Chapitre IV : EAU SOUTERRAINE

Introduction
Un massif rocheux, au même titre qu’un sol, peut
contenir une grande quantité d’eau sous forme de
nappe phréatique, captive ou libre.
Cependant, la perméabilité des roches fréquemment
rencontrées est très faible, de l’ordre de 10-10à 10-12
m/s, exceptionnellement jusqu’à 10-5 m/s pour les
roches très poreuses.
Autant dire que bien souvent, l’étude hydrogéologique
se ramènera à l’étude de la perméabilité des fractures.
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IV-1) L’écoulement dans les roches

Les plupart des roches ignées et métamorphiques sont très denses

et de texture imbriquées. (Comme le granite, basalte schiste et
calcaire cristallin présentent généralement des échantillons de
laboratoire de très faible perméabilité).

Les roches ont de ce fait une très faible perméabilité et porosité.

Certaines roches sédimentaires clastiques résultant de
l’accumulation de sédiments divers (clastes: morceaux de roches ou
de fragments minéraux, débris de coquilliers ) et/ou de
précipitations à partir de solutions (ciment)
typiquement le grès, peuvent être poreuses et perméables.
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Exemple de roche sédimentaire clastique

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IV-2) Ecoulement dans un réseau de fissures

Les massifs rocheux sont fissurés. Les fissures fournissent les

chemins d’écoulement et celui-ci est régi par les ouvertures.
L’écoulement dans une roche fissurée est influencé par la
connectivité du système ou réseau de fissures.
Bien qu’un massif rocheux puisse être fortement fissuré, seul un
faible pourcentage des fissures sont interconnectées.
Sur le terrain, on constate souvent que quelques fissures
présentent un écoulement d’eau, alors que les autres sont sèches.

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IV-2-1) Les effets de l’eau souterraine et des pressions

L’eau souterraine est importante en mécanique des roches:

Elle contribue à la modification du champ de contrainte,
Elle modifie les paramètres de la roche, p.ex., le frottement,
Sa présence augmente la complexité de la construction en rocher,

Il est plus difficile de percer un tunnel avec des infiltrations d’eau

et/ou une forte pression d’eau.

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Roches molles et sols durs
Les roches sédimentaires sont formées de sédiments (sols )
au travers d’un long processus de compaction et de
cimentation.
Le procédé peut être arrêté avant que les sédiments aient
été complètement solidifiés. Les matériaux pourraient être
alors fortement consolidés, mais pas entièrement solidifiés.
Typiquement ces matériaux ont une faible résistance et une
déformabilité élevée, et lorsqu’ils sont placés en contact avec
de l’eau, ils peuvent être souvent dissous.
Une fois secs, ils se comportent comme une roche faible et
dans l’eau, ils s’effondrent.
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Roche gonflante
Certaines roches ont le pouvoir de gonfler; lorsque la
roche est exposée à l’eau (directement en contact
avec l’eau ou à l’air), elle gonfle.
Cela est principalement dû au comportement
gonflant des minéraux composant la roche,
typiquement le minéral d’argile montmorillonite.
Les roches et les sols qui contiennent une forte
quantité de minéraux de montmorillonite auront des
caractéristiques de gonflement et de retrait.

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Roches fracturées

• Les caractéristiques des roches fracturées et broyées

sont assez différentes de celles de roches massives.
• Elles se comportent comme des matériaux
granulaires ou sous forme de blocs dont les
propriétés mécaniques dépendent de leur géométrie
et du frottement.
• Lorsque de tels matériaux sont rencontrés en
construction, ils doivent être considérés séparément.

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 La perméabilité hydraulique et conductivité
• La considération de la perméabilité comme un indice de classification de la
roche permet de transmettre des informations sur le degré
d'interconnexion entre les pores ou fissures qui sont un élément de base
dans la roche.
• En outre, la variation de la perméabilité correspond au changement des
cttes normales, la variation du sens des cttes de la compression à la
traction, évalue le degré des fissurations de la roche, puisque à plat les
fissures sont grandement touchés par les cttes normales tandis que pores
sphériques ne le sont pas.
• La mesure de la perméabilité d’un 'échantillon de roche peut avoir le
comportement direct sur un problème pratique ex:

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• Eau de pompage, huile (pétrole), ou gaz (essence) dans une
formation poreuse, disposant de déchets de saumure (Les
concentrats ou saumures sont les effluents issus des procédés de
dessalements de l'eau de mer (dans notre cas l'osmose inverse)),
stockant liquides dans les cavernes extraites de conversion
d'énergie,

• Évaluation du niveau d’eau (film d'eau) d'un réservoir, asséchant

une chambre profonde, ou prévoyant un afflux d'eau dans un
tunnel.
• La perméabilité des roches présente une très large de gamme de
valeurs (plus de 14 ordres de grandeur séparent les roches les plus
perméables de celles des moins perméables.
• Pour fixer les idées une perméabilité de 1 darcy = 0,96 10-5 m/s est
une forte perméabilité

