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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

INTRODUCTION
Le transport au Sénégal est placé au cœur des stratégies de développement, avec l’élaboration
de politiques sectorielles sous-tendues par des investissements massifs dans les infrastructures
et les services. Une stratégie intégrée a été élaborée pour accroître la qualité des services de
transport afin de soutenir dans les meilleures conditions l’accessibilité et la mobilité des biens
et des personnes et, au-delà, le développement socio-économique et la préservation de
l’environnement.

En ce qui concerne le transport terrestre, des réformes structurelles ont permis d'associer les
opérateurs privés à la prise de décision dans les conseils d'administration des institutions en
charge de ce secteur. Sur le plan législatif, la loi sur la Construction, l'Exploitation et le
Transfert (loi CET), et la loi d'orientation des transports terrestres visent l'amélioration de
l'environnement juridique du transport afin de le moderniser en facilitant, notamment, l'accès
des opérateurs privés à l'offre de services et au financement des infrastructures de transport,
tout en réglementant l'exploitation.

Deux programmes de transports sont exécutés : le Programme Sectoriel des Transports (PST)
et le Programme d'Amélioration de la Mobilité Urbaine (PAMU).Ces programmes ont facilité
la mise en œuvre d'importantes réformes institutionnelles qui se traduisent sur le terrain par un
cadre plus propice pour une compétition saine, un renforcement des investissements et un
développement soutenu des différents sous-secteurs des transports terrestres, le transport
routier et le transport ferroviaire. Outre le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar
(CETUD), créé en 1997, diverses agences coexistent dans ce sous-secteur, notamment le
Fonds d'entretien routier autonome du Sénégal (FERAS), créé en 2007, alimenté par une taxe
parafiscale sur la vente des produits pétroliers, afin de garantir l'entretien routier par
l'application du principe de l'usager payeur.

Le réseau ferroviaire est essentiellement voué au transport de marchandises. Il assure la


liaison entre Dakar, Thiès, Diourbel, Tambacounda et Bamako (Mali).

Le transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises était assuré, jusqu'en octobre 2003,


par la Société Nationale des Chemins de fer du Sénégal (SNCS). Depuis la mise en
concession de la SNCS en novembre 2003, la nouvelle société Transrail SA assure le
transport international de marchandises entre Dakar et Bamako, le trafic ferroviaire de
voyageurs en banlieue étant dévolu à la société Petit Train Bleu SA (PTB). Transrail est

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concessionnaire pour 25 ans et détient la responsabilité de la maintenance, du renouvellement


et de l'aménagement des infrastructures ferroviaires.

Pour le transport maritime au Sénégal tous les ports appartiennent à l'État; il en existe quatre.
Le Port Autonome de Dakar (PAD) est une société nationale, entièrement détenue par l'État
mais dotée d'une autonomie de gestion. Près de dix millions de tonnes de marchandises et
environ 23 000 navires transitent chaque année par le PAD. Les principaux ports secondaires
du Sénégal sont le port de Kaolack, de Saint Louis et de Ziguinchor, dont le trafic est très
faible. Ces ports sont sous tutelle directe de l'Agence Nationale des Affaires Maritimes
(ANAM). Le PAD joue un rôle primordial, non seulement en tant que seule voie d'accès aux
grands marchés internationaux, mais aussi parce qu'il assure une grande partie de la
répartition rail-route sur le transport longue distance à destination du Mali.

La Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) a retenu le secteur de l’énergie, compte tenu de


son importance comme facteur de production, dans le plan d’actions pour la mise en place de
sa première composante qui est l’environnement des affaires de classe internationale. Le
Sénégal doit donc relever le défi majeur de la résorption du gap énergétique qui représente un
handicap majeur autant en termes de disponibilité que de coût.

En effet, à l’image de nombreux pays non producteurs de pétrole, le Sénégal présente une
situation énergétique caractérisée par trois données majeures :

• Une dépendance énergétique extérieure pour la quasi-totalité des besoins nationaux en


hydrocarbures destinés notamment à la production d’énergie nationale ;
• Une consommation de combustibles ligneux trop importante par rapport aux
ressources forestières nationales et à leur taux de renouvellement ;
• Une production d’énergie électrique essentiellement d’origine thermique, dépendante
du pétrole importé.

La satisfaction de la demande énergétique nécessite une politique de gestion durable du


transport des hydrocarbures. Pour comprendre la politique nationale dans la satisfaction de la
demande en produits pétroliers, nous avons entrepris une analyse non exhaustive de ce
transport, de l’approvisionnement à la distribution jusqu’aux stations-services.

Cependant la SAR permet d’assurer l’approvisionnement régulier du marché domestique en


produits pétroliers. Les produits raffinés ou importés par la SAR sont livrés et facturés aux

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distributeurs sur la base d’un prix calculé par le Comité National des Hydrocarbures (CNH)
qui joue également le rôle de régulateur de marché et détermine les prix de tous les produits
pétroliers à la consommation en tenant compte de l’évolution des cours mondiaux du pétrole
qui sont passés de19 dollars US en 1993 à 31 dollars US en 2003 et ont atteint aujourd’hui le
record de 99 dollars US (MEF/DPEE, 2007). Cette évolution est due en grande partie à une
demande considérable face à des capacités d’approvisionnement limitées, une forte demande
émanant de la Chine, de l’Inde et des Etats-Unis, des perturbations climatiques telles que les
ouragans, des spéculations sur les marchés du pétrole ou encore une incertitude liée à l’offre
de certains pays de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP). La flambée des
prix du baril de pétrole affecte considérablement l’activité économique internationale. La
crise pétrolière est fortement ressentie à travers notamment la hausse des coûts de production
des entreprises et celle des prix des produits pétroliers et biens de consommation

Nous fondant sur cette situation du secteur énergétique, nous avons fait une analyse du
transport des hydrocarbures en nous appuyant essentiellement sur des informations recueillies
à la Société Africaine de Raffinage (SAR), sise au km 18 à Mbao et qui garantit
l’approvisionnement du marché sénégalais en produits pétroliers de qualité, qui a été la seule
structure à nous accueillir et à mettre des informations à notre disposition.

Nous avons ainsi décrit dans une première partie le cadre théorique et méthodologique de
notre analyse incluant le contexte et la problématique, les objectifs et les hypothèses de
recherche. Ensuite, dans une deuxième partie, nous avons présenté la SAR (historique,
activités, organigramme, et place dans le marché international des hydrocarbures). Enfin, nous
allons présenter et analyser les résultats de notre recherche en formulant des
recommandations pour le transport des hydrocarbures au Sénégal.

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

1 PREMIERE PARTIE:
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Chapitre1 : Cadre théorique


1.1. Contexte de l’étude
1.1.1 Marché énergétique
L’énergie est une base essentielle pour le développement économique et social de tout pays.
Au Sénégal, le secteur de l’énergie est sujet à de nombreuses interrogations en termes de
politique, de moyens, de production et d’utilisation parce qu’il est caractérisé par une forte
dépendance vis à vis des importations de pétrole, et par des perturbations constantes dans
l’approvisionnement de l’industrie, des ménages, et de tous les autres secteurs d’activités.

L’augmentation continue des prix des produits pétroliers a été le déclencheur d’une grave
crise manifestée par un équilibre précaire entre l’offre et la demande et par une situation
financière tendue de la Société Nationale d’Electricité (SENELEC) et de la Société Africaine
de Raffinage (SAR) qui sont les deux principales entreprises du secteur dans la distribution
des carburants, du gaz butane et de l’électricité.

La demande énergétique

• La demande internationale

Au niveau mondial, la progression de la demande de pétrole continue d’une année à une autre
reflète la place toujours croissante des économies émergentes, comme la Chine (deuxième
consommateur mondial), l’Inde (4e) la Russie (5e) ou le Brésil (7e). A l’inverse, les grands
consommateurs des pays développés comme les Etats-Unis (numéro un), le Japon (3e), le
Canada (8e), l’Allemagne (9e) et la Corée du Sud (10e) devraient afficher en 2013 des
consommations quasi stables ou en léger recul, avec même une nette contraction (– 3,6 %)
attendue au Japon.

Cinq pays non membres de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques


(OCDE) figurent désormais dans le top 10 des consommateurs mondiaux, en ajoutant
l’Arabie Saoudite, un pays qui a d’ailleurs affiché, en novembre, une production au plus bas
niveau depuis un an, avec 9,5 millions de barils par jour, alors que le pays avait atteint son
plus fort niveau de production en trente ans en juin dernier avec 10,1 millions de barils par
jour. Une baisse qui contraste avec l’envol de la production énergétique américaine, la
fracturation hydraulique ayant rendu disponibles de grandes quantités de pétrole et de gaz de

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schiste. La production américaine de pétrole a augmenté de 760 000 barils par jour cette
année, selon les estimations du gouvernement américain

Selon l’AIE, la demande de pétrole devrait croître d’environ 0,8 millions de barils par jour,
soit 0,9% à la fois en 2012 et 2013. Cette hausse importante de la demande en énergie au
niveau mondial est accentuée par la croissance rapide de la population et de la mondialisation.
Cette situation est valable pour l’Afrique subsaharienne qui a connu un taux de croissance de
2,3% par an entre 2000 et 2006 (RAVAILLON 2009). En conséquence, l’augmentation de la
population devrait entrainer une hausse de demande en services énergétiques, particulièrement
pour les carburants et l’électricité. La consommation de carburant en Afrique subsaharienne
concerne le domaine des transports, surtout pour le secteur routier qui a enregistré un taux de
croissance annuel de 8% depuis 1999 (MULUGETTA, 2009).

Cependant, la satisfaction des besoins énergétiques en Afrique subsaharienne risque d’être


entravée par la demande soutenue des pays émergents comme l’Inde et la chine. En effet, vu
l’élan de leur développement économique, ces pays ne pourront subvenir à leurs besoins sans
recourir aux importations. Selon les statistiques de l’AIE, la chine produisait 3973 milliers de
barils de pétrole par jour pour une consommation de 7849 milliers en 2008. Quant à l’Inde, sa
production de pétrole était estimée à 807 milliers de barils alors que la consommation
correspondait à 2575 milliers (BP, 2007)

• La demande nationale:

La demande énergétique nationale est essentiellement dominée par les ménages dont la part
correspond à 54% de la consommation totale. Cette part a connu un accroissement d’environ
15% entre 2000 et 2006 à cause de la croissance démographique. Or, plus de la moitié de la
population nationale est établie dans les centres urbains (52% en 2008). C’est pourquoi la
demande énergétique nationale dépend fortement de l’urbanisation, caractérisée par une
croissance régulière.

Le secteur du transport occupe la seconde position en termes de consommations énergétiques,


suivi de celui de l’industrie avec des parts respectives de 34 et 9%. Ces secteurs dépendent
des énergies modernes telles que les produits pétroliers. Le diésel et le gasoil permettent de
satisfaire plus de la moitié des besoins énergétiques du secteur des transports dominé par les
voies de communication terrestre. Ceci peut s’expliquer par le développement du parc
automobile qui a connu une hausse de 38,2% entre 1995 et 2005.

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La production nationale énergétique

Le Sénégal est actuellement un pays non producteur de pétrole. La production d’énergie,


essentiellement d’origine thermique, dépend du pétrole importé et dont la distribution est
monopolisée par une seule entreprise : la SAR. Il existe néanmoins d’importantes potentialités
de production de pétrole non encore exploitées parmi lesquelles :

• les Blocs de Rufisque offshore, qui couvre une superficie de 14.981 Km2 à une
profondeur d’eau allant jusqu’à 3000 mètres. Un Contrat a été conclu entre l’Etat du Sénégal
et les sociétés Petrosen et Sénégal Hunt Oïl Company pour, l’exploitation de pétrole dans ce
bloc
• Permis de Saint Louis Offshore: L’exploration de Saint-Louis Offshore, qui couvre
des profondeurs d’eau importantes, va nécessiter des moyens financiers et techniques
considérables. Côté mauritanien (le permis est situé sur la frontière entre les eaux sénégalaises
et mauritaniennes), l’exploration des zones situées aux mêmes latitudes a été confiée à
KosmosEnergy. Les capacités financières de Petro-Tim, qui a trois mois d’existence, sont
jusque-là inconnues
• le dôme flore, qui couvre une superficie en offshore de 1 699 km2, est en fait devenu
un véritable enjeu pour les sociétés évoluant dans la prospection pétrolière (Walfadjiri, 2005).
En atteste la mise en évidence sur ce site d'un potentiel de pétrole lourd estimé à 1,1 milliard
de barils sur place et qui est en mesure d'alimenter la raffinerie sénégalaise pendant une
vingtaine d'années.

