politique Le prêt à taux zéro gouvernement par
faveur du pouvoir l’apprentissage
économique rapport au diesel
d’achat
Éléments Suppression de la TH + Prêt immobilier sans Réforme qui vise Projet d’aligner le prix
essentiels baisse des cotisations intérêt accordé aux à simplifier les du diesel sur celui de
sociales salariales ménages sous condi- démarches des entre- l’essence pour décou-
(pour les classes tions de ressources prises et l’information rager les ménages
moyennes et popu- des familles et des d’acquérir des véhi-
laires) apprentis en matière cules diesel
d’apprentissage
Fonction(s) Redistribution Redistribution (condi- Stabilisation (lutte Allocation des res-
de l’État (puisque conditions de tions de ressources) et contre le déséquilibre sources pétrolières et,
concernée(s) ressources) stabilisation (soutien que représente le chô- plus généralement,
à la construction) mage) énergétiques

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 59

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Impact sur Augmentation du Facilité d’emprunt Amélioration de la Renouvellement
la croissance pouvoir d’achat des pour les ménages qualification des (à terme) du parc
économique ménages modestes modestes → Acces- jeunes (en particulier) automobile → Aug-
→ Augmentation de sion plus facile à la → Meilleures chances mentation de l’activité
leur consommation et propriété → Dyna- d’une embauche des constructeurs
donc des débouchés misme du marché de (grâce à la formation automobiles (qui
pour la production des la construction reçue conjointement devront proposer des
entreprises → Aug- en entreprise et en modèles conformes
mentation de l’activité centre de formation) aux exigences envi-
économique → Crois- → Baisse du chômage ronnementales) →
sance et augmentation du Contribution à la
pouvoir d’achat (grâce croissance écono-
aux revenus du travail mique
ainsi perçus) → Crois-
sance économique
Lien(s) avec le Lutte contre les iné- Lutte contre les iné- Lutte contre les Promotion de véhi-
développement galités (dimension galités (dimension inégalités d’accès cules plus propres,
durable* sociale) et soutien à la sociale), possibilité de à l’emploi (dimen- incitation à l’autopar-
croissance (dimension financer des maté- sion sociale), soutien tage... (dimensions
économique) riaux plus écologiques à l’activité grâce à économique et
(dimension environ- l’augmentation du sociale)
nementale), soutien à pouvoir d’achat per-
l’activité du bâtiment mise par la stabilité
(dimension écono- de l’emploi (dimen-
mique) sion économique),
choix de former les
apprentis à des acti-
vités économiques
plus respectueuses
de l’environnement
(dimension environne-
mentale)
Impacts sur Toutes les activi- Augmentation pré- Possibilité pour cha- Incitation du groupe à
les activités tés potentiellement visible de l’activité cune des activités du favoriser le covoitu-
du groupe concernées par une de construction du groupe de recruter rage de ses salariés,
Bouygues augmentation de leur groupe des jeunes mieux for- l’utilisation de trans-
chiffre d’affaires du més, de participer à ports en commun
fait de l’augmentation leur formation dans plutôt que de véhi-
du PA des ménages le cadre de contrats cules individuels pour
modestes d’apprentissage les déplacements
professionnels, quelles
que soient les acti-
vités
* Nécessité de se référer à la définition du DD (notion largement explorée dans de nombreuses disciplines depuis le début de la
scolarité) fournie dans la ressource 3 p. 83.

60 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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2 Analyser la conjoncture et les caractéristiques structurelles d’une économie pour
mettre en évidence les déséquilibres
1 Analysez chaque graphique du document 1 et qualifiez la conjoncture économique française
sur la période considérée, en précisant l’impact qu’elle a pu avoir sur le groupe Bouygues.

MÉTHODE
– Définir la notion de conjoncture économique.
– Analyser les 4 graphiques selon la méthodologie p. 193.
– Analyser (caractériser) la conjoncture au regard des analyses des 4 graphiques.
– Envisager les conséquences de cette conjoncture économique sur l’activité du groupe Bouygues.

Préalables
Lecture commentée de la ressource 1 p. 85
1) Réflexion sur la diversité et l’utilité des indicateurs économiques (parallèle avec les indicateurs présentés
dans le chapitre 1 de Management).
2) Annonce du lien avec la politique économique conjoncturelle (Objectif 3).
3) Repérage des observatoires publics et privés de conjoncture économique.
4) Définition du terme « récession ».
Sur la méthode de l’analyse de graphique(s), voir la méthodologie p. 193
Particularités des quatre graphiques fournis ici :
– la source COE-REXECODE (Centre d’observation économique et de recherche pour l’expansion de l’économie
et le développement des entreprises), institut privé d’études économiques né de la fusion, à l’automne 2006,
de deux instituts cinquantenaires : Rexecode et le COE de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris
[http://www.coe-rexecode.fr/public/Qui-sommes-nous/Coe-Rexecode-en-bref] → source fiable ;
– une même période (axe des abscisses) ;
– deux graphiques de variation en % sur lesquels il est important, pour faciliter la lecture, de faire remarquer
l’axe correspondant à une variation nulle (stabilité parfaite de la variable mesurée) et la symétrie par rapport
à cet axe ;
– le graphique sur les exportations → expliquer le sigle FAB (= franco à bord), qui correspond à un mode de
valorisation des exportations, mesuré à la frontière du pays exportateur.
Valeur FAB  : Les exportations sont recensées d’après leur valeur en douane sur la base des factures FAB
(franco à bord), c’est-à-dire y compris les frais de transport jusqu’au passage en douane, à l’exclusion de ceux
qui sont encourus hors du territoire pour acheminer la marchandise jusqu’au destinataire. http://www.ispf.
pf/themes/EconomieFinances/CommerceExterieur/Definitions.aspx ;
– le graphique sur l’inflation → référence à deux « indices des prix à la consommation » → expliciter la notion
d’indice d’inflation « sous-jacente » → possibilité de faire effectuer une recherche en amont du cours sur le
site de l’Insee.
L’indice d’inflation sous-jacente est un indice désaisonnalisé qui permet de dégager une tendance de fond de
l’évolution des prix. Il traduit l’évolution profonde des coûts de production et la confrontation de l’offre et de
la demande. Il exclut les prix soumis à l’intervention de l’État (électricité, gaz, tabac...) et les produits à prix
volatils (produits pétroliers, produits frais, produits laitiers, viandes, fleurs et plantes...) qui subissent des mou-
vements très variables dus à des facteurs climatiques ou à des tensions sur les marchés mondiaux. L’indice
d’inflation sous-jacente est corrigé des mesures fiscales (hausse ou baisse de la TVA, mesures spécifiques sur
les produits...) de façon à neutraliser les effets sur l’indice des prix de la variation de la fiscalité indirecte ou des
mesures gouvernementales affectant directement les prix à la consommation. L’inflation sous-jacente est ainsi
plus adaptée à une analyse des tensions inflationnistes, car moins perturbée par des phénomènes exogènes.
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1481
Possibilité de travail des compétences rédactionnelles
– Lecture accompagnée de la définition, décryptage puis proposition d’une formulation simplifiée (qui doit
demeurer exacte).
– Le graphique sur le chômage → référence à deux sources statistiques : Insee et Eurostat → Occasion de faire
découvrir les deux instituts publics de statistiques.

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 61

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Pour comprendre la mesure du chômage par l’Insee... https://www.insee.fr/fr/information/2022025
Pour connaître Eurostat et sa mesure du chômage http://ec.europa.eu/eurostat/fr/home

Éléments pour une construction de la réponse à la consigne


[Définition] La conjoncture économique est la situation économique observable, à un moment donné, dans un
secteur d’activité (agriculture, industrie, services, tourisme, secteur bancaire, etc.), une branche, une région
ou un pays. L’étude de la conjoncture s’appuie sur des indicateurs conjoncturels susceptibles d’évoluer à court
terme (par opposition aux indicateurs structurels, plus stables).

Tableau d’analyse des graphiques


Indications fournies sur la conjoncture et son Impacts possibles sur le groupe
Graphiques
évolution entre 1991 et 2018 Bouygues
1 - Croissance Fluctuations de la croissance Ralentissement de l’activité économique
Distinction des taux trimestriels (en jaune) et → Baisse des activités du groupe
annuels (en bleu)
Mise en évidence du lissage opéré en moyenne
annuelle
Visualisation des taux de croissance positifs et Reprise de l’activité économique → Aug-
négatifs (récession) mentation des activités du groupe
Observation que le taux de croissance est positif
sur la majeure partie de la période
Distinction entre ralentissement de la croissance
(taux positif mais en baisse) et récession (taux de
croissance négatifs → Début années 90 [guerre du
Golfe comme révélateur de tensions sur l’écono-
mie] et crise de 2008, dite des « crédits subprime »
→ Possibilité de comparer les ampleurs respectives
de chaque récession]
2 - Exportations Repérage de l’unité : milliards d’euros en moyenne Augmentation des exportations (= signe
de produits mobile sur trois mois du dynamisme du commerce extérieur
industriels Observation de la tendance générale à la hausse français) → Opportunités d’exporter pour
sur la période le groupe Bouy­gues aussi
Mise en évidence des fluctuations et, en particulier,
de la baisse significative de 2008 (chute de 34 à 26
milliards d’euros en moyenne mobile sur trois mois)
3 - Inflation Mesure de l’inflation par l’évolution de l’indice des Baisse de l’inflation
prix à la consommation ⇓
Observation de la tendance générale à la baisse 1) Hausse des prix plus faible → Progres-
de cet indice sur la période 1991 – 2018 (rappe- sion faible des coûts de production →
ler ou annoncer l’objectif de la BCE de lutte contre Maintien (ou amélioration) de la compé-
l’inflation – politiques de désinflation compétitive titivité-prix
menées dans les pays industrialisés et en particu- 2) Augmentation du PA des ménages
lier, dans l’UE, dans la zone euro) → Consommation potentiellement en
Mise en évidence des fluctuations hausse → Augmentation des débouchés
Distinction entre l’indice « d’ensemble » (en bleu) pour la production de Bouygues
et l’indice « sous-jacent » (en jaune) Déflation
Repérage du niveau d’inflation négatif en 2008 ⇓
(lien avec les autres manifestations de la crise – 1) Anticipation des futures baisses de prix
explications simples sur la déflation + possibilité par les ménages → Risque de report des
de distinguer « déflation » et « désinflation » par achats des ménages → Baisse des débou-
analogie avec ce qui aura été observé à propos de la chés actuels → Tendance à la baisse des
croissance : ralentissement vs récession) activités du groupe Bouygues

62 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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4 - Chômage En bleu, la série trimestrielle de l’Insee Chômage → Lien avec le PA et l’indica-
En orangé, la série mensuelle d’Eurostat teur de confiance des ménages
La courbe orangée = au-dessus de la courbe bleue Augmentation du chômage
Quasi-superposition des deux courbes 1) Baisse du PA des ménages
Période marquée par d’importantes fluctuations 2) Pessimisme face à l’avenir
1980-1994 : Tendance à la hausse (de 5/6 % à → Baisse de la consommation et hausse
10/11 %) de l’épargne (de précaution)
1994 – 1999 : Relative stabilisation →Baisse des acquisitions de logements
1999 – 2001 : Baisse (investissements des ménages)
2001 – 2006 : Légère hausse → Baisse potentielle de l’activité de
2006 – 2007/2008 : Baisse Bouy­gues Immobilier
2008 – 2016 : Hausse
2016 – 2018 : Légère baisse

2 Parmi les mesures présentées dans l’objectif 1, identifiez, en justifiant votre réponse, celles
qui peuvent agir sur les caractéristiques structurelles de l’économie française.

MÉTHODE
– Définir la notion de caractéristiques structurelles.
– Rappeler les mesures présentées dans l’objectif 1.
– Préciser, pour chaque mesure, si et comment elle peut agir sur les caractéristiques structurelles de l’éco-
nomie française.

[Définition] Les caractéristiques structurelles d’une économie correspondent à des caractéristiques stables
résultant d’habitudes nationales en matière d’éducation, de formation, de R&D ou correspondant à la répartition
(plus ou moins égalitaire) des revenus et des patrimoines.
Rappel des mesures en question :
– fiscalité : les mesures Macron en faveur du pouvoir d’achat ;
– le prêt à taux zéro ;
– la réforme de l’apprentissage ;
– les mesures du gouvernement par rapport au diesel.
Mesures Incidences possibles sur les structures de l’économie
Mesures en faveur du pouvoir (Mesures à CT plutôt) → Peu d’incidences structurelles
d’achat
Prêt à taux zéro Accès à la propriété facilité pour les ménages modestes → Contribution à
la réduction des inégalités économiques et sociales
Réforme de l’apprentissage Contribution à l’élévation du niveau de qualification de la population
active (des jeunes générations en particulier), donc à l’amélioration de
l’employabilité → Réduction des inégalités dans l’accès à l’emploi, donc à
un revenu (stable)…
Implication accrue des employeurs-formateurs à cette amélioration des
niveaux de qualification → Complémentarité renforcée entre système
scolaire et formation en entreprise
Mesures relatives au diesel Diminution progressive de la part des véhicules diesel dans le parc auto-
mobile français → Participation au développement durable, modification
des habitudes des Français en matière d’achat de véhicules et/ou de
modalités de déplacement

Pistes de prolongement : Possibilité de faire réfléchir les étudiants sur le fait que toutes ces mesures ont un
impact potentiel pour Bouygues

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 63

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3 En vous référant à la notion de croissance endogène, réfléchissez à l’impact de la réforme
de l’apprentissage, et à celui de l’innovation en général, sur la croissance économique.
Envisagez ensuite les incidences de la réforme sur les activités de construction et de
téléphonie du groupe Bouygues.

MÉTHODE
– Définir la notion de croissance endogène.
– Au regard de cette notion, analyser l’impact de la réforme de l’apprentissage sur la croissance économique.
– Au regard de cette notion, analyser l’impact de l’innovation en général sur la croissance économique.
– Envisager ensuite les incidences de la réforme sur les activités de construction et de téléphonie du groupe
Bouygues.

[Définition] La croissance endogène est une forme de croissance économique (donc d’augmentation de l’ac-
tivité économique) qui repose sur une politique volontariste de l’État en matière d’investissements, tant dans
le domaine des infrastructures collectives (réseaux routier, autoroutier, aéroportuaire, téléphonique…) que des
investissements immatériels (éducation, formation et R&D).
Réflexion à mener avec les étudiants sur la portée de la réforme de l’apprentissage 
Pistes :
La réforme de l’apprentissage = une innovation sociale engagée par l’État, de manière volontariste, qui vise à
améliorer le niveau de qualification des (futurs) salariés français grâce à des aides financières et non financières
accordées à la fois aux apprentis et aux entreprises.
Ses objectifs :
– faciliter l’adaptation des (futurs) salariés aux postes de travail et aux évolutions des métiers ;
– répondre aux besoins des entreprises (adéquation des compétences disponibles aux profils de postes).

Impact de l’innovation (en général) sur la croissance économique


Le rôle de l’innovation dans la croissance a été mis en évidence par Schumpeter qui a, par ailleurs, expliqué les
cycles économiques par les vagues d’innovations (de procédé).
Selon le manuel d’Oslo (de l’OCDE), « une innovation est la mise en œuvre (implémentation) d’un produit (bien
ou service) ou d’un procédé (de production) nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de
commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d’une entreprise, l’organi-
sation du lieu de travail ou les relations extérieures ». https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1182
L’innovation (de produit, de procédé, d’organisation ou de marketing – classification du manuel d’Oslo) est à la
source :
– de nouveaux produits et services ;
– de croissance économique ;
– de progrès technique ;
– de nouvelles opportunités de marché ;
– de la satisfaction de nouveaux besoins...
Les théories de la croissance endogène ont réaffirmé le rôle essentiel de l’innovation dans la croissance
économique.
La réforme de l’apprentissage correspond à un investissement en capital humain qui doit permettre le dévelop-
pement des compétences et des innovations non seulement technologiques, mais également organisationnelles
et sociales notamment. → Ces innovations sont source de progrès (technique) et in fine de croissance (endo-
gène = « venant de l’intérieur de l’économie »).
→ Intérêt majeur de cette forme de croissance = sa capacité à provoquer un phénomène cumulatif autoentre-
tenu et sa contribution à la modernisation d’une économie.
Cette réforme de l’apprentissage peut constituer une opportunité pour Bouygues :
– de recruter et former des apprentis (motivés) ;
– d’évaluer les compétences et le potentiel des apprentis dans la perspective d’une embauche définitive ;
– de contribuer à développer les compétences nécessaires à ses activités spécifiques de téléphonie et de
construction ;
– de monter en performance dans ces activités et d’améliorer sa compétitivité ;

64 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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– de développer et de bénéficier des synergies liées à la complémentarité école-entreprise ;
– d’être partie prenante de la rédaction du cahier des charges de la formation ;
– de développer ces deux activités et de gagner des parts de marché…

3 Caractériser les politiques conjoncturelles et les politiques structurelles


1 Après avoir caractérisé une politique économique conjoncturelle, expliquez en quoi consiste
la politique budgétaire, et comment elle peut agir sur le niveau de l’activité économique
par le biais de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises, par
exemple.

MÉTHODE
– Définir la notion de politique économique (en général).
– Définir la notion de politique économique conjoncturelle.
– Expliquer en quoi consiste une politique budgétaire.
– Montrer en quoi la politique budgétaire est un outil de politique conjoncturelle (précision dans la définition).
– Montrer comment une politique budgétaire peut agir sur le niveau de l’activité économique par le biais de
la consommation des ménages.
– Montrer comment une politique budgétaire peut agir sur le niveau de l’investissement des entreprises.

Réflexion préalable sur la notion de consommation des ménages (biens non durables – niveau et structure de
la consommation en fonction d’une contrainte budgétaire notamment) et rappel sur celle d’investissement
des entreprises (cf. chapitre 3 – objectif 1 – consigne 3).
Commencer par définir la politique économique en général
[Définition] La politique économique est un ensemble de mesures mises en œuvre par un État (les pouvoirs
publics) pour réguler l’activité économique à CT et favoriser la croissance économique à LT.
[Définition] La politique économique conjoncturelle est un ensemble de mesures visant à permettre de mainte-
nir ou de retrouver les équilibres du « carré magique ».
[Définition] La politique budgétaire est une composante de la politique économique conjoncturelle d’un pays
qui consiste à définir le niveau de dépenses que nécessite la réalisation des objectifs à CT de la politique écono-
mique, ainsi que le niveau des recettes destinées à financer ces dépenses.
Évoquer l’écart possible entre niveau des recettes et niveau des dépenses (déficit ou excédent budgétaire) puis
cas de la France.
Les définitions en elles-mêmes expliquent en quoi consiste chaque politique (conjoncturelle et budgétaire). →
Reste à traiter la dernière partie de la consigne.
Pistes :
Politique budgétaire Politique budgétaire
et consommation des ménages et investissement des entreprises
La politique budgétaire comprend notamment des La politique budgétaire peut aussi consister à accor-
politiques sociales et des politiques d’éducation (doc. der des aides financières ou fiscales aux entreprises
1 p. 86), l’une et l’autre étant de nature à réduire les qui investissent. → L’investissement des entreprises
inégalités en favorisant par exemple l’accès des jeunes constitue l’un des débouchés pour la production
à l’éducation puis à l’emploi, et en assurant un pou- des entreprises (achats de biens d’équipement, par
voir d’achat suffisant aux ménages modestes pour leur exemple). → Toute mesure qui favorise l’investissement
permettre de disposer d’un meilleur niveau de vie et, des entreprises est donc susceptible d’agir aussi positi-
en particulier de consommer. → La consommation vement sur le niveau de l’activité économique.
des ménages constitue un débouché pour la produc-
tion des entreprises. → Toute mesure qui favorise la
consommation des ménages est susceptible d’agir aussi
positivement sur le niveau de l’activité économique.

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 65

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2 Après avoir caractérisé une politique économique structurelle, montrez en quoi la politique
industrielle est un instrument de politique structurelle, et en quoi elle peut contribuer à la
modernisation de l’appareil productif français.

MÉTHODE
– Définir la notion de politique économique structurelle.
– Expliquer en quoi consiste une politique industrielle.
– Montrer en quoi la politique industrielle est un outil de politique structurelle.
– Expliquer en quoi la politique industrielle peut contribuer à la modernisation de l’appareil productif français.

[Définition] La politique économique structurelle est un ensemble de mesures gouvernementales visant à


transformer durablement une économie afin d’en améliorer le fonctionnement à long terme.
[Définition] La politique industrielle d’un pays correspond à la stratégie mise en œuvre par un gouvernement
pour encourager le développement de secteurs économiques qui paraissent essentiels à la croissance écono-
mique actuelle et future (NB : idée de LT → politique structurelle). La politique industrielle est une politique
économique structurelle.
Elle repose, par exemple, sur la gestion des entreprises publiques, le soutien à l’innovation des entreprises pri-
vées, l’intégration des entreprises nationales dans les chaînes de valeur globales.
Évoquer l’optique de LT de cette politique (stratégie qui ne produit pas ses effets immédiatement) et conclure
quant à son caractère structurel. → La digitalisation actuelle vise à moderniser l’appareil productif français
pour assurer sa compétitivité et sa croissance (à LT, donc).
Objectifs de la politique industrielle française :
– rendre l’industrie française plus compétitive pour qu’elle soit le moteur de la croissance durable et de l’emploi ;
– favoriser son adaptation aux changements structurels (ex. : digitalisation) ;
– encourager la création d’entreprise et soutenir les PME ;
– intensifier la coopération interentreprises ;
– susciter les comportements innovateurs...
→ Objectifs qui visent à transformer ou consolider les structures de l’économie française.
→ La politique industrielle = une politique structurelle.

3 La digitalisation de l’industrie est l’un des axes de la politique industrielle française actuelle.
Identifiez, pour chacune des activités du groupe Bouygues, l’impact prévisible de cette
digitalisation.

MÉTHODE
– Définir la notion de digitalisation.
– Identifier, pour chacune des activités du groupe Bouygues, l’impact prévisible de cette digitalisation.

[Définition] La digitalisation (ou transformation numérique) des entreprises consiste dans l’introduction systé-
matique des outils numériques dans tous les processus de celles-ci.
Le thème 4 (1er thème de seconde année) sera consacré à cette problématique. Il convient simplement de faire
réfléchir les étudiants à ce qu’ils ont pu observer sur leurs lieux de stages et/ou d’intérim... Il s’agira ensuite
d’appliquer ces réflexions au cas de Bouygues.
Possibilité de travailler la recherche d’informations sur Internet par groupes avec, pour chacun des groupes,
un domaine d’activité – construction, médias ou téléphonie :
– recherche des éléments les plus significatifs pour chaque domaine (secteur) ;
– mise en commun (travail de l’oral) ;
– élaboration d’un tableau de synthèse de l’activité.

66 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Domaines d’activité
Impact prévisible de la digitalisation
de Bouygues
Construction (BTP) Modification des conditions de pilotage des projets
Utilisation d’« outils agiles »
https://batinfo.com/actualite/la-digitalisation-du-secteur-de-la-construction-la-revolu-
tion-est-en-marche_9865
https://www.lemoniteur.fr/article/btp-les-trois-points-cles-de-la-transformation-nume-
rique.1073794
http://transport.sia-partners.com/20180205/le-btp-un-secteur-avec-de-nombreuses-op-
portunites-digitales
https://www.finalcad.com/fr/blog/construction-8-bonnes-raisons-de-digitaliser-le-terrain
https://coexpert.comap.fr/articles-transition-digitale-batiment/
Médias Alliance formats papier et digital + événementiel https://www.docaufutur.fr/2015/05/05/
digitalisation-des-medias-internet-a-ete-un-tournant-strategique-pour-la-presse-profes-
sionnelle-yasmine-jourdan-dg-du-pole-presse-de-wolters-kluwer-france/
Téléphonie https://blog.hubspot.fr/marketing/telephonie-professionnelle-enjeu-transformation-digi-
tale

4 Distinguer politique d’offre et politique de demande


1 Présentez schématiquement les mécanismes par lesquels politique d’offre et politique de
demande sont supposées agir sur le niveau de l’activité économique.

MÉTHODE
– Définir la notion de politique de l’offre.
– Définir la notion de politique de la demande.
– Montrer en quoi les mécanismes de la politique de l’offre sont supposés agir sur le niveau de l’activité
économique.
– Montrer en quoi les mécanismes de la politique de la demande sont supposés agir sur le niveau de l’acti-
vité économique.
– Schématiser les mécanismes de la politique de demande.
– Schématiser les mécanismes de la politique d’offre.

Les définitions
Elles sont fournies par la ressource p. 89 → cf. méthodologie.
Rappel préalable sur les notions d’offre et de demande (lien avec le chapitre 3).
Possibilité de travail des compétences rédactionnelles
Lecture accompagnée de la définition, décryptage puis proposition, pour chaque définition, d’une formulation
simplifiée (qui doit demeurer exacte)
[Définition] La politique d’offre est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à améliorer les
conditions dans lesquelles les entreprises exercent leur activité économique, essentiellement en leur accordant
des réductions de charges ou des aides qui diminuent leurs coûts et améliorent leur compétitivité ou en favori-
sant la recherche (notion abordée dans le chapitre 3 et à remobiliser ici en rappelant les deux composantes de
la compétitivité).
[Définition] La politique de demande est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à amélio-
rer le pouvoir d’achat des ménages, essentiellement afin de leur permettre de consommer davantage.

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 67

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Politique d’offre Politique de demande
→ Baisse du coût du travail → Meilleure compétitivité → Augmentation du pouvoir d’achat des ménages +
des entreprises + embauches facilitées + investissement participation de l’État à l’effort d’investissement du
moins coûteux → Augmentation (possible) de la pro- pays → Augmentation de la consommation + aug-
duction des entreprises → Augmentation (possible) de mentation de l’investissement → Augmentation des
l’activité économique d’ensemble débouchés pour la production des entreprises → Incita-
tion à produire davantage → Augmentation (possible)
de l’activité économique d’ensemble

2 En vous appuyant sur la distinction entre les deux types de politiques évoquées ci-dessus,
justifiez le titre du document 2.

MÉTHODE
– Rappeler la distinction entre politique d’offre et politique de demande.
– Analyser le titre du document à la lumière de cette distinction.

Le titre : « Le Pacte de responsabilité et de solidarité, une politique atypique » → Vérification de la connaissance
du sens de l’adjectif par les étudiants.
• Point de départ de l’observation : politique d’offre et politique de demande semblent antinomiques (cf. 1).
• Observation du graphique sur le CICE et mise en évidence de la coexistence de mesures relevant de l’une
(baisse de charges pour les entreprises) et de l’autre (augmentation du PA des ménages).
• Conclusion.

3 Expliquez en quoi le CICE et le Pacte de responsabilité et de solidarité ont pu bénéficier aux


différentes activités du groupe Bouygues.

MÉTHODE
– Présenter le CICE.
– Présenter le Pacte de responsabilité et de solidarité.
– Expliquer en quoi le CICE a pu bénéficier aux différentes activités du groupe Bouygues.
– Expliquer en quoi le Pacte de responsabilité et de solidarité a pu bénéficier aux différentes activités du
groupe Bouygues.

Le CICE et le PRS font l’objet d’une présentation dans les doc. 1 et 2 p. 88.
Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) est un avantage fiscal qui concerne les entreprises
employant des salariés et équivaut à une baisse de leurs cotisations sociales.
Le Pacte de responsabilité et de solidarité « poursuit et amplifie les mesures engagées depuis 2012 en faveur de
l’emploi et de l’investissement. Présenté en janvier 2014, son principe est simple : alléger les charges des entre-
prises, réduire les contraintes sur leurs activités et, en contrepartie, permettre plus d’embauches et davantage
de dialogue social ».
https://www.gouvernement.fr/du-concret-pour-vous-le-pacte
L’un et l’autre sont des mesures destinées aux entreprises ; quelles que soient la forme juridique et l’activité de
celles-ci, ces mesures visent à :
– diminuer le coût du travail ;
– améliorer la compétitivité (et les marges de manœuvre) des entreprises ;
– favoriser l’investissement et l’innovation.
→ Autant d’opportunités possibles pour les 3 activités de Bouygues : aides à l’embauche et à l’investissement
→ compétitivité.

68 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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5 Comprendre l’incidence du contexte international sur les politiques économiques
1 Montrez en quoi les engagements du Plan Bâtiment durable, lancé en 2009 en France,
résultent de décisions prises au niveau international. Puis expliquez en quoi ces
engagements modifient l’environnement de Bouygues Immobilier et le contraignent à
innover.

MÉTHODE
– Présenter les engagements du Plan Bâtiment durable, lancé en 2009 en France.
– Montrer en quoi ils résultent de décisions prises au niveau international.
– Expliquer en quoi ces engagements modifient l’environnement de Bouygues Immobilier.
– Préciser pourquoi ces engagements contraignent Bouygues Immobilier à innover.

Réflexion préalable sur la notion de « contexte international » (qui n’est pas un savoir à construire mais néces-
site que l’on tente de la définir).
Contexte international = environnement international → Possibilité de s’appuyer sur les composantes de
PESTEL (vues en Management, chapitre 4) pour tenter d’identifier les grandes composantes de ce contexte
international (en lien avec la connaissance de l’actualité par les étudiants).
Rappel possible de la définition de l’environnement en l’appliquant au niveau international (intéressant,
car c’est l’une des rares occasions fournies par le programme d’ouvrir explicitement sur cette dimension
internationale).
Au sein de cet environnement :
– des acteurs (pays, organisations internationales, associations…) ;
– des règles internationales (qui ont vocation à s’appliquer à un ensemble de pays, c’est-à-dire ceux qui les
négocient et les ratifient).

