Mahmoud Hachemane
29 novembre 2019
Département de Physique Théorique, Faculté de Physique, USTHB, El-Alia Bab-Ezzouar, Alger
1
Chapitre 1
CINÉMATIQUE
1.1 Introduction
La cinématique est l’étude des mouvements des objets en faisant abstraction des causes qui les
engendrent.
Point matériel : corps réel dont le mouvement de rotation est négligé.
Pour étudier un mouvement, il faut disopser d’un système de référence :
— Une origine O.
— Trois axes (Ox,Oy, Oz) orientés et normés au moyen de vecteurs unitaires (~i, ~j, ~k).
— Une horloge indiquant le temps t.
Vecteur position
~ (t)
~r(t) = OM
~ (t) = x(t)~i
~r(t) = OM
2
1.2. MOUVEMENT RECTILIGNE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
3
1.2. MOUVEMENT RECTILIGNE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
x(m)
+
12
+
8
courbe x(t)
+ point expérimental
4
+
extrapolation
t(s)
2 4 6
4
1.2. MOUVEMENT RECTILIGNE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
3. L’« équation horaire » qui est la fonction x(t) = 2t + 1. On écrit alors le vecteur position sous
la forme
~r(t) = x(t)~i = (2t + 1)~i
puis on remplace le temps par des valeurs précises. Par exemple, x(3) = 2 × 3 + 1 = 7 m et
~r(3) = 7~i.
avec
x(t2 ) − x(t1 ) dx(t)
vm (t1 , t2 ) = v(t) =
t2 − t1 dt
A son tour, la vitesse peut être donnée à quelques instants, par la courbe v(t) appelée « diagramme
des vitesses » ou par la fonction v(t).
Interprétation géométrique :
Les vitesses, moyenne et instantanée, peuvent être déduites du diagramme des espaces de la façon
suivante.
x(m) x(m)
+ Vitesse moyenne + Vitesse instantanée
x(t ) B X2 D
4+ 2 4+
+ +
∆x
x(t ) x(t)
2+ m 2+ ∆X
α
x(t1 ) A
+ ∆t +
β
C ∆T
X1
t(s) t(s)
+ + + + + + + + + + + + + +
t1 2 tm 4 t2 6 T1 2 t 4 6 T2
La vitesse moyenne est la pente (c-à-d tan(α)) de la corde AB du diagramme des espaces. Sur la
figure, on peut lire
t1 = 1.5 s, tm = 3.5 s, t2 = 5.5 s, x(t1 ) = 1.3 m, x(tm ) = 2 m, x(t2 ) = 4 m.
X2 − X1 ∆X 4 − 0.5
v(t) = = = tan(β) = = 0.50 m/s
T2 − T1 ∆T 7.5 − 0.5
Insistons sur le fait que, les points A et B sont sur la courbe x(t), alors que C et D sont sur la
tangente.
5
1.2. MOUVEMENT RECTILIGNE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
Propriété pratique :
Si ∆t = t2 − t1 est assez petit, alors
t1 + t2
vm (t1 , t2 ) = v(tm ), tm =
2
tm est le milieu de l’intervalle de temps [t1 , t2 ]. Dans ce cas, la corde AB et la tangente CD seront
parallèles ce qui n’est pas le cas de notre exemple. En effet, on a t = tm = 3.5 s mais vm (1.5, 5.5) 6=
v(3.5) car ∆t = 4 s n’est pas assez petit. Par contre, si on avait choisi t1 = 3 s et t2 = 4 s, on aurait
eu vm (4, 3) = 2.3−1.8
4−3
= 0.5 m/s = v(3.5). Ainsi, on peut dire que ∆t = 1 s est petit pour notre cas.
Exemple 1. Un train démarre d’une gare A à tA = 7 h, arrive à une gare B à tB = 7 h 20 mn pour
s’y arrêter pendant 3 mn. En redémarrant de B, il atteint une gare C en 15 mn. Calculer les vitesses
moyennes des trajets AB = 10 km, BC = 5 km et AC.
