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Module 3 — Assurance et gestion des


risques
Révision mai 2020 :

L'IQPF tient à remercier M. Denis Preston, CPA, CGA, F.R.M., Pl. Fin., pour sa
collaboration à la rédaction.

Ont collaboré aux éditions précédentes :

Marc Binette, Pl. Fin.

Annie Boivin, B.A.A., Pl. Fin., D. Fisc., TEP

André Buteau, A.V.A., Pl. Fin.

Jocelyne Gagnon, Adm. A., A.V.A., M. Fisc., Pl. Fin.

Anne-Marie Girard-Plouffe, Adm. A., Pl. Fin., A.V.A.

Gérard Gosselin, C. D'A. Ass., Conseiller en sécurité financière et


Courtier en assurances de dommages

Daniel Lalonde, A.V.A., Pl. Fin.

Pierre Larose, A.V.A., Pl. Fin.

Yves J. Leroux, Pl. Fin.

Hélène Marquis, LL.L., D. Fisc., Pl. Fin., TEP

Caroline Morel, Adm. A., D. Fisc., Pl. Fin.

Kaddis R. Sidaros, A.V.A., Pl. Fin.

Éléments de compétence

Pour chaque module de La Collection de l'IQPF, quatre niveaux d'importance pour


chaque élément de compétence, à savoir essentiel (1), très important (2), important (3)
et utile (4), ont été identifiés. Le niveau d'importance traduit le niveau de connaissance
et de compréhension du sujet que le planificateur financier doit avoir. Ces niveaux sont

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indiqués entre parenthèses devant les titres.

(1) Introduction

Le rôle du planificateur financier dans la gestion des risques


Pour permettre au planificateur financier de bien remplir ses fonctions, la première partie
du présent module recommande l'utilisation du processus d'analyse globale des besoins
d'assurance suivant :

• identification des risques qui menacent la santé financière du client ou de sa


famille;
• évaluation des conséquences financières de ces risques pour le client et sa
famille (besoins);
• identification des ressources accessibles pour faire face aux risques identifiés;
• quantification des écarts entre les conséquences financières et les ressources
permettant d'y faire face;
• classement des risques en ordre de priorité d'intervention; et
• détermination des stratégies de gestion des risques les plus appropriées pour
chacun des risques priorisés, notamment en proposant des solutions d'assurance
lorsque cela s'avère nécessaire.

Les parties deux et suivantes analysent les produits d'assurance qui sont offerts par les
compagnies d'assurance. L'utilisation ou non de ces solutions potentielles dépendra de
la situation particulière du client ou de sa famille.

La prestation de conseil n'est pas synonyme de vente


Le conseil en matière d'assurance n'est pas limité aux représentants en assurance. Le
planificateur financier peut faire des recommandations en ce qui concerne les montants
à assurer et les types de protection, notamment :

• l'assurance temporaire lorsque le besoin n'est plus présent à l'âge de 80 ans;


• l'assurance permanente lorsque le besoin demeure indépendamment de l'âge du
client;
• le choix des délais de carence en assurance invalidité, lesquels devraient être
fonction des ressources financières du client, particulièrement de son fonds
d'urgence;
• le choix de la durée des prestations en assurance invalidité, laquelle devrait
correspondre à l'âge auquel le client peut prendre sa retraite;
• le choix des franchises en assurance maladie complémentaire ou en assurance
de dommages qui devraient être fonction des ressources financières du client,
particulièrement de son fonds d'urgence;
• la pertinence, ou non, de souscrire :
– une assurance maladies graves;
– une assurance de soins de longue durée;

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– une assurance comportant une composante épargne (valeur de rachat,


avenant de remboursement de primes, etc.) qui est fiscalement moins
avantageuse que les cotisations à un REER, un CELI, un REEE, un REEI ou
le remboursement de dettes dont les intérêts sont plus élevés que le
rendement espéré du client selon son profil d'investisseur.

Première partie — Processus d'analyse globale des


besoins d'assurance

Chapitre (1) 1 — Le planificateur financier et la gestion des


risques

(4) 1.1 — Ce qu'est le risque


En finance, le risque1 est généralement associé à l'un des deux concepts suivants :

• la volatilité du prix d'un actif; ou


• la valeur à risque.

1.1.1 — Volatilité de la valeur d'un actif


Le premier concept est surtout utilisé en placement. La mesure de dispersion des
rendements qu'est l'écart type (ó) est alors retenue comme étant un indicateur du risque
potentiel d'un portefeuille de placement. Plus l'écart type est élevé, plus le portefeuille
serait risqué.

Ce type de risque peut avoir un aspect négatif (rendement inférieur au rendement


espéré) ou positif (rendement supérieur au rendement espéré). Il est alors question de
risque spéculatif, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un risque qui entraîne des possibilités de
pertes, mais dont le rendement espéré est positif. Le marché des actions est un exemple
de ce type de risque.

L'écart type est à la base des calculs qui permettent d'établir les portefeuilles dits
efficients (théorie moderne du portefeuille) et de plusieurs indicateurs de performance,
tel que le ratio de Sharpe.

1.1.2 — Valeur à risque


En assurance, le concept de valeur à risque est plus pertinent. Il englobe à la fois la
probabilité que la perte se produise et l'ampleur de la perte lorsque le risque se produit.
Par exemple, la valeur de la perte subie à la suite de la destruction d'un immeuble par
un incendie.

Il est alors question de risque pur, un risque qui ne peut avoir que des conséquences
négatives.
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1.1.3 — Risque assurable


Lorsqu'un individu décide de ne plus assumer les conséquences financières d'un risque,
il peut les transférer en souscrivant une assurance. Le coût du transfert est alors la
prime payée. Le consommateur préfère alors la certitude d'une petite perte (la prime) à
la possibilité d'assumer les conséquences du risque assuré. Cela diminue la probabilité
de difficulté financière, voire de faillite, de l'assuré ou de sa famille.

Pour qu'un assureur accepte d'assumer un risque, celui-ci doit être dû au hasard2.
L'aléa3 peut concerner son occurrence (probabilité que le risque se produise) ou la date
de survenance lorsqu'il est certain que le risque assuré va se produire, par exemple le
décès.

1.1.4 — Risque moral


Le risque moral est le risque que l'assuré change ses comportements parce qu'il est
assuré : par exemple que l'assuré adopte un comportement moins prudent ou qu'il
consomme davantage de médicaments.

Lorsque l'assuré contrôle la survenance du risque ou son ampleur, il est possible que les
pertes soient supérieures à celles prévues par l'assureur. L'introduction de clauses
d'exclusions ou de franchises dans les contrats permet de gérer en partie le risque
moral.

Le risque moral peut parfois inciter les gens à faire des réclamations abusives ou
frauduleuses, comme ce fût le cas pour 150 employés d'un hôpital de Toronto qui ont été
congédiées4.

1.1.5 — Contrat d'assurance ou de gestion budgétaire?


Certaines protections dites d'assurance n'en sont pas. Par exemple, les dépenses de
lunettes ou des frais dentaires préventifs sont prévisibles et contrôlables. Ils ne sont
donc pas dus au hasard.

Le consommateur a alors le choix de payer directement ses dépenses ou de les répartir


uniformément dans son budget. Bien entendu, le recours à une tierce partie (l'assureur)
pour gérer son budget est plus dispendieux pour le client que s'il payait lui-même
directement les frais, la compagnie d'assurance devant facturer des primes supérieures
aux prestations qu'elle verse. Par exemple, «pour financer l'achat d'une paire de lunettes
de 100 $ à la sortie d'un régime d'assurance collective, il faut engager un coût pouvant
atteindre de 120 $ à 150 $ à l'entrée du régime5».

Selon les auteurs Shlomo Benartzi et Jonah Lehner6, 65 % des personnes choisissent le
plan d'assurance maladie complémentaire A plutôt que le B lorsque confrontés au choix
suivant :
A) Franchise annuelle de 1 000 $ et prime mensuelle de 150 $

B) Franchise annuelle de 1 500 $ et prime mensuelle de 100 $

Pourtant, quel que soit le niveau des réclamations, l'option B est toujours meilleure. Le

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tableau suivant illustre le coût total (prime + franchise) selon différents scénarios de
réclamation :

Plan Prime Coût total avec réclamation de :

0$ 1 000 $ 1 500 $ 2 000 $

A 1 800 $ 1 800 $ 2 800 $ 2 800 $ 2 800 $

B 1 200 $ 1 200 $ 2 200 $ 2 700 $ 2 700 $

Le planificateur financier doit aider son client à comprendre que l'assurance ne devrait
être utilisée que pour les risques importants qui menacent sa santé financière ou celle
de sa famille et non pour des aspects sur lesquels il peut exercer un contrôle significatif.

(1) 1.2 — Identification des risques qui menacent la santé financière du client
ou de sa famille
Un client fait face à deux grands types de risques assurables7 : les risques reliés à sa
santé ou à son patrimoine. Les assureurs se sont d'ailleurs spécialisés selon ces types
de risque, soit l'assurance de personnes et l'assurance de dommages.

Assurance de personnes
Les risques reliés à la santé sont qu'un accident ou une maladie entraîne :

• l'invalidité;
• le décès; ou
• des frais de santé.

L'article 2392 du Code civil du Québec énonce que «[l]'assurance de personnes porte
sur la vie, l'intégrité physique ou la santé de l'assuré».

Il existe un risque supplémentaire relié à la santé d'un individu, soit le risque de survie,
c'est-à-dire le risque de survivre à son capital financier parce que sa santé est trop
«bonne». Ce risque peut être assuré par l'entremise des rentes viagères. Les méthodes
pour gérer le risque de survie sont traitées dans le module 7 «Retraite».

Assurance de dommages
Les risques reliés au patrimoine sont :

• la perte ou un dommage subi par un bien; et


• la poursuite en responsabilité.

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L'article 2395 du Code civil du Québec, énonce que «[l]'assurance de dommages


garantit l'assuré contre les conséquences d'un événement pouvant porter atteinte à son
patrimoine».

1.2.1 — Les risques reliés à la santé


1.2.1.1 — Conséquences financières d'une invalidité
Les conséquences financières d'une invalidité dépendent de la nature et de la durée de
celle-ci. Si un accident ou une maladie entraîne une invalidité totale et permanente, les
conséquences financières sont généralement plus importantes que celles d'un décès.
En effet, si certaines dépenses disparaissent avec le défunt, la personne invalide a
toujours besoin de nourriture et de vêtements, de soins personnels, etc. Dans certains
cas, les dépenses peuvent même augmenter à la suite d'une invalidité. Plus l'invalidité
est de courte durée, plus les conséquences financières sont faibles.

En terme financier, ce qui est perdu est la valeur du capital humain. Autrement dit, la
valeur actualisée de l'ensemble des revenus de travail futurs d'un individu. Un individu
qui n'a pas de travail rémunéré ne subit aucune perte de revenu lors d'une invalidité. Les
conséquences financières du risque d'invalidité sont donc à leur maximum lorsque
l'individu commence à travailler, soit immédiatement après la fin de ses études.

En termes de production économique, l'être humain est l'équivalent d'une ressource


naturelle non renouvelable8. Comme une mine d'or ou de diamants, l'humain produit un
revenu annuel qui n'est pas permanent. La valeur actualisée de sa production future
diminue avec le temps. Pour une mine, elle devient nulle au moment de sa fermeture.
Pour un individu, elle devient nulle au moment où il prend sa retraite.

Valeur du capital humain


La valeur du capital humain permet de calculer la perte économique si une personne ne
peut plus travailler. Elle ne vise pas à calculer la valeur d'une vie humaine.

Le tableau suivant décrit une méthode simplifiée qui estime la valeur économique du
capital humain à l'aide d'une calculatrice financière9.

10
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La valeur obtenue grâce à cette méthode correspond au coût10 d'une rente qui verserait
des paiements annuels de 50 000 $. Ces paiements seraient indexés (croissance) de
2,25 % chaque année.

Il existe une règle empirique pour calculer la valeur actualisée de production du capital
humain. Il suffit de multiplier la production annuelle par le nombre d'années avant la
retraite. Avec les données de l'exemple de Pierre, nous obtenons 1 500 000 $, soit
50 000 $ multiplié par 30. Cette règle est valable si le taux d'indexation est égal au taux
de rendement après impôts. Si le taux de rendement est supérieur au taux d'indexation,
alors la valeur du capital humain est inférieure à la règle empirique. Si le taux de
rendement est inférieur au taux d'indexation, alors la valeur du capital humain est
supérieure à la règle empirique.

Bien entendu, les décisions prises par un individu influencent la valeur de son capital
humain. Cette valeur augmente lorsque celui-ci investit dans sa formation, alors qu'elle
diminue lorsqu'il décide de travailler moins.

1.2.1.2 — Conséquences financières d'un décès


À première vue, le décès entraîne les mêmes conséquences qu'une invalidité totale et
permanente : la perte du capital humain. Cependant, la perspective n'est pas la même.
En invalidité, les conséquences financières concernent toute la famille. Lors d'un décès,
la présence ou non d'une famille, particulièrement de personnes à charge, détermine s'il
y a des conséquences financières ou non pour les survivants.

Le décès d'un célibataire sans personne à charge a peu de conséquences financières.


Elles se limitent aux frais supplémentaires causés par son décès. Ceux-ci sont les frais
funéraires (incluant la cérémonie religieuse, le cimetière et le monument funéraire) et les
frais reliés à la transmission de sa succession. Si la succession est déficitaire, les
héritiers ne sont pas obligés de l'accepter. Dans une telle situation, le paiement des
dettes avantagerait surtout les créanciers du défunt.

Le décès d'un pourvoyeur de fonds entraîne des conséquences financières beaucoup


plus importantes. Celles-ci sont fonction de l'importance de sa participation au budget
familial. Plus il contribuait au budget, plus les conséquences seront importantes.

Les conséquences financières d'un décès sont donc égales à la valeur présente (ou
actualisée) :

• du revenu nécessaire au maintien du niveau de vie des survivants;


• des frais supplémentaires causés par le décès;
• des pertes subies par ses relations d'affaires, s'il y a lieu.

La somme de ces conséquences financières devrait être inférieure à celles d'une


invalidité totale et permanente puisque les frais de subsistance (nourriture, habillement,
etc.) du défunt disparaissent avec lui.

1.2.1.3 — Conséquences financières des frais de santé

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Un accident ou une maladie peut entraîner des dépenses qui ne sont pas remboursées
par l'État; c'est particulièrement le cas lors d'un voyage à l'extérieur du Canada.

Les conséquences financières des frais de santé varient donc selon l'importance des
soins assurés par l'État et par le fait que le client bénéficie ou non d'un régime
d'assurance collective de frais médicaux.

Selon l'Institut canadien d'information sur la santé (CIHI)11, voici comment les dépenses
de santé (incluant les frais dentaires, de lunettes, de psychologues, chiropraticiens, etc.)
étaient réparties en 2019, lesquelles sont restées stables depuis la fin des années 1990.

Répartition des dépenses de santé

Financement public 70,4 %

Secteur privé :

• Régime privé d'assurance 12,3 %


maladie

• Dépenses directes 14,4 %

Autres 2,9 %

Contrairement, à la perception populaire :


De 2007 à 2017, la part des dépenses de santé du secteur public pour les Canadiens
âgés de 65 ans et plus a légèrement diminué en passant de 44,4 % à 44,2 %.
Simultanément, le pourcentage de personnes âgées dans la population a augmenté de
13,4 % à 16,8 %.12

1.2.2 — Risques reliés au patrimoine


1.2.2.1 — Conséquences financières de la perte ou d'un dommage subi par un bien
Les conséquences financières varient en fonction de :

• l'importance du dommage subi par le bien qui a été endommagé, détruit ou


perdu; et
• de son utilisation.

Les dommages aux biens à usages d'affaires peuvent avoir des conséquences
financières plus élevées que les dommages aux biens utilisés à des fins personnelles,
les premiers étant utilisés pour produire des revenus. La destruction d'une résidence
personnelle entraîne une perte certaine, mais la destruction d'un immeuble à revenu
entraîne aussi la perte de revenus de location, ceux-ci étant souvent nécessaires pour

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effectuer les paiements hypothécaires.

1.2.2.2 — Conséquences financières d'une poursuite en responsabilité


Un client qui est poursuivi et trouvé coupable peut non seulement voir ses biens (actifs
physiques) saisis, mais également certains de ses actifs financiers. Il est donc important
que les clients bénéficient de la protection la plus adéquate possible en matière de
responsabilité civile.

(1) 1.3 — Principes de gestion des risques


1.3.1 — Stratégies face aux risques
Voici les stratégies qu'un client peut adopter lorsqu'il fait face à des risques :

• les éviter en éliminant leur cause. Une personne qui évite la pratique de sports
dangereux ou de voyager dans les pays non recommandés par le gouvernement
du Canada élimine le risque d'accident relié à ces événements;
• réduire la probabilité ou la gravité d'un risque. L'utilisation d'un système antivol,
d'un détecteur de fumée ou d'un coussin gonflable permet de réduire la probabilité
qu'un événement se produise ou de diminuer les conséquences de cet événement
s'il se produit. Garder les objets de valeurs dans un coffret de sûreté, ne pas fumer,
bien s'alimenter en sont d'autres exemples;
• les assumer partiellement (franchise, délai de carence) ou totalement.
L'autoassurance diminue les frais reliés à un transfert et les primes à débourser. Le
client a alors besoin d'une réserve monétaire (fonds de prévoyance) qui
correspond aux conséquences financières des risques qu'il désire assumer.
L'autoassurance favorise donc l'épargne;
• les diversifier lorsque les risques ne sont pas ou peu corrélés. Le fait d'assumer
plusieurs risques peut diminuer le risque global assumé par le client. Pour un
individu, cette stratégie est plus courante en placement qu'en assurance. Mais un
assureur, lui, diversifie ses risques en assurant plusieurs risques qui sont peu ou
non corrélés entre eux. La prime de risque revient à celui qui effectue le
placement : c'est une rémunération pour le risque assumé;
• transférer partiellement ou totalement les conséquences financières à une tierce
partie. Le recours au transfert diminue la nécessité de se constituer un fonds de
prévoyance en cas de sinistre. Cela favorise les dépenses de consommation. Les
conséquences financières des risques sont alors assumées par un groupe, une
compagnie (d'assurances ou non) ou encore l'État.

Les assureurs acceptent d'assumer certains risques parce qu'ils espèrent faire des
profits. Selon le Rapport annuel sur les institutions financières 2018 de l'AMF13 illustre
les bénéfices avant impôts en pourcentage des revenus des compagnies d'assurance de
personnes.

Bénéfice avant impôt en pourcentage des revenus par ligne


d'affaire au 31 décembre — consolidé

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Ligne Total des Total des Bénéfice avant impôt en


d'affaire revenus indemnité pourcentage des revenus
(2018) s (2018)
(*000$) (*000$)

2018 2017 2016 2015 2014

Vie 17 214 14 870 13,62 7,20 11,24 4,73 7,91


individuelle 460 221 % % % % %

Vie 5 931 331 5 020 198 15,36 15,38 18,30 17,61 16,37
collective % % % % %

Rentes 8 871 929 7 587 676 14,48 10,57 8,89 18,98 6,28
individuelles % % % % %

Rentes 8 162 962 5 589 676 31,52 7,00 9,83 9,92 6,65
collectives % % % % %

Acc./mal. 5 627 663 4 007 065 28,80 1,72 10,20 12,12 21,50
individuel % % % % %

Acc./mal. 30 063 71 27 556 77 8,34 4,19 4,84 4,46 4,28


collectif 6 5 % % % % %

Total 75 872 06 64 631 61 14,82 6,64 9,21 8,99 8,30


1 1 % % % % %

Le tableau 49 du Rapport annuel sur les institutions financières 2018 de l'AMF illustre le
pourcentage des primes acquises qui ont servi à payer les sinistres en assurance de
dommages. Les primes acquises ne tiennent pas compte des taxes sur les primes de
3,48 % et la taxe de vente sur les primes d'assurance de 9 %.

Évolution des ratios sinistres/primes au Québec selon la catégorie

Catég Pri Sini Taux de sinistres (par année de comptabilisation)


orie mes stre
dire s
ctes dire
gag cts
née subi
s s

201 201 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20
8 8 18 17 16 15 14 13 12 11 10 09

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Autom 3 2 75, 75, 71, 69, 66, 65, 62, 61, ND ND


obile 135 355 1 3 1 2 7 4 0 9
des 089 207 % % % % % % % %
particul $ $
iers

Autom 733 479 65, 68, 67, 67, 61, 57, 59, 53, ND ND
obile 153 484 4 2 9 0 2 5 5 3
des $ $ % % % % % % % %
entrepr
ises

Biens 2 1 63, 63, 57, 54, 57, 61, 52, 63, 58, 66,
des 799 787 8 4 9 4 7 6 9 4 1 7
particul 992 275 % % % % % % % % % %
iers $ $

Biens 1 1 70, 57, 58, 51, 57, 54, 61, 62, 53, 68,
des 689 189 4 8 8 0 0 0 2 4 8 2
entrepr 084 512 % % % % % % % % % %
ises $ $

Respo 1 663 56, 79, 65, 60, 50, 68, 60, 64, 65, 69,
nsabilit 182 863 1 7 1 9 1 6 2 4 9 2
é 751 $ % % % % % % % % % %
$

Chaudi 91 123 13 27, 52, 42, 64, 25, 25, 27, 35, 41,
ères et 538 646 5,1 9 6 3 7 5 0 0 1 7
machin $ $ % % % % % % % % % %
es

Maritim 67 48 72, 49, 47, 56, 71, 59, 52, 67, 58, 62,
e 322 813 5 9 0 0 6 6 2 0 1 1
$ $ % % % % % % % % % %

Aviatio 77 23 30, 44, 34, 83, 13 22, 24, 73, 36, 50,
n 761 489 2 2 7 9 1,5 6 1 4 2 0
$ $ % % % % % % % % % %

Cautio 129 (1 -1, 16, 15, 43, 35, 10 26, 24, 24, 10,
n 585 714 3 3 8 5 0 3,1 1 6 5 9
$ $) % % % % % % % % % %

Autres 335 82 24, 38, 29, 45, 40, 30, 25, 32, 27, 38,
664 283 5 2 0 4 4 8 8 4 1 6
$ $ % % % % % % % % % %

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Total 10 6 65, 66, 61, 59, 59, 61, 56, 60, 56, 62,
241 751 9 2 8 6 8 0 7 4 2 2
939 858 % % % % % % % % % %
$ $

Autrement dit, pour les assureurs, la vente de l'assurance est une source de profit et,
pour les consommateurs, une source de protection qui a un coût. Le transfert devrait
donc être généralement une stratégie de derniers recours. Mais elle est requise lorsque
l'individu ou sa famille ne sont pas en mesure d'assumer les conséquences du risque
lorsqu'il se produit.

Ce qui est transféré, ce sont les conséquences et non le risque lui-même. Le risque
continue d'exister et les conséquences non financières (pertes sentimentales, etc.) ne
sont pas transférables.