Exploitation du doc. 1 p. 90 :


Niveau international Niveau national 
– Protocole de Kyoto – Engagement pris par la France dans le cadre du pro-
– COP 21 (cadre de négociations internationales sur le tocole de Kyoto (stabilisation des émissions de GES
changement climatique) 2008-2012 à leur niveau de 1990)
– Alliance mondiale pour le bâtiment et la construction – Plan Bâtiment Durable (2009)
(parrainée par 19 pays et 60 organisations) – Loi sur la transition énergétique pour la croissance
– Un objectif = réduire la demande d’énergie dans le verte
secteur du bâtiment pour contribuer à réduire les
émissions de GES résultant des activités de ce secteur
Nouvelles normes pour les pays signataires Introduction de ces nouvelles normes dans la régle-
mentation nationale

Incidences des nouvelles normes du Plan Bâtiment


Durable sur l’environnement de Bouygues Conséquences pour l’entreprise
Immobilier 
– Nouvelles normes environnementales à respecter – Nécessité d’innover (sur les matériaux, les techniques
par Bouygues Immobilier pour la construction de de construction, le design des bâtiments…) pour
nouveaux bâtiments → Nouvelles contraintes (que s’adapter et saisir des opportunités nouvelles (en
l’entreprise peut transformer en opportunités) devançant les concurrents et/ou la réglementation)

Conclusion : Protocole de Kyoto + COP + création de l’Alliance mondiale pour le bâtiment et la construction (=
décisions internationales) → Engagements nationaux « Plan Bâtiment durable » (2009) → Modification de l’en-
vironnement légal de Bouygues Immobilier → Nouvelles contraintes et opportunités pour l’entreprise.

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 69

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2 Présentez la décision prise par le Premier ministre indien en février 2018, puis identifiez ses
répercussions sur les activités du groupe Bouygues qui risquent d’être les plus touchées.

MÉTHODE
– Présenter la décision prise par le Premier ministre indien en février 2018.
– Identifier les répercussions de cette décision sur les activités du groupe Bouygues qui risquent d’être les
plus touchées.

Réflexion préalable sur la notion de « protectionnisme » (qui n’est pas un savoir à construire mais nécessaire
pour comprendre le contexte → à l’examen, la définition en serait vraisemblablement fournie, le cas échéant).
Protectionnisme (vs libre-échange)
Ensemble de mesures visant à protéger les frontières nationales de façon à limiter les importations (achats de
produis étrangers → qui bénéficient aux pays exportateurs – augmentation de la demande pour des entreprises
étrangères) → Freins au commerce mondial et risque de concurrence déloyale (fermeture des frontières aux
produits étrangers et exigence de vendre à l’étranger la production nationale/déséquilibre).
Possibilité de solliciter les étudiants pour leur demander si le commerce mondial leur semble régi par le protec-
tionnisme → Exploitation rapide des réponses et lien avec le libre-échange dont l’OMC fait la promotion… →
(ouverture des frontières).

Exploitation du doc. 2 p. 90 :


Répercussions possibles sur les activités
Décision du Premier ministre indien 
de Bouygues 
– Instauration de barrières douanières (à définir rapide- – Activités concernées : téléphonie certainement, les
ment : barrières tarifaires et non tarifaires) autres également (qui recourent aussi à l’électro-
– Augmentation des tarifs douaniers (droits de douane) nique)
sur plus d’une cinquantaine de produits → Produits – Conséquences : augmentation des prix des produits
étrangers plus chers à l’achat pour les clients indiens proposés par Bouygues en Inde → Perte de compéti-
→ Baisse de leurs achats de produits importés tivité-prix sur le marché indien → Baisse des ventes
de Bouygues sur ce marché → Baisse d’activité pour
les entreprises du groupe

6 Apprécier l’influence du cadre européen sur la régulation de l’activité économique


pour un État membre
1 En vous référant au cadre européen, expliquez en quoi la réduction du déficit budgétaire
français représente une obligation pour la France. Repérez les quatre autres « critères de
convergence ». Citez, pour chacun des critères, une répercussion possible sur l’activité
construction du groupe Bouygues.

MÉTHODE
– Se référer au cadre européen.
– Identifier le lien entre déficit budgétaire et déficit public.
– Repérer les quatre autres « critères de convergence ».
– Citer, pour chacun des critères, une répercussion possible sur l’activité construction du groupe Bouygues.

70 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Réflexion préalable sur la notion de « cadre européen » (qui n’est pas un savoir à construire mais nécessaire
pour comprendre le contexte → notion déjà abordée au lycée, en Histoire-Géographie et/ou en Économie) →
possibilité de remobiliser les connaissances des étudiants.
Le cadre européen est un système de coordination et de surveillance des politiques économiques nationales des
pays membres de l’Union européenne et de la zone euro, qui leur impose des « règles de bonne conduite » favo-
risant la convergence des économies nationales.
La France est un pays membre de l’UE, soumise au cadre européen de politique économique et notamment au
PSC (Pacte de stabilité et de croissance) et le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance)
ou « pacte budgétaire », transposé en France (doc. 1).
Elle doit donc respecter les critères de convergence, parmi lesquels la réduction des déficits publics. Ces der-
niers ne doivent pas dépasser 3 % du PIB → cf. doc. 1 p. 92

Fiche d’identité du graphique 1 p. 92

Doc. n° 1 p. 92 Nature Texte Tableau Graphique Iconographie


Titre Évolution du déficit public de la France, en % du PIB
Source Le Monde
Date 26 mars 2018
Période de l’étude 2007-2017
Objet(s) de l’étude Variation du déficit public de la France en pourcentage du PIB

Tableau d’analyse du graphique


Particularité du graphique Ligne horizontale inférieure représentant l’un des critères de convergence de la zone
euro.
Ligne horizontale inférieure représentant l’équilibre des finances publiques.
Variables (et axes) Abscisse : temps.
Ordonnée : valeur du déficit public exprimée en pourcentage du PIB.
Unité Pourcentage.
Type de représentation Histogrammes.
Lecture Repérer :
– les deux lignes horizontales ;
– la signification du signe négatif ;
– les valeurs extrêmes (2007-2017 et 2009-2010) ;
– la tendance d’ensemble jusqu’en 2009 et depuis.
Conclusion – Effort de réduction des déficits publics consenti en France.
– Déficits qui passent progressivement de 7,2 % du PIB en 2009 à 3,4 % en 2016,
avant de passer sous la barre des 3 %.

À propos du déficit public de la France


Le déficit public de la France = déficit des administrations publiques (État central + collectivités territoriales +
administrations de sécurité sociale).
Le déficit budgétaire = déficit du budget de l’État (central).
En France, actuellement, le déficit public est dû au déficit budgétaire, car les finances des autres administrations
publiques sont quasiment en équilibre.

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 71

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Incidences possibles sur l’activité
Critères de convergence Incidences économiques
construction de Bouygues
Stabilité des prix Faible augmentation des coûts de pro- Maintien ou augmentation possibles de
duction en France et dans les pays l’activité de Bouygues en France et au
membres de l’UE sein de l’UE
Limitation de la dette Limitation des dépenses de l’État et/ou Forme de frein possible à l’expansion de
publique niveau élevé des recettes l’activité de Bouygues au niveau national
Niveau (pas trop élevé) Coût raisonnable des emprunts à LT Financement bancaire potentiellement
des taux d’intérêt à long favorisé par rapport au financement par
terme les marchés
Stabilité du taux de Prévisibilité des recettes et dépenses Stabilité, voire développement des
change relatives aux activités réalisées avec le échanges noués avec les partenaires
reste du monde étrangers

Les critères de convergence expliqués par l’Insee (complexe pour les étudiants/référence pour le professeur).
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1348

2 En vous appuyant sur le graphique, procédez à une étude de l’évolution, sur la période
concernée, des trois taux suivants : taux d’inflation, taux d’intérêt et taux d’intérêt net.
(Faire ajouter « d’inflation » par les étudiants : taux d’intérêt net d’inflation ; « net d’inflation » = « corrigé de
l’inflation » → taux d’intérêt réel.)

MÉTHODE
– Repérer les éléments constitutifs du graphique (axes, unités, période…).
– Repérer les trois courbes.
– Définir les trois taux : taux d’inflation, taux d’intérêt et taux d’intérêt net d’inflation.
– Analyser les évolutions respectives des trois taux.

ERRATUM : Faire observer aux étudiants qu’ils sont en mesure de détecter l’erreur et faire rectifier
→ « taux d’intérêt net d’inflation = taux d’intérêt nominal – taux d’inflation » (et non l’inverse !).
→ Faire reformuler la partie correspondante du texte à droite du graphique 2 p. 92
Le graphique 2 p. 92 permet de suivre les évolutions respectives de trois taux sur la période 1965-2015 : taux
d’intérêt nominal, taux d’inflation et taux d’intérêt « net d’inflation » (ou taux d’intérêt réel (« net d’inflation »).
Taux d’intérêt nominal = taux d’intérêt à supporter officiellement par l’emprunteur = prix du crédit.
Taux d’inflation = rythme d’évolution du niveau général des prix.
Taux d’intérêt net d’inflation (taux d’intérêt réel) = taux effectivement supporté par l’emprunteur, après prise
en compte du taux d’inflation.
Prendre deux exemples chiffrés et conclure
Taux d’intérêt nominal Taux d’inflation Taux d’intérêt net d’inflation
3,5 % 1,8 % 1,7 %
3,5 % 2,2 % 1,3 %

Observation du graphique et éléments d’analyse


NB : Le taux d’inflation s’exprime sous forme d’un pourcentage (comme le taux d’intérêt) → Attirer l’atten-
tion des étudiants sur le fait que la baisse de ce taux ne correspond pas à une « déflation », mais à une baisse
de l’inflation...

72 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Fiche d’identité du graphique

Doc. n° 2 p. 92 Nature Texte Tableau Graphique Iconographie


Titre Taux d’intérêt à long terme et inflation
Source Insee et Banque de France
Date 2018 
Période de l’étude 1965-2020 (période longue)
Objet(s) de l’étude Évolutions respectives de trois taux : taux d’intérêt nominal, taux d’inflation et taux
d’intérêt réel (« net d’inflation »)

Tableau d’analyse du graphique

Particularité du graphique Trois courbes


Variables (et axes) Abscisse : temps
Ordonnée : valeurs respectives des trois taux entre 1965 et 2020
Unité Pourcentage
Type de représentation Histogrammes
Lecture Repérer :
– la ligne du zéro (absence d’inflation) ;
– la signification d’un signe positif/négatif ;
– les valeurs extrêmes ;
– la tendance d’ensemble jusqu’au début/milieu des années 1980 et depuis pour les
courbes bleue et rouge puis, pour la courbe rose, avant et après 1975.
Conclusion – 1965-1982/83 : taux d’inflation et taux d’intérêt nominal élevés et en hausse,
mais taux d’intérêt réel en baisse, voire négatif lorsque taux d’inflation > taux
d’intérêt nominal
Depuis le début des années 1980, baisse du taux d’inflation (politique de désin-
flation compétitive) + baisse des taux d’intérêt nominaux, mais taux d’intérêt réel
positif et compris entre 2 % et 4 % environ

3 Expliquez pourquoi Bouygues Immobilier doit être particulièrement attentif à l’évolution des
taux d’intérêt.

MÉTHODE
– Rappeler la définition du taux d’intérêt.
– Réfléchir aux conséquences du niveau des taux d’intérêt sur le coût des emprunts puis sur la demande de
crédit.
– Remarquer que les acquisitions de logements nécessitent le recours au crédit.
– Expliquer pourquoi l’évolution des taux d’intérêt peut avoir des incidences sur le niveau d’activité construc-
tion de Bouygues Immobilier.

Le taux d’intérêt est le prix d’un emprunt (crédit) → Son niveau conditionne le coût du crédit → Plus ce taux est
élevé (faible), plus la demande de crédit tend à baisser (augmenter). (Loi économique.)

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 73

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Bouygues Immobilier, emprunteur pour financer
Bouygues Immobilier, offreur de biens immobiliers
ses propres investissements
Bouygues Immobilier propose des biens immobiliers. Bouygues Immobilier, pour financer ses investisse-
Tout projet immobilier nécessite, pour son financement, ments, peut rechercher un financement à long terme :
le recours au crédit. – auprès des banques ;
Or, pour l’agent économique (public ou privé) qui sou- – sur les marchés financiers.
haite acquérir un bien immobilier, le coût du crédit est S’il finance ces investissements par l’emprunt bancaire,
un élément essentiel de son calcul économique, un le niveau des taux d’intérêt conditionne le coût de ses
déterminant de sa décision d’investissement immobilier. emprunts et… sa performance.
Ce coût du crédit dépend largement du niveau des taux Si les taux d’intérêt sont élevés, le coût du crédit aug-
d’intérêt. mentera pour Bouygues et risque de ralentir le rythme
Si les taux sont élevés, la demande de biens immobiliers de ses investissements, donc aussi de son activité.
risque de baisser et, par suite, l’activité de Bouygues
Immobilier aussi.
L’évolution (prévisible) des taux d’intérêt est donc un élément essentiel de la composante économique de l’envi-
ronnement de Bouygues Immobilier. Celle-ci peut être anticipée à partir de la politique monétaire commune de la
BCE (cf. ressource 2 p. 93)

APPLICATION Solariflex
1 Présentez l’entreprise Solariflex.
Rappeler aux étudiants la nécessité de retraiter les informations présentes dans le texte 1 p. 94 (pas de « copier/
coller »).
Solariflex :
– est une entreprise française créée en 2006, rachetée en 2008 par la société Greentec ;
– propose des produits permettant d’alimenter n’importe quel appareil électrique « nomade » sans le relier au
réseau électrique.

2 Rattachez chacune des mesures explicitées dans les documents 2 et 3 à un type de politique
(politique de demande ou d’offre) et justifiez votre réponse.

MÉTHODE
– Définir politique économique (en général), politique de demande et politique d’offre.
– Repérer et décrire les mesures présentées dans les doc. 2 et 3.
– Classer les mesures présentées dans les doc. 2 et 3 par référence à la distinction requise.

[Définition] La politique économique est un ensemble de mesures prises par un État pour réguler l’activité à
court terme et favoriser la croissance économique à long terme.
N.B. : Rappeler qu’il existe plusieurs domaines et plusieurs types de politique économique → phrase de tran-
sition pour la construction de la réponse.
[Définition] La politique d’offre est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à améliorer les
conditions dans lesquelles les entreprises exercent leur activité économique, essentiellement en leur accordant
des réductions de charges ou des aides qui diminuent leurs coûts et améliorent leur compétitivité ou en favori-
sant la recherche.
[Définition] La politique de demande est une politique économique (un ensemble de mesures) visant à amélio-
rer le pouvoir d’achat des ménages, essentiellement afin de leur permettre de consommer davantage.

74 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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[Analyse des doc. 2 et 3 + conclusion]

Doc. 2 → Mesure = crédit d’impôt pour la transition


Doc. 3 → Mesure = crédit d’impôt recherche (CIR)
énergétique (CITE)
Principe = avantage fiscal accordé au propriétaire, au Principe = avantage fiscal accordé aux entreprises
locataire ou à l’occupant à titre gratuit d’un logement, industrielles, commerciales et agricoles qui engagent
en contrepartie de la réalisation de travaux de « réno- des dépenses de recherche et développement liées
vation énergétique » (c.-à-d. permettant d’améliorer à la rémunération des chercheurs (de l’entreprise ou
la performance énergétique) des résidences principales d’organismes publics partenaires), aux frais de fonction-
dont la construction est achevée depuis plus de deux nement du service de R&D, à la veille technologique ou
ans. encore à la gestion des brevets.
Mesure destinée aux particuliers afin de favoriser la Mesure destinée aux entreprises afin de favoriser la
demande de services d’amélioration de la performance R&D → Politique d’offre
énergétique des logements → Politique de demande

3 En mobilisant tous les concepts utiles, étudiez l’impact attendu de ces deux mesures sur
l’économie française, à savoir sur la conjoncture, sur les structures de l’économie et sur
la dynamique de la croissance.

MÉTHODE
– Définir conjoncture, caractéristiques structurelles et croissance économique.
– Décrire l’impact attendu du CITE sur la conjoncture, les caractéristiques structurelles et la dynamique de
la croissance.
– Décrire l’impact attendu du CIR sur la conjoncture, les caractéristiques structurelles et la dynamique de
la croissance.

[Définition] Conjoncture économique : ensemble des éléments constitutifs de la situation économique d’un
secteur d’activité (agriculture, industrie, services, tourisme, secteur bancaire), d’une branche, d’une région ou
d’un pays à un moment donné.
[Définition] Croissance économique : évolution de la richesse produite entre deux années ou entre deux tri-
mestres, mesurée par le taux d’évolution du PIB.
Mesures CITE CIR
Principe Principe = avantage fiscal accordé aux Principe = avantage fiscal accordé aux
ménages entreprises
Effet direct Augmentation du pouvoir d’achat des Baisse des coûts pour les entreprises
ménages concernés → Incitation à réaliser concernées → Incitation à réaliser des
des dépenses d’amélioration de la perfor- investissements immatériels de la recherche
mance énergétique des logements et développement
Impact attendu sur Augmentation de la demande adressée aux Augmentation des dépenses d’investisse-
la conjoncture (1) entreprises participant à la rénovation éner- ments immatériels des entreprises au titre
gétique des logements de la recherche et développement
Impact attendu sur Amélioration de la performance énergé- Dynamisme des entreprises en ce qui
les caractéristiques tique du parc français de logements → concerne la recherche et développement →
structurelles (2) Économies d’énergie Dynamisme de l’innovation → Amélioration
de la compétitivité de l’économie française
Impact attendu sur (1) → Augmentation à court terme de l’activité économique
la dynamique de la (2) → Promotion d’une croissance à long terme grâce à l’innovation
croissance Croissance endogène

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 75

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4 Montrez en quoi les deux mesures précitées pourraient favoriser une croissance
économique en accord avec le développement durable et réfléchissez à leurs conséquences
éventuelles sur l’activité de Solariflex.

MÉTHODE
– Rappeler les deux mesures (en renvoyant au tableau).
– Définir la notion de développement durable (DD).
– Mettre en évidence le lien entre les deux mesures et le DD.
– Présenter les conséquences éventuelles de ces mesures sur l’activité de Solariflex

[Présentation des deux mesures] → cf. tableau précédent


[Définition] Le développement durable est un développement économiquement efficace, socialement équitable
et écologiquement soutenable. Il repose donc sur trois piliers : un pilier économique, un pilier social et un pilier
écologique (ou environnemental).
[Lien entre ces deux mesures et le DD]
Reprise des éléments du tableau + mobilisation des doc. 4 à 6
Mesures CITE CIR
Efforts de la Doc. 4 : Loi de transition énergétique pour la croissance verte → Repérer, dans le texte, les
France en faveur éléments en gras → Remarquer le lien direct avec le CITE – points 1, 2 et 5 → Établir que ces
du DD améliorations nécessitent des innovations, donc des efforts de R&D → Lien avec le CIR
Doc. 6 : La croissance verte → repérer, dans le texte, le lien direct établi avec le DD (Lien
immédiat avec éléments ci-dessus)
Résultats de ces Doc. 5 : Bilan énergétique de la France en 2016
efforts Étude du graphique à double échelle → cf. Méthodologie
Concepts à expliciter :
– énergie primaire ;
– consommation d’énergie primaire → consommation primaire ;
– production d’énergie primaire → production primaire ;
– taux d’indépendance énergétique.
→ La définition de l’Insee fournit tous les éléments.
Le taux d’indépendance énergétique est le rapport entre la production nationale d’éner-
gies primaires (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables)
et la consommation en énergie primaire pour une année donnée. Ce taux peut se calculer
pour chacun des grands types d’énergies ou globalement, toutes énergies confondues. Un taux
supérieur à 100 % (cas de l’électricité) traduit un excédent de la production nationale par rap-
port à la demande intérieure et donc un solde exportateur.
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1811
Analyse du graphique :
Échelle de gauche
Mtep = unité qui permet la comparaison entre les différentes sources d’énergie (par conversion
en « équivalent pétrole »)
Échelle de droite
Signification du pourcentage : expliciter par exemple à partir d’une valeur de 50 % (couverture
des besoins en énergie primaire à hauteur de 50 % par la production nationale)
Signification de l’évolution du pourcentage : hausse = meilleure couverture des besoins natio-
naux en énergie primaire
Quelques éléments
Tendance générale observée = augmentation du taux d’indépendance énergétique de la France
entre 1970 et 2016 → Accroissement de l’indépendance énergétique nationale → Réduction
de la facture énergétique → Contribution à l’amélioration du solde du commerce extérieur

76 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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Conséquences Tendance anticipée : poursuite de l’effort pour répondre aux engagements nationaux en
prévisibles pour faveur du DD → Augmentation d’activité prévisible pour les entreprises proposant des solu-
Solariflex tions en faveur des économies d’énergie et des énergies renouvelables → Opportunités pour
Solariflex → Augmentation de son niveau d’activité

NB : Faire établir en amont, par les étudiants, la fiche d’identité du graphique.

Tableau d’analyse du graphique 5 p. 96


Particularité du graphique Graphique à double échelle → Échelles de gauche et de droite à lire séparément
Échelles Échelle de gauche Échelle de droite
Variables Consommation (d’énergie) primaire Taux d’indépendance énergétique
Production (d’énergie) primaire
Unité Millions de tonnes équivalent pétrole Pourcentage
Type de représentation Courbes bleue et verte (cf. indications Courbe rouge (id.)
sous tableau)
Lecture – Repérer les évolutions respectives des – Repérer les évolutions de la variable
valeurs des variables (1970-1979 ; 1979-1993 ; depuis 1993)
– Les comparer
Conclusion Tendance générale observée = augmentation du taux d’indépendance énergétique
de la France entre 1970 et 2016 → Accroissement de l’indépendance énergétique
nationale → Réduction de la facture énergétique → Contribution à l’amélioration
du solde du commerce extérieur
À mettre en perspective avec les évolutions de la consommation (qui passe
d’environ 140 Mtep à environ 250 Mtep → × 1,8) et de la production des éner-
gies primaires (qui passe d’environ 50 Mtep à environ 150 Mtep → × 3…) → et
140/250 = 0,56 (faire observer que l’on retrouve le taux de la courbe rouge en 2016)

5 Expliquez en quoi la création de l’Alliance solaire internationale peut exercer une influence
sur les politiques économiques menées en France ainsi que sur l’environnement de
l’entreprise Solariflex et, in fine, sur les activités de celle-ci.

MÉTHODE
NB  : Consigne de synthèse qui doit intégrer les éléments de réponses pertinents développés dans les
quatre consignes précédentes.
– Repérer, dans les doc. 7 et 8, l’objet et la spécificité de l’Alliance solaire internationale (ASI).
– Identifier le rôle à jouer par l’énergie solaire comme énergie renouvelable dans la transition énergétique
française et dans le DD.
– Construire un paragraphe argumenté.

Piste : possibilité d’un travail en groupes sur une partie de la consigne, puis restitution en classe entière (tra-
vail collaboratif).
[Présentation de l’ASI + autres points]
L’ASI = Un espace de coopération internationale :
– conforme aux objectifs de la COP 21 (conférence sur le climat) ;
– instauré entre pays à fort taux d’ensoleillement (fortement dotés en énergie solaire potentiellement valo-
risable) et pays possédant les technologies solaires (dotés des capacités de valorisation du potentiel en
énergie solaire) ;
– visant à rassembler à terme 121 pays ;

Chapitre 6  Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ? 77

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– développant des solutions de financement et des applications pour favoriser l’utilisation de l’énergie solaire :
• dans les domaines de l’irrigation et l’éclairage public,
• dans les territoires insulaires (autonomie énergétique),
• pour les installations de toitures,
• pour des utilisations « nomades » ou mobiles...
Lancement de l’ASI par le président français = signe fort d’engagement de la France dans cette coopération en
tant que pays pourvoyeur de technologie solaire → Signe que des mesures de politique économique devraient/
pourraient concerner la promotion de ce type d’énergie, d’autant qu’un tel projet est en phase avec la transition
énergétique engagée :
• aides aux ménages pour équiper leur logement ou acquérir des équipements supposant une alimentation
« nomade » (politique de demande) ;
• aides aux entreprises innovantes (politique d’offre) ;
• nouvelles dispositions réglementaires (normes favorables au solaire).
Éléments relevant principalement de l’environnement économique et légal de Solariflex → Opportunités nou-
velles pour l’entreprise (débouchés et conditions de production) → Développement prévisible de son activité.

78 Thème 2  La régulation de l’activité économique

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MANAGEMENT

CHAPITRE

7
Comment l’entreprise
organise-t-elle
ses ressources ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


1. En fonction d’un facteur de contingence externe : la démarche de responsabilité
sociale des entreprises (RSE)
La performance de l’entreprise dépend, en grande partie, de l’organisation de ses ressources.
Tout d’abord, des facteurs de contingence externes influent sur l’organisation des ressources, comme le fait que
la Commission européenne impose à l’entreprise la mise en œuvre d’une démarche de responsabilité sociale en
collaboration avec les parties prenantes.
Les facteurs de contingence sont des éléments évolutifs internes et externes à l’entreprise qui influencent ses
décisions et ses actions.

A. Définition
En 2011, dans une communication à destination du Parlement européen, du Comité économique et social euro-
péen et du Comité des régions, la Commission européenne définit la responsabilité sociale des entreprises
comme étant « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ».
Pour assumer cette responsabilité, il faut au préalable que les entreprises respectent la législation en vigueur et
les conventions collectives conclues entre partenaires sociaux. Afin de s’acquitter pleinement de leur responsa-
bilité sociale, il convient que les entreprises aient engagé, en collaboration étroite avec leurs parties prenantes,
un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, de droits de
l’homme et des consommateurs dans leurs stratégies et leurs activités commerciales.
En adoptant une démarche RSE, l’entreprise applique en quelque sorte les principes du développement durable
dans sa gestion et plus particulièrement dans l’organisation de ses ressources.

B. La RSE, source d’avantage concurrentiel


Une entreprise peut obtenir un avantage concurrentiel en adoptant une démarche RSE dans la gestion de ses
ressources.
Michael Porter a défini l’avantage concurrentiel, ou avantage compétitif, comme étant l’élément qui différencie
fondamentalement l’offre d’une entreprise par rapport à celle de ses concurrents.
Michael Porter précise que la stratégie mise en place par une entreprise doit contribuer à la création et à la
pérennité de cet avantage concurrentiel.

2. En fonction de facteurs de contingence internes


Des facteurs de contingence internes conduisent l’entreprise à organiser d’une certaine façon ses ressources et
compétences en les inscrivant dans des processus.
Mais la performance de l’entreprise, dans l’organisation de ses ressources, dépend également de sa structure
organisationnelle, du style de management adopté par les dirigeants ainsi que des mécanismes de coordination
et de contrôle du travail.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ? 79

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A. Les processus de l’entreprise
Une organisation optimale des ressources nécessite que les activités réalisées par l’entreprise soient structu-
rées en processus.
1. Définition
L’AFNOR (Association française de normalisation) donne la définition suivante du processus : « ensemble d’ac-
tivités corrélées ou interactives qui transforme des éléments d’entrée en éléments de sortie ».
Précisions :
– Les éléments d’entrée d’un processus sont généralement les éléments de sortie d’autres processus.
– Les processus d’une entreprise sont créateurs de valeur ajoutée.
– Ne pas confondre processus et procédé. Le processus est « le quoi faire dans un ordre prédéfini », alors que le
procédé est « la façon de faire » une tâche.
2. Représentation schématique des processus de l’entreprise

Processus de pilotage (décisionnel)


Éléments entrants Stratégie, pilotage, qualité,
communication
Éléments sortants

Clients
Expression du besoin Processus productif
(information transmise) Client
Recherche et développement,
Satisfaction du besoin
Fournisseurs approvisionnements, production,
(bien ou service)
Fournitures commercialisation, logistique
(éléments matériels)

Processus de support (organisationnel)


Comptabilité, système d’information,
gestion des ressources humaines,
financières, maintenance, hygiène, sécurité

B. Les parties prenantes, sources de contre-pouvoir


1. Rappel de la définition des parties prenantes
La définition de Freeman selon laquelle « une partie prenante dans l’organisation est [par définition] tout groupe
d’individus ou tout individu qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels  »
nous fait comprendre que les parties prenantes, et plus particulièrement les parties prenantes internes peuvent
devenir sources de contre-pouvoir.
2. Comment les parties prenantes peuvent-elles agir en contre-pouvoir ?
Michel Crozier et Erhard Friedberg ont démontré que les parties prenantes ont une stratégie personnelle (un
intérêt personnel), et cherchent à détenir plus de « pouvoir » (pouvoir informel et pas seulement hiérarchique)
en augmentant leur « zone d’incertitude », qui n’est pas totalement contrôlable par les autres parties prenantes.
La maîtrise de ces zones d’incertitude est liée à quatre sources possibles de pouvoir :
– des compétences particulières (ex. : un groupe d’ingénieurs réseaux) ;
– des contacts particuliers avec l’extérieur (ex. : un groupe de commerciaux) ;
– un accès à certaines informations avec une rétention volontaire (ex. : un groupe de secrétaires) ;
– une maîtrise des règles organisationnelles (ex. : des chefs de service).
C’est ainsi qu’au sein des entreprises de nombreuses relations de pouvoir informelles coexistent.

80 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Pour comprendre les entreprises, il faut donc rechercher les stratégies personnelles des différentes parties
prenantes et comprendre les relations de pouvoir entre eux. Les intérêts divergents des acteurs expliquent
l’existence de ces conflits.

C. Les ressources et compétences de l’entreprise


Chaque entreprise a ses propres ressources et compétences qui peuvent être à l’origine d’un avantage concur-
rentiel grâce à l’effet d’expérience.
1. Les ressources
Définition : Les ressources de l’entreprise sont des actifs spécifiques à l’entreprise qui ne peuvent pas faire l’ob-
jet d’échanges sur des marchés.
On distingue les ressources tangibles et intangibles :

Ressources tangibles Ressources humaines : (effectif, les métiers…)


Ressources physiques et technologiques : (le nombre d’unités, de lignes de pro-
duction, les équipements…)
Ressources financières : (le capital social, les bénéfices…)
Ressources intangibles Ressources humaines : (les compétences individuelles)
Ressources immatérielles :
– Ressources technologiques : logiciels, brevets…
– La structure organisationnelle, compétences collectives…
– Les marques, la notoriété, l’image de marque…

2. Les compétences
Définition : Les compétences d’une entreprise représentent l’ensemble des savoir-faire collectifs organisés per-
mettant de réaliser une tâche ou une activité en combinant des ressources.
On distingue les compétences individuelles et les compétences collectives :
Compétences individuelles Compétences collectives
Compétences transversales (géné- Compétences spécifiques (trans- Ensemble des savoirs et savoir-
riques) férables) faire tacites complémentaires ou
Savoirs, savoir-faire et savoir-être Savoirs, savoir-faire et savoir-être partagés dans le cadre d’échanges
mobilisables dans diverses situa- attachés à des situations profes- informels (Michaux, 2003), vecteurs
tions professionnelles : maîtrise de sionnelles données, MAIS pouvant de synergies nées d’interactions
langues vivantes, d’outils bureau- être mis en œuvre dans d’autres permanentes, même conflictuelles,
tiques… ; capacité à travailler en contextes professionnels (ex. : les entre les membres d’une équipe de
équipe, capacité d’adaptation… compétences spécifiques de l’ingé- travail.
nieur qui peuvent être transférables
vers le métier de technico-commer-
cial).