Réponse : On a ∆tAB = 20 mn, ∆tBC = 15 mn, ∆tAC = ∆tAB + ∆tarrêt + ∆tBC = 38 mn et
AC = 15 km.
vm (tA , tB ) = ∆tAB
AB
= 0, 50 km/mn, vm (tB + 3, tC ) = ∆tBC
BC
= 0, 33 km/mn , vm (tA , tC ) = ∆tAC
AC
=
0.39 km/mn.
Remarquons que vm (tC , tA ) 6= (vm (tA , tB ) + vm (tB , tC )) /2.
3
Exemple 2. L’équation horaire d’un mobile M en mouvement rectiligne est x(t) = t2 − t2 + 1 où x
est en mètres et t en secondes. Calculer sa vitesse à l’instant t = 1 s et les vitesses moyennes entre
t1 = 0.99 s et t2 = 1.01 s, puis entre t3 = 0 s et t4 = 2 s. Interpréter les deux derniers résultats.
Réponse : v(t) = dx dt
= 32 t2 − 2t et v(1) = −0, 5 m/s
vm (0.99 s, 1.01 s) = x(1.01 s)−x(0.99 s)
(1.01−0.99) s
= −0, 5 m/s = v(1), car (t1 + t2 )/2 = 1 s et ∆t = 0.02 s est assez
petit.
vm (0 s, 2 s) = x(2 s)−x(0
2−0
s)
= 0 m/s 6= v(1). En effet, (t1 + t2 )/2 = 1 s, mais ∆t = 2 s est grand.
Exercice 3. On donne le tableau de variation des positions en fonction du temps.
t(s) 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06
x(m) 0 2 3,3 3,8 3,5 1,8 0
1. Tracer le diagramme des espaces. Échelles : 1 cm → 0, 01 s et 1 cm → 1 m.
2. En déduire la vitesse instantanée à t = 0, 02 s par deux méthode différentes et comparer les résultats
en justifiant.
Réponse
1. On trace une courbe lisse (sans points anguleux) qui passe entre le maximum des points du tableau.
4, 5
x(m) x(m)
4 4
3, 9
+
+
+
2 2
+
1, 95
+
1, 4
t(10−2 s) t(10−2 s)
+
2 4 6 2 4 6
Fig. a Fig. b
6
1.2. MOUVEMENT RECTILIGNE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
Important : Les points de la courbe remplacent définitivement ceux du tableau. Par exemple, x(0.01) =
1.95 m et non 2 m. Sur les axes x et t, on ne doit écrire que les valeurs 2 et 4 figure (a). L’axe des x
dans la figure (b) est incorrect car il y a les valeurs 1.4, 1.95, 3.9 et 4.5 (échelle désagréable et parfois
incompréhensible).
2. Méthode 1 : On trace la tangente au point (t = 0.02 s, x = 3.4 m). La vitesse instantanée est la
pente de cette tangente
(4.5 − 1.4)m
v(0, 02) = = 103.33 m/s
(0.03 − 0)s
Méthode 2 :
On choisit deux instants t1 = 0.01 s et t2 = 0, 03 s dont le milieu est tm = 0.02 s. Puis, on applique
v(tm ) = vm (t1 , t2 ) en supposant ∆t = t2 − t1 très petit
(3.90 − 1.95)m
v(0.02) = vm (0.01, 0.03) = = 97.50 m/s
(0.03 − 0.01)s
Les deux résultats sont proches mais différents. Cette différence est due aux causes suivantes :
a) La tangente est très difficile à tracer (la méthode 1 est la moins précise).
b) L’intervalle ∆t risque de ne pas être assez petit.
c) La lecture des coordonnées se fait toujours avec des erreurs.
Remarque : En général, on travaillera avec la méthode 2 qui est plus précise (∆t sera donné assez
petit).
avec
v(t2 ) − v(t1 ) dv(t)
am (t1 , t2 ) = a(t) =
t2 − t1 dt
La courbe qui donne a en fonction de t s’appelle « diagramme des accélérations ». Si ∆t est assez
petit, alors am (t1 , t2 ) = a(tm ). Ces accélérations se déduisent du diagramme des vitesses par les
pentes des cordes et des tangentes.
