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FACULTE DES SCIENCES

ENSEIGNEMENT D’IMMUNOLOGIE GENERALE


Parcours Biologie et Physiologie animales

1.PRESENTATION
Domaine : Sciences et Technologies
Parcours : Licence de Biologie et Physiologie Animales (BPA)
Etablissement : FACULTE DES SCIENCES
Code et Intitulé de l’UE : BIO 350 Immunologie Générale
Crédits : 2
Public cible : Cette UE est destinée aux étudiants des parcours en Sciences de la Vie : Mention
Biologie et Physiologie Animales, Biochimie des Licences Professionnelle et Recherche
Semestre : 6
Pré-requis : Les Unités d’enseignement suivantes : BIO 110 (Biologie cellulaire) – BIO 238
(Bactériologie Générale) BIO 270 (Physiologie cellulaire générale) - BIO 217 (Milieu intérieur et
Hémostase)
Enseignant responsable de l’UE : GASSOU Amivi Kafui Epse TETE-BENISSAN,
Professeur Titulaire : Biologie cellulaire/Biochimie/Immunologie
E-mail : colette.gassou@gmail.com / ateteben@univ-lome.tg
Disponibilité : Vendredi 9 h15 -11h15, pour échanger avec les étudiants par RESCOUL

2. DESCRIPTION DE L’UNITE D’ENSEIGNEMENT


2.1 OBJECTIFS DE L’UNTE D’ENSEIGNEMENT
Objectif général :
Permettre aux apprenants d’acquérir les connaissances de base sur les notions de la réaction immunitaire conçue
comme un mécanisme fondamental conduisant au maintien de l'intégrité physiologique du «soi» par
l’élimination du «non soi».

Objectifs spécifiques : A la fin de cette UE, Les apprenants seront capables de :


- Définir la notion du «soi» et du «non soi»
- Décrire les différents acteurs de la réponse immunitaire
- Expliquer les mécanismes de l’immunité non spécifique et de l’immunité spécifique
- Différencier les méthodes de mise en évidence de la réaction Ag-Ac in vitro

Bref descriptif de l’UE :


Cet enseignement permet d’étudier les phénomènes consécutifs à l’introduction dans un organisme, des
éléments vivants ou non, qu’il est capable de reconnaître le non soi. Il aborde les mécanismes de
reconnaissance d’une infinité de pathogènes (diversité antigénique, distinction entre le soi et le non soi et la
mémoire immunologique). Ce cours met l’accent sur la notion importante du soi et du non soi, mais aussi sur
les cellules anomales du soi à détruire. L’antigène étant l’élément contre lequel l’organisme va se défendre.
Ce cours permet de comprendre les bases moléculaires et cellulaires du fonctionnement du Système
Immunitaire (S.I) qui intègre l’ensemble des connaissances acquises par l’organisme lors de la réponse
contre un pathogène. Il met l’accent sur l’universalité des mécanismes biologiques utilisés par le S.I. ce qui
permet de mieux comprendre la notion d’immunité naturelle et spécifique.
IMMUNOLOGIE GENERALE

PLAN DU CONTENU D’ENSEIGNEMENT

Séance Rappel des objectifs spécifiques Chapitres



1 - Définir les différents termes spécifiques à Chapitre I
l’immunologie, Historique de l’immunologie
- Retracer les différentes étapes de -Les observations au cours de la période empirique,
l’immunologie -Les expériences de la période pragmatique
2 Retracer les différentes étapes de Chapitre I
l’immunologie (fin) - Les travaux de la période expérimentale
-Rappeler les notions essentielles du cours - Introduction générale du cours
3 -Comprendre la notion du soi et du non soi ; Chapitre II : Le soi et le non soi
Connaître les antigènes naturels Le Soi : Groupes sériques, sanguins et tissulaires
le non Soi :- Antigènes -Immunogènes- Conditions
de l’immunogénicité- Ag -Spécificité antigénique
4 Connaître les caractéristiques des antigènes Chapitre II : Le soi et le non soi
Le non Soi :- La spécificité antigénique
- Les antigènes cellulaires et solubles
5 -Connaître la répartition des organes de Chapitre III: le système immunitaire
l’immunité - Les organes de l’immunité : Organes centraux et
-Comprendre la physiologie des organes périphériques ;
Connaître les caractéristiques des cellules - Les cellules de l’immunité
immunitaires et comprendre leurs rôles
6 Connaître les molécules du système Chapitre III: le système immunitaire
immunitaire et comprendre leur mode - Les cellules de l’immunité (suite)
d’action Les Molécules de l’immunité : Ac, complément,
cytokines, molécules d’adhésion
7 -Connaître les acteurs de l’immunité non Chapitre IV: l’immunité non spécifique
spécifique - Facteurs tissulaires, -Facteurs cellulaires : les
-Comprendre les mécanismes d’action des cellules ; la phagocytose ; la réaction inflammatoire
facteurs tissulaires et cellulaires
8 -Identifier les facteurs humoraux de - Chapitre IV: l’immunité non spécifique
l’immunité innée et comprendre leur mode Les facteurs humoraux : enzymes, protéines,
d’action interféron
- Connaître les acteurs de l’immunité Chapitre V: l’immunité spécifique
spécifique Immunité à médiation cellulaire
-Comprendre les caractéristiques de la
réponse spécifique cellulaire
9 -Comprendre les caractéristiques de la Chapitre V: l’immunité spécifique
réponse spécifique humorale -Immunité à médiation humorale
-Comprendre la dualité des types de réponse - La dualité entre les deux types de réponses
-Mécanismes de défense contre les principaux
germes
10 Comprendre les réaction allergiques Chapitre VI : L’immunopathologie
- Réactions d’hypersensibilité
11 -Comprendre la formation du complexe Chapitre VII : la réaction Ag-Ac
antigène anticorps Caractéristiques, -Classification,
Connaître les types de réactions Ag-Ac - Applications de la réaction Ag
12 Comprendre les méthodes de mise en Chapitre VII : la réaction Ag-Ac
évidence de la réaction Ag-Ac Mise en évidence de la réaction Ag-Ac

Modalités d’évaluation : Contrôle continu 40% - Examen : 60%

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IMMUNOLOGIE GENERALE

SOMMAIRE
CHAPITRE IHISTORIQUE DE L’IMMUNOLOGIE……………………………………………………….…...….4
INTRODUCTION GENERALE…………………..………………………………………………………………...10
CHAPITRE II.LE SOI ET LE NON SOI………………………..………………………………………………….12
Le soi ………………………………………..………………………………………………………………………12
Les groupes sériques………………………………………………………………………………………………12
Les groupes sanguins……………………………………………………………………………………………...12
Les groupes tissulaires…………………………………………………………………………………………….14
Le non soi…………………………………………………………………………………………………………..16
Immunogènes et antigènes………………………………………………………………………………………..16
Conditions de l’immunogénicité………………………………………………………………………………..….17
Les sites antigéniques……………………………………………………………………………….…………..…18
La spécificité antigénique…………………………………………………………………………………………..19
Les antigènes cellulaires…………………………………………………………………………………………...20
Les antigènes solubles………………………………………………………………………………………….....23
LE SYSTEME IMMUNITAIRE…………………………………………………………………………………….24
Les organes de l’immunité…………………………………………………………………………………………24
Les cellules de l’immunité…………………………………………………………………….……………………32
Les molécules de l’immunité ………………………………………………………………..…………………….38
L’IMMUNITE NON SPECIFIQUE…………………………………………………………………………………43
Facteurs tissulaires………………………………………………………………………………..…………….….43
Facteurs cellulaires……………………………………………………………………………..…………………..44
Facteurs humoraux……………………………………………………………..…………………………………..49
L’interféron…………………………………………………………………………………………….……………..50
L’IMMUNITE SPECIFIQUE…………………………………………………...…………………………………...52
La réponse à médiation cellulaire ………………………………………….………………………………….….53
La réponse à médiation humorale ………………………………………………………………………………..58
La dualité entre les deux types de réponses……………………………………………………...……………...63
Les mécanismes de défense contre les principaux germes ………………………………….………………..64
Les différents types d’hypersensibilité………………...…………………………………………………………..65
TRAVAUX DIRIGES ET PRATIQUES..……………………………………………………………………….…69
LES CARACTERES GENERAUX DE LA REACTION AG-AC……………………………………………….69
APPLICATIONS DE LA REACTION AG-AC…………………………………………………………...…….…70
LES TESTS DE DIAGNOSTICS RAPIDES……………………………………………………………………...71
Principe du test rapide de la Malaria………………………………………………………………………….…..75
Test de grossesse en une étape …………………………………………………………...………………….….77
Intérêts diagnostics du test de l’hépatite B………………………………………………...………………….…78
Test rapide de l’hépatite C……………………………………………………………………………..……….….82
LES REACTIONS D’AGGLUTINATION ……………………………………………………………..…….……83
LES REACTIONS DE PRECIPITATION……………………………………………………….……...…………84
LES TECHNIQUES AVEC MARQUEURS ENZYMATIQUES……………………………..………………….85

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CHAPITRE I

HISTORIQUE DE L’IMMUNOLOGIE

Période empirique
Les plus anciens témoignages connus d’observations d’ordre immunologique datent de 430 avant
Jésus-Christ. À cette date, pendant l’épidémie de fièvre typhoïde qui sévit à Athènes durant la guerre
du Péloponnèse, l’historien Thucydide nota que seules les personnes ayant déjà supporté et survécu
à l’infection étaient aptes à s’occuper des malades.
L'observation séculaire, que l'Homme guéri de la variole était à l'abri d'une récidive de la maladie avait
permis aux Chinois, 10 siècles avant J.C. de réaliser par méthode de la variolisation (croûtes de varioleux
guéris implantées par scarification à des sujets sains) la 1ère immunisation artificielle.
Ce procédé se répandit à partir du XVe siècle, surtout en Chine, en Inde et en Turquie. Par
l’entremise de l’épouse de l’ambassadeur britannique à Constantinople, qui fit vacciner son fils de
cette manière, la variolisation s’est fait connaître en Angleterre vers 1722, puis s’est propagée dans
les années suivantes dans toute l’Europe.

Période pragmatique
Grâce à une observation méthodique et à une expérimentation rigoureuse avec la vaccine qui protège
l'Homme contre la variole humaine, Edward Jenner (Médecin Anglais 1749-1823) réalisa entre 1796-1799,
la 1ère vaccination en inoculant à un garçon de 8 ans le contenu d'une pustule de "cow pox"(variole
animale) portée par une vachère. Six semaines après, il inoculait le virus de la variole à son (patient). Le
jeune homme resta en parfaite santé. Par rapport à la variolisation, le procédé de Jenner offrait certains
avantages majeurs : les personnes vaccinées par la vaccine ne présentaient pas les boutons et les
cicatrices typiques induites par la variolisation; il n’y avait aucun risque de mortalité contrairement à la
variolisation; et les personnes vaccinées ne représentaient aucun risque de contagion. Le virus de
la vaccine est à l’origine des noms de «vaccin» et «vaccination». Ainsi, Edward Jenner est
considéré aujourd’hui comme le fondateur de l’immunologie. C'est la 1ère expérience conférant
l'immunité. La vaccination jennérienne se répandit en Europe. Négri améliora la technique (vaccine
conservée et inoculée à une génisse puis à l'homme). Vaccine de la génisse à l’homme : méthode utilisée
jusqu'à nos jours.

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Période expérimentale
Il a fallu attendre l’ère pasteurienne pour que l’immunologie s’appuie sur des bases scientifiques. En effet,
en 1879, Louis Pasteur (Chimiste et Biologiste Français 1822-1895) et ses collaborateurs Chamberland
et Roux en étudiant le choléra des poules découvrirent le principe des vaccinations préventives par
inoculation des microbes atténués (boîte de Pétri oubliée) dans leur virulence (protection +, pouvoir
pathogène -). L'année suivante ils réalisèrent le vaccin anticharbonneux à Melum en Mai 1881 chez le
mouton en utilisant une culture de bactéries vivantes, mais atténuée, dans leur célèbre expérience de
Pouilly-le-Fort (expérience avec les moutons dans un parc pendant 48h. 22/24 sont morts, les deux
restant sont à l'agonie. Pour les témoins, 24/24 sont vivants).
En 1881 Pasteur et Roux commencèrent leurs recherches sur la rage, qui aboutirent en 1885 à l'obtention
d'un vaccin qui a pu être appliqué à l'Homme après morsure par un animal atteint de la rage. En effet,
l’étape majeure dans le développement de l’immunologie est la conception d’un vaccin contre la rage
par Louis Pasteur. Le 6 juillet 1885, il vaccine Joseph Meister, un garçon de neuf ans qui avait été
mordu deux jours plus tôt par un chien enragé. Joseph Meister devint alors le premier être humain à
survivre à la rage dans l’histoire de la médecine. En une année, le vaccin fut administré à 350
personnes contaminées et aucune ne mourut de son infection rabique.
Koch Robert (1843-1910, Médecin Allemand) en 1882 met en évidence le bacille de la tuberculose et en
1891 il fut le 1er à constater que chez des animaux sensibilisés par le bacille de la tuberculose, une 2ème
injection de tuberculine 4 à 6 semaines plus tard provoque une réaction cutanée après 24h. Il observa une
ulcération nécrotique rapidement cicatrisée. Ce phénomène d'hypersensibilité retardée fut appelé :
phénomène de Koch (1890). Koch reçu le Prix Nobel de physiologie et de médecine en 1905. Les travaux
de Koch ont servi de base à ceux de Calmette et Guérin, qui ont décrit le bacille qui porte leur nom
(BCG pour bacille de Calmette et Guérin) et menant à la vaccination contre la tuberculose. Le vaccin
permettant de lutter contre les maladies infectieuses se développa à partir de cette époque.
Max Teiller reçu le prix Nobel de médecine en 1951 pour la mise au point d’un vaccin contre la fièvre
jaune.
Les travaux de Metchinikoff Elie (1845-1916 Zoologiste et Biologiste Russe) lui permirent de découvrir en
1882-1884 le mécanisme de la phagocytose. Il essaya d'expliquer le conflit qui s'engage entre les
microbes et les phagocytes, lors d'une maladie infectieuse et admet ainsi le rôle exclusif des leucocytes
dans l'immunité (mécanisme de défense des organismes contre les microbes). Il reçut le Prix Nobel de
physiologie et de médecine en 1908.
En 1890 Von Behring (1854-1917, Médecin et Bactériologiste Allemand) et Kitasato découvrirent la
notion d'Ac en constatant que le sérum d'animaux immunisés expérimentalement avait un pouvoir

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antitoxique spécifique contre la diphtérie et le tétanos. Ils reçurent le Prix Nobel de physiologie et de
médecine en 1901.
Leurs travaux ont permis à Roux et Yersin de créer la sérothérapie antidiphtérique en 1895.
Richard Pfeiffer (1858-1945 Médecin Allemand) décrit le phénomène de la lyse du vibrion cholérique
par le liquide péritonéale d'un cobaye immunisé contre le choléra.
Bordet Jules (biologiste et médecin Belge 1870-1961) reprit l'étude du phénomène décrit par Pfeiffer
(addition du sérum d’animal immunisé à une suspension de vibrions cholériques provoque l’agglutination
des germes) et élucida 1895 le mécanisme de la réaction de fixation du complément (due à deux
substances : le complément ou alexine thermolabile, existant dans les sérums d’animaux non immunisés et
les anticorps thermostables existant dans les sérums d'animaux vaccinés). Il découvre aussi qu'il est
possible qu'un organisme s'immunise vis à vis d'un élément non pathogène et non toxique (mais d'origine
étrangère). Bordet et Gengou reçurent le Prix Nobel de médecine en 1919.
En 1896, Widal grâce à une réaction de principe identique à celui de l’agglutination des germes, met au
point le sérodiagnostic de la fièvre typhoïde.
Quant à Paul Ehrlich (1854-1915 savant Allemand), ses travaux sur l'immunité antitoxique en 1897 font
de lui, le fondateur de la sérothérapie moderne. En 1895 il découvrit la liaison Ag- Ac. Il obtient le Prix
Nobel de médecine en 1908.
Landsteiner Karl (Biologiste Autrichien 1868-1943) découvre les groupes sanguins A, B, O en 1900 et le
facteur Rhésus en 1941. Il observe que le plasma de différents sujets agglutine les hématies de
nombreux autres sujets et, poursuivant ses études, il en déduit l'existence des groupes A, B et O (pour
ohne, sans). Un an plus tard, De Castello décrit un quatrième groupe : AB. Cependant, l'importance
de ces groupes sanguins pour les transfusions n'a été perçue que dix ans plus tard. C’est en 1910 que
les règles de la transfusion sanguine ont été édictées par Schultz et Ottenberg. En 1924, Bernstein
démontre la transmission héréditaire selon les lois de Mendel des facteurs de groupes sanguins. Les
travaux d'immunologie de Landsteiner portent sur l’action des auto Ac dans le mécanisme des
hémoglobinuries. Il créa le terme d'haptène pour désigner une substance qui se lie à l'Ac mais ne
déclenchant pas de réaction immunitaire à elle toute seule. Il reçut le Prix Nobel de physiologie et de
médecine en 1930. Avec M. Chase ils réalisèrent le transfert de l'hypersensibilité retardée en 1942.
P. Portier (1866-1962, Physiologiste Français) découvre avec C. Richet en 1902 l'anaphylaxie. Pour eux,
c’est un phénomène contraire de l'immunité. En voulant immuniser un chien contre l'actinocongestine
(extraits de tentacules d'actinies) ils constatèrent que chez des animaux ayant survécu à la 1ère injection,
une 2ème injection intraveineuse faite après un certain temps, entrainait des accidents immédiats, graves
parfois mortels.

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Arthus Maurice (Biologiste Français 1862-1945) découvre en 1903-1905 l'anaphylaxie locale


(phénomène d'Arthus). Cette dernière peut être engendrée par des substances non toxiques, exemple :
sérum de cheval qu'il utilisa chez le cobaye ou le lapin.
Von Pirquet (médecin Autrichien 1874-1929) à la suite de ses études sur la vaccine entre 1903-1910, il
définit l'allergie vaccinale étendue ensuite à l'allergie tuberculeuse. Il met au point la technique d'étude
des réactions cutanées à la tuberculine (IDR) et créa en 1906 le terme d'allergie (changement dans l'état
de sensibilité d'un organisme infecté).
Lloyd Felton réussit en 1923 la purification des anticorps à partir du sérum.
Dans les années 1930 Ramon (Français 1886-1963) en confirmant les constatations de Behring et
Kitasato et à la suite d'autres travaux, démontre que lors de la transformation d'une exotoxine en anatoxine
par le formol, ce dernier inhibe la toxicité (exotoxine = molécule antigénique + molécule de toxine, le formol
se lie à la 2ème molécule). La spécificité antigénique reste inchangée, donc l'anatoxine constitue un agent
idéal d'immunisation. C'est ainsi que l'on doit à Ramon la découverte des anatoxines diphtérique et
tétanique en 1932. Il améliore l'obtention des sérums chez les animaux en favorisant la pratique des
vaccinations associées chez l'Homme. Il a prolongé l'œuvre de Pasteur et celle de Roux.
De 1934 à 1938, John Marrack développa la théorie de la reconnaissance spécifique d’un antigène par un
anticorps
En 1936 Gorer découvre le complexe majeur d’histocompatibilité de la souris ou H2
Quant à Tiselius (Biochimiste Suédois 1902-1971), en 1938 grâce à sa méthode d'électrophorèse a
précisé que les Ac sont surtout des gamma-globulines et que pour chaque Ac, les fractions des
globulines sont porteuses de l'activité spécifique. Il reçut le Prix Nobel de chimie en 1948.
Ensuite Grabar (1953) à la même époque a travaillé sur les immunoglobulines et a montré avec
Williams grâce à leur méthode d'analyse immunoélectrophorétique qu'en dehors du poids moléculaire,
une mobilité électrophorétique ne pouvait être considérée comme un caractère propre et exclusif d'un Ac.
Pour Grabar, la formation d'Ac provient d'un mécanisme physiologique général. L'anticorps joue un rôle de
transporteur pour les substances introduites dans l'organisme par accident ou par expérience.
En 1948, les travaux de G. Snell sur le système H2 d'histocompatibilité de la souris ont permis d'élucider
le mécanisme de la non tolérance des greffes (rejet des greffes).
En 1956 : J.Oudin découvre l'allotypie.
En 1957 : Isaacs découvre l'interféron.
Dausset Jean (1916, Français, Médecin hématologiste au Laboratoire d’Immunologie Générale et de
Transplantation Humaine à l'Hôpital St Louis à Paris) est l'auteur des travaux fondamentaux sur les
groupes tissulaires et leucocytaires qui lui ont permis de découvrir 1958 le système H L A. Il appela

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M.A.C : le 1er groupe leucocytaire décrit. Les travaux de Dausset trouvent rapidement leurs applications
directes dans les problèmes de greffe et de transplantation.
En 1958 Peter Brian Medawar (Biologiste Anglais, 1915) en recherchant les causes pour lesquelles les
homogreffes étaient constamment éliminées par le receveur, il parvint à préparer des animaux qui
pouvaient assimiler des greffes et démontra ainsi que l'intolérance immunitaire était de nature
immunologique en 1958. Il reçut le Prix Nobel de physiologie et médecine en 1960.
R. Poter établit la structure d'une immunoglobuline IgG en 1958. G.M. Edelman détermine les
séquences des acides aminés de l’IgG par méthode enzymatique en 1959. Poter et Edelman reçurent le
Prix Nobel de médecine en 1972.
En 1958 : M.F Burnet et Jerne découvrent le mode de formation des Ac et établissent la théorie de la
sélection clonale.
Gowans en 1959 découvre le rôle des lymphocytes.
Miller en 1962 découvre le rôle du thymus.
En 1963 B. Benacerraf et H. Mac Devitt ont réalisé des travaux qui ont permis d'admettre l'existence d'un
gène conditionnant la réponse immunitaire (cf adaptation d'un individu à l'environnement).
1963 : J. Oudin découvre l'idiotypie.
1967 : découverte de l'implication des IgE dans l'allergie par Ishizaka et Kimishiga.
1970 : origine des déficits immunitaires par Good.
J. Dausset - G.Snell - B. Benacerraf reçurent le prix Nobel de médecine en 1980.
R. Zinkernagel et Doherty découvrent en 1974 la restriction allogénique (restriction de la présentation
de l’antigène par les molécules du MHC), Prix Nobel 1996
C. Milstein et G. Kholer en 1975 mettent au point la technique d'hybridation cellulaire pour la production
des Ac. monoclonaux (maladie de Köhler). Prix Nobel de médecine 1984
En 1975 les gènes des Ac sont découverts par Togewana et Leder.
1976 : découverte de Il-2 par Gallo.
1983 : découverte du VHI par Montagner et Gallo.
La notion de tolérance induite par des lymphocytes fut pour la première fois évoquée en 1969 par
Nishizuka et Sokakura. Ils présentaient leurs résultats concernant une sous-population de
lymphocytes T suppresseurs capables d'empêcher une réaction de lymphocytes naïfs. Très
controversés, ces résultats seront oubliés jusqu'à la redécouverte du phénomène par Sakaguchi en
1982 sous le nom de T régulateur, sujet activement étudié actuellement.
1984 : découverte des gènes des récepteurs des lymphocytes T par Davis et Mak.
1985 Togewana identifie les gènes des Ig ➔ prix Nobel 1987
1985 Leroy Hood identifie les gènes du récepteur des cellules T.
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1986 : émergence du concept d’orientation de la réponse immunitaire. Basé sur le rôle des lymphocytes T
CD4+, il est développé par Robert R. Coffman et Tim Mosmann. Ce concept présente la dichotomie
entre une «Th1», réponse orientée contre des cellules d'une part, qui produira des lymphocytes
cytotoxiques spécifiques, comme dans le cas du cancer ou d'une infection intracellulaire; et une
réponse «Th2» contre un agent soluble, qui produira des anticorps spécifiques, comme dans le cas
d'une bactérie extracellulaire ou d'une toxine. La balance Th1/Th2 est toujours un intense champ de
recherche.
Depuis les années 1950, la théorie qui domine en immunologie est celle de la reconnaissance du «soi»
et du «non-soi» par le système immunitaire adaptatif. Cependant, ce modèle ne permet pas d'expliquer
de manière satisfaisante les phénomènes de tolérance, de rejet de greffe, ni la nécessité de la
présentation de l'antigène, et en 1989, Charles Janeway propose un modèle selon lequel ce serait
l'immunité innée qui serait la véritable gardienne des clefs du déclenchement d'une réponse
immunitaire. La décision de réagir ou non face à un agent étranger reposerait sur la reconnaissance
de motifs par des récepteurs putatifs qu'il nomme les récepteurs de reconnaissance de motifs
moléculaires. Ce modèle est approfondi à partir de 1994 par Polly Matzinger, qui développe la
théorie du danger. D'après Matzinger, le déclenchement de la réponse immunitaire se ferait sur la
base de motifs moléculaires associés aux pathogènes par les récepteurs de reconnaissance de
motifs moléculaires. Ce modèle fut validé expérimentalement depuis par l'identification de récepteurs
de signaux de dangers et de certains de leurs ligands.
1995 : les gènes de susceptibilité du diabète autoimmun sont découverts par Tood et al.
1996 : Gènes candidats de l’asthme atopique par Daniels et al.
De nos jours, la multiplication des cytokines, chimiokines, sous-types et marqueurs cellulaires rend
difficile d'avoir une vue d'ensemble du domaine.
L'immunologie évolue rapidement. Ses applications dans de nombreux domaines tels que la médecine, la
biologie, la recherche etc.. ne sont plus à démontrer.
*greffes et rejets de greffes,
*auto immunité,
*immunologie et cancer : immunothérapie, utilisation de l’interféron, vaccin protecteur, solution
d’avenir (utilisation d’Ag spécifiques comme marqueurs biologiques de cellules tumorales, fabrication d’Ac
spécifiques correspondant qui seront utilisés comme vecteurs de médiateurs de médicaments (cf anticorps
monoclonaux).
Science riche d'intérêt pour améliorer la santé de l'Homme.