3. L’effet d’expérience pour acquérir et conserver un avantage concurrentiel


Une gestion optimale des ressources et compétences d’une entreprise est susceptible de lui permettre d’acqué-
rir ou de conserver un avantage concurrentiel grâce à l’effet d’expérience.
L’« effet d’expérience » ou « courbe d’expérience » correspond à la diminution en pourcentage du coût unitaire
de production chaque fois que le volume de production cumulé de ce produit double. Ce % est variable selon le
secteur d’activité.
Les principales raisons de l’effet d’expérience :
– L’effet d’apprentissage : plus on fait quelque chose, plus on apprend à le faire, mieux et plus vite on le fait. Le
même bien sera donc produit en moins de temps, ou il sera possible d’en produire plus dans le même temps.
– Les économies d’échelle : une augmentation du volume de production conduit à la réduction du coût unitaire
de production, puisque les charges fixes sont réparties sur un plus grand nombre de produits.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ? 81

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– L’effet de taille : en grandissant, l’entreprise va augmenter son pouvoir de négociation auprès de ses fournis-
seurs et obtenir des conditions plus favorables.
– L’amélioration du processus de production  : par la spécialisation (standardisation) et la simplification des
procédés de production.
– La substitution du capital au travail : par l’investissement, qui implique aussi bien une nouvelle conception du
produit que des équipements nouveaux ou une remise à plat des méthodes de production. Si l’investissement
est rentable, les entrées de liquidités qu’il va permettre de réaliser sont supérieures au coût de l’investisse-
ment lui-même.
– La maîtrise du temps : temps d’anticipation, de production, de livraison...

D. Les styles de management et les mécanismes de coordination


L’organisation des ressources de l’entreprise dépend également du style de management adopté par le diri-
geant, qui lui-même induit les mécanismes de coordination et de contrôle des activités de l’entreprise.
1. Les styles de management
Il convient tout d’abord de distinguer les deux niveaux de management.
Le management stratégique Le management opérationnel
– assuré par la direction générale de l’entreprise (le – assuré par les managers ou responsables intermé-
sommet hiérarchique) ; diaires des différents services ;
– détermine les orientations du périmètre d’activité de – organise les actions visant la gestion courante et la
l’entreprise ; mobilisation des ressources en application des déci-
– sur le moyen et long terme ; sions stratégiques ;
– les décisions stratégiques sont irréversibles ou très – sur le court terme ;
difficilement réversibles. – les décisions sont réversibles.

Rensis Likert, à partir de résultats détaillés de questionnaires adressés à des employés de sociétés américaines
et sur l’opinion que ceux-ci avaient de leurs supérieurs, identifie en 1961 quatre styles de direction.

Style de
management
1. Autoritaire 2. Autoritaire
3. Consultatif 4. Participatif
exploiteur paternaliste
Caractéristiques
Confiance et Aucune confiance et Confiance relative. Manifestation de Degré de confiance
rapports avec les rapports distants. confiance, avec élevé.
subordonnés contrôle des décisions.
Leviers de Craintes, menaces, Récompenses ; Récompenses ; Système de rému-
motivation sanctions ; éventuel- sanctions réelles ou éventuellement nération intégrant
lement récompenses. potentielles. sanctions ; valorisa- l’implication.
tion de l’implication.
Attitude du Généralement hos- Parfois hostile, par- Favorable. Extrêmement favo-
personnel à l’égard tile. fois favorable. rable.
des objectifs de
l’entreprise
Esprit d’équipe et Inexistant. Faible. Assez élevé. Extrêmement élevé
rôle des groupes dans toute l’entre-
prise.
Communication Très faible ; descen- Faible ; essentielle- Relativement faible ; Élevée ; tant entre
interne : dante. ment descendante. ascendante et des- individus qu’entre
importance, sens cendante. groupes, ascendante,
descendante, hori-
zontale.

82 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Niveau de prise Exclusivement par le Principalement par le Par le sommet de Participation de l’en-
des décisions et sommet de l’organi- sommet de l’organi- l’organisation et fai- semble des salariés.
participation des sation. sation. blement décentralisé ;
salariés salariés simplement
consultés.
Impact sur le climat Absentéisme et rota- Absentéisme et rota- Absentéisme et rota- Absentéisme et rota-
social tion du personnel : tion du personnel : tion du personnel : tion du personnel :
élevés. assez élevés. moyens. faibles.

2. Les mécanismes de coordination et de contrôle


Henry Mintzberg définit les mécanismes de coordination comme étant « les moyens fondamentaux par lesquels
les organisations peuvent coordonner leur travail ».
Il identifie 6 mécanismes de coordination : l’ajustement mutuel, la supervision directe, la standardisation des
procédés de travail, la standardisation des résultats, la standardisation des qualifications (et du savoir) et la
standardisation des normes.
Une entreprise n’emploie pas qu’un seul mécanisme de coordination.

L’ajustement mutuel La supervision directe


La coordination du travail se fait directement La coordination du travail est réalisée
entre les individus, par une communication OU par une personne qui donne des ordres,
informelle (ex. : communication entre des instructions à des subordonnés
ingénieurs dans un service de R&D). et contrôle leur travail.

ET/OU

La standardisation La standardisation La standardisation La standardisation


des procédés de travail des résultats des qualifications des normes
La coordination du travail La coordination du travail La coordination du travail Ce sont les normes qui
est réalisée par est réalisée en fonction est réalisée par le biais dictent le travail et
l’intermédiaire de de la réalisation de de la formation spécifique permettent à chacun de
procédures définies résultats précis (ex. : le et des qualifications travailler à partir d'un
préalablement nombre de dossiers clients requises pour effectuer ensemble commun de
(ex. : un équipier chez à traiter en une journée le travail (ex. : les médecins valeurs ou de croyances
McDo lors de la est fixé). et secrétaires médicales (ex. : les valeurs
confection d’un dans un cabinet médical, communes des membres
hamburger). les ingénieurs dans d'une ONG).
un service de R&D).

E. La structure de l’entreprise
L’organisation structurelle de l’entreprise est un des facteurs déterminants dans l’organisation des ressources
de l’entreprise, en particulier des ressources humaines.
Le type de configuration structurelle d’une entreprise dépend, entre autres, des évolutions de son environne-
ment, de son âge, de sa taille… et du style de management adopté par son dirigeant.
1. Définition
Henry Mintzberg définit la structure d’une entreprise, représentée généralement par un organigramme, comme
« la somme totale des moyens employés pour diviser le travail entre tâches distinctes et pour ensuite assurer la
coordination nécessaire entre ces tâches ».

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ? 83

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2. Les différentes configurations structurelles
a. Les structures types :
Structure hiérarchique

Direction générale

Direction de la production Direction commerciale Direction administrative

Service Service Service Service


Service Service
vente publicité personnel financier

Proposée par Henri Fayol, cette structure repose sur l’unicité du commandement : chaque individu est respon-
sable de ses subordonnés ; chaque salarié ne dépend que d’un seul supérieur hiérarchique ; chaque responsable
de service n’exerce son autorité que dans son service.

Structure fonctionnelle
Chef d’atelier

Spécialiste Spécialiste Spécialiste Spécialiste Spécialiste


du temps de la paie des méthodes de la qualité de l’entretien

Ouvrier

Cette structure repose sur la division fonctionnelle de l’autorité et la pluralité de commandement : tout salarié dépend de
plusieurs supérieurs hiérarchiques, chacun n’ayant autorité que dans son domaine de compétence.

Structure staff and line


Relation LINE STAFF
hiérarchique
Relation Direction générale
de conseil Contrôle de gestion

R&D

Direction Direction de Direction Direction juridique


des RH la production commerciale
Direction informatique

Cette structure résulte d’une fusion de la structure hiérarchique (line) et de la structure fonctionnelle. Elle repose sur l’unicité
du commandement et la nécessité de recourir à des organes de conseil composés de spécialistes, d’« experts » (staff).

Structure divisionnelle
Direction générale

Division Europe Division Asie Division Amérique du Nord

Service Service Service Service Service Service Service Service Service


marketing production RH marketing production RH marketing production RH

Cette structure organise l’entreprise sur un critère de départementalisation : les divisions (produits, marchés, secteurs géo-
graphiques…). À chaque division sont attribuées les ressources fonctionnelles. Cette organisation est plutôt décentralisée
puisque chaque division peut être érigée en unité complète, mais elle est coûteuse.

84 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Structure matricielle
Direction générale Production Finance DRH

Produit 1 Responsable produit 1 Responsable finance produit 1 Responsable RH produit 1

Produit 2 Responsable produit 2 Responsable finance produit 2 Responsable RH produit 2

Produit 3 Responsable produit 3 Responsable finance produit 3 Responsable RH produit 3

Cette structure repose sur l’idée de « groupe de projet ». Elle combine le découpage par fonction et par division : chaque
individu a deux supérieurs, un chef de projet et un supérieur fonctionnel. Elle est adaptée aux grandes entreprises qui ont
des lignes de produits variées, des projets longs et complexes et un environnement de travail en évolution rapide.

b. Les structures flexibles (organiques) :


La structure par projet
Structure par projet

Désigne les chefs de projet en fonction Direction générale


du type de projet et des Lien de coopération
compétences requises

Chefs
Direction des RH
de projet

Direction Direction comptabilité


Direction marketing R&D
de production & finance

Projet A Personnel Personnel Personnel Personnel

Projet B Personnel Personnel Personnel Personnel

Projet C Personnel Personnel Personnel Personnel

Cette structure constitue une évolution de la structure matricielle. Afin de réaliser une mission, une activité spécifique, un
projet, une équipe de spécialistes est constituée autour d’un chef de projet qui a un rôle de coordinateur. L’équipe est dis-
soute une fois le projet achevé.

La structure réseau ou réticulaire


C’est une forme d’organisation qui met en relation plusieurs acteurs de qualification et de statut différents
(des employés, des fournisseurs, des clients, des banques… parfois des concurrents), dans le but de réaliser
un ou plusieurs objectifs communs. Ces différents acteurs sont liés entre eux par des relations contractuelles
temporaires
Les partenariats et alliances entre des entreprises de taille et d’activité différentes donnent naissance à une
structure en forme de réseau, au sein de laquelle plusieurs entreprises autonomes se complètent et se mutua-
lisent. Dans une structure réseau, il existe souvent une entreprise centrale. C’est elle qui distribue les rôles et
définit les attributions et la nature des liaisons en contrôlant l’ensemble productif et qui supervise la coordination.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ? 85

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Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS

1 Distinguer les différents processus de l’entreprise


1 Identifiez les différentes activités de l’Annecy Design Center.
– Conception, fabrication et test des prototypes ;
– vérifier la viabilité commerciale des produits ;
– production des équipements sportifs « sur-mesure ».
L’entité « Annecy Design Center » est organisée en « plateformes produits » composées d’équipes par projet.

2 Représentez schématiquement les processus mis en œuvre au sein de l’Annecy Design


Center tout en veillant à classer les différentes activités relatives à chacun d’eux.
[Définition] Processus : Ensemble d’activités corrélées ou interactives qui transforment des éléments d’entrée
en éléments de sortie (processus productifs, processus de support et processus de pilotage).

Processus de pilotage
Éléments entrants Éléments sortants
Direction générale de Salomon : décisions stratégiques.
Comité stratégique : définit les projets.

Clients Client
Équipements sportifs Satisfaire leur demande :
demandés par les Processus productif équipements sportifs
athlètes sponsorisés et Production des équipements sportifs sur mesure. « sur mesure » pour les
les amateurs avertis. Vérification de la viabilité commerciale des nouveaux athlètes sponsorisés et
produits + concevoir, fabriquer et tester des prototypes. les amateurs avertis.
Fournisseurs (« Plateformes produits » composées d’équipes par projet.)
Produits semi-finis Nouveaux produits
asiatiques. semi-finis asiatiques.

Processus de support
Contrôle de qualité, système d’information (outils
de travail collaboratif), comptabilité (8 % du CA).

2 Repérer le rôle des différentes parties prenantes et des contre-pouvoirs


1 Expliquez en quoi les parties prenantes de Salomon peuvent à la fois favoriser la réalisation
de l’objectif/de la finalité de l’entreprise et constituer des contre-pouvoirs.
[Définition] Parties prenantes : pour Ed Freeman (1984), « une partie prenante dans l’organisation est tout groupe
d’individus ou tout individu qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels ».
[Définition] Contre-pouvoirs (des parties prenantes) : possibilité qu’ont les parties prenantes de conserver une
marge de manœuvre vis-à-vis de l’autorité pour préserver leurs intérêts en augmentant leur « zone d’incerti-
tude » (Michel Crozier et Erhard Friedberg).
L’objectif et la finalité de l’entreprise : développer le sur mesure pour les équipements sportifs individuels est un
moyen d’augmenter les marges.

86 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Les parties prenantes impliquées dans la réalisation de l’objectif → les parties prenantes internes :
– les propriétaires : le groupe Amer Sports ;
– les dirigeants : la direction générale de Salomon et le comité stratégique ;
– les salariés : équipes des « plateformes produits », designers, ingénieurs, marketeurs.
Les parties prenantes internes, de par leurs connaissances et compétences, collaborent afin de réaliser l’objectif
de l’entreprise, l’action collective.
Les parties prenantes peuvent aussi constituer des contre-pouvoirs  : Michel Crozier et Erhard Friedberg
montrent que tout en réalisant l’action collective, les parties prenantes cherchent à satisfaire leurs intérêts indi-
viduels, qui divergent parfois de la réalisation de l’action collective.
Comment ? Chaque acteur détient un pouvoir informel qui lui est propre, lié à ses compétences, et/ou à ses
contacts extérieurs, et/ou à sa connaissance d’informations capitales, et/ou à sa maîtrise des règles organi-
sationnelles, et peut, de ce fait, augmenter sa «  zone d’incertitude  » et ainsi freiner la réalisation de l’action
collective en privilégiant ses intérêts individuels.
Dans le cas de Salomon :
Le comité stratégique (composé de salariés, de distributeurs et de managers de différents pays) a une bonne
connaissance du marché des équipements sportifs individuels et du processus productif, et peut, estimant ne
pas avoir été suffisamment associé au virage stratégique, pratiquer la rétention d’information et freiner la réa-
lisation de l’objectif stratégique.
Les salariés (les ingénieurs, les designers et l’ensemble des salariés affectés à la production et aux « plateformes
produits ») disposent chacun de compétences spécifiques sur lesquelles ils peuvent « jouer » pour freiner ou
réaliser pleinement l’objectif stratégique.
Les marketeurs ont une bonne connaissance du marché (du besoin des clients, de l’offre de la concurrence…).
Ils peuvent, si les autres parties prenantes freinent la réalisation de l’objectif stratégique, réduire leur implication
dans le projet de développement de l’entreprise.

2 Montrez en quoi la démarche de responsabilité sociale de l’entreprise Salomon peut être


source d’avantage concurrentiel pour l’entreprise.
[Définition] Responsabilité sociale de l’Entreprise (RSE) : la Commission européenne a défini la responsabilité
sociale des entreprises comme « un concept qui désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoc-
cupations sociales, environnementales et économiques à leurs activités commerciales et leurs relations avec
leurs parties prenantes ».
« Pour assumer cette responsabilité, il faut au préalable que les entreprises respectent la législation en vigueur et
les conventions collectives conclues entre partenaires sociaux. Afin de s’acquitter pleinement de leur responsa-
bilité sociale, il convient que les entreprises aient engagé, en collaboration étroite avec leurs parties prenantes,
un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, de droits de
l’homme et de consommateurs dans leurs activités commerciales et leur stratégie de base. »
Source : extraits de la Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité écono-
mique et social européen et au Comité des régions sur la responsabilité sociale des entreprises : une nouvelle
stratégie de l’UE pour la période 2011-2014
[Définition] Avantage concurrentiel : L’avantage concurrentiel, ou avantage compétitif est l’élément qui diffé-
rencie fondamentalement l’offre d’une entreprise par rapport à celle de ses concurrents, et qui constitue donc
sa puissance de différenciation. La stratégie mise en place par une entreprise doit contribuer à la création puis
à la pérennité de cet avantage. (Michael Porter)
La RSE de Salomon :
Salomon, en prenant un certain nombre de décisions visant à calmer les inquiétudes des parties prenantes,
comme mettre en place des plans de formation adaptés à la nouvelle orientation stratégique, augmenter la por-
tion du CA consacrée à la R&D, investir dans un outil de production flexible, assurer une rémunération équitable
à ses fournisseurs, s’inscrit dans une démarche RSE.
En inscrivant sa démarche RSE dans le respect de la directive européenne du 22 octobre 2014 et de la certifi-
cation ISO 26000, Salomon cherche à conforter sa place de leader sur son marché tout en se différenciant de
ses concurrents.
La démarche RSE de Salomon constitue un avantage concurrentiel.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ? 87

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3 Repérer les ressources et les compétences au sein de l’entreprise
1 Identifiez et classez les ressources et compétences mobilisées dans l’entité « Annecy
Design Center ».
[Définition] Les ressources représentent des actifs spécifiques à l’entreprise créés à partir d’inputs. Elles
peuvent être tangibles ou intangibles. On distingue les ressources humaines, physiques ou technologiques,
financières et immatérielles.
[Définition] Les compétences représentent l’ensemble des savoir-faire collectifs organisés permettant de réali-
ser une tâche ou une activité en combinant des ressources.
Les ressources et compétences mobilisées dans l’entité « Annecy Design Center » :

Ressources Ressources humaines 1 000 salariés (designers, développeurs, testeurs [athlètes], marke-
tangibles teurs, ingénieurs…).
Ressources physiques et Bâtiments : 33 000 m2 + 1 760 m2.
technologiques Équipement productif de pointe.
Ressources financières 8 % du chiffre d’affaires consacrés à la R&D.
Ressources Ressources humaines Les salariés disposent de compétences individuelles :
intangibles – transversales (génériques) : ce sont de bons pratiquants quoti-
diens de sport ;
– spécifiques (transférables) : ils sont reconnus comme des spécia-
listes, des experts dans leur domaine professionnel, ayant acquis
un savoir-faire particulier dans diverses technologies.
Ressources immatérielles 148 brevets déposés en 5 ans.
Notoriété, image de marque : 1er centre de recherche et de design
au monde dans les domaines de l’invention et de l’innovation dans
le sport.
Marque : centre de recherche et de design de Salomon, n° 1
mondial du marché des sports d’hiver et de la chaussure de trail
running.
Groupe Amer Sports.
Compétence collective : organisation des activités basée sur un
travail collaboratif (des espaces dédiés pour chaque catégorie de
produits au sein desquels travaillent en étroite relation, par projet
et par produit, des salariés aux compétences individuelles spéci-
fiques et complémentaires).

2 Montrez en quoi les ressources et compétences du centre de recherche constituent un


avantage concurrentiel pour Salomon.
[Définition] Avantage concurrentiel : voir réponse à la question 2 de la compétence 2.
L’ensemble des ressources et compétences de l’entité « Annecy Design Center » constitue un avantage concur-
rentiel pour Salomon grâce à « l’effet d’expérience », appelé aussi « courbe d’expérience ».
La structure organisationnelle de l’entité « Annecy Design Center » et les investissements réalisés favorisent
l’effet d’expérience.
L’entité « Annecy Design Center » privilégie des espaces communs de travail. Ces espaces communs de travail
permettent aux divers salariés disposant de compétences spécifiques de collaborer et d’échanger au sein des
« plateformes produits » et des équipes de projet.
L’entité « Annecy Design Center » est dotée d’un équipement productif de pointe et flexible et d’outils de tra-
vail collaboratifs.
Cette structure organisationnelle et ces investissements contribuent à l’apprentissage  et à une maîtrise du
temps, en particulier du temps en R&D.

88 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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4 Caractériser les styles de management
1 Après avoir identifié les différents niveaux de management existants au sein de l’Annecy
Design Center, précisez leurs rôles respectifs.
[Définition] Les niveaux de management :
– Le management stratégique est assuré par la direction générale de l’entreprise (le sommet hiérarchique), qui
définit les orientations du périmètre d’activité de l’entreprise sur le moyen et long terme. Les décisions stra-
tégiques sont irréversibles ou très difficilement réversibles.
– Le management opérationnel est  assuré par les managers ou responsables intermédiaires des différents
services, qui mettent en œuvre les actions visant la gestion courante et la mobilisation des ressources en
application des décisions stratégiques. Ces actions sont limitées dans le temps et dans l’espace et sont
réversibles.
Les différents niveaux de management au sein du « Annecy Design Center » et leurs rôles respectifs :
Assuré par qui ? Quel rôle ?
Management stratégique La direction générale de Salomon. Orienter les activités du centre de
Le comité stratégique de l’Annecy recherche et de design sur le moyen et
Design Center.  long terme.
Ex. : diversifier l’activité en s’engageant
dans les sports de plein air hors sports
d’hiver.
Management opérationnel Les responsables des « plateformes pro- Mobiliser et gérer les ressources pour
duits », les chefs de projet… mettre en œuvre les décisions straté-
giques.
Ex. : production en série de chaussures
de trail dans des sites de production
autour du bassin méditerranéen.

2 En vous référant à la typologie des styles de direction de Rensis Likert, (Ressource 2),
caractérisez et justifiez le style de management impulsé par Jean-Marc Pambet au sein de
l’entité « Annecy Design Center ».
[Définition] Styles de direction de Rensis Likert  : au travers de l’analyse des questionnaires adressés à des
employés de sociétés américaines, Rensis Likert a théorisé, en 1961, quatre styles de management (de direction,
de leadership), à savoir le management autoritaire et exploiteur, le management autoritaire et paternaliste, le
management consultatif et le management participatif.
Le style de management de Jean-Marc Pambet : Au sein de l’« Annecy Design Center », les décisions straté-
giques sont prises conjointement par la direction générale de Salomon et l’ensemble des salariés affectés à la
R&D non « soumis à la supervision d’un directeur ». La participation des salariés dans la prise de décision est
donc forte.
La communication interne est élevée aussi bien entre les salariés que les équipes « produits » et « projets » : « la
créativité et l’innovation reposent sur une culture de l’échange et de la comparaison » et s’appuie sur des outils
numériques favorisant cette communication interne.
L’esprit d’équipe et le rôle des groupes sont extrêmement importants : les activités au sein de l’entité « Annecy
Design Center  » sont organisées en «  plateformes produits  » composées d’équipes projet travaillant dans
espaces communs.
Il est donc possible de qualifier le style de management de Jean-Marc Pambet de participatif.
Les étudiants peuvent qualifier le style de management de Jean-Marc Pambet de consultatif ; tout dépend des
justifications apportées.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ? 89

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5 Identifier le type de structure, les mécanismes de coordination et de contrôle
au sein de l’entreprise
1 Au regard du mode de fonctionnement de l’Annecy Design Center, retrouvez le type
de structure de ce centre de recherche et développement de Salomon.
[Définition] La structure d’une organisation, très souvent représentée par un organigramme, est définie par
Henry Mintzberg comme étant « la somme totale des moyens employés pour diviser le travail entre tâches dis-
tinctes et pour ensuite assurer la coordination nécessaire entre ces tâches ».
Le service R&D de l’Annecy Design Center est structuré en « plateformes produits », elles-mêmes structurées
en équipes de projet divisées en lignes de produits. Chaque équipe comprend un chef de produit, des designers
et des développeurs, principalement des techniciens CAO (conception assistée par ordinateur).
Le chef de produit assure principalement le rôle de coordinateur.
Il est possible de dire que l’entité Annecy Design Center adopte une structure flexible, du type structure par
projet.

2 Repérez et décrivez les mécanismes de coordination et de contrôle mis en œuvre au sein de


cette entité.
[Définition] Les mécanismes de coordination : Henry Mintzberg définit les mécanismes de coordination comme
étant « les moyens fondamentaux par lesquels les organisations peuvent coordonner leur travail ».
Il identifie 6 mécanismes de coordination : l’ajustement mutuel, la supervision directe, la standardisation des
procédés de travail, la standardisation des résultats, la standardisation des qualifications (et du savoir) et la
standardisation des normes.
Une entreprise n’emploie pas qu’un seul mécanisme de coordination.
Les mécanismes de coordination et de contrôle mis en œuvre au sein de l’entité Annecy Design Center :
La coordination des activités et des hommes au sein de l’entité Annecy Design Center n’est pas réalisée par
supervision directe. La coordination est réalisée par ajustement mutuel : il est précisé (doc. 1, p. 118) que « les
260 salariés affectés à la R&D ne sont pas soumis à la supervision d’un directeur » et, d’autre part, que « les res-
ponsables de bureaux d’études sont régulièrement amenés à travailler avec les équipes de projet, les usineurs et
les prototypistes… »
Au sein du centre de recherche et de design, les salariés ont des compétences individuelles spécifiques et com-
plémentaires indispensables pour les activités de recherche et développement : on compte des designers, des
marketeurs, des ingénieurs et des développeurs (principalement des techniciens CAO). D’autre part, il est pré-
cisé que les innovations développées par une équipe projet peuvent inspirer d’autres équipes dans un autre
domaine, c’est pour cela qu’une équipe transversale collecte, archive et diffuse les connaissances liées aux inno-
vations auprès des équipes de projet intéressées.
Il est donc possible de caractériser le mécanisme de coordination de standardisation des qualifications.
Possibilité d’envisager également une coordination du travail par standardisation des normes.
Doc. 1, p. 118 : les valeurs de l’ADC reposent sur celles de Salomon : « une culture d’entreprise largement fondée
sur l’inventivité et les solutions transversales ». L’ADC a tout naturellement « un management propice à la sti-
mulation de la créativité et reposant sur la valorisation de compétences individuelles et collectives ».

90 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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APPLICATION La SARL Kupra
1 Représentez schématiquement les processus mis en œuvre au sein de la SARL Kupra en
faisant apparaître les différentes activités qui les constituent.
Définition de « processus » (voir le lexique p. 207).

Processus de pilotage
Éléments entrants Comité de direction : grandes orientations stratégiques. Éléments sortants
Bureau de design : propositions de tendances.

Clients Client
Projets d’aménagement Satisfaire leur demande
Processus productif
d’espaces commerciaux en projets
Pôle opérationnel, 3 ateliers :
et tertiaires personnalisés. d’aménagement
- Production de modules en bois massifs.
d’espaces commerciaux
- Production de modules en aggloméré.
Fournisseurs et tertiaires
- Atelier de personnalisation.
Scieries françaises. personnalisés.

Processus de support
Administratif et financier, RH, marketing,
système d’information (réseau social d’entreprise).

2 Après avoir repéré les différentes parties prenantes de la SARL Kupra, montrez en quoi elles
peuvent représenter des contre-pouvoirs.
Définitions : parties prenantes et contre-pouvoirs (voir le lexique p. 204 et 206).
Les parties prenantes de la SARL Kupra :
Parties prenantes secondaires : syndicat de la filière bois (SFB).
Parties prenantes primaires : CFA de la Maison familiale et rurale de Cormaranche-en-Bugey (01), les scieries
françaises.
– Parties prenantes internes : Pierre Kupa, le comité de direction et les 42 salariés (dans les ateliers de menui-
serie, le bureau de design, la direction marketing, les RH, l’administration et les finances…).
Les parties prenantes de la SARL Kupra peuvent représenter des contre-pouvoirs :
Le comité stratégique est composé du gérant de la SARL, Pierre Kupa, des directeurs administratif et financier,
RH, marketing et du directeur opérationnel.
Chacun de ces acteurs dispose d’une marge de manœuvre lui permettant d’augmenter sa zone d’incertitude (un
pouvoir informel) pour satisfaire prioritairement une stratégie personnelle (ses intérêts personnels) au détri-
ment de l’action collective.
M. Pierre Kupa est à la fois gérant de la SARL Kupra et membre, fortement investi, du syndicat de la filière bois ;
il a accès à certaines informations sur la filière bois qu’il peut utiliser pour protéger ou favoriser le développe-
ment de son entreprise.
Il en va de même pour les différents directeurs qui ont tous des compétences particulières, accès à des infor-
mations utiles pour le développement de la SARL et en particulier le directeur commercial, qui a une bonne
connaissance des besoins des clients et de la concurrence.
Les directeurs peuvent faire de la rétention d’information pour augmenter leur « zone d’incertitude », leur pou-
voir informel.
Le même raisonnement peut être tenu pour les salariés des différents ateliers, les commerciaux (qui ont des
contacts particuliers avec l’extérieur : les clients) et du bureau de design.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ? 91

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3 Expliquez en quoi la démarche de responsabilité sociale de l’entreprise Kupra est à l’origine
d’un avantage concurrentiel.
Définitions : responsabilité sociale de l’entreprise (voir le lexique p. 207).
Avantage concurrentiel : l’avantage concurrentiel, ou avantage compétitif est l’élément qui différencie fonda-
mentalement l’offre d’une entreprise par rapport à celle de ses concurrents, et qui constitue donc sa puissance
de différenciation. La stratégie mise en place par une entreprise doit contribuer à la création puis à la pérennité
de cet avantage. (Michael Porter)
La RSE de la SARL Kupra :
– Mise en place d’un réseau social de l’entreprise qui permet aux salariés de partager leur savoir-faire.
– Forme aux métiers de la menuiserie et recrute des apprentis du CFA de la Maison familiale et rurale de Cor-
maranche-en-Bugey (30 % des salariés en CDI ont été formés au CFA).
– Utilise des bois issus d’une exploitation raisonnée des forêts et des panneaux en bois aggloméré écologiques.
– Le gérant, Pierre Kupa, est fortement investi au sein du syndicat de la filière bois.
La valorisation de la démarche RSE de la société Kupra, au travers de labels environnementaux, de sa participa-
tion à la formation des salariés, de l’investissement de son gérant au sein du syndicat de la filière bois et de la
création d’un réseau social d’entreprise, lui permet de se différencier de ses concurrents et donc d’être source
d’avantage concurrentiel.