Nature du mouvement et justification (Just) :
Notation : On considère des intervalles égaux : ∆t = t2 − t1 = t3 − t2 = · · · .
∆x = x(t2 ) − x(t1 ), ou x(t3 ) − x(t2 ), etc. . . , ∆v = v(t2 ) − v(t1 ) ou v(t3 ) − v(t2 ), etc. . .
at = a et la lettre C signifie une constante au cours du temps.
7
1.2. MOUVEMENT RECTILIGNE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
A(t0 , t, v) est l’aire (surface algébrique) comprise entre l’axe des temps, la courbe v(t) et les droites
verticales t0 et t. Si v(t) est au-dessous de l’axe des temps, alors A(t0 , t, v) < 0. Si v(t) est au-dessus
de l’axe des temps, alors A(t0 , t, v) > 0.
4 +
2 + A(2, 5, v)
t(s)
0 + +
A(0, 2, v) 2 4
−2+
−4+
Détermination de v à partir de a :
Si l’on connaît la vitesse v(t1 ) à un instant quelconque t1 , ainsi que la fonction ou la courbe a(t), on
8
1.2. MOUVEMENT RECTILIGNE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
A(t1 , t, v) est l’aire comprise entre l’axe des temps, la courbe a(t) et les droites verticales t1 et t. Pour
déterminer x(t) à partir de a(t), on doit intégrer v(t) et il faut connaître x(t0 ) en plus de v(t1 ). On
a donc deux conditions initiales.
Relations entre vitesse, accélération et distance :
dv dv dx dv
a= ⇒a= ⇒a= v ⇒ a dx = v dv
dt dx dt dx
On intègre sachant que x(t0 ) = x0 et v(t0 ) = v0 . De même, x(t1 ) = x1 et v(t1 ) = v1 . On obtient
Z v1 Z x1 Z x1
1 1
vdv = adx ⇒ v12 − v02 = adx
v0 x0 2 2 x0
Z t Z t
x(t) − 3 = 2dt = 2 dt = 2 × (t − 1)
1 1
Par conséquent,
x(t) =v × (t − t0 ) + x(t0 )
On peut appliquer cette formule sans démonstration si l’on sait que l’on a un MRU. Dans notre
exemple, on écrit directement (sans passer par l’intégrale)
x(t) =2 × (t − 1) + 3
=2t + 1
9
1.2. MOUVEMENT RECTILIGNE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
Par conséquent,
v(t) = a × (t − t0 ) + v(t0 )
Comme v(t) dépend du temps, on doit l’intégrer pour déterminer x(t). On travaille avec l’exemple
a = 5 m/s, v(2) = 1 m/s et x(2) = 3 m/s(autrement dit t1 = t0 = 2 s)
Z t Z t
x(t) − x(t0 ) = vdt = (a × (t − t0 ) + v(t0 )) dt
t0 t0
Plus clairement,
Z t Z t
x(t) − 3 = vdt = (5 × (t − 2) + 3) dt
2 2
du
On pose u(t) = t − t0 = t − 2. Alors, u(t0 ) = t0 − t0 = 0 et dt
= 1 ⇒ du = dt. Par conséquent,
Z u(t)=t−2 t−2
5 2 5
x(t) − 3 = (5 × u + 3) du = u + 3u = (t − 2)2 + 3(t − 2)
u(t0 )=0 2 0 2
5
x(t) = (t − 2)2 + 3(t − 2) + 3
2
Par conséquent,
v12 − v02 = 2a (x1 − x0 )
Faites attention que cette formule n’est valable que si a est constante.
a(m/s2 )
v(m/s) z(m)
t(s) 4 0.8
t(s)
0.4 0.8 t(s)
−10
0.4 0.8
−4
10
1.2. MOUVEMENT RECTILIGNE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
x(t) = x0 cos(ωt + ϕ)
Remarques :
— Pour tracer v(t), il suffit de décaler x(t) de T4 vers la gauche (quadrature de phase) en multi-
pliant l’amplitude par ω. Pour tracer a(t), on décale v(t) d’un quart de période en multipliant
par ω. Ou bien, on décale x(t) de T2 (opposition de phase) en multipliant par ω 2 . Dans notre
cas, il suffit de changer le signe de x(t) (symétrie par rapport à t).