La prime de risque est le prix du transfert des conséquences financières en assurance et


la rémunération du risque assumé en placement. D'ailleurs, la notion de prime de risque
utilisée en placement provient du vocabulaire de l'assurance14. Du point de vue
financier, il découle que le fait d'assumer le risque engendre une espérance de
rémunération et le fait de le transférer engendre un coût certain.

1.3.2 — Probabilité ou gravité?


La probabilité qu'un événement se produise est importante en assurance puisqu'elle est,
avec les frais de chargement, l'un des facteurs qui déterminent les primes.

Pour qu'une compagnie d'assurance puisse rester en affaire, la valeur actualisée des
primes qu'elle perçoit doit être supérieure à la valeur actualisée des prestations qu'elle
verse. La différence entre les deux (primes et prestations) constitue les frais de
chargement. Ils comprennent les frais de sélection, d'administration, de paiements et la
marge de profits de l'assureur. Ces frais accaparent généralement de 20 % à 50 % de la
prime selon le type d'assurance.

Mais la probabilité n'est pas le facteur qui détermine la stratégie à adopter; c'est plutôt la
gravité des conséquences financières du risque. Le concept de gravité conjugue à la fois
les conséquences et la capacité du client ou de sa famille à assumer le risque.

Un risque qui a une probabilité élevée, mais qui a des conséquences financières
négligeables devrait être assumé. Un risque qui a une probabilité faible, mais dont les
conséquences financières ne peuvent pas être assumées par le client sans mettre en
danger sa santé financière, devrait être transféré.

Par exemple, la probabilité d'avoir le rhume est très élevée, mais les conséquences
financières sont négligeables. Elles peuvent donc être assumées. La probabilité de
décès d'une personne monoparentale âgée de 30 ans est faible, mais les conséquences
financières pour ses enfants sont très importantes si celle-ci n'est pas en mesure de leur
léguer le capital nécessaire au maintien de leur niveau de vie. Elle devrait donc

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transférer les conséquences financières en souscrivant une assurance vie.

Exemples de relation probabilité — gravité

Probabilité Gravité

Incendie d'une maison faible Moyenne à élevée

Invalidité totale de longue


durée (perte du capital
humain) :

• à l'âge de 30 ans faible très élevée

• à l'âge de 64 ans élevée faible, voire nulle

Décès (la gravité varie selon


présence ou absence de
responsabilité financière) :

• à l'âge de 30 ans faible faible à très élevée

• à l'âge de 80 ans élevée nulle

Bien que la valeur d'une maison peut paraître élevée, sa valeur est relativement faible
comparativement au capital humain lorsqu'un individu est en début de carrière. En outre,
c'est la production du capital humain qui paie la maison et non l'inverse. C'est la raison
pour laquelle la gravité d'un incendie est classée «moyenne à élevée», alors que celle
d'une invalidité est classée «très élevée» à 30 ans, mais «faible» à 64 ans.

Le décès entraîne la perte du capital humain comme pour une invalidité totale et
permanente. Mais c'est la présence ou non de responsabilité financière qui se continue
après le décès qui détermine la gravité des conséquences financières lors d'un décès.

Analyser l'impact financier des conséquences du risque est donc très important avant de
choisir d'assumer les conséquences du risque ou de le transférer à un assureur
moyennant une prime. En outre, même si les conséquences sont élevées, si le client ou
sa famille a la capacité financière d'assumer le risque, il est souvent plus sage de laisser
le client l'assumer, car il a plusieurs objectifs à financer.

ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

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Le premier facteur à considérer lors de l'évaluation du besoin d'assurance d'un


client est sa capacité (ou celle de sa famille) à assumer les conséquences
financières d'un risque.

1.3.3 — Caractéristiques d'une bonne assurance


Lorsque la décision de transférer les conséquences financières des risques à une
compagnie d'assurance est prise, il faut choisir l'assurance qui a la protection la plus
étendue.

En assurance habitation, une assurance tous risques est préférable à une assurance de
base ou même à une assurance dite étendue.

Pour protéger la famille d'un client contre les conséquences financières d'un décès, une
véritable assurance vie est la solution obligatoire. Alors qu'une assurance décès
accidentel ne devrait être envisagée que si la souscription d'une assurance vie n'est pas
possible. L'assurance vie couvre l'ensemble des risques de décès, alors que l'assurance
décès accidentel ne couvre qu'une faible minorité de causes de décès. Autrement dit,
l'assurance vie permet un transfert complet des conséquences financières, alors que le
transfert n'est que partiel avec une assurance décès accidentel.

Pour les mêmes raisons, une assurance invalidité perte de revenu va être préférée à
une assurance maladie grave. La première assurance transfère les conséquences à la
suite d'un accident ou d'une maladie, sauf exclusions. La seconde permet d'effectuer un
transfert seulement pour certaines maladies. De plus, le montant de la protection n'est
pas directement relié aux pertes monétaires ou aux déboursés à effectuer.

ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

Il faut toujours recommander au client l'assurance qui offre la protection la plus


étendue.

1.3.4 — La contrainte budgétaire à vie15


1.3.4.1 — L'épargne : un moyen d'équilibrer sa consommation durant les phases de vie
Durant une vie, une famille ne peut dépenser (en valeur actualisée) plus que la somme
de ses revenus (en valeur actualisée) et des legs nets qu'elle aura reçus. Les legs nets
sont les legs encaissés moins les legs donnés.

Idéalement, le client équilibre sa consommation (son niveau de vie) pendant toutes les
phases de sa vie. Pour ce faire, le client doit épargner une partie de ses revenus
(restreindre sa consommation) pendant sa période de travail pour pouvoir consommer
cette épargne lorsqu'il sera à la retraite. Si le client n'épargne pas suffisamment, sa

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consommation (et, donc, son niveau de vie) sera plus faible lors de sa retraite. S'il
épargne trop, c'est sa consommation actuelle qui sera désavantagée comparativement à
celle de sa retraite. L'épargne est donc un moyen de transférer de la consommation
entre les phases de vie.

Le planificateur financier doit donc rechercher un juste équilibre dans ses


recommandations plutôt que maximiser l'épargne ou la souscription d'assurance à tout
prix. Il doit favoriser l'allocation optimale des ressources de son client en tenant compte
des opportunités qui s'offrent à lui.

1.3.4.2 — Le coût d'opportunité


Les besoins étant nombreux (voire illimités) et le budget étant restreint, le planificateur
financier doit comparer les «rendements-risques» des différentes stratégies possibles
avant de faire une recommandation au client. En effet, les besoins d'épargne viennent
parfois en compétition avec les besoins d'assurance.

1.3.4.3 — L'assurance : un moyen d'équilibrer sa consommation selon les états de la


nature
Si l'épargne permet de transférer la consommation entre les phases de la vie,
l'assurance permet le transfert entre les états de la nature. Un individu doit consommer
moins quand tout va bien, par exemple pour :

• qu'il puisse continuer à consommer pendant une invalidité;


• que les personnes à sa charge puissent continuer à consommer s'il décédait
prématurément;
• qu'il puisse faire reconstruire sa maison si celle-ci était détruite; etc.

Comme pour l'épargne, il est possible qu'un individu ait recours à trop d'assurance. Il est
alors surassuré16 et les primes qu'il paie en trop auraient pu être utilisées pour atteindre
d'autres objectifs.

Le coût d'opportunité peut être soit une retraite plus tardive ou encore une
consommation moindre à la retraite. Mais comme pour l'épargne, la surassurance est
généralement préférable à la sous-assurance.

C'est pourquoi la troisième étape du processus d'analyse globale des besoins


d'assurance est si importante, c'est-à-dire le classement des risques par ordre de priorité
d'intervention.

1.3.4.4 — La planification financière, l'art du juste équilibre


Dans ses recommandations, un planificateur financier doit non seulement rechercher un
juste équilibre entre la consommation actuelle et future de son client, mais également
rechercher un juste équilibre entre les différents éléments de la planification financière. Il
doit prioriser l'utilisation des ressources limitées de son client selon ses besoins et
objectifs.

Si les risques dont la gravité est élevée n'étaient pas transférés (p. ex. : l'invalidité), cela

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pourrait non seulement compromettre la consommation actuelle du client, mais


également celle à sa retraite. Ainsi, la souscription d'une assurance invalidité, vie ou
habitation est prioritaire à l'épargne pour la retraite.

1.3.4.5 — Assurance vie avec ou sans valeur de rachat?


Après avoir déterminé le besoin d'assurance et la durée de celui-ci, le planificateur
financier peut recommander à son client la souscription d'une assurance avec ou sans
valeur de rachat. À cette étape de la démarche, la valeur de rachat vient en concurrence
avec les autres possibilités d'épargne, telles que le REER, le REEE, le CELI, le REEI et
le remboursement de dettes.

La fiscalité de l'assurance vie fait en sorte qu'elle est défavorisée comparativement à ces
autres solutions d'épargne. Il y a trois moments où un produit peut être imposé : à
l'entrée, pendant sa croissance et à la sortie.

Imposition des primes d'assurance de personnes


Les assureurs doivent verser des taxes totalisant 3,48 % des primes d'assurances qui
portent sur la vie, la santé et l'intégrité physique17. Ces taxes s'appliquent sur l'ensemble
de la prime, incluant la partie dite épargne.

Imposition sur les revenus de placement engendrés par une police d'assurance dite
exonérée
La Loi de l'impôt sur le revenu18 fait une distinction entre les polices non exonérées et
les polices exonérées. Le revenu de placements des polices non exonérées s'ajoute au
revenu du titulaire (propriétaire) du contrat. Ce type de police n'est presque plus offert,
car il est désavantagé comparativement aux autres produits d'épargne qui, eux, ne sont
pas assujettis aux taxes sur les primes.

En ce qui concerne les polices d'assurance vie exonérées, le titulaire d'un contrat n'est
pas directement imposé sur le revenu engendré par sa police. Cela ne veut cependant
pas dire qu'il n'y a pas d'imposition. Les compagnies d'assurance vie doivent payer un
impôt fédéral de 15 % sur le revenu engendré par les réserves mathématiques de ces
polices19. Toutes les polices d'assurance vie exonérées avec épargne sont assujetties à
cet impôt sur le revenu, qu'elles soient de type vie entière ou vie universelle. Cependant,
les polices qui n'ont pas de composantes épargne (ex. T100 sans valeur de rachat) ne
sont pas assujetties à cette imposition.

Cela signifie que dire à un client que le revenu d'une assurance vie exonérée s'accumule
à l'abri de l'impôt est une affirmation erronée20. C'est un peu comme dire à un client de
transférer ses placements dans sa compagnie et lui dire qu'il n'y aura plus d'imposition.
Le client ne sera plus directement imposé, mais sa compagnie le sera.

Lorsqu'une compagnie d'assurance vie détermine ses primes et ses frais


d'administration et de gestion, elle tient compte de cette imposition annuelle. Bien
entendu, ce taux de 15 % est souvent inférieur au taux marginal d'imposition du client,
particulièrement pour les revenus d'intérêts à l'extérieur d'un régime enregistré, tels que
le REER, le CELI, le REEI ou le REEE. Mais en pratique, il est parfois supérieur à
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l'imposition réelle des gains en capital. En effet, les 15 % s'appliquent annuellement en


fonction du taux d'intérêt net21, alors qu'avec les placements traditionnels, il est possible
de reporter l'impôt sur le gain en capital jusqu'à la disposition du placement.

Imposition à la sortie d'une police d'assurance vie


L'immense avantage de l'assurance vie est que la prestation de décès n'est pas
imposable. Mais lors d'une disposition22, le montant imposable correspond à l'excédent
du produit de disposition sur le coût de base rajusté23.

En résumé, il y a taxation à l'entrée, imposition annuelle sur le revenu de placement et


imposition potentielle lors d'un retrait.

Taux d'imposition équivalant au taux d'imposition moyen


Dans un mémoire, l'Association canadienne des compagnies d'assurance de personnes
indique ce qui suit :
Au moyen d'une analyse complexe, on peut démontrer que le taux d'imposition effectif
sur le taux de rendement interne implicite dans l'assurance vie exonérée (compte tenu
des divers impôts et taxes payés par les assureurs vie) est du même ordre que le taux
d'imposition moyen des particuliers au Canada24

Valeur de rachat ou épargne?


Lorsqu'il existe un besoin d'assurance sur la vie, la souscription d'une assurance vie est
prioritaire. Sans besoin d'assurance sur la vie, la souscription d'une assurance vie n'est
pas conseillée.

ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

Avant de recommander une assurance vie avec valeur de rachat, le planificateur


financier doit s'assurer que son client a un besoin d'assurance vie, a contribué au
maximum aux régimes enregistrés (REER, CELI, REEE, REEI) et a remboursé
ses dettes dont les intérêts ne sont pas déductibles de ses revenus. Ils sont tous
plus avantagés fiscalement que l'épargne faite par l'entremise de l'assurance vie.

Comme il a été mentionné à la section 1.3.4.4, un planificateur financier doit, dans ses
recommandations, non seulement rechercher un juste équilibre entre la consommation
actuelle et future de son client, mais également rechercher un juste équilibre entre les
différents éléments de la planification financière. Il doit prioriser l'utilisation des
ressources limitées de son client selon ses besoins et objectifs.

Chapitre 2 — Processus d'analyse globale : examen de la


situation du client

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Introduction
L'analyse de la situation du client permet :

• d'évaluer les conséquences financières des risques identifiés;


• d'identifier les ressources financières dont le client dispose; et
• de classifier les risques (les besoins) par ordre de priorité.

(1) 2.1 — Évaluation des besoins d'assurance invalidité


Pour que le client soit bien protégé lors d'une invalidité, le planificateur financier devrait
d'abord s'assurer que son niveau de protection mensuelle est adéquat, puis vérifier si les
caractéristiques de ses protections correspondent à l'ensemble de ses besoins.

2.1.1 — Revenu nécessaire au maintien du niveau de vie actuel et futur


La protection d'assurance invalidité devrait être suffisante pour que le client, s'il devenait
invalide, puisse maintenir son niveau de vie actuel et ses épargnes pour sa retraite.
Puisque les prestations d'assurance invalidité cessent généralement à 65 ans, il est
important de prévoir un capital retraite (enregistré ou non) qui permettra à l'invalide de
maintenir son niveau de vie à la retraite, sinon le niveau de vie du client diminuera à la
retraite.

ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

Éviter d'établir le besoin d'invalidité du client en calculant ses dépenses. Il faut


plutôt viser à remplacer son revenu.

2.1.1.1 — Lorsque le client paie lui-même son assurance


Le revenu à protéger en cas d'invalidité est égal à son revenu de travail moins les impôts
et charges sociales, autrement dit son revenu net. Le revenu de travail comprend les
commissions et bonis. Dans certains cas, il faut également tenir compte des dividendes
versés par les sociétés privées appartenant au client si ces dividendes sont
conditionnels au travail de celui-ci. Cela peut être le cas lorsque le client décide de se
rémunérer en dividendes plutôt qu'en salaire pour des raisons fiscales.

Exemples de calcul du besoin d'assurance invalidité perte de revenu


lorsque les prestations sont non imposables

Revenu mensuel de travail de toutes sources 2 500 $ 5 000 $

Moins impôts (ajustés pour tenir compte de la 550 $ 1 800 $

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contribution au REER) et charges sociales

Revenu net à protéger = 1 950 $ 3 200 $

Moins assurance actuelle (individuelle ou collective) 1 000 $ 2 500 $

Besoin d'assurance supplémentaire = 950 $ 700 $

Avec des prestations non imposables, le client ne pourra plus cotiser à un REER, car il
n'aura plus de revenu gagné (à moins qu'il ait un revenu de location net). Dans le calcul
du revenu net à remplacer, il faut ajuster ses impôts. Par exemple, si le client cotisait
10 000 $ à un REER et que son taux marginal d'imposition était de 40 %, il faudrait faire
le calcul en ajoutant 4 000 $ d'impôt. Le client a besoin de remplacer une épargne avant
impôts de 10 000 $ par une épargne CELI ou non enregistrée de 6 000 $. D'ailleurs,
pour déterminer le revenu net gagné, les assureurs font le calcul sans tenir compte de
cotisations potentielles à un REER. Puisqu'il ne faut pas tenir compte des revenus de
placement, il faut aussi ajuster les impôts en conséquence. C'est-à-dire que pour faire
les calculs du besoin d'assurance invalidité perte de revenu, il ne faut pas prendre sans
ajustement les impôts que le client a payés dans sa déclaration de revenus ou sur son
talon de paie. Il faut calculer les impôts et charges sociales seulement sur le revenu de
travail.

2.1.1.2 — Lorsque l'employeur paie une partie ou la totalité des primes


Si l'employeur paie une partie ou la totalité des primes et que celles-ci ne sont pas
ajoutées au revenu imposable de l'employé, alors les prestations d'assurance invalidité
(salaire) seront imposables. Dans ces situations, c'est le revenu avant impôts (brut) qu'il
faut assurer et non le revenu après impôts et charges sociales.

Par contre, lorsque l'assurance collective ne comble pas tout le besoin du client, le
manque à gagner doit être converti en revenu après impôts car les prestations de
l'assurance que le client devra souscrire ne seront pas imposables.

Exemples de calcul du besoin d'assurance invalidité perte de revenu


lorsque les prestations sont imposables

Revenu brut mensuel de travail 2 500 $ 5 000 $

Moins assurance actuelle 1 500 $ 3 667 $

Besoin brut supplémentaire = 1 000 $ 1 333 $

Taux marginal d'imposition (pour convertir le revenu


manquant en revenu après impôts) 28,5 % 38,4 %

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Besoin d'assurance supplémentaire 715 $ 821 $

2.1.1.3 — Régime de retraite


Si le client a un régime de retraite au travail, il faut aussi vérifier si ses cotisations et
celles de son employeur seraient exonérées en cas d'invalidité. Autrement dit, est-ce
que ses crédits de rentes continueraient de s'accumuler comme s'il avait continué à
travailler?

Si elles sont exonérées, le besoin d'épargner pour la retraite diminue ou devient nul
selon la situation du client.

2.1.1.4 — Risque moral en assurance invalidité


Pour encourager l'assuré à retourner travailler, les assureurs refusent généralement
d'assurer 100 % du revenu. Voir l'annexe 1 pour un exemple de plafonds de rente
d'invalidité perte de revenu. La majorité des clients n'ont donc pas une protection
correspondant à leur besoin. Lorsque c'est le cas, le planificateur financier peut alors
recommander de souscrire :

• une assurance invalidité complémentaire, si cela est possible;


• une assurance invalidité épargne-retraite; ou
• une assurance invalidité emprunt, si le client à des emprunts à rembourser.

Une assurance invalidité complémentaire vient s'ajouter à l'assurance invalidité au


travail. Elle couvre souvent à la fois les invalidités totales et partielles.

L'assurance invalidité épargne-retraite est un contrat qui prévoit le versement d'une


rente mensuelle (montants qui varient généralement entre 500 $ et 1 000 $) dans un
compte en fidéicommis pendant l'invalidité totale de l'assuré. L'assureur gère le compte
selon les directives de placement du titulaire du contrat. Les seuls retraits permis avant
l'âge de 65 ans sont pour payer les impôts sur les revenus de placements que procure le
compte en fidéicommis.

Cette assurance joue le même rôle que l'exonération des cotisations à un régime de
retraite pendant une invalidité. La différence étant que pour un régime de retraite les
revenus de placements ne sont pas imposés jusqu'aux retraits (placements enregistrés),
alors que pour une assurance invalidité l'imposition se fait annuellement, à l'exception
des gains en capital reportés (placements non enregistrés).

L'assurance invalidité emprunt permet également d'augmenter la protection du client en


cas d'invalidité. Le client n'est pas obligé de prendre une partie des prestations de son
assurance invalidité pour payer son emprunt. Par contre, cette assurance ne protège
parfois que pour de courtes périodes, par exemple deux ans ou cinq ans. L'assurance
épargne-retraite verse quant à elle une rente jusqu'à l'âge de 65 ans.

2.1.1.5 — Régimes gouvernementaux

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Dans le calcul du besoin d'assurance invalidité d'un client, il ne faut pas tenir compte des
régimes gouvernementaux, tels que le Régime de rentes du Québec (RRQ), la Société
d'assurance automobile du Québec (SAAQ) ou la Commission des normes, de l'équité,
de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Ces régimes ne couvrant que certains
risques, les protections qu'ils procurent sont limitées.

De plus, leurs prestations sont intégrées à la majorité des assurances privées.


Autrement dit, lorsque le client est assuré pour 3 000 $ et qu'il reçoit une rente
d'invalidité du RRQ de 1 000 $, la compagnie d'assurance verse seulement la différence,
soit 2 000 $. Bien entendu, lorsque l'assureur établit sa prime, il tient compte de la
probabilité que l'assuré reçoive une rente d'invalidité d'un régime gouvernemental. Cela
évite au client de payer pour une protection dont il n'a pas besoin.

2.1.2 — Caractéristiques d'une protection optimale


2.1.2.1 — Durée du versement de la rente
Idéalement, la durée de la protection et des versements de la rente assurée devrait
correspondre à l'âge prévu de la retraite du client, soit généralement 65 ans. Les
contrats qui ne protègent que pour une courte durée (p. ex. deux ans ou cinq ans) sont
donc à proscrire à moins qu'une protection plus étendue ne soit pas disponible.

Certains contrats offrent une rente qui se termine à 60 ans ou 55 ans. Ils ne devraient
être conseillés qu'après avoir fait une projection de retraite selon les normes de l'IQPF,
et que celle-ci démontre que le client peut prendre sa retraite à cet âge.

2.1.2.2 — Début du paiement des prestations


Le choix du délai de carence est fonction de la capacité du client à assumer l'absence
de revenu pendant une certaine période. Le planificateur financier doit donc faire le lien
avec le fonds d'urgence du client. Mais il ne doit pas oublier que la rente d'invalidité est
versée en fin de période et non en début de période. Ainsi, un assuré qui a un délai de
carence de 30 jours et qui devient invalide le 1er janvier ne recevra pas de paiement
avant le début mars au plus tôt. En effet, il n'a pas droit à une rente pour janvier et la
rente de février sera versée après la fin de février.

Le choix du délai de carence dépend également d'une analyse coût-bénéfice des


différents délais offerts. Par exemple, pour une protection de 5 000 $ par mois, si pour
un délai de carence de 30 jours, la prime annuelle est de 1 800 $ et que pour le délai de
60 jours la prime est de 1 300 $, la prime additionnelle (500 $) équivaut à 10 % de la
protection additionnelle (5 000 $). Qui accepterait de payer une prime de 20 000 $ pour
assurer sa maison de 200 000 $ (soit 10 %)?

Souvent le délai de carence qui offre le meilleur rapport rendement-risque est de 90


jours. Mais il faut toujours faire une analyse coût-bénéfice pour pouvoir bien conseiller
chaque client, pas le client moyen.

