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Chapitre I
1. Introduction
Dès le début de l’humanité, l’homme n’a fait qu’utiliser les facilités que la nature avait mises
à sa disposition. Car l’origine des premiers ouvrages souterrains est bien la nature : les grottes
et les cavernes sont le résultat d’actions naturelles. Mais certains impératifs ont amené
l’homme à s’installer dans ces cavités naturelles, notamment pour éviter les rigueurs du climat
et les agressions
La construction des tunnels est l'une des premières activités d'ingénierie qui ait laissé des
traces importantes sur l’histoire récente de la civilisation humaine.
Aujourd'hui, cette branche du génie civil est en pleine expansion, soutenue par une série
d'innovations technologiques et par les soucis écologiques dont témoignent les politiques de
transport et d'urbanisme. Les civilisations modernes ont élargi le génie des souterrains afin de
répondre aux besoins croissants de communication, de transport (marchandise, eau), mais
aussi pour assurer le stockage de matières dangereuses (pétrole, gaz), pour décongestionner la
surface des villes (parkings souterrains) ou pour loger des unités de production
d’énergie(centrales enterrées).
1. Définitions
Dans le langage courant, le mot tunnel désigne un ouvrage linéaire souterrain ouvert à la
circulation, le plus souvent ferroviaire ou routière.
Le mot galerie est employé de préférence pour les ouvrages hydrauliques (adductions d'eau,
égouts), pour des ouvrages de petite section (galeries de reconnaissance), d'accès ou de
service (passages de câbles).
Un ouvrage souterrain utilisé seulement par les piétons sera un passage souterrain.
On désigne par ouvrages souterrains des espaces fermés situés sous la surface du sol. Ils
peuvent avoir été construits soit en souterrains, soit à l'air libre puis recouverts de remblais
(tranchées couvertes). Leur utilisation est très diverse : usines électriques, parcs à voitures,
entrepôts, abris à usages multiples, stockage de fluides ou de déchets radioactifs, etc.
Un tunnel est une galerie souterraine livrant passage à une voie de communication (chemin
de fer, canal, route, chemin piétonnier). Sont apparentés aux tunnels par leur mode de
construction les grands ouvrages hydrauliques souterrains, tels que les aqueducs et collecteurs
destinés soit à l'amenée, soit à l'évacuation des eaux des grands centres et certaines conduites
établies en liaison avec les barrages et usines hydro-électriques
--UN TUNNEL peut être utilisé pour permettre le passage de personnes (piétons, cyclistes,
trafic routier, trafic ferroviaire, canal)...
D'autres tunnels avaient fonction d‘aqueduc, construits uniquement pour transporter de l'eau :
destinée à la consommation, à l'acheminement des eaux usées ou à l'alimentation de barrages
hydroélectriques alors que d'autres encore sont creusés pour acheminer des câbles de
télécommunication, de l'électricité, des hydrocarbures etc.
--CAQUOIDE: Forme particulière de section de tunnel inventée par Albert Caquot et utilisée
dans la plupart des grands tunnels actuels
– CALOTTE : partie supérieure d’un tunnel dans une excavation par demi-sections (section
supérieure).
-– CINTRE : profilé métallique normalisé (IPE, HEA, HEB...) cintré selon la géométrie du
tunnel et qui sert à soutenir le terrain.
-– EXHAURE : évacuation des eaux qui s’infiltrent naturellement dans le tunnel ou qui sont
utilisées pour les besoins du chantier.
-- STROSS : Parois latérales de la galerie à excaver pour installer les piédroits. De façon plus
étendue, désigne aujourd’hui la moitié inférieure de la section à creuser, entre les piédroits.
-- TUNNELIER : machine pleine section destinée à réaliser des tunnels, pouvant aller du
creusement à la pose du revêtement final. On parle aussi de TBM (Tunnel Boring Machine).
-- PRE-VOUTE : Voûte de protection réalisée par l’injection de béton dans une saignée
pratiquée sur la couronne du front de taille.
1. Introduction
Pour ce qui concerne le Génie Civil, l'opération de conception d'un tunnel prend en compte
trois types de contraintes qui sont liés respectivement :
• à la partie fonctionnelle retenue,
• à l'environnement de l'ouvrage,
• au terrain encaissant.