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INTRODUCTION GENERALE

L’immunologie étudie les phénomènes de l’immunité qui désignait initialement la résistance d'un
organisme vis-à-vis d'un agent infectieux ou toxique. Cette définition s'est ensuite élargie à l'ensemble
des réactions tendant à éliminer des substances étrangères. L'immunité peut être définie comme
l'ensemble des mécanismes biologiques permettant à un organisme de reconnaître et de tolérer ce qui
lui appartient (le soi), de reconnaître et de rejeter ce qui lui est étranger (le non soi) : les substances
étrangères ou les agents infectieux auxquels il est exposé, mais aussi ses propres constituants altérés
(comme des cellules tumorales).
L’immunologie, c’est avant tout comprendre notre survie face à l’infini multitude des micro-organismes
qui peuplent notre environnement. Exploiter cette connaissance, c’est d’abord la vaccination, qui
marque la naissance et la plus belle victoire de l’immunologie. Mais, au-delà de la pathologie
infectieuse, bien peu de domaine de la médecine échappe à cette discipline fondamentale: allergie,
inflammation, immunité anti-tumorale, greffes..
L’immunologie étudie les moyens de lutte contre les agents infectieux, mais plus les phénomènes qui
permettent de faire la distinction entre le «soi» et le «non soi». Ceci implique le mécanisme et les
conséquences des modifications spécifiques produites dans un organisme vis-à-vis d’une substance
étrangère appelée Ag. La réactivité nouvelle et spécifique acquise par l’organisme au contact de la
substance étrangère (Ag) est appelée réaction immunitaire.
Le système immunitaire définit notre identité individuelle et la défend. Il participe au maintien de
l’intégrité physiologique de l’individu par l’élimination des substances étrangères, ou des agents
infectieux auxquels l’organisme est exposé. Le système immunitaire est aussi un sujet d’étude
fondamentale passionnant par sa richesse, mais aussi par sa difficulté. L’immunologie est souvent
initiatrice de concepts qui diffusent dans les autres spécialités : spécificité, apprentissage, mémoire,
reconnaissance du soi, communication et signaux intercellulaires. Le système immunitaire et le système
nerveux partagent des liens troublants que nous aimerions mieux comprendre.
Ainsi, l'immunité met en jeu deux processus apparus successivement au cours de l'évolution des
espèces et étroitement imbriqués entre eux chez les organismes supérieurs: l’immunité non
spécifique (répandue chez tous les organismes vivants pluricellulaires) et l’immunité spécifique qui
impliquent des cellules spécifiques.
L’immunité non spécifique est définie par son caractère spontané (non induit par l’agent infectieux),
par l’absence de mémoire, de plasticité et d’adaptation aux nouveaux agents pathogènes ; elle est
donc polyvalente. Elle fait intervenir les cellules phagocytaires

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Ainsi, le développement du SI des vertébrés supérieurs a été induit essentiellement par les micro-
organismes. Chez les invertébrés, outre la phagocytose et certaines cascades protéolytiques, il existe
des défensines préexistantes ou inductibles à l'introduction d'un micro-organisme et capables de le
reconnaître et de s’y lier. Ces agents antimicrobiens ne présentent aucune variabilité entre les individus.
Chez les mammifères, ces agents invariants se sont maintenus tels que : les défensines et les BPI,
bactericidal/permeability increasing protein, des granules Iaires des polynucléraires neutrophiles ou la
granulysine des lymphocytes T cytotoxiques (CTL) et des NK.
Certaines de ces défensines permettent aussi de signaler la présence des microorganismes au SI
pour le développement d’une réponse adaptative.
Les vertébrés, ont développé une autre stratégie, associant de façon synergique cette immunité dite
innée à l’immunité adaptative, produisant des cellules spécifiques des antigènes : les
lymphocytes.
L’immunité spécifique ou acquise, est induite par le premier contact d’un individu avec l’antigène et
implique une mémoire. Elle se développe en quelques jours et dépend de la reconnaissance
spécifique de la substance étrangère qui sera neutralisée et détruite; elle garde le souvenir (la
mémoire) de la rencontre.
Au cours de la réaction immunitaire, l’immunité non spécifique est la première à intervenir. Elle implique
les barrières naturelles (peau, muqueuses...), les processus de phagocytose et les réactions
inflammatoires. Elle constitue une barrière initiale de défense capable d’arrêter la plupart des agents
pathogènes avant que ne s’établisse une véritable infection. Lorsque ces premières défenses sont
dépassées, l’immunité spécifique prend le relais. Grâce à des moyens de protection dirigés spécifiquement
contre l’antigène, ce dernier sera éliminé par l’organisme dans la plupart des cas. De plus les mécanismes
de l’immunité spécifique garderont la mémoire de cette agression et l’apparition ultérieure d’une nouvelle
infection par le même antigène pourra être évitée le plus souvent.
Cependant, le système immunitaire peut présenter des déficits de réponse, une activité excessive
(hypersensibilité, maladie auto-immunes), ou une prolifération des cellules lymphoïdes
(lymphoprolifération). Ainsi, l’immunologie aborde aussi l’étude de ces dérèglements (immunopathologie)
dans le fonctionnement du système immunitaire.
L’immunologie reste une science en mouvement. Faut-il rappeler que les concepts fondateurs de
l’immunologie moderne, tels que la distinction soi/non soi, qui ont valu le prix Nobel à Burnett et Medawar
en 1960, sont aujourd’hui remis en question? Le moteur de la réponse immune pourrait être avant tout des
signaux de stress, de «danger», qu’il reste à mieux définir. Essayons de partager un instant la vie des
macrophages et des lymphocytes et de comprendre «l’esprit» fascinant de la réponse immune.

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CHAPITRE II
LE SOI ET LE NON-SOI
INTRODUCTION
Les individus qui peuplent notre planète peuvent être classés en groupes selon des critères ethniques,
géographiques, sociologiques ou biologiques.
Les caractères biologiques définissant les groupes sont identifiables; leur expression visible constitue le
phénotype et ils sont déterminés par des gènes répartis sur les chromosomes. L'ensemble des gènes
(le génome) qui gouverne l'expression du phénotype constitue le génotype.
Le phénotype est facilement perceptible ; Cependant, le génotype est plus difficile à analyser et requiert
des techniques de la "biologie moléculaire". Les gènes codant les marqueurs des groupes sont transmis
par les parents et leur expression phénotypique obéit aux lois de l'hérédité.
Ces marqueurs ou antigènes sont des molécules présentes dans le sérum, sur les globules rouges ou
sur les cellules des tissus et déterminent respectivement les groupes sériques, sanguins ou
tissulaires. Compte tenu de la multiplicité des groupes, il est pratiquement impossible de rencontrer un
sujet porteur des mêmes caractéristiques biologiques que soi. Ainsi, toutes les molécules définissant les
groupes et présentes chez un même individu sont les marqueurs du soi (self) et tout ce qui n'est pas
soi (antigènes exogènes) est le non-soi (non self). L'organisme défend l'intégrité du soi et rejette tout
ce qui est perçu comme non-soi (antigènes microbiens et parasitaires ; médicaments ; corps étrangers, antigènes
alimentaires ou inhalés..). S'il est en contact avec les marqueurs du soi d'un autre individu, il le reconnaît
comme étranger et développe une réaction immunitaire. Les molécules du soi, des cellules, sont
impliquées dans les réactions de destruction ou de rejet après transfusions ou greffes.
N.B. Les mécanismes de régulation et d'éducation empêchent les Ag du soi de déclencher une
réponse immune (alors qu'ils peuvent être immunogènes et provoquer des réactions de rejet s’ils sont
administrés à une espèce ou à un individu différent).

I. LE SOI
1.1. Les groupes sériques
Des variations de structure de certains composants du sérum déterminent des groupes sériques et ils
sont portés soit par des protéines telles que: haptoglobine, alpha 1 antitrypsine, transferrine, Ig; soit par
des enzymes…
1.2. Les groupes sanguins
La découverte en 1628 par Harvey de la circulation sanguine et plus tard de la voie intraveineuse a
apporté des progrès décisifs dans les techniques de la transfusion sanguine. Ainsi, de multiples essais
de transfusion ont permis de mettre en évidence plusieurs systèmes: ABO, Lewis, Rhésus etc .
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• Le système A B O
Les antigènes du système ABO : la spécificité de groupe est portée par l'extrémité de chaînes
glucidiques présentes à la surface des cellules. Concernant les phénotypes : la combinaison des
divers antigènes détermine 6 phénotypes principaux : A1, A2, B, O, A1B, A2B auxquels s'ajoutent les
phénotypes rares "A faibles" ou B" faibles". Les sujets rares de "phénotype Bombay" n'ont pas de
groupe ABO car il ne posséderait pas le gène codant la substance H. La répartition des groupes varie
selon les populations.
Génétiquement : la transmission héréditaire du groupe dans le système ABO est mendélienne et sur
chaque chromosome 9, trois gènes allèles sont possibles : A, B et O. O est un gène silencieux ; A et B
sont des gènes codominants.
• Le système Lewis
Les antigènes du système LEWIS sont des substances hydrosolubles présentes dans les sécrétions et
le plasma. Ils se se fixent sur les chaînes glucidiques qui portent les antigènes AB et H en leur ajoutant
de nouvelles spécificités Le(a) et Le(b).
• Le système Rhésus
Il a été découvert par Landsteiner en 1940 chez le du singe Macacus Rhesus. Les anticorps anti-
Rhésus provoquent une réaction d’agglutination avec les hématies. Ce groupe sanguin est indépendant
du système ABO et se transmet comme un caractère mendélien dominant.
Le 1er antigène Rhésus a été appelé D ou Rh1. Il est présent sur les hématies des sujets Rh+ et absent

chez les sujets Rh-. Il existe d’autres Ag : Ag C ou Rh2 ; Ag E ou Rh3 ; Ag c ou Rh4 ; Ag e ou Rh5.
Les anticorps anti-Rhésus sont des anticorps immuns, incomplets, de classe IgG. Il n'existe pas
d'anticorps naturels dans le système Rhésus. Les Ac anti D, C, E, c et e permettent de déterminer
plusieurs phénotypes Rhésus
Génétiquement, les Ag du système Rhésus sont codés par un complexe génique (un haplotype)
constitué de 3 loci très voisins (transmis en bloc) et présents sur le chromosome 1. Pour chaque locus,
il existe deux allèles possibles (D ou d au premier, C ou c au second, E ou e au troisième). Dans
chaque érythroblaste, il y a donc 6 gènes codant 5 antigènes de membrane (le gène d étant muet) ; les
allèles C et c ainsi que E et e sont codominants et sont exprimés conjointement chez les hétérozygotes;
le gène D se comporte comme un gène dominant.
• Autres systèmes
On dénombre actuellement une trentaine de systèmes de groupes sanguins. Parmi eux, on peut citer :
- le groupe Kell avec deux antigènes K et k. K est présent chez 10% des sujets (Kell +) tandis que k
est commun à tous.

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- le groupe Duffy avec les antigènes Fya et Fyb déterminant les phénotypes :Fy(a+b+) et Fy(a+b-) =
Duffy+ ; Fy(a-b+) et l'exceptionnel Fy(a-b-) = Duffy-
- le groupe Kidd avec deux antigènes : Jka (présent chez 75% des sujets, désignés "Kidd+") et Jkb.
- et bien d'autres (une trentaine au total).

1.3. Les groupes tissulaires


• Généralités
Les greffes d'organes ont bénéficié de la découverte et de la connaissance des groupes tissulaires.
Les protéines membranaires ont été découvertes lors de l'étude de la fixation d'Ac produits en
immunisant la souris contre des leucocytes humains. On obtient divers Ac reconnaissant la même
protéine membranaire. Ces Ac sont regroupés en classes de différenciation et les Ag reconnus sont
désignés par le préfixe CD. L’utilisation de ces Ac permet de distinguer les catégories de lymphocytes.
• Le complexe majeur d'histocompatibilité
Pour les réactions immunitaires, les protéines membranaires les plus importantes sont les molécules du
Complexe Majeur d'Histocompatibilité ou du CMH (anciennement HLA pour Human Leucocytes
Antigens). Les molécules du CMH sont codées par des groupes de gènes qui sont très polymorphes,
c'est à dire qu'il existe un très grand nombre d'allèles pour chacun d’entre eux. Ils sont co dominants
et chacun d'eux s'exprime sous la forme d'une protéine membranaire. Il s’agit :
- des gènes de classe I ; les gènes A, B, C codant pour les
molécules de classe I des glycoprotéines de membrane présentes
sur toutes les cellules nucléées de l'organisme.
Les molécules de classe I assurent en principe, une protection de
l'organisme contre les infections virales. Elle possède un seul site
de liaison pour un peptide d'environ 10 à 20 AA.
- des gènes de classe II ; les gènes DP, DQ et DR codant pour les
molécules de classe II
Les protéines codées par les gènes DP, DQ et DR sont exprimées
de manière plus restreinte, à la S² des cellules du système
immunitaire : les cellules présentatrices de l'antigène CPAg:
A la S² des cellules exprimant les molécules CMH de classe I et II,
on trouve 12 molécules CMH différentes (6 gènes paternels + 6
gènes maternels). Le nombre des combinaisons possibles est très
grand et la probabilité de retrouver la même combinaison chez deux
individus pris au hasard est extrêmement improbable : les
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molécules du CMH expriment bien le "soi" c'est à dire l'individu.


- des gènes de classe III : les gènes Bf, C4 (C4a, C4b), C2, TNF et TNF  codent pour des molécules
du même nom. Ce sont des protéines du complément, des cytokines… Ils présentent un polymorphisme
au sein de l'espèce qui intervient dans la plus ou moins grande réactivité individuelle (intensité des
processus inflammatoires, activité anti-tumorale..).
- Ag de classe IV ou Q a T «like» sont retrouvés seulement sur les lymphocytes T activés.

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II. LE NON SOI (à l’origine de toute réaction immunitaire)

2.1- Immunogènes et antigènes


Le terme immunogène désigne toute substance, qui introduite dans un organisme est capable
d'induire une réaction immunitaire de type humoral ou cellulaire.
Le terme antigène définit la propriété qu’à une substance à réagir spécifiquement
avec les anticorps et les cellules lymphoïdes. Cependant, le terme antigène est souvent utilisé à
la place d'immunogène. Une même molécule peut être immunogénique et antigénique.
- Antigénicité : c’est l’aptitude d'un Ag à être reconnu par une réponse immune (jusqu'à ce
que l'antigène soit entièrement éliminé de l'organisme).
- Haptène est une molécule qui peut réagir spécifiquement avec un Ac, mais qui
ne peut pas déclencher la synthèse de cet Ac chez un animal : ce n’est pas un Ag
complet (taille < et instabilité). C’est un Ag non immunogène.
En revanche, si un haptène se fixe à une protéine porteuse, l'ensemble se
comporte comme un Ag complet et provoque une réponse immunitaire. Cette
fixation peut se faire artificiellement (fabrication de réactifs contre de petites
molécules comme des hormones en les fixant à une protéine porteuse), ou arriver spontanément dans
certaines maladies de l’immunité contre des xénobiotiques.
- Le nombre des immunogènes est pratiquement infini. Ainsi, on distingue les immunogènes
forts (substances qui font apparaître un % élevé d'Ac après une seule injection) et les
immunogènes faibles (font apparaître de faibles quantités d'Ac après plusieurs injections).
- On différencie: les Ag particulaires ou figurés ou cellulaires (cellules, bactéries, parasites,
virus), les Ag non figurés ou solubles (protéines plasmatiques, enzymes, hormones,
polysaccharides). Un antigène figuré est constitué par un ensemble de plusieurs Ag non figurés
situés notamment à la surface.
- Définition des Ag en fonction de leur provenance : Ag hétérophile : Ag commun à plusieurs
espèces animales - Ag hétérologue ou xéno Ag : Ag provenant de l'organisme d'une autre espèce - Ag
isologue ou allo Ag : Ag provenant d'individus de la même espèce mais génétiquement différents- Ag
autologue ou auto Ag : Ag provenant de l'organisme lui-même - Ag occulte : Ag présent dans un
organisme donné mais qui n’a pas été mis en contact avec les agents de la réponse immunitaire.

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2.2. Conditions de l’immunogénicité


- Les règles classiques
Toutes les substances ne sont pas capables d'induire une réponse immunitaire. Pour être immunogène,
une substance doit remplir les conditions suivantes :
- le caractère étranger à l'organisme ["non soi" cellules: anormales, bactériennes, étrangères (greffes) et
virus], le poids moléculaire élevé (à partir d'un PM de 10. à 20.000), la voie d'introduction (parentérale,
orale, respiratoire et cutanée), la nature chimique [protéines, polyosides (bactériens, dextranes, levanes,
Ag des groupes sanguins, lipides, acides nucléiques, corps chimiques simples (dinitrochlorobenzène)] et la
capacité à être apprêtée et associée à une molécule du CMH.
Pouvoir antigénique d'une substance selon sa nature

Substance Ag complet Haptène


Protéine oui non
Polysaccharide oui non
Lipide non oui
Acide nucléique non oui
Corps chimique non oui

- Autres facteurs susceptibles de modifier l’immunogénicité


Il s’agit notamment des adjuvants, du type d’animal immunisé et la quantité d’Ag injectée.
* Les adjuvants sont des substances qui augmentent les réactions immunitaires de l'organisme
envers un Ag. Ils ne modifient pas l’antigénicité de la substance. On distingue :
- les adjuvants simples minéraux [alumine, phosphate de ca, ou d'aluminium (cf vaccinations), alum de K (cf
médecine vétérinaire)] et les adjuvants simples huileux (adjuvant Incomplet de Freund). Ils augmentent la
quantité et la durée de production des Ac.
- les adjuvants d'origine bactérienne comme l’adjuvant complet de Freund (mélange d'huiles minérales et
de bacilles tuberculeux tués) et certaines endotoxines. L’adjuvant complet de Freund augmente de façon
considérable la production d'Ac. Les endotoxines bactériennes surtout celles du bacille de la coqueluche
utilisée depuis 1962 induisent une réaction immunitaire cellulaire.
*Le type d'animal immunisé influence l'immunogénicité
Les réactions vis-à-vis des différentes substances antigéniques varient en fonction de l’espèce animale
considérée, des lignées à l'intérieur d'une même espèce (cobaye, souris). Ex : les polysaccharides purifiés
sont de mauvais antigènes pour le lapin ou le cobaye. Il existe aussi des différences très marquées dans la
réponse de chaque individu à l'injection, dans des conditions identiques d'un même Ag.
* La quantité d'immunogène injectée influence le développement d'une réaction immunitaire.
Une dose trop faible ou à l'inverse, trop élevée n'induit pas de réaction immunitaire. L'injection de ces doses

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rend ensuite l'animal réfractaire lors d'une immunisation


ultérieure faite avec des doses normalement immunogènes.

2.3. Les sites antigéniques ou épitopes


L'immunogénicité est liée à des caractéristiques de la molécule
antigénique. Cependant, seules de petites fractions de l'Ag
ont la propriété de se combiner avec les Ac spécifiques ou
avec les lymphocytes sensibilisés. On appelle site ou
déterminant antigénique ou encore épitope, cette fraction de
la molécule d’Ag. Un même Ag peut posséder plusieurs sites antigéniques. Chacun des Ag est constitué
d'une mosaïque de sites antigéniques (> 50 motifs # pour les hématies).
- Epitope B = épitope d'un Ag susceptible d'être reconnu par un
lymphocyte B. Tous les Ag possèdent des épitopes B. L'antigène
expose en surface des épitopes B qui peuvent se fixer directement
sur les anticorps ou sur les récepteurs BCR. La stabilité des épitopes
B est faible. Elle peut disparaitre lors d'un changement de
conformation en cas de dénaturation (vaccins périmés).
- Epitope T= épitope d'un Ag susceptible d'être reconnu par
un lymphocyte T. Tous les Ag ne possèdent pas d'épitopes
T. L'Ag, dans une cellule "présentatrice" peut se
fragmenter en épitopes T qui sont reconnus sous forme de
complexe CMH + épitope par les récepteurs TCR.
- Dans le cas des glucides, un déterminant est constitué de
5 à 6 oses parmi lesquels l'un joue un rôle prépondérant : c'est
l'immuno-dominant qui est souvent en bout de chaîne.
auquel les Ac sont le mieux adaptés.
- Dans le cas des protéines, on distingue : les déterminants
séquentiels qui concernent la disposition linéaire des acides aminés (structure I aire) de la protéine ; les
déterminants conformationnels qui sont conditionnés par les structures II aire, III
aire et IV aire des protéines.
- Le nombre de déterminants antigéniques d’une molécule immunogène définit sa
valence (nbre de molécules Ac ou de cellules pouvant se fixer à l’immunogène).