— La multiplication par ω peut être contournée par un bon choix de l’échelle.
k
— L’équation différentielle ẍ(t) + m x(t) = 0 avec k > 0 a pour solution x(t) = x0 cos(ωt + ϕ) où
q
k
ω= m . Pour déterminer x0 et ϕ, on doit connaitre deux conditions. Exemple x(0) = 5 cm
et v(0) = 0 m/s. On écrit
x0 cos(ϕ) = (I) et −ωx0 sin(ϕ) = 0 (II)
(II) : sin(ϕ) = 0 ⇒ ϕ = 0, π. (I) : 5 = x0 cos(0) = x0 ou bien 5 = x0 cos(π) = −x0 . On choisit
x0 = 5 cm si l’on sait que x0 > 0. Sinon, on choisit x0 = −5 cm.
Rx Rx
— Pour déterminer la vitesse v en un point x, on peut utiliser 21 (v 2 −v02 ) = x0 adx = x0 (−ω 2 x)dx =
2
− ω2 (x2 − x20 ).
11
1.3. MOUVEMENT CURVILIGNE PLAN CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
~r(t2 ) − ~r(t1 )
∆~r(t1 , t2 ) = ~r(t2 ) − ~r(t1 ), ~vm (t1 , t2 ) =
t2 − t1
~v (tm )
M (tm ) M (t2 )
M (t2 )
~vm (t1 , t2 )
M (t1 )
∆~r ~r(t2 )
M (t1 )
~r(t2 ) ~r(t1 )
t1 = t
~r(t1 ) t2 = t + ∆t
Echelle : 1cm → 2m tm = t + ∆t
2
t1 = t O ∆t = 0.04s
t2 = t + ∆t Echelle r : 1cm → Er = 2m
O Echelle v : 1cm → E
∆t = 50m/s
r
∆~r d~r
~v (t) = lim ~vm (t, t + ∆t) = lim =
∆t→0 ∆t→0 ∆t dt
~v (t2 ) − ~v (t1 )
∆~v (t1 , t2 ) = ~v (t2 ) − ~v (t1 ), ~am (t1 , t2 ) =
t2 − t1
Vecteur accélération instantanée
∆~v d~v
~a(t) = lim ~am (t, t + ∆t) = lim =
∆t→0 ∆t→0 ∆t dt
M (t2 ) M (t3 )
~v (t2 + ∆t/2)
2)
t/
∆
M (t1 ) + ~r(t3 )
t1
~v( ~a(t2 )
~r(t2 )
t2 = t1 + ∆t
~r(t1 )
t3 = t2 + ∆t
~am (t1 + ∆t/2, t2 + ∆t/2) = ~a(t2 )
O ∆t = 0.04s
Echelle v : 1cm → Ev = 50m/s
Echelle a : 1cm → E
∆t = 1250m/s
v 2
12
1.4. COORDONNÉES CARTÉSIENNES CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
Natures du mouvement (Mvt) et justifications (Just) : (∆d est la distance parcourue pendant des
intervalles de temps égaux, at est la projection de ~a sur ~v , ~a · ~v = at v ) :
Mvt Uniforme Varié Accéléré Retardé Uniformément
Just 1 ∆d = C ∆d varie ∆d % ∆d & —
Just 2 k~v k = C k~v k =
6 C k~v k % k~v k & ∆ k~v k = C
Just 3 ~a.~v = 0 ~a.~v 6= 0 ~a.~v > 0 ~a.~v < 0 —
Just 4 ~at = ~0 pas ~an ~at 6= ~0 (~at , ~v ) : même sens (~at , ~v ) : opposés at = C
Justifications 1 et 2 sont physiques. Justifications 3 et 4 sont mathématiques (voir suite du cours).