4 Identifiez et classez les ressources et compétences de la SARL Kupra.


Définition de ressources et compétences (voir le lexique p. 204 et 207).
Les ressources et compétences de la SARL Kupra :

Ressources Ressources humaines 42 salariés.


tangibles Ressources physiques et 3 ateliers dotés d’outils de production performants (atelier
technologiques modules en bois massif, atelier modules en aggloméré, atelier de
personnalisation).
Ressources financières Capital social de 330 000 €.
Résultat bénéficiaire en 2018 de 410 000 €.
Ressources Ressources humaines Les salariés disposent de compétences individuelles spécifiques et
intangibles reconnues.
Ressources immatérielles Labels français, européens et internationaux dans le domaine envi-
ronnemental : NF, Écolabel, PEFC et FSC.
Bonne image de marque.
Marque : utilise des panneaux en bois aggloméré LIVINGBOARD™.
Structure organisationnelle : structure matricielle.
Compétence collective : RSE (réseau social d’entreprise) qui per-
met aux salariés de partager leur savoir-faire.

5 En vous référant à la typologie de Rensis Likert, caractérisez le style de management adopté


par Pierre KUPA.
Définition de « style de management » (voir le lexique p. 207).
Pierre Kupa prend les décisions stratégiques après avoir consulté les différents directeurs des fonctions straté-
giques et opérationnelles de l’entreprise : « Je ne peux pas concevoir de prendre une décision sans avoir écouté
au préalable mes collaborateurs du comité de direction et du bureau de design. »
La communication interne est importante : création d’un réseau social d’entreprise.
L’esprit d’équipe et le rôle des groupes sont importants pour la réalisation d’un projet d’aménagement d’espaces
commerciaux et tertiaires personnalisés : « Chaque projet d’aménagement fait l’objet d’un suivi exclusif par un
chef de projet désigné. Pour ce faire, il est entouré de salariés, tous titulaires de diplômes en agencement de
l’environnement architectural. »
Il est donc possible de qualifier le style de management de Pierre Kupa de management consultatif.

92 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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6 En prenant appui sur les travaux de Henry Mintzberg, explicitez les mécanismes de
coordination et de contrôle mis en œuvre au sein du pôle opérationnel.
Les mécanismes de coordination : Henry Mintzberg définit les mécanismes de coordination comme étant « les
moyens fondamentaux par lesquels les organisations peuvent coordonner leur travail ».
Il identifie 6 mécanismes de coordination : l’ajustement mutuel, la supervision directe, la standardisation des
procédés de travail, la standardisation des résultats, la standardisation des qualifications (et du savoir) et la
standardisation des normes.
Une entreprise n’emploie pas qu’un seul mécanisme de coordination.
Les mécanismes de coordination et de contrôle mis en œuvre au sein du pôle opérationnel :
Le pôle opérationnel est dirigé par un designer-architecte d’intérieur spécialiste des espaces commerciaux et
tertiaires : supervision directe.
Le chef de projet est entouré de salariés, tous titulaires de diplômes en agencement de l’environnement archi-
tectural : standardisation des qualifications.

7 Caractérisez le type de structure de la SARL Kupra.


Définition de « structure » (voir le lexique p. 207).
La SARL Kupra est structurée autour d’un pôle fonctionnel (la direction générale), et d’un pôle fonctionnel qui
repose sur l’idée de « groupe de projet ».
Les salariés du pôle opérationnel ont deux supérieurs, le designer-architecte d’intérieur spécialiste des espaces
commerciaux et tertiaires et le chef de projet.
Il est donc possible de qualifier la structure de la SARL Kupra de matricielle.

Chapitre 7  Comment l’entreprise organise-t-elle ses ressources ? 93

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DROIT

CHAPITRE

8
Comment choisir
une structure juridique
pour l’entreprise ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


1. Les facteurs de choix d’une structure juridique
L’entreprise n’est pas un concept juridique mais économique. Le droit ne reconnaît que la notion de structure
juridique. La structure juridique choisie doit être adaptée aux motivations de l’entrepreneur et à la nature du
projet économique. Aussi, lors de la création de son entreprise ou au cours de son développement, l’entrepre-
neur choisira ou modifiera le statut juridique de son entreprise en fonction des motivations suivantes :
• La volonté de réaliser son projet seul ou à plusieurs.
• Le but lucratif ou non de l’entreprise. Le but sera lucratif si l’objectif est de réaliser des bénéfices pour les
redistribuer, en totalité ou en partie, aux associés sous forme de dividendes. Si les personnes désirent se
regrouper autour d’un projet dans un but autre que le partage de bénéfices comme la promotion d’une acti-
vité sportive, la découverte d’une région, la réalisation d’économies, l’insertion de personnes en difficulté, le
développement local, etc., le but sera alors non lucratif.
• La protection du patrimoine  : l’entrepreneur qui dispose d’un patrimoine privé peut souhaiter le mettre à
l’abri des aléas de son activité professionnelle. Plusieurs possibilités existent. Le fait de créer une société,
une personne juridique indépendante, permet, en général, de distinguer le patrimoine de l’entreprise de celui
du ou des associés. La création d’une entreprise individuelle, même si les patrimoines personnel et profes-
sionnel sont confondus, permet au créateur, dans certains cas, de protéger certains de ses biens personnels.
La création d’une société est plus coûteuse et administrativement plus complexe que celle d’une entreprise
individuelle.
• Les besoins de financement : certains projets nécessitent des investissements importants et d’autres non. Les
sociétés sont plus adaptées à des financements importants.
• Le régime social du dirigeant : le statut juridique influe sur le régime social du dirigeant. Ce dernier pourra
être soit « assimilé salarié », soit « non-salarié ». Le statut social « assimilé salarié » bénéficie d’une meil-
leure protection sociale en matière de remboursement de soins et de retraite, mais le coût est également plus
important pour l’entreprise. Toutefois, l’écart de protection est de plus en plus réduit grâce à la possibilité,
pour le « non-salarié », de souscrire auprès de compagnies privées des contrats déductibles des bénéfices de
l’entreprise et couvrant une multitude de risques (mutuelle, prévoyance, etc.).
• Le régime fiscal de l’entreprise : chaque statut juridique possède un régime fiscal propre. Il existe deux modes
d’imposition des bénéfices qui sont :
– l’impôt sur le revenu : dans ce cadre, ce sont les associés qui vont acquitter l’impôt en leur nom et pour leur
compte. Les taux d’imposition sont progressifs (de 0 % à 45 %), ce qui signifie que plus l’entreprise fait de
bénéfices, plus l’impôt est élevé ;
– l’impôt sur les sociétés : dans ce cadre, c’est la société qui s’acquitte de l’impôt. Le taux de cet impôt est 28 %
pour les 500 000 premiers euros de bénéfices, 33,33 % au-delà. À partir de 2018, les petites et moyennes
entreprises (PME) qui réalisent moins de 7,63  millions d’euros de chiffre d’affaires bénéficient d’un taux
d’imposition réduit à 15 % sur la tranche de leurs bénéfices inférieurs à 38 120 euros. Les associés qui sou-
haitent percevoir le fruit de leur investissement devront procéder à une distribution de dividendes. Depuis
le premier janvier 2018, les dividendes perçus sont taxés à 30 % avec le prélèvement forfaitaire unique (flat
tax), qui comprend 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux, ou, sur option, soumis à
l’impôt sur le revenu après abattement de 40 % et versement de 17,2 % de prélèvements sociaux.

Chapitre 8  Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ? 95

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2. L’entreprise individuelle et les structures sociétaires
Si l’entreprise individuelle ne forme qu’une seule et même personne avec l’entrepreneur, la société permet la
création d’une personne juridique distincte (personne morale) du ou des associés.

A. L’entreprise individuelle
L’entreprise individuelle est aussi appelée entreprise en nom personnel. L’entrepreneur, qui peut être commer-
çant, artisan ou profession libérale, est seul à diriger et possède le statut de travailleur indépendant non salarié
(TNS). Il dispose donc des pleins pouvoirs pour diriger son entreprise. Ses bénéfices constituent sa rémunéra-
tion. Il peut embaucher des salariés.
Le patrimoine de l’entreprise et celui de l’entrepreneur sont indivisibles. L’entrepreneur est donc responsable
des dettes professionnelles sur l’ensemble de ses biens. Dans ces circonstances, le choix du régime matrimonial
est très important. Si l’entrepreneur est marié sous le régime de la communauté réduite aux acquêts (régime
légal si les époux n’ont pas fait de contrat de mariage), tous les biens achetés pendant le mariage par l’un ou
l’autre époux sont supposés appartenir aux deux (biens communs). De ce fait, ces biens peuvent être saisis par
les créanciers en cas de difficultés économiques et financières de l’entreprise. S’il est marié sous le régime de
la séparation de biens, tous les biens acquis avant et durant le mariage demeurent la propriété de celui qui les
a achetés (aucun bien commun). De ce fait, seuls les biens propres de l’entrepreneur peuvent être saisis par les
créanciers. Depuis août 2015, seule sa résidence principale est insaisissable sur la partie à usage personnel. De
plus, depuis 2008, l’entrepreneur individuel peut déclarer, par acte notarié, l’insaisissabilité de ses biens fon-
ciers non affectés à l’usage professionnel.
Depuis 2011, l’entrepreneur peut faire le choix de l’EIRL – entreprise individuelle à responsabilité limitée –, qui
lui permet d’affecter certains de ses biens à son activité professionnelle dans une déclaration spécifique : la
déclaration d’affectation. Il reste propriétaire des deux patrimoines, mais seuls les biens affectés à son activité
professionnelle sont saisissables par les créanciers.
La microentreprise (qui remplace la notion d’auto-entrepreneuriat) est un régime simplifié et particulier d’en-
treprise individuelle. Ce régime permet de bénéficier des simplifications suivantes :
• au niveau du calcul des cotisations sociales, elles sont calculées par l’application d’un taux fixe sur le montant
des recettes encaissées ;
• au niveau des obligations comptables, le micro-entrepreneur n’a pas à établir de comptes annuels. Il doit tenir
un livre des recettes ainsi qu’un registre des achats ;
• au niveau de l’imposition des bénéfices, l’impôt est calculé forfaitairement sur le bénéfice réalisé. Un abatte-
ment forfaitaire pour frais et charges est appliqué sur le montant des recettes encaissées pour déterminer le
bénéfice imposable.

B. Les structures sociétaires


Dès son immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS), la société est une personne juridique
distincte (personne morale) du ou des associés et possède un patrimoine propre. Une société peut avoir un ou
plusieurs associés.
SOCIÉTÉ => Constitution d’une personne morale distincte
Sociétés mixtes Sociétés de capitaux
SARL EURL SA SAS SASU
Nombre 2 à 100 associés. 1 associé unique. 2 associés minimum ou 7 mini- 2 associés 1 associé
mum si appel public à l'épargne. ou plus. unique.
Quel est le Le capital est fixé librement par les Un capital minimum de 37 000 € Le capital est fixé libre-
montant du associés. est imposé. ment par les associés.
capital social ?

96 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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SARL EURL SA SAS SASU
Qui dirige ? Un ou plusieurs Un gérant : l’as- Un conseil d’administration de 3 Librement déterminé
gérants parmi socié unique ou à 18 membres parmi les action- dans les statuts les règles
les associés ou un tiers. naires. d’organisation de la
des tiers. Le président est désigné parmi société.
Le(s) gérant(s) chargé(s) de la ces membres. Seule obligation : Les
gestion courante, est (sont) nom- Un directeur général peut être associés doivent nom-
mé(s) soit par les statuts, soit par nommé pour assurer la ges- mer un représentant
une décision ultérieure. tion courante et représenter la légal (titre de président
société. ou directeur général ou
Les actionnaires se réunissent en directeur général délé-
assemblée générale ordinaire ou gué…).
extraordinaire.
Quelle est la Responsabilité limitée aux montants des apports : les associés ne sont responsables des dettes de
responsabilité la société qu’à hauteur du montant de leur apport.
financière des
associés ?
Transmission Cession libre Cession libre. Cession libre entre actionnaires Cession libre ou organi-
de l’entreprise entre associés. ou entre liens familiaux. sée par les statuts.
Cession à des Cession à des tiers organisée par
tiers soumis à les statuts.
l’agrément des
associés.
Quel est le Bénéfices soumis à l'impôt sur les Bénéfices soumis à l'impôt sur les sociétés.
mode d'im- sociétés. Option impôt sur le revenu possible, sous certaines condi-
position de Option impôt sur le revenu pos- tions, pour les sociétés de moins de 5 ans.
l'entreprise ? sible sous conditions.
Quel est le Traitement et IR (BIC ou BNC). Traitement et salaires pour le Traitement et salaires.
régime fiscal salaires si le dirigeant
du dirigeant ? gérant est asso- du conseil d’administration.
cié égalitaire
ou minoritaire,
sinon IR (BIC ou
BNC).
Quel est le - Gérant mino- - Gérant est l’as- Le président et le directeur géné- Les dirigeants sont assi-
régime social ritaire ou socié unique : ral sont assimilés salariés. milés salariés.
du dirigeant ? égalitaire : assi- régime des Les autres membres du CA ne
milé salarié. travailleurs sont pas rémunérés en tant que
- Gérant majori- non-salariés. dirigeants et
taire : travailleur ne relèvent donc d’aucun régime
non salarié. social.

3. Les formes juridiques de l’économie sociale et solidaire (coopératives, mutuelles…)


L’économie sociale et solidaire est un « mode d’entreprendre et de développement de l’activité économique
adapté à tous les domaines de l’activité humaine  » (article premier de la loi du  31 juillet 2014). Le terme
« entreprise de l’économie sociale et solidaire » recouvre différents statuts juridiques : association, fondation,
coopérative, mutuelle ou société commerciale de l’ESS, mais, pour être reconnue entreprise sociale et solidaire,
les conditions cumulatives suivantes sont nécessaires :
• un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices ;

Chapitre 8  Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ? 97

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• une gouvernance démocratique, définie et organisée par les statuts, prévoyant l’information et la participation
des associés (un associé = une voix), des salariés et des parties prenantes aux réalisations de l’entreprise ;
• une gestion conforme aux principes suivants :
– les bénéfices sont majoritairement consacrés à l’objectif de maintien ou de développement de l’activité de
l’entreprise ;
– les réserves obligatoires constituées, impartageables, ne peuvent pas être distribuées.
« La coopérative est une société constituée par plusieurs personnes volontairement réunies en vue de satisfaire
à leurs besoins économiques ou sociaux par leur effort commun et la mise en place des moyens nécessaires. »
On distingue, entre autres :
• les sociétés coopératives ouvrières de production ou sociétés coopératives et participatives (SCOP), qui
«  sont formées par des travailleurs de toutes catégories ou qualifications professionnelles, associés pour
exercer en commun leurs professions dans une entreprise qu’ils gèrent directement » ;
• les sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC), qui « sont des sociétés anonymes, des sociétés par actions
simplifiées ou des sociétés à responsabilité limitée à capital variable », dont l’objet est la production ou la
fourniture de biens et de services d’intérêt collectif qui présentent un caractère d’utilité sociale ;
• les coopératives d’activité et d’emploi (CAE), qui « ont pour objet principal l’appui à la création et au dévelop-
pement d’activités économiques par des entrepreneurs personnes physiques. Ces coopératives mettent en
œuvre un accompagnement individualisé des personnes physiques et des services mutualisés » ;
• etc.
« La mutuelle est un groupement ayant la capacité civile (personnalité juridique), dont la création est soumise à
déclaration. Le statut de la mutuelle relève du principe de l’autogestion. Elle poursuit un but non lucratif, menant
dans l’intérêt de ses membres, moyennant le versement d’une cotisation, à des actions de prévoyance, de soli-
darité et d’entraide. » On distingue :
• les sociétés d’assurances mutuelles ont un objet non commercial. Elles sont constituées pour assurer les
risques apportés par leurs sociétaires. Moyennant le paiement d’une cotisation fixe ou variable, elles garan-
tissent à ces derniers le règlement intégral des engagements qu’elles contractent ;
• les mutuelles pratiquant la prévention, l’action sociale et la gestion de réalisations sanitaires et sociales qui
gèrent des contrats collectifs d’assurance couvrant les risques de santé (maladie, dépendance, décès, etc.). À
l’instar des mutuelles d’assurances, elles ont un but non lucratif.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS

1 Identifier les critères de choix d’une structure juridique d’entreprise et justifier le


choix fait en fonction d’une situation donnée
1 Identifiez les critères sur lesquels se fonde Marie pour choisir la structure juridique de son
entreprise.
[Définition] Le statut juridique (ou la forme juridique) définit le cadre légal qui s’impose à l’entreprise.
Les critères sur lesquels se fonde Marie pour choisir la structure juridique de son entreprise sont les suivants :
• Volonté d’entreprendre seule une activité économique.
• Protection du patrimoine personnel.
• Peu de besoin de financement.
• Formalités de création simples et au coût peu élevé.

2 Choisissez la structure qui répond le mieux à la situation (besoins et contraintes) de Marie.


Justifiez votre réponse.
[Les faits] Marie souhaite créer son entreprise, mais veut garder son statut de salarié chez Salomon, son
employeur, le temps de tester la viabilité de son produit sur le marché. Elle recherche une structure juridique qui
lui permette d’être le seul maître à bord, de protéger son patrimoine personnel, qui nécessite peu de finance-
ment et dont la création est simple et peu coûteuse.

98 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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[Le problème de droit] Quelle structure juridique est adaptée aux critères suivants  : volonté d’entreprendre
seul, protection du patrimoine personnel, peu de besoins de financement et création simple et peu coûteuse ?
[Les règles de droit applicables] L’entreprise individuelle, aussi appelée entreprise en nom personnel, est une
structure juridique conseillée lorsque les risques de l’activité sont peu importants et les investissements limités.
L’entrepreneur, qui peut être commerçant, artisan ou profession libérale est seul à diriger et possède le statut
de travailleur indépendant non salarié (TNS). Il dispose donc des pleins pouvoirs pour diriger son entreprise. Ses
bénéfices constituent sa rémunération. Il peut embaucher des salariés.
Le patrimoine de l’entreprise et celui de l’entrepreneur sont indivisibles. L’entrepreneur est donc responsable
des dettes professionnelles sur l’ensemble de ses biens. Toutefois, depuis août 2015, sa résidence principale est
insaisissable sur la partie à usage personnel. De plus, depuis 2008, l’entrepreneur individuel peut déclarer, par
acte notarié, l’insaisissabilité de ses biens fonciers non affectés à l’usage professionnel. Un autre texte de 2011
est venu renforcer la protection du patrimoine de l’entrepreneur individuel. Il peut maintenant faire le choix de
l’EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée), qui lui permet d’affecter certains de ses biens à son acti-
vité professionnelle dans une déclaration spécifique : la déclaration d’affectation. Il reste propriétaire des deux
patrimoines, mais seuls les biens affectés à son activité professionnelle sont saisissables par les créanciers.
La création de l’entreprise individuelle se caractérise par sa simplicité et son faible coût de constitution. L’en-
trepreneur immatricule son entreprise auprès de la chambre de commerce ou d’industrie ou de la chambre de
métiers et de l’artisanat selon que son activité est commerciale ou artisanale, ou effectue une déclaration à
l’Urssaf lorsque l’activité envisagée est libérale. En cas d’option pour le régime de l’EIRL, le formalisme de consti-
tution est plus important. L’EIRL nécessite la rédaction d’une déclaration d’affectation déposée au CFE, qui se
chargera de la transmettre au registre dont il relève, et de recourir à un notaire pour rédiger un acte notarié en
cas d’affectation d’un bien immobilier.
La microentreprise (qui remplace la notion d’auto-entrepreneuriat) est un régime simplifié (aux niveaux social
et fiscal) et particulier d’entreprise individuelle.
[La conclusion] Marie peut opter pour la structure juridique d’entreprise individuelle. En effet, cette structure
juridique lui permet :
• de diriger seule son entreprise ;
• de protéger une partie de son patrimoine personnel. En effet, il est possible de déclarer, par acte notarié, l’in-
saisissabilité de ses biens fonciers (appartement du couple) non affectés à l’usage professionnel ;
• de créer son entreprise avec peu de formalités administratives (enregistrement au RCS et déclaration devant
le notaire pour les biens fonciers) et un faible coût.
Elle peut, si elle le souhaite, opter pour le régime de la microentreprise. Ce régime lui permettra de bénéficier
des simplifications suivantes :
• au niveau du calcul des cotisations sociales, car elles sont calculées par l’application d’un taux fixe sur le mon-
tant des recettes encaissées ;
• au niveau des obligations comptables, car le micro-entrepreneur n’a pas à établir de comptes annuels. Il doit
tenir un livre des recettes ainsi qu’un registre des achats ;
• au niveau de l’imposition des bénéfices, car l’impôt est calculé forfaitairement sur le bénéfice réalisé. Un abat-
tement forfaitaire pour frais et charges est appliqué sur le montant des recettes encaissées pour déterminer
le bénéfice imposable.

2 Justifier le choix d’une structure au regard de l’évolution de l’entreprise


1 Identifiez les critères de choix de structure juridique des futurs associés.
[Définition]
Les critères sur lesquels se fondent Marie, Chloé, Pierre et Kamel pour choisir la structure juridique de leur
structure juridique sont les suivants :
• ne pas avoir d’autres associés ;
• ne pas permettre que les parts soient librement cessibles à des tiers ;
• protéger leur patrimoine personnel ;
• investir 76 500,00 € (nous n’avons pas d’informations sur l’épargne de Marie) ;
• avoir un statut assimilé salarié (Pierre et Kamel) ;
• obtenir un financement par emprunt.

Chapitre 8  Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ? 99

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2 Choisissez la structure juridique la plus adaptée à cette nouvelle situation. Justifiez votre
réponse.
[Les faits] Marie, Chloé, Pierre et Kamel souhaitent créer une entreprise. Ils souhaitent ne pas avoir d’autres
associés malgré leur besoin de financement, que les parts ne soient pas librement cessibles au tiers, protéger
leur patrimoine personnel. Deux des futurs associés souhaitent avoir le statut assimilé salarié.
[Le problème de droit] Quelle structure juridique est adaptée aux critères suivants : quatre associés, non-cessi-
bilité des parts sociales aux tiers, protection du patrimoine personnel, statut social du dirigeant assimilé salarié ?
[Les règles de droit applicables] En vertu de l’article 1832 du Code civil, « la société est instituée par deux ou
plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur
industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. [...] Les associés
s’engagent à contribuer aux pertes ». Plusieurs sociétés existent :
• la SARL nécessite 2 associés minimum, le capital est librement fixé par les associés, la responsabilité finan-
cière est limitée aux apports des associés, la cession à des parts sociales aux tiers est soumise à l’agrément
des associés, le ou les gérants minoritaires ou égalitaires peuvent obtenir le statut social « assimilé salarié » ;
• la SA nécessite 2 associés minimum, le capital est au minimum de 37 000,00 €, la responsabilité financière
est limitée aux apports des associés, la cession des parts sociales à des tiers est en principe libre, mais peut
être organisée par les statuts, le président et le directeur général ont un statut social assimilé salariés ;
• la SAS nécessite 2 associés minimum, le capital est librement fixé par les associés, la responsabilité financière
est limitée aux apports des associés, la cession des parts sociales à des tiers est organisée par les statuts, les
dirigeants ont un statut social assimilés salariés.
[La conclusion] Au regard des besoins et des contraintes évoqués par les associés, seuls les statuts juridiques
de SA et SAS sont possibles. En effet, Kamel souhaite avoir le statut social assimilé salarié. Or ce statut néces-
site que le dirigeant (gérant) soit minoritaire ou égalitaire, ce qui semble ne pas être possible puisque Kamel a
les apports les plus élevés (43 000,00 €). Entre les deux statuts restants, la SAS semble être la plus conforme
aux attentes des associés. En effet, les associés souhaitent que les parts ne soient pas cessibles au tiers et, en
principe, la cession des parts d’une SA est libre même si la cession peut être organisée de manière différente
dans les statuts. La SAS offre une plus grande liberté et une plus grande souplesse puisque les règles d’organi-
sation de la société sont déterminées par les statuts, donc par les associés.

3 Identifiez les conséquences du régime matrimonial de Kamel sur la responsabilité financière


engagée dans sa future entreprise.
[Les faits] Kamel, marié sous le régime de la communauté réduite aux acquêts, sera dirigeant de la future struc-
ture juridique puisqu’il souhaite avoir le statut social « assimilé salarié ».
[Le problème de droit] Quelles sont les conséquences induites par le régime matrimonial légal sur la responsa-
bilité du dirigeant ?
[Les règles de droit applicables] Le dirigeant d’une société demeure, d’une part, responsable de ses fautes de
gestion et, d’autre part, se trouve très fréquemment dans l’obligation de se porter caution de la société vis-à-
vis de ses dettes bancaires. Le régime matrimonial choisi est donc essentiel, car il va déterminer l’étendue du
patrimoine personnel du dirigeant et donc des biens saisissables par les créanciers en cas de difficultés écono-
miques et financières. Dans le cadre du régime de la communauté réduite aux acquêts (régime légal si les époux
n’ont pas fait de contrat de mariage), tous les biens achetés pendant le mariage par l’un ou l’autre époux sont
supposés appartenir aux deux (biens communs). De ce fait, ces biens communs ainsi que les biens propres du
dirigeant peuvent être saisis par les créanciers en cas de difficultés économiques et financières de l’entreprise
ou dans le cas où le dirigeant s’est porté caution d’un emprunt nécessaire au fonctionnement de l’entreprise et
non remboursé par cette dernière.
[La conclusion] Kamel, marié sous le régime de la communauté réduite aux acquêts et dirigeant d’une entre-
prise, risque de voir sa responsabilité financière étendue dans deux situations :
• s’il commet une faute de gestion ;
• s’il s’est porté caution d’un emprunt réalisé pour l’entreprise dont cette dernière n’a pas honoré les échéances.
Dans ces deux situations, ses biens personnels ainsi que les biens communs (appartement et épargne) du
couple pourraient être saisis par les créanciers.

100 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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3 Identifier les finalités des entreprises de l’économie sociale et solidaire et
les formes qu’elles peuvent prendre
1 Montrez en quoi les attentes de Salomon et de ses partenaires sont en accord avec
le secteur de l’économie sociale et solidaire.
[Définition] Économie sociale et solidaire : ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives,
mutuelles, associations ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe
de solidarité et d’utilité sociale. Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs.
[Les faits] La société Salomon souhaite créer, avec d’autres entreprises partenaires, une structure juridique
indépendante afin de favoriser le développement du tissu d’entreprises locales et d’accompagner des créateurs
d’entreprise (gestion comptable et sociale de leur activité, outils de gestion, formation, actions commerciales...).
[Le problème de droit] À quelles conditions une structure juridique est-elle conforme aux principes de l’écono-
mie sociale et solidaire ?
[Les règles de droit applicables] La loi du 31 juillet 2014 définit l’économie sociale et solidaire comme « un mode
d’entreprendre et de développement économique adapté à tous les domaines de l’activité humaine auquel
adhèrent des personnes morales de droit privé qui remplissent les conditions cumulatives suivantes » :
• un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices ;
• une gouvernance démocratique, définie et organisée par les statuts, prévoyant l’information et la participation
des associés (un associé = une voix), des salariés et des parties prenantes aux réalisations de l’entreprise ;
• une gestion conforme aux principes suivants :
– les bénéfices sont majoritairement consacrés à l’objectif de maintien ou de développement de l’activité de
l’entreprise,
– les réserves obligatoires constituées, impartageables, ne peuvent pas être distribuées.
[La conclusion] La société Salomon et ses partenaires souhaitent créer une structure favorisant le dévelop-
pement du tissu d’entreprises locales et l’accompagnement des créateurs d’entreprise (gestion comptable et
sociale de leur activité, outils de gestion, formation, actions commerciales...). Cette nouvelle structure répondra
aux attentes de l’économie sociale et solidaire. En effet :
• elle poursuit un but autre que celui de faire des bénéfices puisqu’elle aura pour objectif de favoriser le déve-
loppement local et d’accompagner les créateurs d’entreprise ;
• bien que les informations manquent, on peut penser que la société Salomon souhaite mettre en place une
gouvernance démocratique puisqu’elle crée cette structure avec d’autres acteurs locaux, parties prenantes
au projet ;
• les bénéfices dégagés, s’il y en a, devraient être réinvestis et permettre ainsi la pérennité de la structure.

2 Proposez une structure juridique pour la nouvelle entité indépendante. Justifiez votre
réponse.
[Les faits] La société Salomon souhaite créer, avec d’autres entreprises partenaires, une structure juridique
indépendante afin de favoriser le développement du tissu d’entreprises locales et d’accompagner des créateurs
d’entreprise (gestion comptable et sociale de leur activité, outils de gestion, formation, actions commerciales...).
[Le problème de droit] Quelle structure juridique de l’économie sociale et solidaire permet de favoriser le déve-
loppement du tissu d’entreprises locales et d’accompagner des créateurs d’entreprise ?
[Les règles de droit applicables] « La coopérative est une société constituée par plusieurs personnes volontaire-
ment réunies en vue de satisfaire à leurs besoins économiques ou sociaux par leur effort commun et la mise en
place des moyens nécessaires », ainsi que défini à l’article 24 de la loi du 31 juillet 2014 modifiant loi du 10 sep-
tembre 1947 portant statut de la coopération. Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) « ont pour objet
principal l’appui à la création et au développement d’activités économiques par des entrepreneurs personnes
physiques. Ces coopératives mettent en œuvre « un accompagnement individualisé des personnes physiques
et des services mutualisés » (articles 47 et 48 de la loi du 31 juillet 2014). En fournissant un accompagnement,
une formation et un statut à des personnes souhaitant créer leur propre activité, la CAE offre :
• un cadre pour démarrer et bénéficier d’un accompagnement, de formations, d’un suivi personnalisé. Le por-
teur de projet peut ainsi tester son produit et son marché avec les meilleures chances de réussite ;
• un cadre pour entreprendre où le porteur de projet développe sa propre clientèle et organise son activité tout
en étant salarié ;

Chapitre 8  Comment choisir une structure juridique pour l’entreprise ? 101

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• un cadre juridique et administratif qui permet de créer et développer son activité en limitant les risques. Les
tâches administratives, sociales, comptables et juridiques sont mutualisées et assurées par la coopérative ;
• un cadre de mutualisation de moyens où l’entrepreneur salarié contribue, proportionnellement à son chiffre
d’affaires, à couvrir les charges communes de la coopérative ;
•  un cadre d’échanges et de solidarité où des réunions régulières permettent de partager ses pratiques, de faire
partie de réseaux et de mettre en commun des expériences.
[La conclusion] La CAE est donc une structure juridique tout à fait adaptée au projet de la société Salomon et de
ses partenaires. En effet, ils souhaitent créer une structure juridique favorisant le développement du tissu d’en-
treprises locales et accompagner des créateurs d’entreprise (gestion comptable et sociale de leur activité, outils
de gestion, formation, actions commerciales...). Dans ce cadre, ils pourront aider et proposer un suivi person-
nalisé aux porteurs de projet ainsi qu’un cadre juridique et administratif permettant de créer et de développer
l’activité tout en limitant les risques.