Les autres sources d’approvisionnement intérieur sont, par ordre d’importance : le charbon
minéral ou houille (3%), l’hydroélectricité (1%), le gaz naturel (0,3%), le solaire (0,01%).

Ceci explique la forte dépendance du Sénégal vis à vis de l’extérieur en ce qui concerne les
produits pétroliers.

L’offre énergétique extérieure

L'offre pétrolière mondiale s'établit à 84 millions de barils par jour soit 1.042 barils par
seconde ou l'équivalent de 165.600 litres par seconde
(http://www.planetoscope.com/petrole/559-production-de-barils-de-petrole-dans-le-
monde.html). Depuis 2002, la demande mondiale de pétrole augmente plus vite que l'offre,
due principalement aux hausses brutales de la demande asiatique (Chine, Inde).

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Aujourd'hui les prix baissent, non pas parce que les producteurs et les spéculateurs se sont
montrés charitables à l'égard des consommateurs, mais parce que ces derniers ont, bon gré
mal gré, réduit leur demande.

L’équilibre précaire entre l’offre et la demande énergétiques a commandé la définition de


politiques énergétiques claires et précises pour réduire les importations d’hydrocarbures et
acquérir une certaine indépendance pour satisfaire la demande énergétique croissante des
transports, des ménages et des industries.

1.1.2 Le transport de l’énergie au Sénégal

1.1.2.1 . Politique et organisation du transport de l’énergie


Ces nouvelles politiques du transport de l’énergie s’appuient sur les sources d’énergie
existantes telles que le charbon minéral ou houille, l’hydroélectricité, le gaz naturel et le
solaire.

La Lettre de Politique de Développement du Secteur de l’Energie (LPDSE) a été expliquée


par le ministère de l’Energie et des Mines à l’occasion d’un atelier de restitution sur le sujet
qui a permis de débattre et de définir la stratégie qui devrait permettre d’atteindre les grandes
orientations en matière de politiques énergétiques au Sénégal.

La nouvelle LPDSE devra assurer durablement un service de l’électricité de qualité accessible


au plus grand nombre et à des prix supportables. Elle fera suite à celle de février 2008, qui
n’a pas atteint les objectifs escomptés. Selon le directeur de l’électricité, « c’est sur la base
des orientations de la nouvelle politique énergétique du président de la République que la
nouvelle LPDSE a été élaborée en tenant compte de tous les sous-secteurs de l’énergie, à
savoir l’électricité, l’hydrocarbure, les énergies renouvelables, les combustibles domestiques
et les économies énergétiques ».

Un plan d’action devra être adopté à la nouvelle LPDSE. De même, toutes les actions prévues
seront suivies de façon régulière. Une évaluation sera faite à travers ce plan d’action et des
échéanciers fixés. Toutefois, la nouvelle LPDSE court jusqu’à l’horizon 2017. Toutes les
actions prévues dans le secteur de l’énergie seront donc déclinées et soumises à une échéance.
Certaines d’entre elles seront mises en œuvre et effectives avant cette échéance et d’autres
prendront plus de temps.

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

1.1.2.2 Organisation du marché du transport de l’énergie


Une des particularités de l’économie du Sénégal est l’importation de produits à haute valeur
stratégique, comme les produits manufacturés, les hydrocarbures et les céréales (blé, riz) . Les
flux de trafics alimentent de multiples opérations de stockage, de transport dans tout le pays,
faisant travailler des dizaines de milliers de personnes, en particulier les transitaires et les
transporteurs routiers de marchandises. Par exemple, en 2001, les statistiques officielles
indiquaient, pour la région de Dakar qui regroupe l’essentiel des transporteurs, plus de 2 000
personnes ou structures agrées pour le transport routier de marchandises. Mais tous les
secteurs d’activité ne sont pas ouverts : parmi les entreprises de Dakar, seules vingt-trois sont
agréées dans le transport d’hydrocarbures importés. (Voir 1.1.2.3)

1.1.2.3 Acteurs du transport de l’énergie


Au Sénégal, les acteurs du secteur du transport des hydrocarbures appartiennent à la première
catégorie décrite plus haut. Il s’agit de : l’Etat qui est représenté par le Ministère de l’énergie, le
Comité National des Hydrocarbures (CNH) ; le Ministère des Finances et la Société Africaine de
Raffinage (SAR). A côté de l’ETAT il y a les distributeurs multinationaux (Total, Shell, Oïl Lybia,
Oryx) et les distributeurs indépendants (DIPROM, Elton, Touba Oïl, Touba Gaz, VitoGaz, API, Star
Oïl, Al Azar Oïl, Agaz, LMDB, Eydon, Eres, GIE CMM, Serigne Gueye & fils, MKA Excellence
etc.). Il y a également des associations comme le Groupement des Professionnels du Pétrole (GPP) qui
regroupe Total, Shell, OilLybia ; l’Association Sénégalaise de Professionnels du Pétrole (ASPP)
regroupant Elton, Oryx, Touba Oïl, Touba Gaz, API, Star Oïl ; l’Association des Butaniers du Sénégal
(ABS) : VitoGaz, Touba- Gaz, Total.

1.1.3 La logistique pétrolière au Sénégal


Le Sénégal a pour l'instant découvert des réserves de pétrole dans son sous-sol, mais qui ne
sont pas encore exploitées. Les importations se composent d'hydrocarbures destinés aux
activités de raffinage et à la production d'autres formes d’énergies. La logistique pétrolière
repose sur l’existence de raffinerie, de lieux de stockage et d’un réseau de distribution
permettant d’acheminer les produits pétroliers jusqu’au consommateur final.

Les zones de production de pétrole ou de gaz sont souvent éloignées de celles où on en a


besoin. Les principaux gisements de pétrole et de gaz se trouvent dans des pays émergents ou
en développement. Une fois satisfaits de leur demande intérieure, ces pays exportent la
majeure partie de leur production en hydrocarbure vers les régions industrialisées. C’est
pourquoi depuis des dizaines d’années, d’importantes quantités d’hydrocarbure circulent à
travers le monde par voie maritime et terrestre, et sont stockés jusqu’à leur utilisation.

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

• Le transport par voie maritime est assuré par des tankers, qui acheminent le pétrole
aux quatre coins de la planète, en suivant des itinéraires bien définis. Ce mode de transport est
régi par des règles de sécurité qui doivent être respectées par les compagnies pétrolières, les
Etats et les armateurs.

Figure 1. Un tanker assurant le transport maritime des hydrocarbures

Dans ce domaine, le Sénégal est équipé d’infrastructures relativement importantes,


notamment d’un port de commerce à dimension internationale implanté à Dakar et par lequel
transite l’essentiel du trafic. Le port de Dakar dispose d’environ 8.326 mètres linéaires de
quais répartis en 34 postes d’accostage. Près de 85% des postes du port de commerce sont
dragués au moins à - 10 m. Les zones de stockage couvrent une superficie totale de 117 ha
dont plus de 60.000 m² représentent des hangars.

Il existe également des ports secondaires construits dans les villes de Kaolack, Saint-Louis et
Ziguinchor.

Le transport maritime a connu au Sénégal une évolution en dents de scie au cours de la


période écoulée : après une baisse entre 1990 et 1993, le trafic a enregistré une croissance
relativement importante à partir de 1995. Cette reprise s’explique pour l’essentiel par une

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

amélioration de la compétitivité des produits nationaux à l’exportation, suite à la dévaluation


du franc CFA.

• Le transport par voie terrestrese fait par des infrastructures routières et par des
oléoducs ou pipelines, canalisations longues de plusieurs milliers de kilomètres. La
construction de ces tuyaux spécifiques est soumise à des enjeux géopolitiques.

Les ressources financières allouées au Sénégal à l’entretien routier ont jusqu’ici été
insuffisantes au regard des besoins. De ce fait, les actions prioritaires ont été concentrées sur
les grands axes et sur l’ossature du réseau national. Les infrastructures routières réalisées au
Sénégal dans le cadre du PST2 ont permis, d’une part, de sauver le patrimoine national en
routes revêtues et, d’autre part, de maintenir le corridor routier Dakar-Bamako. Toutefois,
dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, les futurs programmes d’investissements ont
retenu l’ouverture de pistes de production pour appuyer les projets de relance de l’agriculture.

La dernière décennie a vu une forte amélioration de la desserte des localités du Sénégal,


même les plus éloignées de la capitale. C’est le cas notamment de la route Fatick-Diakhao-
Gossas d’une trentaine de kilomètres, la route Linguère-Matam, le boucle du Blouf, l’axe
Oussouye-Mlomp-Elinkine et Mlomp-Djiromaite en Casamance, le programme Kédougou-
Saraya-Kita (Mali) et la route Mbirkilane-Tambacounda dans le Sénégal oriental. Et aussi la
réhabilitation tant attendue de l’axe Kaolack-Tambacounda, qui permet de rejoindre la
capitale du Sénégal Oriental depuis Dakar (457km) en moins de six heures. Les zones
touristiques de Saly et de Cap Skirring ont bénéficié d’un programme de requalification qui
consiste à la mise à niveau des infrastructures routières, de l’assainissement, de l’éclairage et
de la sécurité.

Les pipelines ne sont pas nombreux au Sénégal. Il convient de noter ceux de la SAR qui sont
construits avant 1963 à des profondeurs variant entre 80 cm et 3 à 4,5 m, avec une longueur
environ 15 km.

Les pipelines de la SAR sont au nombre de quatre :

• Pipeline pour le fuel de 250 mm de diamètre


• Pipeline pour le gasoil et le kérosène de 200 mm de diamètre
• Pipeline pour l’essence de 150 mm de diamètre
• Pipeline pour le butane qui n’est plus en service.

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Ces pipelines sont en acier et subissent par endroit le phénomène de corrosion. Un


programme de remplacement progressif des pipes de fuel sur 3 km est en cours.

Figure 2. Pipelines assurant la conduite des hydrocarbures par voie terrestre

• Le stockage des hydrocarbures : arrivé à destination, le pétrole n’est pas forcément


utilisé immédiatement. Il est stocké dans des dépôts, centres hautement sécurisés, conçus
spécialement pour cet usage.

Le Sénégal dispose de quatre unités de stockage : la SAR, Senstock, la SPP et PUMA Gaz.

Fgure 3. Dépôts pour le stockage des hydrocarbures

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

1.2. Problématique
La problématique liée à notre thème de recherche concerne particulièrement le transport des
hydrocarbures et la distribution des produits pétroliers au Sénégal et nous permet de soulever
certains problèmes rencontrés par la S.A.R. dans la gestion de ses flux.

En effet les ruptures de stock fréquentes des hydrocarbures au Sénégal se trouvent au cœur de
la problématique du transport de l’énergie dans le pays. Les capacités de stockage demeurent
insuffisantes avec un stock de sécurité en deçà du minimum stratégique. Il convient de
souligner également que malgré la libéralisation, aucun opérateur ne s’est impliqué dans
l’activité de stockage ; et il n’y a pas eu d’opérateurs qui possèdent la moindre capacité pour
importer directement et stocker des produits pétroliers.

Quadruplée entre 2000 et 2008, la variation des cours du pétrole est le résultat d’une
combinaison de facteurs climatiques (vague de froid, cyclones), techniques (extraction
difficile), géopolitiques (baisse de la production en Irak, tensions politiques au Moyen-Orient,
au Nigeria…..) et économiques (augmentation de la demande mondiale). Par ailleurs, cette
variation des cours du pétrole est aussi amplifiée par la spéculation. Le pays a subi,
régulièrement, de plein fouet, la flambée des prix du baril du pétrole.

L’instabilité des prix du baril de pétrole fait de ce thème une grande problématique dont il
faut étudier les causes et conséquences sur les ménages pour pouvoir ainsi proposer des
solutions durables.

Aussi les factures énergétiques sont de plus en plus importantes ; à titre d’illustration, la
facture pétrolière du Sénégal est passée de 185 milliards de FCFA en 2000 à 384 milliards de
FCFA en 2006, puis à 623 milliards de FCFA en 2008, soit une hausse de plus de 40% en
deux ans. Le poids de la facture pétrolière sur l’économie sénégalaise apparaît donc très
important. La tendance observée devrait se poursuivre avec l’augmentation des cours du
pétrole notée depuis quelques années.

Les énergies fossiles (le pétrole, le gaz naturel et leurs dérives) représentent environ 55% de
la consommation mondiale d’énergies. Cependant, ce sont des ressources limitées, et la
sécurité du transport de l’hydrocarbure est problématique pour de nombreux pays en
développement non producteur de pétrole comme le Sénégal. Ceci est la cause principale de la
faible production de produits pétroliers entrainant ainsi des pénuries de gaz, de gasoil, un
faible accès à l’électricité occasionnant des coupures intempestives d’électricité au Sénégal.

