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La tenue des livres de commerce encore appelés livres comptables est une
obligation pour tout commerçant. Cette obligation consiste essentiellement à
tenir une comptabilité qui doit rester conforme aux règles du code
SYSCOHADA. Ainsi, l’obligation comptable qui pèse sur le commerçant
comprend donc la tenue de livre comptable de catégories différentes. En
effet, on distingue de grandes catégories de livres comptables à savoir les
livres obligatoires et les livres facultatifs.
Les livres de commerce sont donc des documents dont le commerçant se sert
dans l’exercice de son activité commerciale. Sont considérés comme livres
obligatoires le grand livre, le livre journal, et le livre inventaire. Concernant
ces livres, l’article 13 alinéa 1 dispose que : « Le commerçant doit tenir tous
les livres de commerce conformément aux dispositions de l’acte uniforme
relatif à l’organisation et à l’harmonisation de la comptabilité des entreprises
». En outre, le commerçant doit se conformer à la comptabilité des sociétés
commerciales.
Les livres obligatoires évoqués sont au nombre de 3 :
- Le grand livre est celui que le commerçant doit tenir. C’est dans celui-ci
qu’il enregistre au jour le jour toutes les opérations commerciales qu’il
accomplit notamment les opérations de commande ou de livraison ;
- Le livre journal : c'est dans ce livre que le commerçant regroupe toutes
les opérations qu’il accomplit avec une personne déterminée. Ainsi ce
livre comprend un tableau dans lequel apparaisse les créances et les
dettes de chacune des personnes avec lesquelles le commerçant est
entré en relation d’affaires ;
- Le livre inventaire : c’est dans ce livre que le commerçant établit un
inventaire du passif et de l’actif de son activité afin d’arrêter les
comptes des pertes et des profits.
À titre de rappel, la tenue des livres obligatoires doit se faire dans le respect
des dispositions de l’acte uniforme par exemple les livres obligatoires doivent
être tenues dans un ordre chronologique sans plans, ni ratures, ni surcharges.
En outre, ces livres doivent être numérotés, côtés et paraphés par le président
de la juridiction compétente avec l’insertion du numéro du R.C.C.M.
L’inobservation des règles qui régissent les livres obligatoires est considérée
comme une faute de la part du commerçant contrevenant aussi celui-ci est-il
passible de sanction.
Quant aux livres facultatifs, ceux-ci sont laissés à l’initiative du commerçant
qui apprécie l’opportunité de la tenue d’autres livres (autres que ceux
obligatoires). Ils appartient donc au commerçant de décider s’il va recourir à
des livres facultatifs pendant l’exercice de son activité. Sont considérés
comme livres facultatifs par exemple les livres de caisse, le livres des effets de
commerce (titres, chèques) puis les livres brouillons. En conclusion, le recours
et la gestion des livres facultatifs sont laissés à l’initiative du commerçant.
C’est pourquoi parmi les livres facultatifs, le commerçant va faire le choix de
ceux qu’il juge utiles pour le bon fonctionnement de son activité
commerciale.
Ceci signifie que le commerçant ne pourra pas se prévaloir des règles de droit
commercial pour justifier un droit auquel il prétend. De même, l’entreprenant
fautif ne pourra se prévaloir des règles spéciales favorables prévues pour
l’entreprenant. En ce qui concerne la question de la prescription, il s’agit de
comprendre que le commerçant ou l’entreprenant dispose d’un délai de 5 ans
au-delà duquel faute de s’être exécuté par exemple, faute de ne pas se
soumettre à une obligation dans ce délai ou de ne pas revendiquer un droit
qui lui est reconnue, il perd le bénéfice des privilèges liés à sa qualité, par
exemple, il perd le droit auquel il aurait pu prétendre. Ceci pose par ailleurs la
question de savoir quel est le point de départ de la prescription prévue par les
textes. La réponse à cette question se trouve dans le combiné des articles 17,
18 et 19. L’article 17 affirme que le point de départ de la prescription des
droits auquel pouvait prétendre le commerçant ou l’entreprenant qui n’aurait
respecté les obligations mises à sa charge à l’occasion de l’exercice de son
activité est le jour où le titulaire du droit a connu ou aurait dû connaître les
faits lui permettant d’exercer son action.