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2.4. La spécificité antigénique


La configuration des sites antigéniques détermine une propriété fondamentale des Ag : la spécificité
immunologique. Le site antigénique induit la production d'Ac spécifiques de ce site et la réaction Ag-Ac
nécessite une complémentarité entre les sites de l’Ag et ceux de l'Ac (clé dans la serrure).
Exemple : les sites antigéniques des groupes sanguins A, B, H, Lea et Leb sont constitués de quatre sucres
identiques : seul leur ordre varie légèrement de l'un à l'autre.
- Etude de la spécificité antigénique
La notion de spécificité + ou - étroite permet d'expliquer la possibilité de réactions
croisées. Après immunisation, les Ac obtenus réagissent avec l’immunogène; mais, ils
peuvent aussi réagir avec un Ag Y apparemment différent. Explications possibles : les
deux Ag possèdent, parmi leurs déterminants antigéniques, deux déterminants
identiques; ou bien les deux Ag possèdent deux déterminants de structure voisine. Dans ce cas, il
existe des différences quantitatives dans l’intensité de la réaction obtenue
entre les Ac et chacun des deux Ag : les Ac n’ont pas la même avidité pour
les deux Ag.
Sérotype : = sous-groupe identifié au sein d'une espèce en fonction de ses
propriétés antigéniques, à l'aide d'un anticorps ou d'un antisérum de
référence. Les groupes sanguins et tissulaires sont également identifiés à
l'aide d'anticorps de référence (sérotypes)
- La spécificité des Ag naturels
Ag naturels = Ag avec lesquels l'organisme est en contact. Le siège du site antigène a une importance
dans le développement de la réaction immunitaire. Ex: Ag HLA, Ag A,B,O. Chaque Ag naturel est constitué
d'une mosaïque de sites antigéniques Ex: Hématies 50 motifs antigéniques en 13 systèmes différents.
D'une façon plus générale, l'injection d’extraits de différents organes d’un animal à d’autres animaux
d’espèce différente permet de mettre en évidence quatre types de spécificité:
*Une spécificité liée à l'espèce :
Elle caractérise tous les individus d'une même espèce (spécificité isotypique). Des Ag provenant d'une
espèce différente (xéno-Ag) entraînent le développement d'une réaction immunitaire spécifique liée aux
différences Agniques existant entre espèces. Cependant, il existe aussi Ag hétérophiles, ex: Ag de
Forssman: c'est un Ag commun à plusieurs espèces.
*Une spécificité liée à l'individu (allotypie, cf Oudin 1956)
A l'intérieur d'une même espèce, les individus n'ont pas la même constitution Agénique. Cependant
pour un Ag donné on peut trouver plusieurs individus identiques qui caractérisent un groupe. C'est le
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cas des Ag érythrocytaires, des Ag HLA, des protéines plasmatiques. Cette


spécificité est appelée allotypie c'est à dire propriété qu'ont un certain nombre
d'Ag solubles (protéines du sérum) de ne pas avoir exactement la même
spécificité Agénique chez les individus d'une même espèce animale. Elle a été
mise en évidence en 1953-1956 par Oudin.
* Spécificité liée à l'organe
Chaque organe a une constitution antigénique qui lui est propre. Ainsi les Ac
obtenus après immunisation réagissent fortement avec les extraits de
l'organe qui ont servi à l'immunisation. Mais il existe également des
parentés Antigéniques entre les différents organes.
*Spécificité liée à l'Antigène (idiotypie cf Oudin 1963)

2.5. Les antigènes particulaires ou cellulaires


- Les Ag des groupes sanguins
*Le système A, B, O
On distingue 4 groupes A, B, O, AB. La spécificité de groupe est portée
par l'extrémité des chaînes glucidiques présentes à la surface des
hématies. Sur les globules O, on trouve un Ag H (galactose +
fucose); les antigènes A et B possèdent la même substance de
base : sur l’Ag A (galactose + N-Acétyl-Galactosamine) et sur
l'Ag B, (galatose + galactose). Les Ag = agglutinogènes
(glycoprotéines), enzyme = (N acétyl galactosamine transférase
pour le groupe A; le groupe B : galactosyl transférase; groupe AB :
les 2 enzymes tandis que pour le groupe O n’a pas d’enzyme. Les
sucres spécifiques sont en bout de chaîne: groupe AB : Ag A et B
pas d'Ac ; groupe O : pas d'Ag, mais des Ac A et B.
Les Ag A et B sont retrouvés dans plusieurs tissus autres liquides que le
sang (glandes salivaires et salive, pancréas, rein, foie, poumons, testicules,
sperme et liquide amniotique). Chez certains sujets dits sécréteurs, les
substances AB et H diffusent dans les sécrétions et dans la salive en
particulier. Le caractère sécréteur est un caractère héréditaire mendélien.
Les Ac = agglutinines (Ac naturels) : tous les sujets possèdent dans leur
sérum des anticorps spécifiques des Ag qu'ils ne possèdent pas sur leurs

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globules ; ainsi : un sujet A est anti B, un sujet B est anti A, un sujet O est anti A et anti B, un
sujet AB n'est ni anti A ni anti B. Ces Ac naturels sont des IgM,
agglutinants et agissant à froid : ce sont des anticorps complets.
*Le Système Rhésus : "Facteur Rh" == singe Rhésus
Il comprend plusieurs Ag dont D est le plus important. Un individu
possédant l'agglutinogène D est Rh +. Celui qui n'en possède pas est Rh
- et produit des Ac anti-D quand il reçoit des cellules D +.
Ex : cas de la maladie hémolytique du nouveau-né.
*Les autres systèmes
Le système Lewis : les Ag du système Lewis sont des substances
hydrosolubles présentes dans les sécrétions, le plasma et qui se fixent
sur les chaînes glucidiques qui portent les antigènes AB et H en leur ajoutant de nouvelles spécificités
Le(a) et Le(b). On distingue Le (a+b-) 20% ; Le (a-b+) 70% ; Le (a-b-) 10%.
On dénombre actuellement une trentaine de systèmes de groupes sanguins. Parmi eux, on peut citer :
- Le groupe Kell avec 2 Ag K et k. K est présent chez 10% des sujets
(Kell +); k est commun à tous.
-Le groupe Duffy avec les antigènes Fya et Fyb déterminant les phénotypes : Fy(a+b+) et Fy(a+b-) =
Duffy+ Fy(a-b+) et l'exceptionnel Fy(a-b-) = Duffy-
- Le groupe Kidd avec deux antigènes : Jka (présent chez 75% des sujets, désignés "Kidd+") et Jkb.

- Le Complexe Majeur d'Histocompatibilité


Complexe Majeur d'Histocompatibilité (CMH) ou HLA pour Human Leucocytes Antigens. Chez l'Homme
est constitué par un ensemble de gènes très polymorphes (sur le bras court du chromosome 6). Ils sont
codominants et s'expriment sous la forme de protéines (allo-antigènes) retrouvées sur la membrane
des cellules nucléées de l'organisme. Il s’agit :
- des gènes de classe I: A, B, C codant pour les molécules Ag de classe I (glycoprotéines
retrouvées sur toutes les cellules nucléées de l'organisme) ;
- des gènes de classe II : DP, DQ et DR codant pour les molécules Ag de classe II (polypeptides
retrouvés sur les lymphocytes B, T activés, les monocytes, les spermatozoïdes, les dendritiques) ;
- des gènes de classe III : Bf, C4 (C4a, C4b), C2, TNF et TNF  codent pour des molécules du même
nom. Ce sont des protéines du complément, des cytokines… Ils présentent un polymorphisme au sein
de l'espèce qui intervient dans la plus ou moins grande réactivité individuelle (intensité des processus
inflammatoires, activité anti-tumorale..).

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- Ag de classe IV ou Q a T «like» sont retrouvés seulement sur


les lymphocytes T activés.
Il existe un polymorphisme allélique de l'ensemble des gènes du
CMH de tel sorte que chaque individu est un soi biologique. Ex:
classe I : A (~ 893 allèles), B (~ 1431 allèles), C (~569 allèles) ;
classe II : DR (~722 allèles), DQ(~106 allèles ) DP (~136 allèles ).
Chaque Ag est présent dans la population avec une fréquence
spécifique de distribution géographique et ethnique: Ag les plus
fréquents dans la population européenne : A2 (45%), B12 (25%), Cw3 (26,9%) ; Ag Aw34, Aw43 sont des
marqueurs de la population noire ; Un individu peut posséder 10 Ag différents car il reçoit 5 de chaque
parent. Les gènes du CMH sont transmis en bloc (~1% de crossing over).
La découverte de ce système a permis de comprendre les mécanismes de rejet des greffes. Un des
intérêts du CMH est de permettre un meilleur appariement possible entre le receveur et le donneur
d’organe.
Les fonctions des molécules CMH concernent la constitution du répertoire T. Le rôle naturel de ce
système est le contrôle de la réponse immunitaire.
Les lymphocytes T cytotoxiques reconnaissent les Ag CMH de classe I associés aux molécules étrangères
(endogènes) et détruisent les cellules qui les portent. Les molécules de classe I assurent en principe, une
protection de l'organisme contre les infections virales. Elles possèdent un seul site de liaison pour un
peptide d'environ 10 à 20 AA.
Les lymphocytes T helpers reconnaissent les Ag CMH de classe II associés aux molécules étrangères
(exogènes). Les Ag de classe II ont un rôle très important dans la reconnaissance des Ag exogènes et la
coopération cellulaire entre macrophage-lymphocyte T ; entre lymphocyte T et lymphocyte B.
Enfin, certaines spécificités CMH sont retrouvées avec une grande fréquence dans certaines maladies
(HLA-B 27 et spondylarthrite ankylosante). Donc intérêt diagnostique,
nosologique et épidémiologique.
- Les Ag bactériens
Les toxines bactériennes ont été les premiers Ag bactériens connus et sont
des molécules de protéines solubles. La plupart des Ag bactériens
d'importance taxonomique ou diagnostique induisent des Ac agglutinant la
bactérie entière en présence d'un immunsérum spécifique.
L'étude de ces Ag permet de classer en sérotype ou sérovar,

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les bactéries appartenant à une espèce (signification clinique et épidémiologique importante). Ce sont
donc des constituants superficiels, appartenant soit à la paroi, soit aux couches plus superficielles ou aux
flagelles. La structure de la paroi chez les bactéries étant fondamentalement différente suivant qu'il s'agit
d'une bactérie à G+ ou à G-. Il en sera de même des constituants antigéniqes de cette paroi. Les Ag les
plus importants sont ceux des entérobactéries : Ag H (flagellaire), Ag somatiques ou de paroi (O, Vi), Ag
de capsule ou d’enveloppe K etc..
Les Antigènes O sont thermostables constitués d’une fraction
protéinique qui rend le complexe antigénique, d’une fraction
polyosidique qui détermine la spécificité de l'Ag. Ils sont très
toxiques (1/20 de mg peut tuer une souris en 24h): Une fraction
lipidique qui, liée au polyoside, est responsable de la toxicité
(endotoxine). Injecté à l'homme ou à l'animal, l'antigène 0
provoque ➔ fièvre, leucopénie suivie de leucocytose avec
lymphopénie et éosinopénie (cf fièvre typhoïde et choc
endotoxinique.
Les Antigènes H protéique sont thermolabiles, (détruits par l'alcool
à 50 % et par les enzymes protéolytiques). Ils peuvent permettre
l'agglutination en présence d'un immunsérum spécifique.
L'étude des différents antigènes permet d'établir la fiche d'identité
antigénique de certains germes dont les Salmonella. Cette
subdivision de l'espèce en sérotypes se révèle d'un grand intérêt épidémiologique permettant ainsi
l'étude de la filiation des cas d'infections. Traçabilité dans une épidémie.

6. Les antigènes solubles


Ce sont des éléments moléculaires étrangers à l’organisme. Ils
peuvent être de simples molécules toxiques, appelées toxines,
fabriquées par une bactérie pathogène.
Ces molécules sont souvent des lipopolysaccharides (LPS) de
la membrane externe bactérienne (sucre sous forme acide
uronique: acide glucuronique, galacturonique). Elles persistent
à l’état soluble dans les liquides biologiques même si les
bactéries ne sont pas viables: sang, urine, poumon, LCR
Ex : de toxines connues : toxine tétanique, toxine botulique, toxine cholérique, toxine diphtérique.

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CHAPITRE III
LE SYSTEME IMMUNITAIRE : CELLULES, MOLÉCULES ET
ORGANES DE L'IMMUNITÉ

Le système immunitaire est un ensemble complexe de cellules, d'organes et


de molécules.

A. LES ORGANES DE L'IMMUNITÉ


L’organe immunitaire est un organe diffus, mais organisé pour assurer la
surveillance des accès à notre organisme et la défense contre les agresseurs.
Le système lymphoïde est composé d'organes lymphoïdes centraux et
périphériques, de tissus lymphoïdes secondaires.
- Les organes lymphoïdes primaires ou centraux ; site de production et de
maturation des cellules lymphoïdes. Dans les organes lymphoïdes centraux, les
lymphocytes acquièrent deux caractéristiques essentielles : ils deviennent
immuno compétents, (capables de reconnaître un Ag par l’acquisition d’un
récepteur pour l’Ag et d’y répondre). Ils se différencient irréversiblement en
populations distinctes : lymphocytes T et B.
- Les organes lymphoïdes secondaires ou périphériques, constitués de cellules lymphoïdes associées
à des éléments réticulo-histiocytaires. Après l’étape de maturation, les lymphocytes passent dans les
organes lymphoïdes périphériques où s’élaborent la réponse immunitaire (contact entre l’Ag et les cellules
immunocompétentes).

I. LES ORGANES PRIMAIRES OU CENTRAUX


1.1. La moelle osseuse
Dans son réticulum, les cellules se multiplient et sous l'influence d'hormones (ex: érythropoétine) sont
différenciées et orientées vers l'une ou l'autre des lignées : myélomonocytaire ou lymphoïde.
La moelle osseuse contient des cellules adipeuses et du tissu hématopoïétique (moelle rouge) dans
lequel se trouvent les cellules souches hématopoïétiques totipotentes qui se différencient en
progéniteurs "déterminés", à l'origine de toutes les cellules sanguines : hématies, plaquettes,
monocytes, macrophages, lymphocytes pro-B, lymphocytes pro-T (quittent la moelle osseuse par la voie
sanguine pour ensemencer le thymus). Chez les oiseaux la maturation des lymphocytes B est
effectuée dans la Bourse de Fabricius
En plus de sa fonction d'organe producteur, la moelle joue aussi le rôle d’organe lymphoïde primaire
pour la différenciation et la maturation des lymphocytes B.

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La différenciation des lymphocytes pro-B en lymphocyte B se déroule en plusieurs étapes conduisant à


l'individualisation de stades cellulaires : pré B et cellules B immatures caractérisés chacun par
l'organisation du réarrangement des gènes codant le BCR et par l'expression des molécules de surface.
Comme les cellules épithéliales du thymus, les cellules du stroma de la moelle interviennent en se liant
aux précurseurs des lymphocytes B et en produisant des facteurs de croissance nécessaires à la
multiplication des cellules.
La sélection médullaire : les BCR sont produits au hasard des réarrangements génétiques, il existe
aussi un risque que ceux-ci reconnaissent les antigènes du soi comme étrangers. Les lymphocytes B
porteurs de tels récepteurs doivent donc être éliminés. Les cellules de la moelle osseuse expriment des
molécules CMH de classe I et II qu'elles présentent aux lymphocytes pré-B immatures
- i) soit le BCR reconnaît une molécule CMH : la liaison entraîne la mort du lymphocyte par apoptose.
- ii) soit le BCR ne reconnaît pas les molécules CMH : il est sélectionné, devient immunocompétent et
quitte la moelle osseuse par voie sanguine.

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1.2. Le thymus : Organe lympho épithélial situé dans le médiastin antérieur en arrière du sternum. Il est le
1er organe lymphoïde de l'embryon et se forme vers l'âge de 6 semaines. Le thymus constitué de deux
lobes séparés par une cloison et entourés d'une capsule. Chaque lobe thymique est divisé en lobules
par des travées conjonctives. L'irrigation est assurée par des vaisseaux provenant des artères
thoraciques. Les cellules pro-Tmédullaires (ou prothymocytes) y stationnent et subissent une maturation
grâce aux hormones et facteurs de contact. La maturation s'effectue une seule fois et elle est définitive.
Chaque lobule thymique comprend deux zones : une zone périphérique, le cortex, peuplé de
"thymocytes corticaux" issus de la multiplication des prothymocytes de la moelle osseuse et une zone
médullaire qui contient, des lymphocytes T matures et différenciés.
Des cellules épithéliales, dendritiques et des macrophages sont retrouvés dans la corticale et la
médullaire. - Les cellules épithéliales produisent des hormones thymiques qui influencent la
maturation des thymocytes. D'autres cellules, dans la médullaire, forment des agrégats appelés
corpuscules de Hassal. - Les cellules dendritiques et les macrophages sont des cellules
présentatrices d'antigène (CPAg) et expriment les molécules du CMH de classe I et II.
En migrant du cortex vers la zone médullaire, le thymocyte cortical se différencie progressivement,
exprimant à chaque étape des protéines de surface (molécules CD) : * le thymocyte cortical exprime
CD1, CD4 et CD8. *Le thymocyte médullaire n'exprime plus CD1. Il possède un récepteur TCR
spécifique d'un déterminant antigénique, il exprime CD3 (associé au TCR) et, soit CD4, soit CD8.

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La sélection thymique
Les récepteurs TCR étant produits au hasard des recombinaisons génétiques, il existe un risque que
certains d'entre eux reconnaissent les Ag du soi comme étrangers. Ce qui aurait pour conséquence une
autodestruction des cellules de l'individu par son propre système immunitaire. Les thymocytes porteurs
de tels récepteurs doivent donc être éliminés : c'est la sélection des lymphocytes.
Le TCR des lymphocytes T doit reconnaître en même temps un épitope associé à une molécule CMH
de classe I ou II. La sélection des lymphocytes se fait donc en deux temps :
1° temps : une "sélection positive", dans le cortex, qui sélectionne les thymocytes corticaux
capables de reconnaître les molécules du CMH. Les cellules du thymus sont porteuses des molécules
du CMH et vont les présenter aux TCR des thymocytes : i) si le TCR ne reconnaît pas de molécule
CMH : il est éliminé par apoptose ;
ii) si le TCR reconnaît une molécule CMH : il est conservé.
La sélection des lymphocytes est
impressionnante : 5%des thymocytes sont
conservés : ceux qui ont reconnu une molécule
CMH de classe I deviendront des lymphocytes
CD8+, ceux qui ont reconnu une molécule de
classe II deviendront des lymphocytes CD4+
Les lymphocytes conservés migrent ensuite vers
la médullaire.
2° temps : une "sélection négative", dans la
médullaire, qui élimine par apoptose les
thymocytes reconnaissant les auto-antigènes du
soi associés à une molécule du CMH : i) si le
TCR reconnaît le complexe CMH + peptide du
soi, il est éliminé; ii) si le TCR ne reconnaît pas le complexe CMH + peptide du soi, il est conservé.
Les lymphocytes conservés sont des lymphocytes immunocompétents : ils peuvent quitter le thymus
pour aller coloniser les organes lymphoïdes périphériques.
Le thymus ne possède pas de circulation lymphatique, ainsi que les lymphocytes T qui en sont sortis
n'y reviennent jamais. Par ailleurs, il subit à partir de la puberté, une involution très progressive
mais ne disparaît jamais complètement

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1.3. La bourse de Fabricius : Elle est le site de maturation des lymphocytes B


chez les oiseaux, elle n'a pas d'équivalent chez les mammifères. Elle se
présente comme un fragment d'intestin modifié, situé dans la partie terminal de
l'intestin sur la face dorsale du cloaque. Elle forme des nodules
lymphoépithéliaux où sont attachés les follicules lymphoïdes.
L’ablation ou dysfonctionnement des organes Iaires entraîne des troubles
graves liés à la défense de l'organisme.

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II. LES ORGANES SECONDAIRES OU PERIPHERIQUES


2.1. La rate
Elle est l'organe lymphoïde le plus volumineux
(12 cm de L). Organe phagocytaire principal, elle
est branchée sur la circulation sanguine, elle joue
le rôle de filtre immunologique ; en laissant
passer 100 à 200 ml/mn. Elle n'est pas drainée
par une circulation lymphatique. Son parenchyme
est formé de pulpe rouge et de pulpe blanche.
*La pulpe blanche contient des lymphocytes T.
Une zone marginale autour de la pulpe blanche
contient des lymphocytes B et des cellules
dendritiques qui forment des follicules.
*La pulpe rouge contient des hématies, des leucocytes, des macrophages et des plasmocytes.
*La rate est le lieu principal de capture des Ag injectés dans la circulation sanguine : la pulpe rouge est
un filtre à Ag et la pulpe blanche est l'organe de réponse.
Les Ag du sang sont amenés par l'artère splénique jusqu'aux manchons périartériels. Ils entrent en
contact avec les cellules dendritiques qui les présentent aux lymphocytes T ou avec les cellules
dendritiques folliculaires qui les présentent aux lymphocytes B et génèrent des plasmocytes.
Fonctions de la rate :
* Organe phagocytaire principal, grâce aux macrophages qui éliminent les germes circulants et les
hématies parasitées. L'ablation de la rate prédispose à des infections graves, avec une susceptibilité
pour les bactéries encapsulées (pneumocoque, Haemophilus influenzae, méningocoque). L'infection est
la cause du décès chez 35 % des patients splénectomisés. Le risque de paludisme est également
accru.
* Lieu de synthèse des anticorps vis-à-vis des Ag amenés par voie sanguine, avec ou sans
coopération avec les lymphocytes T.
* Production de lymphocytes B mémoire dans les follicules lymphoïdes de la zone marginale.
* Constitution d'une "réserve" de cellules sanguines prêtes, en cas de besoin, à être injectée dans la
circulation grâce à une contraction de l'organe (c'est la "chasse splénique").

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2.2. Les ganglions lymphatiques


Ils sont situés dans toutes les zones carrefour de
l'organisme (cou, aine, aisselle, cavité
abdominale, poumons etc.). Ils contiennent des
lymphocytes T, B et des macrophages. Les
ganglions lymphatiques ont un rôle très
important dans la défense de l’organisme vis à
vis des particules étrangères, des bactéries, et
des virus. Irrigué par des vaisseaux
lymphatiques, aucun canal lymphatique ne
rejoint la circulation veineuse sans avoir traversé au moins un ganglion lymphatique. Ceci explique la
grande efficacité du rôle de filtre et d'épurateur des ganglions.

