M2 : AI/ME
ECONOMIE ET ENTREPRENEURIAT
SOCIAL ET SOLIDAIRE
EESS
SOMMAIRE
Contexte.................................................................................................................................................... 1
Chapitre I : Généralités sur l’entrepreneuriat et l’entrepreneur ................................................................ 2
1.1. Généralités sur l’entreprise ................................................................................................................ 2
1.1.1. Définition de L’entreprise .......................................................................................................... 2
1.1.2. Caractéristiques .......................................................................................................................... 2
1.2. Environnement de l’entreprise .......................................................................................................... 3
1.2.1. Le macro-environnement ou environnement général ................................................................. 4
1.2.2. Le microenvironnement ou environnement de proximité .......................................................... 4
1.3. L’entrepreneur : un acteur principal de l’entrepreneuriat .................................................................. 4
Chapitre II : Économie et entrepreneuriat social et solidaire ................................................................... 6
2.1. Comprendre l’économie sociale et solidaire ..................................................................................... 6
2.1.1. Principes et formes de l’économie sociale ................................................................................. 6
2.1.2. Principe de la solidarité dans l’économie solidaire .................................................................... 6
2.1.3. Secteur de l’économie sociale et solidaire .................................................................................. 7
2.2. Entrepreneuriat social dans le contexte de l’économie sociale et solidaire ....................................... 7
2.2.1. Entrepreneur social : définitions, motivations et formes ............................................................ 7
2.2.2. Différentes conceptions de l’entrepreneuriat social ................................................................... 8
2.2.3. Caractéristiques de l’entrepreneuriat social ................................................................................ 9
2.2.4. Typologie et caractéristiques de l’entreprise sociale .................................................................. 9
2.2.5. Secteurs de l’entrepreneuriat social .......................................................................................... 10
Chapitre III : Aspects normatifs ............................................................................................................. 10
3.1. Réglementation et textes internationaux : ODD&RS ...................................................................... 10
3.2. Référentiels : ISO 9001, ISO 1400 1, ISO 18001 ........................................................................... 13
3.3. Principes fondamentaux de l’ISO 26000 ......................................................................................... 14
Chapitre IV : Elaboration d’un modèle d’affaire en entrepreneuriat social ........................................... 15
4.1. Qu’est-ce que le modèle d’affaire d’une entreprise sociale ? .......................................................... 15
4.2. Méthodologie d’élaboration d’un business plan social ................................................................... 16
4.3. Types de financement dans l’économie sociale et solidaire ............................................................ 21
Cofinancé par l’Union Européenne, le projet Safir s’inscrit dans le cadre des actions mises en place
par l’institut français en faveur des sociétés civiles étrangères et ce en partenariat avec l’Agence
Universitaire de la Francophonie, CFI medias, le Lab'ess - Accélérateur d'innovation sociale, l'Arab
NGO Network for Development et Bloom EMEA - Entrepreneurship Everywhere.
Le programme Safir repose sur 3 piliers : le soutien à plus de 1000 jeunes porteurs de projets ; la
structuration et le développement d’un réseau régional d’acteurs de l’accompagnement et enfin, la
création d’espaces de dialogue entre la jeunesse et les pouvoirs publics. Le programme prévoit aussi
la création ou le renforcement de 18 espaces d’incubation et d’innovation accessibles à tous au sein
des campus universitaires des pays partenaires du programme. Ces espaces seront à la fois des lieux
de transition entre le monde universitaire et celui du marché de travail. Ils veilleront à :
- Une organisation technique : elle produit des biens et services à partir d’une combinaison
de moyens (capital sous différentes formes, compétences) ;
- Une organisation économique la création et la répartition de la valeur est une finalité
centrale de l’entreprise ;
Une organisation sociale une cellule sociale et humaine, l’entreprise est composée de 3 acteurs
principaux : Apporteurs de capitaux, Dirigeants, Salariés.
La création d'entreprise et d'activité est un phénomène complexe et hétérogène. Il existe une très
grande diversité des créations. Des typologies, degré de nouveauté/degré d'indépendance et degré de
changement/degré de nouveauté, constituent d'excellents outils pour qualifier une situation à un
moment donné et aider l'entrepreneur à faire les meilleurs choix possibles. On pourrait identifier
notamment des créations imitation, reproduction, innovation - valorisation et innovation - aventure.
Les étapes classiques d'une création d'entreprise sont d'évaluer l'opportunité de création, de
concevoir et formuler le projet de création, puis d'élaborer les montages juridique et financier
du projet et, enfin, de lancer les activités. Pour chacune de ces étapes, des points clés sont à prendre
en compte.
