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INTRODUCTION

« Chaque un est seul responsable de tous. » Antoine de Saint-Exupéry

Le changement climatique, la raréfaction des ressources mais aussi les inégalités sociales croissantes ont
interpellé plusieurs acteurs de la société civil et par la même occasion les gouvernements des états. Ces derniers
ont obligé les entreprises à adopter une démarche responsable.

Cette notion de responsabilité unanimement appelle RESPONSABILITE SOCIAL DES ENTREPRISES d’acronyme
RSE vise à ce que les entreprises en plus de contribuer au développement durable, se soucient de leurs impacts
social et environnemental sur la société. Cette pratique éthique concerne l’entreprise principale et toutes les
entités avec lesquels elle est en relation. Au cours du temps la notion de la RSE évoluera de concept et de
définition.

De nos jours selon l’ISO 26000, la RSE est définie comme étant tout ce que l’entreprise met en place pour
améliorer son environnement, qu’il soit humain, social ou naturel  et  limiter ses impacts négatifs sur la
société. C’est sa contribution volontaire aux enjeux de développement durable.

En plus avec les comportements des consommateurs de plus en plus rigoureux sur leurs consommations, les
gouvernements plus drastiques sur les mesures écologiques, la RSE a été bénéfique pour les entreprises. Car elle
a permis aux entreprises d’améliorer leurs performances. Ainsi elle est devenue l’outil managérial de référence
pour les entreprises et un enjeu de plus en plus important dans le monde de nos jours.

Durant notre expose nous tenterons de répondre aux questions qui sont :

 Qu’est-ce que la responsabilité social des entreprises ?


 Quelles sont les buts de la RSE?
 Quels sont les enjeux et les impacts de la RSE dans une organisation?

Pour cela, nous entamerons dans la première partie les approches théoriques et conceptuelles de la RSE. Dans la
deuxième partie, nous nous intéresserons aux enjeux et aux impacts de la démarche RSE sur la performance
sociale de l’entreprise.

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I. LES APPROCHES THEORIQUES ET CONCEPTUELLES
DE LA RSE

1. Notion de responsabilité sociale


a. Émergence de la notion de RSE

La notion de la RSE est née à travers les pratiques managériales de certains managers américains dans les années
1950. Ceux-là ont pensé que si les entreprises ne se concentrent plus uniquement sur leurs profits mais aussi
sur l’impact qu’elles ont sur la société, elles en tireront bénéfice. Leur idée était que si une entreprise paie mieux
ses salariés, elle contribue à leur donner du pouvoir d’achat, avec lequel ces derniers vont peut-être acheter les
produits de l’entreprise. Si une entreprise gère mieux son impact sur l’environnement, elle fera des économies à
long terme en évitant de devoir gérer des catastrophes naturelles. Howard Bowen publie en 1953 un ouvrage
intitulé « La responsabilité sociale du businessman » dans lequel il explique pourquoi les entreprises ont intérêt à
être plus responsable et donne la première définition « reconnue » de la Responsabilité Sociale des Entreprises.
Howard Bowen publie en 1953 un ouvrage intitulé « La responsabilité sociale du businessman » dans lequel il
explique pourquoi les entreprises ont intérêt à être plus responsable et donne la première définition
« reconnue » de la Responsabilité Sociale des Entreprises

C’est ainsi qu’a émergé la notion de la RSE qui évoluera au cours de temps de par sa définition et de son concept.

b. Les fondements de la RSE

Madrakhimova (2013) a retracé l’historique de la RSE à travers l’évolution du concept et de la définition de la


RSE. Ainsi, elle a recensé 15 auteurs qui ont abordé différentes définitions de la RSE entre 1953 et 2005, et a
suggéré une genèse du concept de la RSE résumée dans le tableau ci-après. En réalité, cette genèse permet de
mettre en exergue le lien qui existe entre l’historique de l’évolution du concept de la RSE, et la multiplication des
définitions de la RSE.

Le tableau ci-dessous démontre l’évolution du concept et de la définition de la RSE.