2.1.2.3 — Indexation des prestations


Les prestations d'invalidité devraient être indexées selon l'indice d'inflation. Pour

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permettre au client de comprendre l'importance de l'indexation, il suffit de calculer la


valeur présente d'une rente indexée selon le taux d'inflation estimé à 2 % et d'une rente
non indexée lorsque le rendement espéré, après impôts, est de 3 %.

1. ([(1 + r) / (1 + i)] - 1).

La valeur présente de la rente non indexée est inférieure de 23 % à la rente indexée.

2.1.3 — Besoins d'assurance invalidité pour les personnes en affaires


Si un client est travailleur autonome, propriétaire d'une petite entreprise ou une
personne-clé dans une petite entreprise, il est possible que son invalidité entraîne une
perte de facturation. En l'absence de cette facturation, l'entreprise peut avoir de la
difficulté à payer certaines dépenses d'affaires. Dans cette situation, la souscription
d'une assurance invalidité frais de bureau est requise.

Une assurance invalidité frais de bureau ou frais généraux rembourse les dépenses
réellement engagées pendant l'invalidité de l'assuré. La durée de la rente devrait
correspondre au temps nécessaire pour que l'entreprise se réorganise (le temps qu'un
remplaçant puisse à nouveau assumer les dépenses) ou que l'entreprise soit vendue.

Une clause d'invalidité devrait être incluse dans les conventions entre actionnaires ou
sociétaires et si possible dans les baux commerciaux.

(1) 2.2 — Évaluation des besoins d'assurance sur la vie


2.2.1 — Démarche pour calculer les besoins d'assurance sur la vie
L'évaluation quantitative du besoin d'assurance sur la vie se fait en deux étapes. Il faut
d'abord déterminer le capital qui permettra de produire un revenu suffisant pour
maintenir le niveau de vie de la famille du défunt pendant la période requise. Puis, il faut
soustraire les liquidités disponibles aux héritiers universels résiduaires et la valeur des
actifs dont la vente est prévue du montant obtenu pour obtenir le capital d'assurance à
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souscrire. Lorsque les liquidités successorales sont positives, cela diminue le besoin
d'assurance vie, car l'épargne est un substitut à l'assurance. Mais l'inverse n'est pas
nécessairement vrai.

Les liquidités successorales positives correspondent à la partie des conséquences


financières que la famille du client est en mesure d'assumer. Lorsque les liquidités
successorales sont négatives, cela augmente le besoin d'assurance vie, autrement dit le
besoin de transférer.

2.2.1.1 — Capital nécessaire au maintien du niveau de vie de la famille du défunt


Coût de vie avant un décès
Le coût de vie avant un décès peut être établi de deux façons, par la méthode
ascendante (le budget) ou par la méthode descendante. Cette dernière part du revenu
disponible (après impôts, charges sociales et autres retenus à la source) auquel il faut
soustraire l'épargne annuelle pour obtenir les dépenses annuelles. C'est cette dernière
méthode qui est utilisée dans le présent module.

Coût de vie après un décès


Pour obtenir le coût de vie après un décès, il suffit de soustraire les dépenses qui
disparaissent avec le défunt. Ces dépenses sont de deux ordres :

• premièrement, les dépenses personnelles, telles que la nourriture, l'habillement,


les soins personnels, etc. Quelques études25 ont estimé ces dépenses entre 20 %
et 30 % du coût de vie familial;
• deuxièmement, les paiements sur les emprunts qui sont remboursés au décès.
Par exemple, les paiements hypothécaires si le solde de cet emprunt est
remboursé lors du décès de la personne dont la situation est analysée.

Prenons l'exemple de la famille Smith-Tremblay. Mme Tremblay a 30 ans et M. Smith a


32 ans. Leurs enfants jumeaux sont âgés de deux ans. Cette famille est prévoyante
puisque les parents ont rédigé des testaments qui prévoient :

• La transmission de leurs biens personnels et de leurs REER au conjoint survivant


advenant le décès de l'un des deux parents;
• Que les jumeaux iraient vivre chez le frère de Madame si les deux parents
décédaient.

Voici un tableau qui illustre le coût de vie après le décès d'un des deux parents.

Madame Monsieur Total

Revenu disponible après impôts et 45 000 $ 35 000 $ 80 000 $


charges sociales

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Moins l'épargne nécessaire pour 5 000 $ 5 000 $ 10 000 $


atteindre leur objectif de retraite

Coût de vie 40 000 $ 30 000 $ 70 000 $

Moins les dépenses du défunt (20 14 000 $


% du coût de vie familial)

Moins les paiements 10 000 $


hypothécaires1

Coût de vie nécessaire au maintien 46 000 $


du niveau de vie

1. L'hypothèque de 125 000 $ n'est pas assurée, mais ils désirent qu'elle soit
remboursée lors d'un décès. La période d'amortissement restante est de 17,4 ans.

Revenu à combler à la suite du décès


Une fois estimé le coût de vie après le décès, il faut soustraire les revenus qui
continueront après le décès et ceux qui apparaîtront : par exemple, le revenu après
impôts et épargne du conjoint survivant et les rentes de survivant du RRQ et des
régimes de retraite privés s'il y a lieu.

Décès de : Madame Monsieur

Coût de vie nécessaire au maintien du niveau 46 000 $ 46 000 $


de vie

Moins le revenu disponible après le décès :

a) Rente du survivant du RRQ après impôts1, 5 040 $ 4 320 $


2

b) Autres revenus 0$ 0$

c) Revenu du conjoint survivant après 30 000 $ 40 000 $


impôts, charges sociales et épargne

Revenu à combler 10 960 $ 1 680 $

1. Le montant est établi à l'aide du relevé de participation au RRQ du client (700 $ x 12 x


(1 - 40 %) = 5 040 $ et 600 $ x 12 x (1 - 40 %) = 4 320 $).
2. Pour simplifier les calculs, les rentes d'orphelin du RRQ n'ont pas été considérées.
Selon les objectifs des parents, il est donc fort possible que le revenu à combler soit

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moindre. Il est toutefois à noter que, dans l'éventualité du décès du deuxième parent, la
rente d'orphelin resterait la même.

Revenus de placements
Les revenus de placements ne sont généralement pas inclus dans le calcul de revenu à
combler. Ceci pour éviter de les compter «deux fois». En effet, lorsque les placements
sont inclus dans les liquidités successorales, inclure à cette étape leurs revenus
reviendrait à les compter deux fois.

Il en est de même pour les revenus de location lorsqu'il est prévu que l'immeuble sera
vendu après le décès. Par contre, s'il était prévu que cet immeuble serait conservé
indéfiniment, il serait préférable de tenir compte des revenus de location dans le calcul
du revenu à combler plutôt que de tenir compte de la valeur dans le capital disponible.
Cela pourrait être le cas des revenus de location d'un duplex que la famille habite en
partie.

Actualisation des revenus à combler


Pour actualiser les revenus manquants, il suffit de connaître la période pendant laquelle
ils seront requis et d'actualiser le tout en utilisant le taux d'inflation ainsi que les taux de
rendement (après frais et impôts) suggérés par les Normes d'hypothèses de projection
de l'IQPF26.

Il est préférable d'utiliser des taux correspondants à des portefeuilles prudents, car le
portefeuille doit produire un revenu immédiat et régulier, comme pour un retraité. En
outre, lorsqu'une personne décède, il n'est pas rare que le survivant devienne plus
prudent.

Si l'on supposait qu'après avoir établi le profil du survivant, le rendement estimé après
frais et impôts serait de 2 % et que l'inflation serait de 2 %, l'on obtiendrait alors un taux
d'actualisation de 0 %, soit [(1 + 2 %) / (1 + 2 %)] - 1.

Le nombre d'années nécessaires est souvent le nombre d'années avant que le conjoint
survivant puisse prendre sa retraite ou le nombre d'années avant que les enfants
deviennent autonomes financièrement.

Décès de : Madame Monsieur

Revenu à combler 10 960 $ 1 680 $

Période désirée : 65 ans moins l'âge du 33 35


survivant

Capital requis pour le revenu à combler1 361 680 $ 58 800 $

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Plus Capital requis pour payer l'hypothèque 125 000 $ 125 000 $

Capital total requis 486 680 $ 183 800 $

Moins les liquidités disponibles aux héritiers 10 000 $ 10 000 $


universels

Besoin d'assurance sur la vie 476 680 $ 173 800 $

1. Lorsque le taux d'actualisation utilisé est de 0 %, il est possible de multiplier le


paiement annuel par le nombre d'années pour obtenir la valeur présente, soit 10 960 $
fois 33 égale à 361 680 $.

2.2.1.2 — Besoin net d'assurance vie


Pour obtenir le besoin net d'assurance vie, il suffit de soustraire les liquidités disponibles
aux héritiers universels et la valeur des actifs dont la vente est prévue du capital
nécessaire pour maintenir le niveau de vie des survivants.

Les liquidités disponibles aux héritiers universels tiennent compte des liquidités
successorales et des sommes reçues par l'héritier à titre de bénéficiaire d'une police
d'assurance vie ou d'une rente. Lorsque l'héritier ou le bénéficiaire n'est pas directement
ou indirectement la personne (ex : le conjoint) pour qui l'analyse est faite, alors ces
montants ne devraient pas être inclus. De plus, lorsqu'il y a une nomination de
bénéficiaire, la prestation de décès ne fait pas partie des liquidités successorales (elle ne
fait pas partie de la succession), mais elle doit être incluse dans les liquidités disponibles
aux héritiers universels.

Le capital à appliquer en réduction du besoin d'assurance vie ne se limite pas aux


liquidités disponibles aux héritiers universels. En effet, il faut y ajouter la valeur des actifs
dont la vente est prévue. Par exemple, lorsqu'un client possède un immeuble à usage
locatif et qu'il est prévu qu'il sera vendu après son décès, il faut tenir compte de la valeur
de l'immeuble (nette des impôts à payer sur sa vente lorsque ces impôts ne sont pas
déjà inclus dans les impôts consécutifs au décès en raison d'un roulement au conjoint)
dans le calcul du besoin d'assurance vie. Lorsque la vente n'est pas prévue, les revenus
nets de location sont pris en compte à la première étape, le calcul du revenu à combler à
la suite du décès.

Le bilan de Mme Tremblay et de M. Smith révèle des liquidités disponibles aux héritiers
universels de 10 000 $ en cas de décès de Madame ou de Monsieur. La transmission de
leurs biens personnels et de leurs REER au conjoint survivant advenant le décès de l'un
des deux parents est prévue par testament.

Décès de : Madame Monsieur

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Impression 21-05-29 07)31

Capital total requis 486 680 $ 183 800 $

Moins les liquidités disponibles aux héritiers 10 000 $ 10 000 $


universels

Moins la valeur des actifs dont la vente est 0$ 0$


prévue

Besoins d'assurance sur la vie 476 680 $ 173 800 $

Les besoins d'assurance sur la vie en cas de décès de Madame sont de 480 000 $ et de
180 000 $ en cas de décès de Monsieur. Il est normal que Madame ait besoin de
souscrire davantage d'assurance vie car c'est elle qui a le revenu le plus élevé du
couple.

Puisque Madame et Monsieur souscriront de nouvelles assurances sur la vie pour


combler les besoins de leurs survivants, les liquidités disponibles en cas de décès
simultanés augmentent de 660 000 $. En conséquence, le besoin d'assurance vie
additionnel lors de décès simultanés devient nul.

Il est important de faire cette démarche pour les situations suivantes :

• le client décède en premier;


• le conjoint du client décède en premier;
• les deux conjoints décèdent simultanément.

Parfois, il est possible que le décès séparé des parents n'entraîne pas de besoin
d'assurance vie, alors qu'il y en a un lors de décès simultanés, les deux revenus
disparaissant en même temps.

ÉLÉMENTS IMPORTANTS

Les liquidités disponibles au décès :

• Diminuent les besoins d'assurance vie si elles sont positives;

• Augmentent les besoins d'assurance vie si elles sont négatives.

2.2.1.3 — Faut-il payer ses dettes à son décès?


Si un client est célibataire et sans personne à charge, le paiement des dettes au décès
avantage surtout le créancier. Dans une telle situation, tout l'héritage est l'équivalent d'un
legs.

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Impression 21-05-29 07)31

Lorsque le client a un conjoint et des personnes à charge, le paiement des dettes


diminue les liquidités successorales (impact à la hausse sur le besoin d'assurance vie)
et diminue le coût de vie des survivants (impact à la baisse sur le besoin d'assurance
vie). L'effet global dépend de la comparaison entre le taux d'emprunt après impôts et le
taux de rendement27 après impôts utilisé pour calculer le capital nécessaire au maintien
du niveau de vie.

Si le taux d'emprunt est supérieur au taux de rendement après impôts, alors le


remboursement de la dette diminue le besoin net d'assurance vie. Si le taux d'emprunt
est inférieur au taux de rendement après impôts, alors il est préférable de ne pas
rembourser cette dette au décès. En outre, le remboursement d'une dette procure un
rendement sans risque et donc la tranquillité d'esprit aux survivants, alors qu'un
portefeuille de placements en comporte plusieurs.

Voici le calcul du besoin d'assurance sur la vie de Mme Tremblay et de M. Smith si


l'hypothèque n'est pas remboursée au décès.

Décès de : Madame Monsieur

Capital requis pour le revenu à combler 361 680 $ 58 800 $

Capital requis pour payer les paiements


hypothécaires :

Paiements hypothécaires 10 000 $ 10 000 $

Nombre d'années 17,4 17,4

Taux de rendement après impôts (aucune 2,0 % 2,0 %


indexation)

Valeur future 0$ 0$

Capital supplémentaire 148 651 $ 148 651 $

Capital total requis 510 331 $ 207 451 $

Moins les liquidités disponibles aux héritiers 10 000 $ 10 000 $


universels

Moins la valeur des actifs dont la vente est 0$ 0$


prévue

Besoins d'assurance sur la vie 500 331 $ 197 451 $

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Impression 21-05-29 07)31

Différence entre les deux approches 23 651 $ 23 651 $

Lorsque l'hypothèque n'est pas remboursée au décès, le besoin en assurance vie est
plus élevé puisque le client ne peut pas espérer obtenir sur un portefeuille conservateur
(le client est en période de décaissement) un rendement après impôt supérieur au taux
de l'hypothèque. Ne pas rembourser une dette et placer la prestation de décès pour
pouvoir payer les paiements sur la dette revient à utiliser l'effet de levier, mais sans
bénéficier de la déductibilité des intérêts.

ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

Sauf pour les dettes dont les intérêts sont déductibles du revenu, il est
généralement préférable de rembourser les dettes au décès et de diminuer en
conséquence le coût de vie des survivants.

2.2.2 — Éléments supplémentaires d'analyse


Chaque client étant unique, le planificateur financier doit adapter la démarche
d'évaluation des besoins d'assurance vie à la situation particulière du client, de sa famille
et de leurs objectifs particuliers, par exemple un désir de legs.

2.2.2.1 — Désir de legs


Bien que le désir de legs ne soit pas à proprement parler une conséquence d'un décès,
le planificateur financier doit tenir compte des objectifs de ses clients. D'un point de vue
économique, le capital nécessaire au maintien du niveau de vie des survivants n'est pas
considéré comme un legs. On parle ici du désir de donner un capital supérieur à celui
nécessaire au maintien du niveau de vie.

Le fait de léguer un montant à une future génération ou à une fondation ne change pas
la démarche d'évaluation des besoins d'assurances sur la vie. Il suffit d'ajouter le legs
désiré aux dettes dans les liquidités successorales. Une donation est, en quelque sorte,
une dette envers une future génération ou une fondation. Le legs vient donc diminuer les
liquidités successorales et augmenter le besoin en assurance sur la vie.

Impact de la contrainte budgétaire à vie


Ce désir entraîne également une diminution de la consommation de la génération
légataire pour favoriser l'augmentation de la consommation de la génération héritière ou
de la fondation. Le financement de ce legs s'effectue par :

• l'achat d'une assurance vie; ou


• l'épargne additionnelle.

Impact du désir de legs en assurance


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Impression 21-05-29 07)31

Toute baisse de la consommation d'une famille diminue le revenu nécessaire au


maintien du niveau de vie des survivants. Le capital requis en cas de décès et, donc, le
besoin d'assurance sur la vie, diminue en proportion. En théorie, si toutes choses sont
égales par ailleurs, ces deux tendances (augmentation du besoin et diminution du
besoin) s'annulent. En pratique, les résultats varient selon l'importance des frais de
chargement de la police d'assurance souscrite et du rendement obtenu sur l'épargne
additionnelle.

Impact du désir de legs sur la retraite


Avec l'augmentation de l'espérance de vie et la forte propension des Occidentaux à
consommer, la majorité des Québécois n'épargnent pas suffisamment pour leur propre
retraite, encore moins pour prendre leur retraite et faire un legs. En pratique, la majorité
des Québécois ne pourront pas faire de legs autres que leurs biens personnels, incluant
leur résidence.

Par contre, les clients qui sont réellement sérieux dans le désir de legs devront soit :

• retarder leur retraite;


• diminuer leur niveau de vie à la retraite; ou
• diminuer immédiatement leur niveau de vie pour pouvoir épargner davantage, à
la fois pour leur retraite et leur legs.

Legs ou don du vivant?


À cause de l'augmentation de l'espérance de vie, les legs (lorsqu'il y en a) sont versés
de plus en plus tardivement. En utilisant l'outil Calcul de l'espérance de vie selon divers
risques de survie28, nous pouvons constater que :

• 50 % des Québécois de 40 ans qui désirent faire un legs le feront à l'âge de


89 ans ou après;
• 50 % des Québécoises de 40 ans qui désirent faire un legs le feront à l'âge de
92 ans ou après.

Ce qui fait en sorte qu'au moment où leurs enfants recevront leur héritage, ceux-ci
seront probablement dans la cinquantaine, voire dans la soixantaine. Généralement, ce
n'est pas à cet âge que les gens ont les plus grands besoins, c'est plutôt lorsqu'ils
achètent leur première maison et lorsqu'ils ont des enfants en bas âge.

Donc, si un client a effectivement des ressources qu'il peut transmettre à ses enfants
sans compromettre sa propre retraite, il devrait envisager de faire un don du vivant plutôt
qu'un legs à son décès. Il pourrait le faire, par exemple, en les libérant des contributions
aux régimes enregistrés d'épargne-études ou encore en augmentant leur mise de fonds
pour une maison. Le coût de l'assurance de la Société canadienne d'hypothèques et de
logement en sera alors moins élevé.

Legs à un organisme de bienfaisance ou autre donataire reconnu


Parfois, un client désire faire un legs à une fondation. C'est un désir très louable. Mais a-
t-il réalisé que le legs ne sera probablement pas versé à la fondation avant plusieurs

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Impression 21-05-29 07)31

décennies, soit en moyenne à son espérance de vie? Espérance de vie qui devrait
d'ailleurs continuer à s'accroître dans les années futures.

De plus, le taux de déchéance29 (abandon) des contrats d'assurance vie est assez
élevé. Si le client ne payait pas une seule prime, il y aurait un risque que l'organisme de
bienfaisance ne reçoive jamais la prestation de décès.

Le planificateur financier peut suggérer une autre hypothèse de travail, par exemple faire
immédiatement une partie du legs en donnant directement à la fondation chaque année
le montant nécessaire à la constitution du legs, plutôt que d'épargner ou de payer une
prime d'assurance vie pour faire un legs plus tard. La fondation pourra ainsi consacrer
ces sommes aux objectifs qu'elle poursuit immédiatement et non pas dans plusieurs
décennies. Bien entendu, le montant du don sera admissible au crédit d'impôt pour dons
si l'organisme est un donataire reconnu, c'est-à-dire qu'il peut émettre des reçus pour
dons.

En conclusion, lorsqu'un client exprime le désir de faire un legs, le planificateur financier


doit discuter avec lui :

• de sa contrainte budgétaire;
• de sa capacité à financer sa propre retraite; et
• des conséquences de l'augmentation de l'espérance de vie.

Ce n'est que par la suite qu'il sera possible de déterminer avec lui le meilleur moyen
pour atteindre ses principaux objectifs.

2.2.2.2 — Impôts consécutifs au décès


Les impôts au décès sont également une dette (envers le fisc). Comme pour les legs, les
impôts viennent diminuer les liquidités disponibles au décès.

Impôts sur des biens liquides


Si les impôts au décès sont rattachés à des placements liquides (enregistrés ou non),
alors l'impact global du bien légué sera positif sur les liquidités disponibles au décès.
L'actif (le bien) étant supérieur au passif (l'impôt sur le bien).

ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

Il n'est pas pertinent d'assurer les impôts sur les REER car la valeur du REER
après impôts est positive. De plus, à la retraite la valeur du FEER a tendance à
diminuer et donc les impôts à payer.

Impôts sur des immobilisations


Si les impôts au décès sont rattachés à des immobilisations non liquides qui seront

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Impression 21-05-29 07)31

transférées à la génération future, alors l'impact sur les liquidités successorales sera
négatif. Il a un passif (l'impôt sur le bien légué), mais pas d'actif à inclure dans les
liquidités successorales.

L'objectif de ne pas vendre ce bien au décès est l'équivalent d'un legs à la future
génération et entraîne également une diminution de la consommation de la génération
légataire pour favoriser l'augmentation de la consommation de la génération héritière. Le
financement de ce legs s'effectue dans les faits par :

• l'achat d'une assurance sur la vie; ou


• de l'épargne additionnelle.

Dans ces circonstances l'achat d'une assurance vie pour payer les impôts au décès
revient à commencer à payer immédiatement ses impôts. Les tableaux suivants illustrent
le pourcentage de prépaiement des impôts selon l'âge du décès pour un homme non-
fumeur qui souscrit une assurance vie de 100 000 $ et qui pourrait obtenir le taux de
rendement indiqué après impôts, par exemple en contribuant à son CELI. Il faut mettre la
calculatrice en mode début puisque les primes d'assurances sont payables au début de
la période et non en fin de période.

Pourcentage de prépaiement des impôts si le taux de rendement est de 3 %

Âge au décès

Âge à la
souscription Primes 70 80 90 95

50 1 306 $ 36,1 % 64,0 % 101,4 % 124,7 %

60 2 338 $ 27,6 % 64,7 % 114,6 % 145,6 %

Pourcentage de prépaiement des impôts si le taux de rendement est de 4 %

Âge au décès

Âge à la
souscription Primes 70 80 90 95

50 1 306 $ 40,4 % 76,2 % 129,1 % 164,4 %

60 2 338 $ 29,2 % 72,4 % 136,4 % 179,1 %

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Autrement dit, une personne de 50 ans qui aurait mis l'équivalent de la prime annuelle
de 1 306 $ dans un CELI aurait accumulé, avec un rendement de 4 %, un montant de
76 200 $ (76,2 % de 100 000 $) s'il décède à 80 ans ou 129 100 $ s'il décède à 90 ans.
Selon l'âge du décès, la souscription de l'assurance vie est donc plus ou moins
avantageuse que l'épargne pour payer les impôts au décès.