APPLICATION Structure SARL Bois


1 Présentez l’entreprise et mettez en évidence les critères qui induisent le choix d’une SARL.
La société « Structure SARL Bois » est une société spécialisée dans la conception et la construction de maison à
ossature bois. Les critères de choix de la SARL sont les suivants :
• deux associés ou plus ;
• capital social librement fixé par les associés ;
• protection du patrimoine personnel des associés (responsabilité limitée aux apports) ;
• cession libre entre associés, autorisation des associés pour la cession aux tiers ;
• imposition des bénéfices à l’IS (impôt sur les sociétés) ou sur option à l’IR (impôt sur le revenu) ;
• possibilité pour le ou les gérants minoritaires ou égalitaires d’avoir le statut social « assimilé salarié ».

2 Qualifiez juridiquement les faits.


Le gérant d’une SARL au capital de 100 000,00 € souhaite réaliser un investissement de 19 200,00 €. Un asso-
cié, dont les apports représentent 46 800,00 €, s’oppose à cet investissement.

3 Présentez le problème de droit.


À quelles conditions, dans une SARL, un associé peut-il s’opposer à une décision d’investissement du gérant ?

4 Retrouvez les règles juridiques applicables à la situation juridique.


En vertu de l’article 10 des statuts concernant les pouvoirs du gérant, « le gérant, ou chacun des gérants s’ils sont
plusieurs, a la signature sociale, donnée par les mots “pour la société ; le gérant” suivi de la signature du gérant.
Dans ses rapports avec les tiers, le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour représenter la société
et agir en son nom en toutes circonstances, sans avoir à justifier de pouvoirs spéciaux. Toutefois, les contrats
supérieurs à la somme de 18 000 € devront faire l’objet de l’accord de la majorité des associés. »

5 Présentez votre conclusion.


Le gérant de l’entreprise «  Structure Bois SARL  » souhaite réaliser un investissement d’un montant de
19 200,00 €. Pour que cet investissement soit légal, le gérant doit obtenir l’accord de la majorité des associés,
soit l’accord des associés représentant 50 000,00 € du capital social. M. Sauge, qui représente 46 800,00 € du
capital social, s’oppose à cet investissement. Deux solutions sont possibles :
• M. Sauge, disposant de moins de la moitié du capital social, est le seul associé à s’opposer à cet investisse-
ment. Dans ce cadre, l’investissement pourra avoir lieu.
• M.  Sauge et un autre associé s’opposent à cet investissement. Dans ce cadre, l’investissement ne pourra
pas avoir lieu. En effet, M. Sauge dispose de 46 800,00 € et les autres associés disposent au minimum de
4 000,00 € du capital social, soit 50 600,00 €.

102 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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ÉCONOMIE

CHAPITRE

9
Comment les facteurs
économiques déterminent-
ils les choix de production ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


Les choix de production d’une entreprise résultent d’un ensemble de décisions qui répondent aux ques-
tions suivantes : « Que produire ? Combien ? Et comment produire ? Avec quelle combinaison de facteurs de
production ? »
Comme toutes les décisions de l’entreprise, les choix productifs sont contingents (dépendent) de facteurs
économiques, c’est-à-dire de déterminants économiques multiples qui relèvent de l’environnement et sont sus-
ceptibles d’évoluer.
Afin de comprendre comment les facteurs économiques déterminent les choix de production des entreprises,
il convient tout d’abord de s’intéresser aux facteurs de production mobilisés dont les caractéristiques – le prix,
notamment – influent sur la structure de leurs coûts de production et sur la productivité des facteurs, elle-même
à l’origine des performances de l’économie nationale (1.). Il s’agit ensuite de montrer en quoi l’environnement
économique agit directement sur le niveau des coûts de production, oblige et/ou incite les entreprises à opé-
rer des choix conformes à l’impératif de développement durable (2.). Enfin, des facteurs économiques influent
sur la chaîne de valeur des entreprises et peuvent les conduire à opérer un arbitrage entre « faire » et « faire
faire » (3.).

1. Des facteurs économiques déterminent les conditions dans lesquelles les entreprises
créent la richesse

A. De la mobilisation des facteurs de production à la formation puis à la répartition de la valeur


ajoutée
La valeur ajoutée, richesse effectivement créée par les entreprises du fait de leur activité productive, sert de
base à la détermination de la richesse créée dans une économie nationale et mesurée par le produit intérieur
brut (PIB).
C’est la contribution, plus ou moins directe, des facteurs de production et de différentes catégories d’acteurs qui
concourt à la formation de cette valeur ajoutée, laquelle sera ensuite répartie entre les catégories d’ayants droit
(selon le schéma présenté en page suivante).
L’évolution du partage de la valeur ajoutée en
France, entre 1990 et 2016, peut être visuali-
sée grâce au graphique ci-contre.

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 103

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104 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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B. Coûts de production, productivité, gains de productivité et performance de l’économie
nationale
Les coûts de production correspondent à l’ensemble des coûts supportés par l’entreprise dans le cadre de son
processus productif. Le tableau ci-dessous présente les principaux coûts de production :
Types de coûts de production Définition ou formule de calcul
Coût de production total (CT) Coût d’achat des matières premières utilisées (CAMPU) ou consommées
(CAMPC) + charges de main-d’œuvre directe de production + Charges indi-
rectes de production imputées
Décomposition du coût total de production
CT = CF + CV
Coûts fixes (CF) Coûts indépendants des quantités produites
Coûts des facteurs fixes à court terme, tels que les loyers, les charges loca-
tives, les assurances, les frais liés aux remboursements d’emprunts, certains
salaires...
Coûts variables (CV) Coûts des facteurs variables, c’est-à-dire des facteurs de production dont les
quantités varient avec la quantité produite
Coût de production unitaire Coût de production total/Quantité fabriquée

La structure des coûts de production correspond à la répartition du coût total de production entre coût fixe et
coût variable.
Elle permet par exemple à l’entreprise de connaître l’impact d’une baisse de l’activité sur sa rentabilité. Plus la
part des CF est élevée et plus une baisse d’activité risque de mettre en difficulté l’entreprise.
L’analyse des coûts est déterminante et incontournable pour toute entreprise qui cherche à être rentable.
La productivité d’une entreprise est un indicateur de performance qui permet de mesurer l’efficacité de son pro-
cessus productif. Elle s’exprime comme le rapport entre la production réalisée et les quantités de facteurs de
production utilisés pour cette production. Elle peut se calculer « en volume » (à partir des quantités produites)
ou « en valeur » (à partir de la valeur ajoutée).
Les différentes mesures de la productivité
Productivité du travail Rapport entre la production réalisée et la quantité de travail utilisée
→ deux modes d’évaluation de la quantité de travail
– le nombre d’heures de travail → productivité horaire du travail
– les effectifs employés → productivité par tête, ou par travailleur
Productivité du capital Rapport entre la production réalisée et la quantité de capital (fixe) utilisée
Productivité globale des facteurs Part de l’augmentation de la production qui ne résulte ni de la productivité du
travail ni de la productivité du capital (résidu)

N.B. La notion de « productivité apparente du travail (ou du capital) » est concept utilisé en comptabilité natio-
nale pour indiquer qu’il est difficile de dissocier la part de la productivité due au travail de celle due au capital
(car les facteurs de production interagissent au sein de la combinaison productive : le savoir-faire des salariés
contribue par exemple au meilleur fonctionnement des machines).
Les gains de productivité résultent d’un accroissement de la productivité sur une période donnée. Ceux-ci
apparaissent lorsque l’entreprise produit davantage avec la même quantité de facteurs ou bien lorsqu’elle res-
pecte ses objectifs de production en minimisant les moyens utilisés.
Les entreprises cherchent à rendre leur processus productif le plus efficace possible et leur objectif est de sans
cesse accroître leur productivité, c’est-à-dire de réaliser des gains de productivité.

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 105

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Les principaux déterminants des gains de productivité
Amélioration de l’organisation du travail
Accroissement de la qualification des travailleurs
Allongement de la durée d’utilisation du capital
Progrès technique (nouveaux procédés de production plus performants par exemple)
Effets d’expérience et d’apprentissage
Motivation des salariés liée au climat social et à la reconnaissance, financière ou non

Les enjeux des gains de productivité pour l’économie nationale sont multiples et dépendent des décisions des
entreprises. Elles participent en effet fortement à la répartition de ces gains entre les différentes catégories d’ac-
teurs économiques.
Dans une première approche, il est possible de considérer que les gains de productivité favorisent la croissance
économique puisque, à quantité de facteurs de production égale, il est possible de produire davantage.
Mais se pose alors la question de savoir comment les entreprises vont choisir de répercuter ceux-ci.
Répartition des gains de productivité : les choix possibles des entreprises et leurs conséquences
Choix possibles Impact sur l’économie nationale
Hausse des salaires Augmentation du PA des ménages → Hausse de la consommation [1]
Baisse des prix Renforcement de la compétitivité des produits nationaux → Exportations facilitées (et
importations freinées) [2]
Hausse des profits Augmentation des recettes de l’État (impôts plus élevés si les entreprises sont plus profi-
tables) → Hausse de la demande publique [3]
Augmentation de la capacité d’autofinancement → Baisse de l’endettement des entre-
prises + Augmentation de leurs investissements [5]
[1] + [2] + [3] + [5] Débouchés accrus pour la production des entreprises nationales → Incitation à produire
davantage → Hausse de la production = Croissance économique [4] → Création possible
d’emplois si la productivité augmente

Prolongement possible : « Le lien entre productivité et niveau des salaires : un sujet qui fait débat »

2. Des facteurs économiques déterminent la configuration du processus de production


Des contraintes techniques, financières et réglementaires influent sur les choix de production des entreprises.

A. Déterminants financiers des choix de production : l’incidence du coût des facteurs et de leur
évolution
Le coût des facteurs de production est un élément essentiel du calcul économique de toute entreprise puisqu’il
conditionne sa profitabilité.
Ce coût des facteurs est déterminé par le salaire (coût du travail) d’une part, le taux d’intérêt (coût du capital)
d’autre part. Le niveau et l’évolution respectifs des coûts du travail et du capital auront des incidences variables
sur les choix productifs de l’entreprise en fonction du degré de substituabilité de ces facteurs.
Envisageons les conséquences d’une hausse des salaires, donc du coût du travail, sans modification du coût
du capital en fonction de ce degré de substituabilité. Si le salaire augmente alors que le coût du capital reste
stable, le coût relatif du travail augmente. Autrement dit, embaucher coûte plus cher qu’investir dans une nou-
velle machine.

106 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Les conséquences d’une augmentation du coût relatif du travail en fonction
du degré de substituabilité des facteurs de production
Degré de substituabilité capital/travail Impact sur la combinaison productive
Facteurs de production non substituables La structure de la combinaison productive reste stable.
(complémentaires)
Nécessité d’augmenter conjointement quantité de tra-
vail et de capital pour accroître la production → Une
nouvelle machine qui exige de nouvelles embauches
Facteurs de production très fortement substituables L’intensité capitalistique de la combinaison productive
Augmentation de la quantité de l’un des facteurs de s’accroît.
production (souvent le capital) au détriment de l’autre
(le travail) pour accroître la production → Automatisa-
tion et substitution du capital au travail

B. Un déterminant non financier majeur des choix de production : l’objectif de développement


durable
Le développement durable (rappel) est un développement économiquement efficace, socialement équitable et
écologiquement soutenable.
Les enjeux du développement durable pour les entreprises Les choix de production associés
Enjeu Réduire l’empreinte écologique Analyse du cycle de vie des produits
environnemental Préserver l’environnement Écoconception
Recyclage
Enjeu économique Concilier les attentes économiques de l’en- Optimisation des quantités de matières et
treprise avec celle des parties prenantes réduction des coûts
Enjeu social/sociétal Contribuer à la formation, à l’égalité des Élévation de la part du travail qualifié dans
chances et à la diversité la combinaison productive (par la forma-
Opérer des choix socialement responsables tion)
Achats d’équipements et de composants qui
respectent des normes sociales minimales

3. Des facteurs économiques conduisent parfois les entreprises à arbitrer entre « faire »
et « faire faire », à recourir à l’impartition

A. D’une approche en termes de chaîne de valeur au choix de l’externalisation


La chaîne de valeur est un outil qui montre la capacité de l’entreprise à créer de la valeur et à générer des
marges, ce au regard de facteurs économiques.
Toute entreprise cherche à conserver ou développer un avantage concurrentiel dans le but d’assurer sa péren-
nité. Afin d’identifier les activités qui contribuent le plus à la création de valeur pour le client et à l’apparition
d’une marge pour elle-même, l’entreprise peut s’appuyer sur un outil d’analyse stratégique élaboré par Michael
Porter : la chaîne de valeur. Opérant une distinction entre activités principales et activités de soutien d’une part,
entre activités fortement génératrices de valeur, de marge et celles qui le sont moins, cet outil permet ensuite à
l’entreprise d’envisager d’externaliser certaines activités.
L’externalisation est une stratégie qui, dans une logique d’optimisation, consiste à confier à des entreprises par-
tenaires certaines activités non stratégiques de l’entreprise, ceci parfois au sein d’une filière. Dans ce cas, les
chaînes de valeur des différents partenaires sont imbriquées les unes dans les autres.

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 107

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B. L’impartition, un choix de production susceptible d’être remis en cause par les risques
qu’il comporte
La stratégie d’externalisation précédemment évoquée est parfois désignée par la notion d’impartition qui ren-
voie à l’idée d’un partage des activités entre plusieurs entreprises partenaires.
Les principales formes d’impartition sont celles présentées dans le tableau ci-dessous :
Les principales formes d’impartition
La sous-traitance Opération par laquelle un entrepreneur confie par un sous-traité, et sous sa respon-
sabilité, à une autre personne appelée sous-traitant, tout ou partie de l’exécution du
contrat d’entreprise ou du marché public conclu avec le maître de l’ouvrage (Insee/
Afnor).
La cotraitance Exécution par des entrepreneurs qui constituent alors (par une convention conclue
entre eux) un groupement momentané, afin d’exécuter des travaux qui concourent à
la réalisation d’un même ouvrage.
La franchise Contrat liant deux personnes juridiquement indépendantes : le franchiseur (entre-
preneur/commerçant indépendant), détenteur des droits d’une marque ou d’une
enseigne, et le franchisé, à qui il transmet son savoir-faire et fournit une assistance
commerciale et/ou technique.
La concession Contrat par lequel la tête de réseau délivre à un nombre de commerçants (conces-
sionnaires) le droit de vendre un ou plusieurs produits. → Location d’une enseigne et
garantie d’une exclusivité territoriale pour le concessionnaire.
La filiale commune Entreprise créée et gérée conjointement par (au moins) deux maisons mères.
Le groupement d’intérêt Statut juridique « hybride » (constitué à partir de deux personnes physiques ou
économique (GIE) morales) qui permet la création d’une entité propre tout en maintenant l’individualité
et l’autonomie de ses membres, et dont l’objectif est de faciliter l’activité économique
de ses membres par la création d’une structure juridique tierce.

Les risques liés à l’impartition et la tendance à la « réinternalisation » ?


Les risques de l’impartition :
• une erreur d’appréciation des compétences pouvant être confiées à un prestataire externe → coûts possibles
de non-qualité (post-impartition) ;
• l’absence d’interface directe entre l’entreprise et ses clients, source potentielle de déperdition d’informations
précieuses sur les attentes de ces derniers ;
• des changements dans l’environnement économique ou légal des entreprises auxquelles ont été confiées cer-
taines activités.
Ces différentes raisons peuvent conduire une entreprise à remettre en cause une externalisation passée.

Conclusion du chapitre 9 mobilisant les notions des trois champs disciplinaires liées au thème 3
Les choix de production des entreprises apparaissent fortement contingents, déterminés par de nombreux fac-
teurs économiques (résultant de l’environnement économique). Les caractéristiques des facteurs de production
– dont le prix – influent sur la structure des coûts et, corrélativement, sur le choix d’une combinaison productive
plus ou moins capitalistique, qui est susceptible de mobiliser, selon des configurations à géométrie variable, les
ressources et compétences de l’entreprise. Les décisions de l’entreprise relatives à la combinaison productive
peuvent avoir un impact sur l’évolution de l’emploi (en son sein et/ou au niveau de l’économie nationale), ainsi
que sur ses performances et celles de l’économie nationale. Elles n’échappent donc pas à la vigilance des parties
prenantes, soucieuses de voir prises en compte leurs attentes. Par ailleurs, l’activité productive de l’entreprise
donne lieu à la formation de la valeur ajoutée dont la répartition constitue un enjeu majeur, tout comme celui du
partage des gains de productivité.
Le prix des facteurs de production agit directement sur le niveau des coûts de production, il oblige et/ou incite
les entreprises à opérer des choix conformes à la fois à l’impératif d’équilibre financier (cf. chapitre 11) et à celui
de développement durable.

108 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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La chaîne de valeur des entreprises résulte elle-même de facteurs économiques : les activités principales et les
activités de soutien relèvent de processus de gestion qui supposent des moyens de coordination et de contrôle.
Le souci d’optimisation de la chaîne de valeur peut conduire les entreprises à opérer un arbitrage entre « faire » et
« faire faire », à faire évoluer à la fois le périmètre de leur activité, leur structure juridique et le cadre contractuel
de leurs relations avec les autres entreprises. L’activité productive (et commerciale) de l’entreprise est source
de risques dont la survenance pourrait faire que l’entreprise voie sa responsabilité engagée (cf. chapitre 10).
NB : Cette conclusion, sous forme de paragraphe argumenté, pourrait être demandée aux étudiants en fin de
thème en leur suggérant une liste de notions à mobiliser. Ce travail pourrait être l’occasion de vérifier la bonne
compréhension des notions, des liens entre les différents champs d’un même thème, et donc de donner du sens
aux apprentissages.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS


Avertissement
Les choix de présentation retenus dans les éléments de corrigé fournis en Économie sont guidés avant tout
par des considérations pédagogiques et ne présagent en rien du format de l’épreuve d’examen, lequel n’est
pas connu à ce jour.
Nous avons souvent recours à une présentation des éléments de réponse aux consignes sous forme de
tableaux. Ceux-ci constituent en effet un moyen efficace de synthèse des idées dans le cadre du travail pré-
paratoire d’analyse et de construction collaborative mené avec les étudiants. Ils permettent en outre une
mise en perspective visuelle et rendent aisée la mise en commun à partir d’une vidéoprojection des éléments
de réponse ainsi élaborés.
Il reste que des temps réguliers de rédaction d’une réponse argumentée et structurée doivent être consacrés
à l’entraînement des étudiants. Certaines consignes s’y prêtent plus particulièrement et offrent donc cette
possibilité.

1 Appréhender la contribution des facteurs de production (combinaison productive)


au processus productif, à la formation et à la répartition de la valeur ajoutée (en
lien avec la valeur finale d’un produit ou d’un service).
1 Identifiez les éléments de la combinaison productive mise en œuvre par Salomon pour
la fabrication de la chaussure ME:sh et caractérisez cette combinaison de facteurs.

MÉTHODE
– Définir les notions de facteurs de production et de combinaison productive (R1).
– Identifier les facteurs de production mobilisés dans la fabrication de la chaussure Me:sh.
– Caractériser la combinaison de facteurs (de production) de l’entreprise Salomon pour la fabrication de la
chaussure ME:sh.

[Définition] Les facteurs de production correspondent aux ressources mises en œuvre dans le processus pro-
ductif : le travail, le capital matériel et immatériel.
[Définition] La combinaison productive correspond à l’association, dans des proportions variables, des facteurs
de production mis en œuvre dans le processus productif, principalement le travail et le capital. Chaque com-
binaison productive se caractérise par des degrés variables d’intensité organique et d’intensité capitalistique.
Caractérisation de la combinaison productive de Salomon pour la chaussure ME:sh
Caractériser la combinaison productive mise en œuvre consiste à appréhender son degré d’intensité organique
et/ou capitalistique (ressource 2).
L’intensité capitalistique d’une combinaison productive mesure la proportion du capital dans celle-ci, l’intensité
organique la proportion de travail.
Plus une combinaison productive intègre une forte proportion de capital, plus haute est son intensité
capitalistique.

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 109

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Les éléments fournis par le doc. 1 et la vidéo font référence à trois machines qui correspondent à du capital tech-
nique (intégrant une part conséquente de capital immatériel, lequel a été nécessaire à leur conception) :
– le robot Maurice ;
– la machine « de fusion » ;
– la presse (associée au robot Maurice).
Pour faire fonctionner ces machines, il faut de l’énergie.
Les produits entrant dans la composition de la chaussure cités dans les documents :
– fils en polyamide élasthanne torsadés ;
– colle thermofusible (nanofilaments) ;
– matériau composite du Skeleton.
À partir des éléments fournis, il apparaît que la combinaison productive concourant à la fabrication de la chaus-
sure ME:sh est une combinaison à très forte intensité capitalistique.
→ Possibilité de prolonger par une réflexion succincte sur l’automatisation, la robotisation

2 Représentez schématiquement le processus de fabrication de la chaussure ME:sh en faisant


apparaître les intrants, les outputs1 et le mécanisme de formation de la valeur ajoutée.

MÉTHODE
– Définir la notion de valeur ajoutée en lien avec la valeur finale du produit vendu.
– Établir le lien entre les étapes du processus de fabrication de la chaussure ME:sh et la formation de la VA.
– Identifier tous les intrants et outputs de ce processus.
– Proposer un schéma complet.

[Définition] La valeur ajoutée (VA) est un indicateur essentiel permettant de mesurer la richesse brute créée
par une entreprise, l’accroissement de valeur qu’elle a généré du fait de ses activités courantes. Elle correspond
à la différence entre le chiffre d’affaires et les consommations intermédiaires.
Explications sur la formation de la valeur ajoutée (forme rédigée du schéma proposé dans la synthèse)
C’est grâce aux facteurs de production mobilisés qu’une entreprise est en mesure de proposer des produits et
services vendus sur des marchés. Ces ventes sont à l’origine de ses recettes financières, mesurées par un indi-
cateur spécifique : le chiffre d’affaires (CA).
Mais pour produire, l’entreprise doit supporter les coûts des achats qu’elle a dû effectuer auprès de ses fournis-
seurs (consommations intermédiaires - CI) et le chiffre d’affaires (CA) ne correspond donc pas à la richesse
créée du fait de sa seule activité.
Pour déterminer la richesse effectivement créée par une entreprise, il faut soustraire à la valeur de la production
vendue (chiffre d’affaires) le montant total des achats externes rendus nécessaires par le processus productif
(matières premières, composants ou services). Ces produits ou services élaborés par d’autres entreprises ont
été, physiquement ou plus « invisiblement », incorporés aux produits et/ou services élaborés ensuite par l’en-
treprise. C’est pourquoi ils sont désignés comme « consommations intermédiaires » (« intermédiaires2 » parce
qu’elles entrent dans la composition de productions ultérieures d’entreprises partenaires). Dès lors il est pos-
sible de calculer la valeur ajoutée selon la formule suivante :
VA = CA – CI.
Ainsi donc, pour synthétiser :
CA = valeur de la production vendue
CI = valeur des biens entrant dans la composition du produit et des services consommés dans le processus
de production
VA = CA – CI = richesse effectivement créée par l’entreprise du fait de son activité

1 Extrants.
2 La notion de « consommation intermédiaire » s’applique aux relations d’achat/vente dans le cadre des relations interentre-
prises, par opposition à celle de « consommation finale » qui concerne les relations d’achat/vente des entreprises avec les
ménages (consommateurs).

110 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Intrants (inputs) Extrants (outputs)
– (12 composants en tout contre 50 pour les chaus- Chaussures ME:sh personnalisées
sures de running « classiques »)
– Fils polyamide élasthanne (torsadés)
– Colle thermofusible (x)
– Produits entrant dans la composition de la forme (qui
reproduit le pied du client), du skeleton (pièce mou-
lée en composite), de la semelle
– Énergie
= Chiffre d’affaires
Consommations intermédiaires Nombre de paires de ME:sh × Prix de vente

Schémas du processus de gestion de l’activité de production de la chaussure ME:sh

EXTRANTS (OUTPUTS)
INTRANTS (INPUTS) Processus de management
Stratégie, pilotage, qualité, communication
BIENS ET/OU
CONNAISSANCES SERVICES
(besoin proposés
du client, sur le marché des
état de la Processus de réalisation chaussures ME:sh
technologie…) R&D Commercialisation
CAPITAL CAPITAL
MATÉRIEL IMMATÉRIEL
RECETTES
FACTEURS DE =
PRODUCTION Approvisonnements Distribution PRODUITS DES VENTES
CAPITAL (logistique amont)
TRAVAIL (logistique aval) =
Capital matériel CA
Capital immatériel =
Fils
Colle
Composants CI VA2
Énergie Processus de soutien
Comptabilité, système d’information,
gestion des ressources humaines, CI1
TRAVAIL
maintenance, hygiène, sécurité

1. Consommations intermédiaires
2. Valeur ajoutée
Flux monétaire Flux réel

3 Réfléchissez ensuite aux enjeux de la répartition de la valeur ajoutée entre les différentes
catégories de bénéficiaires.

MÉTHODE
– Reprendre la définition de la VA.
– Réfléchir à l’ensemble des facteurs et acteurs qui ont contribué à la formation de cette VA.
– En déduire la légitimité pour ceux-ci de percevoir une forme de rémunération.
– Réfléchir à l’ordre (légitime) de cette répartition.
– Présenter la répartition de la VA.
– En déduire le caractère conflictuel du partage de la VA dans une économie et les enjeux de cette répartition.

La valeur ajoutée correspond au montant de la richesse effectivement créée par une entreprise du fait de son
activité productive. Elle se détermine en déduisant du chiffre d’affaires le montant des consommations intermé-
diaires qui ont été nécessaires pour produire.
La valeur ajoutée, formée au cours du processus productif, sert à rémunérer les facteurs de production et
les acteurs (parties prenantes) directement ou indirectement impliqués dans celui-ci, c’est-à-dire ceux qui
participent à rendre effective l’activité de l’entreprise. → Partage ou répartition de la valeur ajoutée qui doit
respecter un ordre précis en commençant par la rémunération du travail.

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 111

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La répartition de la valeur ajoutée
Les bénéficiaires de cette répartition Les instruments de la répartition
(liste ordonnée) (forme de rémunération de chaque catégorie)
Salariés Salaires
État Impôts et taxes
Organismes sociaux Cotisations sociales
Banques et organismes prêteurs Intérêts des emprunts (intérêts versés)
Propriétaires (associés, actionnaires) Part des bénéfices distribués (dividendes)
Entreprise elle-même Autofinancement

Caractère conflictuel et enjeux du partage de la VA


Caractère conflictuel → image d’un « gâteau de taille donnée » à partager entre différentes catégories dont le
nombre de membres devrait varier en fonction de la contribution* effective du groupe à la fabrication du gâteau
→ * parfois difficile à évaluer

Enjeux de la répartition de la VA
Idées d’exploitation :
– Proposer aux étudiants de rechercher sur Internet un diagramme circulaire qui montre la répartition de la
VA (si possible à deux moments distincts de l’histoire économique récente, définis par le professeur, qui
puissent faire apparaître une évolution).
– Les faire réfléchir afin de leur permettre d’identifier :
– la conflictualité potentielle de cette répartition ;
– les enjeux de société sous-tendus par cette question ;
– le rôle de l’État dans ce partage de la VA (politique économique de rigueur ou de relance).
– Organiser un débat.

2 Comprendre la structure des coûts de l’entreprise et la formation des gains


de productivité ainsi que leurs enjeux pour une économie
1 Expliquez en quoi l’innovation (sous toutes ses formes) peut agir sur la productivité dans
une entreprise comme Salomon et contribuer à la réduction de ses coûts (notamment
de production).

MÉTHODE
– Définir la notion d’innovation.
– Définir la notion de productivité (d’une entreprise).
– Définir les notions de coûts et de coûts de production.
– Établir un lien : innovation → augmentation de la productivité → baisse des coûts.

[Définition] L’innovation est le résultat d’un long processus qui consiste à favoriser la créativité et l’expérimen-
tation de manière à faire émerger des concepts nouveaux, des biens et services inédits ou nettement améliorés
de manière et incorporant des connaissances nouvelles. L’innovation relève d’un état d’esprit au service de l’in-
vestissement immatériel.
[Définition] Sur un plan économique, la productivité désigne le rapport entre le volume de production et les
moyens mis en œuvre pour réaliser ce volume de production.
[Définition] La productivité d’une entreprise est un indicateur de performance qui permet de mesurer l’effica-
cité de son processus productif. Elle s’exprime comme le rapport entre la production réalisée et les quantités de
facteurs de production utilisés pour cette production. Elle peut se calculer « en volume » (à partir des quantités
produites) ou « en valeur » (à partir de la valeur ajoutée).

112 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Les différentes mesures de la productivité
Productivité du travail Rapport entre la production réalisée et la quantité de travail utilisée → Deux
modes d’évaluation de la quantité de travail :
– le nombre d’heures de travail → productivité horaire du travail ;
– les effectifs employés → productivité par tête, ou par travailleur.
Productivité du capital Rapport entre la production réalisée et la quantité de capital (fixe) utilisée.
Productivité globale des facteurs Part de l’augmentation de la production qui ne résulte ni de la productivité
du travail ni de la productivité du capital (résidu), liée au progrès technique,
notamment.