2.3. Formations lymphoïdes associées aux muqueuses


Elles constituent le système immunitaire commun aux muqueuses ou MALT (Mucosal Associated
Lymphoïd Tissue) et assure la protection de plus de 400 m2 de muqueuses exposées aux risques de
l'environnement : muqueuse oculaire, respiratoire, digestive, urogénitale etc. On y remarque une
prépondérance de la réponse humorale sur la réponse cellulaire avec une production importante d'Ac
appartenant à l'isotype IgA qui peuvent traverser les muqueuses donc en assure la protection.
Au niveau des voies aériennes supérieures (pharynx) se trouvent les amygdales et les
végétations adénoïdiennes dans lesquelles les follicules lymphoïdes participent à la surveillance
immunitaire contre les infections bactériennes et virales de la sphère ORL L (Oto-Rhino-Laryngologie :
oreilles, nez, gorge); on les désigne par le sigle BALT (Bronchus Associated Lymphoïd Tssue).
L’Anneau de Waldeyer ou amygdales contient des lymphocytes T, B et des macrophages. L’être
humain possède six amygdales différentes. Deux
amygdales palatines situées au niveau du palais.
Deux amygdales tubaires situées à la sortie de la
trompe d’eustache. Une amygdale linguale (à la
base de la langue). Une amygdale pharyngée
(derrière le pharynx).
Au niveau des poumons et des bronches, on
retrouve des structures lymphoïdes constituées
d’agrégats, de nodules contenant des lymphocytes T
et B et des macrophages qui neutralisent et
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éliminent les germes ayant pénétré dans l'appareil respiratoire.


Des îlots lymphoïdes disséminés dans la muqueuse intestinale (du duodénum à l’iléon), appelés
plaques de Peyer lorsqu'ils sont volumineux, constituent le GALT (Gut Associated Lymphoïd Tissue).
Le GALT contient à lui seul plus de cellules immunitaires que tout le reste de l'organisme. On en trouve
en général près de 300. Les cellules M sont des cellules très fines qui permettent à l’Ag de passer mais
sans le modifier. Les lymphocytes B produisent des IgA qui peuvent sortir dans la lumière pour attaquer
l’Ag une fois qu’ils sont passés dans le sang et revenus au niveau de l’intestin.
Située au niveau de la muqueuse appendiculaire, l’appendice iléo coecal contient des lymphocytes T, B
et des macrophages. Ces formations lymphoïdes du tube digestif luttent contre toute invasion microbienne
au niveau de l'intestin.

B. CELLULES ET MOLÉCULES DE L'IMMUNITÉ


Dans l’organisme humain, il y a au moins 2000 milliards de lymphocytes qui sont les principales cellules
de l’immunité. Les cellules du système immunitaire (lymphocytes, macrophages …) se promènent dans
la circulation sanguine mais ne peuvent fonctionner isolément. Les lymphocytes coopèrent entre eux,
mais aussi avec les macrophages et avec d’autres cellules (CPAg) dans les ganglions lymphatiques. De
plus, ils ne peuvent fonctionner en l’absence des cellules «nourricières» de la moelle ou du thymus.
Ainsi, plusieurs types cellulaires participent au développement des réactions immunitaires spécifiques :
les lymphocytes et les cellules présentatrices
d'antigènes.
Le développement d’une réaction immunitaire, à la suite de
la pénétration d’un immunogène dans
l’organisme, implique l’intervention de deux systèmes
cellulaires : le système phogocytaire mononucléé et
le système lymphoplasmocytaire. Le 1er correspond aux
macrophages chargés de capter l’Ag et de
transmettre le message antigénique aux cellules du
système lymphoplasmocytaire, constitué par les cellules
immuno-compétentes, lymphocytes et plasmocytes. Ces
derniers sont à l’origine des réactions immunitaires et de la
disparition de l’Ag.
Toutes ces cellules impliquées dans les réactions immunitaires appartiennent à deux lignées cellulaires
issues de la même cellule souche hématopoïétique. La lignée lymphoïde (lymphocytes) et la lignée myélo-
monocytaire (cellules phagocytaires).

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I- LES CELLULES PHAGOCYTAIRES


Elles sont définies par leur propriété de phagocytose. Elles comprennent les phagocytes mononucléés
(monocytes et macrophages) et les granulocytes ou polynucléaires. Elles ont une origine commune, un
précurseur de la moelle osseuse donne naissance aux lignées monocytaire et granulocytaire au terme
d'une série d'étapes de différenciation sous le contrôle de facteurs de prolifération et de maturation. Les
polynucléaires sont produits à un taux de 80.106 cellules/mn et ont une durée de vie courte (2 à 3 jours)
comparée à celle des monocytes-macrophages qui peuvent vivre plusieurs mois ou années.
1.1. Les phagocytes mononucléés
* Monocytes et macrophages : ils forment le
système des phagocytes mononucléés ou système
réticulo-histiocytaire ou système réticulo-endothélial.
Les monocytes sanguins : cellules en
transit entre le site de production (la moelle osseuse)
et les tissus où ils se différencient en macrophages.
Les macrophages : ils sont présents dans le tissu conjonctif, les séreuses, les alvéoles
pulmonaires et se spécialisent pour devenir les cellules de Küpffer (foie), les cellules microgliales (tissu
nerveux central), les histiocytes (tissu conjonctif), les cellules de Langhérans (tissu sous cutané), les
cellules réticulaires et dendritiques (tissu lymphoïde). On retrouve aussi les macrophages : des alvéolaires
du poumon, pleuraux et péritonéaux, et de la rate. Les monocytes et les macrophages possèdent des
marqueurs de surface : OKM, Ag HLA, récepteurs pour les lectines, des Ac et du composant C3b du
complément. Les macrophages ont les propriétés suivantes : i)- phagocytose, et participent, au même titre
que les polynucléaires neutrophiles, aux défenses non spécifiques de l’organisme ; ii) -présentation de l’Ag
aux lymphocytes ; iii) - production de cytokines interviennant dans les
réponses immunitaires, dans l’inflammation et dans l’hématopoïèse.
- Ce sont des cellules charnières qui participent à la fois aux défenses non
spécifiques (indépendantes de la réponse immunitaire) et aux réponses
immunitaires. Dans le cadre des réponses immunitaires, elles
interviennent lors de la réponse déclenchée par l’Ag et, à la phase
effectrice de celle-ci, pour le détruire.
1.2. Les granulocytes (polynucléaires)
Ils sont présents dans les tissus, le sang et sont surtout impliqués dans la
phagocytose, les réactions inflammatoires allergiques etc. On distingue :

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-. les polynucléaires neutrophiles (phagocytes) possèdent des récepteurs pour les Ig (fragment Fc) et
pour le facteur C3b, du complément. Ils présentent soit des granulations : azurophiles I aires ou II aires
dispersées colorées par May Grümwald-Giemsa,
- . les polynucléaires éosinophiles (lutte anti parasitaire) et basophiles (réactions inflammatoires,
allergiques)

II. LES MASTOCYTES


Ils sont présents dans le tissu conjonctif, la peau, les muqueuses digestive et respiratoire. Ils présentent
des granulations contenant des médiateurs chimiques de l'inflammation. Leur membrane est pourvue
de récepteurs pour les fragments : C3b (CR1 et CR3), C3a, C4a et C5a du complément ; Fc des IgG,
IgE (faible affinité). Le mastocyte est la principale cellule impliquée
dans l'initiation et l'amplification de la réaction inflammatoire. Son
activation libère : i) les médiateurs préformés : histamine (effets :
contraction des muscles lisses, vasodilatation, attraction des
éosinophiles), PAF-acéther dérivé des phospholipides
membranaires (effets : contraction des muscles lisses,
vasodilatation, attraction des éosinophiles et des neutrophiles,
activation des plaquettes) ; ii) les médiateurs d'origine
membranaire, synthétisés au moment de l'activation à partir des
PL membranaire: *prostaglandines (modulent la réaction
inflammatoire), leucotriènes : E-CFA, N-CFA (eosinophilic et neutrophilic chemotactic factor of
anaphylaxis), facteurs chimiotactiques pour les PNE et PNN et la SRS-A (slow reacting substance of
anaphylaxis) qui provoquent une contraction lente et prolongée des fibres musculaires lisses et une
vasodilatation. Le E-CFA, attire le PNE, dont l'activation atténue la réaction explosive déclenchée par
l’histamine. Ainsi, toute activation du mastocyte s'accompagne d'une réaction éosinophile
proportionnelle (parasitoses, allergie).
Mastocytes et basophiles : sont impliqués dans les réactions inflammatoires, allergiques. Ils
possèdent le récepteur Fc des IgE (FceRI) et de certaines IgG (FcgR). Ils produisent des médiateurs
(Histamine, sérotonine…), des cytokines (Il-3, 4, 5, 6, GM-CSF, TNF..)

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III. LES LYMPHOCYTES


Différenciation des lymphocytes T et B
Les cellules lymphoïdes proviennent de la différenciation de
cellules souches hématopoïétiques, issues de précurseurs
du sac vitellin et localisées surtout dans le foie à partir de la
6e semaine de développement embryonnaire puis, en partie
dans la moelle osseuse à partir de la 20e semaine.
Et enfin, exclusivement dans ce tissu dès la naissance. Des
cellules pluripotentes seraient à l’origine d’une cellule
souche lymphoïde à partir de laquelle s’effectue une bifurcation vers deux lignées distinctes T et B. Les
précurseurs des cellules lymphoïdes sont produits dans le foie fœtal au cours de la vie embryonnaire, puis
par la moelle osseuse hématopoïétique. Ils se différencient ensuite au sein des organes lymphoïdes
centraux en deux populations distinctes fonctionnellement : les lymphocytes T produits par le Thymus, les
lymphocytes B produits par la moelle osseuse (Bone-marrow) chez l’Homme ou la Bourse de Fabricius
chez les oiseaux. Une partie des cellules migre par le sang circulant et colonise le tissu lymphoïde
périphérique : la pulpe blanche de la rate, les ganglions lymphatiques ou le tissu lymphoïde annexé aux
muqueuses. Appartiennent également à la population des lymphocytes, les cellules NK (Natural Killer) et K
définies par leur fonction cytotoxique, et probablement les cellules nulles.

3.1. Les lymphocytes T


Ils représentent 60 à 80% des lymphocytes du sang circulant. Ils possèdent des récepteurs
de surface dont les plus importants sont : le TCR (T cell Receptor), le marqueur CD3 associé
au TCR et les Ag CMH. Ils possèdent aussi : le récepteur E = CD2 des globules rouges de
mouton, responsables de la formation de rosettes E, les récepteurs pour la P H A, la
concanavaline A, etc. Ils sont le support de l’immunité à médiation cellulaire et sont responsables des
réactions allergiques retardées, du rejet de greffe de tissus étrangers et de cellules
tumorales. L'immunité cellulaire constitue une défense majeure de l'organisme contre les
infections virales, fongiques et pour quelques bactéries comme le bacille de Koch. Les
lymphocytes T sécrètent des substances chimiques appelées lymphokines. Ils se
répartissent en deux sous-populations classiques issues de la maturation intrathymique :
les T4 (60%) et les T8 (40%). Le rapport T4/T8 chez l’individu normal est de 1,5.
*Les lymphocytes T4 (inducteurs ou auxiliaires) portent le marqueur CD4 reconnaissable par l’Ac
monoclonal OKT4. Ils sont les chefs d’orchestre des réponses immunitaires, qu’ils dirigent par

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l’intermédiaire de médiateurs ou cytokines. CD4 est utilisée par le VIH pour se fixer
sélectivement aux lymphocytes T4, 1ère étape de l’infection.
* Les lymphocytes T8 portant le marqueur CD8 reconnu par OKT8. Ils sont chargés
de l’élimination les cellules déviantes (infectées par un virus, tumorales, cellules de
greffe incompatible) qu’ils détruisent en se transformant en cellules cytotoxiques
spécifiques.
Les molécules CD4 et CD8 sont impliquées dans la reconnaissance des Ag HLA de
classe I et II. L'Ac monoclonal OKT3 reconnaît la molécule CD3 sur toutes les cellules
périphériques T.
Remarque : L’Ac anti-CD3 (Orthoclone OKT3) est utilisé pour prévenir les crises des
greffes. En se fixant sur la molécule CD3, il inactive l’ensemble des lymphocytes T.

3.2. Les lymphocytes B


Ils représentent 10% de lymphocytes du sang circulant. Leur caractéristique est de
posséder un récepteur pour l’Ag constitué d’une immunoglobuline (IgM et IgD) de surface
insérée dans la membrane. Il a été mis en évidence, un complexe de transmission du
signal antigénique (jouant un rôle comparable à celui du CD3 pour les lymphocytes T),
associé au récepteur Ig. Les principaux récepteurs des lymphocytes B sont CD19 et
CD20. Ces lymphocytes expriment également les récepteurs des composants C3b, C3d du
complément et la molécule CD21 utilisée par le virus d’Epstein-Barr (EBV) pour infecter les
cellules. Les Ag HLA de classe II (HLA DR) sont surtout portés par les lymphocytes B.
Les lymphocytes B répondent à l’action stimulante des macrophages et des lymphocytes T4 en se
multipliant et en se différenciant en plasmocytes qui vont produire et sécréter
des Ac ou Ig de différentes classes, en général des IgM, puis des IgG, des IgA,
des IgE et des IgD. Les Ig peuvent rester fixés sur la membrane du lymphocyte
B ou être libérés (Ac circulants). Les lymphocytes B sont le support de la
réponse immunitaire à médiation humorale qui est une défense majeure de
l'organisme contre les infections bactériennes.

3.3. Les cellules NK ou Natural Killer ou tueuses naturelles.


Les cellules NK ont une morphologie particulière. Ce sont de grands lymphocytes contenant des granules
(matériel de cytotoxicité), appelés LGL «Large Granular Lymphocytes». Ces cellules correspondent aux
cellules mononucléées bleutées du syndrome mononucléosique. Leur présence dans le sang traduit en
général une infection virale aigüe. Les cellules NK constituent une population hétérogène. Elles ne
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possèdent pas de marqueurs spécifiques Cependant, elles


possèdent comme les lymphocytes T cytotoxiques, les marqueurs
de surface (CD57, CD2). Elles possèdent des marqueurs propres
(CD16).
Les cellules NK ne peuvent pas exercer de fonction impliquant
une reconnaissance spécifique car elles ne possèdent pas de
récepteur pour l’Ag. Elles constituent une première ligne de
défense, complémentaire des lymphocytes T8. Elles sont
capables, sans avoir besoin d’une activation préalable, de tuer les cellules infectées par un virus et les
cellules tumorales : c’est la fonction NK (natural killer). A la différence de la cytotoxicité T8, la cytotoxicité
NK est non spécifique et immédiate. Les lymphocytes NK peuvent détruire une cellule infectée par
n’importe quel virus, dès l’infection.
En revanche, les lymphocytes T8 détruisent exclusivement les cellules infectées par le virus qu’ils sont
chargés d’éliminer; ce processus spécifique est plus efficace, mais plus long (5 à 8 jours). C’est ce temps
que les cellules NK jouent leur rôle de première ligne de défense, (pouvoir de multiplication des cellules
infectées et cancéreuses est très élevé). Les lymphocytes NK jouent le rôle d'immuno-surveillance, ce qui
expliquerait leurs origines diverses.

3.4. Les lymphocytes K


Ils ont la morphologie des lymphocytes mais n'expriment pas les marqueurs spécifiques des lymphocytes T
ou B. Certains sont caractérisés par la présence d'un récepteur pour le fragment Fc des IgG. Ils sont doués
de propriétés cytotoxiques pour les cibles recouvertes d'Ac d'où le nom de cellules K (Killer) ou cellules
tueuses qui leur est également attribué. Leur origine lymphoïde ou myéloïde n'est pas clairement
démontrée.

3.5. Les cellules présentatrices d'antigènes


Les cellules présentatrices d'antigènes (CPAg) sont des cellules
diverses qui ont en commun la faculté d'exprimer les molécules
CMH de classe II. Elles doivent pouvoir capter les Ag protéiques
exogènes dans le milieu extracellulaire par phagocytose ou par endocytose (grâce à un récepteur), les
découper en peptides, les associer aux molécules CMH de classe II. L'ensemble migre vers la
membrane cytoplasmique pour être présenté aux lymphocytes T auxiliaires ou T-helper (Th). La
plupart des CPAg expriment également sur leur membrane des molécules d'adhésion (ICAM) ou LFA3.

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Les principales CPAg sont :


*Les macrophages
*Les cellules dendritiques présentes dans les
zones T des tissus lymphoïdes : les cellules de
Langerhans de la peau captent l'Ag et le
transportent par voie lymphatique vers les zones
T des tissus lymphoïdes où elles se différencient
en cellules dendritiques.
*Les cellules dendritiques folliculaires des ganglions lymphatiques et de la rate possèdent des
récepteurs pour le fragment Fc des IgG (RFc Ig ) ou pour le fragment C3 du complément (RC). Grâce à
ces récepteurs, elles peuvent fixer les complexes Ag-Ac et présenter l'Ag aux lymphocytes B, renforçant
ainsi la production d'Ac et la pérennisant car ces Ag peuvent persister plusieurs mois à la S² des
cellules dendritiques folliculaires.
*Les cellules endothéliales ou épithéliales qui, après stimulation par l'interféron , expriment les
molécules CMH de classe II.
*Les lymphocytes B captent l'Ag par le récepteur BCR.

IV. LES MOLÉCULES DU SYSTÈME IMMUNITAIRE


Les cellules de l'immunité exercent leurs fonctions par l'intermédiaire de molécules
qu'elles synthétisent. On distingue : i) les protéines membranaires qui servent
"d'agents de liaison" intercellulaires ; ii) les molécules qui agissent dans
l'environnement immédiat sur le site même de la réaction immunitaire ; iii) les
molécules qui diffusent à distance et sont des messagers de l'immunité.
Les protéines du système du complément qui sont synthétisées par le foie et,
localement par les cellules de la lignée monocyte/macrophage.

4.1. Les anticorps


Ce sont des immunoglobulines (Ig) constituées de glycoprotéines comprenant quatre chaînes : deux
chaînes lourdes identiques et deux chaînes légères identiques réunies entre elles par des ponts
disulfures. Une Ig est un anticorps de spécificité inconnue. Un Ac est une Ig de spécificité connue. Neuf
types de chaînes lourdes :         et  définissent 9 classes et sous-classes d’Ig
: IgG, (IgG1, IgG2, IgG3 et IgG4) IgM, IgA (IgA1 et IgA2) IgD et IgE. Les chaînes lourdes peuvent être
réunies à 2 types de chaînes légères : et  (kappa et lambda).

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IMMUNOLOGIE GENERALE

Les Ig ont une structure en "Y" dont les deux branches constituent les fragments Fab (fragment
antigen binding) et les extrémités sont les sites de fixation à l'antigène,
- le pied de l'Y est appelé fragment Fc (fragment cristallisable). Il porte la spécificité de classe de l'Ac,
support des fonctions effectrices spécifiques.

4.2. Le système du complément


Le système du complément : ensemble d’une trentaine de
protéines plasmatiques ou membranaires synthétisées
essentiellement par le foie. Les composants du complément sont
des protéines glycosylées, parfois multimériques dont la plupart
sont des proenzymes (activés par protéolyse) pour donner des
peptides actifs. Certains composants permettant la destruction de
l’agent pathogène par formation d’un complexe d’attaque
membranaire (CAM): Le complément est impliqué dans :
i) la défense contre les infections, (opsonisation, chimiotactisme et
activation, lyse des bactéries et des cellules ; ii) Interface entre
immunité naturelles et spécifique (augmentation de la réponse Ac,
potentialisation de la mémoire immunitaire) ; iii) Élimination des
cellules endommagées :
Il existe 3 voies d’activation du complément :
i) classique (immuno-complexes, cellules apoptotiques, certains
virus et bactéries Gram-, CRP liée au ligand ; ii) alterne (bactéries,
champignons, virus, cellules tumorales) ; iii) des lectines
(microorganismes avec groupements, mannoses terminaux.

4.3. Les molécules d'adhésion


A la surface des cellules de l'immunité on observe diverses molécules d'adhésion qui sont exprimées
soit en permanence, soit induites par l'activation de la cellule ou par l'action de cytokines. Ces
molécules d'adhésion interviennent dans la migration, l'activation et les fonctions effectrices des
lymphocytes. Elles sont soit des sélectines, des intégrines, ou soit des immunoglobulines.
* Les sélectines engagent l'interaction entre le leucocyte et l'endothélium vasculaire : la fixation est le
prélude à la traversée de l'endothélium pour la localisation du leucocyte dans un tissu spécifique.
Elles peuvent être exprimées soit sur les leucocytes, soit sur l'endothélium vasculaire.

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IMMUNOLOGIE GENERALE

*Les intégrines et les immunoglobulines vont faire


passer la cellule vers le tissu lymphoïde.
Ces deux familles vont aussi jouer un rôle important
dans les interactions des lymphocytes et CPAg et, plus
tard, avec les cellules cibles. Ainsi : la molécule ICAM
(intercellular adhesion molecule) est portée par les
CPAg, son ligand LFA-1 (Lymphocyte Function
Associated), se trouve sur le lymphocyte T4, le LFA-3
des CPAg se lie au CD2 (ou LFA-2) du lymphocyte T4.