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Le concept Les auteurs Les fondements
Bowen (1953); Carroll (1979); Davis Vision normative de la
Responsabilité sociale des (1960) responsabilité sociale, frontières
entreprises entre les sphères économique et
sociale
Ackerman (1973); Carroll (1979); La capacité des entreprises à
Réactivité sociale des entreprises Preston et Post (1975) répondre aux défis sociaux

Performance sociale des Carroll (1979); Wood (1991); Sethi Un modèle de performance sociale
entreprises (1975); Wartick et Cochran (1985); des entreprises
Wood et Jones (1995a
Performance sociale des Clarkson (1995); Donaldson et Nouvelle conceptualisation de
entreprises et parties prenantes Preston (1995); Freeman (1984); l'entreprise dans un écosystème de
Post et al. (2002) parties prenantes
Un modèle qui encastre les
Citoyenneté d'entreprises Logsdon et Wood (2002) entreprises au cœur de leurs
responsabilités vis-à-vis de leurs
parties prenantes
Durabilité des entreprises Steurer et al (2005); Van Marrewijk La relation entre responsabilité
(2003) sociale des entreprises et leur
stabilité/durabilité

Tableau : La genèse du concept de Responsabilité sociale des entreprises (adapté de Madrakhimova (2013)).

Comme on peut le voir dans le tableau ci-dessus le fondement du concept de la RSE a évolué au fil des ans :

 Dans la première période le concept de la RSE était fonder selon Bowen sur une vision normative de
responsabilité sociale et il y avait des frontières entre les sphères économique et sociale.
 Dans la deuxième période le concept de la RSE était fondé selon Ackermann (1973) sur la capacité des
entreprises à répondre aux défis sociaux.
 Dans la troisième période le concept de la RSE était fondé selon Wood (1991) sur un modèle de
performance sociale des entreprises.
 Dans la quatrième période le concept de la RSE était fondé selon Clarkson (1995) sur une nouvelle
conceptualisation de l'entreprise dans un écosystème de parties prenantes
 Dans la cinquième période le concept de la RSE était fondé selon Logsdon et Wood (2002) sur Un
modèle qui encastre les entreprises au cœur de leurs responsabilités vis-à-vis de leurs parties prenantes.
 Dans la sixième période le concept de la RSE était fonder selon Steurer et al (2005); Van Marrewijk
(2003) sur La relation entre responsabilité sociale des entreprises et leur stabilité/durabilité.

Même si la RSE a évolué dans les fondements de sa théorie la mise en place d’une démarche RSE au sein de
l’entreprise s’avère être l’outil managérial qui convient au monde actuelle.

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II. L’application de la RSE et son impact sur la performance
sociale.
1.Les indicateurs sociaux de la RSE
La mise en place d’indicateurs est essentielle pour mesurer et suivre la démarche RSE de votre entreprise, et
ainsi évaluer sa progression. Ainsi, on peut évaluer la performance de votre politique RSE dans la structure et
mieux définir la mise en place d’outils pour améliorer votre gestion. 

Pour le volet social de la RSE les indicateurs que l’on doit prendre en compte sont :

- Effectif salarié, répartition H/F, âges, pays ou région


- Nombre de bénévoles et répartition des contrats (CDI, CDD, temps partiels, stage, alternance,
insertion, contrats aidés…) - % de personnes handicapées dans l’effectif
- Ancienneté moyenne
- Nombre de personnes formées / nombre d’heures de formation
- Pourcentage de la masse salariale allouée à la formation
- Répartition des personnes formées par métier
- Evolution des rémunérations et écart des rémunérations entre F/H
- Ecarts de rémunération entre les plus hauts et les plus bas salaires
- Embauches et licenciements (dont nombre de contentieux)
- Taux d’absentéisme
- Accident du travail (taux de fréquence et taux de gravité)
- Présence des IRP ou des organisations syndicales
- Nombre et thématique des accords signés entre la direction et les IRP
- Existence et contenu du Document Unique d’Evaluation des Risques
- Présentation de la politique de Ressources Humaines et de Formation

Même les indicateurs sociaux du RSE sont bien définis, des limites persistent.

2.Les limites des indicateurs sociaux de la RSE


Les approches théoriques de la RSE suscitent de nombreux questionnements, aussi bien sur le plan conceptuel,
sur le plan des idées véhiculées, que sur le plan pratique et managérial. Les approches de la RSE sont critiquées
pour leur caractère normatif, reposant plus sur des postulats idéologiques que sur hypothèses vérifiables. Il
s’agirait donc plus d’une idéologie, d’un ensemble de croyances et d’une vision subjective de l’entreprise idéale
que d’une véritable théorie. Par exemple, l’hypothèse selon laquelle la performance sociétale de l’entreprise
implique la performance économique n'est pas toujours vérifiée (Aupperle et alii, 1985).