Les créations d'entreprises et d'activités présentent plus ou moins de risques. Ces derniers dépendent
de l'environnement, du financement initial et du degré de préparation du projet et de l'entrepreneur.
Les facteurs les plus importants se situent à un niveau méthodologique :
✓ savoir faire adhérer au projet des partenaires qui vont apporter des facilités.
Mener à son terme un projet de création d'entreprise demande beaucoup d'efforts et de qualités, mais
aussi est une occasion unique d'apprendre beaucoup de choses en un minimum de temps. Même si de
nombreux facteurs de réussite existent, nous voudrions en synthèse insister plus particulièrement sur
la nécessité de bien définir sa stratégie. Une bonne stratégie de création d'entreprise peut se résumer
par la recherche d'une position stratégique défendable impliquant une rentabilité à moyen terme avec
un risque contrôlable.
Politique : interventionnisme,
Casson énumère les qualités requises pour être entrepreneur, qui sont très voisines de celles énumérées
par Say : capacité de négociation, d’organisation, de gestion, de vente et d’innovation. Mais, Casson
pose une question pertinente qui remet en cause (encore) l’idée de l’héroïsme entrepreneurial, en
présentant les raisons qui peuvent conduire un individu à devenir entrepreneur : devenir entrepreneur
parce que l’on cherche un emploi ; parce que l’on refuse d’être placé sous le contrôle d’un supérieur ;
parce que l’on recherche un complément de rémunération à une activité salariée, ou encore comme
un passe-temps ; mais la raison majeure est la recherche de l’autonomie nécessaire pour exploiter ses
talents. Parmi ces différents arguments, le dernier est le seul positif. Les premiers sont le reflet
d’aspirations négatives. L’individu agit alors en qualité d’« employeur en dernier recours » pour lui-
même. Il existe par ailleurs un lien très étroit entre la condition de salarié et celle d’entrepreneur dans
la mesure où la première peut constituer une espèce de tremplin pour devenir entrepreneur, car c’est
ainsi que l’individu expérimente le monde de l’entreprise.
Celles-ci articulent une dimension de réciprocité et la référence à des principes de justice et d’égalité.
En cela, l’économie solidaire se rapproche de l’économie sociale. Mais, l’économie solidaire se définit
plutôt par ses finalités : assurer l’insertion, renforcer le lien social, produire autrement. Le secteur
solidaire rassemble un ensemble diversifié de pratiques économiques comme, par exemple, l’insertion
par l’activité économique, l’épargne solidaire, le commerce équitable, les structures en faveur du
développement durable. Le terme « tiers secteur » est également employé pour définir cet ensemble.
La Charte de l’économie sociale définit en 1995 l’économie sociale et solidaire selon un certain
nombre de critères :
– la libre adhésion : nul n’est contraint d’adhérer et de demeurer adhérent d’une structure de
l’économie sociale, c’est le principe de la porte ouverte ;
– la non-lucrativité individuelle : ce principe n’exclut pas de constituer des excédents financiers, mais
il en interdit l’appropriation individuelle ;
– la gestion démocratique : les décisions se prennent en assemblée générale selon le principe « une
personne = une voix » ;
– la mixité des ressources : les ressources de ce secteur sont privées ou mixtes, il est indépendant des
pouvoirs publics tout en étant reconnu comme interlocuteur privilégié et recevoir des subventions
dans la mise en œuvre des politiques d’intérêt général.
« c’est une activité qui permet de pallier les insuffisances de l’économie de marché :
– soit en fournissant dans des conditions désintéressées, des services non assurés par le marché, car
non rentables ;
– soit en pourvoyant aux besoins non servis par le marché, car les clients ont des ressources trop
modestes. »
L'entrepreneuriat social ne doit pas être confondu avec les projets portés par des entreprises à finalité
lucrative dans le cadre de leur responsabilité sociale et environnementale (RSE) 1 . Nous pouvons
distinguer ces deux situations à partir de la hiérarchisation des deux finalités possibles des entreprises
que sont la finalité sociale (recherche d'utilité sociale) et la finalité lucrative (recherche de la
maximisation du profit pour les actionnaires). La RSE concerne les entreprises qui, tout en ayant une
finalité lucrative, vont au-delà du simple respect de leurs obligations légales ou conventionnelles en
matière sociale et/ou environnementale.
1
La RSE concerne les entreprises qui, tout en ayant une finalité lucrative, vont au-delà du simple
respect de leurs obligations légales ou conventionnelles en matière sociale et/ou environnementale.