Selon le tableau «Espérance de vie selon divers risques de survie» des Normes
d'hypothèses de projection de l'IQPF, un homme de 50 ans a 50 % de probabilité
d'atteindre 89 ans, 25 % de probabilité d'atteindre 94 ans et 10 % de probabilité
d'atteindre 98 ans. Ces probabilités regroupent les hommes de 50 ans. C'est un
amalgame des personnes qui fument et qui ne fument pas, alors que les primes
sélectionnées sont une moyenne des meilleurs taux pour un non-fumeur30.

De plus, les compagnies d'assurance de personnes font de l'écrémage lorsqu'ils


acceptent d'assurer ou non un individu. Ils refusent d'assurer les plus mauvais risques.
Donc, lorsqu'une personne vient d'être acceptée par une compagnie d'assurance de
personnes, son espérance de vie est supérieure à celle de l'espérance de vie de
l'ensemble de la population.

2.2.2.3 — Financement des études des enfants


Certains clients désirent prévoir à leur décès, qu'une somme forfaitaire soit
spécifiquement prévue pour financer les études de leurs enfants. Comme pour un legs,
cela ne change pas la méthode d'évaluation des besoins d'assurance sur la vie; il suffit
alors de considérer cette somme comme étant une dette dans les liquidités
successorales.

Par contre, cela a un impact sur le revenu nécessaire pour que les survivants
maintiennent le même niveau de vie qu'avant le décès. Il faut alors diminuer le coût de
vie après le décès d'un montant équivalent à l'épargne pour les études des enfants,
sinon cela reviendrait à financer et comptabiliser deux fois cette dette.

2.2.2.4 — Comment tenir compte d'une rente de nature temporaire


Pour tenir compte d'une rente temporaire, le planificateur financier n'a qu'à déduire du
montant du besoin d'assurance vie qu'il a calculé la valeur présente de cette rente. Par
exemple, supposons que Paul a trois enfants âgées de trois, cinq et sept ans. Advenant
son décès, ses trois enfants auraient droit à la rente d'orphelin du RRQ (voir le chapitre
4 du module 7 «Retraite»). Le taux de rendement après impôts et frais serait de 2 %.

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Impression 21-05-29 07)31

Le total de la valeur présente des trois rentes est de 106 662 $. Ce montant devrait donc
être soustrait du montant nécessaire au maintien du niveau de vie.

2.2.2.5 — Les logiciels de calcul des besoins d'assurance sur la vie


Le calcul des besoins d'assurance sur la vie peut être long. Heureusement, il existe
plusieurs logiciels ou formulaires qui facilitent ces calculs. Cependant, plusieurs de ceux-
ci ont de graves lacunes qui augmentent indument les besoins d'assurance. En voici
quelques exemples :

• ils ne soustraient pas des dépenses des survivants les paiements sur les
emprunts qui seront remboursés au décès. Ce besoin est alors calculé en double;
• ils calculent le besoin en fonction du revenu «brut» plutôt qu'après impôt.
Contrairement à l'assurance salaire qui peut verser des prestations imposables, les
prestations de décès ne sont pas imposables pour celui qui les reçoit. En
remplaçant le revenu après impôts plutôt que le revenu avant impôts, les besoins
d'assurance vie diminuent d'environ 20 % pour un revenu de 50 000 $, ou
d'environ 30 % pour un revenu imposable de 100 000 $;
• ils ne tiennent pas toujours compte de l'inflation;
• ls ne tiennent pas toujours compte de la durée du besoin (par exemple, période
nécessaire pour que les enfants puissent devenir autonomes ou que le conjoint
puisse prendre sa retraite);
• ils ne tiennent pas toujours compte des rentes du RRQ;
• ils ne diminuent pas toujours les dépenses après le décès. Il n'est plus
nécessaire de nourrir, de divertir le défunt et de payer les primes d'assurance sur
sa vie, sa santé, et potentiellement sur son automobile. En tenant compte des
dépenses qui disparaissent avec le défunt, les besoins d'assurance vie diminuent
de 20 % à 30 %;
• ils ne tiennent pas toujours compte du revenu des survivants (conjoint).

2.2.2.6 — Arbre de décision pour une évaluation des besoins d'assurance sur la vie
Les tableaux suivants illustrent une démarche d'analyse globale (besoin familial ou
d'affaires) des besoins d'assurance sur la vie. Bien entendu, aucun schéma ne peut
remplacer le jugement professionnel, surtout lorsque le client a une situation
exceptionnelle.

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2.2.3 — Évolution des besoins selon les phases de vie


2.2.3.1 — Famille Smith-Tremblay
Pour illustrer l'évolution probable des besoins d'assurance sur la vie, l'on utilisera de
nouveau l'exemple de la famille Smith-Tremblay.

Besoin dans dix ans


Il est possible de projeter leur situation dans dix ans. La méthode la plus simple est
d'indexer leur revenu à combler selon l'inflation en multipliant les montants par (1 + 2
%)!10.

Nous avons aussi estimé que les liquidités disponibles aux héritiers universels
augmentent au même rythme que l'inflation, ce qui est une hypothèse conservatrice
puisque cela implique une absence d'épargne non enregistrée ou CELI.

Le solde de l'hypothèque sera de 63 900 $ dans 10 ans. Les résultats sont présentés ci-
après.

Décès de : Madame Monsieur

Revenu à combler 13 360 $ 2 048 $

Période désirée : 65 ans moins l'âge du 23 25


survivant

Capital requis pour le revenu à combler 307 280 $ 51 200 $

Capital requis pour payer l'hypothèque 63 900 $ 63 900 $


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Capital total requis 371 180 $ 115 100 $

Moins les liquidités disponibles aux héritiers 12 190 $ 12 190 $


universels

Besoins d'assurance sur la vie 358 990 $ 102 910 $

Écart avec il y a dix ans (117 690) $ (70 890) $

Il est fort possible que les liquidités successorales aient augmenté de plus de 21,9 %
(2 % par an) si la famille Smith-Tremblay épargne par l'entremise de CELI ou de
placements non enregistrés. Si c'est le cas, leurs besoins d'assurance vie auraient
diminué davantage.

Besoin dans vingt ans


Les mêmes calculs peuvent être faits pour une estimation de leur besoin dans un autre
dix ans, soit lorsqu'ils auront respectivement 50 et 52 ans. Le solde de l'hypothèque sera
de 0 $ dans 20 ans. Les résultats sont présentés ci-après.

Décès de : Madame Monsieur

Revenu à combler 16 286 $ 2 496 $

Période désirée : 65 ans moins l'âge du 13 15


survivant

Capital requis pour le revenu à combler 211 718 $ 37 440 $

Capital requis pour payer l'hypothèque 0$ 0$

Capital total requis 211 718 $ 37 440 $

Moins les liquidités disponibles aux héritiers 14 859 $ 14 859 $


universels

Besoins d'assurance sur la vie 196 859 $ 22 581 $

Écart avec il y a dix ans (162 131) $ (80 329) $

En pratique, la rente de conjoint survivant sera plus élevée parce que le survivant sera
âgé(e) de plus de 45 ans.

Besoin dans trente ans

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Si l'on reprend les mêmes calculs pour une estimation de leur besoin dans un autre dix
ans, soit lorsqu'ils auront respectivement 60 et 62 ans, les résultats sont les suivants.

Décès de : Madame Monsieur

Revenu à combler 19 853 $ 3 043 $

Période désirée : 65 ans moins l'âge du 3 5


survivant

Capital requis pour le revenu à combler 59 559 $ 15 215 $

Capital requis pour payer l'hypothèque 0$ 0$

Capital total requis 59 559 $ 15 215 $

Moins les liquidités disponibles aux héritiers 18 113 $ 18 113 $


universels

Besoins d'assurance sur la vie 41 446 $ (2 898) $

Écart avec il y a dix ans (155 413) $ (25 479) $

Les besoins de la famille Smith-Tremblay sont décroissants et temporaires. Les besoins


diminuent au fur et à mesure que le solde de l'hypothèque diminue et que la période où
le besoin de revenu existe diminue. Le planificateur financier doit donc recommander
une assurance temporaire 10 ans (une partie de la protection pourrait être une
assurance vie hypothécaire dont la prestation serait payable au premier décès) et faire
une révision régulière des besoins pour ajuster le niveau de la protection aux besoins
décroissants du client.

Malgré que les résultats puissent varier en pratique, l'évolution des besoins d'assurance
vie obtenue dans l'exemple de la famille Smith-Tremblay est conforme aux conclusions
de la théorie économique des phases de vie31.

2.2.3.2 — Théorie des phases de vie


Phase de dépendance
Au début de sa vie, un individu ne produit aucun revenu et n'a aucune personne à
charge. Le besoin en remplacement de revenu est donc nul. Il dépend de ses parents ou
de l'État pour sa subsistance. Le besoin d'assurance vie se limite aux derniers frais.
Dans le cas de la famille Smith-Tremblay, il faudrait vérifier si l'assurance collective
procure une assurance vie pour personnes à charge. Si ce n'est pas le cas, l'un des
deux parents pourrait ajouter un avenant (option) familial à son contrat d'assurance vie
individuelle.

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Le besoin en capital peut même être négatif, puisque le décès d'un enfant entraîne des
économies pour la famille.

Phase d'accumulation
La phase d'accumulation coïncide avec le début de la carrière. Elle est caractérisée par
le fait que les besoins sont généralement plus grands que les revenus. Les gens ont
donc recours à l'emprunt.

La valeur nette de leur bilan est faible ou négative et plusieurs dettes doivent être
progressivement remboursées (prêt d'études, prêt-auto, emprunt hypothécaire sur la
maison, etc.). Les actifs sont peu diversifiés et la résidence en est souvent la
composante la plus importante.

Les besoins personnels en assurance sur la vie et invalidité (en valeur actualisée) sont à
leur maximum. Par la suite, les besoins ont tendance à diminuer au fur et à mesure du
remboursement des dettes, de la diminution de la période de dépendance des
personnes à charge et, éventuellement, de l'accumulation d'épargnes enregistrées ou
non. Cette tendance peut être en partie contrebalancée par une augmentation
importante du revenu de l'assuré (changement d'emploi ou promotion) et, donc, du coût
de vie.

Phase de consolidation
Le milieu de carrière est caractérisé par une période où les revenus excèdent les
dépenses, soit parce que :

• les revenus ont progressé;


• ou les dépenses ont diminué.

Ce moment arrive après que les dettes aient été remboursées ou que les enfants aient
quitté la maison. La valeur nette de la maison de même que les ressources pour la
retraite sont devenues substantielles.

Les besoins personnels en assurance vie et invalidité (en valeur actualisée) ont diminué.
Les dettes ont été remboursées et les besoins pour les enfants n'existent plus ou ils ont
fortement diminué. De plus, les actifs productifs de revenus s'accumulent à un rythme
qui s'accélère.

Phase d'indépendance financière


La liberté financière est alors atteinte, c'est-à-dire que le coût de vie peut être assumé
par des revenus de placement (incluant l'empiétement sur le capital) ou des revenus de
retraite. Les revenus de travail ne sont plus nécessaires au maintien du niveau de vie.
L'individu peut décider de continuer de travailler. Le fait de travailler ou non est donc
devenu un choix plutôt qu'une nécessité.

Les besoins d'assurance vie sont généralement inexistants. Même si l'individu a décidé
de continuer de travailler par plaisir, l'assurance invalidité est devenue superflue. Les
clients se sont en quelque sorte «autoassurés» grâce à l'accumulation de capital

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générateur de revenus. Cependant, les risques reliés à des déboursés supplémentaires


par suite d'un problème de santé demeurent.

À la retraite, le besoin d'assurance sur la vie est souvent négatif. Le client a besoin d'une
rente viagère pour gérer son risque de survivre à son capital. La rente viagère est
l'inverse de l'assurance vie. Au décès de l'assuré, l'assureur paie le capital assuré en
assurance vie, alors qu'il arrête de verser les rentes viagères sans garantie.

Phase de transfert
À moins d'un décès prématuré (avant la retraite), la phase de transfert débute lorsque
l'individu réalise que ses actifs sont supérieurs à ses besoins personnels. Dans de tels
cas, on assistera alors à un transfert d'une partie de l'avoir du vivant de l'individu à un
organisme de bienfaisance, ou à des membres de sa famille pour leur fournir un capital
pour s'acheter une maison, se marier ou pour qu'ils réalisent un rêve, tel que l'achat ou
le démarrage d'une entreprise.

Puisque l'espérance de vie est de plus en plus élevée, lorsque les gens décèdent, il est
fort probable que leurs héritiers sont déjà dans une phase de consolidation avancée,
voire d'indépendance financière32.

Bien sûr, les frontières entre les phases peuvent varier d'une famille à l'autre. Un retour
aux études, par exemple, peut faire revenir l'individu dans une phase précédente.

Selon la théorie économique des phases de vie, les besoins d'assurance sur la vie :

• sont négatifs pendant l'enfance;


• atteignent leur maximum lorsque les individus forment une famille, les
conséquences financières pour les survivants étant à leur maximum;
• baissent par la suite, et ce, de plus en plus rapidement; et
• deviennent négatifs à nouveau quelques années avant la retraite.

(2) 2.3 — Évaluation des besoins d'assurance santé


Contrairement aux besoins d'assurance vie ou invalidité, il n'existe pas de méthode
précise pour calculer les besoins d'assurance santé. Les conséquences d'un problème
de santé peuvent être minimes. Mais elles peuvent aussi être gigantesques, par
exemple les traitements pour certains types de cancer. C'est l'une des raisons pour
lesquelles les dépenses catastrophiques sont couvertes par l'État33 dans les pays
économiquement développés.

Cependant, un Québécois qui voyage à l'extérieur du pays ne devrait pas partir sans
assurance voyage. Voici des exemples, tirés du site de la RAMQ34, de coûts potentiels
de soins à l'étranger.

Exemples de Montant Montant Montant à la

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remboursement de la demandé remboursé charge du


RAMQ pour frais hors patient
Québec

Une personne assurée voit un médecin omnipraticien en Floride

Services professionnels 75 $ CA 16,60 $ CA 58,40 $ CA

Une personne assurée est hospitalisée aux soins intensifs pendant trois
jours en Floride à la suite d'une crise cardiaque

Services hospitaliers 25 000 $ CA (100 $ CA par jour) 24 700 $ CA

Services professionnels 1 000 $ CA 435 $ CA 565 $ CA

Total 26 000 $ CA 735 $ CA 25 265 $ CA

Une personne assurée est hospitalisée huit jours en Caroline du Sud à la


suite d'une pneumonie

Services hospitaliers 27 493 $ CA (100 $ CA par jour) 26 693 $ CA

Services professionnels 10 543 $ CA 1 103 $ CA 9 440 $ CA

Total 38 036 $ CA 1 903 $ CA 36 133 $ CA

Les coûts de santé à l'étranger sont parfois très élevés, comme ce fût le cas pour un
canadien qui a eu un accident de plongée en Irlande et qui a encouru des frais
d'hospitalisation de 300 000 $35.

À l'assurance voyage proprement dite, il est possible d'ajouter une assurance annulation
de voyage (paie les frais non médicaux qu'occasionne l'annulation du voyage avant le
départ) et une assurance interruption de voyage (paie les frais non médicaux
qu'occasionne l'interruption du voyage).

En assurance santé, pour protéger adéquatement le bénéficiaire, les assurances qui


remboursent les dépenses sont préférables à celles qui versent un montant forfaitaire.
Dans ce dernier cas, le montant pourrait s'avérer insuffisant ou provoquer
l'enrichissement du client, ce qui n'est pas le but d'une assurance. Une gestion adéquate
des risques n'a rien à voir avec jouer au casino. Ainsi, une assurance soins de longue
durée est généralement plus pertinente qu'une assurance maladie grave. Cependant, la
contribution exigée pour les personnes hébergées en CHSLD tient compte des
prestations d'assurance.

Le gouvernement du Québec publie le Guide des mesures fiscales provinciales et


fédérales à l'intention des personnes handicapées, de leur famille et de leurs proches.

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Ce guide est disponible à l'adresse suivante : .

En plus du gouvernement, plusieurs organismes offrent de l'aide financière aux


personnes, par exemple :

La Société canadienne du cancer offre aux personnes ayant un faible revenu, mais
n'étant pas bénéficiaires de l'aide financière de derniers recours ou de l'aide financière
— Solidarité jeunesse, et atteintes du cancer, une allocation annuelle pour le transport
(au moins dix déplacements par années et un lieu de traitement à une distance
inférieure à 200 km du domicile) et pour l'achat de matériel de stomie temporaire.

Critères d'admissibilité

• une unité familiale d'une personne seule dont le revenu annuel brut est inférieur à
25 338 $
• unité familiale de deux personnes dont le revenu annuel brut est inférieur à
31 544 $
• unité familiale de trois personnes dont le revenu annuel brut est inférieur à
38 780 $
• unité familiale de quatre personnes dont le revenu annuel brut est inférieur à
47 084 $
• unité familiale de cinq personnes dont le revenu annuel brut est inférieur à
53 402 $
• unité familiale de six personnes dont le revenu annuel brut est inférieur à
60 228 $
• unité familiale de sept personnes ou plus dont le revenu annuel brut est inférieur
à 67 055 $36.

ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

En ce qui concerne les besoins d'assurance santé, lorsque le client voyage à


l'extérieur du pays, l'assurance la plus importante est l'assurance voyage.

Contrairement à l'assurance invalidité, à l'assurance voyage ou à l'assurance maladie


complémentaire, avec l'assurance maladie grave (AMG), il n'y a pas de lien direct entre
le montant assuré et le besoin potentiel. Il est possible qu'une maladie grave (assurée
ou non) n'entraîne pas de dépenses additionnelles. Il est également possible que
l'assuré doive payer plusieurs frais qui ne sont pas remboursés par les régimes
étatiques ou une assurance maladie complémentaire. Le choix du montant à assurer est
donc arbitraire.

ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

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Dans l'estimation du montant d'AMG, il est important de ne pas inclure les


montants déjà couverts par une assurance invalidité ou par le gouvernement. Par
exemple, le montant nécessaire aux paiements mensuels des emprunts devrait
être couvert par une assurance invalidité. Voici un exemple des besoins
potentiels :

• Partie de coûts des équipements et modifications au domicile qui


ne sont pas remboursés par les programmes gouvernementaux .......... $

• Besoins personnels (frais de garde pour enfants, hébergement,


etc.) qui excèdent ceux offerts par les programmes
gouvernementaux .......... $

• Moins, s'il y a lieu, la prestation d'assurance maladies graves


collective .......... $

Total .......... $

Le gouvernement du Québec offre des programmes d'adaptation :

• De véhicule pour les personnes handicapées37;


• De domicile. L'aide peut atteindre 33 000 $38.

ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

Avant de recommander une AMG, vérifiez si votre client est adéquatement


couvert par une assurance invalidité.

(4) 2.4 — Évaluation des besoins d'assurance de dommages


L'assurance de dommages est souvent délaissée dans l'évaluation des besoins de
couverture, car il est difficile, par exemple, pour un non-expert d'évaluer la valeur de
reconstruction d'une résidence. Cependant, certaines vérifications de base peuvent être
faites.

2.4.1 — Assurance responsabilité


Cette protection vise à protéger les actifs (physiques et financiers) des individus et des
entreprises à la suite d'une poursuite intentée par une tierce partie. Bien que
l'occurrence soit faible, il ne faut surtout pas négliger cette possibilité, car la situation
financière du particulier pourrait être mise en péril. Le niveau global de responsabilité

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civile et responsabilité civile complémentaire (umbrella) doit être adéquat, surtout pour
les gens qui voyagent aux États-Unis. Il en est de même pour la responsabilité
professionnelle.

Une fiducie de protection d'actif peut être un bon complément à de l'assurance


responsabilité personnelle ou professionnelle, particulièrement pour les personnes qui
exploitent une entreprise personnellement.

2.4.2 — Assurance habitation


Cette assurance n'est pas seulement pour les propriétaires. Les locataires ont aussi
besoin d'être protégés en ce qui concerne leur responsabilité. Un planificateur financier
peut aussi vérifier si les biens meubles sont couverts selon la formule valeur à neuf.

Que le client soit propriétaire ou locataire, il devrait faire un inventaire de ses biens. En
effet, lors d'une réclamation, il devra prouver la perte ou le dommage. Ses factures et
son inventaire devraient être conservés dans un lieu autre que sa résidence pour éviter
qu'ils disparaissent lors d'un incendie majeur. Des photographies ou une vidéo de ses
biens peuvent être très utiles au moment d'une réclamation, mais ne remplacent pas un
bon inventaire.

La valeur assurable d'une habitation ne correspond pas à l'évaluation municipale. Une


évaluation de la valeur de reconstruction par un expert est souvent souhaitable.

Le client devrait aussi informer l'assureur de l'emménagement de toute nouvelle


personne, comme un colocataire ou un nouveau conjoint de fait. En faisant inscrire le
nom de la personne au contrat d'assurance habitation, elle est couverte par le contrat39.

Sont automatiquement couverts le conjoint (marié ou de fait depuis au moins trois ans)
de l'assuré, les mineurs dont l'assuré a la garde et les étudiants qui sont à la charge de
l'assuré, même s'ils résident hors de l'habitation principale40.

Le planificateur financier peut également vérifier la présence ou non d'une clause de


coassurance ou de participation41.

2.4.3 — Assurance automobile


Bien que la loi du Québec prévoie l'obligation de souscrire une protection minimale de
responsabilité civile de 50 000 $42, cette protection est nettement insuffisante,
particulièrement lorsque l'assuré voyage à l'extérieur du Québec avec son automobile, là
où, contrairement à la province de Québec, la responsabilité civile s'étend aux
dommages corporels.

Il serait pertinent de vérifier également la présence ou non des protections suivantes :

• valeur à neuf;
• privation de jouissance;
• voiture n'appartenant pas à l'assuré.

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2.4.4 — Assurance des entreprises


Une entreprise peut avoir des besoins d'assurance pour des risques spécifiques : pertes
de bénéfices ou de loyers, bris de machines, pollution, responsabilité des
administrateurs, etc.

Par exemple, le niveau de protection d'assurance d'un édifice à logements peut être
adéquat, mais le propriétaire va-t-il pouvoir continuer à payer son hypothèque s'il ne
perçoit pas de loyers pendant la période de reconstruction ou de réparation de son
édifice?

La plupart des assurances pour entreprises ont des clauses de coassurance ou de règle
proportionnelle.

2.4.5 — Règle proportionnelle


La règle proportionnelle est une règle fondamentale dont l'application doit être bien
comprise pour éviter des surprises désagréables. Elle se trouve dans la majorité des
contrats d'assurance. Son but est de décourager les assurés à recourir à la sous-
assurance afin d'économiser sur la prime.

Ainsi, en vertu de la règle proportionnelle, l'indemnité sera réduite si le montant


d'assurance inscrit aux conditions particulières est inférieur à un certain pourcentage de
la valeur réelle ou à neuf des biens assurés au jour du sinistre. L'assuré devient alors
coassureur, car il assumera une partie des dommages.