Les tenants du libéralisme économique et du laissez faire considèrent ainsi que les principes de la RSE relèvent
d’une idéologie subversive car elle remet en cause les fondements même du capitalisme, en particulier le
principe de la propriété (Coelho et alii, 2003). Pour l’école libérale, la finalité de l’entreprise est de créer des
richesses et de faire du profit, et non pas de s’engager dans des problèmes de société: "la responsabilité
sociétale de l’entreprise consiste à accroître ses profits" affirme M. Friedman. Mettre sur le même plan, les
intérêts des actionnaires et

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ceux des autres parties prenantes de l’entreprise reviendrait, selon les représentants de cette école de pensée, à
renier les droits légitimes des propriétaires. La RSE attribuerait par ailleurs aux entreprises des responsabilités
qui doivent relever des seuls pouvoirs publics (Etat, collectivités territoriales, autorités supranationales). A
l’inverse, certains auteurs reprochent au courant de la RSE de servir de théorie alibi au capitalisme mondialisé.
Vogel (1991) ne voit ainsi dans la RSE qu’une doctrine visant à concilier, à long terme, les intentions du
capitalisme (faire du profit) avec ses conséquences sur la société (économiques, sociales, environnementales…).
Il ne s’agit pas tant de remettre en cause la légitimité du profit mais de la redéfinir dans un sens qui tient compte
du bien public ou de l’intérêt général (d’où la notion d'intérêt éclairé). C’est surtout, pour l’auteur, une tentative
d’humaniser la vision que la société a de l’entreprise, et de doter les managers de motivations morales et
éthiques leur permettant de transcender des réflexes égoïstes (la recherche du gain). L'auteur est sceptique sur
les dimensions morales de la notion de RSE, dans les pratiques managériales réelles. Il craint une utilisation
sélective de la notion de RSE qui consisterait, par exemple, pour les dirigeants, à ne prendre en compte les
demandes de la société que lorsque celles-ci ne remettent pas en cause fondamentalement les intérêts des
actionnaires. La RSE ne serait alors qu’un habillage vertueux de comportements qui resteraient inchangées, afin
de réduire la pression sociale qui pèse sur l’entreprise ou bénéficier d’un effet d’image et de réputation. Cela
renvoie à l’utilisation symbolique, voire cynique, par les entreprises de la notion de responsabilité sociale. La
problématique que pose l’approche théorique de la RSE est celle de la compatibilité entre la logique marchande
et financière de l’entreprise, avec la logique sociale et éthique. L’hypothèse centrale -ou le postulat- du concept
de RSE est que le respect de certaines valeurs morales ou éthiques est indispensable à un développement
économique durable de l’entreprise en tant qu’institution (Post, 2003). La performance -à long terme- passe par
la résolution du paradoxe rentabilité / responsabilité sociale, et donc nécessairement par des changements dans
les méthodes de travail et les systèmes de valeurs. La notion de confiance (entre l’entreprise et ses parties
prenantes) peut permettre de résoudre ce paradoxe en contribuant, par exemple, à la construction d’un
avantage concurrentiel de différenciation (p.e. Body Shop, Ikéa, Shell). Les comportements d’entreprises
privilégiant l’approche symbolique et/ou discursive de la RSE relèvent de stratégies opportunistes qui, a priori, ne
visent que des résultats à court terme (p.e. Vivendi). Une autre critique habituellement adressée aux approches
théoriques de la RSE est relative à la difficulté de leur opérationnalisation (Gond, 2003 ; Griffin, 2000). Celle-ci est
exacerbée par l’ambiguïté des concepts utilisés (par exemple la notion de partie prenante) et la multiplication
des définitions (responsabilité sociale, performance sociale, développement durable, comportement, entreprise
citoyenne…). Certaines conséquences du succès - voire de l’effet de mode - de la notion de RSE peuvent toutefois
contribuer à réduire les difficultés d’opérationnalisation. Le développement des standards internationaux (p.e.
ISO 14001 et ISO 14031 pour la gestion et l’évaluation de la performance environnementale), des systèmes de
normalisation (p.e. SD 21000 de l’AFNOR ou AA 1000 pour la stratégie de développement durable et
environnementale) ainsi que les différents référentiels des institutions publiques internationales (Global
Compact, OIT…) contribuent à formaliser les démarches managériales de mises en œuvre de stratégies intégrant
la RSE. La multiplication des normes et des standards, d’origine publique ou privée, non nécessairement
convergents (Beaujolin, 2003 ; Capron et Quairel-Lanoizelé, 2004), pose d’autres types de problèmes à
l’opérationnalisation de la RSE : celui du reporting en matière de RSE et du contrôle et de la performance
sociétale de l’entreprise. Les initiatives individuelles des entreprises en matière de RSE posent également le
même problème. C’est le cas, par exemple, des codes de conduites ou des codes éthiques (Alpha, 2004) adoptés
par de nombreuses entreprises que ce soit dans le cadre d’un comportement opportuniste ou dans le cadre de
véritable stratégie sociétale intégrée. Plusieurs tentatives de normalisation du reporting social existent comme le
Global Reporting Initiative (impulsé par les Nations Unies) au niveau international ou les dispositions de la loi NRE
en France. Toutefois, ces initiatives sont encore loin de constituer un cadre suffisamment pour apprécier
objectivement et réellement la performance sociétale des entreprises.
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CONCLUSION