4.4. Les cytokines


Les 1ères étapes de la réponse immunitaire naissent dans le contexte de la réponse inflammatoire (1er
élément de défense de l’organisme). Cette dernière réagit à un critère essentiel : l’existence de lésions
cellulaires. Mais l’excès de zèle est nocif ; cas de l’hépatite B, le lymphocyte T cytotoxique détruit l’organe
pas le virus. L’inflammation ne s’embarrasse pas des distinctions soi/non soi. Par ailleurs un vaccin vivant,
peu agressif est plus efficace qu’un vaccin tué. Ce dernier est d’autant plus efficace qu’on l’associe à un
adjuvant. L’adjuvant aussi sera plus efficace s’il induit une réponse inflammatoire.(cf adjuvant de Freund
inutilisable en clinique).
L’inflammation est donc partenaire de l’immunité. Assurer le lien entre inflammation et immunité,
c’est la fonction des cytokines.
Les cytokines sont de petites glycoprotéines (PM entre 10 et 50 kDa) toutes synthétisées de novo. On
ne les trouve pas dans les cellules au repos et elles ne sont produites qu'à la suite d'une activation.
Elles sont sécrétées dans le milieu extérieur par une cellule émettrice et elles sont capables de se
lier à des récepteurs à la surface d’une cellule réceptrice.
Parfois cellules émettrice et réceptrice n’en font qu’une. La liaison de la cytokine à son récepteur active la
machinerie cellulaire (ex : au niveau de l’expression des gènes). L’effet des cytokines tient à peu de choses
: activer la cellule en trois étapes 1) stimulation du métabolisme et des synthèses, 2) multiplication, 3)
différenciation. Les cytokines diffèrent entre elles par leur sélectivité (relative) d’action sur une des trois
étapes, et par la nature des cellules émettrice et réceptrice. Les cytokines sont considérées comme les
hormones du système immunitaire car elles interviennent dans la collaboration entre lymphocytes,
macrophages et les cellules qui sont les acteurs de la réaction inflammatoire et des réponses
immunitaires. Elles exercent leurs effets sur les cellules qui les ont produites (effet autocrine), sur

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d'autres cellules (effet paracrine) ou à distance sur des organes ou


tissus (effet endocrine). Lorsqu’elles sont sécrétées par des
lymphocytes, on parle de lymphokines.
On les dénomme monokines lorsqu’elles sont secrétées par les
monocytes-macrophages. Rentrent dans cette famille :
- les interleukines(Il), - l’interféron, - les facteurs stimulant
l’hématopoïèse, - les facteurs de nécrose tumorale (facteurs anti-
tumoraux), - certains médiateurs de l’inflammation chémokines).
Remarque : Les facteurs de croissance de même nature que
les cytokines participent au développement embryonnaire et à la
cancérogenèse.
-.L’IL-1 est une monokine. Elle initie les premières étapes de la
réaction immunitaire en activant les lymphocytes B et T. Elle
possède par ailleurs de très nombreux points d’impacts en
dehors du système immunitaire, et est responsable entre autres
de la réaction inflammatoire, de la fièvre, et de la prolifération
cellulaire.
-.L’IL-2, qui est fabriquée par les lymphocytes T, amplifie la
réponse immunitaire en stimulant à la fois la prolifération des
lymphocytes T, leur activité cytotoxique et la prolifération des lymphocytes B.
Les autres interleukines, à l’exception de l’IL-6, sont également produites par les lymphocytes T.
-.L’IL-3 intervient dans l’hématopoïèse.
-.L’IL-4 stimule la production des IgG et des IgE, c’est un facteur de croissance cellulaire B et T.
-.L’IL-5 stimule la production des IgA.
-.L’IL-6, monokine, constitue le facteur de différenciation des lymphocytes B en plasmocytes et est, en
outre, un facteur pro-inflammatoire.
Parmi les cytokines modulant la réaction immunitaire, on peut citer :
le tumor necrosis factor  ou (TNF ) facteur de nécrose tumorale et
molécule responsable du choc septique, le colony stimulating factor
(CSF) qui active l’hématopoïèse et l’interféron gamma (INF ).
Les cibles des cytokines sont multiples. Selon la cellule cible et la
cytokine en cause, l’effet obtenu concerne différents mécanismes
physiologiques : régulation thermique, résorption osseuse,

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cicatrisation, croissance cellulaire, hématopoïèse...et pathologiques, inflammation, défense contre les


agents infectieux, les tumeurs, les chocs septiques et l’atonie. Le rôle des cytokines dans l’organisme est
donc capital.
L’ensemble des cytokines constitue un réseau des communications intercellulaires.

CYTOKINES IMPLIQUEES DANS

la prolifération et la différenciation des IL-1, IL-2, IL-4, IL-6, IL-7, (IL-10  )


lymphocytes T

l'activation, la prolifération et la IL-1, IL-2, IL-4, IL-6, IL-7, IL-13, IFN


différenciation des cellules B

l'hématopoïèse IL-3, G-CSF, GM-CSF, M-CSF,

l'activation des macrophages et des IFN , GM-CSF, G-CSF,M-CSF, IL-3, IL-8,


granulocytes (IL-10  )

activités cytotoxiques TNF, TNF , IFN , IL-12

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CHAPITRE IV
L’IMMUNITE NON SPECIFIQUE
Elle existe avant tout contact avec l'agent infectieux : sa mise en oeuvre est immédiate (minutes,
heures): c’est une immunité innée, naturelle.
Quelque soit l'agent infectieux rencontré (virus,
bactérie, parasite), le mode d'action est le même :
c'est la phagocytose qui est initiée et entretenue par
la réaction inflammatoire. L’immunité non spécifique
est constituée par les moyens de défense spontanés :
facteurs tissulaires, cellulaires, humoraux etc.

I- LES FACTEURS TISSULAIRES


Ils sont constitués par la peau et les muqueuses qui
sont des barrières permanentes de l’INS. Ils
empêchent l’introduction des Ag : c’est le 1er obstacle
que rencontre l’agent pathogène exogène.

1.1. La peau : elle est imperméable à la plupart


des agents infectieux. Cependant, lorsqu’elle est
lésée (plaie, piqûre, morsure, brûlure), il y a un
risque d'infection. Elle assure un barrage efficace
par 3 mécanismes : physique (continuité),
chimique (sécrétions du sébum et sueur) et
biologique (flore commensale). La modification
des sécrétions favorise l’infection.
La flore commensale : bactéries et de
protozoaires acquis dès la naissance et qui vont
coloniser la peau et une grande partie des
muqueuses. Elle joue un rôle majeur dans
l’équilibre des épithéliums :- maintien de pH - synthèse de vitamines – digestion - constitution de mucus
protecteur. Elle joue aussi un rôle dans le contrôle des infections et dans la régulation de l’immunité dû
à son activité très importante (protection de la peau, bouche et muqueuses). Elle empêche le
développement de bactéries virulentes. Exemple : conséquence d’un traitement antibiotique agressif.

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1.2. Les muqueuses s’opposent à l’introduction des substances exogènes par des moyens mécaniques,
chimiques et bactériens. Ceci entraîne l’élimination ou l’immobilisation des µorganismes.
- Moyens mécaniques : continuité du revêtement muqueux, cils vibratiles des épithéliums cilié,
écoulement des sécrétions (substances bactéricides).
-Moyens chimiques : les sécrétions (larmes, salive, mucus nasal et bronchique, suc gastrique acide,
bile) qui interviennent grâce à leur toxicité pour les micro-organismes (acidité, lysozyme, sels biliaires,
enzymes protéolytiques) ou parce que le mucus englue les micro-organismes. Lorsque le pH est modifié
l’individu est plus sensible à certains germes pathogènes (pH urinaire acide contre colibacilles).
-Processus enzymatiques d’origine bactérienne maintiennent des conditions défavorables au
développement de germes pathogènes au niveau des muqueuses des orifices naturels. La flore
commensale (gros intestin, bouche..) est à l’origine de ces processus enzymatiques (ex : streptocoques
viridans de la salive produit de l’eau oxygénée qui inhibe la croissance du bacille diphtérique.
Les enzymes présentes dans les sécrétions des muqueuses contribuent à l’élimination des agents
infectieux. Il s’agit surtout des lysozymes synthétisés par la rate, les ganglions lymphatiques, les
muqueuses respiratoires et gastro-intestinales et présents dans tous les liquides physiologiques (larmes,
sécrétions nasales, lait maternel sauf LCR, la sueur et l’urine). Les lysosymes sont bactéricides,
bactériostatiques et peuvent provoquer l’agglutination des germes.
-Substances bactéricides sont aussi présentes dans les tissus. Il s’agit de protéines basiques telles que
les protamines et les histones (cf lysine>) et de polyamines telles que la spermine et la spermidine (cf BK).
Tout obstacle à l'écoulement des sécrétions réalise un obstacle à l'évacuation des germes et peut être
source d'infections (sténose bronchique, stase dans les voies biliaires, stase urinaire, obstruction des
follicules pilo-sébacés) car il empêche l'accès des médiateurs de la réponse immunitaire.
Lorsque la barrière cutanéomuqueuse est franchie, une réaction inflammatoire locale va mobiliser sur le
site de l'agression une armée de cellules phagocytaires qui ont pour mission d'éliminer les intrus avec la
collaboration de facteurs humoraux.

II- LES FACTEURS CELLULAIRES


Ils sont constitués par les cellules phagocytaires
(polynucléaires, monocytes et macrophages),
cytotoxiques (cellules NK et cellules K) et les mastocytes.
La destruction d’une bactérie, par phagocytose, fait intervenir
la migration active et orientée (chimiotactisme) du phagocyte
vers le foyer bactérien, sous l’influence de facteurs
chimiotactiques (C5a) libérés par l’activation du complément
après sa fixation sur la paroi des bactéries ou des levures (ex.:
Candida albicans). L’adhésion de la bactérie est fortement augmentée par la liaison du facteur C3b du
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complément (opsonisation de la bactérie) aux récepteurs CR1 et CR3 de la membrane du phagocyte.


L’englobement de la particule se fait la formation d’un phagosome fusionne avec les lysosomes. A ce
niveau, interviennent les protéines cationniques toxiques pour la bactérie, puis les enzymes
lysosomales (dégranulation séquentielle leucocytaire). La lactoferrine capte le fer et en prive ainsi les
bactéries. Parallèlement, dans le phagosome, l’oxygène est réduit en anion superoxyde (O2-) avec
production d’anion hydroxyl (OH-), de singulet d’oxygène (1O2) et de peroxyde d’hydrogène (H2O2). Ces
substances (radicaux libres)
créent des altérations des protéines, des lipides et des acides nucléiques.
Les peroxydases des lysosomes, en présence d’halogénures (iodures),
génèrent d’autres oxydants toxiques.
La phagocytose est, habituellement, accompagnée d’une bactéricidie
dans les polynucléaires. Dans les macrophages, de nombreux parasites
intracellulaires phagocytés peuvent se multiplier entraînant la mort du
phagocyte et leur dissémination. Ex : mycobactéries (M. tuberculosis,
M. leprae, M. bovis) ; bactéries Legionella pneumophyla, Brucella sp.,
Lysteria monocytogenes, Treponema pallidum, Yersinia sp., (S. typhi et
S. paratyphi), et protozoaires (Leishmania donovani, Toxoplasma gondii,
Trypanosoma cruzi). L’arrêt de la multiplication intracellulaire et la
destruction de ces parasites intracellulaires nécessitent une activation des macrophages par des
lymphokines libérées par les cellules T. D’autres substances telles
que la suie, la silice etc .peuvent s’accumuler dans les macrophages
et se trouvent ainsi isolées des tissus.
Le deuxième mécanisme d’immunité cellulaire non spécifique
repose sur les réactions de cytotoxicité par les macrophages, les
polynucléaires éosinophiles et les cellules NK. Cette cytotoxicité
concerne les cellules tumorales, cellules très immatures ou aux
cellules transformées par l’infection virale. L’activation de ces
cellules cytotoxiques est sous la dépendance de signaux
extracellulaires (ex.: lipopolysaccharides pour les macrophages,
interférons  et  pour les cellules NK, lymphokines produites par
les cellules T pour les cellules tueuses activées par les lymphokines ou LAK). Les cellules tueuses se
lient à leur cible par des molécules d’adhésion LFA-1 («lymphocyte function antigen 1»). Les anomalies
de ces molécules entraînent des déficits immunitaires sévères.

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. Substances pouvant favoriser la phagocytose : anticorps, lysozymes,


beta-lysine, substances antimicrobiennes des cellules, protéines basiques,
polypeptides basiques (leukines), polyamines, histones, protamines (riche en
Arg, Lys,). Les polyamines naturelles (spermine et spermidine) différencient
les B.K. Elles possèdent des groupes aminés basiques et peuvent se lier
avec anions de la surface bactérienne. Ces polypeptides basiques agissent
comme des antibiotiques du groupe des polymyxines (Bacilllus polymyxa).
Ils sont absorbés par la paroi des bactéries qui y sont sensibles, ceci
entraine une désorganisation de la structure membranaire en empêchant
son fonctionnement en tant que barrière osmotique.
Substances empêchant la phagocytose : la capsule (cf les souches
virulentes), les agressines (hyaluronidase, collagénase) du tissu conjonctif, la
streptokinase dissout les caillots de sang, la coagulase (staphylocoques
coagulase + et fibrine) permet la coagulation du sang des espèces sensibles.
Les leucocidines sont produites par les staphylocoques et les streptocoques
virulents (pyogènes) tuent les phagocytes.

La réaction inflammatoire
*La réaction inflammatoire est une réponse à une agression d’origine
exogène (cause infectieuse, traumatique) ou endogène (cause
immunologique : réaction d’hypersensibilité, syndrome d’ischémie
etc). *Elle est une composante de la réponse immune et est
impliquée dans l’immunité naturelle en réponse à un signal de
danger. Elle favorise ainsi l’induction de la réponse immunitaire
spécifique ; c’est par ex : le rôle des adjuvants dans les vaccins
qui en créant une réaction inflammatoire favorisent les réponses
spécifiques.
La réaction inflammatoire est le plus souvent, une réponse
adaptée strictement contrôlée par de multiples systèmes
régulateurs. Elle est généralement protectrice en participant aux
processus de défense naturelle et à la réparation des tissus lésés. Si la réaction inflammatoire est
inadaptée ou mal contrôlée, elle peut devenir agressive. Ainsi les syndromes inflammatoires sont souvent
rencontrés en pratique clinique courantes (25% à 30% des patients consultants ou hospitalisés) et les
médecins doivent évaluer leur importance et en faire le diagnostic étiologique, car la réaction inflammatoire
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peut être associée à une grande variété de situations pathologiques (infection, maladie de système,
cancers, pathologie thrombo embolique. ) La réaction peut être aiguë, voire suraiguë (quelques mn à
quelques jours) ; chronique (semaines à année). Les maladies inflammatoires chroniques sont la 3ème
causes de mortalité après affections cardiovasculaires et les cancers ; et une des 1ères causes de
morbidité dans les pays développés (tissus cibles : articulations, tissus nerveux, muqueuses digestives,
respiratoire…).
Trois séquences d’évènements complexes et intriqués composent la réponse inflammatoire :
- une phase d’initiation qui fait suite à un signal de danger d’origine exogène ou endogène et qui met en
jeu des effecteurs 1aires. Il y a reconnaissance de l’agresseur par des récepteurs à la S² des cellules du
système immunitaire (macrophage, neutrophiles, cellules dendritiques). On observe une réaction
immédiate, locale et spécifique au niveau du tissu lésé ou infecté (production de médiateurs solubles).
Le contexte inflammatoire induit: (i) une modification de la microcirculation locale ; (ii) une activation du
complément ; (iii) une arrivée par chimiotactisme de cellules effectrices qui viennent renforcer les défenses
locales. La phase effectrice est due à l’activité du complément ; l’activation des phagocytes et des
polynucléaires (phagocytose et libération de métabolites toxiques de l’O2, dégranulation des métabolites
préformés, induction de la synthèse de médiateurs inflammatoires à activité toxique, vasodilatatrice et
chimiotactiques).
-Une phase d’amplification avec la mobilisation et l’activation d’effecteurs secondaires.
➔ des CPAg quittent le site inflammatoire vers les organes lymphoïdes 2aires où s’initie l’activation des
cellules impliquées dans la reconnaissance spécifique de l’Ag (lymphocyte B, T).
- Une phase de résolution et de réparation qui tend à restaurer l’intégrité du tissu agressé.
Ces trois phases mettent en action différents systèmes d’adaptation (le système immunitaire, le système
neuro endocrinien) et impliquent de multiples médiateurs. La nature du développement de chacune de ces
trois phases et la nature des effecteurs 1aires et 2aires impliqués (cellules résidentes et recrutées ;
médiateurs préformés et néoformés) conditionnent le profil d’expression clinique et biologique de la
réponse inflammatoire (aiguë ou chronique, locale ou systémique, protectrice ou délétère).

Quatre signes cliniques cardinaux caractérisent la réaction inflammatoire : rougeur, «tumeur»


œdème, chaleur et douleur.
La réaction inflammatoire peut se traduire par des signes locaux (douleur, rougeur, chaleur, œdème) ou
généraux (fièvre, amaigrissement, asthénie)
La douleur elle est due à l'excitation des nerfs sensitifs se trouvant au niveau du site de l’inflammation

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La chaleur a pour origine la libération de substances pyrétogènes en réponse à des sécrétions


microbiennes et l’exsudation plasmatique est à l’origine de l’oedème

Rôle des principaux médiateurs de l’inflammation :


*Histamine augmente la perméabilité vasculaire et permet la contraction des muscles lisses localement
*Cytokines pro inflammatoires (TNFa, IL1 et IL-6) effets pléiotropies locaux et systémiques
*Chimiokines cytokines impliquées dans la migration cellulaire
*Médiateurs lipidiques de l’inflammation (leucotriènes, prostaglandines) : effets chimiotactiques, composés
vasoactifs)
L'inflammation est un mécanisme de défense, en même temps qu'état pathologique et dans
certains cas suffisamment grave pour provoquer la mort. Elle met en jeu tous les mécanismes de la
résistance constitutive à l'hôte.

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III- LES FACTEURS HUMORAUX


- Parmi les molécules participant à l’immunité humorale non spécifique, on peut citer le lysozyme,
enzyme qui hydrolyse les molécules de protéoglycanes des parois bactériennes (Gram+), les
oligosaccharides ou certaines glycoprotéines. Il est impliquée dans l’activation des autolyses et
l’agrégation bactérinnes ; empêche par compétition, l’adhésion de certaines bactéries à la membrane
des cellules épithéliales des revêtements muqueux et entraine l’inhibition des production acides des
micro organismes. La lactoferrine est protéine chélatrice du fer, présente dans le mucus, les larmes,
l’urine et la salive. Peut induire la lyse bactérienne. Elle présente une activité anti-virale, est efficace
dans l’infection précoce et peut agir comme inhibiteur de l’entrée virale en raison des récepteurs sur les
cellules hôtes ou par liaison directe sur le virus.
Le système le plus important, dans l’immunité humorale non
spécifique, est celui du complément formé d’une vingtaine de
protéines plasmatiques susceptibles d’être «activées» par
protéolyse en cascade. Ces protéines sont synthétisées
essentiellement par le foie, accessoirement par les monocytes et
les macrophages.
- L’activation du complément s’effectue, selon la voie dite
alterne, par des polysaccharides (parois bactériennes,
membranes artificielles bio-incompatibles). Elle conduit à la
formation d’un complexe lytique (C6789) qui perfore les
membranes cellulaires (cytolyse) ainsi qu’à la libération de fragments actifs qui potentialisent l’immunité
cellulaire (C3bi; C3d,g). Ces fragments actifs induisent une réaction inflammatoire (anaphylatoxines
C3a et C5a) en augmentant la perméabilité capillaire et en se liant aux récepteurs de certaines cellules
(ex.: mastocytes) pour provoquer la libération de médiateurs chimiotactiques ou inflammatoires.
- Un autre mécanisme essentiel de l’immunité humorale non spécifique est la production d’interférons
 ou . Celle-ci est induite par l’infection virale ou par différentes substances. Ces interférons de type I
(une quinzaine de molécules différentes) se lient à un seul type de récepteur, sur le mode autocrine ou
paracrine (action sur la cellule productrice ou sur les cellules adjacentes), et exercent différents effets
biologiques tels que l’inhibition de la prolifération cellulaire ou de la réplication virale.
- Les protéines de la phase aiguë sont synthétisées par le foie et les monocytes/ macrophages lors
d’une infection ou d’une réaction inflammatoire, sous l’influence de signaux chimiques (ex.:
interleukines 1 ou 6). Ces signaux chimiques sont produits par l’activation de différentes cellules par
des bactéries ou par diverses substances. Elles comprennent des inhibiteurs de protéases (ex: 1-
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antitrypsine, inter--trypsine inhibiteur, ect.) ainsi que la protéine C-réactive (CRP) qui se fixe sur les
groupements phosphorylcholine de nombreuses bactéries et levures. La fixation de la CRP entraîne
l’activation du complément.

L'interféron
C’est en 1957 q Isaacs et Lindenmann ont montré chez les invertébrés, que la plupart des cellules
infectées par un virus (A) produisent une substance, l'interféron, qui les rend incapables d'assurer
la multiplication d'un autre virus (B). Ce phénomène est appelé interférence virale. Le virus (A) est
l’inducteur de l’interférence et (B) est le virus révélateur d’interférence ou de l’état de résistance antivirale.
La production d’interféron peut être induit par : n'importe quel virus actif, des virus activés, d'autres
microorganismes, des acides nucléiques étrangers à la cellule, des polymères synthétiques, des
endotoxines bactériennes ou la phytohémagglutinine (PHA). Les interférons sont aussi doués de propriétés
antitumorales et sont secrétés par la plupart des cellules de notre organisme.
L’interféron est secrété à la suite d’une agression et, durant quelques heures à quelques jours, le système
est réfractaire à toute réintroduction. Cependant, il s'agit d'un mécanisme de défense non spécifique car
l'interféron obtenu n'est pas spécifique de l'agent inducteur sous l'influence duquel il a été produit. En
revanche, l'interféron possède une activité d'espèce relativement étroite. Son action protectrice s'exerce vis-
à-vis des cellules d'individus de même espèce ou d'espèce voisine (Homme et Singe), mais pas vis-à-vis
d'individus d'espèces différentes.
L’interféron paraît se lier à des récepteurs spécifiques de la membrane cellulaire. Il agit en inhibant la
multiplication de l’acide nucléique viral dans la cellule. On a pu montrer l’existence d’une relation inverse
entre la virulence d’un virus et la production d’interféron par les cellules qu’il est susceptible d’infecter.
Les différents types d’interféron sont différenciés sur la base de leurs propriétés physico-chimiques.
*Le type I comprend les interférons induits soit par des particules virales vivantes ou inactivées, virus et
ARN bicaténaires (INF  viro-induits) ou par coculture avec des tumeurs des lignées lymphoblastoïdes
(INF  tumeur-induit). Ils présentent une puissante activité antivirale. On distingue :
- l'interféron  (IFN  ou leucocytaire) produit par des cellules «nulles» non T, non B du sang, des
organes lymphoïdes et par les macrophages. Au moins 12 espèces moléculaires sont connues.
- l'interféron  (IFN  ou fibroblastique) produit surtout par les cellules non immunocompétentes infectées
par un virus. Deux espèces  1 et  2 ont été identifiées.
* Le type II (IFN ) ou interféron immun est produit par les lymphocytes B et T en collaboration avec les
macrophages, après induction par un Ag ou une substance mutagène. Son activité antitumorale est plus

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importante que celle des IFN de type I dont il potentialise l'activité. L’IFN  apparaît comme une lymphokine
associée aux réponses immunologiques T-dépendantes
Propriétés biologiques de l’interféron
*Activité antivirale : elle est la 1ère décelée. L'interféron réalise au niveau cellulaire un ’’double
verrouillage’’ qui empêche la réplication virale en inhibant les synthèses protéiques par : i) activation d'une
protéine-kinase qui empêche l'initiation de la synthèse protéique, ii) activation d'une endonucléase qui
détruit les ARN messagers viraux.
*L'action antitumorale : elle est due surtout à l’action de INF qui a la capacité de stimuler l'activité
cytotoxique de cellules pré-NK en cellules NK si les cellules cibles sont tumorales ou infectées par un virus
et de réduire cette cytotoxicité si les cellules sont normales. Il peut aussi directement freiner ou inhiber la
croissance de cellules tumorales (applications thérapeutiques).
* Propriétés immunomodulantes
- Administré à fortes doses plusieurs heures avant l'introduction de l'Ag l'interféron  diminue la production
des Ac. Administré à faibles doses, quelques heures avant le contact antigénique, il augmente
considérablement la synthèse des anticorps. Ainsi, selon la quantité et le schéma d’administration utilisé,
l'interféron est-il capable de freiner ou de stimuler la réponse immunitaire.
- INF amplifie l’expression des Ag du CMH de la surface membranaire et qui sont indispensables pour que
les cellules puissent se reconnaître entre elles et éventuellement coopérer. Par ce biais, il pourrait moduler
les échanges entre lymphocytes B et T entre lymphocytes et macrophages.
*Autres propriétés : l’interféron est capable d’agir contre des agents infectieux autres que les virus tels
que les chlamydiae, les toxoplasmoses, le plasmodium etc..