Comme pour toute activité professionnelle qui se veut pérenne, le projet doit répondre à une demande
réelle et identifiée par une étude de marché. Assorti d’une part de risque inhérente à toute création
d’entreprise, il vise à une rentabilité suffisante pour générer de la richesse et des emplois.
Clé de voûte du projet, ceux-ci visent à la création d’une « valeur sociale » de l’activité, tant à l’égard
des individus concernés que de la collectivité. Les besoins et les éléments de « mieux-vivre » auxquels
répondra l’entreprise peuvent être de différentes natures : accès aux services de santé, économies
d’énergie, qualité du logement, résorption du chômage, promotion de la consommation locale, etc.
En fonction du statut juridique de l’entreprise, les bénéfices réalisés sont en priorité réinvestis pour la
réalisation optimale des objectifs sociaux et environnementaux. Les profits personnels sont
formellement limités et rigoureusement encadrés.
Le partage de la gouvernance
Des entrepreneurs sociaux peuvent êtes présents dans de nombreux secteurs d’activité : insertion,
travail adapté, appui à la création d’activité, environnement, énergies renouvelables, écohabitat,
commerce bio, équitable, etc.
De nombreuses normes de systèmes de management (NSM) ISO ont une structure unique, un corpus
commun de termes et définitions ainsi que des exigences communes.
a) doit démontrer son aptitude à fournir constamment des produits et des services conformes aux
exigences des clients et aux exigences légales et réglementaires applicables, et
b) vise à accroître la satisfaction de ses clients par l'application efficace du système, y compris les
processus pour l'amélioration du système et l'assurance de la conformité aux exigences des clients et
aux exigences légales et réglementaires applicables.
Toutes les exigences de l'ISO 9001 :2015 sont génériques et prévues pour s'appliquer à tout organisme,
quels que soient son type ou sa taille, ou les produits et services qu'il fournit.
ISO 14001 :2015 permet d'aider un organisme à obtenir les résultats escomptés de son système de
management environnemental, lesquels constituent une valeur ajoutée pour l'environnement, pour
l'organisme lui-même et pour les parties intéressées. En cohérence avec la politique environnementale
de l'organisme, les résultats escomptés d'un système de management environnemental incluent :
Normes OHSAS 18001 Remplacée cette année par l'ISO 45001, indique la méthode de mise en place
d'un management de la santé et de la sécurité au travail. L'objectif est d'obtenir une meilleure
gestion des risques afin de réduire le nombre d'accidents, de se conformer à la législation et d'améliorer
les performances. Cette nouvelle norme propose des méthodes pour améliorer la sécurité au travail
qui peuvent être mises en place dans les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité.
S'investir dans cette démarche permet à une entreprise de prouver au monde entier qu’elle a pris les
mesures nécessaires pour réduire le nombre d’accidents du travail ou de maladies professionnelles.
Elle lui donnera un avantage organisationnel et concurrentiel.
ISO 26000 :2010 | Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale présente des lignes
directrices pour tous types d'organisations, quelle que soit leur taille ou leur localisation, concernant :
L'ISO 26000 :2010 a vocation à aider les organisations à contribuer au développement durable. Elle
vise à encourager les organisations à aller au-delà du respect de la loi, tout en reconnaissant que le
respect de la loi est un devoir fondamental pour toute organisation et une partie essentielle de sa
responsabilité sociétale. Elle a vocation à promouvoir une compréhension commune dans le domaine
de la responsabilité sociétale et à compléter les autres instruments et initiatives de responsabilité
sociétale, non à les remplacer.
Lors de l'application de l'ISO 26000 :2010, il est recommandé que l'organisation prenne en
considération les différences sociétales, environnementales, juridiques, culturelles, politiques et la
diversité des organisations ainsi que les différences de conditions économiques, en toute cohérence
avec les normes internationales de comportement.
Par conséquent, un business plan social qui crée de la valeur articule les opérations concrètes qui
déterminent finalement les facteurs clés de succès. Ceux-ci doivent mener à la durabilité de
l’entreprise sociale, permettre d’identifier les moyens de détecter les risques potentiels, les moyens de
construire des consortiums et de former des alliances solides, les moyens de magnétiser les
investisseurs, les moyens d’estimer les résultats potentiels – y compris les résultats axés sur la société
et l’environnement – et même les moyens de prouver que l’entreprise sociale et son équipe de direction
Après une étude approfondie des modèles déjà existants, on peut conclure que tous les business plans
d’entreprises sociales ont en commun les étapes-piliers suivants :
Segments
Dans cette section, nous faisons référence à deux catégories de personnes : d’une part, nos
bénéficiaires potentiels et, d’autre part, nos clients potentiels. En ce qui concerne nos bénéficiaires
potentiels, nous devons répondre à la question ” qui est le bénéficiaire de notre entreprise sociale ” et ”
qui bénéficie de cette intervention “. En d’autres termes, nous devons décider pour qui nous créons
de la valeur. Par conséquent, afin de maintenir la création d’une véritable valeur sociale, nous devons
penser aux clients auxquels nous allons vendre notre produit ou service, et répondre ainsi à des
questions telles que ” qui seront nos clients les plus importants ” ?