Ces facteurs interviennent en priorité dans la définition du profil en travers de l'ouvrage et
dans le choix des procédés de construction.
Rappelons d'autre part que le tracé et le profil en long de l'ouvrage sont eux-mêmes définis
en tenant compte des contraintes liées à l'environnement et au terrain.
a) Partie fonctionnelle
Les conditions d'utilisation du tunnel en service déterminent le volume utile nécessaire :
• à la circulation des véhicules, tel que défini dans le document "Géométrie",
• aux différents équipements assurant l'éclairage et la sécurité,
• à la ventilation,
• aux conduites transitant par l'ouvrage (caniveaux d'évacuation d'eau, égouts, câbles,
etc...).
b) Environnement
Les contraintes liées à l'environnement concernent essentiellement :
la sensibilité aux déformations et vibrations des ouvrages, constructions, sites naturels
à proximité des travaux de creusement ;
la présence de nappe aquifère (niveau à maintenir et qualité des eaux à conserver).
c) Terrain
La connaissance de la réaction du terrain au creusement est bien sûr fondamentale. En
particulier les problèmes et les solutions sont de nature très différente selon que l'on a
affaire à:
• des massifs rocheux globalement stables où le soutènement n'intervient que pour
s'opposer à d'éventuelles chutes de blocs,
• des terrains dans lesquels le front de taille est stable mais qui nécessitent un soutènement
proche du front,
• des terrains dans lesquels le front de taille est instable ou bien dans lesquels il faut
parfaitement maîtriser les mouvements pour respecter des contraintes de tassement en
surface.
2.Classifications
1) Classification par rapport à leur objet:
Les tunnels de communication :
les tunnels ferroviaires,
les tunnels routiers,
les tunnels de navigation ;
Pour ce qui concerne le Génie Civil, l'opération de conception d'un tunnel prend en compte
trois types de contraintes qui sont liés respectivement :
• à la partie fonctionnelle retenue,
• à l'environnement de l'ouvrage,
• au terrain encaissant.
3. Choix de la section
La définition géométrique du profil en travers excavé résulte de la recherche de la forme
optimale permettant de satisfaire les exigences relatives :
• aux dispositions constructives induites par le respect de la partie fonctionnelle ;
• aux conditions de stabilité imposées par la qualité géotechnique du terrain encaissant ;
dans un terrain très déformable ou soumis à des contraintes importantes, il sera recherché
la forme la plus circulaire possible ; alors que dans un terrain où l'excavation au rocher est
autostable, il pourra être adopté un profil en travers en voûte surbaissée à plusieurs rayons ;
• au procédé d'exécution : l'emploi d'un tunnelier implique un profil circulaire alors que
dans le cas de tranchées couvertes réalisées depuis la surface, le profil en travers est
quasiment toujours rectangulaire.
Les variations longitudinales de lithologie et de qualité mécanique des matériaux
encaissants peuvent conduire à des changements de méthode ou de section d'excavation
(ou des deux en même temps) au cours de l'avancement. Pour des raisons d'économie et
d'esthétique, il convient d'adopter un profil, le plus uniforme possible, tout au long de
l'ouvrage.
Entre le moment où la première pelletée enlevée modifie l'équilibre d'une masse de terrain
en place et celui où le revêtement achevé offre toute sa résistance, il est nécessaire, pour la
sécurité des équipes au travail et pour le maintien aux dimensions données de l'excavation,
de s'opposer par un dispositif approprié aux poussées plus ou moins intenses qui tendent à
la fermeture de la cavité créée. On y parvient ordinairement par des systèmes d'étais
reposant sur le sol des galeries, soit par un système d’ancrage par boulonnage ou de cintres
provisoires. Après achèvement, le soutènement d’un tunnel est constitué soit de ces
ancrages associés ou non à du béton projeté, soit d’anneaux de béton ou métalliques qui
constituent ainsi une coque.
Toute construction dépend du lieu où elle va être réalisée. Pour les tunnels, il faut donc
prendre en compte diverses données, comme le type de sol, la stabilité de celui-ci, la
profondeur à laquelle on souhaite arriver, etc. C’est ainsi que les techniques de
construction doivent tenir compte de l’hydrologie et la géologie du sol.