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CHAPITRE V
L’IMMUNITE SPECIFIQUE
LES REPONSES IMMUNITAIRES SPECIFIQUES
Les mécanismes effecteurs de l’immunité spécifique, mis en jeu par les Ac ou les lymphocytes T,
utilisent aussi les processus d’immunité non spécifique. Ainsi les anticorps exercent-ils leurs effets en
activant le système du complément par la voie classique ou voie du C1q, et en se liant à différents
récepteurs Fc de la membrane des cellules. Ils facilitent ainsi la phagocytose, induisent la production de
radicaux libres par les phagocytes, déclenchent la cytotoxicité des macrophages et des polynucléaires
éosinophiles dans les mécanismes de défense antiparasitaire, ou celle de lymphocytes K (cytotoxicité

cellulaire dépendante des anticorps, ADCC)


dans la destruction de cellules infectées.
Molécule bifonctionnelle, l’Ac assure à la fois le déclenchement de ces réactions «effectrices» par sa
partie Fc, et leur criblage par sa propriété de se lier à l’Ag par son site anticorps (paratope).
Les lymphocytes T, activés par interaction avec l’Ag sur une
membrane cellulaire, libèrent des lymphokines, qui vont agir
sur différentes cellules participant à l’immunité cellulaire non
spécifique. Ces lymphocytes ont des propriétés
chimiotactiques pour diverses cellules et, surtout, peuvent
activer les macrophages (interféron), induisant la
cytotoxicité vis-à-vis des cellules tumorales et la lyse des
parasites intracellulaires. Certains lymphocytes agissent
comme facteurs régulateurs de l’hématopoïèse ou de la
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réponse immunitaire. Enfin les lymphocytes T, cytotoxiques (Tc), ont la capacité de lyser par contact
direct des cellules cibles, infectées par un virus après interaction spécifique de leur récepteur avec des
Ag du virus à la surface de la cible.
La liaison Ag-site récepteur provoque des modifications chez le lymphocyte qui acquiert une
morphologie de "cellule souche": c'est la "transformation lymphoblastique" qui donne des
lymphoblastes appelés immunoblastes. Elle précède la multiplication par mitoses (prolifération
clonale) : les cellules filles (cellules activées : nouveaux lymphocytes ou plasmocytes spécifiques de
l'Aga) ont les mêmes sites récepteurs que la cellule mère du clone ; on distingue parmi elles les
"cellules effectrices" et les "cellules mémoire".
On décrit: la réaction à médiation cellulaire, transférable par les cellules et la réaction à médiation
humorale, transférable par le sérum d'individus immunisés. Les interactions cellulaires sont décrites
sous le terme de coopération cellulaire.
Remarque : La transformation lymphoblastique peut être obtenue in vitro par l'action d'autres agents
que l'antigène (c'est donc une activation non spécifique) en particulier : i) des lectines :
phytohémagglutinine, concanavaline A, pokeweed ii) certains produits bactériens : endotoxines.

I- LA REPONSE A MEDIATON CELLULAIRE (IMC)


1.1. Les acteurs : macrophages, lymphocytes T et B, cytokines
L’IMC est basée sur la réponse spécifique des T vis-à-vis de l’Ag. Il existe deux types d’IMC qui mettent en
jeu les lymphocytes T4 et T8.
- Dans le cas des T4, l’élimination de l’Ag est réalisée par un granulome cellulaire où s’associent les T
activés et macrophages. Ce type d’IMC peut s’exerce à l’ensemble des Ag : molécules étrangères, micro-
organismes, cellules étrangères.
- Dans le cas des T8, la destruction des cellules étrangères est réalisée par des T tueurs, ou cytolytiques
(CTL = cellules T lytiques). Ce type d’IMC est mis en jeu contre des cellules réellement étrangères à
l’organisme (greffe), ou des cellules de l’organisme qui expriment à leur surface des Ag étrangers et doivent
être éliminées (cellules infectées par un virus, cellules tumorales).
- Les T4 sont également des cellules auxiliaires (helper) de l’ensemble des réponses immunitaires. Ils
aident pour la production des Ac (aide T4-B), pour la génération des CTL (aide T4-T8), et pour leur propre
activation, par un mécanisme d’auto-amplification (T4-T4).

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1.2. Le déroulement de la réponse à médiation cellulaire


L’IMC se déroule en trois étapes :
. La reconnaissance de l’Ag par le T.
. L’activation de ces T.
. L’expression de l’IMC qui est différente selon qu’il s’agit d’une réponse T4 ou T8.

➢ Reconnaissance de L’Ag par les T


Le récepteur pour l’Ag des T (TCR) ne reconnaît pas l’Ag lui-même, mais un fragment de celui-ci associé
aux molécules du CMH (très polymorphes et très antigénique), ce qui explique les caractéristiques
fondamentales de la reconnaissance :
. Les lymphocytes T ne reconnaissent les Ag que s’ils sont présents sur la membrane d’une autre cellule de
l’organisme. L’association CMH-Ag ne peut se faire qu’à la
surface d’une cellule. C’est un peptide issu du clivage de
l’Ag protéique qui est associé à la molécule du CMH. Le
clivage de l’Ag est réalisé par la cellule qui l’a reconnu. Le
fait que le récepteur T reconnaisse des peptides associés
au CMH explique que la réponse T soit limitée aux Ag
protéiques.
La reconnaissance n’est efficace que si la cellule provient
du même organisme, ou si elle a des Ag CMH identiques.
En effet, au cours de leur maturation dans le thymus, les T
apprennent à reconnaître les Ag étrangers associés aux molécules du CMH de l’organisme (éducation des
T quand les récepteurs pour les Ag apparaissent à la surface des T). Les T ainsi éduqués ne savent pas
reconnaître un Ag associé à une molécule Cdu MH différente (c’est le cas d’une cellule provenant d’un
individu différent).
C’est ce qu’on appelle la restriction par les produits du CMH).
** Les lymphocytes T utilisent deux types de molécules du CMH pour reconnaître les Ag.
CMH I sur toutes les cellules nucléées de l’organisme et CMH II sur les CPAg (macrophages, cellules
dendritiques, les B)
Les T8 voient l’Ag associé aux molécules CMH I
Les T4 voient l’Ag associé aux molécules CMH de classe II, sur les CpAg.
Cette différence cadre avec les rôles respectifs des lymphocytes T4 et T8 :
*Les T8 ont un rôle plus spécialisé. Ils doivent reconnaître un nouvel Ag présent à la surface de toute
cellule en utilisant les produits de classe I présents sur chaque cellule.
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*Les T4 reconnaissent les Ag solubles ou particulaires qui doivent être


présentés par les CPAg. Ceux-ci les associent aux molécules CMH de
classe II qui leur sont particulières.
** La présentation de l’Ag aux lymphocytes
Rappel : Le T reconnaît un fragment du peptide de l’Ag associé à la
molécule CMH (poche) de la cellule qui a dégradé l’Ag.
Le cheminement de l’Ag se réalise ainsi : de l’extérieur vers l’intérieur
pour l’association aux molécules HLA de classe II (compartiment des
lysosomes; association peptide/CMH II <--- app de Golgi puis vers
membrane). De l’intérieur vers l’extérieur pour l’association aux molécules HLA I. L’Ag produit par la cellule
elle-même. L’association peptide/CMH I peptide (fabriquée par la cellule) ---> membrane via le RE et app
de Golgi.
Remarque : Les super Ag sont des protéines microbiennes qui peuvent se fixer à la fois sur des molécules
CMH et sur le TCR d’un grand nombre de T. ce qui entraîne l’activation des T bien qu’elle ne corresponde
pas à la reconnaissance d’un peptide particulier
La réponse est peu spécifique mais intense vis-à-vis des
agents pathogènes avec une production d’interleukine IL qui
potentialisent la réponse T conventionnelle (ex: choc toxique dû
à la libération d’une exotoxine staphylococcique).

➢ Activation des lymphocytes T


- Mécanismes généraux de la réponse T
La réponse des T repose sur deux types de stimulations: des
signaux transmis par contact cellulaire direct et des signaux à
courte distance.
Contact cellulaire direct : échanges d’information entre CpAg
et T. Des couples de molécules de membrane interagissent
pour maintenir le contact entre les 2 cellules et pour transmettre
des signaux d’activation vers le T.
. (Peptide + CMH)/TCR. L’activation par le TCR est nécessaire
pour une réponse dans les conditions physiologiques, ce qui
maintient la spécificité et la restriction par HLA de la réponse. Le signal est transmis par le complexe CD3.
. CMH/CD4 ou CMH/CD8: l’une ou l’autre liaison permet : i) -.une sélectivité des T4 (CD4 +) pour les Ag
présentés par CMH II et des T8 (CD8 +) pour les Ag présentés par CMH I ; ii) -.une stabilisation de la
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liaison (Peptide + CMH)/TCR. ; iii) -.un rapprochement de CD4 et de CD3 à la membrane de T, ce qui
permet à CD4 d’intervenir dans les signaux déclenchés par CD3
. LFA3/CD2 transmet un signal qui potentialise les précédents.
. ICAM-1/LFA-1 permet une stabilisation des contacts cellulaires
. B7/CD28 fournit un signal d’activation supplémentaire au T. En son absence, le contact avec l’Ag est
inefficace et peut induire une tolérance immunitaire efficace pour prolonger la survie des greffes
expérimentales.
Signaux à courte distance
Ils sont transmis par les interleukines (=T4 et macrophages)
l’IL-1 produite sous l’effet du contact avec l’Ag ou des toxines bactériennes. Elle stimule la production de
IL-2 par le T4 et l’acquisition de récepteurs pour IL-2 par les T4 et T8.
IL-2 par T4 pour son propre usage (effet autocrine) et pour T8 (coopération T4-T8). Elle a deux effets
principaux :
- d’une part, en induisant la prolifération des T, elle permet l’expansion des clones répondant à l’Ag,
et en même temps l’amorçage d’une boucle d’amplification de la réponse. Car chaque cellule fille
continue à produire IL-2. D’autre part, elle induit la production d’autres IL par les T4
- INF par les T4, agit sur les macrophages pour activer leurs
propriétés bactéricides et cytotoxiques et sur les T8 dont il
stimule la différenciation en cellules cytotoxiques.
- La présentation de l’Ag aux T4
La densité des molécules CMH II sur les macrophages est
augmentée par INF des T4 activés. Ce mécanisme amplifie la
capacité de réponse des T4 (meilleure présentation de l’Ag, +
de HLA II).

➢ Activation des lymphocytes T8


- Reconnaissance de l’Ag en association avec HLA I et acquisition de récepteur pour IL-2 par les T8
activés. (ex: cellule infectée par un virus exprime à sa surface des Ag viraux associés aux HLA I).
- Effet de l’IL-2 des T4 activés. Les Ag ont été aussi ingérés par les macro et sont présentés par ceux-ci en
association avec les HLA II aux T4. IL-2---> prolifération des T8 activés.
- Acquisition (dépendante de INF) par les T8 de la capacité de lyser la cible.

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Les expressions de l’IMC dépendant des T4 ou T8.


L’expression de l’IMC dépendant des T4
Les réactions d’hypersensibilité retardée constituent un indicateur de la fonction des T4. En raison du rôle
de ces cellules dans l’ensemble des réponses immunitaires, les tests comme celui de l’intradermoréaction à
la tuberculine permettent d’avoir une idée assez globale des capacités de réponse d’un individu.
La véritable fonction de l’hypersensibilité retardée est la défense contre les germes à
développement intracellulaire.
Pour éliminer, les germes à développement intracellulaire, les macrophages doivent accroître leur capacité
de destruction. Celle-ci nécessite non seulement une phagocytose (possible chez un sujet non immunisé),
mais également une destruction intracellulaire efficace (qui n’a lieu que chez le sujet immunisé).
Les T4 spécifiques du germe activent ce processus et les macrophages activés par les T4 (grâce à l’effet
des IL, en particulier INF) augmentent par un facteur de 1000 leur capacité à détruire les germes
intracellulaires.
Cette intervention des T4 dans la destruction des germes au sein des macrophages est en fait leur rôle
biologique essentiel dans la défense de l’organisme. On peut considérer que l’HSR telle qu’on explore au
niveau cutané n’est qu’une manifestation annexe de l’immunité des T4. Elle constitue un indicateur de
celle-ci, mais n’est pas nécessairement corrélée à l’efficacité de la défense contre le germe. Ex cas de la
tuberculose: les patients qui mouraient avaient (sauf au stade terminal) une HSR positive à la tuberculine
donc T4 immuns contre le BK mais pas suffisant pour l’élimination du germe.
La réponse des T8 est la cytotoxicité cellulaire

*Régulation de l'expression des molécules CMH


L'expression des molécules du CMH est soumise à une régulation par des cytokines, en particulier par
l'interféron  (sécrété par les lymphocytes T après activation par l'Ag) qui augmente l'expression des
molécules de classe I et II. Après la reconnaissance de l'Ag, il y a sécrétion d'une molécule qui
augmentera l'expression de ces mêmes antigènes (par l'augmentation des molécules de présentation),
augmentant en même temps le mécanisme de reconnaissance et le nombre de cibles des effecteurs de
la réponse immunitaire. D'autres cytokines sont impliquées dans la régulation du CMH, IL6 et TNF.

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II- LA REPONSE A MEDIATON HUMORALE OU LA REPONSE ANTICORPS

2.1. Les acteurs: les lymphocytes B, T, les cytokines, les anticorps et le complément.
Rappel : Les 1ers Ac synthétisées par une cellule B fraîchement produite par la moelle osseuse sont de
type IgM. A ce stade, ils restent insérés dans la membrane plasmique, où ils servent de récepteurs à l’Ag.

2.2. Le déroulement de la réponse anticorps.


Le contact avec l’Ag par l’intermédiaire de l’Ig de membrane rend les lympho B spécifiques réceptifs
aux lympho T. L’Ig de membrane exerce une double fonction :
Elle transmet un signal d’activation au lymphocyte B, ce qui
déclenche l’expression de nouvelles molécules de membranes
nécessaires à la coopération avec le lympho T (molécules
d’interaction par contact direct, récepteurs de cytokines).
Elle permet l’internalisation de l’Ag dans le lympho B: cet Ag est
clivé en peptides qui seront présentés aux lympho T4 helper par
les molécules CMH de classe II.
*La coopération T/B s’effectue par contact direct et par
l’intermédiaire de cytokines.
*Le T4 qui reconnaît un peptide issu de l’Ag présenté par le B,
entre en contact avec celui-ci, est activé, répond à ce peptide et
délivre au B les signaux nécessaires pour qu’il se transforme en cellule productrice d’Ac. Ces signaux sont
de deux types :
*Des signaux délivrés par contact direct, par l’intermédiaire de molécules membranaires d’interaction, dont
la plus importante est la CD40 sur B, à laquelle correspond le ligand de CD40 sur T.
*Des cytokines produites au voisinage immédiat du B (Il-1, IL-4, IL-5, IL-10) [indispensables à la
multiplication et la différenciation finale de B en plasmocyte et en B à mémoire].
*La transformation de B en cellule productrice d’Ig s’accompagne de modifications morphologiques
(différenciation plasmocytaire) et de modifications d’expression des gènes d’Ig : augmentation de la
production des Ig et remplacement de l’Ig de membrane (IgM) par une Ig sécrétée (Ig G,A,E ou D de même
spécificité, mais différente par l’absence du fragment transmembranaire). Ainsi le B stimulé par l’Ag se
transforme en cellule sécrétoire (le plasmocyte) et exporte son récepteur (Ig) sous forme soluble (Ac).
*La classe d’un Ac est déterminée par la partie de cet Ac qui est située à l’extrémité opposée de celle qui
interagit avec l’Ag. Les recombinaisons génétiques qui surviennent dans les lympo B permettent
d’intervertir les différentes parties des Ig: c’est la commutation de classe. Ainsi, le B adapte la réponse à
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l’agresseur: Il produira une Ig possédant les propriétés biologiques appropriées. La commutation de classe
est déclenchée par le signal fourni par la molécule CD40. L’orientation vers une classe donnée d’Ig est
dictée par les interleukines.(Ig E IL-4 inhibée par INF )
Remarque : Le grand plasmocyte état final de différenciation du B est capable de sécréter environ 2.000
molécules Ac/s. Cette spécialisation ultime lui interdit toute division ultérieure et ces cellules ont une durée
de vie de quelques jours (culture cellulaire B---> cancéreux donc survie cf Ac monoclonaux).
*Par ailleurs, certaines des cellules produites pendant la phase de multiplication deviennent des cellules
«mémoire», dont le nombre et la survie prolongée permettront une mise en route accélérée de la synthèse
d’Ac, en cas de nouvelle invasion par le même Ag.
* Plus rarement l’activation des cellules B survient de façon indépendante de T; c’est le cas des Ag T-
indépendants. Ces deniers peuvent induire une réponse Ac en l’absence de contact physique entre les T
et B. Ce sont en général de grosses molécules, ayant des déterminants Agniques répétés (polysac-
charides microbiens) pouvant se lier en plusieurs points aux molécules Ac de surface des B. Ces Ag
induisent seulement des IgM de faible affinité. La réponse diffère de celle à l’encontre des Ag T-dépendants
parce qu’il n’y a ni commutation de classe, ni mémoire immunitaire (une 2ème injection induit une réponse
de type Iaire). L’activation des T est indispensable pour obtenir une activation optimale des cellules B,
produire des B à mémoire ou changer de classe des Ac.

2.3 Contrôle de la réponse Ac


De nombreux facteurs permettent les contrôles de la réponse Ac. Ce sont notamment :
Les Ac eux-mêmes: les complexes Ag-Ac inhibent la réponse. Ainsi l’apparition des IgG inhibe la
production des IgM.
Les lymphocytes T, par l’intermédiaire des interleukines : celles-ci orientent la réponse vers la production
de telle ou telle classe d’Ac et régulent le niveau global de la réponse. Les principales interleukines
stimulantes sont IL-6 et IL-10.
Les macrophages : ils interviennent également dans la régulation de la réponse Ac, sur laquelle ils
peuvent avoir des effets négatifs aussi bien que positifs.

2.4. Rôles des Ac


L’ensemble des Ac fabriqués par les cellules B préexiste à l’intrusion des Ag. La présence de l’Ag et la
coopération des lymphocytes B et T sont indispensables pour la production d’une quantité suffisante
d’Ac. Ceux-ci diffusent dans les liquides interstitiels et se lient à l’Ag avec une affinité très élevée.

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Une fois lié, l’Ac permet la neutralisation de l’Ag ou son élimination par différents processus : le
complexe Ag-Ac peut subir la phagocytose, activer des systèmes lytiques (complément) ou encore activer
certaines cellules tueuses.
- La simple fixation de l’Ac peut suffire à modifier les propriétés de l’Ag (bactéries, virus, toxines).
Les mécanismes moléculaires en cause sont multiples : simple effet d’encombrement, masquage de
domaines fonctionnels ou «arrachage» de composés de surface du micro-organisme du fait de la forte
affinité des Ac. De plus, l’extrémité libre de l’Ac confère au complexe Ag-Ac des fonctions qui varie en selon
la classe de l’Ac. La plupart du temps, ces fonctions accélèrent la destruction de l’agent infectieux.
Cependant certains micro-organismes exploitent ces fonctions à leur avantage, pour être guidés vers leurs
cellules cibles (facilitation par les Ac).
- L’opsonisaton est une aide à la phagocytose. Les phagocytes possèdent des récepteurs Fc pour les
Ac. L’Ac opsonisant sert de pont entre le phagocyte et le micro-organisme, ce qui augmente
considérablement l’efficacité de la phagocytose.
- Le système du complément : protéines sériques agissant en cascade les unes sur les autres pour
aboutir à des produits toxiques. Cette réaction en chaîne qui combine polymérisation et protéolyses peut
être déclenchée par un assemblage d’Ac, réalisé lorsque ceux-ci recouvrent l’Ag (ex une bactérie).
- Des systèmes tueurs variés complètent l’arsenal. Les mêmes assemblages Ag-Ac sont détectés par les
cellules tueuses qui diffèrent selon la classe des Ac détectés ou la nature des toxines sécrétées; cellules K,
ADCC (cytotoxicité dépendant des Ac), dégranulation des mastocytes ou des polynucléaires basophiles
avec libération d’hstamine au contact des complexes formés d’IgE

2.5. La synthèse des anticorps par l'organisme


Mode d'apparition des Ac
La réponse Iaire est obtenue lors du 1er contact, on distingue :
Une période de latence variable selon la voie d’administration et la nature de l’Ag (≈10 jours) correspond au
délai nécessaire à la dégradation de l'Ag par les macrophages, à sa reconnaissance par les cellules
immunocompétentes, qui doivent ensuite se transformer en cellules sécrétrices d’Ac,
*Une période de croissance avec apparition des IgM puis IgG ; la réponse maxi est obtenue entre 10 à 15j
*Une période de production maximum des anticorps, - *Une période de décroissance.
La réponse IIaire ou réponse anamnéstique est obtenue au 2 ème contact avec le même Ag surtout pour
les Ag protéiques (cf vaccination avec rappel). Pour les Ag polysaccharidiques, les Ac de la réponse I aire
persistent souvent à un taux stable. Le % des Ac après la restimulation ne dépasse guère celui du
maximum de la réponse Iaire.