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Depuis plusieurs décennies maintenant, les délestages sont devenus monnaie courante au
Sénégal.

Les engagements de l’Etat à soutenir le développement du secteur pétrolier et à lutter contre la


pauvreté, sont autant d’événements survenus au cours des dernières années et qui font de ce
thème une grande problématique et un sujet d’intérêt de premier plan.

Ainsi, il est raisonnable de se poser quelques questions fondamentales dans la stratégie


d’approvisionnement, de transport et de stockage des hydrocarbures au Sénégal :

• Quelles options sont adoptées ou prévues pour répondre à la crise énergétique et


assurer l’approvisionnement et la distribution des produits pétroliers pour le court et le
moyen terme?
• S’agit-il d’une situation de simple défense, de survie ou d’adaptation?
• Ou bien a-t-on prévu des mesures offensives pour assurer un approvisionnement et
une distribution soutenable en énergie au Sénégal?

1.3. Revue de la littérature


On nomme revue de la littérature un rapport de recherche et de lecture qui vise à faire ressortir
les éléments pertinents à une hypothèse (pour ou contre) dans le texte d'un ou plusieurs
auteurs. La revue de la littérature peut être comparée à un résumé d'article ou de livre. Ce
travail comporte en général plusieurs titres et sert à étayer une théorie.

En effet réfléchir sur le transport des produits pétroliers exige l’accès à un certain nombre
d’information. Cette recherche qui s’inscrit dans une perspective de continuité, autorise et
encourage la confrontation entre les résultats des différentes recherches.

Un hydrocarbure est un composé organique contenant exclusivement des atomes de carbone


(C) et d'hydrogène (H). Ils possèdent en conséquence une formule brute de type :CnHm, où n
et m sont deux nombres entiers naturels (http://www.officiel-prevention.com).
On distingue deux catégories d’hydrocarbures :
• Les hydrocarbures aliphatiques : sont des composés constitués de molécules
acycliques à chaîne ouverte, pouvant présenter une ou plusieurs ramifications avec des
chaînes latérales, saturée ou insaturée, selon la nature des liaisons carbone-carbone. Ils
regroupent :

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

• Les alcanes (hydrocarbures saturés de formule générale CnH2n+2) comprenant le


méthane principal constituant du gaz naturel, et les composés chimiques surtout obtenus par
craquage, distillation et fractionnement du pétrole brut, l’éthane, le propane, le butane, le
pentane, hexane, heptane, octane
• Les alcènes sont des hydrocarbures insaturés ayant une ou plusieurs doubles liaisons
carbone, de formule générale CnH2n, le représentant principal étant l’éthylène.
• Les alcynes sont des hydrocarbures insaturés acycliques comportant une triple liaison
carbone, de formule CnH2n-2, dont le principal représentant est l’acétylène.
• Les hydrocarbures aromatiques sont des composés chimiques qui contiennent un
système cyclique composé d’un noyau benzénique très stable formant un hexagone régulier
(le benzène de formule C6 H6, le toluène, le xylène, l’éthylbenzène, le propylbenzène, le
butylbenzène,..) et une ou plusieurs chaînes latérales.

Depuis leur lieu de production à leur lieu de consommation, les hydrocarbures font l’objet de
traitements chimiques, de stockage, de transports et d’utilisation, ou à chaque stade,
surviennent de graves risques chimiques et d’incendie/explosion pour les travailleurs qui les
manipulent et les mettent en œuvre. Les hydrocarbures sont transportés par des camions ou
wagons-citernes, par des navires pétroliers ou méthaniers, par des oléoducs ou gazoducs,
chacun de ces moyens de transport recélant des risques de fuites et d’accidents.

Les textes juridiques qui régissent et réglementent le transport des hydrocarbures décrivent les
lois qui ont été votées, particulièrement la loi 98-05 qui définit le code pétrolier contenant les
mesures pour la stimulation de l’exploration, du développement et de l’exploitation des
hydrocarbures. Les décrets 98-337 et 98-338 définissent le cadre institutionnel permettant de
mettre en place le comité national des hydrocarbures (voir § 3.1) et d’en donner la
composition.
Le Ministère de l’Environnement a, par la suite, décrit l’élaboration et la structuration des
prises de décision ainsi que la coordination entre les différentes entités gouvernementales en
matière énergétique (électricité, hydrocarbures, combustibles domestiques) dans le apport
national du Sénégal pour la 9ème session développement durable de l’Organisation des Nations
Unies (Ministère Environnement, 2011).
La Société Africaine de Raffinage, créée en 1961 (http://www.sar.sn), est la principale
structure qui s’occupe de l’approvisionnement et du stockage des hydrocarbures. A partir de
la SAR, beaucoup de compagnies pétrolières (Elton, Oilibya, Shell, ThomeOil, Total, …) en

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

assurent la distribution à l’intérieur du territoire national


(http://www.lespagesjaunesafrique.com/societes/Senegal/hydrocarbures-distribution).
Dans ce cadre, la logistique du transport des hydrocarbures revêt une grande importance parce
qu’elle organise la distribution de telle sorte que les produits pétroliers arrivent chez les
consommateurs au bon moment. Il y a quelques fois des limites dans la distribution liées
principalement à des ruptures dans l’approvisionnement en produits pétroliers. C’est le cas de
la compagnie TOTAL a été décrit par Sall (2008).

1.4. Clarification des concepts


Les concepts énumérés ci-dessous ont été définis en nous fondant sur :
• Une analyse du secteur du secteur des hydrocarbures qui enregistre des contraintes
aigues pour une parfaite exploitation dans un optique de contribuer significativement
au développement du pays
• Une étude spécifique du transport des hydrocarbures lié à l’évolution du secteur des
transports en général
• Les hydrocarbures, en tant que produit de consommation obéissant aux lois de l’offre
et de la demande dans un contexte marqué par une relance de l’économie nationale par
la promulgation de lois et décrets, comme le décret fixant les conditions d’exercice des
activités d’importation, de stockage , de transport et de distribution des hydrocarbures
(Annexe 2)

Ces concepts sont :

Logistique pétrolière

Les équipes logistiques sont les maillons essentiels d’une chaîne d’approvisionnement
particulièrement sophistiquée allant de la raffinerie à la station-service, du gisement gazier
aux chaudières, des pipelines aux camions citernes.

Les logisticiens gèrent les flux des marchandises et des hommes, par des moyens de transport
variés, en fonction de la nature, du lieu d’origine et de destination du produit.

L’objectif de la logistique est d’optimiser l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et de


réaliser les études qui permettront d’en améliorer les modalités et la sécurité.

Distribution pétrolière

La distribution est l’acheminement d’un produit, de l’offreur au demandeur. Les circuits de


distribution constituent un mode d’organisation permettant d’accomplir des activités dont le

16
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

but est d’amener au bon endroit, au bon moment et en quantités adéquates les produits
appropriés.

Dans le cas des produits pétroliers, il s’agit de l’ensemble des méthodes et moyens utilisés
pour acheminer le pétrole raffiné et les produits consommables fabriqués vers les
consommateurs finaux.

Stratégie de nivellement

Le nivellement est la répartition des produits en tenant compte du nombre de jours de


stockage, c'est-à-dire en rendant au même niveau les stocks des marketeurs sur la base des
parts de marché au niveau national.

La stratégie de nivellement consiste à établir un taux constant de production pour tout


l’horizon de planification. Ce taux correspond à la demande moyenne par période, corrigée
pour tenir compte de la différence entre le stock initial et le stock final désiré.

Les irrégularités de la demande sont aplanies par l’accumulation de stocks durant les périodes
creuses et par l’utilisation des stocks pendant les périodes de fortes demandes.

Raffinerie de pétrole

Une raffinerie de pétrole est une usine comportant plusieurs unités de traitement de pétrole
destinées à extraire le pétrole brut.

Raffinage du pétrole

Le raffinage consiste à séparer le pétrole brut et à fabriquer, à partir de ce dernier, toute une
gamme de produits : essence, diesel, fuels légers et lourds, matières premières utilisées en
pétrochimie, carburant d’aviation, bitumes, gaz de pétrole liquéfié (GPL), lubrifiants,
kérosène etc.…

Pipeline

Un pipeline est un ensemble de canalisations en acier en général enterré, des stations de


pompage pour booster le produit et des terminaux aux extrémités de la ligne. La longueur
d’un pipeline peut varier de quelques kilomètres, souvent les pipelines sont interconnectés
entre eux pour former un réseau parfois très dense.

Sea-line

Canalisation immergée permettant le transvasement d'un produit pétrolier

17
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Dépôt pétrolier

Un dépôt est un lieu de stockage des produits pétroliers aménagé pour faire face à une
éventuelle rupture d’approvisionnement soit à l’arrivée du brut en raffinerie, soit à sortie de
produits finis si la raffinerie est arrêtée pendant une longue durée.

Un dépôt pétrolier comprend plusieurs réservoirs en acier. La taille d’un réservoir peut
atteindre jusqu’à 60000 m3. Chaque dépôt possède entre des postes de chargement des
camions qui vont livrer les produits aux différents consommateurs.

Pétrole brut

Le pétrole brut classique est le pétrole qui s’écoule de façon naturelle ou qui peut être pompé
sans être chauffé ou dilué. Le pétrole brut est classifié léger, moyen ou lourd selon sa gravité
ou sa densité, telle que mesurée sur l’échelle de American Petroleum Institute (API). La
densité API est mesurée en degré. Le pétrole brut a une densité API supérieure à 31,1°. Le
pétrole moyen a une densité API comprise entre 22,3° et 31,1°. Le pétrole léger a une densité
API inférieure à 22,3°.

Produits pétroliers

Ce sont les différents produits issus du raffinage de pétrole provenant des gisements
(terrestres ou marins).

Tanker

Le tanker est un navire spécialisé dans le transport maritime de produits pétroliers

Approvisionnement

L’approvisionnement consiste à acquérir un bien ou un service répondant à une demande.


Ainsi la gestion des approvisionnements pétroliers réunit l’ensemble des flux en amont et en
aval depuis l’acquisition du pétrole brut jusqu’à la mise à la disposition de l’utilisateur final.

La fonction approvisionnement revêt deux formes :


• En amont, l’approvisionnement consiste à acquérir des matières premières (pétrole
brut) qui participent à la production
• En aval, l’approvisionnement consiste à fournir le marché en produits pétroliers. Dans
ce cas, l’approvisionnement joue le rôle de la distribution.

Secteur énergie

18
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Le secteur énergie englobe des quantités de combustibles utilisés dans les industries
productrices d’énergie. Exemple : le chauffage, l’éclairage ou le fonctionnement des
équipements intervenant dans le processus d’extraction ou de distribution.

Consommation finale

Elle désigne la somme des consommations des secteurs de l’utilisation des produits. Elle
signifie que l’énergie utilisée pour la transformation et pour la consommation propre des
industries productrices d’énergie est exclue.

La consommation finale recouvre la majeure partie des livraisons aux consommateurs.

Importations et exportations

Elles désignent les quantités de produits pétroliers ayant franchi les frontières du territoire
national, que le dédouanement ait été effectué ou non.

Terminal pétrolier

Un terminal pétrolier est un port où les tankers peuvent accoster pour charger ou décharger du
pétrole brut et des produits pétroliers.

Il est caractérisé principalement par un grand tirant d’eau, et équipé d'un (ou de plusieurs)
ensemble(s) de vannes et de compteurs afin de permettre le comptage des produits chargés ou
déchargés.

1.5. Objectifs de recherche


L’objectif général de notre étude est de sensibiliser et d’informer les acteurs du secteur
pétrolier sur toutes les composantes du système de transport des hydrocarbures au Sénégal

L’objectif spécifique de notre étude est de fournir des indications afin de :


• Permettre aux différents agents du transport de l’hydrocarbure de pouvoir optimiser
leurs activités en assurant l’approvisionnement correct du pays à moindre cout ;
• Démontrer clairement l’importance du transport de l’hydrocarbure dans les économies
modernes en évitant les risques inflationnistes d’une hausse brutale des prix (impact sur les
secteurs de l’énergie, de l’industrie et des transports, détérioration du pouvoir

1.6. Hypothèses de recherche


Il existe au Sénégal plusieurs compagnies pétrolières pour l’approvisionnement et la
distribution correcte des hydrocarbures. Dans ce contexte, la SAR doit être très compétitive.