L’article 17 en plus d’indiquer le point de départ de la prescription évoque
également le délai de forclusion (la forclusion, c’est l’impossibilité d’agir en
justice tandis que la prescription extinctive dans le cas d’espèce signifie la
perte d’un droit, la perte d’un privilège. Ces 2 délais sont différents et n’ont
les mêmes effets car une chose est de perdre un droit, un privilège, une autre
est d’être forclos c’est-à-dire de ne pas pouvoir agir en justice sans que pour
autant le droit soit affecté. Aux termes de l’article 18 de l’acte, la prescription
se fait par jour et non par heure et elle est acquise lorsque le dernier jour du
fait est accompli.
Important : Le droit cambiaire (délai de 2 ans) est plus rigoureux que le droit
commercial et ses délais sont brefs.
Quant à l’article 19, la prescription ne court pas à l’égard d’une créance qui
dépend d’une condition jusqu’à ce que la condition arrive ou bien à l’égard
d’une créance à terme jusqu’à ce que le terme soit arrivé.
Sur cette question, il y a lieu d’évoquer également l’article 26 de l’acte
uniforme qui dispose que : « Les juges ne peuvent soulever d’office le moyen
résultant de la prescription. Sauf renonciation, la prescription peut être
opposée en tout état de cause même en appel ». Ce texte fait ressortir 2 idées
essentielles qui sont :
- Il n’appartient pas au juge au cas où l’un des justiciables n’auraient pas
élevé ce cas, n’auraient pas élevé ce moyen au bénéficie de l’une des
parties. Autrement dit, l’initiative du recours du moyen de prescription
appartient aux seules parties au procès c’est-a-dire le défendeur ou le
demandeur ;
- Il est possible de renoncer à une prescription. Dès lors, il est possible de
permettre à l’autre partie de revendiquer et de bénéficier du droit qui
serait prescrit du fait de l’arrivée de la durée de prescription.
Et en ce qui concerne la renonciation, l’article 26 précise que seule une
prescription acquise est susceptible de renonciation. Cela signifie qu’on ne
peut pas renoncer de façon anticipée à une prescription. Ainsi, un paiement
effectué pour éteindre une dette ne saurait être répétée au seul motif que le
délai de prescription était expirée. Cette solution montre que selon le texte, la
prescription peut être expresse ou être tacite. Cette renonciation tacite va
résulter des circonstances qui vont traduire la volonté univoque du
bénéficiaire de la prescription de ne pas s’en prévaloir. En la matière, l’article
28 de l’acte uniforme affirme que : « Celui qui ne peut par lui-même exercer
ses droits ne peut pas renoncer seul à la prescription ».
En ce qui concerne les actes d’interruption, ce sont les articles 23, 24 et 25 qui
les énoncent. Par exemple, à l’article 23, il y a 1 hypothèse dans laquelle
survient 1 contestation quant à la reconnaissance des droits de créance d’un
individu. Ainsi, le refus de reconnaître va entraîner un arrêt de l’exécution de
l’obligation de sorte que si le débiteur vient à reconnaître les droits de
créance de l’autre partie, il y a donc interruption de la prestation.
Le R.C.C.M est tenu par les juridictions nationales de chaque État partie et
l’immatriculation a pour finalité aux termes de l’article 34 de l’acte uniforme :
«
- de permettre aux assujettis à la formalité de l’immatriculation au
R.C.C.M de faire leur demande d’immatriculation, d’obtenir dès le
dépôt de leur demande leurs numéros d’immatriculation et d’accomplir
les autres formalités prévues par l’acte uniforme ;
- de permettre l’accès des assujettis et des tiers aux informations
conservées par le R.C.C.M ;
- de permettre, de satisfaire aux exigences de sécurité, de célérité, de
transparence et de loyauté nécessaire au développement des activités
économiques ;
- de recevoir les inscriptions relatives au contrat de crédit-bail et aux
sûretés prévues par l’acte uniforme ».
Le R.C.C.M. est une institution, de ce point de vue, elle est organisée. Ce sont
les articles 36 à 40 de l’acte uniforme qui donne des informations sur
l’organisation du R.C.C.M. Il est essentiel que le R.C.C.M est basé sur une
organisation pyramidale : il y a à la base des registres locaux au-dessus, on a
des fichiers nationaux et au sommet on a le fichier régional. Ainsi, dans
chaque État partie, on a une multiple de registres locaux.