Le calcul de l'indemnité se fait selon la méthode suivante : montant d'assurance multiplié


par la perte et divisé par le montant d'assurance requis. Par exemple, si :

• la valeur à neuf du bâtiment est de 500 000 $;


• la règle proportionnelle de 80 %;
• le montant assuré de 300 000 $; et
• que les dommages à la valeur à neuf lors d'un sinistre sont de 50 000 $.

L'indemnité versée sera donc de :


300 000 $ × 50 000 $ / 500 000 $ × 80 % = 37 500 $

L'indemnité versée par l'assureur sera alors 37 500 $ (moins la franchise) et non pas
50 000 $ (moins la franchise). L'assuré devra ainsi absorber 12 500 $ supplémentaires.

Il est à noter que plus la règle (pourcentage) est élevée (le maximum étant de 100 %),
plus la pénalité en cas de manque d'assurance sera forte.

2.4.6 — Choix des franchises


Le choix des franchises s'effectue selon la capacité du client à assumer une dépense
imprévue. Il ne faut pas oublier qu'un malheur n'arrive pas nécessairement seul. Il est
possible que le fonds de prévoyance du client soit déjà utilisé, par exemple, par le délai
de carence de son assurance invalidité.

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Pour certains clients, l'intolérance aux pertes est tellement forte qu'ils ne tiennent pas
compte de leur capacité à assumer les risques et à économiser à moyen terme.

Voici deux exemples tirés du magazine Protégez-Vous de mai 2014 :

Automobile Habitation

Franchise Prime Franchise P


ri
m
e

Option 1 250 $ 757 $ 500 $ 5


7
9
$

Option 2 500 $ 656 $ 1 000 $ 5


5
9
$

Écart 250 $ 101 $ 500 $ 2


0
$

Prime supplémentaire : écart de protection 40,4 % 4,


en % 0
%

Prime supplémentaire : écart de protection 2,5 2


en années 5,
0

En assurance automobile, pour une protection supplémentaire de 250 $, l'option 1 coûte


101 $ de plus, soit une prime plus élevée de 40,4 % lorsque mise en relation avec l'écart
de protection (101 ÷ 250). Pourtant, en choisissant l'option 2, on aura accumulé l'écart
de franchise au bout de deux ans et demi… à moins d'avoir des accidents tous les deux
ans et demi, ce qui ferait grandement augmenter la prime d'assurance. Dans ce cas, il
faudrait envisager de suivre des cours de conduite ou de vendre son automobile et
utiliser le transport en commun!

En assurance habitation, pour une protection supplémentaire de 500 $, l'option 1 coûte


20 $ de plus, soit une variation de 4 % (20 ÷ 500) pour la protection supplémentaire. En
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choisissant l'option 2, il faudra 25 ans pour accumuler l'écart de franchise. À première


vue, ce coût additionnel semble peu dispendieux, mais avec un ratio prime
supplémentaire/écart de protection de 4 %, assurer une maison de 400 000 $ coûterait
tout de même 16 000 $.

(2) 2.5 — Classement des risques en ordre de priorité d'intervention


Après avoir évalué et quantifié les conséquences des différents risques auxquels le
client fait face, le planificateur financier doit maintenant donner priorité aux interventions
à faire, plus particulièrement l'allocation des ressources limitées du client.

Le tableau suivant est une illustration d'un classement potentiel des priorités
d'intervention selon les phases de vie. Il n'est fourni qu'à titre indicatif, car l'établissement
des priorités doit se faire au cas par cas, et ce, selon la situation particulière de chaque
client et de ses objectifs.

Invalidité Assurance vie Santé Dommages

Non
Dépendance applicable Aucune responsabilité financière 2 1

Accumulation 1 2 (si responsabilité financière) 4 3

Consolidation 1 2 (si responsabilité financière) 4 3

Indépendance 0 Généralement nul 2 1

Généralement négatif (rente


Retraite 0 viagère) 2 1

C'est la gravité des conséquences des risques pour le client qui doit guider le
planificateur financier dans l'établissement des priorités ainsi que les ressources
financières dont le client dispose.

(2) 2.6 — Le choix des produits


Après avoir complété les quatre premières étapes du processus d'analyse globale des
besoins d'assurance, il ne reste plus au planificateur financier qu'à déterminer les
stratégies de gestion des risques les plus appropriés pour chacun des risques identifiés,
entre autres en proposant des solutions d'assurance lorsque cela s'avère nécessaire.

Une lecture attentive des deuxième, troisième et cinquième parties du présent module
sera d'une grande utilité dans cette étape du processus.

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Mais le recours à des spécialistes d'assurance est souvent nécessaire à cette étape,
particulièrement pour l'assurance invalidité et de dommages, puisque ces assurances
sont très complexes.

Cependant, il est plus facile pour un planificateur de le faire en assurance sur la vie.

Choix du produit d'assurance sur la vie


Facteur clé : la durée du besoin
Ce sont la durée des besoins et l'évolution probable de ceux-ci qui déterminent le choix
du produit. Une assurance temporaire est idéale pour combler un besoin temporaire.
Une assurance permanente est recommandée pour un besoin qui sera encore présent à
l'âge dit normal de décès, soit l'espérance de vie de la personne à assurer.

Dans l'exemple de Monsieur Smith et de Madame Tremblay43, une assurance vie


temporaire de 10 ans avec droit de renouvellement est tout indiquée. Le droit de
renouvellement leur permettra de renouveler leurs assurances même s'ils ne sont plus
assurables par suite de problèmes de santé ou de comportement à risque (pratique de
sports dangereux, etc.).

En outre, si, au renouvellement, ils sont en bonne santé, ils ont tout intérêt à souscrire
une nouvelle assurance puisque les coûts des assurances sur la vie sont à la baisse.
Cette tendance s'explique principalement par l'augmentation de l'espérance de vie.

Il est également souhaitable qu'ils diminuent progressivement leurs montants


d'assurances pour que ceux-ci suivent l'évolution de leurs besoins.

ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

Lorsque le besoin est temporaire (qui n'existera plus à l'âge de 80 ans), il faut
recommander une assurance temporaire.

Lorsque le besoin est permanent (présent indépendamment de l'âge du décès du


client), il faut recommander une assurance permanente.

Coût d'opportunité en planification financière personnelle intégrée


Les assurances vie temporaires 20 ans peuvent aussi être recommandées si le besoin
demeure constant pendant la période de 20 ans et que le payeur a contribué au
maximum à son REER, à un REEE et à son CELI et remboursé ses dettes dont les
intérêts sont non déductibles.

Si le prix est compétitif, l'assurance vie supplémentaire offerte en assurance collective


peut devenir une alternative intéressante. Ce type de contrat permet de modifier plus
facilement le capital assuré. Il en est de même avec l'assurance de type association.

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Par contre, la taxe de vente de 9 % sur les assurances collectives désavantage


fiscalement les assurances collectives. Mais ces assurances ont souvent des frais de
chargement nettement inférieurs aux assurances individuelles pour des sommes
assurées de moins de 250 000 $44.

Comparaison coût-bénéfice
Le prix est un critère très important dans le choix du contrat. Contrairement à d'autres
types d'assurances (p. ex. l'assurance invalidité), la définition de l'objet assuré, le décès,
est généralement45 la même46 pour tous les contrats d'assurance sur la vie.

Toute comparaison des primes d'assurance doit s'effectuer sur une base actualisée et
non pas seulement par une simple addition des primes des deux contrats comparés.

Avant de recommander de l'assurance vie permanente, il faut absolument être certain


que le besoin du client est permanent, sinon il va payer pour un coût d'assurance dont il
n'aura pas besoin.

Avant de recommander de l'assurance vie avec valeur de rachat, il faut s'assurer que le
client a contribué au maximum au REER, au CELI, au REEE, au REEI et remboursé ses
dettes dont les intérêts sont non déductibles de ses revenus. Pour plus de détails à ce
sujet, voir le chapitre 1, à la sous-section 1.3.4.5, Assurance vie avec ou sans valeur de
rachat?

Chapitre (1) 3 — Assurance : Outil de gestion du risque

3.1 — Assurance individuelle


3.1.1 — Contrat d'assurance
Le contrat est une convention exécutoire entre deux ou plusieurs parties, chacune des
parties étant tenue de remplir les promesses faites au moment de la conclusion du
contrat. En assurance de personnes, le contrat est un contrat écrit, d'adhésion, aléatoire
et unilatéral.

La police d'assurance
«La police d'assurance est le document qui constate l'existence du contrat d'assurance.»
(article 2399, 1er al. C.c.Q.). Une police d'assurance peut réunir plusieurs contrats
d'assurance.

Le contrat d'assurance de personnes est un contrat d'adhésion


Le contrat individuel d'assurance de personnes est rédigé par une seule des parties, soit
la compagnie d'assurance. Le preneur a le simple choix d'accepter ou de refuser le
contrat, mais il ne peut le modifier.

Le fait que le contrat soit entièrement écrit par la compagnie d'assurance représente
certains inconvénients pour le preneur, puisqu'il ne peut en aucune façon y apporter des

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modifications. Il n'y a donc pas de négociations possibles à ce chapitre.

En contrepartie, une clause du contrat qui aurait été rédigée de façon imprécise, portant
à confusion ou à interprétation ambiguë, sera généralement interprétée par les tribunaux
en faveur de l'adhérent, comme le prévoit l'article 1432 C.c.Q. :
Dans le doute, le contrat s'interprète en faveur de celui qui a contracté l'obligation et
contre celui qui l'a stipulée. Dans tous les cas, il s'interprète en faveur de l'adhérent ou
du consommateur.

Le contrat d'assurance collective n'est pas toujours un contrat d'adhésion. Parfois, le


preneur ou le syndicat qui représentent les employés et les membres peuvent négocier
les clauses du contrat.

Le contrat d'assurance de personnes est un contrat aléatoire


Il faut revenir à la notion de risque abordée plus tôt. Le contrat d'assurance a pour but de
protéger contre la réalisation éventuelle d'un certain risque. Pour que la compagnie
d'assurance soit tenue de verser les prestations prévues au contrat, le risque doit se
réaliser.

Il s'agit ici d'un contrat où la compagnie d'assurance n'a pas la certitude qu'elle devra
payer les prestations qu'elle s'est engagée à verser. La promesse de payer les
prestations est une promesse conditionnelle à ce qu'il se produise un événement dont la
réalisation est incertaine. La compagnie d'assurance n'est pas certaine que la personne
va décéder ou qu'elle sera invalide pendant que le contrat est en vigueur.

Les deux conditions suivantes doivent en effet se réaliser pour que la compagnie
d'assurance soit tenue de payer :

• le risque doit se réaliser, ce qui est déjà une incertitude en soi; et


• le contrat doit être en vigueur au moment où le risque se réalise; la compagnie
d'assurance n'a pas la certitude que le preneur maintiendra en vigueur le contrat
jusqu'à ce que le risque se réalise ou encore le contrat d'assurance peut prendre
fin avant que le risque se réalise (p. ex. : une assurance vie temporaire qui se
termine à l'âge de 65 ans).

Le contrat d'assurance de personnes est un contrat unilatéral


En assurance de personnes, une seule des deux parties est tenue de respecter le
contrat jusqu'à son échéance. Seule la compagnie d'assurance est tenue de respecter
ses engagements. En effet, celle-ci ne peut mettre fin au contrat, sauf si cela est prévu
au contrat selon certaines circonstances, tant que le titulaire respecte son engagement
de payer la prime.

Le titulaire, quant à lui, a tout le loisir de cesser de payer la prime et, ainsi, de mettre fin
au contrat ou, encore, il peut demander à la compagnie d'assurance d'y mettre fin et de
recevoir la valeur de rachat de sa police. Par contre, la compagnie d'assurance ne peut
forcer le titulaire à maintenir le contrat en vigueur ou à payer la prime.

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Conditions nécessaires à la validité d'un contrat


Accord des parties
Il faut que les deux parties, soit la compagnie d'assurance et le preneur, acceptent le
contrat d'assurance. La compagnie d'assurance doit accepter d'assurer le risque et le
preneur doit accepter les conditions qui sont données au contrat.

Capacité légale de contracter


Par exemple, une personne mineure ne peut contracter.

Consentement donné légalement


Le consentement au contrat doit avoir été donné ou obtenu sans pression ou menace.

Un objet
La compagnie d'assurance assure la vie, l'intégrité physique ou la santé d'une personne
(voir l'article 2392 C.c.Q.).

Une cause (prime pour la compagnie d'assurance et capital-décès pour le preneur)


La cause pour la compagnie d'assurance est la prime qui est payée par le payeur et la
cause pour le preneur est le capital-décès, ou les prestations qui seront versées du
vivant.

Intervenants au contrat
Il doit y avoir un minimum de deux intervenants à un contrat d'assurance de personnes,
mais il peut y en avoir plus de deux. Les deux premiers intervenants sont
nécessairement la compagnie d'assurance et le preneur qui sont des personnes
différentes, mais il y a aussi le payeur, le bénéficiaire ou les assurés ainsi que le
bénéficiaire ou les bénéficiaires. Le payeur n'est pas nécessairement le preneur ou
encore le bénéficiaire.
Exemple 3-1
Grand-papa Tremblay a souscrit une police d'assurance sur la vie de son petit-fils Jean.
Par la suite, il a décidé de transférer la propriété du contrat au père de Jean. Bien que
Grand-papa Tremblay continue à payer les primes, il n'a maintenant aucun droit sur le
contrat. La bénéficiaire de la prestation de décès est Martine, la mère de Jean.

Compagnie la compagnie d'assurance vie inc.


d'assurance :

Titulaire (le le père de Jean


propriétaire) :

Preneur (le premier Grand-papa Tremblay

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titulaire) :

Assuré : Jean (7 ans)

Bénéficiaire : Martine, la maman de Jean

Assurance vie ou assurance contre la maladie ou les accidents


Sur le plan juridique, il existe deux grandes catégories d'assurance de personnes :

• L'assurance sur la vie;


• L'assurance contre la maladie ou les accidents, par exemple les assurances
invalidité, maladie complémentaire, maladies graves, soins de longue durée et
voyage.

Lorsqu'une protection d'assurance est ajoutée par avenant (option) à un autre contrat, ce
sont les règles juridiques et fiscales du contrat principal qui s'appliquent. L'article 2394
du Code civil du Québec (C.c.Q.) se lit comme suit :
Les clauses d'assurance contre la maladie ou les accidents qui sont accessoires à un
contrat d'assurance sur la vie, et les clauses d'assurance sur la vie qui sont accessoires
à un contrat d'assurance contre la maladie ou les accidents, sont, les unes et les autres,
régies par les dispositions relatives au contrat principal.

Prise d'effet du contrat


Il est important de préciser à quel moment le contrat entre la compagnie d'assurance et
le preneur prend effet. Pour ce faire, nous devons nous référer à deux articles du Code
civil du Québec.

Pour ce qui est de l'assurance vie, il faut se référer à l'article 2425 :


L'assurance sur la vie prend effet au moment de l'acceptation de la proposition par
l'assureur, pour autant que cette dernière ait été acceptée sans modification, que la
première prime ait été versée et qu'aucun changement ne soit intervenu dans le
caractère assurable du risque depuis la signature de la proposition.

Le contrat d'assurance sur la vie peut donc exister avant que la police d'assurance vie
ne soit écrite.

Pour l'assurance contre la maladie ou les accidents, l'on doit se référer à l'article 2426 :
L'assurance contre la maladie ou les accidents prend effet au moment de la délivrance
de la police au preneur, même si cette délivrance n'est pas le fait d'un représentant de
l'assureur.

La police est aussi valablement délivrée lorsqu'elle est établie conformément à la


proposition et remise à un représentant de l'assureur pour délivrance au preneur, sans
réserve.

Par contre, rien n'empêche un assureur de donner plus de droits que ceux prévus par le

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C.c.Q. Un assureur pourrait décider que pour certains contrats, la prise d'effet s'effectue
au moment où il accepte le risque plutôt qu'au moment de la délivrance.

Obligations de l'assuré
Lorsque l'assureur exige des preuves d'assurabilité, le preneur et l'assuré sont obligés
de déclarer les faits importants à l'assureur. Voici les articles 2408 et 2409 C.c.Q. :
2408. Le preneur, de même que l'assuré si l'assureur le demande, est tenu de déclarer
toutes les circonstances connues de lui qui sont de nature à influencer de façon
importante un assureur dans l'établissement de la prime, l'appréciation du risque ou la
décision de l'accepter, mais il n'est pas tenu de déclarer les circonstances que l'assureur
connaît ou est présumé connaître en raison de leur notoriété, sauf en réponse aux
questions posées.

2409. L'obligation relative aux déclarations est réputée correctement exécutée lorsque
les déclarations faites sont celles d'un assuré normalement prévoyant, qu'elles ont été
faites sans qu'il y ait de réticence importante et que les circonstances en cause sont, en
substance, conformes à la déclaration qui en est faite.

Lorsqu'un preneur ou un assuré cache certains renseignements importants à l'assureur,


celui-ci pourrait invoquer la nullité du contrat lorsqu'il apprend ces faits, par exemple lors
d'une réclamation. Ceci même si la cause de la réclamation n'est pas reliée aux
informations cachées. L'article 2410 C.c.Q. se lit ainsi :
Sous réserve des dispositions relatives à la déclaration de l'âge et du risque, les fausses
déclarations et les réticences du preneur ou de l'assuré à révéler les circonstances en
cause entraînent, à la demande de l'assureur, la nullité du contrat, même en ce qui
concerne les sinistres non rattachés au risque ainsi dénaturé.

Règle d'incontestabilité
L'article 2424 C.c.Q. encadre le droit de l'assureur de demander l'annulation du contrat.
Il se lit comme suit :
En l'absence de fraude, la fausse déclaration ou la réticence portant sur le risque ne
peut fonder la nullité ou la réduction de l'assurance qui a été en vigueur pendant deux
ans.

Toutefois, cette règle ne s'applique pas à l'assurance portant sur l'invalidité si le début de
celle-ci est survenu durant les deux premières années de l'assurance.

Les assureurs considèrent généralement comme étant des fraudes les déclarations
inexactes concernant l'usage du tabac ou des drogues, ce qui leur permettrait d'annuler
le contrat même lorsque celui-ci a été en vigueur pendant plus de deux ans.

Votre client devrait donc prendre son temps et bien remplir tout questionnaire exigé par
l'assureur.

Affection déclarée dans la proposition


Celui qui désire souscrire une assurance a intérêt à déclarer à l'assureur dans la
proposition d'assurance toutes les affections dont il souffre ou a souffert. En assurance

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contre la maladie ou les accidents, cela pourrait même étendre sa protection. Voici
l'article 2417 C.c.Q. :
En matière d'assurance contre la maladie ou les accidents, si l'affection est déclarée
dans la proposition, l'assureur ne peut, sauf en cas de fraude, exclure ou réduire la
garantie en raison de cette affection, si ce n'est en vertu d'une clause la désignant
nommément.

L'assureur ne peut, par une clause générale, exclure ou limiter la garantie d'assurance
en raison d'une affection non déclarée dans la proposition, à moins que cette affection
ne se manifeste dans les deux premières années de l'assurance ou qu'il n'y ait fraude.

Les conséquences du non-paiement des primes


Les conséquences varient selon que l'assurance est une assurance vie ou une
assurance contre la maladie ou les accidents.

En assurance sur la vie, sauf pour la première prime, l'assureur doit accorder un délai
minimum de paiement de 30 jours. L'article 2427 C.c.Q. se lit ainsi :
Le titulaire d'une police d'assurance sur la vie bénéficie pour le paiement de chaque
prime, sauf la première, d'un délai de 30 jours; l'assurance reste en vigueur pendant ce
délai, mais le défaut de paiement à l'intérieur de ce délai met fin à l'assurance.

Le délai court en même temps que tout autre délai consenti par l'assureur, mais aucune
convention ne peut le réduire.

En assurance contre la maladie ou les accidents (invalidité, maladies graves, soins de


longue durée, etc.), un assureur ne peut pas annuler l'assurance sans envoyer un avis
au preneur ou à l'adhérent. L'article 2430 C.c.Q. se lit ainsi :
Le contrat d'assurance contre la maladie ou les accidents, lorsqu'il est en vigueur, ne
peut être résilié pour défaut de paiement de la prime, à moins que le débiteur n'en ait été
avisé par écrit au moins 15 jours auparavant.

Suicide de l'assuré
Un assureur peut inclure dans ses contrats une exclusion pour le suicide, mais la durée
de cette exclusion ne peut pas dépasser deux ans. Voici l'article 2441 C.c.Q. :
L'assureur ne peut refuser de payer les sommes assurées en raison du suicide de
l'assuré, à moins qu'il n'ait stipulé l'exclusion de garantie expresse pour ce cas. Même
alors, la stipulation est sans effet si le suicide survient après deux ans d'assurance
ininterrompue.

Toute modification du contrat portant augmentation du montant d'assurance est, en ce


qui a trait au montant additionnel, sujette à la clause d'exclusion initialement stipulée
pour une période de deux ans d'assurance ininterrompue s'appliquant à compter de la
prise d'effet de l'augmentation.

La majorité des contrats d'assurance collective au travail (dont le preneur est un


employeur) ne contient pas de clause de suicide. Autrement dit, si un employé ou une de
ses personnes à charge se suicide, l'assureur va payer la prestation même si ce suicide

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se produit pendant les deux premières années du contrat. Par contre, une clause de
suicide est généralement incluse dans les contrats collectifs dont le preneur est une
association ou un créancier.

3.1.2 — Bénéficiaire
Le bénéficiaire est la personne physique ou morale désignée pour recevoir le capital
assuré. Celui qui a le pouvoir de nommer le bénéficiaire est le titulaire du contrat.

Désignation des bénéficiaires


Succession
Les désignations «succession», «ayants cause» ou «héritiers légaux» sont considérées
comme des absences de désignation de bénéficiaire et font en sorte que ce sera la
succession qui recevra les bénéfices de l'assurance ou de la rente.

Le principal avantage de prévoir que la prestation de décès passe par la succession est
qu'il y a moins de risque d'oublier de faire la modification si le bénéficiaire venait à
décéder ou, encore, si l'intention du propriétaire de la police venait à changer.

Le principal inconvénient de nommer la succession comme bénéficiaire est que les


sommes versées feront alors partie de l'actif de la succession et seront ainsi accessibles
aux créanciers du décédé.

Personne physique ou morale


Les principaux avantages de désigner un bénéficiaire, soit une personne physique ou
morale, sont les suivants :

• le capital assuré est habituellement versé plus rapidement lorsque le capital


assuré n'est pas trop élevé, ce qui est souhaitable lorsque l'assuré est le principal
soutien financier du bénéficiaire;
• le capital assuré ne fait pas partie de la succession, il n'est donc pas accessible
aux créanciers du défunt;
• le contrat d'assurance (la valeur de rachat) pourrait être insaisissable par les
créanciers.