19
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Des hypothèses pouvant permettre à la SAR de réussir sa principale mission qui est
d’approvisionner le marché public sénégalais en produits pétroliers peuvent être envisagées.
• Renforcer la surveillance au niveau des pipelines
• Mettre en place un Progiciel de Gestion Intégré (PGI) pour réduire les coûts de
coordination et assurer un meilleur pilotage de toutes les activités de l'entreprise, une
intégration des données, une non-redondance de l'information, ainsi qu’une réduction des
temps de traitement et de livraison
• Relancer le Programme d’Extension et de Modernisation de la SAR
Ainsi la SAR parviendra à satisfaire la demande en hydrocarbures dans un milieu hautement
compétitif.

20
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Chapitre2 : Cadre méthodologique

2.1. Techniques d’investigation


Pour mener à bien notre travail, nous avons effectué une recherche documentaire dans
différents sites web traitant de la logistique pétrolière, et des centres de documentation
auxquels nous eut accès.

Nous nous sommes entretenus avec certains responsables de service de la SAR avons
également réalisé des enquêtes auprès de personnes ressources cibles disponibles sur les
questions intéressant la logistique du transport des hydrocarbures.

2.2. Technique d’analyse des données


Pour pouvoir analyser nos résultats, nous avons identifié avec précision les forces, faiblesses,
menaces et opportunités (FFOM ou SWOT) de la SAR qui lui permettent d’assurer un service
correct du transport des hydrocarbures qu’elle réceptionne et qu’elle distribue au niveau des
dépôts.

Nous avons également analysé les documents soumis à notre appréciation par la SAR.

2.3. Difficultés rencontrées.


La question énergétique est un domaine très sensibles c’est pourquoi il est très difficiles
d’accéder aux informations car ces dernières sont généralement confidentielles. Il est presque
impossible d’avoir des renseignements sur les factures, les fournisseurs et les documents
concernant le transport et la distribution des produits pétroliers.

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

2. DEUXIEME PARTIE :

PRESENTATION DE LA SOCIETE AFRICAINE DE RAFFINAGE (SAR)

22
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Chapitre3 : Présentation Générale de la S.A.R.


3.1. Historique
Jusqu’en 1960, le pétrole dans les pays de l’Afrique Occidentale Française (A.O.F.) était géré
par la Société Africaine des Pétroles (S.A.P.). C’est en 1961 que l’Etat du Sénégal, associé à
Elf France et à des Sociétés de Distribution Pétrolière, décide de changer la S.A.P. en S.A.R.
(Société Africaine de Raffinage) avec comme principaux objectifs :

• raffinage du pétrole brut


• approvisionnement des marchés sénégalais et étrangers de la sous-région

Les travaux ont duré dix mois (de juin 1962 à mars 1963). C’est le 31 octobre 1963 que la
S.A.R. a déchargé son premier tanker de brut « PAUTHIER » en provenance du Sahara.

La S.A.R. a été inaugurée le 27 janvier 1964 par feu son Excellence le Président Léopold
Sédar SENGHOR.

3.2. Structure du Capital


La S.A.R. est une société anonyme au capital de 1.000.000.000 francs CFA. Son siège se
trouve au 15, Boulevard de la République et son usine au km 18, Route de Rufisque. A ses
débuts, la S.A.R. avait comme actionnaires : Elf : 30,0% ; Shell : 23,6% ; B.P. : 11,8% ;
Total : 11,8% ; Mobil : 11,8% ; BNDS : 10,0% ; Esso : 1,0%

En 2010 on assiste à une nouvelle situation avec l’arrivée d’autre actionnaire Bin Laden et de
Pétrosen qui représente l’Etat .la situation devient : Total : 20% ; Bin Laden : 34% ; Pétrosen :
46%

3.3. Structuration de l’Usine


La S.A.R. est divisée en cinq zones :

La Zone A : qui est réservée au stockage de pétrole brut et de fuel oil importé. Elle comporte
sept bacs
• La Zone B : elle a en son sein le laboratoire pour les analyses de produits, la salle de
contrôle pour la conduite des unités de raffinage, les unités de Distillation de Reforming et du
Meroxqui permettent de fractionner le pétrole brut en produits dérivés.

La Zone C : endroit où sont stockés les produits finis et intermédiaires

23
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

• La Zone D : on y trouve des structures tels que le département Informatique, le


département Achat, le service Administration des Ventes, le département Maintenance, le
département Sécurité, le service Audit Interne, le Magasin Général, etc.
• La Zone E : on y trouve le bâtiment administratif, le restaurant, l’infirmerie, la
bibliothèque, le parking, etc.

3.4. Organisation et Composition

3.4.1. Organisation
La S.A.R. est une société dotée d’un Conseil d’Administration qui coiffe une Direction
Générale. Le Conseil est composé de douze membres qui élisent leur Président et fixe les
objectifs à atteindre.

La gestion de la société est confiée au Directeur Général qui collabore avec des directeurs, des
chefs de départements et des chefs de service. Le contrôle est centralisé au niveau de la
direction générale.

3.4.2. Composition des Directions

3.4.2.1. Direction Générale


Elle est dirigée par un Directeur Général qui assure la gestion quotidienne de la société et
veille à l’atteinte des objectifs fixés par le Conseil d’Administration.

3.4.2.2. Direction Technique


Elle est dirigée par un Directeur Général Adjoint qui contrôle les installations de l’usine et
coordonne les actions de production, de stockage et d’expédition. Elle s’occupe aussi des
consignes de sécurité et a en son sein :

• une Assistante de Direction


• un Département Maintenance
• un Département Exploitations
• un Département Sécurité et Contrôle
• un Service Procédés
• un Service Laboratoire

3.4.2.3. Direction Financière


Elle est sous la tutelle d’un Directeur Financier. Elle joue un rôle important dans la recherche
de capitaux pour le financement des investissements, gère les ressources et utilise les ratios

24
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

pour faire ressortir les éléments de gestion de liquidité et de rentabilité. Son Département
Finances regroupe :

• une Assistante de Direction


• un Département Finances et Comptabilité
• un Département Informatique

3.4.2.4. Direction Commerciale


Elle est dirigée par un Directeur Commercial et a comme rôle principal l’achat des produits
finis et de pétrole brut ainsi que la recherche de débouchés. Elle gère également la facturation.
Son Département Valorisation / Programme regroupe :

• le Service Ordonnancement et Optimisation


• le Service Administration des Ventes.

3.4.2.5. Direction Ressources Humaines et des Affaires Juridiques


Cette direction est chargée de gérer le personnel. Elle s’occupe du recrutement du personnel,
des stagiaires, des contractuels, des assurances et veille au climat social. On y trouve :

• un Service Ressources Humaines


• un Service Relations Extérieures et Affaires Sociales
• une Section Formation
• une Assistante de Direction

3.5. Activités principales de la S.A.R.

3.5.1. Approvisionnement
La Société Africaine de Raffinage (SAR) s’approvisionne en pétrole brut directement du
Nigeria (Bonny Light, Qua Iboe…). Vu la qualité de leur pétrole et la distance qui sépare ces
deux pays il est plus économiques et plus facile pour la SAR de traiter avec des firmes
pétroliers du Nigeria. Le produit est transporté jusqu’au Sénégal par des tankers d’une
capacité de 100 000 tonnes. Le déchargement se fait grâce à une conduite sous-marine (sea-
line) de 5.6km dans le système de réception qui stock ce dernier dans un parc de 7 bacs d’une
capacité totale de 220 000m3

25
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

3.5.2. Exploitation et Production


La SAR possède un schéma de raffinage simple. La raffinerie est équipée d’unités de
distillations, atmosphérique et sous vide, d’une unité de reformeur catalytique et d’un
adoucisseur de kérosène (Mérox).

Figure 4. Schéma de raffinage : Raffinerie de type Hydroskimming (Distillation et


Reforming) Merox

Le pétrole brut arrive par des tankers de 100 000 tonnes de capacité. Il est déchargé dans la
baie de MBao à travers une conduite sous-marine (sea-line) de 5,6 km de long et stocké dans
un parc de 225 000 m3 de capacité. Le pétrole brut subit dans les unités de fabrication
plusieurs opérations qui permettront d’obtenir différents produits.

La première étape est la distillation. L’unité comprend deux sections : une distillation
atmosphérique et une distillation sous vide. La distillation est un procédé qui permet de
fractionner le brut en « coupes » correspondant chacune à un produit fini consommable
(butane, gas-oil, fuel-oil ) et en produits semi-finis qui nécessitent un traitement secondaire
(essence légère, naphta, kérosène). Concernant le naphta, ce traitement se fait au niveau de
l’unité du reforming.

La deuxième étape est celle du reformeur catalytique. C’est un procédé de transformation qui
permet d’obtenir différents types d’essences telles que le supercarburant et l’essence
ordinaire.

26
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

La troisième étape unité est le Mérox. Elle a pour but d’adoucir le kérosène en transformant
les mercaptans en disulfures nettement moins corrosifs. L’unité comprend trois sections : un
prélavage de la charge, un adoucisseur (catalyseur) et un traitement de finition

La capacité de Traitement de la SAR est : 1 200 000 T/an: pour l’unité de distillation, 14T/h
pour l’unité de reforming et 25T/h pour l’unité de Mérox. Les produits obtenus sont ensuite
stockés dans des bacs pour être expédiés vers les dépôts des distributeurs à travers des
conduites souterraines ou pipelines.

3.5.3. Contrôle de qualité


Avec un parc de plus 100 appareils destinés à l’analyse, le laboratoire de la SAR vérifie la
conformité, suivant les spécifications nationales et internationales (ISO) de l’ensemble des
produits pétroliers ‘pétrole brut, produits finis et semi finis) réceptionnés et stockés.

Le laboratoire réalise plus de 90% des analyses de produits pour les acteurs du secteur de
l’énergie au Sénégal (dépôt distributeurs, stations-services, cabinet d’expertise).

Le laboratoire a également pour mission le contrôle quotidien des eaux de rejet de la SAR
avec un oléo filtre moderne installé en 2003.

3.5.4. Sécurité
Les hydrocarbures sont des produits dangereux auxquels sont associés des risques chimiques,
d’asphyxie, d’incendie ou d’explosion qui ont conduit à de nombreuses réglementations et
normes de transport et d’utilisation, aboutissant à un ensemble complexe de mesures
préventives. La prévention consiste à :

• Limiter l’utilisation des produits les plus nocifs et favoriser la substitution par d’autres
qui le sont moins,
• Promouvoir des actions de réduction à la source d’émission (optimisation des procédés
d’application par exemple),
• Capter les vapeurs d’hydrocarbures le plus en amont possible et au mieux aspirer les
vapeurs à leur source d’émission,
• Utiliser des machines fermées étanches,
• Ventiler les lieux de travail,
• Respecter scrupuleusement les règles de stockage et de transport des hydrocarbures,
• Adapter toutes les installations électriques des locaux à la zone de risque,

27
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

• Porter des vêtements et gants de protection adaptés à la tâche effectuée et au produit


concerné, des chaussures de protection antidérapantes, et en cas d’urgence ou pour des
travaux exceptionnels de courte durée, porter un masque de protection respiratoire.

Les moyens de secours et de lutte contre l'incendie doivent être particulièrement adaptés et
régulièrement contrôlés, avec des plans d'évacuation et des exercices d’application fréquents.

La sécurité des dépôts de la SAR, de la chaîne de distribution et de ses installations est au


centre de ses préoccupations et est donc cruciale ainsi que celles du personnel. Le
renforcement continu de la sécurité de la SAR a été obtenu grâce à une politique dynamique
et concrète qui s’est déployée autour de deux axes :

3.5.4.1. Equipements :
• Deux réservoirs d’eaud’incendie de 12000 m3 et de 1630 m3
• Un réseau maillé d’eau et d’émulseurs de 250 m3
• Une pompe incendie de 3000 m3/h pour l’eau et de 110 m3/h pour l’émulseur
• Un poste de contrôle de sécurité avec un système de commande des pompes à
distance.
• Des équipements fixes et mobiles de lutte contre les eaux d’hydrocarbures.

3.5.4.2. Formation
La SAR consacre chaque année 4 à 6% de la masse salariale au financement d’activités de
formation de son personnel. La SAR a signé des conventions avec des écoles, des instituts et
des universités reconnus pour animer les stages d’apprentissage, de qualification, d’insertion
ou de mise à niveau.

L’équipe d’intervention sécurité est composée de 27 agents organisés en équipes de quart


opérationnelles 24h/24.

Chapitre4 :Diagnostic de la gestion des approvisionnements


4.1. L’appel d’offres
La Société Africaine de Raffinage lance toujours un appel d’offres pour l’importation du
pétrole brut et des produits finis.

Les modalités et les conditions de cet appel d’offres sont décrites dans un document qui
comporte un certains nombres de clauses et d’annexes envoyés aux fournisseurs agrées.