2. Méthodes de calcul
Il existe plusieurs méthodes de calcul :
a) La méthode de Terzaghi
Calcul du soutènement à partir d’une hauteur de terrain décomprimée (cloche) au-
dessus de la voûte
d) Méthode convergence-confinement
e) Méthodes empiriques
Des méthodes empiriques existent, elles sont basées sur les résultats obtenus sur un
nombre important de chantiers variés, elles permettent, en partant de paramètres
simples, de définir un soutènement en principe approprié.
Tranchée couverte
Lorsque l'ouvrage est à construire dans une artère à grand trafic et qu'il importe donc de réduire
significativement les entraves à la circulation, il est préférable d’utiliser cette méthode.
Après avoir dévié les égouts, les câbles et les canalisations des services publics situés dans les
limites de l’ouvrage, on construit successivement les piédroits comme on le ferait en tranchée
ouverte. La dalle de toiture est réalisée à même le sol. Une fois la dalle terminée, on rétablit
définitivement la voirie et on effectue les terrassements à l'abri de la dalle, le radier étant
bétonné en dernier.
Les murs verticaux des parois de la fouille sont taillés verticalement. Plusieurs méthodes
peuvent être employées pour assurer la stabilité des parois.
Ce blindage est réalisé par :
• des murs en béton construits en fouilles blindés ;
• des parois moulées dans le sol ;
• des rideaux de palplanches métalliques, récupérables ou non ;
• des pieux sécants en béton ;
• des parois en éléments préfabriqués
2) Méthode à demi-section
Cette méthode consiste à creuser la section du front de taille en deux temps, en premier temps
la demi section supérieure du tunnel ( CALLOTE ), on la met en sécurité avec la pose d’un
soutènement provisoire (cintres et bétonnage) puis en deuxième temps, on creuse la moitié
inférieure (STROSS). Elle est conseillée pour les tunnels de grande dimension. Le revêtement
définitif est généralement mis en place après que l'excavation de la totalité de la section ait été
réalisée.
A. SOUTENEMENTS PROVISOIRES
1. Introduction
D’une façon générale, le principal danger qu’entraîne le creusement d’un tunnel est un
relâchement ou une relaxation des terrains le surmontant qui tendent à combler
l’excavation en cours. Ce phénomène dénommé décompression se manifeste par un
fléchissement des couches supérieures et des parois latérales. Ce phénomène peut
s’avérer dangereux pour le tunnel lui-même ainsi que pour le personnel qui y travaille.
Afin de palier aux problèmes causés par la décompression du terrain et assurer la
stabilité des parois d’excavation lors du creusement du tunnel, on a généralement
recours à l’utilisation d’un soutènement provisoire qui reprend les efforts dus à la
libération des contraintes dans le sol à court terme.
2. Classifications
Le soutènement provisoire est une structure qui permet d’assurer la stabilité des parois
d’une cavité souterraine pendant le temps qui s’écoule entre son creusement et la mise
en place éventuelle du revêtement définitif.
Si l’on classe les soutènements provisoires en fonction de leur mode d’action par
rapport au terrain, on peut en distinguer quatre catégories différentes :
3. Le béton projeté
Le béton projeté est un béton mis en œuvre à l’aide d’une lance, par projection sur une
paroi sous l’impulsion d’un jet d’air comprimé.
Il existe deux techniques de projection : par voie sèche ou par voie humide.
La différence entre les deux techniques est liée à la manière dont l’eau de gâchage du
béton est introduite (soit lors de la fabrication du béton, soit lors de l’application du béton).
Projection par voie sèche: le mélange sec (granulats, ciment et éventuellement accélérateurs
de prise et adjuvants) est fabriqué dans un malaxeur. Il est propulsé par de l’air comprimé le
long d’une tuyauterie vers la lance de projection. L’eau arrive, séparément à la lance, en
quantité nécessaire et réglable pour assurer l’humidification du mélange, juste au moment de la
projection sur la paroi.
Projection par voie humide: le mélange granulats-ciment -eau est malaxé dans une centrale
puis stocké dans une trémie. Il est ensuite pompé le long d’une tuyauterie jusqu’à la lance de
projection. La projection est assurée par de l’air comprimé, éventuellement associé à des
adjuvants liquides.