Les principaux inconvénients de désigner un bénéficiaire sont les suivants :

• le risque d'oublier de modifier la désignation de bénéficiaire lorsque les intentions


du propriétaire changent;
• la rédaction du testament doit être faite de façon méticuleuse afin de tenir compte
de ces nominations spécifiques.

Lorsqu'un bénéficiaire prédécède l'assuré, le titulaire (s'il n'est pas l'assuré) du contrat
devient le bénéficiaire. Si l'assuré et le titulaire sont la même personne, alors la
prestation de décès sera versée à la succession du titulaire. Il est possible de désigner
un bénéficiaire subrogé, soit une personne qui prend la place du bénéficiaire lorsque ce
dernier décède.

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Le Code civil du Québec édicte les notions et les règles afférentes à la désignation de
bénéficiaire à la section assurance.

Dans le cadre d'une planification financière personnelle intégrée, le choix des


bénéficiaires, en relation avec les volontés successorales, a une incidence déterminante
sur la manière dont le patrimoine sera transféré au décès ou, encore, sur son caractère
saisissable ou non.

Éléments de planification
Selon le choix effectué, la nomination de bénéficiaire peut rendre insaisissable la valeur
de rachat d'un contrat d'assurance vie ou d'une rente (y compris les fonds distincts non
enregistrés). Pour plus de détails à ce sujet, veuillez consulter la section 4.3,
Désignation de bénéficiaire du module 2, Aspects légaux et succession.

La nomination d'un bénéficiaire mineur ou inapte est généralement à éviter. Il est


souvent préférable que la prestation de décès soit léguée en fiducie. À titre d'exemple, le
capital d'assurance devra être remis à l'enfant lorsque celui-ci atteindra la majorité. Le
parent survivant ne pourra généralement pas utiliser le capital assuré ou les revenus
qu'il génère. L'utilisation du patrimoine d'un enfant mineur dépend de la situation
financière de ses parents. Voici un tableau tiré du site Internet du Curateur public47 qui
illustre les conséquences des trois situations potentielles :

Les parents PEUVENT Les parents peuvent Les parents sont


subvenir aux besoins subvenir DÉCÉDÉS
de l'enfant PARTIELLEMENT aux
besoins de l'enfant

Selon les dispositions du Le patrimoine de l'enfant Le patrimoine de l'enfant


Code civil du Québec, le PEUT ÊTRE utilisé pour PEUT ÊTRE utilisé par le
patrimoine de l'enfant certaines dépenses dans tuteur datif aux biens
NE DOIT PAS être des situations pour payer les dépenses
utilisé pour payer les exceptionnelles. liées à l'entretien du
dépenses liées à son mineur, à son éducation,
éducation, son entretien ses loisirs, etc. puisque
ou ses loisirs. C'est aux personne n'assume
parents à payer ces l'obligation alimentaire et
dépenses, que la tutelle l'entretien.
soit exercée par eux ou
par un tuteur datif aux
biens, à moins de
situations très
particulières (exemple :

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l'enfant est handicapé).

Il est suggéré de Par ailleurs, le tuteur aux


communiquer avec le biens doit convenir avec
Curateur public pour plus le tuteur à la personne
d'information, chaque cas des sommes
étant particulier. nécessaires
annuellement pour loger
l'enfant, le vêtir, le
nourrir, etc.

Pour plus de détails à ce sujet, voir la section 2.11, Administration du bien d'autrui,
minorité et tutelle dans le module 2, Aspects légaux et succession. Il est important de
noter que, dans tous les cas, le Curateur public considère que «utiliser l'argent de
l'enfant pour prendre une assurance-vie en son nom n'est pas une dépense
justifiable.»48

3.2 — Assurance collective


3.2.1 — Contrat d'assurance
La plupart des règles déjà décrites pour les contrats d'assurance individuelle
s'appliquent au contrat d'assurance collective. Les quelques points qui les différencient
seront soulignés ci-après.

Un contrat d'assurance collective est un contrat qui est habituellement intervenu entre
une compagnie d'assurance et un employeur, une association représentant un groupe
ou un créancier, voir à ce sujet la troisième partie du présent module, Assurance de
personnes collective. La négociation est faite entre ces deux intervenants pour ce qui est
des avantages offerts au groupe.

Par la suite, le produit d'assurance est offert au membre ou à l'employé.

3.2.2 — Bénéficiaire
De façon générale, les mêmes règles qui ont été vues pour l'assurance individuelle
s'appliquent ici. La principale différence est que la désignation du bénéficiaire est faite
par l'adhérent (l'employé, l'emprunteur ou le membre de l'association) et non par le
preneur du contrat.

Le contrat d'assurance collective est intervenu entre une compagnie d'assurance et un


employeur ou une association au bénéfice des membres du groupe ou des employés.
Les membres du groupe ou les employés ont donc la possibilité de désigner les
bénéficiaires de leur choix.

L'assurance créances (assurance sur la vie ou la santé des débiteurs) fait cependant
exception à ces règles. En effet, même si le contrat d'assurance est intervenu entre une
compagnie d'assurance et le créancier au bénéfice des débiteurs du créancier, le

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bénéficiaire est habituellement le créancier lui-même. L'assuré, ou le débiteur, n'a donc


pas la possibilité de désigner un autre bénéficiaire de son choix.

3.2.3 — Attestation d'assurance


L'adhérent ne reçoit pas de copie du contrat-cadre, mais une attestation. En cas de
divergence entre les deux documents, l'adhérent (l'employé) ou le bénéficiaire peut
choisir le document qui maximise ses intérêts. Voici l'article 2401 C.c.Q. :
L'assureur délivre la police d'assurance collective au preneur et il lui remet également
les attestations d'assurance que ce dernier doit distribuer aux adhérents. L'adhérent et le
bénéficiaire ont le droit de consulter la police à l'établissement du preneur et d'en
prendre copie et, en cas de divergence entre la police et l'attestation d'assurance, ils
peuvent invoquer l'une ou l'autre, selon leur intérêt.

Par exemple, dans le dossier no 200-09-000587-946 Lapointe c. Industrielle-Alliance, cie


d'assurance sur la vie, 1997, la Cour d'appel s'est prononcée sur ce sujet. Voici un
extrait de ce jugement :
Si un assureur réfère, dans un certificat d'attestation d'assurance, à une clause
quelconque de la police, il a l'obligation, d'en donner un résumé fidèle; s'il la reproduit, il
doit en réciter le texte au complet.

De plus, «une attestation d'assurance qui mentionnerait que le texte de la police


d'assurance a préséance sur l'attestation ne serait pas valable comme étant contraire
aux exigences de l'article 2414 C.c.Q.»49.

Voici cet article :


Toute clause d'un contrat d'assurance terrestre qui accorde au preneur, à l'assuré, à
l'adhérent, au bénéficiaire ou au titulaire du contrat moins de droits que les dispositions
du présent chapitre est nulle. Est également nulle la stipulation qui déroge aux règles
relatives à l'intérêt d'assurance ou, en matière d'assurance de responsabilité, à celles
protégeant les droits du tiers lésé.

3.2.4 — Droit de transformation


Le Règlement d'application de la Loi sur les assurances (c. A-32, r.1) délimite les droits
de transformation de l'assurance vie collective (dont le preneur est un employeur ou une
association) en assurance vie individuelle. Lorsque l'adhérent de moins de 65 ans cesse
de faire partie du groupe, il a un minimum de 31 jours pour transformer sa protection et
celles de ses personnes à charge en assurance individuelle. Ce droit est décrit plus en
détails à la section 7.1.1, Assurance vie des adhérents du chapitre 7.

Notons que le projet de loi no 141, Loi visant principalement à améliorer l'encadrement
du secteur financier, la protection des dépôts d'argent et le régime de fonctionnement
des institutions financières, sanctionné le 13 juin 2018 (L.Q. 2018, c. 23), remplace la Loi
sur les assurances (c. A-32) par la Loi sur les assureurs (c. A-32.1) à compter du
13 juillet 2018. Les dispositions du règlement demeurent en vigueur jusqu'à ce qu'elles
soient remplacées par les dispositions d'un règlement pris en vertu de la nouvelle loi.

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ÉLÉMENTS DE PLANIFICATION

Lorsqu'un client cesse de faire partie d'une assurance collective, le planificateur


devrait faire une analyse de ses besoins d'assurance de personnes (invalidité,
vie, etc.). Si le client a besoin de conserver la protection d'assurance vie
collective, il devrait exercer son droit et exiger que la première prime annuelle
soit de type temporaire un an. Le client protège alors son assurabilité. Par la
suite, un conseiller en sécurité financière pourrait vérifier si la santé du client lui
permettrait de souscrire une assurance dont le coût serait inférieur.

Chapitre 4 — Fournisseurs d'assurance

(2) 4.1 — L'État


L'État assure un minimum à la population pour contrer les pertes financières dues à un
décès, ou à une invalidité causée par un accident ou une maladie. Non seulement l'État
légifère-t-il dans le domaine de l'assurance pour la protection du consommateur, mais
aussi offre-t-il des régimes de protection financière à l'endroit de tous les membres de la
collectivité, dont les moins nantis qui, autrement, ne pourraient se doter d'une telle
protection.

Les régimes d'État offrent certaines caractéristiques en matière de protection en cas de


décès, d'accident et de maladie. Ces protections doivent être analysées attentivement
afin de bien saisir les avantages que ces régimes offrent et aussi connaître leurs limites.
Il peut arriver qu'un régime privé assure en totalité ou en partie des pertes qui sont
prises en charge par un régime d'État ou encore qu'il lui soit complémentaire.

4.1.1 — Principaux régimes d'État


Assurance-emploi
Administrée par Emploi et développement social Canada (EDSC), l'assurance-emploi
prévoit des prestations en cas de blessure ou de maladie empêchant un travailleur
d'exercer ses fonctions et résultant en une réduction d'au moins 40 % de sa
rémunération hebdomadaire normale.

• Admissibilité : avoir accumulé 600 heures d'emploi assurable au cours des 52


semaines qui précédent immédiatement le moment de la demande de prestations
ou depuis le début de la dernière période de prestations si cette période a
commencé au cours des 52 dernières semaines. Le prestataire doit présenter une
attestation médicale.
• Couverture : 55 % de la moyenne de la rémunération assurable, jusqu'à un
maximum de 573 $ par semaine (en 2020). Les prestations sont plus élevées pour
les membres d'une famille à faible revenu, soit un revenu familial net inférieur à
25 921 $.

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• Délai de carence : une semaine.


• Durée maximale des prestations : 15 semaines.
• Les prestations sont imposables.
• L'employeur paie une prime et elle est déductible.
• L'employé paie une prime et elle est admissible à un crédit d'impôt aux fins de
l'impôt fédéral.

Les travailleurs autonomes inscrits avec la Commission de l'assurance-emploi du


Canada ont accès à certaines parties du programme d'assurance-emploi et peuvent
présenter une demande de prestations50.

L'assurance emploi offre aussi trois types de prestations pour proches aidants51 :

Nom de la Nombre maximal de À qui vous fournissez des


prestation semaines payables soins

Prestations jusqu'à 35 semaines Une personne gravement


pour proches malade ou blessée de
aidants moins de 18 ans
d'enfants

Prestations jusqu'à 15 semaines Une personne gravement


pour proches malade ou blessée de 18
aidants ans ou plus
d'adultes

Prestations de jusqu'à 26 semaines Une personne de tout âge


compassion ayant besoin de soins de fin
de vie

Ces trois types de prestations peuvent diminuer l'intérêt de souscrire une AMG.

Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail


La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail
(CNESST) fournit un service d'assurance essentiel aux entreprises établies au Québec.

Cette assurance obligatoire permet d'indemniser les travailleurs à la suite d'un accident
du travail ou d'une maladie professionnelle.

En contrepartie, la CNESST met les employeurs à l'abri des poursuites. De plus, les
prestations ne sont généralement pas imposables et la prime payée par l'employeur est
déductible.

Tous les travailleurs, au sens de la Loi sur les accidents du travail et les maladies
52
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professionnelles52, sont automatiquement assurés, c'est-à-dire ceux qui sont payés pour
exécuter un travail, à temps plein ou à temps partiel, en vertu d'un contrat de travail ou
d'apprentissage. Ils n'ont pas à s'inscrire et n'ont rien à payer pour bénéficier de cette
assurance.

Certains travailleurs, quant à eux, ne sont pas automatiquement assurés : parmi ceux-ci
on trouve notamment les travailleurs autonomes, les domestiques et les personnes
engagées par des particuliers pour la garde d'une autre personne (p. ex. : un enfant
malade, une personne handicapée ou une personne âgée). Ces travailleurs peuvent
s'inscrire eux-mêmes auprès de la CNESST et être ainsi couverts par l'entremise d'une
protection personnelle. Les travailleurs bénévoles ne sont pas automatiquement
couverts, mais l'entreprise qui reçoit leurs services et qui est inscrite à la CNESST peut
les inscrire à l'aide du formulaire «Demande de protection des travailleurs bénévoles»53
et moyennement le paiement d'une prime.

Indemnités de remplacement du revenu


Définition d'une personne invalide :
Une personne est considérée comme invalide si son invalidité la rend régulièrement
incapable d'accomplir un travail véritablement rémunérateur et si cette invalidité doit
vraisemblablement entraîner le décès ou durer indéfiniment.

L'indemnité est de 90 % du revenu net assurable.

Le salaire maximum annuel assurable (à partir du 1er janvier 2020) est 78 500 $ et le
salaire minimal annuel assurable (à partir du 1er mai 2019) est de 26 070 $.

Les étudiants de moins de 18 ans en stage non rémunéré ont le droit à une indemnité
hebdomadaire de 110 $.

Indemnités versées au conjoint survivant :


Le conjoint survivant a droit à une rente équivalente à 55 % de l'indemnité mensuelle à
laquelle le travailleur avait ou aurait eu droit.

Le conjoint survivant a aussi le droit à une somme forfaitaire pouvant varier entre
112 699 $ et 235 500 $.

Régime de rentes du Québec — Prestations en cas d'invalidité ou de décès


Les dispositions du Régime de rentes du Québec (RRQ) font état de prestations en cas
d'invalidité ou de décès, lesquelles sont présentées au module 7, Retraite.

Société de l'assurance automobile du Québec


La Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) indemnise tous les Québécois
qui subissent des dommages corporels causés par un accident de la route, sans égard à
la responsabilité, et ce, tant au Québec qu'à l'étranger.

Des indemnités sont prévues en cas de décès et aux fins de remplacement de revenu.

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Le principal objectif de ce régime est de garantir à tous une indemnisation équitable, tout
en réduisant les frais d'administration de l'assurance automobile.

Personnes couvertes par le régime


Est couvert par le régime tout Québécois qui subit des blessures ou qui décède dans un
accident d'automobile, qu'il s'agisse :

• d'un conducteur;
• d'un cycliste;
• d'un passager;
• d'un motocycliste;
• d'un piéton; ou
• de tout autre usager de la route.

Une personne victime d'un accident d'automobile est indemnisée, qu'elle soit ou non
responsable de l'accident. Les poursuites devant les tribunaux sont ainsi abolies.
Cependant, si la personne a commis une infraction en vertu du Code criminel54 (p. ex. :
conduite en état d'ébriété, délit de fuite, conduite dangereuse), elle est susceptible d'être
poursuivie en vertu de ce code.

Si une personne est reconnue coupable d'une infraction au Code criminel en relation
avec l'accident, la SAAQ peut réduire son indemnité de remplacement du revenu lors de
son incarcération. Ainsi, lorsque la personne n'a aucune personne à sa charge,
l'indemnité est réduite de 75 %. Dans le cas contraire, le taux est déterminé selon le
nombre de personnes à charge de la victime. Le montant est alors versé directement
aux personnes à charge.

Dommages matériels
La Loi sur l'assurance automobile55 oblige tout automobiliste à souscrire une police
d'assurance-responsabilité d'un montant minimal de 50 000 $ (500 000 $ pour un
véhicule hors route et 1 000 000 $ pour un transporteur). Ce type d'assurance est offert
par les assureurs privés, et couvre tout préjudice matériel qui pourrait être causé à
autrui.

La SAAQ a prévu, lorsque des personnes se trouvent sans protection, par exemple à la
suite d'un délit de fuite ou de l'insolvabilité du conducteur responsable de l'accident, des
indemnités pour couvrir les préjudices matériels lors d'un accident survenu au Québec,
et ce, à certaines conditions. Cette protection complémentaire au régime d'indemnisation
de la SAAQ (pour les préjudices corporels subis dans un accident d'automobile) ne
remplace cependant pas l'assurance-responsabilité personnelle pour collision, vol,
risques multiples et dommages à des biens autres que le véhicule de la personne
assurée.

Accident survenu à l'extérieur du Québec


Lorsqu'un Québécois est blessé dans un accident d'automobile à l'extérieur du Québec,
il a droit aux mêmes indemnités que si l'accident avait eu lieu au Québec, et ce, sans
égard à la responsabilité.
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Par contre, s'il devait être tenu responsable de l'accident, il pourrait être poursuivi devant
les tribunaux du lieu de l'accident pour les préjudices corporels et matériels causés à
autrui. C'est alors son assurance-responsabilité (obligatoire pour pouvoir circuler au
Canada et aux États-Unis), qui couvrira les frais. La personne assurée doit donc
impérativement vérifier auprès de son assureur privé si l'assurance souscrite est assez
élevée pour couvrir tous les préjudices. De plus, elle doit se renseigner sur la couverture
à prendre pour bénéficier d'une protection suffisante si elle prévoit conduire ailleurs dans
le monde.

Si la personne assurée n'est pas responsable de l'accident, elle peut entreprendre des
procédures contre un conducteur qui ne réside pas au Québec, pourvu qu'un tel recours
soit possible en vertu des lois du lieu où l'accident a eu lieu. Cependant, avant de le
faire, elle doit en aviser la SAAQ, car celle-ci a un droit de recours qu'elle pourrait
décider d'exercer.

Personnes de l'extérieur du Québec


Le régime public québécois d'assurance automobile assure les personnes qui résident à
l'extérieur du Québec lorsque celles-ci subissent des blessures ou décèdent dans une
voiture immatriculée au Québec.

Lorsqu'une voiture impliquée dans un accident n'est pas immatriculée au Québec, les
personnes (résidant à l'extérieur du Québec) sont indemnisées en proportion inverse de
leur part de responsabilité dans l'accident. Selon ce principe, plus leur part de
responsabilité est grande, moins le montant des indemnités versées par la SAAQ sera
élevé (p. ex. : une personne qui réside à l'extérieur du Québec et qui est responsable à
20 % d'un accident survenu au Québec recevra 80 % des indemnités prévues selon le
régime). Par ailleurs, si la province ou l'État de résidence de ces personnes a conclu une
entente de réciprocité avec la SAAQ, c'est alors cette entente qui sera appliquée.

Versement des indemnités


À la suite d'un accident automobile, la SAAQ verse différentes indemnités aux
personnes blessées ou à la famille des personnes décédées. Ces indemnités, non
imposables, peuvent cependant avoir une incidence sur certains crédits d'impôts ou
programmes sociaux. Elles sont insaisissables à l'exception de l'indemnité de
remplacement de revenu qui, quant à elle, peut être saisie pour le paiement de la dette
alimentaire.

À noter que certaines indemnités sont versées soit sous forme de rente payée à
intervalles réguliers, soit en un seul montant (p. ex. : les indemnités forfaitaires et le
remboursement des frais engagés en raison de l'accident).

Afin de tenir compte de l'inflation, les sommes allouées pour l'indemnité de


remplacement du revenu sont révisées chaque année à la date d'anniversaire de
l'accident. Les montants de plusieurs autres indemnités sont quant à eux mis à jour le
1er janvier de chaque année.

Droit à une indemnité

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Toute blessure qui résulte d'un accident d'automobile et qui empêche une personne
d'accomplir son emploi peut donner droit, aussi longtemps que persiste l'incapacité, au
versement de divers types d'indemnités. Pour déterminer le droit à une indemnité, la
SAAQ doit d'abord établir la relation entre la blessure et l'accident d'automobile, les
conséquences des blessures subies par la personne à la suite de l'accident, et évaluer
sa capacité à occuper de nouveau son emploi ou à se livrer à ses occupations
habituelles.

Voici un tableau de quelques-unes des indemnités potentielles.

Indemnités pour les accidents survenus entre le 1er janvier 2020 et le 31


décembre 202056

Indemnités Montants

Indemnité de 90 % du revenu net, calculé sur la base d'un revenu


remplacement du revenu brut annuel, qui ne peut excéder 78 500 $

Indemnité de frais de Maximums hebdomadaires :


garde

• 457 $ pour 1 personne

• 513 $ pour 2 personnes

• 566 $ pour 3 personnes

• 624 $ pour 4 personnes ou plus

Indemnité forfaitaire pour • 5 479 $ par année scolaire manquée au primaire


étudiants

• 10 054 $ par année scolaire manquée au


secondaire

• 10 054 $ par session manquée au niveau post-


secondaire pour un maximum de 20 107 $ par année

Indemnité forfaitaire pour 256 383 $ au maximum


perte de qualité de vie

Le droit à une indemnité en vertu d'une incapacité repose sur une classification des

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personnes blessées en huit catégories distinctes :

• la personne exerce un emploi à temps plein;


• la personne exerce un emploi temporaire ou à temps partiel;
• la personne est sans emploi mais capable de travailler;
• la personne est âgée de moins de 16 ans;
• la personne est âgée de 16 ans ou plus et fréquente un établissement
d'enseignement à temps plein;
• la personne est âgée de 64 ans ou plus et occupe un emploi;
• la personne est âgée de 65 ans ou plus et est sans emploi;
• la personne est régulièrement incapable d'exercer tout emploi57.

Selon le cas, l'emploi exercé par un travailleur autonome ou un salarié est classé dans la
catégorie d'emploi à temps plein, à temps partiel ou temporaire.

Régime d'assurance maladie du Québec


Admissibilité
Les personnes admissibles au régime d'assurance maladie sont celles qui résident au
Québec au sens de la Loi sur l'assurance maladie (RLRQ, c. A-29). Il s'agit
principalement des personnes suivantes qui sont domiciliées au Québec et qui y sont
présentes au moins 183 jours par années :

• le citoyen canadien;
• le résident permanent au sens de la Loi sur l'immigration et la protection des
réfugiés (L.C. 2001, ch. 27);
• l'Indien inscrit à ce titre au sens de la Loi sur les Indiens (L.R.C. (1985), ch. I-5);
• la personne à qui le statut de réfugié au sens de la Convention de Genève a été
accordé au Canada;
• la personne qui, alors qu'elle se trouve au Canada, est autorisée à soumettre une
demande de droit de résidence permanente en vertu de la Loi sur l'immigration et
la protection des réfugiés;
• la personne qui détient un permis de séjour temporaire délivré par les autorités
canadiennes de l'immigration en vue d'obtenir éventuellement le droit de résidence
permanente.