28
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Les offres sont remises sous double enveloppe fermée séance tenante par chaque
soumissionnaire ou à son mandataire à la commission d’appel d’offres de la S.A.R.

Les offres sont généralement dépouillées les mêmes jours et heures par la commission d’appel
d’offres de la S.A.R. à laquelle assisteront, en qualité d’observateur, les soumissionnaires ou
leurs mandataires.

Pour permettre d’évaluer rapidement les offres et conclure rapidement les discussions
éventuelles, toutes les conditions liées à chaque offre doivent être clairement mentionnées
pour ne pas retarder le processus d’adjudication. La S.A.R. se réserve le droit de ne pas
donner de suite à cet appel d’offres.

Les 17 principales clauses concernent essentiellement :

1. La qualité du produit : pour le pétrole brut, le produit doit répondre à certaines


spécifications conformément à la réglementation en vigueur ;
2. Le volume : la quantité commandée doit être disponible ;
3. Les incoterms : généralement c’est sur la base FOB ou CIF que les contrats se font et
la version en vigueur est celle de 2010 ;
4. La formule des prix : c’est le prix de référence avec un différentiel ; le prix final
unitaire sera exprimé en USD / tonne métrique nette chargée ;
5. La période de : c’est la période de détermination des prix ;
6. Livraison : elle doit se faire compte tenue de la réglementation en vigueur ;
7. L’inspection : les frais d’inspection au chargement sont supportés à 50/50 par le
fournisseur et le client;
8. La parité monétaire : la parité finale USD/EURO sera la moyenne journalière
correspondant à la période de pricing de la cargaison ;
9. La facturation : elle sera basée sur les quantités nettes chargées multipliées par le
prix final unitaire USD converti suivant la parité monétaire. La facture sera libellée en
Euro ;
10. Le paiement :c’est la précision de l’échéance de règlement qui dépend du contrat ;
11. Le tanker :le fournisseur fera parvenir à la S.A.R. une proposition de tanker dans les
délais compatibles avec son affrètement en prenant soin de préciser les caractéristiques
du tanker défini en annexe 1 ;
12. L’assurance :une fois le produit mis à bord, la responsabilité est alors transférée à
l’acheteur qui devra prendre toutes les assurances en la matière ;

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

13. Les surestaries :selon les termes et les conditions de la charte party ;
14. Les documents :les documents ci-après seront remis à bord tels que :
• Un connaissement
• Un certificat d’origine
• Un certificat de qualité
15. La loi applicable et les juridictions :les parties sont expressément convenues que
tout différend découlant du contrat, relatif à ce contrat ou né de la rupture de ce contrat
seront à la juridiction exclusive de la haute cour siégeant à Londres, l’action judiciaire
étant introduite par lettre recommandée ;
16. Les dérogations :toute dérogation aux conditions susnommées devra être clairement
précisée dans l’offre de la S.A.R. qui décidera de les accepter ou non et pourra ainsi
disqualifier une offre non conforme ;
17. L’acceptation :par son offre, le soumissionnaire accepte les conditions de la S.A.R. et
en particulier les spécifications du produit, les exigences de qualité du bateau et les
exigences documentaires. La S.A.R. se réserve le droit de refuser toute nomination de
bateau ou livraison de produit non conforme.

Les annexes de l’appel d’offres concernent essentiellement :

• Les caractéristiques du tanker ;


• Les conditions applicables au navire ;
• Les exigences du port autonome de Dakar ;

4.2. Commande du produit


Apres la conclusion du contrat avec le fournisseur sélectionné, la S.A.R. procède ainsi à la
commande de son produit qui doit lui être livrée selon les termes du contrat et de la
réglementation en vigueur.

4.3. Réception de la commande


Afin de pouvoir réceptionner les bruts à traiter, il existe des moyens de réception au sein de la
raffinerie. Les produits semi-finis peuvent également être envoyés à la S.A.R. ou dans les
dépôts pour rendus conformes. Les produits finis quant à eux sont réceptionnés directement
dans les dépôts.

Globalement, les moyens de réception sont le sea-line en mer et les pipes en terre.

30
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

4.4. Vérification de la conformité et mise en douane


La vérification de la conformité est faite par le laboratoire de la raffinerie pour vérifier si la
marchandise reçue correspond aux normes de qualités et à la quantité commandée. Le
laboratoire est donc en amont et en aval dans le processus de transformation du pétrole brut et
de ses dérivés.

La mise en douane consiste à mettre la marchandise à la disposition de la douane et au dépôt


de la déclaration sommaire. Cette dernière est déposée en douane par l’armateur ou par le
consignataire avant le déchargement du navire.

4.5. Transfert du produit dans les bacs via les pipelines


Apres la réception de la commande, la mise en douane et les vérifications en ce qui concerne
la qualité, la conformité et la quantité commandée, le pétrole brut est transféré dans les bacs
via les pipelines.

Le transfert du produit du tanker jusqu’à la S.A.R. se fait via un pipeline sous-marin


conformément appelé Sea-line qui est une ligne reliant le tanker et la S.A.R. d’une longueur
de 5,600 km et d’un volume de 1700 m3.

Apres l’amarrage du bateau, une connexion est mise entre le tanker et le sea-line permettant
ainsi le transfert du produit du bateau jusqu’à la SAR. Une fois que le produit arrive à la
S.A.R le transfert se fera vers les bacs via pipelines.

4.6. Gestion des stocks et dédouanement


La S.A.R. dispose de 7 bacs de brut situés vers la zone A de l’usine qui sont chargés de
réceptionner le pétrole brut en attendant leur transfert vers les unités de production pour une
quelconque transformation du produit et d’une vingtaine de bacs de produits finis situé vers la
zone C pour stocker les produits finis ou semi-finis.

31
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Figure 4 : Bacs de produits pétroliers

Apres avoir géré le stockage du brut et des produits finis, la S.A.R., par l’intermédiaire de son
service transit, doit procéder au dédouanement de ces derniers pour pouvoir ainsi les
commercialiser.

Pour le dédouanement du pétrole brut ou de ses dérivés, la procédure utilisée est le régime
suspensif qui doit respecter certaines normes douanières et qui fait appel à l’utilisation de
certains documents tels que :

• Connaissement ;
• Note de détail ;
• Certificat d’origine ;
• Certificat de qualité du brut ;
• Attestation d’importation ;
• Autorisation de change ;
• Déclaration Préalable d’Importation (DPI) ;

Chapitre5 :Diagnostic de la gestion de distribution par rapport aux


marketeurs (GPP et ASPP)
La S.A.R. importe du brut destinés au raffinage afin d’approvisionner le marché intérieur et
les pays de la sous-région (Mali, Gambie, Guinée) conformément au plan de fabrication.

32
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

5.1. Objectifs
La procédure de distribution a pour but :

- De formaliser les règles qui régissent les opérations de ventes sur le marché intérieur
des produits pétroliers finis.
- D’assurer l’intégrité dans la démarche en vue d’une transparence optimale.

Pour réaliser ces objectifs, la direction générale en charge de cette activité, doit recevoir les
commandes de sociétés au plus tard le mardi date de la réunion à 10h00mn.

Ces sociétés doivent au préalable répondre aux conditions définies par la réglementation.

5.2. Domaine d’application


Cette procédure s’applique à toutes les sociétés ; les GPP (Grands Professionnels du Pétrole)
tels que Total, Vivo (ex Shell) et Libya-oil et les Indépendants sénégalais tels que ELTON,
TOUBA Oil, ORYX….qui exercent dans la distribution du marché intérieur et de l’export des
produits pétroliers finis en cas d’excédent de production.

5.3. Description de la procédure


Elle décrit le traitement des commandes en fonction des clients

• Au comptant
• A crédit

Dans chaque cas le processus suivi est :

• La revue de la commande ;
• La répartition suite à la fabrication des produits ;
• L’établissement des rétrocessions.

5.3.1. La Revue des commandes


Le chef de section facturation s’occupe de plusieurs tâches. Il est chargé de

• Recevoir les commandes du client par fax ou par courrier électronique au plus tard le
mardi date de la réunion à 10h00mn
• Vérifier la situation financière du client (Indépendants)
• Enregistrer la commande dans le tableau récapitulatif des ventes

33
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

5.3.2. La Répartition
Le chef de section Programme fait le point des stocks S.A.R. dans les dépôts et à la raffinerie
afin de pouvoir bien niveler la distribution des produits pétroliers. Le nivellement consiste
donc ravitailler les clients en produits pétroliers en les mettant tous au même pied. Selon la
réglementation, tous les clients doivent être à minimum 35 jours de stock c’est-à-dire qu’ils
doivent avoir un stock de sécurité de 35 jours.

La S.A.R. fait donc le cumul de ses stocks dans les dépôts et à la raffinerie ainsi que la
situation des stocks des clients pour pouvoir faire le nivellement et donner à chaque client la
quantité qui lui revient.

5.3.2.1. La S.A.R. dispose de stocks en quantité suffisante


• Dans les dépôts
Elle honore toutes les commandes dans un délai de
- 24h pour les clients à crédit et cash avec chèque certifié
- 72h pour les clients cash avec chèque de banque
• Dans les dépôts et à la raffinerie
Elle honore les commandes des indépendants dans un délai de
- 24h pour les clients à crédit et cash avec chèque certifie
- 72h pour les clients cash avec chèque de banque

Puis après pompage la S.A.R. sert les majors suivant le tableau récapitulatif des ventes.

5.3.2.2. La S.A.R. ne dispose pas de stocks en quantité suffisante


• Dans les dépôts
Elle sert les indépendants à hauteur de 8jours de stocks selon les sorties journalières dans un
délai de :
- 24h pour les clients à crédit et cash avec chèque certifié
- 72h pour les clients cash avec chèque de banque

Le solde du stock est partagé aux majors selon le critère du nivellement.

• Dans les dépôts et à la raffinerie


Elle sert les indépendants à hauteur de 8jours de stocks selon les sorties journalières suivant le
programme de pompage dans un délai de
- 24h pour les clients à crédit et cash avec chèque certifié
- 72h pour les clients cash avec chèque de banque

34
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Le solde de la production hebdomadaire est partagé aux majors selon le critère du nivellement
et suivant le tableau récapitulatif des ventes.

5.3.3. L’établissement des rétrocessions


La rétrocession consiste à vendre aux clients la quantité qui leur a été octroyée lors du
nivellement. C’est la cession des produits pétroliers aux clients par la S.A.R qui se fait le
souvent dans les dépôts.

En effet la S.A.R. dispose de plusieurs dépôts dont :


• SENSTOCK ;
• SDE (Société Dakaroise d’Entreposage) ;
• PORT : SPP produits noirs (Société des Produits Pétroliers), SPP produits blancs,
Shell.

Chapitre6 : Le cadre juridique et réglementaire


Durant ces dix dernières années, l’environnement pétrolier international a été caractérisé par
une réduction importante des budgets d’exploration des compagnies pétrolières. Une telle
situation a réduit la compétitivité d’un pays comme le nôtre pour les investissements de
recherche pétrolière au profit de pays disposant d’un potentiel pétrolier confirmé.

Pour être compétitif, le Sénégal doit non seulement tenir compte de l’évolution des données
énergétiques mondiales, mais aussi offrir aux acteurs potentiels de l’industrie pétrolière, des
conditions attrayantes et susceptibles de favoriser le développement des investissements
pétroliers d’exploration ou de production sur le territoire national.

Le présent projet de Code pétrolier est conforme à l’orientation générale du droit pétrolier
international, tout en tenant compte des caractéristiques spécifiques de la recherche et de
l’exploitation des hydrocarbures dans notre bassin sédimentaire onshore, et offshore, des
conditions existantes et du développement anticipé de l’industrie pétrolière. Par rapport à la
loi n°86-13 du 14 avril 1986, portant Code pétrolier, le présent projet contient un certain
nombre d’innovations que l’on peut qualifier d’essentielles.

Le projet de code prévoit la possibilité pour les compagnies pétrolières de bénéficier d’une
période de rétention de huit ans pour le gaz et de trois ans pour le pétrole brut pour les
découvertes qui ne sont pas immédiatement exploitables commercialement, à la différence du
Code pétrolier de 1986 qui exige que l’opérateur renonce aux découvertes non commerciales
à l’expiration de la période d’exploration.

35
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

L’autorisation d’exploitation provisoire des hydrocarbures qui était au niveau du décret est
introduite dans le code pour permettre aux titulaires d’un permis de recherche d’exploiter à
titre provisoire les puits productifs pendant une période maximale de deux ans, période
pendant laquelle ils sont tenus de poursuivre la délimitation et le développement du gisement
ainsi découvert.