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Remarque : Hyperimmunisation : des injections répétées du même Ag peuvent augmenter à la fois


la qualité et la quantité des Ac. Cependant,
après un certain nombre de stimulations
antigéniques, on atteint un taux maximum
d’Ac, variable selon l’Ag et les individus, et
que l’on ne peut dépasser. On a alors Réalisé
une hyperimmunisation.
L’immunisation avec plusieurs Ac induit la
production de plusieurs Ac correspondants
Possibilité de compétition.
* Facteurs susceptibles d'influencer la
production d'Ac
Facteurs génétiques, nutritionnels, liés à l'individu lui même, peuvent stimuler ou inhiber la production d'Ac.
Ex : facteurs stimulants : adjuvants ( A C Freund).
Certains facteurs (radiations ionisantes, immuno-suppresseurs chimiques, sérum antilymphocytes
entraînent une inhibition + ou - complète de la synthèse des Ac induisant un état de tolérance globale à
l'égard de tous les Ag injectés. On parle de tolérance spécifique
Il existe un mécanisme de régulation de type rétro contrôle qui limite la réponse immunitaire humorale. Si
l’on pratique une injection de IgG, on observe l’inhibition de nouvelle formation d'Ac contre l'Ag. Ex : après
accouchement chez la femme Rh- ayant un enfant Rh+, l'administration d'anticorps anti-D, permet
d'empêcher l'immunisation anti Rh, de se produire.
Pendant la réponse I aire, l’arrêt de la synthèse des IgM s’expliquerait par une régulation de ce type, la
formation des IgG inhibant la production des IgM. Si l'apparition de IgG est empêchée, la synthèse de IgM
se poursuit et la réponse I aire est uniquement de type IgM.
Le passage IgM aux IgG serait contrôlée par les lymphocytes T car la réponse induite par les Ag thymo-
indépendants est de type IgM.
L'un des rôles principaux d'un Ac est d'accroître énormément l'efficacité des mécanismes de résistance de
l'hôte normal à l'égard d'un agent pathogène spécifique.
Les Ac protègent non seulement contre les invasions bactériennes, virales mais aussi contre l'action des
toxines. Ainsi ils se combinent avec leurs Ag correspondants, et recouvrent la surface des molécules des
toxines, virions et cellules bactériennes. Dans la plupart des cas, cet enduit agit comme un puissant
mécanisme de défense et empêche l'adsorption par les cellules hôtes, des envahisseurs (virus, toxine etc..)
et rend les cellules microbiennes sensibles à la phogocytose et à l'effet bactéricide des substances
antimicrobiennes comme le complément.
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La combinaison des Ac avec les toxines et les virions les rendant inoffensifs pour l'hôte est appelée
neutralisation. Et le fait de sensibiliser les cellules microbiennes à la phagocytose en les recouvrant d'Ac
est appelé opsonisation qui est l'un des rôles les plus importants des Ac dans la défense de l'hôte.
Ac du foetus et du nouveau né
- Chez le foetus : acquisition passive et active
. Ac (IgG par le fragment Fc) acquis passivement par voie placentaire et ceci par pinocytose. Les IgG
apparaissent dès le 3ème ou 4ème mois dans la circulation foetale,
. Ac acquis activement : IgM et IgA et une certaine quantité IgG car n'ayant pas pu traverser le placenta. La
synthèse d'Ig commence dès la 20ème semaine de la vie intra utérine.
A la naissance :
Le % IgG > au % de la mère (variable si la mère est hyper ou hypogammaglobulinique),
IgM : varie 0 à 10% par rapport à celui de l’adulte,
IgA : variable environ 5% ; IgA + IgM à un % élevé serait dû à une infection (ex : toxoplasmose, rubéole,
syphilis etc..)
IgD : 0% mais il existe des récepteurs membranaires sur les lymphocytes du sang du cordon
IgE : 1 à 10%.
Chez l'homme, l'ingestion du colostrum et de lait maternel ne modifie pas de façon significative le % d'Ig.
Elle permet de recouvrir les muqueuses digestives d'Ig A sécrétoires, de protéger l'enfant contre les
infections à point de départ digestif et d'empêcher la pénétration des substances allergisantes, (intérêt de
l'allaitement maternel pour les enfants dont les parents sont allergiques).
Les Ig reçues de la mère dure au moins 30 jours. Pour les nouveaux Ac, leur apparition est gênée par les
Ac d'origine maternelle. Leur apparition est plus lente que chez adulte.
IgG : le % diminue puis augmente, on atteint 80% du % de l'adulte à l'âge de 1 an (cf IgG de la mère),
IgM : augmente progressivement pour atteindre 60 à 100% des valeurs de l'adulte à l’âge de un an
IgA atteint les valeurs de l'adulte <==> 5 et 10 ans
IgD apparition progressive.
IgE cf IgA
C'est l'Ag qui déclenche la synthèse des Ac.

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III- LA DUALITE ENTRE LES DEUX TYPES DE REPONSES (Coopérations cellulaires)


La dualité fonctionnelle du système immunitaire a été établie par des expériences de destruction ou
d’exérèse d’organes lymphoépithéliaux.
L’ablation de la bourse de Fabricius, avant le 12e
jour du dveloppement chez le poulet, entraîne
une agammaglobulinémie avec absence de
plasmocytes dans les organes lymphoïdes et
absence de production d’anticorps, tandis que les
réactions d’immunité cellulaire (hypersensibilité
retardée, rejet d’allogreffe, induction d’une
réaction du greffon contre l’hôte) sont intactes.
Inversement, l’ablation du thymus à la
naissance chez la souris, ou l’absence de
développement du thymus correspondant au
trait «nude», entraîne l’aplasie des zones
thymo-dépendantes des organes lymphoïdes
ainsi que l’absence de réaction d’immunité à
médiation cellulaire. La production d’anticorps
vis-à-vis d’antigènes polysaccharidiques est
préservée, tandis que la réponse aux
antigènes protéiques (T-dépendants) décline
fortement.
Comme B, les deux formes d’activation de T
repose sur des coopérations cellulaires où
interviennent les macrophages et les T4 helper. Ces coopérations cellulaires sont nécessaires à la réponse
mais peuvent aussi la réguler négativement. Ainsi ; 1) l’activation du précurseur (T4 ou T8) par l’Ag
nécessite une CPAg. 2) Elle n’est complète, conduisant à la production d’effecteurs (plasmocytes, T4
effecteurs ou CTL) qu’en présence de T4 helper, eux-mêmes activés par l’Ag et le macro. 3) Elle est
soumise à une régulation négative par les T-suppresseurs (T4 ou T8 selon les cas) et par les macrophages
4) Elle n’est optimale que si les cellules qui coopèrent expriment les mêmes molécules CMH.
Actuellement, il n’est plus possible de dissocier les réponses immunitaires cellulaire et humorale. Le
développement d’une réponse immunitaire repose sur la coopération entre plusieurs types cellulaires,
quelque soit les effecteurs produits : Ac ou cellules spécifiques de l’Ag en cause.

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IV. LES MECANISMES DE DEFENSE CONTRE LES PRINCIPAUX GERMES


L’ensemble du système immunitaire participe à l’élimination des agents pathogènes dont les plus
importants sont : les bactéries à développement extra-cellulaire, à développement intra-cellulaire, les
virus, les mycoses et les parasites.

4.1- Bactéries à développement extra-cellulaire


Elles sont détruites essentiellement par les Ac et les granulocytes neutrophiles et sont accessibles aux Ac
circulants. La fixation des Ac active le complément qui permet l’opsonisation et la phagocytose par les
granulocytes neutrophiles : 1ers phagocytes mobilisés. Ce qui explique la polynucléose et la présence
éventuelle de pus au cours de ces infections. Ces germes sont souvent les staphylocoques, les
streptocoques, les pneumocoques, les méningocoques, les hémophilus, les proteus.
Par ailleurs, les IgM constituent une 1ère ligne de défense contre ces germes. Les IgA sécrétoires
empêchent l’adhésion de certains germes aux muqueuses : gonocoques, virus de la grippe etc.
Les Ac interviennent aussi dans la neutralisation des toxines (tétanos, diphtérie, choléra) en reconnaissant
et en bloquant leurs sites actifs.

4.2.- Bactéries à développement intra-cellulaire


Ces bactéries sont essentiellement détruites par l’IMC (cf action des T4). Ces germes sont souvent les
mycobactéries dont le BK, les listéria, les salmonelles, les brucelles, le bacille de la lèpre, ainsi que certains
parasites intra-cellulaires (leishmanies).
L’enveloppe des ces bactéries possède des propriétés immunos-timulantes pour la réponse des
lymphocytes T4. Ces infections lorsqu’elles sont prolongées, entraînent une inflammation persistante et
des réactions de fibrose qui peuvent compromettre la fonction de l’organe infecté (tuberculose pulmonaire
ou rénale chronique).

4.3. Les Virus


Leur élimination est basée sur la destruction des cellules infectées, d’abord opérée par les NK (non
spécifiques et préexistentes à l’infection). Ensuite, interviennent les T cytotoxiques spécifiques (T8). La
défense antivirale est essentiellement cellulaire. Les T4 sont impliqués à titre de helper pour les T8.
L’extension de l’infection est limitée grâce à l’action des INF produits par les cellules infectées et qui
inhibent la réplication virale dans les cellules encore saines.
Si l’élimination de l’infection virale n’est pas suffisamment efficace, l’élimination des cellules infectées par
les T cytotoxiques peut aller jusqu’à la destruction de l’organe atteint (hépatite). Les Ac antiviraux peuvent

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jouer un rôle au début de l’infection en agissant sur les particules virales et en empêchant leur pénétration
cellulaire. C’est le cas de la poliomyélite, des oreillons, de la rubéole, des hépatites B, A.
Les Ac ne sont efficaces que s’ils présents au moment du contact avec le virus : le sujet doit avoir été
correctement vacciné, ou recevoir des Ig spécifiques dans les 48 heures (Ex: pour l’hépatite B). Un cas
particulier pour les oreillons : du fait de l’incubation de 21 jours, une vaccination précoce peut être
protectrice.

4.4.- Les Mycoses


Leur élimination repose su l’IMC.
4.5.- Les parasites
Les mécanismes de défense varient selon le type et le stade du cycle de l’agent. Les mécanismes évoqués
pour les virus et les bactéries restent valables. Cependant les IgE et les éosinophiles sont plus actifs. Les
IgE éliminent les parasites en activant : 1) les mastocytes et les basophiles qui libèrent des médiateurs
toxiques de l’HSI, 2) les macrophages. Les éosinophiles recrutés pat les T sous l’effet de IL-5détrusent
aussi les parasites recouverts par les IgG ou IgE.
Les parasitoses peuvent entraîner des la formation des granulomes pathogènes (fibrose, cirrhose).

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CHAPITRE VI
. LES DIFFERENTS TYPES D’HYPERSENSIBILITE

I. DEFINITION
La réaction allergique ou d’hypersensibilité est une réponse anormale, inappropriée de l’organisme à
l’introduction d’Ag exogènes (produit non toxique). Elle fait intervenir une réponse immunitaire excessive ou
inadaptée spécifique de ce produit, ne survenant que chez un nombre limité d’individus.
Il existe 4 types d’hypersensibilité selon Gell et Coombs:
- Hypersensibilité résultant de l’immunité à médiation humorale. Elles peuvent être transférées par le
sérum. Les réactions diffèrent selon qu’il s’agit des Ac IgE, IgG ou IgM.
- Hypersensibilité de type I ou HSI liées aux Ac IgE
-.Hypersensibilité de type II ou hypersensibilité cytotoxique dépendante des Ac (IgG et IgM) faisant
intervenir les cellules tueuses, phagocytaires ou le complément.
- .Hypersensibilité de type III ou hypersensibilité à complexes immuns. Le phénomène d’Arthus en est la
base expérimentale.
- Hypersensibilité de type IV (HSR) liée à l’immunité à médiation cellulaire.

II.- MECANISMES
2.1. Hypersensibilités résultant de l’I.M.H.
Type I ou HSI liée aux Ac IgE
Elle a deux caractéristiques : sa survenue immédiate lors de la réintroduction de l’Ag (allergène) et son
déclenchement possible par des doses extrêmement faibles d’allergène.
Les manifestations visibles sont provoquées par la libération immédiate de médiateurs amines vaso-actives
dont l’histamine (chez l’homme). Ces médiateurs sont responsables de contractions des muscles lisses
(notamment bronchiques), d’augmentation de la perméabilité vasculaire et de vasodilatation provoquant
l’érythème et pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique. D’autres médiateurs tels que les leucotriènes
sont en cause dans les bronchoconstrictions provoquant l’asthme (inefficacité des antihistaminiques, pb de
l’aspirine). La libération immédiate survient quelques minutes après la réintroduction de l’Ag allergène. Lors
de la 1ère exposition à l’Ag, l’organisme fabrique des Ac IgE spécifiques de l’allergène. Une grande partie
de ces derniers quittent le courant sanguin et se fixent sur les mastocytes tissulaires qui s’accumulent en
particulier dans les organes cibles des médiateurs chimiques comme les poumons. Le reste des IgE se fixe
sur les granulocytes basophiles. Lors de la 2ème ou la nième introduction des Ag allergènes, ces derniers
se fixent sur les IgE par leurs Fab. Ce qui déclenche le signal de libération des médiateurs par les
mastocytes dans lesquels se sont accumulées des granules préformées.

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La réaction d’HSI est une prédisposition individuelle à hyper production d’IgE qui peut être due à des
facteurs génétiques, environnementaux etc. Au cours des réactions d’hypers, les IgE activent souvent une
production excessive d’éosinophiles qui libèrent des médiateurs toxiques qui aggravent les manifestations
allergiques. L’hyperéosinophilie est déclenchée par une Il5 produite par les T des sujets allergiques.
HSI est responsable de réactions cutanéo-muqueuses telles que l’urticaire, l’eczéma, les stomatites etc.),
de rhinites, de conjonctivites de toux spasmodiques, d’asthme, d’oedèmes de Quincke et de chocs
anaphylactiques. Le traitement de HSI à base de corticoïdes a pour effet de diminuer la production d’IL5 et
chez l’asthmatique l’accumulation des éosinophiles dans les poumons. Les corticoïdes stimulent l’adénylate
cyclase (ex: la théophyline bloque la phosphodiestérase). L’expérience in vitro sur les muscles lisses
montre que la dégranulation dépend du taux de l’AMPc. Si la [AMPc] est très faible, il se produit une
dégranulation et l’effet contraire est observé lorsque la [AMPc] est élevée (effet des corticoïdes). L’allergène
bloque l’adénylatecyclase ou active la phosphodiestérase
adénylatecyclase phosphodiestérase
ATP-----------------------------------------------> AMPc------------------------------------------------->AMP

La réaction allergique peut être inhibée en bloquant : l’effet de l’histamine sur ses récepteurs
(antihitaminiques H1), la libération des médiateurs (cromones), la transmission du signal d’activation par le
récepteur pour le Fc des IgE. Les méthodes de désensibilisation spécifique reposent sur des doses
initialement < puis croissantes de l’AG, permettent de diminuer la production des IgE spécifiques. Elles
réorientent la réponse immunitaire vers les AC IgG par une modification des cyotokines par les T
Hypersensibilité de type II
Elle est caractérisée par une cytotoxicité déclenchée par la fixation des Ac sur une quelconque cible
cellulaire de l’orga-nisme. La cytotoxicité peut être induite par le complément ou par les cellules tueuses.
Intrervention du complément : l’ensemble C5b-9 s’insère dans les membranes phospholipidiques et y crée
des lésions. Cellules cibles : hématies, plaquettes, leucocytes, bactéries, virus dans son enveloppe
lipoprotéique. Intervention de cellules tueuses : après la formation du complexe cellule cible-IgG, le Fc libre
peut se fixer sur un macrophage, un polynucléaire neutrophile ou une cellule K qui déclenchera une
phagocytose ou une cytotoxicité de type K.
Cette hypersensibilité intervient dans les cas de transfusions incompatibles, dans certaines anémies
hémolytiques médicamen-teuses, dans les anémies hémolytiques du nouveau-né par incompatibilité foeto-
maternelle.

Hypersensibilité de type III ou à complexes immuns


Elle apparaît lorsque de grandes quantités de complexes Ag-Ac sont formés ou lorsqu’ils ne peuvent être
éliminés convenablement par le système réticulo-endothélial. Ces complexes immuns se déposent dans les
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tissus. Le complément est alors activé et les polynucléaires attirés à proximité des dépôts, libèrent des
substances qui produisent des lésions.
L’Hyper de type III intervient dans la maladie sérique (après injections de protéines hétérologues), dans les
pneumopathies par hypersensibilité (poumon du fermier, des éléveurs d’oiseaux) dans les vascularites,
dans certaines glomérulonéphrites.

2.2. Hypersensibilité de type IV (HSR) liée à l’immunité à médiation cellulaire.


Elle est due au recrutement et à l’activation des macrophages (libérateurs de médiateurs) par les T4
sensiblisés producteurs d’interleukines comme INF et GM-CSF qui induisent une réaction inflammatoire.
C’est le mécanisme de la formation des granulomes responsables des lésions au cours de certaines
maladies infectieuses ou parasitaires (tuberculose, lèpre, bilharziose..). Au cours de la sarcoïdose
(accumulation en divers points du corps de lymphocytes T et de macrophages activés), on observe le
même type de lésions.
HSR est aussi rencontrée dans les cas de rejets de greffes, des dermatoses par allergie de contact
(métaux lourds, streptomycine, ciment, latex, solvants ...).

III. CONCLUSION
La réponse immunitaire comporte la reconnaissance et la présentation de l'antigène par les
macrophages ainsi que la stimulation, la multiplication et la différenciation des lymphocytes dont il
préexiste des précurseurs B ou T. *Les lymphocytes T, par la sécrétion de lymphokines ou par
cytotoxicité, provoquent une réaction de type hypersensibilité retardée dite "à médiation cellulaire".
*Les lymphocytes B différenciés ou non en plasmocytes sécrètent leurs immunoglobulines ou Ac ; ils
sont à l'origine de la réaction à "médiation humorale". Les interactions entre ces différentes cellules sont
nécessaires à la réaction immunitaire qui est génétiquement contrôlée, et les lymphocytes T auxiliaires
(ou "helper") caractérisés par leur marqueur membranaire CD4, sont les principaux acteurs de cette
coopération cellulaire.
Elle est également modulée et, comme tout phénomène physiologique, doit rester adaptée aux besoins
de l'organisme. Des médiateurs non spécifiques libérés lors de la réaction inflammatoire et les
lymphocytes T suppresseurs spécifiques de l’antigène assurent le retour du système à l’équilibre.
Son dérèglement est à l'origine de manifestations pathologiques telles que les états d'hypersensibilité
(ou allergie), de maladies auto-immunes ou de déficits immunitaires responsables d'infections ou de
cancers.

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CHAPITREVII
LA REACTION ANTICORPS-ANTIGENE

I. LES CARACTERES GENERAUX DE LA REACTION ANTICORPS-ANTIGENE


1.1. La liaison AG-AC
Seul le déterminant Agnique ou épitope est capable de s’associer au site correspondant (paratope) de l’Ac.
La liaison Ag-Ac se produit lorsqu’il y a une complémentarité stérique entre les deux sites réactifs.
L’existence des forces d’attraction de faible énergie (10 kcal/mol) caractérise la liaison Ag-Ac. On distingue
des liaisons hydrogènes, ioniques, hydrophobes, des forces de Wan der Walls. Une liaison entre épitope et
paratope est une liaison exothermique. L’énergie libérée varie entre 20 à 40 kcal/mol. Ceci implique que la
liaison Ag-Ac soit tributaire en partie de la température du milieu. On distingue alors : i) les Ac froids qui se
fixent mieux entre 4 et 10°C et très peu autour de 37°C; AH = -3 à -4 kcal/mol. ii) Les Ac chauds qui se
fixent mieux à 37°C mais peu à < T°; AH = -1 à -2 kcal/mol.
La liaison Ag-Ac est caractérisée par :
- .la spécificité : à l’aide d’un des éléments, on peut identifier l’autre en l’isolant grâce au 1er.
- la réversibilité : on peut séparer les Ac des Ag par chauffage ou par élution acide (pH = 2,8).
- .L’affinité (pb qualitatif) : l’intensité de l’union entre les molécules est mesurée par Ka intrinsèque de la
réaction. Un même Ac peut reconnaître plusieurs Ag mais avec des affinités différentes (considérer ka et
kd, constantes non faciles à mesurer).
- L’avidité (pb qualitatif): l’intensité de l’union de l’Ac vis-à-vis de son Ag est déterminée par la rapidité avec
laquelle la réaction se produit. Cf l’intensité d’apparition de la réaction II aire (agglutination et précipitation).
- .Le titrage (pb quantitatif, cf la sérologie), c’est détermination de la quantité d’Ag ou d’Ac présente dans le
milieu de réaction. L’un des éléments est constant. Ex : le titre d’un Ag est la quantité la plus faible pouvant
réagir.

1.2. Classification des réactions Ag-Ac


- Réaction primaire : elle ne donne pas de réaction IIaire. Elle se suffit à elle même. L’Ac reste fixé à l’Ag
et la liaison Ag-Ac est d’emblée visible (méthode directe, meilleur résultat), ex: RIA (Radio Immuno Assay),
Immunofluorescence, réaction immunoenzymatique (l’enzyme liée à l’Ac est activée quand il y a fixation de
l’Ag ==> la réaction enzyme-substrat, la révélation est faite après, la réaction positive est obtenue lorsqu’il y
a coloration du milieu).
- Réactions IIaires : précipitation en milieu liquide ou gélifié, agglutination immunologique, lyse
immunologique, fixation du complément, inhibition de l’agglutination virale, groupage HLA.
- Réactions IIIaires : elles se passent chez l’Homme ou chez les animaux (réaction in vivo : choc
anaphylactique, maladie auto immune ==> lyse des GR
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Détermination du groupe sanguin ABO : elle peut se faire par l’épreuve directe de Beth Vincent et
par la contre épreuve de Simonin. Les deux épreuves doivent être obligatoirement pratiquées.
Epreuve directe de Beth Vincent : les globules rouges du sujet sont mis en présence de réactifs
agglutinants anti A, anti B, anti H et si possible anti AB et anti A1. Les agglutinations observées
témoignent de la présence sur les hématies de l'un ou l'autre antigène et permettent de déduire le
phénotype érythrocytaire.
Contre-épreuve de Simonin : Le plasma du sujet est testé en présence d'hématies dont on connaît le
groupe de manière à vérifier la présence d'agglutinines naturelles et leur concordance avec le
phénotype trouvé.
En cas de transfusion, la loi impose un contrôle ultime au lit du malade de la conformité des groupes
ABO du receveur et du flacon. Il consiste à réaliser une épreuve de Beth-Vincent effectuée le plus
souvent sur des bristols où les réactifs se trouvent à l'état déshydraté.
Détermination du groupe Rhésus : elle se fait par agglutination à chaud en milieu albumineux à l'aide
de sérums polyclonaux mais depuis peu l'utilisation de sérums monoclonaux autorise une détermination
à température ambiante.

II. APPLICATIONS DE LA REACTION AG-AC


2.1. Utilité des réactions Ag-Ac :
- Utilisations pratiques à : faire un diagnostic, interpréter le résultat de ce diagnostic et commenter un bilan
biologique
- Utilisations fondamentales : préparation de réactifs à usage in vitro et in vivo ; compréhension des
mécanismes fondamentaux et des pathologies.