Certaines personnes qui séjournent au Québec peuvent aussi être admissibles au


régime d'assurance maladie à condition de répondre aux exigences prévues dans la
réglementation. Il s'agit :

• d'une personne qui est au Québec principalement pour y travailler et qui occupe
une charge ou un emploi pour une période de plus de six mois;
• d'un ressortissant étranger qui est boursier d'études ou de stage du ministère de
l'Éducation du Québec;
• d'un ressortissant étranger participant au Programme fédéral des travailleurs
agricoles saisonniers des Antilles ou au Programme fédéral des travailleurs
agricoles saisonniers du Mexique.

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Exception
Il faut noter que, sauf exception, une personne ne devient admissible au régime
d'assurance maladie qu'après un délai d'attente (ou délai de carence, selon les termes
de la loi) pouvant aller jusqu'à trois mois. Si tel est le cas, il faut recommander au client
de contracter une assurance privée pour qu'il soit protégé pendant cette période. Pour
plus d'information, il faut communiquer avec la Régie.

Le conjoint et les personnes à leur charge sont aussi admissibles à certaines


conditions.

Services médicaux
Le programme de services médicaux est un programme universel, c'est-à-dire qu'il est
destiné à toutes les personnes qui sont couvertes par le régime d'assurance maladie.
Pour en bénéficier, il suffit à la personne de présenter sa carte d'assurance maladie
valide.

Services dentaires
Ont droit aux services dentaires les personnes assurées par le régime d'assurance
maladie du Québec qui remplissent les conditions d'attribution suivantes :

• les personnes de moins de 10 ans;


• les prestataires de l'aide financière de dernier recours depuis au moins 12 mois
consécutifs et les personnes qui sont à leur charge.

Les personnes assurées par le régime d'assurance maladie du Québec ont droit au
programme de chirurgie buccale en milieu hospitalier. Enfin, les prestataires de l'aide
financière de dernier recours depuis au moins 24 mois consécutifs, et les personnes qui
sont à leur charge, ont droit au programme de prothèses dentaires acryliques.

Régime d'assurance médicaments du Québec


Le régime public d'assurance médicaments est un régime gouvernemental qui offre une
protection de base pour les médicaments. Il a été créé en 1997 dans le but de couvrir les
Québécois et les Québécoises qui n'ont pas accès à un régime privé d'assurance
collective.

C'est la Régie de l'assurance maladie du Québec qui administre le régime public


d'assurance médicaments.

Depuis la création de ce régime, tous les résidents58 québécois bénéficient d'un accès
raisonnable et équitable aux médicaments requis par leur état de santé, et ce, peu
importe leur situation financière.

Admissibilité
Le régime public d'assurance médicaments s'adresse :

• aux personnes qui ne sont pas admissibles à un régime privé;


• aux personnes de 65 ans ou plus;

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• aux prestataires d'une aide financière de dernier recours et aux autres détenteurs
d'un carnet de réclamation;
• aux enfants des personnes assurées par le régime public.

Les personnes qui bénéficient uniquement d'une couverture privée complémentaire


(sans médicaments de base) doivent aussi être couvertes par le régime public pour ce
qui est de la couverture de base. Par conséquent, ces personnes doivent payer la prime
du régime public.

Il faut noter que les personnes de moins de 65 ans qui sont admissibles à un régime
privé ne peuvent pas être couvertes par le régime public. Elles doivent adhérer au
régime privé auquel elles ont accès. Pour savoir de quelles façons on peut avoir accès à
un régime privé, consultez le site Internet de la Régie de l'assurance maladie du Québec
à l'adresse suivante : .

Pour ce qui est des personnes qui atteignent l'âge de 65 ans et qui ont toujours accès à
un régime privé, elles doivent entreprendre certaines démarches. Pour connaître les
différentes options offertes à ces personnes, consultez le site Internet de la Régie de
l'assurance maladie du Québec.

Prime payable
De façon générale, les personnes couvertes par le régime public doivent payer une
prime, qu'elles achètent ou non des médicaments. La prime est perçue chaque année
lors de la production de la déclaration de revenus. Par exemple, le paiement de la prime
pour l'année 2019 se fera au printemps 2020, c'est-à-dire au moment de produire la
déclaration de revenus pour l'année d'imposition 2019. C'est en remplissant l'annexe K
que le montant de la prime est déterminé.

Le montant de la prime annuelle varie selon l'âge de l'assuré et sa situation socio-


économique. La prime maximale pour la période de 12 mois débutant en juillet 2019 est
de 636 $.

Tableau 3-1.1

Contribution maximale des personnes assurées par le régime public pour la


période du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020

Contribution Contribution
MENSUELLE ANNUELLE
maximale maximale

Pour les 18 à 64 ans non admissibles à un 93,08 $ 1 117 $

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régime privé

Pour les détenteurs d'un carnet de 0$ 0$


réclamation délivré par le ministère de l'Emploi
et de la Solidarité sociale

Pour les 65 ans ou plus :

Sans Supplément de revenu garanti (SRG) 93,08 $ 1 117 $

Avec SRG au taux de 1 % à 93 %* 54,08 $ 649 $

Avec SRG au taux de 94 % à 100 %* 0$ 0$

La Régie s'occupe de transmettre cette information au pharmacien afin que la


personne qui achète des médicaments paie le montant juste en fonction de sa
situation.

Gratuité pour les enfants des assurés au régime public1 :

S'ils ont moins de 18 ans 0$ 0$

S'ils sont âgés de 18 à 25 ans, sans conjoints, 0$ 0$


domiciliés chez leurs parents et aux études à
temps plein dans un établissement
d'enseignement secondaire, collégial ou
universitaire.
*
Taux calculé selon la Loi sur l'assurance médicaments (RLRQ, c. A-29.01).
1. Selon certaines conditions.
Source : RÉGIE DE L'ASSURANCE MALADIE DU QUÉBEC; en ligne : montant-a-
payer-medicaments.aspx>, page consultée le 24 février 2020.

Les assurés suivants ne paient pas de primes :

• Les enfants mineurs des assurés et leurs enfants majeurs de moins de 26 ans
s'ils sont aux études à temps plein;
• Les personnes détentrices d'un carnet de réclamations délivré par le ministère de
l'Emploi et de la Solidarité sociale;
• Les personnes de 65 ans ou plus qui reçoivent le supplément de revenu garanti
au taux de 94 % ou plus.

(2) 4.2 — Compagnies d'assurance de personnes


À la fin de 2016, les secteurs de l'assurance vie et de l'assurance maladie procuraient de
l'emploi à plus de 154 800 Canadiens, soit à titre de salariés, d'agents à plein temps ou,
encore, à titre d'agents indépendants.

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Les compagnies d'assurance peuvent être regroupées en deux catégories :

• les sociétés mutuelles; et


• les sociétés par actions.

Sociétés mutuelles
Les sociétés mutuelles d'assurance sont détenues par les titulaires de polices avec
participation. Les droits de propriété ne peuvent être vendus ou échangés. Il ne peut y
avoir d'émission d'actions sur le marché, ce qui vient restreindre de façon importante
l'accès au capital.

La croissance d'une société mutuelle d'assurance vient essentiellement des primes qui
sont perçues auprès des détenteurs de polices et des profits que la société peut générer.

Sociétés par actions


Les sociétés par actions sont détenues par les détenteurs des actions de la société. La
croissance d'une société d'assurance par actions peut donc se faire grâce aux profits
que la société génère, mais aussi grâce à l'émission de nouvelles actions sur le marché.

La Loi sur les sociétés d'assurance (L.C. 1991, ch. 47) a été modifiée en 1992 pour
permettre la démutualisation des mutuelles d'assurance vie et étendre, en 1996, le
régime aux grandes sociétés.

En même temps que se produisait la vague de démutualisation, une vague de fusion-


acquisition survenait.

Au Canada, en 1989, les sociétés mutuelles d'assurance, au nombre de 41,


représentaient 63 % de l'actif total des 168 sociétés d'assurance faisant affaire au
Canada. En 2016, l'on ne comptait plus que 12 sociétés mutuelles d'assurance alors
qu'on dénombrait 87 sociétés d'assurance faisant affaire au Canada.

4.2.1 — Principales protections offertes par les sociétés d'assurance privées


Assurance de personnes (art. 2392 C.c.Q.) :
L'assurance de personnes porte sur la vie, l'intégrité physique ou la santé de l'assuré.

L'assurance de personnes est individuelle ou collective.

L'assurance collective de personnes couvre, en vertu d'un contrat-cadre, les personnes


adhérant à un groupe déterminé et, dans certains cas, leur famille ou les personnes à
leur charge.

Elle se divise donc en trois grandes catégories :


1. Les assurances sur la vie (art. 2393 C.c.Q.) :
L'assurance sur la vie garantit le paiement de la somme convenue, au décès de l'assuré;
elle peut aussi garantir le paiement de cette somme du vivant de l'assuré, que celui-ci
soit encore en vie à une époque déterminée ou qu'un événement touchant son existence
arrive.
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Les rentes viagères ou à terme, pratiquées par les assureurs, sont assimilées à
l'assurance sur la vie, mais elles demeurent aussi régies par les dispositions du chapitre
De la rente. Cependant, les règles du présent chapitre sur l'insaisissabilité s'appliquent
en priorité.

Les assurances sur la vie peuvent être :

• temporaires ou permanentes;
• inclure ou non une valeur de rachat.

2. Les assurances contre la maladie ou les accidents

Invalidité :

• L'assurance invalidité perte de revenu verse une rente dont le but est de
compenser la perte de rémunération (salaire, commission, revenu net de
profession, etc.) qu'un client subit à la suite d'un accident ou d'une maladie. Le
terme assurance salaire ne devrait être utilisé que pour les contrats d'assurance
collective en milieu de travail;
• L'assurance invalidité frais généraux de bureau rembourse les dépenses
nécessaires pour maintenir l'exploitation d'un commerce ou le fonctionnement d'un
bureau d'un entrepreneur;
• L'assurance invalidité épargne retraite verse une rente dans un compte en
fiducie. Les sommes accumulées dans cette fiducie sont disponibles lorsque le
client atteint l'âge de 65 ans, soit généralement lorsque la rente d'invalidité perte
de revenu cesse.
• L'assurance invalidité rachat de parts verse les sommes nécessaires au
financement de la clause d'invalidité à long terme à une convention entre
actionnaires ou sociétaires.
• L'assurance invalidité personne-clé dédommage une entreprise pour les pertes
occasionnées par l'invalidité d'un employé-clé.

Maladie complémentaire. Voici des exemples de protections qu'offre ce type


d'assurance :

• L'hospitalisation (chambre privée ou semi-privée);


• Les services paramédicaux (physiothérapeute, chiropraticien, psychologue, etc.);
• Avec ou sans assurance voyage;
• Certains médicaments. Au Québec, l'assurance médicaments est obligatoire.
Toutes les personnes doivent être protégées par une assurance collective ou, à
défaut, par l'entremise de la RAMQ. Les assurances individuelles ne peuvent
assurer que les médicaments non couverts par le régime d'assurance
médicaments de la RAMQ.

Assurance voyage. Cette assurance rembourse les frais médicaux engagés d'urgence
lors d'un voyage à l'étranger. Elle peut aussi prévoir le remboursement de frais de
voyage (billet d'avion, etc.).

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Maladie grave. Le capital assuré est versé si une maladie assurée (nombre limité) est
diagnostiquée et que l'assuré survit 30 jours au diagnostic de ladite maladie.

Soins de longue durée verse une rente ou rembourse certains frais si l'assuré est
incapable d'exercer au moins deux activités essentielles de sa vie quotidienne, comme
se laver ou se nourrir.

3. Les rentes

Les compagnies d'assurance offrent également les produits d'épargne suivants :

• Des rentes en service :


– Rentes viagères;
– Rentes à terme dont la durée est déterminée à l'avance.
• Des rentes d'accumulation :
– À capital fixe;
– À capital variable (fonds distincts).

L'importance de l'assurance collective

Sauf en assurance vie, l'assurance collective est nettement plus importante que
l'assurance individuelle comme l'illustre le tableau suivant.

Revenu-primes en 2018 au Québec59

Vie Individuelle 13,8 %

Collective 4,4 %

Maladie ou accident Individuelle 4,1 %

Collective assurée 26,2 %

Collective non assurée1 5,5 %

Rente Individuelle 13,1 %

Collective 32,7 %

1. Pour les contrats non assurés, l'assureur n'assume pas les risques. Il n'est
qu'administrateur du contrat. Plusieurs des contrats des employés gouvernementaux
appartiennent à cette catégorie.

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Le tableau suivant résume les principales caractéristiques de l'assurance collective


offerte par un employeur. Il est tiré de l'article Comprendre vos assurances collectives60
de l'actuaire Dany Provost.

Les régimes d'assurance collective en un clin d'œil

Garantie Exemple de couverture Coût mensuel typique

Tarifé selon les caractéristiques démographiques du groupe

Assurance vie de • Multiple du salaire De 0,10 $ à 0,60 $ par


l'adhérent • Montant fixe tranche de 1 000 $

Assurance décès et • Même montant que De 0,03 $ à 0,06 $ par


mutilation en cas l'assurance vie tranche de 1 000 $
d'accident (DMA)

Assurance vie des • 5 000 $ De 1 $ à 4 $ (10 fois


personnes à charge • 10 000 $ moins cher si enfants
seulement)

Invalidité de longue • Imposable : 66,66 % à De 1,50 $ à 3 $ par


durée (ILD) 75 % du salaire (avec tranche de 100 $ de
maximum en dollars) prestation mensuelle

• Non imposable : 60 % à
66,66 % avec paliers
décroissants

Tarifé en fonction des réclamations passées

Invalidité de courte Comme ILD avec De 0,30 $ à 1 $ par


durée (ICD) ajustements selon les tranche de 10 $ de
besoins prestation hebdomadaire

Tarifé en fonction des réclamations passées et du statut (individuel,


monoparental, couple, famille)

Maladie • Médicaments De 50 $ à 800 $

• Soins paramédicaux

• Hospitalisation

• Assurance voyage

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• Autres frais

Soins dentaires • Soins préventifs De 20 $ à 100 $

• Restauration

• Autres travaux

Assurance de dommages (art. 2395 C.c.Q.) :

L'assurance de dommages garantit l'assuré contre les conséquences d'un événement


pouvant porter atteinte à son patrimoine.

Les principales assurances de dommages sont :

• Responsabilité;
• Habitation;
• Automobile.

(1) 4.3 — Vente de produits d'assurance


La vente des produits d'assurance se fait généralement par l'entremise d'un
représentant ou d'un distributeur. Parfois, les compagnies d'assurance effectuent des
ventes directes par l'entremise soit de leur site Internet, soit de la poste.

La Loi sur la distribution de produits et services financiers61 a été modifiée par la Loi
visant principalement à améliorer l'encadrement du secteur financier, la protection des
dépôts d'argent et le régime de fonctionnement des institutions financières (Projet de loi
no 141)62, sanctionnée le 13 juin 2018. Ainsi, à compter du 13 juin 2019, un cabinet peut
offrir certains produits et services sans l'entremise d'une personne physique (notamment
la vente par Internet).

4.3.1 — Représentant en assurance


Les articles 2 à 7 inclusivement de la LDPSF, définissent ce qu'est un représentant en
assurance.
2. Sont des représentants en assurance, le représentant en assurance de personnes, le
représentant en assurance collective, l'agent en assurance de dommages et le courtier
en assurance de dommages.

3. Le représentant en assurance de personnes est la personne physique qui offre


directement au public, à un cabinet, à un représentant autonome ou à une société
autonome des produits d'assurance individuelle de personnes ou des rentes
individuelles d'un ou de plusieurs assureurs.

Il est habilité à faire adhérer toute personne à un contrat collectif d'assurance ou de


rentes.

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Ne sont pas des représentants en assurance de personnes :


1° celui qui, pour le compte d'un employeur, d'un syndicat, d'un ordre professionnel ou
d'une association ou d'un syndicat professionnel constitué en vertu de la Loi sur les
syndicats professionnels (chapitre S-40), fait adhérer au contrat d'assurance collective
de personnes ou de rentes collectives un employé de cet employeur ou un membre de
ce syndicat, de cet ordre professionnel ou de cette association ou de ce syndicat
professionnel;

2° le membre d'une société de secours mutuels, qui place des polices pour celle-ci.

4. Le représentant en assurance collective est la personne physique qui offre des


produits d'assurance collective de personnes ou des rentes collectives d'un ou de
plusieurs assureurs.

N'est pas représentant en assurance collective, l'actuaire qui, dans le cadre de ses
activités, offre des produits d'assurance collective de personnes ou des rentes
collectives.

5. L'agent en assurance de dommages est la personne physique qui offre directement


au public, pour le compte d'un cabinet qui est un assureur ou qui est lié par contrat
d'exclusivité avec un seul assureur de dommages, des produits d'assurance de
dommages.

6. Le courtier en assurance de dommages est la personne physique qui offre


directement au public un choix de différents produits d'assurance de dommages de
plusieurs assureurs ou qui offre à un cabinet, à un représentant autonome ou à une
société autonome des produits d'assurance de dommages d'un ou de plusieurs
assureurs.

7. N'est pas un agent ou un courtier en assurance de dommages, le courtier en douanes


qui, dans le cadre de ses activités, offre des produits d'assurance.

Il est à noter que, depuis le 13 juin 2018, le conseil en assurance n'est plus exclusif aux
représentants en assurance qui détiennent un certificat émis par l'AMF.

En résumé, «un individu peut exercer ses activités :

• pour le compte d'un ou plusieurs cabinets à titre de représentant rattaché; ou


• pour le compte d'une société autonome à titre d'associé ou d'employé; ou
• à titre de représentant autonome»63.

Le représentant est-il mandataire de l'assuré ou de l'assureur?


Les tribunaux ont aussi exprimé à quelques reprises que le représentant agit parfois en
même temps comme mandataire de l'assureur et mandataire de l'assuré selon le geste
posé. Ce qui importe de souligner, c'est qu'il n'existe pas de critère absolu permettant
catégoriquement de nier ou de reconnaître le rôle de mandataire du représentant.64

4.3.2 — Distribution sans représentant d'assurance

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L'article 408 de la LDPSF permet la vente de l'assurance par l'entremise d'un


distributeur :
408. Un assureur peut, conformément au présent titre, offrir des produits d'assurance
par l'entremise d'un distributeur.

Le distributeur est la personne qui, dans le cadre de ses activités qui ne sont pas du
domaine de l'assurance, offre de façon accessoire, pour le compte d'un assureur, un
produit d'assurance afférent uniquement à un bien qu'elle vend ou qui y fait adhérer un
client. Seule une personne physique peut distribuer un produit d'assurance au nom d'un
distributeur.

Les principaux produits d'assurance distribués sans l'intervention d'un représentant


d'assurance sont :

• L'assurance sur la vie, la santé et la perte d'emploi d'un débiteur;


• L'assurance sur la vie des épargnants;
• L'assurance voyage.

Chapitre (1) 4A — Encadrement déontologique en assurance


de personnes

La vente des produits d'assurance de personnes est, entre autres, encadrée par la Loi
sur la distribution de produits et services financiers65 le Règlement sur l'exercice des
activités des représentants66 et le Code de déontologie de la Chambre de la sécurité
financière67 (Code de déontologie).

Aux fins de l'encadrement, le mot représentant inclut normalement les planificateurs


financiers. Lorsque l'expression représentant «en assurance» est utilisée, elle fait alors
référence seulement aux représentants qui ont un permis de vente d'assurance.

4A.1 — Analyse des besoins


L'article 27 de la LDPSF oblige un représentant en assurance à «s'enquérir de la
situation de son client afin d'identifier ses besoins. Il doit s'assurer de conseiller
adéquatement son client, dans les matières relevant des disciplines dans lesquelles il
est autorisé à agir; s'il lui est possible de le faire, il offre à son client un produit qui
convient à ses besoins.»

Pendant longtemps, le représentant en assurance a eu l'obligation de recueillir


personnellement les renseignements d'un client. Il peut maintenant déléguer cette tâche
à un assistant ou à un autre professionnel. Ainsi, un employé non certifié d'un centre
d'appel ou d'un cabinet peut procéder seul à cette cueillette d'information importante sur
la situation du client sans que le représentant n'ait par la suite à refaire le processus. Le
représentant en assurance doit cependant toujours s'assurer que l'information est
adéquate puisque l'identification des besoins en assurance du client demeure son
obligation. De plus, auparavant, il avait l'obligation de proposer à son client le produit

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d'assurance qui lui convenait le mieux. Il suffit maintenant qu'il soit convenable par
rapport à ses besoins, dans le respect des règles de conduite des affaires imposées par
la LDPSF et des règles déontologiques applicables.

Comme son nom l'indique, l'analyse des besoins ne concerne pas que les besoins
d'assurance sur la vie, mais également tous les besoins financiers (ABF) du client.
Voici ce que Me Marie Elaine Farley, alors vice-présidente aux affaires juridiques et
corporatives de la CSF, a écrit à ce sujet :
Même lorsque votre client a un besoin spécifique et qu'il sait ce qu'il veut, il est
nécessaire et utile de faire l'exercice complet de l'ABF, ne serait-ce que pour s'assurer
que ce que le client réclame répond bien à ses besoins réels. Par ailleurs, même si votre
client a un besoin précis, il n'est pas exclu qu'il ait d'autres besoins auxquels il n'avait
pas pensé. L'exercice de l'ABF vous permettrait alors non seulement de remplir votre
obligation réglementaire, mais également de bien conseiller votre client de manière à
combler tous ses besoins d'assurance68.

Par exemple, si un client communique avec un représentant pour souscrire une


assurance-vie hypothécaire, le représentant doit faire une ABF complète. Peut-être que
le client a des besoins d'assurance sur sa vie plus importants ou moindres ou d'autres
besoins, comme une assurance invalidité perte de revenu.

Puisque les rentes émises par les assureurs sont des produits d'assurance, leur vente
doit aussi être précédée d'une ABF complète.

Le représentant en assurance doit donc vérifier :

• si la succession du client permet à ses personnes à charge de maintenir leur


niveau de vie à son décès;
• si le client peut maintenir son niveau de vie et continuer à épargner en vue de sa
retraite lors d'une éventuelle invalidité (les prestations d'assurance invalidité se
terminent généralement à 65 ans);
• si le client peut assumer ou non les conséquences financières d'une maladie ou
d'un accident qui entraînerait des frais non remboursés par les régimes étatiques;
• si le client épargne suffisamment pour maintenir son niveau de vie à la retraite.

L'article 6 du REAR spécifie ce que doit contenir au minimum une ABF.

Il se lit comme suit :


6. Le représentant en assurance de personnes doit, avant de faire remplir une
proposition d'assurance ou d'offrir un produit d'assurance de personnes comportant un
volet d'investissement, dont un contrat individuel à capital variable, analyser avec le
preneur ses besoins ou ceux de l'assuré.

Ainsi, selon le produit offert, le représentant en assurance de personnes doit analyser


avec le preneur, notamment, ses polices ou contrats en vigueur ou ceux de l'assuré,
selon le cas, leurs caractéristiques et le nom des assureurs qui les ont émis, ses
objectifs de placement, sa tolérance aux risques, le niveau de ses connaissances
financières et tout autre élément nécessaire, tels ses revenus, son bilan financier, le

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nombre de personnes à sa charge et ses obligations personnelles et familiales.