Les hydrocarbures gazeux sont traités en tenant compte du fait que leur développement peut
nécessiter des investissements et des durées plus longs que ceux des hydrocarbures liquides.

En outre, dans le présent Code pétrolier, la durée de validité de la concession de vingt-cinq


ans peut être prorogée d’une période de dix (10) ans renouvelable une fois, au lieu d’une
extension d’une durée maximale de dix (10) ans dans le code de 1986.

Des dispositions sur la protection de l’Environnement sont améliorées selon les tendances de
la pratique internationale. Il est exigé notamment des études et propositions sur la protection
de l’environnement comme partie intégrante des plans de développement de toute découverte
d’hydrocarbures, mais aussi pendant la phase d’exploration ou en cas d’abandon d’un
gisement.

Une autre différence à relever est qu’avec ce nouveau projet de code, le bonus dont le
versement pourrait être exigible à la signature d’une convention ou d’un contrat de services,
est supprimé. Le taux de la redevance assise sur les productions de pétrole brut ou de gaz
naturel est désormais compris entre un minimum de 2 % et un maximum de 10 % et varie
suivant que l’exploitation se fait à terre ou en mer ou qu’il s’agisse d’hydrocarbures liquides
ou gazeux, au lieu de 12,5 % dans le code de 1986.

L’impôt supplémentaire dit Prélèvement Pétrolier Additionnel (PPA) est maintenu. Toutefois
son calcul sera basé sur la rentabilité globale du projet (facteur R). Ce nouveau Code pétrolier
contient des mesures pour stimuler l’exploration, le développement et l’exploitation des
hydrocarbures par un renforcement des avantages fiscaux et douaniers déjà acquis dans le
code de 1986, code qui prévoit que les titulaires de convention ou de contrat de services ainsi
que les entreprises qui leur sont associées dans le cadre des protocoles ou accords tels que
visés dans la présente loi (article 8 alinéa 4) sont exonérés pendant les phases de recherche et
de développement de tous impôts, taxes et droits au profit de l’Etat.

Ce nouveau code introduit la possibilité de signer un contrat de partage de production en plus


de la convention, dans le cadre du contrat de services. Il prévoit également une dispense du

36
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

timbre douanier et du prélèvement du Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC) lors de


l’importation en République du Sénégal de tous matériels et autres biens d’équipement
destinés directement aux activités de prospection, de recherche et de développement des
hydrocarbures.

37
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

TROISIEME PARTIE :
CADRE ANALYTIQUE

38
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Cette partie décrit les chapitres correspondant au cadre analytique qui définit le
cadreinstitutionnel etl’analyse des résultats.

Chapitre 7 :Le cadre institutionnel


La loi 98-05 du 8 Janvier 1998 portant code pétrolier définit en son chapitre 6 les conditions
de transport des hydrocarbures. Cette loi abroge la loi précédente 86-013 du 14 Août 1986.

Le Ministère des mines et de l’énergie coordonne l’approvisionnement et la distribution


hydrocarbures au Sénégal. La Direction générale des hydrocarbures est l'organe responsable
de l'application de la politique nationale en matière d'hydrocarbures. Elle s'occupe, entre
autres, de l'instruction des dossiers de demandes d'autorisations d’approvisionnement, du
contrôle et du suivi des activités de raffinage, de stockage, de distribution et de transport des
hydrocarbures sur l'étendue du territoire national.

Un nouveau cadre législatif et réglementaire a été mis en place par la loi 98-337 du 21 Avril
1998. Il s’agit du Comité National des Hydrocarbures (CNH) qui comprend les représentants
des Ministères chargés des Finances, du Commerce, de l’Environnement, du Transport, de la
Protection Civile ainsi que le Directeur Général des Douanes et le Directeur Général du Port
Autonome de Dakar. La mission du CNH est de donner des avis et de formuler des
recommandations sur toutes les questions concernant le secteur des hydrocarbures en veillant
à la disponibilité permanente des produits pétroliers sur toute l’étendue du territoire national
et en proposant les éléments de la politique en matière de constitution de stock national de
sécurité en produits pétroliers.

Une entreprise désireuse obtenir une licence de transport d’hydrocarbures, doit fournir des
informations précises sur la capacité de chaque camion-citerne et ses caractéristiques
techniques qui doivent répondre aux normes techniques en vigueur. Chaque camion doit faire
l’objet d’une visite technique tous les ans attestant son aptitude à transporter des
hydrocarbures raffinés. Chaque transporteur doit souscrire à des assurances pour couvrir les
risques inhérents à l’activité de transport. Chaque année, le transporteur doit déposer auprès
du ministère chargé des hydrocarbures l’attestation de la visite technique et une copie de la
police d’assurance précisant les risques couverts et capitaux assurés. La licence a une durée de
vie de 5 ans renouvelable dans les mêmes formes pour une période ne pouvant excéder la
durée initiale. Le renouvellement est de droit si le titulaire a rempli les obligations définies par
la licence. Les entreprises doivent donc livrer le bon produit, au bon moment, au bon endroit

39
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

et au meilleur coût dans des conditions optimales de sécurité et de protection de


l’environnement.

Chapitre8 : Présentation des résultats


8.1. Approvisionnement
L’approvisionnement en hydrocarbures obéit à une stratégie qui établit une production
constante pour toute la durée de la planification. Cette production correspond à la demande
moyenne par période et qui tient compte de la différence entre le stock initial et le stock final
désiré. Les irrégularités de la demande sont corrigées par l’accumulation de stocks durant les
périodes creuses et par l’utilisation des stocks pendant les périodes de fortes demandes.

La SAR a pour rôle d’importer et de raffiner le pétrole brut et doit faire face à la demande
croissante. Elle est approvisionnée par des tankers ayant une capacité de 120 000 tonnes soit
950 000 barils de pétrole brut, et 20 000 à 30 000 tonnes de produits finis. On distingue
communément les tankers à coque simple et les tankers à coque double. Actuellement, ces
derniers sont préférés aux premiers car garantissant plus de sécurité : en effet, leur cale n’est
pas au contact direct de la mer et en est séparée par une ceinture de ballast, un espace de 2 m,
compris entre les deux coques du tanker. En cas d'avarie, le pétrole se déverse dans cet espace
et non dans la mer.

Cependant, la SAR connait un déficit structurel pour la satisfaction de la demande en produits


pétroliers au niveau national.

C’est pourquoi d’autres compagnies pétrolières interviennent pour combler ce déficit en


important et en stockant du pétrole raffiné dans d’autres centres comme SENSTOCK créée
grâce à la libéralisation du secteur des hydrocarbures. Logée à la zone franche industrielle,
elle est le fruit d'un partenariat stratégique entre l'État du Sénégal et le groupe DIPROM.

L’implantation de SENSTOCK permet d'augmenter considérablement les capacités de


stockage du Sénégal en étendant la durée des stocks de sécurité. Le centre a une capacité de
stockage de 45 000 m3 répartie comme suit : 29 000 m3 de produits blancs (Gasoil, Diesel,
Super, Essence ordinaire, Jet pétrole) et 16 000 m3 de produits noirs (Fuel). La seconde phase
de stockage de SENSTOCK est très avancée avec une capacité de stockage de 108 000 m3
supplémentaires.

La sécurité des installations comprend: un mur anti feu ultra- moderne, 3 pompes incendie
d'un débit de 350 m3/heure, 1 bac de 3000 m3, un second d'une capacité de 10.000 m3 en

40
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

construction portera l'autonomie à 13 heures. Toute la plate-forme est protégée 24h/24h par
un système de vidéosurveillance.

Désormais, tous les produits de la SENELEC transiteront par SENSTOCK après être passés
par les pipelines de la Sar pour le Raffinage. Grâce à cette société, le stockage des
hydrocarbures est entièrement sécurisé. Dépôt agréé par tous les « majors » (Total, Shell,
OILYBIA), SENSTOCK est une société indépendante. Plusieurs sociétés du secteur y ont des
actions notamment DIPROM (34%), SAR (30%), TOTAL (15%) etc. Par ce biais, le Sénégal
dispose du plus grand dépôt d’hydrocarbures d’Afrique de l’ouest.

8.2. Prix des hydrocarbures par rapport au revenu


Le but visé par une politique de subvention au secteur énergétique étant d’alléger les prix des
produits pétroliers, il apparaît dès lors indispensable de mener une investigation sur le
processus de leur fixation.

Au Sénégal, les prix des produits pétroliers sont fixés toutes les quatre semaines par le Comité
National des Hydrocarbures (CNH) qui est une institution rattachée au Ministère de l’Energie.
Les prix des produits pétroliers sont déterminés à partir de l’évolution des cours du baril de
pétrole. Le marché de référence est le marché NWE (North West Europe) ou Rotterdam pour
tous les produits pétroliers, excepté le gaz butane. Pour ce dernier, le prix est déterminé sur
deux marchés méditerranéens. Les cotations journalières hautes et basses sont suivies pendant
quatre semaines. La moyenne des dites cotations constitue le point de départ pour la fixation
des prix des hydrocarbures. En effet, un certain nombre de charges interviennent dans le
processus de fixation des prix de vente des différents produits pétroliers. Parmi ces éléments
de coûts, figure le fret maritime pétrolier basé sur une échelle révisée chaque année qui donne
un prix de fret pour la quasi-totalité des routes maritimes. Cette échelle, connue sous le nom
de "New Worldwide Tanker Nominal FreightScale " (Nouvelle échelle mondiale nominale du
fret par tanker) ou Worldscale, est élaborée et publiée par "Worldscale Association" à New
York et à Londres. Etant donné que les produits pétroliers sont volatiles, une assurance
couvrant les pertes est également prise en compte. A ces coûts, viennent s’ajouter des frais
financiers, des frais de stockage, de « pipeline » (entre le port et le dépôt), des taxes de port et
d’autres frais de déchargement. S’agissant du butane, des frais de location des travaux sous-
marins interviennent également. Le cumul de tous ces frais appliqué au prix de départ donne
le prix parité importation à partir duquel est déterminé le prix de vente au consommateur.

41
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

C’est à ce stade qu’interviennent les subventions et taxes (droits de porte, taxe spécifique et
TVA).

A l’instar de tous les pays importateurs, les prix des hydrocarbures ne cessent d’augmenter au
Sénégal. Ainsi, en 2007, les prix des carburants et lubrifiants ont augmenté, en moyenne, de
3,6% et ont contribué pour 1,1% à l'inflation. Les prix à la pompe se sont renchéris de 60 F/l
pour l'essence super et à 78 F/l pour le gasoil entre décembre 2006 et décembre 2007, passant
respectivement de 655 à 715 F Cfa et de 554 à 703 F Cfa, à la suite des réajustements des
prix. Entre juin 2006 et juin 2007, les marges et les taxes n'ont quasiment pas connu de
variation. Le relèvement des prix des carburants serait alors à chercher dans la hausse des prix
à l'importation. A ce niveau, les prix à l'importation ont progressé de 2,5% pour le Gasoil et
1,8% pour le Diesel Oïl.

Le transport routier, avec près de 75% des approvisionnements en Gasoil et Diesel Oïl (source
: ANSD), serait certainement la première activité affectée par le renchérissement des
carburants.

Dans sa politique de subvention de l’Etat, l’appui à la consommation, selon le Comité


National des Hydrocarbures, concerne uniquement les bouteilles de 2,7 et 6 kg de gaz butane.
Ces produits subventionnés représentent à l’heure actuelle 95% du butane consommé au
Sénégal. Il convient d’ajouter qu’auparavant la subvention était supportée par la SAR, puis
remboursée par l’Etat après vérification et contrôle par le CNH et la Direction Générale de la
Douane (DGD). Selon des statistiques de la DPEE (Direction de la prévision et des études
économiques) les économies qui découlaient des subventions au gaz ne représentaient que 2 % en
moyenne du budget des ménages. Depuis le 30 décembre 2005, la subvention est supportée par
les distributeurs dans la mesure où ce sont eux qui établissent les déclarations de mise en
consommation et aussi dans un souci d’alléger la trésorerie de la SAR.

Cette subvention a été supprimée en 2009, suite à l’application de la loi n°98-31 du 14 Avril
1998 relative à la libéralisation de l'importation du gaz butane. Cette mesure prise par les
autorités sénégalaise a coûté cher à l'Etat sénégalais en termes de subventions à la Sar (en
termes de pertes commerciales) et au consommateur. La Sar n'était, en principe, plus protégée
par ce monopole, mais l'Etat a dû reconduire celui-ci pour permettre à la Sar d'assurer
l'approvisionnement.