2.2 Champs d’application


*Identification et/ou dosage d’un Ag : i) Identification d’une cellule, d’un agent infectieux, d’une protéine ;
ii) Dosage d’une hormone, d’un médicament
* Mise en évidence et/ou titrage d’un Ac :
- Diagnostic et suivi sérologique d’une infection : bactérienne (fièvres typhoïdes, syphilis) ; virales
(hépatites, grippe, rubéole, HIV); parasitaire (toxoplasmose) ; contrôle de vaccination
- Diagnostic et suivi sérologique d’une maladie autoimmune
- Diagnostic et suivi sérologique d’une allergie
- Suivi d’une grossesse
- Suivi d’une transplantation

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2.3. Les interactions ag-Ac


- Réaction entre un épitope et un paratope - Liaison non covalente – Loi d’action de mase à l’équilibre (Kd,
Ka) – Intensité de la fixation ( affinité/ aviité) - Ac monclonaux et polyclonaux – Conditions physico-
chimiques (ph force ionique, T°) - Réactions croisées - Phénomène de zone – Sensibilité/ Spécificité –
Reproductibilité / Précision – Détection et/ou dosage d’Ag (étalons, résultats quantitatifs et qualitatifs)
- Détection et /ou titrage d’Ac (dépistage : résultat qualitatif ; titre : résultat semi quantitatif ; seuil de
positivité, Ac d’infection/ Ac protecteur

2.4. Techniques utilisées


*Immunodosages sans marqueur (observation directe) :
Agglutination, immunoprécipitation, neutralisation immunochromatographie, fixation du complément

*Immunodosages avec marqueur (observation indirecte) :


*Immunoenzymologie, immunoflurescence, radio immunologie

III. LES TESTS DE DIAGNOSTICS RAPIDES


Un Test de Diagnostic rapide est défini comme un test analytique permettant d’aboutir à un diagnostic
biologique de certitude ou de quasi-certitude dans un délai plus court que la technique de référence,
généralement en quelques minutes.
La plupart des tests rapides étant conçus pour être employés sur le terrain dans l’urgence avec des
moyens réduits, Ils doivent répondre aux critères suivants : une simplicité de mis en oeuvre, la
conservation à température ambiante, une reproductibilité, la réduction du nombre de réactifs au strict
nécessaire, une lecture et une interprétation facile ne nécessitant pas un personnel hautement qualifié,
un faible encombrement et enfin un coût abordable.

Technique d’immunochromatographie
Principe de Sandwich
Les tests de diagnostic rapide basés sur l’immunochromatographie ou immunocapture sur bandelette
sont constitués d’une membrane de nitrocellulose garnie de particules d’or colloïdal colorées en rose.
L’échantillon à tester est déposé à l’une des extrémités d’une membrane de nitrocellulose dans un puits
échantillon (S). Si l’antigène recherché est présent, il se lie avec des anticorps spécifiques
marqués à l’or colloïdal qui sont présent sur la bandelette. Sous l’effet d’un tampon, les complexes
antigène-anticorps migrent par capillarité et sont arrêtés par des anticorps de capture fixés sur la
membrane, au niveau de la ligne Test (T).

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On parle également de technique Sandwich double anticorps lorsqu’on recherche un antigène


(ex : Test rapide du Paludisme) ou de sandwich double antigènes lorsqu’on recherche des

anticorps (ex :Test rapide du VIH).


Le contrôle interne de la réaction est constitué par une deuxième ligne de capture (constituée
d’anticorps de souris) des particules d’or conjuguées, sur la même bandelette dite ligne contrôle (C).
Après 10 à 15 minutes, un résultat négatif se traduit par l’apparition d’un seul trait rose (ligne contrôle),
tandis qu’un résultat positif apparaît en deux traits roses (ligne contrôle et ligne test). Le contrôle interne
permet de valider chaque test

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TDR (Test de Diagnostic Rapide)

Ligne du Contrôle et ligne


du Test, résultat = Positif.

PAS de ligne du tout =


invalide.

Une seule ligne du


contrôle = negatif.

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3.1. Principe du test rapide de la Malaria


La Malaria Plasmodium falciparum (P.f.) Rapid Test Device (sang total), est un test immuno
chromatographique pour la détection qualitative de l’antigène : HRP II (Histidine Rich Protein) des
Plasmodium falciparum circulants dans le sang aidant au diagnostic du paludisme. L’antigène HRP II
est la seule protéine différenciant Plasmodium falciparum des autres espèces et elle est la seule à durer
longtemps dans le sang (même après la mort des parasites). Il s’agit d’un test sur membrane capillaire,
la membrane est sensibilisée avec des anticorps anti P.f. au niveau de la région test T et avec
des anticorps spécifiques à ces derniers sur la ligne contrôle. Pendant le test l’échantillon de sang
réagit avec des particules recouvertes d’anticorps anti P.f ; le complexe migre par capillarité et réagit
avec les anticorps anti Pf immobilisés sur la zone test en générant une ligne colorée. La présence d’une
ligne colorée dans la région T indique un résultat positif, alors que son absence indique un résultat
négatif. Les particules recouvertes d’anticorps anti P.f sont retenus également par les anticorps
spécifiques sur la ligne contrôle signifiant que la procédure a été respectée et que l’échantillon a migré
tout au long de la bandelette.

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Procédure
Déposer une goutte de sang capillaire à l’aide de la micropipette fournie dans le puit échantillons S
Déposer 3 gouttes de tampon dans le puits échantillon
Déclencher le chronomètre - Lire au bout de 15 min et ne pas interpréter au-delà de 20 min.
Lecture
Positif : Présence de deux traits colorés au niveau de la zone Test (T) et de la zone contrôle(C)
Négatif : Présence d’un trait seul coloré au niveau de la zone contrôle (C)
Invalide : Pas de ligne colorée au niveau de la zone C
Avantages du TDR du paludisme
La goutte épaisse reste la meilleure technique de diagnostic du paludisme mais nécessite un matériel
de laboratoire important et un personnel qualifié :
Matériel de prélèvement et de confession de la goutte épaisse et du frottis
- kit de coloration - microscope pour la lecture - énergie électrique
- personnel qualifié pour la lecture et hautement qualifié pour le diagnostic d’espèce.
En plus de ces facteurs qui handicapent le diagnostique du paludisme à P. falciparum en périphérie, il
accuse d’un défaut de rapidité (plus de trente minutes pour la confection de la lame) pour les cas
urgents de crises de paludismes aigues où un diagnostic différentiel immédiat est nécessaire et vital
pour le patient et le médecin pour la mise en route d’une thérapeutique médicamenteuse efficace.
Une erreur de diagnostic du paludisme entraîne une morbidité et une mortalité accrue. L’accès à une
détection rapide et précise des parasites du paludisme joue un rôle important à cet égard et contribue à
l’usage plus rationnel des médicaments qui sont de plus en plus coûteux dans la plupart des zones
d’endémies. Les tests diagnostiques rapides permettent pour une première de fournir un diagnostic
précis pour toutes les populations à risque y compris celles qui n’ont pas accès à des services de
microscopies de qualité.
Car toute fièvre n’est pas forcement dû au paludisme, mais le seul paludisme qui tue est celui à
Plasmodium falciparum.
Les tests rapides de paludisme permettent de faire un diagnostic rapide (gain en temps) en une
seule étape (procédure facile) et spécifique avec la détection de l’antigène HRP II de
P.falciparum (diagnostic d’espèce) ne nécessitant que peu de matériel.
Le kit individuel offre aux services de santé en périphérie et en forêt une autonomie, car il
contient tous les équipements nécessaires pour réaliser le diagnostic du paludisme en 15 min.

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3.2. HCG Test de grossesse en une étape


Principe
L’hCG (hormone Chorionique Gonadotrope humaine) est produite par le placenta au cours de son
développement peu de temps après la fécondation. Elle est présente chez la femme sans grossesse à
des taux inférieurs à 8 UI/l. Lors d’une grossesse normale, l’hCG peut être détectée dans les urines et
le sérum 7 à dix jours après la conception (après la fécondation). Le taux d’ hCG s’élève très
rapidement pour dépasser souvent 100 UI/l dès l’absence des règles et atteindre un maximum de 100
000-200 000UI/L entre la 10ème et la 12ème semaine de grossesse.
L’apparition rapide d’hCG dans les urines et dans le sérum après la conception et l’augmentation rapide
de sa contraception en début de grossesse en fait un excellent marqueur pour le diagnostic précoce de
la grossesse.
HCG 1 Etape Test de grossesse (urine) est un système complet qui permet en une seule étape de
détecter la présence d’ hCG à des taux supérieurs à 25 UI/l dans les échantillons urinaires.
Procédure
Prélèvement : urine à prélever dans un récipient sec et propre, les premières urines du matin sont
préférables dans ce test en raison de leur forte concentration en hCG
Format bandelettes : Plonger verticalement la bandelette, flèches pointées vers le bas dans
l’échantillon d’urine pendant 10 à 15 secondes au moins, sans dépasser la limite maximale d’immersion
(MAX). Déposer la bandelette sur une surface plane, nivelée, propre et non absorbante.
Format cassettes : avec la pipette fournie, déposer 3 gouttes (env.100μl) d’échantillon d’urine
dans le puit échantillon (S).
Format stylo : retirer le capuchon du stylo et le placer sur le manche de l’applicateur. Plonger la mèche
absorbante dans l’échantillon d’urine pendant au moins 10-15 secondes.
Remettre le capuchon et déposer sur une surface plane, nivelée et propre.
Lire le résultat au bout de 3 minutes (ne pas interpréter après 10 min)

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3.3. Intérêts diagnostics du test de l’hépatite B


* Les marqueurs sérologiques de l’infection à HVB
Le virus de l’hépatite B est constitué d’une enveloppe portant des éléments à sa surface, d’une « coque
» entourant son ADN. Tous ces éléments sont des signes biologiques de l’infection au virus : donc dans
la recherche d’une infection au virus de l’hépatite B on recherchera ces différents éléments. Certains se
retrouvent dans le sang à certaines étapes de l’évolution de l’infection, on parlera alors de marqueurs
sérologiques.

Ag HBs
Antigène de surface anciennement appelé Ag Australia est retrouvé
dans la salive, les selles, la bile, les urines, le sang, le cytoplasme
des hépatocytes infectés; il constitue le meilleur marqueur de
l’infection. Il est le 1er décelable dans le sang 2 à 4 semaines avant
l’élévation des transaminases. Il persiste dans le sérum pendant 4 à
6 semaines. Sa disparition après la normalisation des
transaminases, signe l’évolution favorable d’une hépatite aigue B.
La persistance sur deux sérums à 6 mois d’intervalle signe une hépatite chronique.

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Ac Anti HBs
Anticorps protecteur et neutralisant par blocage de la fixation du virus sur son récepteur cellulaire.
Les Ac Anti HBs apparaissent après guérison d’une hépatite aigue ou après vaccination efficace.
Ils sont détectables dans le sérum généralement 2 semaines à 4 mois après la disparition de l’AgHBs.
Ac Anti-HBc total
Ac dirigé contre l’Ag HBc de la nucléocapside virale qui lui n’est détectable que dans hépatocytes
(cellules du foie), jamais dans le sérum. Il peut être le seul marqueur détectable, juste après la
disparition de l’ Ag HBs et avant l’apparition des Ac anti-HBs et à très long terme après une infection
aigue, après disparition des autres anticorps. Il est dit marqueur cicatriciel.
Ag HBe
Il n’est retrouvé que dans les sérums de patients positifs en Ag HBs. Excellent marqueur de la
multiplication du virus ; sa présence dans le sérum est associée à celle du virus au complet, traduisant
une forte infectuosité. Dans une hépatite aigue la disparition de l’Ag HBe suivie de séroconversion en
Ac AntiHBe survint normalement avant celle de l’Ag HBs en Ac Anti HBs. Elle traduit l’arrêt de la
réplication virale. La persistante de l’Ag HBe est un facteur péjoratif dévolution vers la chronicité.
Ac Anti HBe
Il apparaît secondairement, après l’Ac Anti HBc et avant l’ Ac Anti HBs ; persiste peu de temps après
l’apparition de Ac Anti HBs. Présent dans le sérum après la disparition de l’ Ag HBe correspondant à
l’arrêt de la réplication virale. Son apparition digne une évolution favorable vers la guérison. C’est le
seul marqueur positif avec l’Ac anti HBc au coups de la « fenêtre sérologique » entre disparition de l’ Ag
HBs et l’apparition des Anticorps anti HBs.

Tableau 1 : Récapitulatif des marqueurs sérologiques viraux en fonction de l’évolution de l’HVB

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*Intérêts diagnostics du test rapide de l’hépatite B «Combo»


One Step Hepatitis B Virus Combo Test Device est une test immunologique rapide en une étape pour la
recherche qualitative dans le sérum et le plasma des différents marqueurs sérologiques du virus de
l’hépatite B dont l’antigène de surface HBsAg , l’anticorps anti HBs ( HBsAb) , l’antigène d’enveloppe
HbeAg, l’anticorps HBe (HBeAb) , l’anticorps dirigé contre l’antigène de core Hbc (HBcAb). Ces
différents marqueurs existe également en test unitaire et utilise le sang total, le sérum et le plasma.

Principe des tests


• La détection de HBs Ag, HBe Ag est basée sur le principe de «Sandwich» double anticorps. La
membrane est sensibilisée avec des anticorps anti HBs et des anticorps anti HBe au niveau de la ligne
Test. Pendant le test, l’échantillon de sérum ou de plasma réagit avec des particules recouvertes
d’anticorps anti HBs et d’anticorps anti HBe. Le complexe migre par capillarité et réagit avec les
anticorps anti HBs et des anticorps anti HBe immobilisés sur la membrane en générant une ligne
colorée. La présence de cette ligne colorée dans la région test indique un résultat positif, alors que son
absence indique un résultat négatif.
• La détection de l’anticorps anti HBs est basée sur le principe de «Sandwich» doubles antigènes.
La membrane est sensibilisée avec l’antigène HBs au niveau de la ligne Test. Pendant le test,
l’échantillon de sérum ou de plasma réagit avec des particules recouvertes d’antigènes HBs. Le
complexe migre par capillarité et réagit avec l’antigène HBs immobilisé sur la membrane en générant
une ligne colorée. La présence de cette ligne colorée dans la région test indique un résultat positif, alors
que son absence indique un résultat négatif.
• La détection de l’anticorps anti HBe et de l’anticorps anti HBc est basée sur le principe de fixation
compétitive. La membrane est sensibilisée avec les antigènes HBe et HBc au niveau de la ligne Test.
Pendant le test il y aura une compétition entre les anticorps anti HBe et anti HBc lorsqu’ils sont présents
(dans l’échantillon de sérum ou de plasma) avec des particules recouverts d’anticorps anti HBe et anti
HBc pour saturer les sites anticorps des antigènes HBe et HBc immobilisés et aucune ligne colorée ne
se développera au niveau de la ligne test, indiquant un résultat positif. Une ligne colorée se développera
au niveau de la ligne test en cas d’absence d’anticorps anti HBe et HBc de l’échantillon testé car les
sites anticorps des antigènes HBe et HBc immobilisés seront tous saturés par les particules recouverts
d’anticorps HBe et HBc .
Donc en définitif un échantillon positif en anticorps anti HBe et HBc ne générera pas de bande colorée
au niveau de la ligne test colorée ; tandis qu’un échantillon négatif en anticorps anti HBe et HBc
entraînera l’apparition d’une bande colorée au niveau de la ligne test correspondante en l’absence de
compétition. Comme contrôle de procédure une bande colorée apparaîtra toujours au niveau de la ligne
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Contrôle C indiquant qu’un volume d’échantillon suffisant a été ajouté et qu’une migration correcte le
long de la membrane a eu lieu.
Procédure
- Faire revenir le sachet de test et les échantillons à la température du laboratoire.
- Sortir les composants du sachet et déposer sur une surface propre.
- Déposer la cassette sur une surface bien propre et nivelée.
- Déposer 3 gouttes de sérum ou de plasma dans chaque puit échantillon. En évitant les bulles d’air)
- Déclencher le chronomètre
- Lire dans 15 min ne pas interpréter après 20 min.
Lecture
- positif : présence de deux traits colorés au niveau de la zone Test (T) et de la zone contrôle(C) de
l’HBsAg, HbeAg, HbsAb
- négatif : présence d’un trait seul coloré au niveau de la zone contrôle (C) de l’HBsAg, HbeAg,
HbsAb
- positif : présence d’un seul trait coloré au niveau de la zone contrôle (C) de l’HbeAb et HBcAb
- négatif : présence de deux traits colorés au niveau de la zone Test (T) et de la zone contrôle(C) de :
l’HbeAb et HBcAb
- invalide : absence totale de trait coloré ou présence d’un trait coloré uniquement au niveau de la
zone test (t) :

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3.4. Le test rapide de l’Hépatite C


Principe du test
Test rapide utilisant un principe de « Sandwich » double antigènes pour la
détection qualitatif des anticorps anti HCV dans le sang total, le sérum ou le
plasma. Pendant la réaction l’échantillon réagit avec une protéine A couplée
à des particules, l’ensemble migre par capillarité sur la membrane et
réagissent avec les antigènes recombinant de HCV fixé sur la ligne Test et
générant une ligne colorée en cas de présence des anticorps anti HCV.
Procédure
- Faire revenir le sachet de test et les échantillons à la température du laboratoire.
- Sortir les composants du sachet et déposer sur une surface propre.
- Déposer la cassette sur une surface bien propre et nivelée.
-. Déposer : - 4 gouttes (100μl) de sérum ou de plasma dans le puit échantillon (S) (En évitant les bulles
d’air) - Une goutte de sang total veineux ou capillaire (25μl) et une goutte de solution tampon
- . Déclencher le chronomètre
- . Lire dans 10 min et ne pas interpréter après 20 min
Interprétation
Positif : présence de deux traits distincts au niveau de la ligne Test (T) et au niveau du trait contrôle (C)
L’intensité de la couleur de la ligne Test va dépendre de la concentration en anticorps anti HCV donc
toute nuance de couleur au niveau de cette ligne en 10 min doit être considéré comme positif.
Négatif : un seul trait coloré au niveau de la ligne contrôle (C), pas de trait apparent au niveau de la ligne (T)
Invalide : la ligne contrôle n’apparaît pas

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IV. LES REACTIONS D’AGGLUTINATION


Caractéristiques : Les Ag sont naturellement ou artificiellement fixés à la surface d'une particule solide
(hématies, globules blancs, plaquettes, bactérie, latex). Les Ac sont des agglutinines, IgM pouvant réaliser
des liaisons multivalentes. La réaction Ag-Ac entraîne l'agglutination des Ag figurés.
Réaction d’agglutination : Sensibilité (0,001 à 0,3mg/L) - Lecture à l’œil – Permet les détections / dosages
d’Ag ; détections / titrages d’Ac

Méthodologie :
- Agglutination actives ou directes ou naturelles : Ag directement particulaire (bactéries, hématies..)
- Agglutination passive ou indirecte : Ag ou Ac fixé artificiellement à une particule inerte
immunologiquement (latex), la réaction Ag-Ac se traduit par l'agglutination passive des particules qui
servent uniquement de support.
- Réaction d’inhibition d'agglutination : l’union Ag-Ac empêche une agglutination de se produire.

Exemples d’application de la réaction d’agglutination:


Groupages sanguins- Sérotypage des bactéries. - Sérodiagnostic des fièvres thyphoïdes et
parathyphoïdes, de la brucellose – sérodiagnostic de la syphilis : TPHA / VDRL – Test de Coombs direct
et indirect – Waaler – Rose - Diagnostic immunologique de grossesse

Principe de la réaction d’agglutination

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V.LES REACTIONS DE PRECIPITATION : IMMUNOPRECIPITATION


Elles concernent les Ac apparus sous l'influence d'un Ag soluble. Elles sont observées en milieu liquide ou
gélifié, elles sont qualitatives ou quantitatives. Elles sont spécifiques mais peu sensibles et nécessitent des
quantités importantes d'Ac. Le complexe Ag-Ac formé n'est pas soluble mais peut être solubilisé. Les
complexes Ag-Ac forment un réseau tridimensionnel.

- Précipitation en milieu liquide : néphélémétrie et turbidimétrie


- Précipitation en milieu gélifié :
- * Immuno diffusion radiale ou technique de MANCINI

*Immunodiffusion double d'OUCHTERLONY

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Techniques d'immuno-précipitation avec électrophorèse

VI. LES TECHNIQUES AVEC MARQUEURS ENZYMATIQUES


Une des plus utilisées est une méthode immuno-enzymatique directe par compétition (Enzyme Linked
Immunoabsorbant Assays ou ELISA). Là encore, le principe est le même que dans les techniques
radio-immunologiques. L'anticorps est ici immobilisé, fixé sur un support solide (parfois du tube de
réaction, billes de plastique, par exemple). Il va être amené à réagir avec : d'une part, un antigène
marqué par une enzyme (peroxydase, phosphatase alcaline,  galactosidase) ; d'autre part, un
antigène non marqué présent dans un liquide biologique. Plus la quantité de ce dernier réactif est
élevée moins la formation de complexe Ac et Ag couplés à l'enzyme est importante. Après avoir établi
une courbe d'étalonnage avec des solutions témoins, on peut déterminer la quantité d'Ag (ex:hormones)
dans un liquide inconnu.
Une autre technique applicable aux petites molécules (médicaments, hormones stéroïdiennes,
thyroxine) repose sur la mesure de variations de l'activité enzymatique (glucose 6-phosphate
déshydrogénase, malicodéshydrogénase), en plus ou en moins, selon que l'Ag marqué par l'enzyme est
libre ou bien combiné avec son Ac. C'est le principe des réactions de type EMIT (Enzyme Multiplied
Immunoassay).
D'autres méthodes dites "sandwich" n'utilisent pas les phénomènes de compétition. Par exemple, on fait
d'abord incuber ensemble un antigène à déterminer et une certaine quantité de l'anticorps
correspondant fixé sur un support. On fait agir ensuite une préparation d'anticorps marqué par une
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enzyme et qui vient se fixer sur les sites d'antigène laissés libres au cours de la réaction précédente.
L'activité enzymatique ainsi fixée sur le complexe est directement fonction de la quantité d'antigène.
Une variante de cette technique consiste à fixer l'antigène sur le support, à ajouter l'anticorps, puis à
faire agir ensuite un nouvel anticorps marqué par une enzyme et dirigé contre les premiers anticorps.

BIBLIOGRAPHIE

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MEDSI/McGRAW-HILL ; Paris.
- Letonturier Ph. ; (nvelle édition). Abrégés Immunologie Générale. Edition revue et complétée Masson ;
Paris.
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à Distance. Paris
- Galanaud P., Ourabah R.. Immunologie pour le Praticien. Editions Scientifiques Laboratoires
Cassenne. Paris
- Laboratoires INAVA - Immunologie en questions. Documentation Immunologique. Laboratoires INAVA.
Paris
- Nestlé . Déficits Immunitaires en pédiatrie. Annales Nestlé (1988) ; 46/3 : 129-209. Vevey, Suisse
- Alberts B, Bray D., Lewis J., Raff M., Roberts K., Watson J.D. Biologie moléculaire de la cellule (nvelle
édition). Médecine – Sciences, Flammarion. Paris
- Leclerc H, Microbiologie Générale (nvelle édition) Editions Doin Paris
- Schapira G. Eléments de Biochimie Générale. Editions Flammarion Médecine –Sciences
- Callen J.C., Biologie cellulaire : des molécules aux organismes ; Edition Dunod
- Gallien C-L. Reproduction et développement ; Collection Biomed, Presses Universitaires de France
- Houillon C. Embryologie, Collection Méthodes, Edition Hermann
-Maillet M. Biologie Cellulaire - Cours et exercices – Edition Masson
-Stansfield W. D. Génétique, Cours et problèmes. Edition Mc Graw-Hill. Série SCHAUM

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