Le représentant en assurance de personnes doit consigner les renseignements recueillis


pour cette analyse dans un document daté. Une copie de ce document doit être remise
au preneur au plus tard au moment de la livraison de la police.

L'obligation de remise au preneur concerne uniquement les renseignements recueillis et


non pas l'analyse proprement dite. Cependant, le fait de remettre l'analyse au client peut
aider le représentant à respecter ses devoirs d'information dont il est question à la
section 4A.2.

L'ABF doit donc inclure une analyse écrite des protections actuelles du client, ce qui
comprend ses assurances collectives. Le représentant a donc besoin de prendre
connaissance et d'analyser les Brochures d'assurances collectives et des Guides de
distribution des assurances offertes par les prêteurs. D'ailleurs, l'article 15 du Code de
déontologie stipule que le représentant doit avoir une connaissance complète des
faits avant de faire une recommandation.

Dans le dossier CD00-0858, le Comité de discipline de la Chambre de la sécurité


financière (CSF) s'est dit en accord avec l'énoncé suivant :
Le processus d'analyse des besoins d'un client est un processus important et essentiel
pour conseiller adéquatement ce dernier. En l'absence d'une cueillette des
renseignements, d'une analyse et de calculs, il est impossible que le représentant fasse
des recommandations basées sur le besoin du client et que celles-ci soient appropriées.

Volet placement
Lorsqu'un produit d'assurance contient un volet placement, le représentant doit aussi
vérifier le profil d'investisseur de son client (ses objectifs de placement, sa tolérance aux
risques, le niveau de ses connaissances financières).

Plusieurs produits d'assurance contiennent un volet placement, notamment :

• Les rentes à capital fixe;


• Les rentes viagères;
• Les rentes à capital variable (fonds distincts);
• Les polices d'assurance vie avec valeur de rachat;
• Les polices d'assurance assorties d'une option de remboursement de primes.

Cependant, l'AMF estime que le représentant doit vérifier le profil d'investisseur


seulement lorsque le client a un pouvoir décisionnel sur les placements, ce qui exclurait
les produits d'assurance vie autres qu'universels, les options de remboursement de
primes et les rentes viagères.

4A.2 — Devoirs d'information


L'article 13 du Code de déontologie stipule que le représentant doit exposer, de façon
complète et objective, les avantages et les inconvénients du produit qu'il propose.

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L'article 14 du Code de déontologie précise que le représentant doit fournir les


explications nécessaires à la compréhension du produit qu'il propose.

Plus le produit est complexe, plus il faut fournir des renseignements au client. Voici un
extrait de la décision du comité de discipline de la CSF dans le dossier CD00-0604 :
[25] Il mérite en effet d'être souligné que si la police d'assurance-vie universelle est un
produit fort intéressant en certaines situations, il s'agit néanmoins d'un produit
«complexe et sophistiqué». Aussi, la souscription d'un tel «contrat» nécessite les
explications élaborées d'un professionnel qui s'y connaît en la matière, de façon à ce
que, notamment les «risques» rattachés [2] à celui-ci, soient bien saisis par le client. Ce
dernier devrait notamment être parfaitement informé sur l'exigeante ligne de conduite à
suivre pour que ledit «contrat» puisse atteindre les objectifs visés.

De plus, il ne faut pas exagérer les avantages d'un produit, car cela pourrait induire le
client en erreur, notamment en matière fiscale. Voici ce qui a été écrit à ce sujet dans la
revue Sécurité financière d'avril 2002 dans un article intitulé «Assurance-vie universelle :
l'importance de nuancer vos propos et de fournir des explications complètes à votre
client!» :
Les produits de type vie universelle sont trop souvent présentés comme un bon véhicule
de placement à l'abri de l'impôt. Il ne faut pas oublier que ces produits sont d'abord et
avant tout des produits d'assurance-vie. Or, si votre client ne désire pas souscrire à une
police d'assurance-vie, nécessairement, vous devez vous abstenir de lui conseiller ce
produit.

Par ailleurs, il est faux d'avancer qu'un rendement de ces produits est à l'abri d'impôt.
L'exemption et le report partiel d'impôt ne doivent pas être confondus.

Premièrement, le client devra payer de l'impôt au moment de l'encaissement des


sommes. Il est à noter que, pour bénéficier de ce report, le client doit centraliser ses
placements au sein de la même compagnie d'assurance. Aussi, pendant que le client ne
paie pas d'impôt, la compagnie d'assurance, elle, se doit d'en payer. Conséquemment,
des frais de gestion élevés sont prélevés, servant ainsi à payer l'impôt fédéral de 15 %.
En réalité, la compagnie d'assurance acquitte directement cet impôt. Enfin, une taxe de
2,35 % sur la totalité de la prime versée est retenue. En raison de tous ces facteurs, le
rendement est moins élevé.

N'oubliez pas que vous avez l'obligation déontologique d'expliquer à votre client ou à
tout client éventuel, de façon complète et objective, la nature, les avantages et les
inconvénients du produit ou du service que vous lui proposez et vous devez vous
s'abstenir de transmettre des renseignements qui seraient inexacts ou incomplets.
L'obligation de bien conseiller le client implique que le représentant doit bien expliquer le
rendement et le véhicule dans lequel il investit, et ce, toujours à la lumière des besoins
de ce dernier. Or, bien connaître le profil de votre client est primordial.

Plusieurs représentants s'adonnent à remettre un résumé à leur client, commettant ainsi


une infraction au code de déontologie. Faites preuve de vigilance, car les produits
universels sont complexes. Assurez-vous de bien expliquer toutes ses facettes à vos
clients.

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(Voir les articles 11, 12, 13, 14, 15 et 16 du Code de déontologie de la Chambre de la
sécurité financière.)

Lorsqu'un représentant en assurance remet à un client une illustration (projection des


valeurs), il est important qu'il explique, entre autres, à son client :

• si ces valeurs sont garanties ou non;


• l'impact fiscal d'une disposition;
• les risques financiers qu'il assume, par exemple, l'impact des fluctuations du taux
de rendement sur la valeur de rachat et la prestation de décès;
• la perte potentielle du remboursement des primes du vivant si le client décède (à
moins que le client ait aussi souscrit l'option remboursement des primes au décès,
ce qui coûte souvent plus cher qu'une vraie assurance-vie) ou que le contrat tombe
en déchéance.

4A.3 — Remplacement de contrat


Un représentant «doit favoriser le maintien en vigueur de tout contrat d'assurance à
moins que son remplacement ne soit justifié dans l'intérêt du preneur ou de l'assuré,
justification dont la preuve incombe au représentant en assurance de personnes qui
procède au remplacement69.»

Lorsque le remplacement d'un contrat est justifié, le représentant doit suivre la


procédure décrite à l'article 22 du REAR :
22. Lorsque la souscription d'un contrat d'assurance est susceptible d'entraîner la
résiliation, l'annulation ou la réduction des bénéfices d'un autre contrat d'assurance, le
représentant doit :
1° (paragraphe abrogé);

2° remplir, avant ou en même temps que la proposition d'assurance, le formulaire


prescrit à l'Annexe I, si le preneur ou l'assuré a avantage à remplacer son contrat par un
autre;

3° expliquer le contenu du formulaire au preneur en faisant la comparaison des


caractéristiques des contrats en vigueur par rapport à ceux proposés et la description
des avantages et désavantages du remplacement;

3.1° remettre au preneur une copie du formulaire rempli et signé par le représentant au
plus tard 5 jours ouvrables suivant la signature de la proposition;

4° expédier le formulaire rempli et signé par le représentant par tout moyen permettant
d'attester la date de l'envoi au siège des assureurs dont les contrats sont susceptibles
d'être remplacés dans les 5 jours ouvrables de la signature de la proposition
d'assurance;

5° expédier une copie du formulaire rempli dans le délai prévu au paragraphe 4 à


l'assureur auprès duquel le représentant en assurance de personnes se propose de
placer le nouveau contrat.

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Le formulaire de remplacement qui est à l'annexe 1 du REAR permet au représentant


d'expliquer à son client :

• En quoi le contrat d'assurance actuel ne répond pas à ses besoins;


• Pourquoi une modification au contrat actuel n'est pas envisagée;
• Les désavantages du remplacement pour le client;
• En quoi le contrat proposé répond mieux à ses besoins;
• Les impacts financiers du remplacement (tels que les frais de rachat, les valeurs
de rachat [garanties ou non], les frais de résiliation, les primes, l'impact fiscal, les
participations);
• Les différences entre les garanties complémentaires ou facultatives du contrat
existant par rapport au contrat proposé.

Le formulaire de remplacement est le même pour tous les types de contrats d'assurance
de personnes. Cependant, le représentant n'a pas à remplir de formulaire de
remplacement lorsque le produit d'assurance est une rente. Voici l'article 18 du REAR :
18. Les dispositions de la présente section s'appliquent à tout représentant en
assurance de personnes qui procède au remplacement d'un contrat d'assurance de
personnes.

Elles s'appliquent à tout représentant en assurance de personnes qui fait adhérer une
personne à un contrat collectif d'assurance lorsque cette adhésion entraîne la résiliation,
l'annulation ou la réduction des bénéfices d'une police d'assurance individuelle.

Malgré le premier alinéa, les dispositions de la présente section ne s'appliquent pas au


représentant en assurance de personnes qui procède au remplacement d'une rente
individuelle, dont un contrat de capitalisation d'un assureur.

4A.4 — Partage de commissions


Le partage des commissions de ventes d'assurance est permis entre les représentants,
les cabinets et les sociétés autonomes. Le partage de commissions avec des personnes
qui ne sont pas des représentants est interdit. Voici un extrait de l'Avis relatif à
l'indication de clients en application de la Loi sur la distribution de produits et services
financiers du 8 octobre 2010 publié par l'AMF :
[...] En effet, seul un représentant peut recevoir une rémunération liée ou conditionnelle
à la vente d'un produit ou à la prestation d'un service financier. Un distributeur peut
également recevoir une telle rémunération pour la vente d'un produit financier offert
accessoirement à l'occasion de l'exercice de son activité principale, dans la mesure où
ce produit est afférent au bien qu'il vend et sous réserve de certaines exceptions
prévues à la loi. Une telle forme de rémunération est interdite pour toute autre personne
qui n'est pas visée par la Loi sur la distribution. [...]

Les partages interdits


Il est interdit de partager une commission avec une personne qui n'est pas un
représentant. Par exemple, le partage de commission avec un comptable ou un juriste
est interdit, à moins que cette personne soit également un représentant.

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Indication de clients
Il est possible de rémunérer une personne qui n'est pas représentant parce qu'elle a
référé un client potentiel. Mais cette rémunération ne doit pas être un partage de
commissions. Voici des extraits de l'Avis relatif à l'indication de client en application de la
Loi sur la distribution de produits et services financiers du 8 octobre 2010 de l'AMF :
[...] La rémunération accordée à une personne qui indique des clients ne doit
aucunement dépendre du résultat de l'indication ni varier en fonction de la vente d'un
produit ou de la prestation d'un service financier. [...]

[...] Dans le contexte spécifique d'une indication de clients, l'Autorité estime que la
transparence est de mise et qu'il est nécessaire de divulguer l'existence de toute entente
d'indication entre un représentant ou une personne inscrite et un indicateur de clients.
[...]

L'information relative à l'indication doit être communiquée au client dès le contact initial
avec le représentant.

Selon le même document, voici des exemples de ce que la personne qui fait une
référence ne peut pas faire :

• «Recueillir des renseignements personnels en vue de l'obtention d'une


soumission;
• Compléter pour le client ou aider celui-ci à compléter une demande de
soumission d'assurance;
• Compléter pour le client ou aider celui-ci à compléter une proposition
d'assurance;
• Exercer des pressions ou inciter un client à souscrire une assurance auprès du
représentant ou de la personne inscrite indiquée;
• Fournir au client tout conseil en matière d'assurance.»

Selon cet avis, un planificateur financier ne pourrait pas donner de conseil en assurance
à son client s'il participait à une entente d'indication. Son mandat de planification
financière ne pourrait donc pas être un mandat complet, mais seulement un mandat
partiel.

Rabais de prime à un client


Il interdit formellement au représentant de payer une partie des primes d'un contrat
d'assurance sans le contentement préalable de l'assureur. Voici l'article 36 du Code de
déontologie :
36. Le représentant ne peut, directement ou indirectement, à l'insu de l'assureur,
accorder un rabais sur la prime contenue dans un contrat d'assurance, ni convenir d'un
mode de paiement de la prime différent de celui prévu par le contrat.

Deuxième partie — Assurance de personnes

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individuelle

Chapitre 5 — Assurance contre la maladie ou les accidents

Introduction
La santé et l'autonomie physique sont les principaux actifs d'un individu.
Malheureusement, elles n'apparaissent pas dans un bilan traditionnel. Il s'agit de perdre
ces deux atouts importants pour s'en rendre compte rapidement.

Si l'on est en santé en plus d'occuper un emploi, il est toujours possible de remplacer
éventuellement certains biens ou certaines pertes financières. Que l'on soit au travail ou
à la retraite, si la «machine humaine» déraille, la situation peut être tragique et elle peut
affecter non seulement l'individu, mais aussi sa famille et son entourage.

Les produits d'assurance contre la maladie ou les accidents (aussi appelés prestations
du vivant) englobent :

• Les assurances invalidité;


• Les assurances maladie grave;
• Les assurances soins de longue durée;
• Les assurances maladie complémentaire;
• Les assurances voyages;

Un bon produit d'assurance contre la maladie ou les accidents se distingue par la qualité
de ses définitions et de ses avenants, de même que par l'étendue des situations qu'il
couvre. Idéalement, il devrait couvrir tous les accidents et toutes les maladies.

(1) 5.1 — Assurance invalidité


L'assurance invalidité perte de revenu verse une rente dont le but est de compenser la
perte de rémunération (salaire, commission, revenu net de profession, etc.) qu'un client
subit à la suite d'un accident ou d'une maladie. L'appellation assurance salaire devrait
être réservée aux contrats collectifs dont le preneur est un employeur.

Il existe également d'autres produits qui couvrent les conséquences financières résultant
de l'invalidité de l'individu.

L'assurance invalidité frais généraux de bureau rembourse les dépenses nécessaires au


maintien de l'exploitation d'un commerce ou le fonctionnement d'un bureau du client.

L'assurance invalidité épargne retraite verse une rente dans un compte en fiducie. Les
sommes accumulées dans cette fiducie sont disponibles lorsque le client atteint l'âge de
65 ans, soit généralement lorsque la rente d'invalidité perte de revenu cesse. Les seuls
retraits possibles avant 65 ans sont pour payer les impôts sur le revenu de placement
générés par la fiducie.

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L'assurance invalidité rachat de part verse les sommes nécessaires au financement de


la clause d'invalidité à long terme dans une convention entre actionnaires ou sociétaires.

L'assurance invalidité personne-clé dédommage une entreprise pour les pertes


occasionnées à la suite de l'invalidité d'un employé-clé.

5.1.1 — Risque d'invalidité


Comme nous l'avons vu à la section 1.3, Principes de gestion des risques, le principal
critère dans la décision de souscrire ou non un contrat d'assurance est fonction de la
capacité du titulaire du contrat à assumer ou non les conséquences financières d'un
risque. Quant à la probabilité que le risque se produise ou non, elle est le principal
facteur qui détermine la prime imposée aux consommateurs.

La probabilité de devenir invalide est l'un des risques les plus élevés auxquels un
individu aura à faire face avant sa retraite.

Ce risque est établi grâce aux tables de morbidité. Alors que les tables de mortalité sont
utilisées pour l'assurance vie, les tables de morbidité indiquent la probabilité et la durée
des invalidités pour un groupe de personnes regroupées selon un critère donné ou une
catégorie.

5.1.2 — Critères
Les renseignements personnels, financiers et médicaux exigibles en assurance invalidité
sont sensiblement les mêmes que ceux qui prévalent en assurance sur la vie. Toutefois,
l'assureur ne les analyse pas nécessairement de la même manière. En effet, des
allergies, des troubles de la peau ou des maux de dos chroniques n'influeront pas
nécessairement sur le risque en assurance vie, alors qu'en assurance invalidité, ces
précédents peuvent donner lieu à des périodes prolongées d'invalidité et à des frais
hospitaliers significatifs. Alors que ces personnes obtiendraient une couverture en
assurance sur la vie à des taux standards, des surprimes ou des exclusions pourraient
affecter leur police d'invalidité.

La sélection des risques en assurance individuelle s'effectue à partir d'un certain nombre
de facteurs qui influeront sur les taux et le type de contrat et d'avenant que la personne
pourra obtenir. Le demandeur pourrait même se faire refuser la protection ou bien
obtenir un contrat avec des surprimes ou des exclusions spéciales à cause de certains
de ces facteurs, dont, entre autres :

• l'âge et le sexe;
• le type d'occupation, le domaine d'activité, les antécédents d'expérience dans le
même domaine, la stabilité des revenus ou des contrats, les fonctions, le nombre
de personnes supervisées (la personne doit avoir un emploi au moment de la
demande de contrat);
• l'état de santé actuel avec preuve médicale à l'appui, selon le niveau de
couverture demandée;
• les antécédents médicaux relativement aux blessures, maladies physiques ou
mentales, ceux des parents, frères ou sœurs, pour les facteurs héréditaires;

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• les habitudes de vie, comme le statut de fumeur ou de non-fumeur, la pratique de


sports dangereux, la nature et la fréquence des voyages à l'étranger, le rapport de
conduite automobile, la consommation d'alcool ou de drogues; et
• l'échelle des revenus gagnés et non gagnés, ainsi que les couvertures existantes.

Si l'assuré présente un état chronique et récidivant, le risque sera considéré comme


aggravé et l'assureur pourra exiger une prime plus élevée pour le couvrir (dans un cas
d'obésité, de haute pression artérielle, etc.).

Il arrive également que l'assureur consente à accorder une protection d'invalidité, mais
en établissant une police comportant des exclusions explicites (en plus des exclusions
générales) pour toute réclamation qui découle de l'état préexistant (p. ex. : un mal de
dos chronique).

Critères de sélection
C'est d'abord l'occupation professionnelle, l'âge, le sexe, le statut de fumeur et de non-
fumeur qui déterminent le coût des bénéfices et l'éventail des garanties disponibles.

D'autres variables, telles que le montant des prestations, le délai de carence, la période
potentielle de versements influenceront les primes.

À partir des déclarations de revenus et des états financiers, l'assureur détermine le


revenu gagné assurable aux fins du contrat.

La provenance et l'importance des revenus non gagnés entrent en ligne de compte dans
le calcul du revenu assurable.

L'état de santé, il va sans dire, est la pierre angulaire dans la sélection du risque.

Comme il a déjà été mentionné, la couverture existante, sous une forme collective ou
individuelle, ainsi que la capacité de l'assuré de s'autoassurer interviennent aussi dans
l'évaluation financière du risque assurable.

5.1.3 — Définitions
L'article 2416 C.c.Q. se lit comme suit :
L'assureur doit, dans une police d'assurance contre la maladie ou les accidents, indiquer
expressément et en caractères apparents la nature de la garantie qui y est stipulée.

Lorsque l'assurance porte sur l'invalidité, il doit indiquer, de la même manière, les
conditions de paiement des indemnités, ainsi que la nature et le caractère de l'invalidité
assurée. À défaut d'indication claire dans la police concernant la nature et le caractère
de l'invalidité assurée, cette invalidité est l'inaptitude à exercer le travail habituel.

Cette définition de l'invalidité est claire : l'inaptitude à exercer le travail habituel.


Toutefois, en pratique, chaque assureur pose ses conditions à l'existence d'une invalidité
à travers les nombreuses définitions spécifiées dans le contrat. Ce sont ces définitions
qui déterminent le droit de l'assuré à recevoir ou non une indemnité, et pour combien de

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temps. Ce sont ces définitions qui rendent ce produit si complexe. Par exemple, la
majorité des contrats stipule que l'assuré ne doit pas exercer un autre emploi rémunéré
pour que l'assuré reçoive la rente d'invalidité totale.

De plus, certains contrats ne couvrent que les invalidités provoquées par les accidents.
Si l'assuré devient invalide à la suite d'une maladie, il n'aura pas le droit à des
prestations.

Chaque contrat a sa propre définition d'accident et de maladie. Il est donc important de


vérifier l'ensemble des définitions et non seulement celles concernant les définitions du
mot invalidité. Souvent, il est utile de commencer par les exclusions. Cela procure une
idée générale de ce qui n'est pas couvert.

5.1.4 — Exclusions
Voici un exemple des exclusions que l'on peut retrouver dans un contrat d'assurance
invalidité :
La police ne couvre pas les invalidités qui résultent directement ou indirectement :

• de la guerre ou de tout sinistre lié à la guerre;


• du service actif dans des forces armées;
• d'un acte criminel commis par l'assuré;
• de la greffe chirurgicale d'un organe de l'assuré sur une autre personne si cette
greffe se produit dans les six premiers mois du contrat;
• d'une grossesse normale, sans complications.

Avec une exclusion d'acte de guerre, le client devrait éviter de voyager dans certains
pays dont la situation politique est problématique. Toute chose étant égale par ailleurs,
un client devrait choisir ce contrat qui prévoit une exclusion pour la participation à une
guerre, plutôt qu'un contrat qui prévoit une exclusion pour un acte de guerre.

Lorsqu'il y a une exclusion concernant les actes criminels commis par l'assuré, il faut
vérifier si le contrat prévoit que la conduite en état d'ébriété n'est pas considérée comme
un acte criminel aux fins du contrat.

5.1.5 — Maladies préexistantes


Idéalement, la définition de maladie devrait être la détérioration de la santé. Cependant,
la plupart des contrats d'assurance invalidité définissent la maladie comme étant une
maladie dont les premiers symptômes se manifestent pendant que le contrat est en
vigueur.

Heureusement que 2417 C.c.Q. limite la capacité des assureurs à refuser des
réclamations sous le prétexte que la maladie existait à l'entrée en vigueur du contrat :
En matière d'assurance contre la maladie ou les accidents, si l'affection est déclarée
dans la proposition, l'assureur ne peut, sauf en cas de fraude, exclure ou réduire la
garantie en raison de cette affection, si ce n'est en vertu d'une clause la désignant
nommément.

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L'assureur ne peut, par une clause générale, exclure ou limiter la garantie d'assurance
en raison d'une affection non déclarée dans la proposition, à moins que cette affection
ne se manifeste dans les deux premières années de l'assurance ou qu'il n'y ait fraude.

5.1.6 — Types de contrat d'assurance invalidité


Les trois principaux types de contrat sont :

• la police annulable;
• la police à renouvellement garanti;
• la police à primes et renouvellement garantis.

Police annulable
L'assureur a le droit de modifier les primes, de modifier le contenu et de ne pas