Remarques :
— La vitesse et accélération moyennes ne donnent aucun renseignement sur le mouvement.
— Si le mouvement est rectiligne et uniforme alors ~vm = ~v (t) = C ~ (vecteur constant).
— Si le mouvement est rectiligne et uniformément varié alors ~am = ~a(t) = C ~ et ~v0 = ~0 (ou
~v0 k ~a).
— Si ∆t = t2 − t1 est assez petit, alors ~vm (t1 , t2 ) = ~v (tm ) et ~am (t1 , t2 ) = ~a(tm ) où tm = (t1 + t2 )/2
est le milieu de l’intervalle [t1 , t2 ].
Ce sont les coordonnées cartésiennes parmi lesquelles x est l’abscisse et y est l’ordonnée. Les équations
horaires
x = x(t)
y = y(t)
13
1.4. COORDONNÉES CARTÉSIENNES CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
— Mouvement sur y 0 Oy
Z t2
y2 − y1 dy(t)
vym (t1 , t2 ) = , vy (t) = , y(t2 ) − y(t1 ) = vy (t)dt = A(t1 , t2 , vy )
t2 − t1 dt t1
Z t2
vy2 − v y1 dvy (t)
aym (t1 , t2 ) = , ay (t) = , vy (t2 ) − vy (t1 ) = ay (t)dt = A(t1 , t2 , ay )
t2 − t1 dt t1
t(s)
tP
t(s) t(s)
tF tP t(s)
tF tP
−g −v0 sin α
A(tF , tP , vy )
0 − v0 sin α v0 sin α
−g = =⇒ tF =
tF − 0 g
2v0 sin α
tP = 2tF =
g
Le diagramme vx donne
2v0 sin α
xP − x0 = A(0, tP , vx ) = v0 cos α
g
14
1.5. COORDONNÉES INTRINSÈQUES CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
v02 sin(2α)
D = xP =
g
π v2
sin 2α = 1 =⇒ α = = 45◦ et Dmax = 0
4 g
y
R
θ
0 x
Équations paramétriques
x = R cos(θ(t)), y = R sin(θ(t))
Trajectoire
x2 + y 2 = R2 (cos2 θ + sin2 θ) = R2
Vitesse
vx = ẋ = −θ̇R sin θ, vy = θ̇R cos θ
avec q
v=± vx2 + vy2 = θ̇R
On choisit le signe + si θ̇ > 0, c’est-à-dire que le mouvement est dans le sens trigonométrique. On
choisit le signe − dans le cas contraire.
Accélération
ax = −θ̈R sin θ − θ̇2 R cos θ, ay = θ̈R cos θ − θ̇2 R sin θ
Remarques :
— Vitesse angulaire ω(t) = θ̇ en s−1 . Accélération angulaire α = ω̇ = θ̈ en s−2 .
— Mouvement Circulaire Uniforme (MCU) : ω = C , alors θ(t) = ωt + ϕ. Position x =
R cos(ωt) et y = R sin(ωt). vitesse vx = −ωR sin(ωt) et vy = ωR cos(ωt). Accélération
ax = −ω 2 R cos(ωt) = ω 2 x et ay = −ω 2 R sin(ωt) = −ω 2 y. Mouvement sinusoïdal harmo-
nique sur x et sur y.
— Mouvement Circulaire Uniformément Varié (MCUV) : α = C, alors θ = 21 t2 + ω0 t + ϕ,
ω = αt + ω0 . Le mouvement est accéléré (MCUA) si αω > 0 et retardé (MCUR) si αω < 0.
15
1.5. COORDONNÉES INTRINSÈQUES CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
~v1 M1 ~ut
_
L’abscisse curviligne s est égale à la longueur algébrique de la portion OM
_
s(t) = OM (t)
Vecteur ~un normal à ~ut en M est dirigé vers l’intérieur de la courbure de la trajectoire (vers le centre
C(t) de la trajectoire en M ).