Type d’intervention
Après avoir déterminé les bénéficiaires et les clients, nous devons décider du type de notre
intervention. Par exemple, souhaitons-nous offrir un produit spécifique à nos clients, un service ou
autre chose ?
Proposition de valeur
Ressources clés
Dans cette partie, nous devons penser à ce qui suit : “Quelles sont les ressources clés nécessaires à
nos propositions de valeur ? Quel est le type de ressources que nous avons : (i) les ressources
physiques, (ii) les ressources intellectuelles, y compris les brevets de marque, les droits d’auteur et les
données ; (iii) les ressources humaines, y compris le personnel, l’équipe de gestion, etc. et ; (iv) les
ressources financières.
Quels sont les groupes essentiels que vous devrez impliquer afin de faciliter votre programme ? Ont-
ils besoin d’un accès ou d’autorisations spéciales ? Plus précisément, vous devez décider à la fois des
partenaires clés et des fournisseurs clés, identifiant ainsi les Ressources Clés que vous pourriez
acquérir de chaque partenaire/parties prenants et le type d’Activités Clés qu’ils pourraient réaliser.
Activités clés
Quelles sont les activités programmées et non programmées que votre organisme réalisera ? Quelles
activités clés nos propositions de valeur exigent-elles ? Dans le cadre de cette partie, nous devons
également prendre les principales décisions concernant des facteurs importants, tels que nos canaux
de distribution et notre relation avec les clients potentiels et le réseau général. Par exemple, quel type
de relation chacun de nos segments de clientèle s’attend-il à ce que nous établissions et maintenions
avec eux ? Quelles sont celles que nous avons déjà établies ? Comment sont-elles intégrées au reste
de notre modèle d’affaires ? Par quels canaux nos segments de clientèle veulent-ils être rejoints et de
quelle façon le faisons-nous ? Comment nos canaux vont-ils être intégrés et quels sont ceux qui
La structuration des coûts est l’une des questions les plus cruciales lors de la conception et de la
création de votre entreprise sociale, dans la mesure où cette section pose la question suivante : ” Quels
sont nos plus gros postes de dépenses ? et ” comment évoluent-ils lors de la mise à l’échelle ? Quelles
sont les ressources et les activités clés les plus coûteuses ? Parmi les dépenses, nous devons prendre
en considération tous les coûts fixes, y compris les salaires, les loyers et les services publics, les
éventuels coûts variables et les couts interdépendants tels que les économies d’échelle et les
économies de gamme.
Recettes
Inévitablement, nous devons tenir compte de tous les facteurs suivants qui sont fortement liés aux
sources de revenus. Pour quelle valeur nos clients sont-ils vraiment prêts à payer ? Pour quoi paient-
ils actuellement ? Comment paient-ils actuellement ? Comment préféreraient-ils payer ? Quelle est la
contribution de chaque source de revenus comparé aux revenus globaux ?
Surplus
Enfin, nous devons répondre à la question cruciale suivante : ” Où comptez-vous investir vos bénéfices
afin de maintenir la valeur sociale requise ? “
Le fondateur de cette méthode, Alex Osterwalder (Né en 1974, M. Osterwalder est un théoricien,
auteur et consultant autrichien qui est connu pour avoir développé une approche collaborative et
imagée de la réflexion stratégique autour d’un outil en particulier : le Business Model Canvas),
propose un ouvrage et un site pour mettre en œuvre le modèle.
Le Business Modèle Canvas est une matrice visuelle (canvas) constituée de 9 blocs qui décrivent les
4 grandes dimensions d’une organisation (entreprise) : Les clients, L’offre, L’infrastructure et La
viabilité financière.
▪ Comment payent-ils ?
▪ Cette réflexion est souvent menée en groupe et l’ensemble des réflexions du groupe est reporté au
fur et à mesure sur un schéma global devenu le standard (voir figure 3).