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• Ex celle d’un bon aquifère ; dans le domaine pétrolier, la perméabilité des
roches réservoirs intéressantes est supérieure milli darcy.
• A l’opposé, pour le stockage en profondeur de déchets radioactifs, on
recherche des perméabilités de l’ordre du micro darcy.
• Les roches étant soumises in situ à des conditions ( cttes et T° ..) qui ne
sont celles de la surface , il est intéressant de connaitre quelle est
l’évolution de la perméabilité en profondeur .
• Celle-ci est en grande partie tributaire de la manière dont les pptés
géométriques des réseaux de pores ou de fissures ( volume accessible au
fluide , connectivité) sont modifiées en réponse à l’application des cttes
ou de T° élevée
• Dans bien des cas le système de discontinuités modifie radicalement les
valeurs de perméabilité de la roche in-situ ; en comparaison de celle
obtenue dans le laboratoire.
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II) Mesure de la perméabilité d’un massif rocheux
La perméabilité d’un massif rocheux peut être déterminée soit par
des mesures effectuées en laboratoire soit par des mesures in –situ.
En labo, on utilisera le perméamétrie sur échantillon rocheux
prélevé au sein du massif rocheux.
In-situ, on dispose de plusieurs méthodes pour déterminer cette
perméabilité soit par :
Piézomètre: mesure la pression des liquides
Essai de LUGEON ou par essai de pompage (watertest ) est destiner
à évaluer les possibilités de circulation de l'eau dans une roche
Essai en caverne
Essai de dilution (dilution test).
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Beaucoup de roches obéissent à la loi de DARCY
Les applications les plus courantes en Génie Civil, ° utilisent la loi
de Darcy pour un milieu continu, isotrope ou anisotrope,
l’écoulement de l’eau est défini par la relation suivante :
• pour une eau de T°= 20°C

Avec qx= débit dans la direction x

h= la charge hydraulique et A la section transversale
normale à la direction x
K = coefficient de perméabilité
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lorsque la Température varie considérablement de 20°ou un autre
fluide est considéré ; généralement on utilise la forme suivante de
la loi de DARCY

• Où p = la pression du fluide et μ = viscosité du fluide.

• ( K est obtenu à partir de la percolation longitudinal)

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Quelques valeurs de perméabilités typiques de certaines roches

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Mesure du coefficient de perméabilité à partir d’une
percolation radiale.
Une méthode alternative est de générer un flux radial dans un corps creux
cylindrique
• L’échantillon possède les mêmes dimensions que pour la percolation
longitudinale mais on réalise préalablement à l’essai un forage axial de
diamètre de 12mm. Cet échantillon est placé dans une enceinte.
• Lorsque le débit est de la circonférence extérieure vers le centre, on parlera
de la percolation radiale convergente et on observe dans ce cas une
génération de forces compressives, alors que lorsque le débit est du trou
central vers l'extérieur (percolation radiale divergente), dans ce cas on
constate une résistance à la traction, En conséquence, les roches doivent
leur perméabilité en partie à la présence d'un réseau de fissures et le sens
du flux qui y circule (les valeurs de perméabilité diffèrent considérablement
selon le sens du flux.
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• L’expression de la perméabilité radiale est

q= débit
L= longueur de l’échantillon
R2, R1 = rayon extérieur et intérieur de l’échantillon
∆h = la différence de charge (débit) correspondant à ∆p

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• Les intérêts de ces essais de percolations radiales sont :
• Pour un même échantillon, on peut comparer les perméabilités
lorsque le champ de cttes est de compression et lorsque le champ
de cttes de traction est prédominant.
• Cette comparaison permet de mettre en évidence deux types de
roches : les roches vacuolaires qui se caractérisent par une
fissuration presque inexistante et les roches fissurées qui
permettent la mesure de très grands gradients pouvant être
générés,
• (Perméabilité de l’ordre de 10-9 darcy).
• 1Darcy= 0,96 10-5 m/s

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• Les essais sur le terrain donnent (dans ces roches) une perméabilité
importante comme le montre le tableau ci-dessus. La raison de
cette différence est généralement attribuée à des intervalles
réguliers d’un ensemble de joints ouverts et de fractures dans la
masse rocheuse.
• Généralement on idéalise la masse rocheuse comme un système
parallèle de plaques lisses, les flux tournent entre les plaques
• On définit les fractures comme des parois parallèles, avec une
ouverture identique et idéalement lisse
• Il est utile, cependant, de calculer la rupture hypothétique
(ouverture) e, qui donne la même valeur de la perméabilité
mesurée in-situ (correspondant à une fracture affecté d’un
espacement S).
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 Où S est l'espacement entre les fractures et e(rupture
hypothétique : ouverture )

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Série N°2
Exercice n°1
On demande la quantité d’eau qui circule à travers une roche sous un gradient
hydraulique unité et possédant une perméabilité de 1milliDarcy.
Données la T° de l’eau =20°

Exercice n°2
Une masse de roche possède un poids initial unitaire égal à γ et, après desserrage, on
suppose le poids volumique unitaire égal à γ1. Le coefficient de desserrage (n) est défini
comme suit d’après Muller 1978)
N = ( ( γ- γ1) / γ)
Une masse de roche sédimentaire jointée (articulée) suppose une valeur de n=0.35 après
le desserrage et 0.08 après recompactage
Calculer la valeur correspondante de γ1 avec γ 27 kN /m3
Des roches ignées cristallines comme le granite, gneiss, et diabase a une gamme de
valeurs de n =0.35 à 0.5 après le desserrage et de 0.08 à 0.25 après recompactage
Recalculer les valeurs correspondantes de poids d'unité γ1
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Série N°2
Exercice n°3
Une masse de roche à conductivité (de terrain) en
champs libre de 10-5 cm/s. on suppose que la roche
elle-même est imperméable et trois ensembles
orthogonaux de fractures lisses se reproduisent avec
l'espacement 1 m.
Sachant que μ = 1.005x10-3 Ns/m2
Calculer l'ouverture (e) des fractures.

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