On admet les relations suivantes (que l’on démontrera à la fin de cette section) :
d~ut v d~un v
= ~un , = − ~ut
dt R dt R
dv d~ut dv v2
~a = ~ut + v = ~ut + ~un
dt dt dt R
On écrit alors
dv d2 s v2
~a = at~ut + an~un , at = = 2, an =
dt dt R
~v
M 1. On trace la tangente en M .
~at ~an 2. On trace la normale.
3. On trace an et at .
~a
R
~r C
On voit que
— l’accélération tangentiel at modifie la valeur algébrique v (le module et le sens) de ~v ,
— l’accélération normale an modifie la direction de ~v .
16
1.5. COORDONNÉES INTRINSÈQUES CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
v = Rω, at = Rα, an = ω 2 R
Remarques
— Une seule coordonnée θ (ou s(t)) permet de déterminer (ω, α, ~v et ~a) pour le mouvement
circulaire.
— Si R n’est pas constant (mouvement non circulaire), il sera remplacé par une deuxième co-
2
ordonnée r. Dans ce cas, v 6= Rω, at 6= Rα et an = vR 6= ω 2 R. Les bonnes relations se
déterminent en utilisant les coordonnées polaires (r, θ).
17
1.6. COORDONNÉES POLAIRES CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
' $
Complément sur la définition des vecteurs unitaires tangent et normal (hors
programme) :
d~
r
On considère un déplacement d~r dans le sens positif. Le vecteur tangent est défini par ~ut = ds
car
kd~rk = ds et d~r est tangent à la trajectoire. On a
d~
ut
ds
~un =
d~
ut
ds
on trouve
d~ut d~ut ~un
~un = R =⇒ =
ds ds R
Finalement
d~ut ds d~ut v
= = ~un
dt dt ds R
De même ~un .~un = 1 et d~ds
un
⊥ ~un . C’est-à-dire d~ds
un
= λ~ut
d~
un d~
ut ~
un
Aussi, ~un · ~ut = 0 donc ds · ~ut + ~un · ds = 0. En remplaçant, on a λ~ut · ~ut + ~un · R
= 0 et donc
λ = − R1 . Ainsi,
d~un ds d~un v
= = − ~ut
& dt dt ds R %
Vecteurs unitaires. Le vecteur radial ~ur est dans le sens et la direction de ~r. Le vecteur transversal
~uθ est perpendiculaire à ~ur . Il s’obtient par rotation de ~ur de π2 dans le sens positif des angles.
M
y
~ur
~uθ θ
θ
O x
18
1.6. COORDONNÉES POLAIRES CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
x = r cos θ, y = r sin θ
~ur = cos θ~i + sin θ~j
~uθ = − sin θ~i + cos θ~j
On voit que
d~ur d~uθ
= ~uθ , = −~ur
dθ dθ
et on déduit deux résultats importants :
π
— Dériver un vecteur unitaire par rapport à un angle revient à le faire tourner de 2
dans le sens
positif du plan de cet angle.
— Les dérivées par rapport au temps sont
~v = vr ~ur + vθ ~uθ
dr
vr =
dt
dθ
vθ = r
dt
~a = ar ~ur + aθ ~uθ
dvr dθ d2 r dθ
ar = − vθ = 2 − r( )2
dt dt dt dt
dvθ dθ d2 θ dr dθ
aθ = + vr =r 2 +2
dt dt dt dt dt
19
1.7. MOUVEMENT RELATIF CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
y
~ut
~un
θ ~ur
~uθ θ
O x
— Le sens positif étant le sens trigonométrique, on remarque que pour le mouvement circulaire
(uniquement)~ur = −~un et ~uθ = ~ut . Par conséquent,
~v = Rω~ut et ~a = Rω 2~un + Rα~ut . On retrouve bien les résultats v = Rω, an = Rω 2 et at = Rα.
Rappelons que ces formules ne sont valables que pour le mouvement circulaire.