42
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

8.3. Impact du prix des hydrocarbures sur la croissance et le développement


économique
La fiscalité est le thème principal des travaux de recherche appliquée dans le domaine de
l’économie pétrolière. Dans les pays non producteurs de pétrole comme le Sénégal, le prix des
hydrocarbures est assimilé à un facteur de production. A partir de 2004, les prix du pétrole
brut destiné au raffinage et les prix intérieurs des hydrocarbures raffinés ont augmenté en
raison de la hausse du prix international du baril, entraînant une baisse de leur consommation.
L’évaluation, à court et à long terme, de l’impact de l’accroissement du prix des
hydrocarbures sur une économie en voie de développement. Les résultats peuvent être
résumés ainsi :
• L’accroissement rapide du prix public des hydrocarbures» déclenche de nombreux
transferts simultanés et souvent irréversibles. Par exemple, il n y a plus de transactions
pétrolières «informelles», plus d’exode rural et il y a moins de débouchés à l’exportation.

Le marché pétrolier «informel» désigne l’ensemble des pratiques frauduleuses et illicites qui
permettent l’approvisionnement et l’acquisition des hydrocarbures à un prix significativement
moindre que celui du marché licite et sans acquittement de la fiscalité associée. La variation
du volume des transactions «informelles» des hydrocarbures est très importante car le passage
par le marché «informel» est l’alternative la plus efficace techniquement pour les agents
économiques en cas d’envolée des prix affichés. C’est là une situation qui peut résulter de la
solvabilité limitée de la demande potentielle et de l’insuffisance de l’infrastructure nécessaire
«pour que l’offre rencontre la demande».
• Sur une économie représentative subissant un «accroissement rapide du prix public
des hydrocarbures» de +10dollars US/bl et le maintien du prix élevé pendant un an et demi
fait ressortir une perte en «Pib mesurable» de -1,35%, une diminution de -3,15%.
• L’exode rural par manque de ressources en milieu rural (déplacement de la population
vers les centres urbains) a fait l’objet d’études nombreuses et détaillées. Le coût d’accès à la
ville, des produits de la campagne et le coût de la distribution dans les campagnes des
produits manufacturés sont déterminants. Le prix public des hydrocarbures est donc critique à
cet égard.
• La fréquence des initiatives malveillantes comme l’accaparement et/ou détournement
de ressources financières, augmente avec le niveau de prix des produits pétroliers qui créent
les flux de trésorerie correspondant à l’approvisionnement, au raffinage et à la distribution des
hydrocarbures.

43
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

• La hausse du prix des combustibles dans les importations totales a entrainé celle des
produits alimentaires, de 30 à 26 % entre 2002 et 2008. L'essentiel de ces produits
alimentaires : riz, blé, sucre, huile, lait en poudre et crème, étant destinés principalement à
l'alimentation des populations urbaines.

8.4. Transport des hydrocarbures


Le propriétaire du tanker est appelé armateur. Au besoin, il est loué par un affréteur juste pour
faire un transfert. Le prix de la location peut aller de 20 000 à 120 000 dollars par jour. Les
deux parties signent un contrat appelé charte partie. C’est un contrat d’affrètement ayant pour
objet la mise à disposition d’un navire pendant un temps défini ou pour un trajet donné en
contrepartie d'un paiement, le fret. Chaque compagnie pétrolière a un service vetting chargé
de l’inspection externe d'un navire par un «major» pétrolier ayant pour but d'examiner
soigneusement et scrupuleusement ses défauts, ceux de ses managements technique et
commercial et ceux de son équipage afin de déterminer les risques que peut présenter ce
navire pour la compagnie pétrolière (ISEMAR, 2005). Le service vetting d’une compagnie
pétrolière est nécessaire car il permet au service commercial d’un navire de pouvoir
transporter une cargaison ou fréquenter un terminal appartenant à cette ou d’autres
compagnies.

Exemple : un navire affrété à temps par la compagnie Shell et transportant pour un voyage
une cargaison de la compagnie Total vers un terminal de Exxon doit être accepté par ces trois
compagnies.

Le vetting est donc un véritable label de qualité pour les armateurs qui doivent satisfaire aux
standards imposés par les compagnies pétrolières. Ce sont les armateurs qui initient les
inspections et en supportent la charge financière. Chacun d’entre eux demande l’inspection à
une compagnie pétrolière en fonction de ses besoins.

Les détails des organisations vetting des principales compagnies pétrolières figurent dans une
publication Intertanko « A guide for vetting inspections », on y trouve, entre autres, les
directives applicables à toutes les inspections, comment compléter le «VettingParticulars
Questionnaire», des spécificités sur certains services vetting ainsi que quelques généralités sur
les inspections par l'État du port. Avec ses 700 questions, le VPQ rassemble les informations
relatives à la structure du navire ou aux autres équipements (en rapport avec la gestion de la
sécurité), et qui généralement ne changent pas au cours de la vie du navire. Il est rempli par

44
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

l’opérateur commercial du navire (l’armateur) et est transmis au service vetting avant chaque
inspection.

Le transport maritime subit des couts sociaux (pertes d’emploi en cas d’accidents) : il a des
couts environnementaux (la faune et la flore de la mer), et des couts sur les infrastructures (les
pertes de bateaux lors des tempêtes).

Chaque jour, la SAR achemine des produits finis vers les différents dépôts par des pipelines et
chacun d’eux transporte un produit qui lui est spécifique. Chaque dépôt est muni d’un
compteur de quantité qui va permettre de faire une vérification après chaque
approvisionnement et après chaque déchargement. Il y a quatre dépôts à Dakar qui sont ralliés
par des pipelines: TOUBA GAZ ; SENSTOCK ; ORYX et PUMA GAZ. Un dépôt existe
également au cap des Biches, à la Société Dakaroise d’Entreposage (SDE) qui est rallié par un
Sea-line transportant du fioul.

Le pétrole qu’on utilise au Sénégal vient directement du Nigéria. Son pétrole fait partie des
meilleurs au monde parce qu’il est pauvre en soufre. Par contre celui des pays arabes est riche
en soufre. La SAR ne peut pas traiter ce pétrole par défaut de machines adéquates. Le pétrole
du Gabon est riche en fuel, c’est ce dernier qu’on utilise en cas de demande de la SENELEC.

C’est au niveau de ces dépôts que les camions citernes prennent le relais dans le circuit de
distribution. Ils transportent les produits finis vers les stations d’essence réparties dans tout le
territoire national.

Voici, à titre d’illustration, le réseau de station d’essence de la compagnie TOTAL au


Sénégal.

45
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Figure 5.. Réseau de distribution de la compagnie TOTAL dans le territoire national du Sénégal

Après traitement, la SAR distribue les hydrocarbures vers les centres de dépôts où ils seront
soumis à une réglementation précise qui garantit des conditions de sécurité strictes et qui vise
à la protection des sols, de l’eau, et de l’air ambiant. Puis ils seront acheminés vers les réseaux
de distribution par des camions citernes. Toute entreprise voulant exercer une activité de
transport des hydrocarbures doit disposer d’un parc de camions citernes ayant une capacité
minimale de 100 m3.

Chapitre9 : Analyse des résultats


L’intérêt d’une analyse SWOT est de pouvoir identifier les forces et les lacunes existantes
exist
d’une entreprise qui peuvent activer ou faire échouer la mise en œuvre de la stratégie et la
réalisation des objectifs.

A l’issue des entretiens avec le personnel de la SAR, les résultats obtenus avec la méthode
SWOT sont présenté ci-dessous.
dessous.

46
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

FORCES FAIBLESSES

o Compétence du personnel o Vétusté des installations et des pipelines

o Grande expérience dans le domaine o Production faible


du raffinage
o Faiblesse des capacités de stockage à la S.A.R. et
o Maîtrise des données dans les dépôts
internationales et des sources
o Faiblesse des pressions de pompage
d’approvisionnement
o Retard de paiement de certains clients et de
l’Etat

OPPORTUNITES MENACES

o Développement du marché des o Présence d’usines voisines présentant de réels


produits pétroliers au Sénégal et dangers (environnement, sécurité, etc.)
dans les pays de la sous-région
o Urbanisation croissante autour de la S.A.R. et le
o Fermeture de raffineries dans la long des pipes
sous-région
o Concurrence des raffineries actives

o Instabilité des cours du baril de pétrole et du


dollar

Tableau1 : Méthode SWOT

Chapitre10 : Recommandations
La S.A.R. est confrontée à beaucoup de difficultés dans la gestion de sa chaine logistique des
produits pétroliers depuis l’approvisionnement jusqu’à la distribution aux clients.

En ce qui concerne la gestion des approvisionnements, l’Etat du Sénégal doit songer à


augmenter son parc de stockage qui freine les commandes de tanker car ne pouvant recevoir
la quantité de brut necessaire destinée au raffinage pour l’approvisionnement du marché
national en produits pétroliers.

47
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Les installations de la S.A.R. ne sont pas aptes au raffinage d’une grande variété de brut, ce
qui entraine un nombre limité de fournisseurs. Ceci a des conséquences néfastes dans la
chaine logistique de l’entreprise car l’offre est inférieure à la demande.

Dans les textes de la libéralisation, des dispositions sur les importations y figurant peuvent
être considérées comme forces pour la S.A.R. Par exemple : Pour pouvoir importer il faut un
volume minimum de 20.000 m3 et pour pouvoir stocker il faut un minimum de 5.000 m3.
L’entreprise qui s’engage à le faire doit d’abord disposer de cette capacité, ensuite d’une
clientèle pouvant consommer ce produit dans un délai assez court afin de ne pas immobiliser
un bac.

Il est nécessaire de restructurer l’industrie du raffinage afin d’éviter de dépendre totalement


des importations de produits finis qui risqueraient d’exploser la facture pétrolière déjà si
lourde.

L'image de l'entreprise auprès du grand public s’est dégradée et a récemment été écornée par
des ruptures de gaz assez fréquentes. Il est constaté que la S.A.R. ne communique presque
pas, surtout en temps de crise.

La vétusté des pipes entraine une lenteur de la pression de pompage aussi bien à
l’approvisionnement qu’à la distribution car ne pouvant pas depasser 12 barres.

Cette situation peut entrainer l’immobilisation du tanker à une date qui dépasse la normale
entrainant ainsi le paiement de surestaries extrêmement chers et pouvant se répercuter sur les
prix des produits du marché national.

En élargissant son périmétre de sécurité pour la surveillence des agissements de la population


environnante qui s’aventure à percer les pipes pour prendre certains produits à usage
commercial tel que l’essence, le gasoil… et ceci est non seulement trés dangereux pour la
populations mais la SAR peut aussi diminuer des pertes incommensurables.

L’urbanisation croissante autour de la S.A.R. et tout au long des pipes doit être aussi pris en
compte pour une meilleure sécurité des habitants. Des personnes s’aventurent à construire des
maisons sur le trajet des pipes ; ceci est trés dangereux pour leur santé mais aussi ils mettent
leur vie en péril car en cas d’explosion toute cette règion ne sera pas épargnée.

48
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Il doit être recommandé à l’Etat d’œuvrer pour un maintien de toutes les activités de la SAR,
particulièrement celle relative à l’approvisionnement en hydrocarbures. Cela permettra un
assainissement du climat social par le maintien du personnel.
L’Etat représenté par PETROSEN devra par conséquent céder une partie de ses actions (46%)
au profit de SAOUDIA BIN LADEN Groupe (34% des actions) dont les actions devront
passer à 51% et l’encourager fortement pour la réduction de la durée du pré- Programme
d’Extension et de Modernisation de la SAR (PEMS).

49
Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

CONCLUSION
Le Gouvernement du Sénégal a défini une politique de développement du secteur de l’énergie
qui accorde une place privilégiée à la logistique aux transports qui assurent une distribution
correcte, au bon moment, des hydrocarbures de la raffinerie au consommateur.

La SAR est la structure principale chargée de l’approvisionnement national en hydrocarbures.


Malgré ses faiblesses et les menaces qui pèsent sur sa capacité à assurer l’approvisionnement
correct du pays en produits pétroliers à moindre cout, il existe une opportunité pour
pérenniser les activités de cette structure stratégique.

En effet, le Programme d’Extension et de Modernisation de la SAR (PEMS) est un ambitieux


dont le financement est assuré par le SAOUDIA BIN LADEN Group qui prévoit acquérir
51% des actions de la SAR et assurer de gros investissements et un fonctionnement jusqu’en
2035 y compris l’amélioration des conditions de formation et de perfectionnement du
personnel. L’Etat, via PETROSEN consent à limiter ses actions à 34%.