Pour aller plus loin :
1. Élaboration d’un business plan d’entreprise sociale par la Harvard Business School :
http://www.hbs.edu/newventurecompetition/Documents/SE-
TrackDevelopingSEBusinessPlan2015.pdf
2. Pour consulter d’autres exemples de business plan, vous pouvez consulter :
• https://learn.marsdd.com/article/business-plans-for-social-enterprises-se-and-social-businesses/
• https://mbs.edu/getmedia/91cc0d01-3641-4844-b34c-7aee15c8edaf/Business-Model-for-SE-
Design-Burkett.pdf
B. des expérimentations entreprises par des collectivités locales sur la finance solidaire afin de créer
de nouveaux espaces de financements locaux pour les projets de territoire ;
C. l’adoption d’une nouvelle loi-cadre — la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et
solidaire, dite « loi Hamon » — dont l’un des enjeux est d’amplifier la dynamique de développement
du secteur.
Citation
Mohandas Karamchand Gandhi, dit Gandhi, chef spirituel et politique indien ayant marqué
l’histoire par son engagement dans un combat sans violence contre les inégalités, disait : « Les
systèmes économiques qui négligent les facteurs moraux et sentimentaux sont comme des statues
de cire : ils ont l’air d’être vivants et pourtant il leur manque la vie de l’être en chair et en os. »
Dans l’imaginaire collectif, les sources de financement des structures de l’économie sociale et
solidaire sont principalement publiques et proviennent exclusivement des subventions. Or, s’il s’avère
Les structures de l’ESS ont en effet la particularité de diversifier leurs sources de financement, mais
également d’avoir contribué, avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication,
à innover énormément en matière de financement. Il y a cependant une méconnaissance
généralisée des financements de l’ESS de la part de certains acteurs de la création d’entreprise
(porteurs de projets, créateurs d’entreprises, accompagnateurs…).
Une donnée fondamentale aussi à prendre en compte est la diversification des structures de l’ESS.
Qui dit structures de tailles différentes dit besoins de financement divergents : une start-up de
l’économie collaborative n’aura pas les mêmes besoins de financement qu’une très petite entreprise
de type entreprise d’insertion du secteur du nettoyage.
À cela s’ajoute l’impact de l’éclosion du numérique, qui a considérablement modifié les principes de
financements classiques. Nous constatons par exemple l’émergence de financements directs entre
des particuliers et des entreprises en quête de financement.
De plus, la finance solidaire repose sur la participation des épargnants privés dans la gouvernance des
organisations : présence aux comités d’engagement des crédits, accompagnement des emprunteurs,
représentations publiques de la structure, etc. Cette participation permet de renouveler l’implication
et le contrôle des épargnants dans les décisions financières. C’est aussi un moyen de réactiver les liens
sociaux de proximité, favorisant la confiance et le partage d’informations. La mutualisation renforce
la solidarité entre les emprunteurs et les apporteurs de fonds. Ensuite, ces initiatives reposent sur la
combinaison de ressources marchandes, non marchandes et non monétaires, grâce aux alliances avec
les acteurs publics et privés (épargnants individuels, banques, entreprises), ces partenaires participant
financièrement à la prise en charge du coût total du financement (coût financier et
d’accompagnement). Ces initiatives constituent une mise de fonds importante en l’absence d’épargne
préalable pour les emprunteurs : elles mutualisent des fonds pour créer des garanties solidaires
partenariales et diviser ainsi la prise de risque des prêteurs. Ainsi, face aux problèmes d’inaccessibilité
aux services financiers, la finance solidaire crée une offre de financement privé fondée sur des
Les dotations aux concours sur la meilleure idee innovante en entrepreneuriat social, qu’elles
soient par initiatives nationales ou internationales représentent également des alternatives de
financement d’entreprises sociales et solidaires (HultPrize ou encore les StarCup, par exemple sont
d’excellent arguments de ce type de financement).
L’ESS incarne une autre manière d’entreprendre présente dans tous les secteurs. Ceux des
services d’intérêt général : santé (mutuelles de santé et prévoyance…), social (insertion, régies
de quartier…), services aux personnes (personnes âgées, petite enfance…), environnement
(énergies renouvelables, éco-habitat, valorisation des déchets…), culture (cafés culturels,
écomusées…), tourisme associatif et solidaire, éducation, sport, etc.
Mais aussi des secteurs plus marchands : banques et assurances (banques coopératives,
mutuelles d’assurance…), BTP (coopératives du bâtiment, éco-construction…), agriculture
(coopératives agricoles, produits bio, circuits courts…), commerce (commerce équitable,
épiceries solidaires…), etc.