Les coûts d’une entreprise correspondent à l’ensemble des charges qu’elle doit supporter dans le cadre de son
activité. Le coût de production d’une entreprise est la somme des dépenses qu’elle doit supporter pour pro-
duire ; il comprend les charges directes et les charges indirectes de la production. Il se distingue du coût de
revient qui inclut également les frais de commercialisation, frais exceptionnels ou de stockage non liés directe-
ment à la production.
Le coût de production calculé par la comptabilité analytique et constitué de charges d’exploitation est un indi-
cateur de la compétitivité économique et de la survie des entreprises face à leurs concurrentes.
Au niveau tactique pour l’entreprise : le coût de production sera utilisé par le service marketing pour détermi-
ner un prix minimal des offres donnant la possibilité de la couverture des frais fixes (coûts fixes) par les ventes.
L’analyse marketing ne sera complète que si une analyse du coût de revient est aussi effectuée à titre de com-
paraison de couverture des frais fixes. Au niveau opérationnel (comptable, par exemple) : le coût de production
sert de référence à la valorisation des stocks de produits finis. L’information est ensuite utilisée pour le calcul du
coût de production à proprement parler.
Source : http://www.wiki-compta.com/comptabilite_generale.php
Différentes décompositions du coût de production sont possibles ; nous en envisageons deux.
Décomposition du coût total de production entre coûts variables et coûts fixes
CT = CF + CV
Coûts fixes (CF) Coûts indépendants des quantités produites.
Coûts des facteurs fixes à court terme tels que les loyers, les charges locatives, les
assurances, les frais liés aux remboursements d’emprunts, certains salaires....
Coûts variables (CV) Coûts des facteurs variables, c’est-à-dire des facteurs de production dont les
quantités varient avec la quantité produite.
Coût de production unitaire Coût de production total/Quantité fabriquée.

Décomposition du coût total de production en coûts des facteurs de production


Coût du travail Ensemble des dépenses induites par l’utilisation du facteur travail dans l’entreprise : salaire
super brut → (salaire de base + cotisations sociales patronales + cotisations sociales sala-
riales) [piste : étude d’un bulletin de salaire « anonymé », à inclure dans une « mallette de
l’étudiant, futur salarié »]
Exemple : Pour un salaire brut mensuel de 1400 €, un salarié ne percevra en fait que 1100 €
(salaire net), car son employeur aura retenu les cotisations sociales salariales (300 €). Or, tous
les mois, l’employeur devra en outre verser à la Sécurité sociale et aux organismes sociaux
(ASSEDIC, caisses complémentaires de santé et retraite, etc.) le total des cotisations sociales
salariales et patronales (650 €) → Le coût du travail pour ce salarié s’élèvera donc en fait à
2050 € (1400 € + 650 €).

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 113

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Coût du capital Ensemble des dépenses induites par l’utilisation du facteur capital et dépendant principale-
ment des éléments suivants : intérêts versés en fonction du taux d’intérêt bancaire propre à
chaque entreprise, structure du bilan, fiscalité pesant sur les sociétés et les détenteurs d’ac-
tions, inflation et amortissements → Généralement, le coût du capital est approché par le
taux d’intérêt réel.
Coût des intrants Ensemble des dépenses induites par l’utilisation des matières premières et composants :
coûts des achats (des CI).

Enjeux de la détermination des coûts de production… 


… pour l’entreprise : … pour l’économie nationale :
– déterminer le seuil de rentabilité de l’entreprise (ou – apprécier la compétitivité-coût de l’économie natio-
de chaque activité) ; nale, et ce dans l’absolu et par rapport aux autres
– permettre de fixer le prix de vente des produits et économies → atout ou handicap ?;
services de manière à permettre à l’entreprise de – en déduire l’orientation à donner à la politique éco-
dégager une marge suffisante ; nomique du point de vue de :
– permettre une comparaison entre coût de chaque – la politique des revenus (partage de la VA au niveau
facteur de production et productivité de ce facteur ; global),
– infléchir (éventuellement) le partage de la VA dans – la politique de l’offre (compensation d’un niveau
l’entreprise et, corrélativement, l’évolution de la élevé des coûts de production par des subventions
rémunération de chacun de ces facteurs de produc- ou des mesures d’allègement de charges).
tion ;
– identifier les gisements de productivité.

Lien innovation/coûts de production


L’innovation concerne à la fois les biens et services produits (innovations de produit), les procédés de fabrica-
tion (innovations de procédé) et l’organisation des activités de l’entreprise (innovations organisationnelles).
L’innovation de procédé (et organisationnelle) → procédé de fabrication moins exigeant en matières pre-
mières, en énergie, en travail → baisse des composantes correspondantes des coûts de production.

2 Mettez en évidence l’impact des gains de productivité sur la performance d’une économie
nationale. Analysez le graphique (Document 2), puis envisagez les conséquences d’une
augmentation de la productivité globale des facteurs.

MÉTHODE
– Définir la notion de productivité (du travail, du capital et globale des facteurs).
– Définir la notion de gains de productivité.
– Rappeler les indicateurs de performance d’une économie à CT (réalisation des objectifs du carré magique
→ cf. chapitre 6).
– Réfléchir aux indicateurs de performance économique à LT (effort de R&D, investissements immatériels).
– Analyser le graphique en faisant apparaître l’évolution des gains de productivité sur la période considérée.
– Schématiser les conséquences d’une augmentation de la PGF.

[Définition] La productivité → voir réponse à la consigne 1.


[Définition] Les gains de productivité correspondent à l’amélioration de la productivité telle qu’elle résulte de
l’innovation (de procédé essentiellement) (cf. réponse à la consigne 1)
Les performances d’une économie s’apprécient à court terme grâce à des indicateurs conjoncturels (cf.
objectifs du Carré magique, par exemple, tels que vus au chapitre 6) et à long terme grâce à des indicateurs
structurels (effort d’investissement immatériel – privé et public → compétitivité de l’économie nationale, crois-
sance endogène).

114 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Analyse du graphique 2 p. 140 : Estimation de la croissance de la productivité globale des facteurs
en France (2000-2016)
Cf. méthodologie correspondante.

Doc. n° 2 page 140 Nature Texte Tableau Graphique Iconographie


Titre La croissance de la productivité globale des facteurs en France (2000-2016)
Source Insee
Date 2017
Période de l’étude 2000 - 2016
Objet(s) de l’étude Variation du taux de croissance de la PGF en France sur la période considérée

Tableau d’analyse du graphique

Particularité du graphique Deux courbes, donc deux variables expliquées.


Variables (et axes) Abscisse : temps.
Ordonnée : taux de croissance trimestriel annualisé de la PGF en France (courbe
verte) et taux annuel moyen de la PGF en France sur une période pluriannuelle.
Unité Pourcentage.
NB : taux de variation → valeur positive → augmentation de la PGF/valeur néga-
tive → diminution de la PGF
Type de représentation Deux courbes :
– une courbe en « dents de scie » (en vert printemps) ;
– trois segments de droite horizontaux (en rouge) correspondant aux moyennes
respectives de chacune des trois périodes.
Lecture Repérer :
– la ligne du zéro (croissance nulle de la productivité) ;
– l’intervalle de variation autour du zéro et les significations ;
– la baisse importante de la PGF lors de la crise de 2008 ;
– les mouvements erratiques ;
– la position des moyennes (lignes rouges) par rapport à l’axe du zéro et les unes
par rapport aux autres ;
– un rythme de croissance moyen compris entre – 0,6 % et + 0,7 % ;
– un rythme trimestriel annualisé compris entre – 7 % (2009) et 3,3 % environ
(2011 et 2013).
Conclusion Une croissance très faible de la PGF sur l’ensemble de la période 2000 – 2016.
NB : Trois périodes de durées différentes → impossibilité de calculer une moyenne
non pondérée à partir des trois moyennes.

3 Identifier les déterminants des coûts des facteurs de production


Le cours des matières premières, le coût du travail et celui du capital sont les déterminants essentiels du coût
de production dans une entreprise industrielle.

1 En vous appuyant sur les documents 1 et 2, envisagez l’impact sur les coûts supportés par
Salomon des évolutions constatées au niveau du coût du travail et du taux d’intérêt.
Le capital et le travail peuvent être complémentaires ou substituables au sein de la combinaison productive.

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 115

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MÉTHODE
– Définir la notion de coût du travail.
– Définir le taux d’intérêt.
– Analyser le graphique 1 (coût du travail) pour identifier les évolutions.
– Analyser le graphique  2 (taux d’intérêt comme approximation du coût du capital) pour identifier les
évolutions.
– Synthétiser les observations et conclure quant aux conséquences pour Salomon.

[Définition] Le coût du travail correspond au montant des salaires et charges sociales versés par l’employeur,
donc à l’ensemble des charges supportées par une entreprise du fait du recours à la main-d’œuvre. Les coûts
salariaux incluent les salaires et traitements bruts versés par l’employeur (rémunérations, primes, congés payés,
commissions et honoraires, etc., y compris cotisations sociales, augmentés des charges patronales – Insee).
Plusieurs indicateurs existent pour évaluer le coût du travail.
Le graphique 1 p. 142 repose sur :
– le coût horaire du travail → pour une heure de travail (le coût horaire moyen dans un établissement dépend
largement de la composition de la main-d’œuvre par catégorie socioprofessionnelle, quotité de temps de tra-
vail et âge ; il augmente aussi avec la taille de l’entreprise – Insee) ;
– le coût salarial unitaire → pour une unité produite (les coûts salariaux unitaires correspondent aux coûts sala-
riaux par unité de valeur ajoutée produite – Insee).
Dans le cas de comparaisons intertemporelles, l’évolution de la valeur ajoutée est mesurée en volume (Insee).
Doc. n° 1 p. 142 Nature Texte Tableau Graphique Iconographie
Titre Niveau des salaires et coût du travail en France et en Allemagne
Source Eurostat
Date 2017
Période de l’étude 2000 - 2017
Objet(s) de l’étude Évolution du coût horaire du travail et du coût salarial unitaire en France/en Alle-
magne

Tableau d’analyse du graphique

Particularité du graphique Deux courbes pour chaque pays/pour chaque type de coût.
Variables (et axes) Abscisse = temps (de 2000 à 2017).
Ordonnée = indices du coût horaire du travail et du coût salarial unitaire en France/
en Allemagne.
Unité Indice base 100 en 2000 (à expliciter + faire remarquer les origines des 3 courbes).
Type de représentation Quatre courbes (deux variables expliquées et deux pays).
Lecture Indices 100 en 2000 pour les deux types de coûts et pour chaque pays
Évolution sur la période :
– coût horaire du travail en France = × 1,42 (progression régulière) ;
– coût horaire du travail en Allemagne = × 1,32 (id.) ;
– coût salarial unitaire en France = × 0,99 ;
– coût salarial unitaire en Allemagne = × 1,03.
Conclusion Le coût horaire du travail progresse régulièrement sur la période dans chacun des
deux pays, mais plus rapidement en France qu’en Allemagne.
Le coût salarial unitaire reste relativement stable dans les deux pays.

116 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

9782206205779_CEJM_BTS.indd 116 18/10/2018 16:01:42


Doc. n° 2 p. 142 Nature Texte Tableau Graphique Iconographie
Titre Évolution des taux de crédit aux entreprises
Source Banque de France
Date 2018
Période de l’étude 2014-2018 (données trimestrielles)
Objet(s) de l’étude Taux d’intérêt appliqués aux crédits aux entreprises

Tableau d’analyse du graphique

Particularité du graphique Deux variables expliquées.


Variables (et axes) Abscisse = temps (du premier trimestre 2014 au premier trimestre 2018).
Ordonnée = taux d’intérêt appliqués aux découverts bancaires (en rouge) aux cré-
dits d’équipement – financement des investissements (en vert).
Unité Pourcentage.
Type de représentation Courbes.
Lecture Découverts → le taux diminue de 3,5 % en 2014 à 2,8 % en 2018.
Équipements → le taux diminue de 2,8 % en 2014 à 1,4 % en 2018.
Conclusion Tendance générale à la baisse pour les deux taux sur la période → Baisse coût du
crédit aux entreprises → Incitation des entreprises (et donc de Salomon) à emprun-
ter pour financer l’activité et/ou les investissements.

Le capital et le travail peuvent être complémentaires ou substituables au sein de la combinaison productive.

2 Dans le second cas, envisagez le choix productif que Salomon pourrait opérer si le coût du
travail augmentait plus vite que celui du capital (avec un investissement subventionné, par
exemple).

MÉTHODE
– Définir la notion de choix productif (= ici, choix d’une combinaison productive).
– Identifier la consigne implicite : distinguer deux cas, celui de facteurs complémentaires et celui de facteurs
substituables.
– Identifier les conséquences d’une augmentation du coût du travail > celle du coût du capital dans chaque
hypothèse.
– Schématiser la réponse.
– Rédiger un paragraphe argumenté.

[Définition] Un choix productif concerne les choix de production d’une entreprise résultant d’un ensemble de
décisions concernant à la fois les méthodes et les lieux de production, les types de ressources mobilisées pour
fabriquer les produits et/ou élaborer les services qu’elle proposera sur les marchés, le recours ou non à un par-
tenaire pour une partie de cette production.
Facteurs de production complémentaires ou substituables 
Les facteurs de production sont substituables lorsqu’il est nécessaire d’augmenter les quantités de l’un et de
l’autre pour accroître la production.
Ils sont complémentaires lorsque l’augmentation des quantités utilisées de l’un se traduit par la diminution des
quantités utilisées de l’autre.
Travail et capital : complémentaires ou substituables ?
Le travail et le capital peuvent être, suivant les configurations, des facteurs de production complémentaires
(ex.  : lorsque la mise en fonctionnement d’une nouvelle machine exige de nouvelles embauches) ou substi-

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 117

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tuables (ex. : lorsque l’automatisation de la production se traduit par des réductions d’effectifs → substitution
du capital au travail = remplacement des hommes par des machines).
Substituabilité des facteurs de production et conséquences d’une augmentation du coût du travail plus rapide
que celle du coût du capital
Substituabilité → Possibilité d’automatiser pour remplacer le travail par le capital technique (machines).
Augmentation rapide du coût du travail (par rapport à celui coût du capital) → Augmentation du coût relatif
du travail → Intérêt des entreprises à augmenter l’intensité capitalistique de la combinaison productive pour
maintenir leurs performances → Substitution du capital au travail → Baisse des embauches...

4 Comprendre les enjeux productifs du développement durable pour une entreprise


(au regard des contraintes et opportunités)
1 Montrez en quoi l’analyse du cycle de vie des produits et l’éco-conception peuvent
contribuer à limiter les externalités négatives résultant de la production, dans une
entreprise telle que Salomon.

MÉTHODE
– Définir externalités (négatives).
– Expliciter « ACV », puis expliquer en quoi elle peut contribuer à limiter les externalités négatives.
– Expliciter « éco-conception », puis expliquer en quoi elle peut contribuer à limiter les externalités négatives.

[Définition] Une externalité est un effet produit sur des tiers par une activité économique sans que cet effet
donne lieu à un paiement ou à une transaction. Les externalités négatives sont, par exemple, celles liées à la pol-
lution (de l’air, des sols, de l’eau…) occasionnée par une activité industrielle ou agricole.
L’analyse du cycle de vie (ACV) est une méthodologie mise en œuvre pour évaluer les impacts environnemen-
taux d’un produit, d’un service ou d’un procédé, et ce de l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie
→ une méthode basée sur la référence à un indicateur qui permet d’évaluer ex post l’empreinte écologique ou
l’impact environnemental total des choix productifs – donc les externalités négatives (1).
L’éco-conception est une manière de penser l’élaboration des produits et services en intégrant des critères
environnementaux dès la phase de leur conception afin d’en réduire les impacts tout au long de leur cycle de vie
→ une démarche globale qui vise à intégrer, ex ante, les exigences du développement durable (donc la nécessité
de limiter les externalités négatives) dans la conception et le développement des produits et services et dans
le choix des procédés de fabrication, afin d’atteindre un équilibre entre les exigences environnementales, tech-
niques et économiques ainsi que les attentes clients (2).
(1) et (2) → CQFD

2 Expliquez en quoi l’engagement de Salomon dans une démarche de RSE (Chapitre 7) et


de développement durable suppose des aménagements plus ou moins contraignants.

MÉTHODE
– Définir le DD.
– Rappeler en quoi consiste la RSE.
– repérer, dans « Les objectifs 2025 du développement durable chez Salomon », les trois dimensions.
– En déduire les aménagements requis chez Salomon.
– Conclure.

[Définition] Le concept de développement durable (DD), formalisé en 1987 à l’occasion des travaux de la
Commission mondiale sur l’environnement et le développement, correspond à une approche alors nouvelle du
développement économique comme « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre
la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Le développement durable est un développement
économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable (cf. les « trois piliers du déve-
loppement durable »).

118 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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La responsabilité sociale des entreprises  (RSE) a été définie par la Commission européenne comme «  un
concept qui désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales, environnementales
et économiques à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ».
NB : Lien évident entre DD et RSE.
Les objectifs  2025 du développement durable chez Salomon = une concrétisation de la démarche RSE de
Salomon.
Les conséquences pour Salomon
Dimensions du DD... … chez Salomon
Environnementale Réduction des émissions de CO2.
Contribution renforcée au recyclage des déchets et à l’économie circulaire.
Renforcement des exigences vis-à-vis des fournisseurs (conformité des matériaux et subs-
tances).
Recherche de la performance environnementale totale.
Sociale GRH toujours davantage orientée vers la satisfaction des salariés.
Effort constant de formation.
Renforcement des exigences vis-à-vis des fournisseurs (« conformité sociale »).
Économique Investissement dans l’éducation des sportifs.

Synthèse : Des contraintes accrues dans les choix productifs (procédés moins fortement utilisateurs d’intrants)
et dans les relations avec les parties prenantes (salariés et fournisseurs notamment) → Une obligation d’inno-
vation permanente → Des opportunités nouvelles pour Salomon également.

5 Appréhender la chaîne de la valeur comme outil pour optimiser le processus


productif et justifier éventuellement un choix d’externalisation
1 En vous appuyant sur la chaîne de valeur selon M. Porter, distinguez parmi les activités
nécessaires à la réalisation de la chaussure ME:sh, celles qui relèvent des activités
principales et celles qui correspondent à des activités de soutien.

MÉTHODE
– Définir la notion de chaîne de valeur.
– Lister les activités nécessaires à la fabrication de la chaussure ME:sh.
– Appréhender la distinction activités principales/activités de soutien.
– Classer les activités précédemment listées en fonction de cette distinction.

[Définition] La chaîne de valeur est un outil d’analyse stratégique permettant d’identifier, au sein d’une entre-
prise ou d’une organisation, les différentes activités clés, créatrices de valeur pour le client et génératrices
de marge pour l’entreprise. Selon Michael Porter, elle est une succession séquentielle d’activités permettant
d’aboutir à un produit ou un service économiquement viable sur son marché. L’analyse de la chaîne de la valeur
permet à une entreprise d’identifier, pour chaque activité, si elle est source d’avantage concurrentiel pour elle
(parce que son coût < la valeur dégagée par cette fonction).
Si oui → elle continue à la prendre en charge.
Sinon → externalisation possible.
Liste des activités nécessaires à la réalisation de la chaussure ME:sh
Direction de l’entreprise + GRH + R&D + Achats
Logistique entrante + Production (au sens strict) + Logistique sortante + Marketing + SAV
La distinction entre activités principales et activités de soutien
Les activités principales sont les activités qui agissent directement sur la valeur ajoutée au produit ou au ser-
vice final.
Les activités de soutien sont les activités qui contribuent indirectement à ajouter de la valeur au produit ou au
service final.

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 119

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Activités concourant à la réalisation de la chaussure ME:sh
Activités principales Activités de soutien
Étude Fonction administrative
Conception sur mesure de chaque paire de ME:sh GRH (salariés impliqués dans la fabrication de la chaus-
Logistique amont (approvisionnement en MP et com- sure ME:sh)
posants nécessaires à la fabrication) R&D
Production (fabrication en elle-même) Achats (relations avec les fournisseurs d’intrants)
Logistique aval (stockage éventuel, livraisons et appro-
visionnement des lieux de distribution)
Marketing ventes (publicité, marketing, sponsoring...)
Services au client (SAV notamment)

Doc. 2 → permet de reconstituer les activités nécessaires à la fabrication de la chaussure ME:sh.


Matières premières (8 €), coûts de production (2 € [dont 0,4 € de salaires]), marge du fabricant (2 €), trans-
port et taxes  (5  €), amortissements des frais de R&D  (11  €), publicité, marketing, sponsoring, autres  (8  €),
marge de la marque (13 €), marge du distributeur (29 € desquels il faut déduire les frais de location/amortisse-
ment de la surface commerciale, les frais de personnels difficiles à estimer et spécifiques à chaque situation),
la TVA (20 €).

2 La liste des processus, dans chacune des catégories d’activités de la chaîne de valeur, n’est
pas figée et doit être adaptée à chaque entreprise.
Montrez en quoi la chaîne de valeur de la chaussure ME:sh fait figure d’exception au regard
de celle de la fabrication des chaussures de sport en général.

MÉTHODE
– Reprendre la définition de la chaîne de valeur.
– Présenter les caractéristiques habituelles de la chaîne de valeur d’une chaussure de sport.
– Présenter les caractéristiques de la chaîne de valeur de la chaussure ME:sh.
– Mettre en évidence ce qui les différencie.

[Définition] La chaîne de valeur est un outil d’analyse stratégique permettant d’identifier, au sein d’une entre-
prise ou d’une organisation, les différentes activités clés, créatrices de valeur pour le client et génératrices
de marge pour l’entreprise. Selon Michael Porter, elle est une succession séquentielle d’activités permettant
d’aboutir à un produit ou un service économiquement viable sur son marché. L’analyse de la chaîne de la valeur
permet à une entreprise d’identifier, pour chaque activité, si elle est source d’avantage concurrentiel pour elle
(parce que son coût < la valeur dégagée par cette fonction).
Si oui → elle continue à la prendre en charge.
Sinon → externalisation possible.
Extrait du site de Salomon
En quoi ME:sh est une révolution dans le monde de la chaussure aujourd’hui ? Pourquoi ce projet est-il en rup-
ture avec les procédures traditionnelles de fabrication ? Poursuivons notre entrevue avec Jean-Yves Couput,
directeur du projet Salomon ME:sh.
Du Made in China au Made in local
Depuis des années et encore aujourd’hui, la plupart des grandes marques de sport fabriquent leurs produits en
Asie, en Chine surtout, et historiquement pour une main-d’œuvre bon marché. Ce dernier point est en passe
de changer avec la mutation économique de la Chine, figurant désormais parmi les plus grosses puissances
mondiales.
Salomon a anticipé ce phénomène avec le projet Salomon ME:sh où l’objectif est clairement de rapprocher le
lieu de production du consommateur pour ne plus être dépendant des évolutions socio-économiques et pour
répondre de manière personnalisée aux besoins du consommateur.
L’humain au cœur même du projet
Pour changer ce modèle économique, de nombreux outils industriels ont été développés, notamment l’utilisa-
tion de robots et de nouvelles machines pour permettre l’automatisation de certaines tâches.

120 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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« Sur une chaîne de fabrication traditionnelle, il y a environ entre 130 et 150 personnes impliquées dans la pro-
duction d’une chaussure. Avec le projet Salomon ME:sh, on a réussi à réduire à 2 personnes ! Mais surtout on
est assez fier de pouvoir dire qu’on a inventé un nouveau métier : le métier de cordonnier de la chaussure de
sport », se réjouit Jean-Yves Couput.
ME:sh est en effet l’association savante de l’expertise humaine pour des actions non répétitives et de robots
pour des tâches qui demandent une reproductibilité précise ou sans valeur ajoutée. Les «  cordonniers de la
chaussure sportive » sont donc des personnes formées spécialement pour la fabrication des chaussures ME:sh.
Un savoir-faire unique que les machines ne peuvent pas remplacer !
https://montblanclive.com/actu-mont-blanc/salomon-mesh-projet-made-in-local-part-2
Caractéristiques habituelles de la chaîne de valeur des chaussures de sport (de qualité courante) :
– fabrication nécessitant l’intervention d’un nombre important de salariés (130 à 150) ;
– et donc délocalisée dans les pays à faible coût de main-d’œuvre.
Caractéristiques de la chaîne de valeur de la chaussure ME:sh (haut de gamme) :
– fabrication nécessitant l’intervention de seulement deux personnes grâce à la robotisation ;
– conception (et, plus généralement, tâches à haute valeur ajoutée) nécessitant les compétences de salariés
hautement qualifiés, sur le site d’Annecy (sur lequel les nouveaux produits sont imaginés, étudiés, dévelop-
pés et prototypés…) ;
– logistique aval géographiquement rapprochée des clients (délais raccourcis notamment).
Les facteurs de différenciation qui résultent de cette chaîne de valeur spécifique (à établir à partir de la res-
source 1, p. 147) :
– un fort contenu en innovation qui améliore substantiellement la fonctionnalité du produit ;
– une meilleure qualité de fabrication ;
– un service après-vente sans doute plus efficace ;
– un délai de livraison potentiellement plus court...

6 Appréhender les finalités et les risques de l’impartition au niveau de l’entreprise


et au niveau global
1 Expliquez les choix effectués par le groupe Amer Sports et l’entreprise Salomon du point
de vue de l’externalisation de certaines de leurs activités. Envisagez les différents types de
risques liés au choix de « faire faire ».

MÉTHODE
– Définir la notion de « faire faire » et établir l’équivalence avec celle d’externalisation.
– Présenter les choix du groupe Amer Sports en termes d’externalisation.
– Présenter les choix de l’entreprise Salomon en termes d’externalisation.
– Envisager les principaux risques liés à la décision de « faire faire ».

[Définition] L’externalisation, ou stratégie d’impartition, consiste pour une entreprise à confier à des parte-
naires extérieurs la réalisation de ses activités non stratégiques.
La stratégie d’externalisation désigne le transfert de tout ou partie d’une fonction (achat, transport, stockage,
production, vente, mais aussi maintenance, sécurité, gestion de la paie...) d’une organisation vers un partenaire
externe, afin de se recentrer sur ses compétences de base et son cœur de métier, et dans le but de réallouer ses
ressources et améliorer sa valeur ajoutée et ses profits. Ce type de contrat prend la forme d’un partenariat. [...]
Formes possibles de l’impartition/externalisation (cf. ressource 2, p. 149) :
– sous-traitance ;
– franchise ; 
– concession ; 
– filiales communes ; 
– GIE.
L’externalisation passée du groupe Amer Sports et de Salomon → des indices sur les risques et défauts de ce
choix.

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 121

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Choix d’externalisation de la fabrication des prototypes chez Salomon (et Amer Sports)
Risques (potentiels) – Manque de réactivité (impossibilité d’ajustements continuels) → Rigidité du pro-
encourus et/ou limites cessus.
– Délais trop longs de mise à disposition (pour les semelles) → Coût supérieur.
– Difficulté accrue des contrôles Qualité → risque de coûts de non-qualité
– Suppression de postes sur le site historique de l’entreprise →
Prolongement possible avec une réflexion sur les conséquences au niveau de l’économie
nationale → deux cas de figure :
– Délocalisation à l’étranger → désindustrialisation progressive, pertes d’emplois, chô-
mage…
– Sans délocalisation à l’étranger, → complémentarité entre régions (cf. partenariat
entre les deux technopoles).

2 Dans le cadre du partenariat entre les deux technopoles TechTera (région Auvergne-Rhône-
Alpes) et UPTEX (région Hauts-de-France), Salomon incorpore dans ses produits des
composants fabriqués par des entreprises du nord de la France.
Montrez que ce choix de Salomon relève de l’impartition et s’inscrit dans une logique de
filière.

MÉTHODE
– Définir la notion d’impartition.
– Se référer à la notion de filière puis à celle de « logique de filière ».
– Caractériser les implications du partenariat conclu entre les deux technopoles.
– Montrer le lien entre Salomon et celles-ci.
– Expliquer en quoi le fait d’incorporer dans ses produits des composants fabriqués par des entreprises du
nord de la France correspond à une logique de filière.

[Définition] La stratégie d’impartition (ou externalisation) consiste, pour une entreprise, à confier à des par-
tenaires extérieurs (nationaux ou étrangers) la réalisation de ses activités non stratégiques. Elle permet à
l’entreprise qui externalise de se recentrer sur son métier de base pour améliorer sa performance.
(Formes possibles : sous-traitance, franchise, concession, filiales communes, GIE.)
Les entreprises qui participent à une filière s’inscrivent dans une succession d’étapes, d’amont en aval, et contri-
buent conjointement à la création de valeur dans un continuum d’activités, allant de l’extraction de la matière
première à la réalisation puis à la mise à disposition et enfin au recyclage d’un produit fini.
Exemples  : filière électronique (silicium → ordinateur), filière automobile (acier → véhicule), filière textile
(matières premières → tissus ou vêtements).
Dans une filière, les chaînes de valeur de chacun des acteurs, fournisseurs, fabricants, distributeurs, etc.,  se
coordonnent et s’imbriquent pour aboutir à un bien ou un service (ressource 7). Chaque entreprise de la filière
apporte donc sa contribution à la valeur du produit final.
La logique de filière repose sur les complémentarités et la solidarité entre des entreprises spécialisées dans
certaines étapes de la création de valeur. Elle suppose des relations de confiance, de partenariat entre les entre-
prises de la filière. Du point de vue de la régulation économique assurée par les pouvoirs publics, elle résulte
d’une vision systémique de la politique industrielle (cf. les pôles de compétitivité, la politique européenne des
« technologies diffusantes »).
Pour aller plus loin : https://www.la-fabrique.fr/fr/publication/a-quoi-servent-les-filieres/
Le partenariat entre les deux technopoles
TechTera est une technopole de la filière textile en région Auvergne-Rhône-Alpes ; UpTex est celle de la filière
en région Hauts-de-France (Nord).
Salomon est une entreprise de TechTera qui incorpore dans ses produits des composants achetés à des entre-
prises d’UpTex. Ce faisant, elle s’inscrit donc bien dans une logique de filière.

122 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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APPLICATION Application PSA GROUPE
1 Présentez le groupe PSA.
Rappeler aux étudiants la nécessité de retraiter les informations présentes dans le texte 1 p. 150 (pas de « copier/
coller »).
PSA :
– une grande entreprise française ;
– dont l’activité principale consiste à fabriquer et vendre des véhicules automobiles pour les particuliers et les
entreprises, commercialisés sous les marques Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall ;
– qui fabrique également des composants et modules pour l’industrie automobile et propose des solutions de
financement destinées à ses clients (acquéreurs de véhicules).

2 Identifiez les éléments de la combinaison productive mise en œuvre par PSA pour fabriquer
une DS3 ou une Peugeot 208, puis caractérisez cette combinaison de facteurs.