— On vérifie aussi que
~rM/B
~jB
~iB
~rM/A
~jA B xM/B
~rB/A
A ~iA xB/A xM/A
Les vecteurs position d’un point M par rapport A et B sont liés par
En dérivant les deux membres par rapport au temps, on obtient le lien entre les vitesses
(~vM/A , ~aM/A ) sont appelées vitesse et accélération absolues, (~vM/B , ~aM/B ) sont la vitesse et accélération
relatives et (~vB/A , ~aB/A ) les vitesse et accélération d’entrainement. La vitesse d’entrainement est égale
à la vitesse absolue de M quand il est entrainé par R0 (c’est-à-dire qu’il est immobile par rapport à
R0 et donc ~vM/B = ~0). Il en est de même pour l’accélération d’entrainement.
20
1.7. MOUVEMENT RELATIF CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
π
~vP/A 6 ~vP/S
~vA/S
qui donne
~vA/S
~vP/S
= = 103.92 km/h
tan( π6 )
Pour trouver la relation entre les coordonnées, on écrit :
puis on écrit ~iB et ~jB en fonction de ~iA et ~jA . Si les deux repères sont parallèles, on aura ~iB = ~iA et
~jB = ~jA et la relation ~rM/A = ~rM/B + ~rB/A devient
On aura les mêmes relations pour les composantes des vitesses et des accélérations.
Remarque 12. Si les deux repères ne sont pas parallèles, les relations pour les composantes se com-
pliquent. On les détermine en écrivant les relations vectorielles dans le même repère RA (ou RB ).
Si le repère RB tourne par rapport à RA avec une vitesse angulaire ω ~ B/A = ω~n, où le vecteur unitaire
~n détermine l’axe de rotation, alors les vecteurs unitaires de RB vérifient
d~iB d~jB
~ ∧ ~iB ,
=ω ~ ∧ ~jB
=ω
dt dt
On doit donc les dériver pour obtenir la relation entre les vitesses et les accélération. On obtient
La nouvelle vitesse d’entrainement ~ve contient la vitesse de l’origine B ainsi qu’un terme dû à la
rotation. La vitesse relative s’écrit toujours
car le mot « relative » signifie que c’est la vitesse que mesure l’observateur B (en supposant que les
vecteurs ~iB et ~jB sont constants).
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1.8. MOUVEMENT DANS L’ESPACE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
En plus de l’accélération d’entrainement ~ae , on constate l’apparition d’un nouveau terme ~ac , appelé
accélération de Coriolis, dû à la rotation de RB et au mouvement relatif non parallèle à l’axe de
rotation (~ac = ~0, si ω
~ = ~0, ~vM/B = ~0 ou si ω
~ k ~vM/B ).
dz dvz d2 z
vz = , az = = 2
dt dt dt
z
Plan (xOy) vu de haut Plan (zOρ) vu de x
ρ ∈ [0, ∞[ r ∈ [0, ∞[
M ϕ ∈ [0, 2π[ θ ∈ [0, π]
r
~uϕ z M
θ ~ur r
ϕ y
O θ ~ur
~uρ y
ϕ ~uρ
ϕ ρ
ρ
x ρ θ H
H
x H ~uθ
~ = OH
Géométriquement, OM ~ + HM
~ . Par conséquent,
~r = ρ~uρ + z~k,
p
r= ρ2 + z 2
~v = vρ~uρ + vϕ~uϕ + vz~k
~a = aρ~uρ + aϕ~uϕ + az~k
Évidemment, les composantes s’expriment par les formules des coordonnées polaires et cartésiennes :
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1.8. MOUVEMENT DANS L’ESPACE CHAPITRE 1. CINÉMATIQUE
Comme ~ur dépend de deux angles θet ϕ, on ne peut pas appliquer les formules des coordonnées
polaires. Pour déterminer la vitesse, on constate qu’un déplacement général d~r s’obtient par une
variation (dr, dθ, dϕ) de toutes les coordonnées. La somme vectorielle de ces variations est
Dans ce cours, les coordonnées sphériques ne seront utilisées que pour des mouvements radiaux (θ
et ϕ constants dθ = dϕ = 0). Dans ce cas,
dr d2 r
~v = ~ur , ~a = 2 ~ur
dt dt
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