Le béton projeté est utilisé en travaux neufs ou en réparation d’ouvrages anciens (réparations
locales, confortements d’ouvrages, renforcement de structures).
• Peau protectrice: dans le cas d’ouvrages réalisés dans des terrains suffisamment résistants, le
soutènement est constitué d’une faible épaisseur de béton projeté, mis en place à la surface de
l’excavation et pouvant être renforcé par un treillis soudé ou des fibres.
La peau protectrice a pour rôle de protéger les terrains en place contre une altération
superficielle en assurant le jointoiement des grains du sol.
• Peau résistante: le béton projeté permet un renforcement local du terrain, dans le cas
d’ouvrages réalisés dans des terrains peu résistants. Le béton s’oppose, dans ce cas, aux
ruptures et déplacements locaux éventuels. Le soutènement est constitué d’une peau de béton
projeté, associé à un treillis soudé, un boulonnage ou des cintres.
• Anneau de structure: le soutènement est constitué d’une coque épaisse en béton projeté. Cette
coque joue un rôle structurel, participe à la stabilité d’ensemble de l’excavation. Le béton
projeté est armé, fibré ou non armé
5. Les injections
Le procédé consiste à injecter, par des forages, des coulis appropriés qui, après durcissement et
polymérisation, consolident et étanchent le terrain
- les coulis à base de ciment, sables et argiles pour les terrains très perméables, tels que
les roches fissurées, les graviers et les gros sable ;
- les coulis à base de silicate de soude et réactif, appelé gel de silice, pour des terrains de
perméabilité moyenne ;
- les coulis à base de résine qui ont une viscosité initiale très faible et permettent
d'injecter des sables argiles des sables très fins et compacts.
6. Le jet grouting
On désigne par « jet grouting » un procédé de construction utilisant un jet de fluide à haute
énergie cinétique pour déstructurer un terrain et le mélanger avec un coulis liquide.
- extraction d'une partie du terrain jusqu'à la surface par les fluides de jetting ;
Le procédé du jet grouting s'applique aux terrains difficilement injectables par les procédés
classiques.
7. La voûte parapluie
La voûte parapluie est un structure de soutènement, obtenue par des tubes micro-pieux enfilés
en subhorizontal au contour de la section du tunnel à excaver. Des cintres métalliques
soutiendront ces micro-pieux au fur et à mesure de l'avancement du creusement.
d’améliorer la stabilité du front par réduction des contraintes agissant en avant de celui-
ci ;
8. La congélation du terrain
La congélation des terrains aquifères instables est un procédé ancien, à caractère provisoire,
employé pour le creusement de fouilles, de puits ou de galeries. Elle rend le sol étanche et
résistant.
B. SOUTENEMENTS DEFINITIFS
Le soutènement provisoire assure la stabilité des convergences mais sa fonction ne lui permet
pas d’assurer la stabilité des parois (stopper les convergences) à long terme.
Pour cela un revêtement définitif vient se poser au tour de l’excavation après le creusement. Le
revêtement matérialise le caractère définitif et durable de l’ouvrage vis-à-vis des exigences à
respecter pour que l’ouvrage soit stable et apte à l’usage auquel il est destiné.
Il va reprendre des poussées de terrain augmentant avec le temps, lorsque le massif encaissant a
un comportement différé actif.
Les revêtements des tunnels sont en général réalisés en béton non armé en section courante
mais peuvent être localement renforcé notamment au droit des niches de sécurité et au
croisement du tunnel principal et des ouvrages transversaux.
- soit qu'il l'assure à lui seul (voussoirs préfabriqués avec joints par exemple),
- soit qu'il assure l'étanchéité de surface (béton coffré dont seuls les joints de reprise sont traités
en joints d'étanchéité),
- soit qu'il joue le rôle de support pour une étanchéité d'intrados ou de soutien et de protection
pour une étanchéité d'extrados
L'étanchement et le revêtement sont souvent mis en œuvre après que l'excavation du tunnel ait
été réalisée.
Enfin étanchement et revêtement sont dans la plupart des cas dépendants l'un de l'autre, le
revêtement contribuant à l'étanchement de l'ouvrage.