MÉTHODE
– Définir la notion de combinaison productive.
– Recenser les éléments de la combinaison productive mise en œuvre pour la fabrication d’une DS3 ou d’une
Peugeot 208.
– Définir la notion de facteur de production.
– Caractériser, au regard de la notion de facteur de production, les éléments de la combinaison productive
mise en œuvre pour la fabrication d’une DS3 ou d’une Peugeot 208.
– Caractériser la combinaison productive.

[Définition] La combinaison productive correspond à l’association, dans des proportions variables, des facteurs
de production mis en œuvre dans le processus productif, principalement le travail et le capital. Chaque combi-
naison productive se caractérise par des degrés variables d’intensité organique et d’intensité capitalistique. Les
facteurs de production correspondent, quant à eux, aux ressources mises en œuvre dans le processus productif :
le travail, le capital matériel et immatériel.
[Analyse des documents + conclusion]
Caractérisation de la combinaison productive de PSA pour la DS3
Caractériser la combinaison productive mise en œuvre consiste à appréhender son degré d’intensité organique
et/ou capitalistique. L’intensité capitalistique d’une combinaison productive mesure la proportion du capital
dans celle-ci, l’intensité organique la proportion de travail. Plus une combinaison productive intègre une forte
proportion de capital, plus haute est son intensité capitalistique.
Les éléments fournis par le doc. 3 p. 151 font référence au capital technique mis en œuvre (intégrant une part
conséquente de capital immatériel, lequel a été nécessaire à leur conception) :
– les deux lignes de découpe ;
– les six lignes d’emboutissage (robotisées et mécanisées) ;
– les machines et robots nécessaires à l’assemblage.
Pour faire fonctionner ces machines, il faut de l’énergie.
Les intrants servant à la fabrication d’une DS3 :
– colle et peinture ;
– composants électroniques et mécaniques, pièces fonctionnelles…

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 123

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3 Montrez en quoi l’innovation technologique a été source de gains de productivité chez PSA.
Mettez en évidence l’enjeu, pour l’économie nationale, de promouvoir l’industrie 4.0 au sein
de la filière automobile.

MÉTHODE
– Définir la notion d’innovation technologique.
– Recenser les innovations technologiques mises en place chez PSA.
– Définir la notion de gains de productivité.
– Expliquer en quoi les innovations technologiques mises en place chez PSA ont été source de gains de
productivité.
– Exposer les enjeux de la promotion de l’industrie  4.0 au sein de la filière automobile pour l’économie
nationale.

[Définition] L’innovation est le résultat d’un long processus qui consiste à favoriser la créativité et l’expérimen-
tation de manière à faire émerger des concepts nouveaux, des biens et services inédits ou nettement améliorés
et incorporant des connaissances nouvelles. L’innovation concerne à la fois les biens et services produits (inno-
vations de produit), les procédés de fabrication (innovations de procédé) et l’organisation des activités de
l’entreprise (innovations organisationnelles). L’innovation technologique correspond d’une part au recours
à des procédés de fabrication moins exigeants en MP, énergie, travail, etc., d’autre part à des produits aux
caractéristiques techniques améliorées. Elle peut aussi s’appliquer à tous les processus d’une entreprise et aux
différentes fonctions (exemple : la formation – cf. doc. 4 p. 152).
[Définition] Sur un plan économique, la productivité désigne le rapport entre le volume de production et les
moyens mis en œuvre pour réaliser ce volume de production.
La productivité d’une entreprise est un indicateur de performance qui permet de mesurer l’efficacité de son pro-
cessus productif. Elle s’exprime comme le rapport entre la production réalisée et les quantités de facteurs de
production utilisés pour cette production. Elle peut se calculer « en volume » (à partir des quantités produites)
ou « en valeur » (à partir de la valeur ajoutée).
Les gains de productivité correspondent à l’amélioration de la productivité telle qu’elle résulte de l’innovation
(de procédé essentiellement) – cf. doc. 3 p. 151 et 4 p. 152.
Les performances d’une économie s’apprécient à court terme grâce à des indicateurs conjoncturels (cf.
objectifs du Carré magique, par exemple, tels que vus au chapitre 6) et à long terme grâce à des indicateurs
structurels (effort d’investissement immatériel – privé et public → compétitivité de l’économie nationale, crois-
sance endogène).
La filière automobile française = une filière qui contribue à l’emploi, à la formation de la valeur ajoutée nationale
et dans laquelle Renault et Peugeot occupent une place de choix au niveau mondial (cf. doc. 2 p. 151).
Les gains de productivité réalisés au sein de cette filière → des effets potentiels positifs pour l’économie natio-
nale → reprendre le schéma de la synthèse.

124 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Partage possible des gains de productivité et conséquences potentielles
Arbitrages possibles entre (1) (2) et (3)
Les gains de productivité peuvent être répercutés sur les salaires (1), les profits des entreprises (2) ou encore
sur les prix (3), avec des conséquences variables sur le pouvoir d’achat des ménages, sur le montant des pré-
lèvements obligatoires, sur la compétitivité et, in fine, sur le niveau de l’activité économique donc la croissance
et, sous certaines conditions, sur l’emploi.

Hausse des (2)


Hausse des
prélèvements Hausse
Hausse des recettes de l’État
obligatoires des profits
prélèvements
obligatoires

Hausse de la capacité Hausse des Amélioration de la


de désendettement dépenses publiques capacité d’autofinancement
des entreprises
(1)
Hausse
des salaires

Hausse du
pouvoir d’achat Hausse des
Débouchés accrus investissements
pour les entreprises
(nationales)
Hausse de la
consommation
Augmentation PIB
=
Croissance économique

(3)
Hausse du Amélioration
Baisse
pouvoir d’achat de la compétitivité
des prix
Augmentation
possible de l’emploi

ÉCONOMIE NATIONALE

Hausse des
RESTE DU MONDE exportations et baisse
des importations

4 En vous appuyant sur l’analyse du graphique (document 5) et en vous référant à la notion de


facteur de production, envisagez l’impact des évolutions constatées sur les coûts de PSA au
cours de la période considérée.

MÉTHODE
– Définir les notions de facteur de production et de coûts.
– Analyser, à l’aide du graphique du doc. 1, l’évolution du prix de l’acier.
– Envisager, au regard de ces évolutions et en vous référant à la notion de facteur de production, l’impact des
coûts supportés par PSA au cours de la période considérée.

[Définition] Les facteurs de production correspondent aux ressources mises en œuvre dans le processus pro-
ductif : le travail, le capital matériel et immatériel.
[Définition] Les coûts d’une entreprise correspondent à l’ensemble des charges qu’elle doit supporter dans le
cadre de son activité. Le coût de production d’une entreprise est la somme des dépenses qu’elle doit suppor-

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 125

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ter pour produire ; il comprend les charges directes et les charges indirectes de la production. Il se distingue du
coût de revient qui inclut également les frais de commercialisation, frais exceptionnels ou de stockage non liés
directement à la production.

Le coût total de production peut être décomposé en coûts des facteurs de production
Coût du travail + Coût du capital + Coût des intrants

Doc. n° 5 p. 152 Nature Texte Tableau Graphique Iconographie


Titre Évolution du prix mondial de l’acier
Source OCDE
Date 2018
Période de l’étude Octobre 2015 – janvier 2018
Objet(s) de l’étude Cours mondial de l’acier

Tableau d’analyse du graphique


Particularité du graphique Une variable expliquée.
Variables (et axes) Abscisse = temps (d’octobre 2015 à janvier 2018).
Ordonnée = cours mondial de l’acier.
Unité Dollars par tonne (donc prix de la tonne).
Type de représentation Courbe.
Lecture Un cours mondial légèrement supérieur à 400 dollars la tonne en octobre 2015 et
qui dépasse les 600 dollars en janvier 2018 → Augmentation de 50 % en à peine
deux ans et demi – Des baisses et des hausses périodiques.
Conclusion Tendance générale à la hausse sur la période → Hausse du coût des intrants et, par
suite, du coût de production pour les entreprises utilisatrices d’acier et donc pour
PSA → Incitation des entreprises (et donc de Salomon) à emprunter pour financer
l’activité et/ou les investissements.

5 Précisez l’intérêt que présente l’analyse de la chaîne de valeur pour une entreprise et
expliquez en quoi celle-ci a pu guider les choix des entreprises de la filière automobile
lorsqu’elles ont décidé de « faire faire » certaines de leurs activités.

MÉTHODE
– Définir la notion de chaîne de valeur selon M. Porter.
– Précisez l’intérêt que présente l’analyse de la chaîne de valeur pour une entreprise.
– Expliquez en quoi l’analyse des activités selon la chaîne de valeur de Porter a pu guider les choix des entre-
prises de la filière automobile lorsqu’elles ont décidé de « faire faire » certaines de leurs activités.

[Définition] La chaîne de valeur selon M. Porter est un outil d’analyse stratégique permettant d’identifier, au
sein d’une entreprise ou d’une organisation, les différentes activités clés, créatrices de valeur pour le client et
génératrices de marge pour l’entreprise. Selon Michael Porter, elle est une succession séquentielle d’activités
permettant d’aboutir à un produit ou un service économiquement viable sur son marché.
L’analyse de la chaîne de la valeur permet à une entreprise d’identifier, pour chaque activité, si elle est source
d’avantage concurrentiel pour elle (parce que son coût < la valeur dégagée par cette fonction).
Si oui → elle continue à la prendre en charge.
Sinon → externalisation possible.

126 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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[Définition] La stratégie de «  faire faire  » consiste à confier à d’autres entreprises une partie des activités
jusqu’alors prises en charge par l’entreprise.
[Analyse des documents + conclusion]
Doc. 6 p. 153 → Développement de la sous-traitance au sein de la filière automobile mondiale → Beaucoup
d’opérations confiées à des équipementiers (notamment pour l’électronique et la dépollution).
Raisons principales :
– concentration des grands constructeurs automobiles sur leur cœur de métier ;
– réduction des coûts.

6 Appréciez les avantages attendus et les risques possibles d’une externalisation des services
informatiques de PSA.

MÉTHODE
– Définir la notion d’externalisation.
– Appréciez les avantages et les risques possibles d’une externalisation des services informatiques de PSA.

Piste : Possibilité d’un travail collaboratif avec un tableau (vidéoprojeté) que les étudiants compléteraient au
fur et à mesure.
[Définition] L’externalisation ou stratégie d’impartition consiste, pour une entreprise, à confier à des parte-
naires extérieurs la réalisation de ses activités non stratégiques.
La stratégie d’externalisation désigne le transfert de tout ou partie d’une fonction (achat, transport, stockage,
production, vente, mais aussi maintenance, sécurité, gestion de la paie...) d’une organisation vers un partenaire
externe, afin de se recentrer sur ses compétences de base et son cœur de métier, et dans le but de réallouer ses
ressources et d’améliorer sa valeur ajoutée et ses profits. Ce type de contrat prend la forme d’un partenariat. [...]
[Analyse des documents + conclusion]
Doc. 7 p. 153
Projet d’externalisation d’une partie de la DSIN (Direction des services d’information) de PSA au profit du
groupe français Capgemini → 200 salariés concernés par le transfert.
Avantages recherchés = réduction des coûts, amélioration de la réactivité et de la compétitivité, possibilité de
bénéficier de l’expertise de Capgemini et possibilité de tirer parti des opportunités technologiques liées à la voi-
ture connectée.
Risques possibles = essentiellement un risque social lié à la restructuration, des difficultés éventuelles de coor-
dination avec le partenaire.

Chapitre 9  Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ? 127

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DROIT

Quelles réponses apporte CHAPITRE

10
le droit face aux risques
auxquels s’expose
l’entreprise ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


L’entreprise, quelle que soit sa forme juridique, est confrontée comme toute personne juridique à un certain
nombre de risques. Il y a d’une part les risques subis par l’entreprise et d’autre part les risques créés par l’entre-
prise. D’une manière générale, chaque fois qu’un risque se réalise il provoque un certain nombre de dommages.
L’identification de l’auteur du dommage comme la prise en charge des conséquences du dommage répondent à
des règles différentes selon que la situation d’origine est née de l’exécution d’un contrat ou non.

1. Les types de risques


Qu’ils soient subis ou générés, les risques auxquels s’expose l’entreprise sont de différents types. Une liste non
exhaustive peut être proposée : les risques environnementaux, les risques liés aux salariés de l’entreprise, les
risques liés aux partenaires de l’entreprise, les risques liés aux clients de l’entreprise, les risques liés au maté-
riel de l’entreprise, les risques terroristes ou délictueux, les risques immatériels, les risques économiques, les
risques financiers...
Pour gérer au mieux l’ensemble de ces risques, l’entreprise devra non seulement les caractériser, c’est-à-dire
rechercher pour chacun d’entre eux les facteurs de risques (identifier les causes), les conséquences (opération-
nelles, financières...), la probabilité de réalisation, mais également être en mesure d’estimer sa gravité.
La majeure partie de ces risques sont assurables, ce n’est néanmoins jamais le cas pour l’ensemble des consé-
quences pénales.

2. La réparation du dommage
Ici deux hypothèses différentes doivent être identifiées : soit le dommage est causé à « la société » auquel cas
on se dirigera vers une responsabilité pénale de l’auteur de l’infraction, soit le dommage est causé à une entité
juridique identifiée (personne physique ou morale) et dans ce cas, la responsabilité civile de l’auteur du dom-
mage sera mise en cause.
En matière civile, la finalité de l’action vise à réparer le dommage créé. L’auteur du dommage sera tenu de répa-
rer l’intégralité du dommage. Le risque d’insolvabilité pouvant alors être important, les logiques d’assurance
peuvent entrer en jeu.
Le droit civil reconnaît trois types de responsabilité. L’un est rattaché à l’existence d’un contrat, il s’agit alors
de la responsabilité contractuelle. Lorsqu’aucun contrat n’est à l’origine du préjudice, on parlera de responsabi-
lité extracontractuelle. Enfin, le régime spécifique de la responsabilité des produits défectueux interviendra de
manière autonome chaque fois qu’un produit mis en vente n’offrira pas la sécurité à laquelle on peut légitime-
ment s’attendre et que ce dernier génère un dommage.

A. Les responsabilités de droit commun


Que l’on soit dans le cadre de la responsabilité contractuelle ou de la responsabilité extracontractuelle, trois élé-
ments de preuve sont nécessaires : le fait générateur, le dommage et le lien de causalité.
Le fait générateur correspond à la situation à l’origine du dommage. En matière contractuelle, il convient de dis-
tinguer les obligations de moyens et les obligations de résultat. Cette qualification revient au juge, qui au regard
du contrat en question déterminera si l’exécution du contrat impose un résultat à la charge d’une des parties ou
des moyens à mettre en œuvre. Dans l’hypothèse d’une obligation de résultat, l’absence de résultat fait naître
la responsabilité, alors que la victime devra prouver une faute de la part du débiteur de l’obligation de moyens.

Chapitre 10  Quelles réponses apporte le droit face aux risques auxquels s’expose l’entreprise ? 129

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Si aucun contrat n’est à l’origine du dommage, plusieurs types de faits générateurs peuvent intervenir. Il peut
s’agir du fait personnel, c’est-à-dire d’une faute volontaire, d’une imprudence ou d’une négligence.
Il peut également s’agir d’un dommage occasionné par une chose dont le gardien est responsable. Sera consi-
déré comme gardien d’une chose celui qui en a l’usage, la direction et le contrôle.
Le fait générateur peut également être issu du comportement d’autrui, on a donc une responsabilité du fait
d’autrui. Ce sera notamment le cas pour les parents d’enfants mineurs et les commettants. Le commettant sera
alors présumé responsable du fait du ou de ses préposés. En cas de dommage généré par le préposé, celui-ci ne
pourra être poursuivi que s’il a agi au-delà des limites de la mission qui lui a été confiée, s’il a commis une faute
civile intentionnelle ou s’il a commis une infraction pénale intentionnelle.
Pour être indemnisable, le préjudice doit être certain, personnel et licite ou légitime.

B. La responsabilité des produits défectueux


Issue de la transposition de la directive européenne du 25/07/1985, la législation française sur la responsabilité
des produits défectueux concerne toutes les victimes du produit, les fabricants, les importateurs, mais égale-
ment, si le producteur ne peut être identifié, les vendeurs ou les loueurs si ces derniers ne désignent pas leurs
fournisseurs ou le producteur dans les trois mois de la demande de la victime.
Le fait générateur sera l’existence d’un défaut du produit en question, il s’agit de toutes les hypothèses dans les-
quelles le produit n’offre pas la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre.
Seront réparables toutes les atteintes à la personne, qu’elles établissent des préjudices corporels, moraux ou
économiques. Sont également réparables les atteintes à un bien autre que le produit lui-même dès lors que leur
montant est supérieur à 500 euros (article 1245-1 du Code civil, article 1 du décret du 11/02/2005).
La victime d’un produit défectueux a le choix des actions à mener : soit elle utilise le droit commun et notamment
les garanties, soit elle utilise la responsabilité des produits défectueux (article 1245 et suivants du Code civil). Dans
cette hypothèse, elle devra prouver le dommage et le lien de causalité entre le défaut du produit et le dommage.
Le producteur peut s’exonérer de sa responsabilité en cas de faute de la victime.
La responsabilité du producteur peut être engagée dans un délai de 10 ans après la mise en circulation, l’action
se prescrit dans les trois ans de la connaissance du défaut, du dommage ou de l’identité du producteur.

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS

1 Identifier la nature juridique de la responsabilité d’une entreprise dans


une situation donnée
1 Proposez une classification des risques auxquels est exposée l’entreprise Salomon au
regard de ses différentes activités.
[Définition] Risque : éventualité d’un événement qui peut causer un dommage.
Plusieurs classifications peuvent ici être retenues. Néanmoins les plus pertinentes devront éviter tout doublon
ou redondance. Nous pouvons, de manière non exhaustive, proposer :
1. • Risques internes : par rapport aux salariés, par rapport aux décideurs, délictuels, financiers, économiques…
• Risques externes : par rapport aux clients, aux fournisseurs, environnementaux...
2. • Risques assurables.
• Risques non assurables.

2 Identifiez et caractérisez les différents risques survenus à l’occasion de ce chantier


de réhabilitation.
Concernant le problème de retard de paiement du cabinet d’architecte, il s’agit très certainement d’un dysfonc-
tionnement au sein de l’entreprise, car le contrat est clair sur les conditions de paiement (article 55, doc. 1), le
risque est avant tout financier et pourrait prendre la forme d’une majoration ou pénalité de retard de paiement.
Le risque est ponctuel et peu grave.
Concernant la mise en cause par une salariée pour exposition à l’amiante, le risque est complexe, car soumis
à des constatations techniques pour lesquelles nous ne disposons pas d’éléments précis. Cependant, il s’agit

130 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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également d’un risque financier qui peut devenir pénal en cas d’infraction. Le risque est ponctuel, mais doit être
considéré comme sérieux au regard de ces éventuelles conséquences.
Concernant la chute du panneau, il peut s’agir soit d’un accident soit d’une faute, d’un manquement de la part
d’un salarié. Le risque est financier et d’ampleur modeste.

3 Après avoir identifié les parties en présence, expliquez en quoi les situations rencontrées
par Magali relèvent de la responsabilité civile de l’entreprise et/ou de sa responsabilité
pénale.
Pour ce qui est du retard de paiement, il s’agit d’une situation dans laquelle l’entreprise est débitrice d’une obli-
gation en faveur du cabinet d’architectes. Le retard de paiement va faire naître un préjudice pour le cabinet
d’architecte, mais n’est pas constitutif d’une infraction. Dans ces conditions, le problème relève de la responsa-
bilité civile de l’entreprise.
Pour ce qui est de la mise en cause par une salariée pour exposition à l’amiante, le doc. 2, qui est une décision
de justice traitant d’une situation similaire, nous apprend que la décision en question est rendue par la chambre
criminelle de la Cour de cassation, ce qui signifie que le premier juge a été un juge pénal. Il faut en déduire que la
responsabilité pénale de l’entreprise peut être engagée. Il n’est cependant pas à exclure qu’une infraction existe
à la charge du dirigeant de l’entreprise.
Par ailleurs, les risques nés de l’éventuelle exposition à l’amiante sont tels que la plaignante fera certainement
également valoir des préjudices personnels, et ce devant la juridiction civile. Au final, la responsabilité civile de
l’entreprise risque aussi d’être mise en cause.
Pour ce qui est du sinistre impactant la clôture de l’entreprise voisine, le peu d’informations dont nous disposons
nous pousse à poser l’hypothèse d’une absence d’infraction. En conséquence, seule la responsabilité civile de
l’entreprise sera engagée. Il est à noter ici que même si l’origine du sinistre vient d’une faute d’un salarié, l’entre-
prise demeure civilement responsable des faits de ses préposés.

4 Pour chaque situation relevant de la responsabilité civile, vérifiez s’il s’agit de responsabilité
contractuelle ou extracontractuelle.
Le retard de paiement doit être analysé comme une inexécution du contrat passé avec le cabinet d’architectes.
En effet, l’article 55 du doc. 1 stipule les échéances et délais de paiement de manière précise. Il s’agit donc d’une
situation relevant de la responsabilité contractuelle.
Pour l’exposition de la salariée à l’amiante, la situation est plus complexe. Il existe en effet un contrat liant la
salariée et l’entreprise : le contrat de travail. Dans ce cadre, l’employeur est débiteur d’une obligation de sécu-
rité à l’égard du salarié, laquelle semble ne pas avoir été correctement exécutée. Par ailleurs, on peut considérer
cette situation comme étant une véritable faute de la part de l’employeur et envisager une responsabilité extra-
contractuelle. Dans de telles hypothèses, une seule action en justice est envisageable : traditionnellement, on
retiendra la mise en cause de la responsabilité née du contrat.
L’incident concernant la clôture de l’entreprise voisine ne fait apparemment référence à aucun contrat. On peut
en conclure la mise en cause de la responsabilité extracontractuelle de l’entreprise.

2 Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre la responsabilité


civile contractuelle
1 Expliquez en quoi la situation décrite relève de la responsabilité civile contractuelle.
[Définition] Responsabilité civile contractuelle : obligation de réparer les conséquences d’un dommage né à
l’occasion de l’exécution d’un contrat.
La rupture des relations commerciales avec MaîtreDesign va faire naître un préjudice pour cette dernière. Il
s’agit donc bien d’un cas de responsabilité civile.
Le fait générateur est l’inexécution de l’obligation à la charge de Salomon de faire réaliser 10 affiches (article 2,
doc. 2).
Le dommage subi par MaîtreDesign est une perte pécuniaire, il s’agit d’un dommage matériel.
Le lien de causalité est certain et direct puisque l’inexécution de Salomon provoquera automatiquement la perte
pécuniaire.
Tous les éléments de la responsabilité civile contractuelle sont réunis.

Chapitre 10  Quelles réponses apporte le droit face aux risques auxquels s’expose l’entreprise ? 131

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2 Après avoir identifié les obligations respectives des parties du contrat de conception
graphique, vérifiez la légalité de l’article 13.
Le contrat de conception graphique en question regroupe plusieurs obligations :
– Obligations à la charge de MaîtreDesign :
• réaliser une œuvre graphique de 10 affiches respectant un cahier des charges ;
• respecter les délais de livraison.
– Obligations à la charge de Salomon SAS :
• fournir à MaîtreDesign tous les moyens nécessaires à la réalisation de l’œuvre graphique ;
• payer le prix convenu au contrat dans les délais prévus.
[Mineure] L’article 13 du contrat de conception graphique (doc. 2) expose les modalités de gestion des hypo-
thèses de mauvaise exécution ou d’absence d’exécution des obligations de l’une des parties. Cet article est
intitulé Résiliation.
[Majeure] Les articles 1224 et 1229 du Code civil abordent les situations de non-exécution de contrat. Le 1224
qualifie de résolution l’application d’une clause résolutoire ou l’hypothèse d’une inexécution grave du contrat.
Le 1229 prend appui sur les contrats à exécution successive qui subissent une inexécution en contrepartie de la
dernière prestation et qualifie cette situation de résiliation.
[Problème de droit] Doit-on considérer que le contenu de l’article 13 correspond à la notion de résiliation ou de
résolution ?
[Conclusion] Deux argumentaires peuvent être valorisés ici :
• L’article 13 peut être qualifié de clause résolutoire. et dans ce cadre devrait être intitulé Résolution.
• L’article 13 ne vaut que pour les contrats à exécution successive ; comme c’est le cas dans notre situation, on
peut penser qu’un autre article du contrat traite de la résolution du contrat. Dans cette hypothèse, l’article 13
est conforme à l’article 1229 du Code civil.

3 Recherchez les arguments que MaîtreDesign pourrait avancer pour engager


la responsabilité de Salomon.
Pour mettre en cause la responsabilité civile contractuelle de Salomon, MaîtreDesign va devoir prouver : l’inexé-
cution de Salomon, l’existence d’un dommage pour MaîtreDesign et le lien entre l’inexécution et le dommage.
• Une des obligations de Salomon, née du contrat, est de payer les prestations commandées, à savoir les 10
affiches. Il s’agit d’une obligation de résultat. Le fait d’envisager de rompre les relations commerciales corres-
pond précisément à l’inexécution de cet engagement du paiement des 10 affiches.
• Cette rupture des relations commerciales provoquera un manque à gagner pour MaîtreDesign dans la mesure
où seule la première affiche sera payée, alors qu’un travail préparatoire a été certainement effectué sur la
commande globale. Il y a donc bien dommage.
• Le dommage créé à MaîtreDesign découle directement de la décision de Salomon de rompre les relations
commerciales.
Toutes les composantes de la responsabilité civile contractuelle de Salomon sont donc présentes. MaîtreDesign
peut envisager de demander judiciairement le paiement de dommages-intérêts à Salomon.

3 Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre la responsabilité


extracontractuelle
1 Indiquez en quoi la situation qui implique un technicien salarié de Salomon relève de
la responsabilité civile extracontractuelle.
[Définition] Responsabilité civile extracontractuelle : obligation de réparer les conséquences d’un dommage
né en dehors d’une situation contractuelle.
Les deux parties impliquées dans la situation sont d’une part le salarié de Salomon et d’autre part un touriste.
Ces deux parties ne sont liées par aucun contrat, alors même qu’un dommage a été subi par l’une d’entre elles
du fait de l’autre. En conséquence, cette situation relève de la responsabilité civile extracontractuelle.

132 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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2 Expliquez dans un paragraphe argumenté qui du salarié ou de l’entreprise pourrait voir sa
responsabilité engagée.
Le fait générateur est clairement né du fait du salarié. Rien dans le cas ne laisse supposer que le salarié agissait
en dehors de la mission qui lui avait été confiée (démonstration de matériel).
Le dommage n’est pas contesté ni le lien de causalité. La seule question qui demeure est celle de l’identité du
responsable.
Deux pistes doivent être envisagées, celle de la responsabilité personnelle du salarié, puisqu’il est l’auteur du
dommage (article 1240 du Code civil) et celle de la responsabilité de l’employeur, à savoir de Salomon SAS
(article 1242 du Code civil).
L’arrêt rendu par la Cour de cassation en date du 25 février 2000 permet d’orienter le raisonnement. Dans cet
arrêt, un salarié provoque un dommage, se pose alors la question de la responsabilité du salarié. La Cour de
cassation estime qu’il n’a pas été démontré que le salarié avait « excédé les limites de la mission dont l’avait
chargé » son employeur, et qu’en conséquence le salarié ne pouvait être tenu responsable du dommage causé.
Rapporté à notre cas, nous pouvons estimer que le salarié de Salomon n’a pas excédé les limites de la mis-
sion qui lui a été confiée et que par conséquent il ne peut être personnellement responsable. En revanche, en
application de l’article 1242, Salomon SAS doit être considéré comme commettant et de ce fait endosser la res-
ponsabilité née de la situation.

4 Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre un régime spécial


de la responsabilité civile
1 Identifiez, dans la situation décrite, les conditions d’une mise en cause de l’entreprise
Salomon au titre de la responsabilité civile.
[Définition] Responsabilité civile : responsabilité engagée soit en raison de l’inexécution d’un contrat, soit en
raison d’un acte volontaire ou non entraînant, pour la personne qui est fautive ou qui est légalement présumée
fautive, l’obligation de réparer le dommage qui a été subi par une ou plusieurs autres.
L’article 1245-8 du Code civil nous apprend que pour mettre en application la responsabilité du fait des pro-
duits défectueux, la victime doit « prouver le dommage, le défaut et le lien de causalité entre le défaut et le
dommage ». Le produit sera réputé défectueux dès lors « qu’il n’offre pas la sécurité à laquelle on peut légitime-
ment s’attendre » (article 1245-3 du Code civil). Par ailleurs, la victime d’un produit défectueux dispose de 10
ans après la mise en circulation du produit pour agir contre le producteur (article 1245-15 du Code civil) ; cette
action en justice devra être menée dans les 3 ans suivant la connaissance du dommage, du défaut et de l’iden-
tité du producteur (article 1245-16 du Code civil).

2 Présentez les arguments que Justine pourrait avancer pour agir contre Salomon.
Justine devra dans un premier temps apporter la preuve d’un dommage. Ici, la preuve est facilitée par le fait
qu’il s’agisse d’un dommage corporel identifié, sachant que ce dommage corporel est augmenté d’un dommage
matériel lié à la destruction de la chaussure incriminée.
Elle devra également prouver le défaut du produit. À ce stade, le site Internet de Salomon lui est d’un grand
secours, car l’entreprise admet et communique sur le défaut du produit en question. Il suffira de faire constater
qu’au moins l’une des chaussures de Justine a perdu l’axe métallique en question.
Le lien de causalité sera prouvé d’une part par une présomption de défaut de matériel et non d’un défaut de
niveau de pratique, Justine étant une skieuse chevronnée, d’autre part par le fait que l’entreprise admette sur
son site Internet que le défaut du produit peut entraîner une perte de contrôle du ski.

3 Vérifiez si Justine est soumise au décret du 11 février 2005.


Justine a subi deux types de préjudices, un préjudice corporel d’une part et un préjudice matériel d’autre part. Le
préjudice matériel est constitué par la perte de l’usage de ses chaussures de ski.
Le décret du 11 février 2005 concerne-t-il le remplacement du produit défectueux ?
L’article 1245-1 du Code civil expose que la responsabilité du fait du produit défectueux peut s’appliquer pour la
réparation de dommage né de l’atteinte à un bien autre que le produit défectueux, dont le montant serait supé-
rieur à celui mentionné dans le décret du 11 février 2005.