En conclusion, l’adoption de la démarche RSE par les entreprises s’avèrent être la solution la plus adéquate dans
un monde de plus en plus exigent. Les sociétés civiles plus soucieuses de leur environnement et de leurs
consommations contraignent les entreprises à recourir aux outils stratégiques de la RSE.
Dans sa définition d’origine la RSE selon Bowen l’entreprise doit avoir un comportement plus social et implique
les parties prenants dans ses décisions. Mais au cours des temps la définition et le concept de la RSE à évoluer en
ayant plusieurs point de vue donc plusieurs fondements. Dans la première période le concept de la RSE était
fonder selon Bowen sur une vision normative de responsabilité sociale et il y avait des frontières entre les
sphères économique et sociale. Dans la deuxième période le concept de la RSE était fondé selon Ackermann
(1973) sur la capacité des entreprises à répondre aux défis sociaux. Puis dans la troisième période le concept
de la RSE était fondé selon Wood (1991) sur un modèle de performance sociale des entreprises. Dans la
quatrième période le concept de la RSE était fondé selon Clarkson (1995) sur une nouvelle conceptualisation
de l'entreprise dans un écosystème de parties prenantes. Ensuite dans la cinquième période le concept de la
RSE était fondé selon Logsdon et Wood (2002) sur Un modèle qui encastre les entreprises au cœur de leurs
responsabilités vis-à-vis de leurs parties prenantes. Et enfin dans la sixième période le concept de la RSE était
fonder selon Steurer et al (2005); Van Marrewijk (2003) sur La relation entre responsabilité sociale des
entreprises et leur stabilité/durabilité.

Afin de concrétiser l’utilisation de la démarche RSE des mesures ont été mise à la disposition des entreprises.
Ces mesures repartis en indicateur de RSE permettent aux entreprises de gérer en mieux leurs activités et ainsi
normaliser leur implication dans la démarche de RSE. Pour le volet social de la RSE les indicateurs que l’on doit
prendre en compte sont :Effectif salarié, répartition H/F, âges, pays ou région ;Nombre de bénévoles et
répartition des contrats, pourcentage de personnes handicapées dans l’effectif, Ancienneté moyenne ,Nombre de
personnes formées / nombre d’heures de formation, Pourcentage de la masse salariale allouée à la formation,
Répartition des personnes formées par métier, Evolution des rémunérations et écart des rémunérations entre
F/Ecarts de rémunération entre les plus hauts et les plus bas salaires.

Ces indicateurs qui servent à la mesure de la démarche RSE sont très critique dans la mesure où elles sont
qualitatives. En plus les libéraux pensent que l’entreprise à la base a pour objectif de créer des profits et non de
se préoccuper des problèmes sociaux. Ce qui limitera l’application de la RSE par la plupart des entreprises.

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