La croissance économique qui est l’augmentation de la richesse produite par un pays entre
deux périodes de temps, tire son origine dans plusieurs facteurs dont les principaux sont la
consommation et l’investissement.
Dans ce travail, il sera question de montrer l’importance, disons le rôle des dépenses
d’investissement sur la croissance économique.
De ce fait, il y a lieu de répondre aux questions suivantes : quel est le rôle de l’investissement
dans la croissance ? Quel en est le mécanisme de transmission ? C’est quoi l’investissement ?
Est-il vrai que chaque fois qu’il y a investissement la croissance s’en suit-elle ou quelles sont
les limites de l’impact de l’investissement sur la croissance ?
Nous analyserons successivement ce que c’est l’investissement, ensuite son rôle sur la
croissance.
A.L’INVESTISSEMENT : QUID ?
Investir c’est acquérir des biens et services durables afin de s’en servir comme moyens de
production .Il s’agit de prendre un pari sur l’avenir .C’est de la décision d’investir que résulte
l’augmentation du stock de l’outil de production. C’est ce que l’on appelle la formation brute
du capital fixe.
En réalité, le secteur privé qui est le fer de lance de l’économie, investit quand il fait des
anticipations favorables sur l’environnement économique. Ces entreprises vont utiliser leurs
ressources dégagées grâce à l’autofinancement ou recourir à l’emprunt (endettement) auprès
des institutions financières, afin d’acquérir les biens et services nécessaires à leurs
investissements.
Ces investissements qui sont, par principe, des investissements de capacité, auront pour effet
d’accroitre les capacités de production en vue de faire face à une hausse potentielle de
demande. Comme la production va augmenter, les entreprises vont embaucher. Ce qui signifie
que l’emploi va augmenter et le chômage se réduire.
On voit que l’augmentation de l’investissement a un impact direct sur l’emploi. Ces nouveaux
emplois vont générer des revenus salariaux qui vont accroitre le stock des revenus distribués,
ces revenus vont s’adresser à l’offre des biens et services, donc acheter les produits et
services. Toutes les entreprises en profitent car elles ont des débouchés supplémentaires. Ce
qui accroît la production nationale commercialisée, ainsi que le revenu national.
En plus, les entreprises vont acheter les machines et les autres matériels en passant des
commandes auprès des autres entreprises. Ce qui dynamise la croissance de toute l’économie.
C’est ce que les keynésiens ont appelé l’effet multiplicateur de l’investissement. En effet,
l’accroissement de l’investissement entraîne un accroissement plus que proportionnel du
revenu. Il y a donc des effets de propagation de l’investissement sur la production nationale.
En revanche, dans le cas d’un investissement de productivité qui a pour objet d’améliorer la
compétitivité de l’entreprise, il agit sur l’offre à long terme. Dans ce cas, l’investissement
permet à chaque travailleur de produire plus dans le même temps. Ce qui conduit à une
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Comme il y a des synergies au sein d’une économie, la main –d’œuvre libérée par l’entreprise
lambda qui a procédé à l’investissement de productivité, sera réembauchée par les autres
entreprises fournisseurs de lambda, dans un second temps.
Par ailleurs, hormis les entreprises privées et les ménages, les pouvoirs publics ont joué et
joueront un rôle important pour sortir les économies nationales de la crise et de la récession.
En effet, après la Grande Crise survenue en 1929 avec l’effondrement de la bourse de New-
York et la faillite de nombreuses entreprises, les principaux Etats Occidentaux ont adopté des
politiques d’investissements publics qui ont donné naissance à la théorie de l’Etat-Providence
qui a consacré l’interventionnisme économique de l’Etat pour relancer l’emploi et la
croissance. Tel a été le cas de New Deal aux Etats-Unis conçu en s’inspirant de la théorie du
Professeur John Maynard KEYNES de l’Université de Cambridge qui autorisait les Etats à
avoir des déficits budgétaires (-rupture avec l’Ecole classique) à condition qu’ils les utilisent
pour financer les dépenses d’investissement afin de relancer la croissance.
Toutes ces politiques d’investissement publics qui ont été menées à cette époque, ont été
couronnées par des larges succès prouvant la nécessité de l’intervention étatique dans
l’économie.
Après avoir analysé le rôle de l’investissement sur la croissance, voyons à présent les facteurs
qui empêchent parfois l’investissement d’agir sur la croissance.
Ces limites proviennent essentiellement du commerce extérieur, des effets d’éviction ainsi
que de la transmission des chocs économiques extérieurs.
Pour que l’investissement agisse sur la croissance économique, il est impérieux que
l’entreprise qui investit fasse travailler, disons passe ses commandes principalement auprès
des entreprises résidentes. De ce fait, elle va stimuler la demande intérieure, bref le marché
intérieur.
En revanche, si les biens de production sont constitués essentiellement des importations, les
investissements auront un impact faible sur la croissance de l’économie nationale.
Sans la contribution des entreprises privées et des ménages, les investissements publics ne
peuvent pas à eux seuls agir positivement sur la production.
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Compte tenu de la juxtaposition des économies les unes aux autres en formant un tout, un
choc économique dans un pays peut facilement entraîner la récession dans un autre sans que
les politiques d’investissement bien que favorables, soient en mesure de protéger cette
économie.
Ainsi, un choc dans un pays alpha peut rendre inefficace l’impact des investissements, parfois
massifs, sur la croissance dans un pays bêta.(cfr les crises financières asiatiques ou les
différents chocs pétroliers).
CONCLUSION
Comme il a été démontré dans ce travail, l’importance des dépenses d’investissement sur la
croissance économique est avérée.
Toutefois, il convient de relever que certains facteurs peuvent amoindrir ces effets positifs de
l’investissement sur la croissance.
Il s’agit notamment :
- de l’importation massive des biens servant à l’investissement.
- De l’aggravation des déficits publics qui ont pour danger d’exercer des effets
d’éviction sur l’endettement des entreprises privées.
- La globalisation des économies qui peut faire subir les aléas venant d’ailleurs sur une
économie malgré qu’elle a investi lourdement.