Chapitre 10  Quelles réponses apporte le droit face aux risques auxquels s’expose l’entreprise ? 133

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Comme Justine n’a pas subi d’autres dommages matériels que celui né de la perte du produit défectueux, elle
ne sera pas soumise à l’application du décret en question.

4 Vérifiez si Justine pourrait utiliser les articles 1245 et suivants pour agir contre :
– le vendeur des chaussures ;
– le producteur de l’axe métallique en question.
– Concernant la possibilité pour Justine d’agir contre le vendeur des chaussures sur la base des articles 1245 et
suivants : L’article 1245-6 (doc. 2) envisage l’hypothèse d’actionner le vendeur sur la base de la responsabi-
lité du produit défectueux, mais uniquement dans les hypothèses où le producteur ne peut être identifié. Or,
ce n’est pas le cas dans notre situation, l’entreprise Salomon SAS est clairement identifiée comme le produc-
teur du bien en question.
Donc, Justine ne pourra pas agir contre le vendeur sur la base des articles 1245 et suivants du Code civil. [Cela
ne signifie pas pour autant que le vendeur qui pourrait être mis en cause au titre de la responsabilité des vices
cachés (ressource 1).]
– Concernant la possibilité pour Justine d’agir contre le producteur de l’axe métallique sur la base des
articles 1245 et suivants : La ressource 1 indique que peut être considéré comme producteur à la fois le fabri-
cant d’un produit fini, mais également celui d’une partie composante qui agit à titre de professionnel.
Dès lors, le fabricant de l’axe métallique en question ne pourra être considéré comme producteur du produit
défectueux que si l’axe peut être considéré comme défectueux, c’est-à-dire n’offrant pas la sécurité à laquelle
on peut légitimement s’attendre. La publication de Salomon ne permet pas d’être définitif sur ce point. En
conséquence, Justine ne pourra agir contre le producteur de l’axe sur la base des articles 1245 et suivants que
si elle peut apporter la preuve que l’axe en lui-même était défectueux.

APPLICATION Application Coupe Gazon


1 Présentez les faits juridiquement qualifiés.
Une personne physique a fait l’acquisition auprès d’un professionnel fabricant et revendeur de matériel de
motoculture d’une tondeuse à gazon. Trois ans après, alors que la tondeuse est convenablement entretenue, la
lame de celle se détache de la machine en cours de fonctionnement et détruit ainsi une baie vitrée.

2 Retrouvez les règles juridiques sur lesquelles peut s’appuyer M. Rayer pour obtenir
réparation de son préjudice.
Au regard de la décision rendue par la Cour de cassation le 11 janvier 2017, il apparaît que M. Rayer dispose de
deux moyens d’action : il peut agir contre le fabricant de la tondeuse sur le fondement de la responsabilité des
produits défectueux (articles 1245 et suivants du Code civil), mais également sur le fondement de la garantie
des vices cachés, et dans cette hypothèse il pourra agir contre le vendeur de la tondeuse.

3 Présentez votre conclusion.


Le cas ne nous renseigne pas sur le fait de savoir si la tondeuse vendue par la société Coupe Gazon a été fabri-
quée par la société ou simplement revendue.
Si Coupe Gazon peut être qualifiée de producteur, alors les articles 1245 et suivants peuvent trouver à s’appli-
quer ; il conviendra alors pour M. Rayer de prouver son préjudice, le défaut de la tondeuse ainsi que le lien de
causalité entre le défaut et le dommage.
Si Coupe Gazon n’est que revendeur de la tondeuse, deux hypothèses doivent être posées. Si le producteur de la
tondeuse est identifiable, ce dernier pourra être actionné au titre de la responsabilité du fait des produits défec-
tueux ; si ce n’est pas le cas, le vendeur pourra endosser cette responsabilité sur le même fondement.
Cependant, le fait de pouvoir identifier le producteur ne fait pas disparaître toute responsabilité de la part de
Coupe Gazon. En effet, M. Rayer pourra encore agir contre le vendeur pour vices cachés puisque le défaut en
question rend la tondeuse impropre à l’usage auquel on la destine ; il devra cependant démontrer que le défaut
existait au moment de l’achat.
[Un questionnement complémentaire pourrait porter sur le fait de savoir pour chacune de ces hypothèses si
M. Rayer est encore dans les délais pour agir.]

134 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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MANAGEMENT

CHAPITRE

11
Quel financement
pour l’entreprise ?

Partie 1 : SYNTHÈSE RÉDIGÉE


1. Le besoin de financement de l’entreprise en fonction de son cycle d’exploitation ou
d’investissement
Pour assurer sa production et offrir des produits adaptés aux besoins des clients, l’entreprise doit être à même
de pouvoir financer son activité aussi bien à court terme qu’à moyen et long terme.

A. Le besoin de financement du cycle d’exploitation de l’entreprise


Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations réalisées depuis l’achat des biens (matières
premières et/ou marchandises) et services nécessaires à l’activité de production de l’entreprise jusqu’à l’en-
caissement des ventes, en passant par le stockage.
Le cycle d’exploitation est plus ou moins court selon le type d’activité de l’entreprise.
L’identification de besoin de financement du cycle d’exploitation de l’entreprise est réalisée en étudiant le bilan
de l’entreprise afin de déterminer le besoin en fonds de roulement (BFR).
Le bilan est un document de synthèse qui représente la situation patrimoniale d’une entreprise à une date
donnée en termes d’emplois et de ressources.
Besoin en fonds de roulement (BFR) : représente le montant prévisible dont l’entreprise a besoin pour financer
son cycle d’exploitation.
BFR = (stocks + créances clients + VMP) – (dettes fournisseurs + dettes sociales et fiscales)
BFR positif : cela signifie que les emplois du cycle d’exploitation sont supérieurs aux ressources du cycle d’ex-
ploitation (par exemple des stocks importants ou des délais de règlement client trop longs) ; l’entreprise doit
donc « trouver » des fonds pour financer ce besoin, soit par l’excédent du fonds de roulement, soit par le recours
à des sources de financement externes.
BFR négatif : cela signifie que l’entreprise n’éprouve aucun besoin de financement de son cycle d’exploitation ;
l’excédent de ressources ainsi dégagé va permettre d’alimenter la trésorerie de l’entreprise.
La trésorerie de l’entreprise est constituée de l’ensemble des sommes d’argent disponibles en caisse ou placées
sur des comptes bancaires.
Une bonne gestion de la trésorerie permet de contrôler les entrées et sorties d’argent, avec pour principal objec-
tif d’optimiser l’équilibre financier de l’entreprise. 

B. Le besoin de financement du cycle d’investissement de l’entreprise


Le cycle d’investissement correspond à l’ensemble des opérations qui concernent l’acquisition et l’utilisation
des immobilisations (outils de travail) nécessaires à l’activité de production de l’entreprise (machines, moyens
de transport, matériel informatique).
L’identification des besoins de financement du cycle d’investissement de l’entreprise est réalisée en étudiant le
bilan de l’entreprise afin de déterminer le fonds de roulement (FR).
Le fonds de roulement (FR) représente une ressource durable qui permet de financer les investissements et les
emplois du cycle d’exploitation.
Fonds de roulement = ressources stables (fonds propres + emprunts et dettes financières) – immobilisations

Chapitre 11  Quel financement pour l’entreprise ? 135

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FR positif : cela signifie que les ressources stables de l’entreprise couvrent les besoins à long terme de l’entreprise.
Les immobilisations sont financées et il reste des ressources pour couvrir les besoins du cycle d’exploitation.
FR négatif : cela signifie que les immobilisations ne sont pas intégralement financées par des ressources stables,
elles le sont en partie par des ressources à court terme. Dans cette situation, l’entreprise éprouve des difficultés
à dégager des ressources pour financer les besoins du cycle d’exploitation. Cette situation pèse sur la trésore-
rie de l’entreprise.
FR nul : cela signifie que l’équilibre existe, mais que l’entreprise ne dispose pas de moyens pour financer ses
besoins. Sa situation reste difficile.
Dans l’idéal : fonds de roulement (FR) > au besoin en fonds de roulement (BFR)

2. Les solutions de financement et la règle de l’équilibre financier


L’identification des besoins de financement liés au cycle d’exploitation et/ou au cycle d’investissement de l’en-
treprise conduit cette dernière à immobiliser des fonds qu’elle doit se procurer selon différentes modalités, dans
le nécessaire respect de son équilibre financier.
Les modes de financement
du…

… cycle d’exploitation … cycle d’investissement

en externe en externe en interne

Sociétés
Crédit-bail
d’affacturage

Banque Crowdfunding Augmentation du capital


Concours bancaires, (financement par les associés
emprunts bancaires1 participatif)

1
ATTENTION : en général, la banque Marchés financiers
veille à ce que le taux d’endettement Autofinancement
Émission de titres
de l’entreprise n’excède pas 33 % et
ne finance pas 100 % du besoin. Obligations Actions
L’entreprise doit s’autofinancer à (emprunt obligataire) (augmentation
hauteur d’environ 30 %.
du capital social)

A. Les différents modes de financement


La mobilisation de créances professionnelles est un moyen de financement à court terme accordé par une
banque ou un établissement de crédit spécialisé (société d’affacturage) qui repose sur la cession ou le nantis-
sement1 de créances clients afin d’en obtenir le remboursement anticipé.
Concours bancaires : ensemble de crédits ou de prêts accordés par une banque à court terme (moins d’un an).
Exemples : facilité de caisse, découvert...
Une obligation est une valeur mobilière de placement qui représente une part de l’endettement d’une entreprise
(une part d’un emprunt émis sur les marchés financiers). Elle a pour but de financer une activité ou des inves-
tissements. L’entreprise qui émet une obligation s’engage à rembourser son montant (le principal) à l’échéance
de l’obligation. Entre-temps, elle verse à son créancier des intérêts. Ce titre de créance peut être échangé sur le
marché secondaire, à l’instar des actions.
Une action est une valeur mobilière de placement qui représente une part du capital social de l’entreprise. Elle
constitue une source de financement à long terme. Contrairement à l’obligation, l’action n’est pas rembour-
sable, elle peut être cédée sur les marchés financiers. En contrepartie, l’action donne droit au bénéfice et à la
participation à la gestion de l’entreprise via le droit de vote.

1 Le fait de remettre des créances clients en garantie de remboursement d’un emprunt accordé par une banque ou un éta-
blissement de crédit.

136 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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Une augmentation de capital consiste, pour une société, à augmenter son capital social en émettant de nou-
velles actions et en les cédant aux actionnaires actuels ou à de nouveaux actionnaires. Une telle opération
permet de lever des fonds à long terme.
Le crédit-bail est un moyen de financer un bien professionnel mobilier ou immobilier. C’est une location avec
une possibilité d’achat en fin de contrat (option d’achat) à un prix défini au départ du contrat.
C’est la banque qui a financé le bien en crédit-bail qui reste propriétaire du bien durant toute la durée du contrat.
Au terme du contrat de crédit-bail, le locataire a trois solutions : faire valoir l’option d’achat, rendre le matériel
au bailleur ou, lorsque c’est possible, prolonger le contrat de location.
L’autofinancement représente le moyen de financement de l’entreprise sans appel à des ressources extérieures.
La lecture du compte de résultat permet d’apprécier la capacité de l’entreprise à générer de l’autofinancement.
L’autofinancement est réalisé grâce à ses plus-values, son épargne, ses capitaux propres et son amortissement
comptable.
Le financement participatif, ou crowdfunding («  financement par la foule  »), est un moyen de financer des
projets d’entreprise accessible à un grand nombre de particuliers qui, au travers d’une plateforme dédiée sur
Internet, réalisent des apports financiers.
Les apporteurs de capitaux (épargnants) choisissent de financer les projets auxquels ils croient et à hauteur de
ce qu’ils souhaitent y investir.
Plusieurs modalités de financement participatif existent : le don (avec ou sans contrepartie), le prêt (avec ou
sans intérêts) et l’investissement en capital.
Le compte de résultat est un document comptable synthétisant l’ensemble des charges (dépenses consom-
mées, consommations) et des produits (recettes) d’une entreprise, pour une période donnée, appelée période
ou exercice comptable. Il permet de déterminer le résultat net de l’exercice qui peut être un bénéfice ou une
perte. Le résultat net s’inscrit au bilan.
Le choix du mode de financement a un impact sur le résultat net.
Résultat net = total des produits – total des charges.

B. La règle de l’équilibre financier


La règle de l’équilibre financier exige que les capitaux mobilisés par l’entreprise pour financer un besoin lié aux
cycles d’exploitation ou d’investissement soient d’une durée proportionnelle à la durée de vie ou d’utilisation
du bien acquis.
Le ratio du fonds de roulement permet de mesurer la manière dont les acquisitions en biens immobilisés sont
financées. 
Le ratio du fonds de roulement = capitaux stables/actifs immobilisés
Le ratio de liquidité permet de mesurer la manière dont les actifs circulants sont financés par des capitaux à
court terme.
Le ratio de liquidité générale = actif circulant (sans les disponibilités)/dettes à court terme
Dans les deux cas, le résultat doit être égal ou supérieur à 1.
Lorsque le ratio est positif, on peut considérer que le fonds de roulement apporte une marge de sécurité. Dès
lors, une partie des capitaux permanents couvre des actifs circulants (stocks, créances clients).

Partie 2 : CORRIGÉS DES MISSIONS

1 Identifier le besoin de financement de l’entreprise en fonction de son cycle


(exploitation/investissement)
1 L’exploitation du bilan pour l’année 2018 fait apparaître un besoin en fonds de roulement de
4930 €.
Expliquez pourquoi apparaît un besoin de financement lié au cycle d’exploitation au sein de
l’entreprise TeXnich.

Chapitre 11  Quel financement pour l’entreprise ? 137

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MÉTHODE
– Définir la notion de cycle d’exploitation.
– Définir la notion de besoin de financement lié au cycle d’exploitation.
– Définir la notion de besoin en fonds de roulement.
– Expliquez pourquoi apparaît un besoin en fonds de roulement de 4930 € au sein de l’entreprise TeXnich.
– Montrez en quoi ce besoin est lié au financement du cycle d’exploitation de l’entreprise TeXnich.

[Définition] Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations réalisées depuis l’achat des biens
(matières premières et/ou marchandises) et services nécessaires à l’activité de production de l’entreprise
jusqu’à l’encaissement des ventes, en passant par le stockage. Le cycle d’exploitation est plus ou moins court
selon le type d’activité de l’entreprise.
[Définition] Le besoin de financement lié au cycle d’exploitation est un besoin de financement à court terme. Il
résulte du décalage dans le temps entre les dépenses engagées pour les opérations d’exploitation (achat des
biens – matières premières et/ou marchandises – et services nécessaires à l’activité de production et de stock­
age de l’entreprise) et les encaissements des ventes.
[Définition] Le besoin en fonds de roulement correspond au montant dont l’entreprise a besoin pour financer
son cycle d’exploitation, du fait du décalage des flux de trésorerie correspondant aux décaissements (dépenses)
et aux encaissements (recettes) liés à son activité.
[Analyse] La formule, en comptabilité, du besoin en fonds de roulement (BFR) est :
BFR = (stocks + créances clients) – (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales)
Dans le cas présent, en utilisant les données de l’extrait du bilan de l’année 2018 de l’entreprise TeXnich :
BFR = (stocks + créances clients) – (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales)
= (10 560 + 16 130) – (19 200 + 2 560)
= 26 690 – 21 760
= 4 930 euros
Ce résultat est mentionné dans les informations issues du traitement des données du bilan pour l’année 2008.
Le besoin en fonds de roulement est de 4 930 euros, car il y un décalage entre les décaissements (dépenses)
liés à son activité (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales = 19 200 + 2 560 = 21 760  euros) et les
encaissements (recettes attendues et potentielles) liés à son activité (stocks + créances clients = 10 560 +
16 130 = 26 690 euros).
4 930 euros représentent donc le montant prévisible dont l’entreprise TeXnich a besoin pour financer son cycle
d’exploitation au cours de l’année 2018.

2 En 2010, l’entreprise a acquis une machine pour 80 000 euros. Chaque année, la vente
des produits fabriqués grâce à cette machine génère en moyenne un chiffre d’affaires de
8 000 euros (soit un bénéfice de 2 600 euros).
Compte tenu de ces éléments, expliquez pourquoi un besoin de financement lié au cycle
d’investissement apparaît dans l’entreprise TeXnich.

MÉTHODE
– Définir la notion de cycle d’investissement.
– Définir le besoin de financement lié au cycle d’investissement.
– Expliquer en quoi l’acquisition d’une machine pour un montant de 80 000 euros par l’entreprise TeXnich
constitue un investissement.
– Au regard du chiffre d’affaires de 8 000 euros (soit un bénéfice de 2 600 euros) généré par les ventes des
produits fabriqués grâce à la machine, expliquez pourquoi apparaît un besoin de financement.
– Montrez en quoi ce besoin de financement est lié au cycle d’investissement.

[Définition] Le cycle d’investissement correspond à l’ensemble des opérations qui concernent l’acquisi-
tion et l’utilisation des immobilisations (outils de travail) nécessaires à l’activité de production de l’entreprise
(machines, moyens de transport, matériel informatique). Le cycle d’investissement est à long terme (plusieurs
années).

138 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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[Définition] Le besoin de financement lié au cycle d’investissement est un besoin de financement à long terme.
Il résulte du décalage, dans le temps, entre les dépenses engagées pour acquérir les immobilisations et les
recettes générées par ces immobilisations au cours des différents cycles d’exploitation qu’elles permettent
d’assurer.
[Analyse] L’entreprise TeXnich a acquis en 2010 une machine d’un montant de 80 000 euros.
Un investissement, pour les économistes, correspond à l’acquisition de biens de production et alimente le stock
de capital. Alors que la comptabilité nationale privilégie la notion d’accroissement de capital fixe (cf. FBCF),
la comptabilité privée identifie trois grands types d’investissement  : les investissements matériels (terrains,
constructions, machines, outillage...), les investissements financiers (prises de participation, achats de titres...)
et certains investissements immatériels (brevets, licences, marques, fonds de commerce).
Au regard de la définition précitée, l’acquisition d’une machine pour un montant de 80 000 euros constitue un
investissement et plus précisément un investissement matériel qui permet de fabriquer des produits.
La vente des produits fabriqués grâce à cette machine génère en moyenne, chaque année, un chiffre d’affaires
de 8 000 euros (soit un bénéfice de 2 600 euros).
Il y a un décalage, dans le temps, entre le montant des dépenses engagées par l’entreprise TeXnich pour acqué-
rir la machine (investissement matériel de 8 000 euros) et les recettes générées par les produits fabriqués à
l’aide de cette machine (bénéfice de 2 600 euros en moyenne par an).
Ce décalage correspond à un besoin de financement lié au cycle d’investissement dans l’entreprise TeXnich.

2 Recenser les solutions de financement adaptées à l’entreprise dans une situation


donnée
1 Expliquez comment la SAS TeXnich peut financer le besoin lié au cycle d’exploitation.

MÉTHODE
– Définir la notion de cycle d’exploitation.
– Recenser les types modes de financement auxquels la SAS TeXnich peut recourir pour financer le besoin
lié au cycle d’exploitation.

[Définition] Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations réalisées depuis l’achat des biens
(matières premières et/ou marchandises) et services nécessaires à l’activité de production de l’entreprise
jusqu’à l’encaissement des ventes, en passant par le stockage.
Le cycle d’exploitation est plus ou moins court selon le type d’activité de l’entreprise.
[Analyse] La SAS TeXnich peut recourir à différentes solutions, en externe, pour financer le besoin lié au cycle
d’exploitation.
À cet effet, elle peut s’adresser aux sociétés d’affacturage et aux banques pour mobiliser des créances pro-
fessionnelles (moyen de financement à court terme accordé par une banque ou un établissement de crédit
spécialisé – société d’affacturage – qui repose sur la cession de créances clients afin d’en obtenir le rembour-
sement anticipé).
Les banques peuvent également lui accorder :
• des concours bancaires (ensemble de crédits ou de prêts accordés par une banque à court terme – moins d’un
an –, par exemple : facilité de caisse, découvert...) ;
• des emprunts bancaires.

2 L’agrandissement des locaux et l’acquisition de matériels envisagés par Maxime Demanche


représentent un investissement de 350 000 euros. La SAS TeXnich dispose d’un apport de
50 000 euros (autofinancement).
Identifiez le besoin net de financement lié à cet investissement.

Chapitre 11  Quel financement pour l’entreprise ? 139

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MÉTHODE
– Définir la notion d’investissement.
– Expliquez en quoi l’agrandissement des locaux et l’acquisition de matériels envisagés par Maxime
Demanche pour un montant de 350 000 euros constituent un investissement.
– Identifiez le besoin net de financement lié à cet investissement.

[Définition] Un investissement, pour les économistes, correspond à l’acquisition de biens de production et ali-
mente le stock de capital. Alors que la comptabilité nationale privilégie la notion d’accroissement de capital fixe
(cf. FBCF), la comptabilité privée identifie trois grands types d’investissement : les investissements matériels
(terrains, constructions, machines, outillage...), les investissements financiers (prises de participation, achats
de titres...) et certains investissements immatériels (brevets, licences, marques, fonds de commerce).
[Analyse] Au regard de la définition précitée, l’agrandissement des locaux et l’acquisition de matériels envisa-
gés par Maxime Demanche représentent un investissement.
Le montant de cet investissement s’élève à 350 000 euros.
La SAS TeXnich dispose d’un apport de 50 000 euros. Ces 50 000 euros constituent l’autofinancement (finan-
cement de l’investissement que l’entreprise SAS TeXnich effectue grâce à une partie de ses bénéfices).
L’entreprise SAS TeXnich ne dispose pas de l’intégralité du montant de l’investissement lié à l’agrandissement
des locaux et l’acquisition de matériels envisagés par Maxime Demanche.
L’entreprise SAS TeXnich a donc un besoin net de financement lié à cet investissement est donc de 300 000 euros
(montant de l’investissement - part autofinancée de l’investissement = 350 000  euros- 50 000  euros=
300 000 euros).

3 Recensez les modes de financement auxquels la SAS TeXnich peut recourir pour financer
cet investissement. Puis précisez quelle règle l’entreprise doit respecter pour assurer son
équilibre financier.

MÉTHODE
– Définir la notion de modes de financement.
– Présenter les solutions, pour les entreprises, de financement du cycle d’investissement.
– Recenser les types de modes de financement auxquels la SAS TeXnich peut recourir pour financer le
besoin lié à cet investissement.
– Définir la notion d’équilibre financier.
– Présenter la règle que doit respecter la SAS TeXnich pour assurer son équilibre financier.

[Définition] Les modes de financement comprennent l’ensemble des solutions de financement internes et/ou
externes permettant à l’entreprise de financer ses besoins actuels et/ou futurs liés aux cycles d’exploitation et
d’investissement. Les choix des modes de financement sont contraints par le respect de l’équilibre financier.
Les solutions, pour les entreprises, de financement du cycle d’investissement :
– en interne :
• autofinancement,
• augmentation du capital par les associés ;
– en externe :
• l’emprunt bancaire,
• l’émission de titres, selon le besoin lié au cycle d’exploitation (actions et/ou obligations),
• le crowdfunding,
• le crédit-bail.
[Définition] L’équilibre financier est un principe selon lequel les capitaux mobilisés par l’entreprise pour acqué-
rir des biens (immobilisation, stock, crédit clients) restent à la disposition de l’entreprise pendant une durée qui
correspond à la durée de vie ou d’utilisation du bien acquis.
[Analyse] La SAS TeXnich peut recourir, en complément de l’autofinancement de 50 000 euros, à différentes
solutions, en interne et en externe, pour financer cet investissement.
Elle peut envisager l’emprunt bancaire, le financement participatif (crowdfunding) ou l’émission de titres.

140 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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APPLICATION ÉcoSwim
1 L’exploitation du bilan pour l’année 2018 fait apparaître un besoin en fonds de roulement
(BFR) de 320 k€.
Expliquez pourquoi apparaît un besoin de financement lié au cycle d’exploitation au sein de
l’entreprise ÉcoSwim.

MÉTHODE
– Définir la notion de besoin de financement lié au cycle d’exploitation.
– Définir la notion de besoin en fonds de roulement.
– Expliquez pourquoi apparaît un besoin d’exploitation de 320 k€ au sein de l’entreprise ÉcoSwim.
– Montrez en quoi ce besoin est lié au financement du cycle d’exploitation de l’entreprise ÉcoSwim.

[Définition] Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations réalisées depuis l’achat des biens
(matières premières et/ou marchandises) et services nécessaires à l’activité de production de l’entreprise
jusqu’à l’encaissement des ventes, en passant par le stockage. Le cycle d’exploitation est plus ou moins court
selon le type d’activité de l’entreprise.
[Définition] Le besoin de financement lié au cycle d’exploitation est un besoin de financement à court terme. Il
résulte du décalage, dans le temps, entre les dépenses engagées pour les opérations d’exploitation (achat des
biens – matières premières et/ou marchandises – et services nécessaires à l’activité de production et de stoc-
kage de l’entreprise) et les encaissements des ventes.
[Définition] Le besoin en fonds de roulement correspond au montant dont l’entreprise a besoin pour financer
son cycle d’exploitation du fait du décalage des flux de trésorerie correspondant aux décaissements (dépenses)
et aux encaissements (recettes) liés à son activité.
[Analyse] La formule du besoin en fonds de roulement (BFR) est :
BFR = (stocks + créances clients) – (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales)
Dans le cas présent, en utilisant les données de l’extrait du bilan de l’année 2018 de l’entreprise ÉcoSwim :
BFR = (stocks + créances clients) – (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales)
= (200 + 280) – (160 + 0)
= 480 – 160
= 320 k€
Ce résultat est mentionné dans les informations issues du traitement des données du bilan pour l’année 2008.
Le besoin en fonds de roulement est de 320 k€, car il y a un décalage entre les décaissements (dépenses) liés à
son activité (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales = 160 + 0= 160 k€) et les encaissements (recettes
attendues et potentielles) liés à son activité (stocks + créances clients = 200 + 280= 480 k€).
320 k€ représentent donc le montant prévisible dont l’entreprise ÉcoSwim a besoin pour financer son cycle
d’exploitation au cours de l’année 2018.

2 L’entreprise envisage d’exiger un règlement client de 15 jours.


Expliquez les incidences qu’aurait cette décision sur le besoin de financement du cycle
d’exploitation.

MÉTHODE
– Analyser l’incidence de la fixation (envisagée) du règlement client à 15 jours sur le besoin de financement
du cycle d’exploitation.

[Analyse] L’entreprise ÉcoSwim envisage d’exiger un règlement client de 15 jours.


Si ce délai était auparavant inférieur à 15 jours, le délai de règlement client est alors allongé. Cela signifie que
l’entreprise ÉcoSwim attendra plus longtemps pour percevoir le montant de ses créances clients. Au regard
de la formule du BRF, le décalage entre les décaissements (dépenses) liés à son activité (dettes fournisseurs +
dettes fiscales et sociales) et les encaissements (recettes attendues et potentielles) liés à son activité (stocks
+ créances clients) va s’accentuer.

Chapitre 11  Quel financement pour l’entreprise ? 141

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Le montant prévisible dont l’entreprise ÉcoSwim a besoin pour financer son cycle d’exploitation au cours de
l’année 2018 va alors être plus important.
Si ce délai était auparavant supérieur à 15 jours, le délai de règlement client va diminuer. L’entreprise ÉcoSwim
recouvrera alors plus rapidement le montant de ses créances clients. Au regard de la formule du BRF, le déca-
lage entre les décaissements (dépenses) liés à son activité (dettes fournisseurs + dettes fiscales et sociales) et
les encaissements (recettes attendues et potentielles) liés à son activité (stocks + créances clients) va diminuer.
Le montant prévisible dont l’entreprise ÉcoSwim a besoin pour financer son cycle d’exploitation au cours de
l’année 2018 va alors être moins important.

3 ÉcoSwim projette de réaliser un investissement de 420 k€.


Recensez les modes de financement auxquels ÉcoSwim peut recourir pour financer cet
investissement. Puis précisez quelle règle l’entreprise doit respecter pour assurer son
équilibre financier.

MÉTHODE
– Identifier le besoin net de financement lié à cet investissement.
– Définir la notion de modes de financement.
– Recenser les types de modes de financement auxquels l’entreprise ÉcoSwim peut recourir pour financer le
besoin lié à cet investissement.
– Définir la notion d’équilibre financier.
– Présenter la règle que doit respecter la SAS TeXnich pour assurer son équilibre financier.

[Définition] Les modes de financement comprennent l’ensemble des solutions de financement internes et/ou
externes permettant à l’entreprise de financer ses besoins actuels et/ou futurs liés aux cycles d’exploitation et
d’investissement. Les choix des modes de financement sont contraints par le respect de l’équilibre financier.
Les solutions, pour les entreprises, de financement du cycle d’investissement :
– en interne :
• autofinancement,
• augmentation du capital par les associés ;
– en externe :
• l’emprunt bancaire,
• l’émission de titres, selon le besoin lié au cycle d’exploitation (actions et/ou obligations),
• le crowdfunding,
• le crédit-bail.
[Définition] L’équilibre financier est un principe selon lequel les capitaux mobilisés par l’entreprise pour acqué-
rir des biens (immobilisation, stock, crédit clients) restent à la disposition de l’entreprise pendant une durée qui
correspond à la durée de vie ou d’utilisation du bien acquis.
[Analyse] L’entreprise ÉcoSwim peut recourir à différentes solutions, en interne et en externe, pour financer cet
investissement.
Elle peut envisager :
– en interne :
• autofinancement,
• augmentation du capital par les associés ;
– en externe :
• l’emprunt bancaire,
• l’émission de titres, selon le besoin lié au cycle d’exploitation (actions et/ou obligations),
• le crowdfunding,
• le crédit-bail.
L’entreprise ÉcoSwim doit toutefois, dans le cadre du financement de son investissement de 420 k€, respecter
la règle de l’équilibre financier. Les capitaux mobilisés par l’entreprise ÉcoSwim pour acquérir des biens relatifs
à son investissement de 420 k€ doivent rester à la disposition de l’entreprise pendant une durée qui correspond
à la durée de vie ou d’utilisation du bien ou des biens acquis.

142 Thème 3  L’organisation de l’activité de l’entreprise

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