L’objectif du Gouvernement visait ainsi, à impulser des actions en vue d’une réelle
libéralisation du sous-secteur et de l’instauration de la concurrence. A cet effet, le
Gouvernement a retenu de développer un stockage indépendant pour éviter aux nouveaux
entrants, notamment dans les segments de la distribution et de l’importation, d’être à la merci
de pratiques anti-concurrentielles de la part des propriétaires de dépôts.

La perspective de moderniser la SAR, et de manière plus globale, la libéralisation du secteur


pétrolier, particulièrement le transport des hydrocarbures contribuera à une bonne
optimisation des chargements des hydrocarbures produits pétroliers et l’instauration de
nouvelles méthodes modernes de gestion pour le respect des délais de livraison.

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

BIBLIOGRAPHIE
• Agence Nationale des Statistiques et de la Démographie. 2011. Note d’analyse du
commerce extérieur. 2011
• DPEE. (2007). Dakar.
• DPEE. ( 2008). Sénégal ,Bilan financier. Dakar.
• ISMAR. Institut Supérieur d’Economie Maritime 2005. Le vetting, un instrument de
sécurité maritime. Note de synthèse no. 78. 4 p.
• Ministère de l’Environnement / Direction de l’Environnement et des Etablissements
Classés. 2001. Rapport national du Sénégal pour la neuvième session de la
commission du développement durable des nations Unies. Dakar. 67 p.
• SallFatimata. 2008. Analyse du système d’approvisionnement des produits pétroliers
au Sénégal. Cas de TOTAL Sénégal. Mémoire de fin d’études pour l’obtention du
diplôme de maîtrise en transport logistique (DMTL). 72 p.
• Walfadjiri, Dakar, 18 Mar 2005
• http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-
ergonomie/risque-
chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=373
• http://www.planetoscope.com/petrole/559-production-de-barils-de-petrole-dans-le-
monde.html
• http://www.sar.sn

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

ANNEXES

ANNEXE 1.Décret n° 98-337 du 21 avril 1998 fixant la composition et les règles de


fonctionnement du comité national des hydrocarbures

ANNEXE 2. Extrait décret n° 98-338 du 21 avril 1998 fixant les conditions d’exercice des
activités d’importation, de stockage, de transport et de distribution des
hydrocarbures

ANNEXE 3. Bordereau de livraison

ANNEXE 4. Note de débit

ANNEXE 5. Répartition de l’effectif par âge et par sexe

ANNEXE 6. Organigramme de la SAR

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

ANNEXE 1

DECRET N° 98-337 DU 21 AVRIL 1998 FIXANT LA COMPOSITION ET LES


REGLES DE FONCTIONNEMENT DU COMITE NATIONAL DES
HYDROCARBURES

RAPPORT DE PRESENTATION

Le présent décret est pris en application de l’article 4 de la loi n° 98-31 du 14 Avril 1998
relative aux activités d’importation, de raffinage, de stockage, de transport et de distribution
des hydrocarbures.

Le Comité National des Hydrocarbures est un organe consultatif composé de représentants


des principaux ministères concernés par les activités du secteur des hydrocarbures ainsi que
des structures telles que la Direction Générale des Douanes et le Port Autonome de Dakar en
raison de la place et du rôle qu’elles occupent dans la chaîne d’approvisionnement.

Le Secrétariat du Comité National des Hydrocarbures sera assuré par un secrétaire permanent.

Telle est, Monsieur le Président de la République, l’économie du présent projet du décret que
je soumets à votre approbation.

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Vu la Constitution, notamment en ses articles 37 et 65 ;

Vu la loi n°98-31 du 14 Avril 1998 relative aux activités d’importation, de raffinage, de


stockage, de transport et de distribution des hydrocarbures ;

Vu le décret n°93-717 du 1er Juin 1993 portant nomination du Premier Ministre ;

Vu le Décret n°95-312 du 15 Mars 1995 portant nomination des ministres, modifié ;

Vu le décret n°95-315 du 16 Mars 1995 portant répartition des services de l’Etat et du


Contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation
publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères, modifié ;

Vu le décret n°95-322 du 17 Mars 1995 relatif aux attributions du Ministre de l’Energie, des
Mines et de l’Industrie.

Sur le rapport du Ministre de l’Energie, des Mines et de l’Industrie

DECRETE

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Article Premier : Le Comité National des Hydrocarbures est un organe consultatif. Il a pour
mission de donner des avis et de formuler des recommandations sur toutes les questions
concernant le secteur qui lui sont soumises par le Ministre chargé des Hydrocarbures. A ce
titre, il est chargé notamment :
• de proposer les modifications à apporter à la réglementation applicable au secteur ;
• d’émettre un avis sur les demandes d’octroi de licences ;
• de proposer des sanctions à l’encontre des titulaires de licence en cas de manquement
à leurs obligations ;
• d’assurer les liaisons de concertations périodiques avec les opérateurs, les
consommateurs et les autres institutions du secteur pétrolier ;
• d’analyser et d’évaluer l’impact des mesures de libéralisation sur les performances du
secteur pétrolier ; et
• de suivre l’évolution des prix.

En outre, de manière générale, le Comité National des Hydrocarbures peut examiner toute
question en vue de faire des propositions de réforme applicables au secteur.

Article 2 : Le Comité National des Hydrocarbures comprend :


• un représentant du Ministre chargé des Hydrocarbures, Président ;
• un représentant du Ministre chargé des Finances ;
• un représentant du Ministre chargé du Commerce ;
• un représentant du Ministre chargé de l’Environnement ;
• un représentant du Ministre chargé des Transports ;
• un représentant du Ministre chargé de la Protection Civile ;
• le Directeur Général des Douanes ; et
• le Directeur du Port Autonome de Dakar.

Le Secrétaire du Comité National des Hydrocarbures est assuré par un Secrétaire Permanent
nommé par décret.

Article 3 : Le Comité National des Hydrocarbures se réunit au moins une fois par bimestre
sur convocation de son président.

Le Comité National des Hydrocarbures peut s’adjoindre les services de toute personne jugée
compétente.

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Article 4 : Le Secrétariat Permanent du Comité National des Hydrocarbures est chargé


notamment :
• de préparer les documents de l’ordre du jour de chaque réunion du Comité National
des Hydrocarbures ;
• de dresser les procès-verbaux des réunions du Comité National des Hydrocarbures; et
• de mener toutes actions et réaliser ou superviser toutes études nécessaires à
l’accomplissement des missions du Comité National des Hydrocarbures.

Article 5 : Le Ministre de l’Energie, des Mines et de l’Industrie est chargé de l’exécution du


présent décret qui sera publié au journal officiel.

Fait à Dakar, le 21 Avril 1998.

Par le Président de la République

Abdou DIOUF

Le Premier Ministre,

Habib THIAM

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

ANNEXE 2

Extrait DECRET N° 98-338 DU 21 AVRIL 1998 FIXANT LES CONDITIONS


D’EXERCICE DES ACTIVITES D’IMPORTATION, DE STOCKAGE, DE
TRANSPORT ET DE DISTRIBUTION DES HYDROCARBURES

RAPPORT DE PRESENTATION

Le Gouvernement du Sénégal, dans le cadre de sa nouvelle politique de développement du


secteur de l’énergie, a décidé de libéraliser tous les segments d’activités du secteur des
hydrocarbures.

A cet effet, un cadre organisationnel et des mesures ont été mis en place en vue d’assurer le
respect des dispositions en vigueur notamment celles relatives aux normes de qualité, de
sécurité et de protection de l’environnement.

Ainsi, il définit les dispositions communes à l’ensemble des segments de la chaîne


d’approvisionnement et, pour chaque segment, les conditions particulières d’exercice de
l’activité.

Telle est, Monsieur le Président de la République, l’économie du présent projet de décret que
je soumets à votre approbation.

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,

Vu la Constitution, notamment en ses articles 37 et 65 ;

Vu la loi n°98-31 du 14 Avril 1998 relative aux activités d’importation, de raffinage, de


stockage, de transport et de distribution des hydrocarbures ;

Vu le décret n°93-717 du 1er Juin 1993 portant nomination du Premier Ministre ;

Vu le Décret n°95-312 du 15 Mars 1995 portant nomination des ministres, modifié ;

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Vu le décret n°95-315 du 16 Mars 1995 portant répartition des services de l’Etat et du


Contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation
publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères, modifié ;

Vu le décret n°95-322 du 17 Mars 1995 relatif aux attributions du Ministre de l’Energie, des
Mines et de l’Industrie ;

Sur le rapport du Ministre de l’Energie, des Mines et de l’Industrie

DECRETE :

Article Premier : En application des articles 5, 7, 12 et 14 de la loi n°98-31 du 14 Avril 1998


relative au secteur des hydrocarbures, le présent décret a pour objet de préciser les conditions
de délivrance de licence pour l’exercice des activités d’importation, de stockage, de transport
et de distribution des hydrocarbures.

Article 2 : Toute entreprise envisageant d’exercer une activité d’importation, de stockage, de


transport et de distribution de pétrole et/ou de produits dérivés doit, au préalable, obtenir du
Ministère chargé des Hydrocarbures une licence à cet effet.

Article 3 : Les demandes de licence formulées en application de la loi susvisée sont adressées
en deux exemplaires au Ministre chargé des Hydrocarbures.

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

Table des matières


DEDICACES……………………………………………………………………………………………………………………………..i
REMERCIEMENT…………………………………………………………………………………………………………………….ii
SOMMAIRE…………………………………………………………………………………………………………………………..iii
LISTES DES FIGURES ET GRAPHIQUES……………………………………………………………………………………iv
LISTES DES CIGLES ET ABREVIATIONS ……………………………………………………………………………………v
INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………………………………………………….1
1 PREMIERE PARTIE: ............................................................................................................... 4
Chapitre1 : Cadre théorique........................................................................................................ 5
1.1. Contexte de l’étude ...................................................................................................... 5
1.1.1 Marché énergétique ................................................................................................ 5
1.1.2 Le transport de l’énergie au Sénégal ...................................................................... 8
1.1.3 La logistique pétrolière au Sénégal ........................................................................ 9
1.2. Problématique ........................................................................................................... 13
1.3. Revue de la littérature ............................................................................................... 14
1.4. Clarification des concepts.......................................................................................... 16
1.5. Objectifs de recherche .............................................................................................. 19
1.6. Hypothèses de recherche .......................................................................................... 19
2.1. Techniques d’investigation........................................................................................ 21
2.2. Technique d’analyse des données............................................................................. 21
2.3. Difficultés rencontrées. ............................................................................................. 21
2. DEUXIEME PARTIE : ........................................................................................................... 22
Chapitre3 : Présentation Générale de la S.A.R. .................................................................... 23
3.1. Historique .............................................................................................................. 23
3.2. Structure du Capital............................................................................................... 23
3.3. Structuration de l’Usine......................................................................................... 23
3.4. Organisation et Composition................................................................................. 24
3.5. Activités principales de la S.A.R. ............................................................................ 25
Chapitre4 : Diagnostic de la gestion des approvisionnements ............................................ 28
4.1. L’appel d’offres ...................................................................................................... 28
4.2. Commande du produit .......................................................................................... 30
4.3. Réception de la commande ................................................................................... 30

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Analyse du transport des hydrocarbures au Sénégal : cas de la SAR

4.4. Vérification de la conformité et mise en douane .................................................. 31


4.5. Transfert du produit dans les bacs via les pipelines .............................................. 31
4.6. Gestion des stocks et dédouanement ................................................................... 31
Chapitre5 : Diagnostic de la gestion de distribution par rapport aux marketeurs (GPP et
ASPP) ................................................................................................................................................. 32
5.1. Objectifs................................................................................................................. 33
5.2. Domaine d’application .......................................................................................... 33
5.3. Description de la procédure .................................................................................. 33
5.3.3. L’établissement des rétrocessions ...................................................................... 35
Chapitre6 : Le cadre juridique et réglementaire .................................................................. 35
TROISIEME PARTIE : .................................................................................................................. 38
Chapitre 7 : Le cadre institutionnel ...................................................................................... 39
Chapitre 8 : Présentation des résultats ................................................................................ 40
8.1. Approvisionnement ............................................................................................... 40
8.2. Prix des hydrocarbures par rapport au revenu ..................................................... 41
8.3. Impact du prix des hydrocarbures sur la croissance et le développement
économique 43
8.4. Transport des hydrocarbures ................................................................................ 44
Chapitre 9 : Analyse des résultats ........................................................................................ 46
Chapitre10 : Recommandations ........................................................................................... 47
CONCLUSION GENERALE ….…………………………………………………….49

BIBLIOGRAPHIE…………………….…….…………………………………………50

ANNEXES………………. ………………..………………………………………..51

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