Vous êtes sur la page 1sur 203

UNIVERSITE DE MBANDAKA

FACULTE DE MEDECINE

Par

Prof Dr JM KABONGO MPOLESHA

Symbole de la qualité

Monzango@yahoo.fr
2

Année académique 2010-2011

INTRODUCTION

C’est l’étude de la structure des organismes vivants et des


rapports structuraux et fonctionnels entre leurs éléments
constitutifs.

Elle est l’interface des sciences biologiques et médicales


puisqu’elle se trouve à la croisée des chemins entre la biochimie,
la biologie moléculaire et la physiologie d’une part et les
processus pathologiques et leurs effets d’autre part.
On peut obtenir des échantillons des tissus humains
(biopsies) de diverses régions de l’organisme par des techniques
rapides, inoffensives et l’indolores par exemple :
- la ponction des organes pleins (ponction – biopsie)
- l’endoscopie du tube digestif ou des cavités
- la canulation flexible des vaisseaux.

Les structures altérées par la maladie sont identifiées par la


connaissance de l’aspect histologique normal.
Pour comprendre les processus chimiques et
physiologiques et avoir un aperçu de la façon dont les anomalies
de structures conduisent à des perturbations fonctionnelles et
biochimiques et sont la cause des maladies, les connaissances
histologiques sont essentielles.
L’histologie est donc une discipline incontournable, une
science biologique et médicale essentielle.
3
I.- TECHNIQUES UTILISÉES EN HISTOLOGIE ET BIOLOGIE
CELLULAIRE

A.- Microscopie optique

Elle utilise des coupes minces pour étudier la morphologie


des cellules. Ces coupes sont obtenues par des prélèvements
biopsiques conservés avec des fixateurs : formol ou le liquide de
Bouin. Le tissu est déshydraté, inclus dans la paraffine, coupé au
microtome et colorés à l’hématoxyline-éosine ou avec des
colorants spéciaux. Les tissus peuvent être inclus dans des résines
acryliques ou époxy pour obtenir des coupes plus minces et plus
de détails qu’avec la paraffine.
Colorations usuelles en Histologie
- hématoxyline-éosine : elle combine 2 colorants, l’hématoxyline
et l’éosine. L’hématoxyline colore les noyaux en violet ou noir
selon l’épaisseur de la coupe et la nature de l’hématoxyline
utilisée, tandis l’éosine colore en rose ou rouge la plupart des
composants cytoplasmiques.
- la méthode de Van Gieson : simple, elle colore en rouge rosâtre,
le collagène, les fibres élastiques en brun noir et en jaune le
muscle.
- les trichromes : c’est une combinaison de trois colorants qui
permettent de discriminer les fibres du tissu conjonctif ou de
soutien.
- la méthode à l’argent : colore les fibres de réticuline en noir.
- la méthode au periodic acid-Schiff (PAS): utilisée pour mettre
en évidence différents sucres, soit isolés comme le glycogène ou
combinés comme les glycoprotéines. Elle visualise aussi les
membranes basales ainsi que les mucines neutres sécrétées par les
cellules épithéliales comme les cellules muqueuses de l’estomac.
- la méthode au bleu alcian : utilisée pour révéler les mucines
acides sécrétées par les cellules épithéliales et peut être associées
au PAS pour distinguer les mucines neutres des mucines acides.
- la méthode au May GrünWald_Giemsa réservée à l’examen des
frottis sanguins et de la moelle osseuse.
4
- la méthode de coloration de la myéline : plusieurs techniques
sont utilisées à savoir la cyanine monchrome sur des coupes en
paraffine, des techniques utilisant l’hématoxyline modifiée ainsi le
tetroxyde d’osmium .

TRAITEMENT DES ECHANTILLONS


• Prélèvement Pour Examen Microscopique

Figure 1 : Cassettes et moules

Première étape

Déshydratation
– But : extraire de l’eau contenue
dans les tissus
– Moyens : à l’aide des bains d’alcool
(éthanol).
A
• Il existe plusieurs schémas :

– 1er schéma : 1 bain d’alcool 85 , 2


bains d’alcool à 95 puis 2 bains
d’alcool à 100 , 1 heure/bain
– 2ème schéma : 3 bains d’alcool à 95
puis 2 bains d’alcool à 100 , 1
heure/bain
– 3ème schéma : 4 bains d’alcool à
95 , 1 heure/bain; (c’est le
schéma utilisé ici chez nous).

Figure 2 : A, Bains de méthanol ; B,


autotechnicom
5

Eclaircissement
• But : faire partir la substance déshydratante (alcool).
• Moyens :
– 1er schéma : 3 bains de xylol 30 minutes/bain.
– 2ème schéma : 2 bains de xylol 30 minutes/bain (utilisé ici chez nous)

Figure 3: Bains de xylol

Imprégnation

• But : faire partir la substance


éclaircissant (xylol) et la
remplacer par la paraffine
liquide (chauffée à 56 C-60 C)
qui pénètre dans tous les A
pénètre dans tous les pertuis
du tissu.
• Moyen : séjour dans 2 bains
de paraffine liquide (56 C-
60 C) de 12 heures à 24
heures.

Figure 4 : Bain de paraffine liquide


6

Deuxième étape : Enrobage

• But : enrober les tissus dans un bloc de


paraffine qui sera coupé au microtome.

• Technique :
– mettre la paraffine liquide dans une
moule métallique
– placer l’échantillon dans la moule
contenant la paraffine avec la surface à
couper contre le fond da la moule.
– placer une cassette en plastic sur la
moule.
– refroidir sur la glace pour obtenir la
solidification de la paraffine.
retirer la cassette en plastic qui sera
collée au bloc de la paraffine solidifiée

Figure 5 : Enrobage

Troisième étape : Coupe au microtome

• Après avoir fixé la cassette avec


son bloc au support du microscope,
on réalise des coupes de 3 à 5µm
selon l’épaisseur souhaitée.
A
• Les segments des rubans obtenus
sont placés sur une lame couverte
d’albumine mélangée à un peu
d’eau. L’albumine permet de fixer le
ruban sur la lame et l’eau permet
l’étalement du ruban.

Figure 6 : A et B Coupe au
microtome
7

Le microtome

Figure 7 : Microtome
Quatrième étape : Coloration
•Coloration de routine: hématoxyline éosine

1ère phase : Déparaffinage et réhydratation


•But : faire partir la substance d’inclusion et réhydrater le
tissu.
•Moyens :
•déparaffinage : 2 bains de xylol 5 minutes/bain
•réhydratation : 1 bain d’alcool absolu (100°) pendant
5 minutes.
•1 bain d’alcool à 95° pendant 5 minutes.
•Rincer à l’eau courante pendant 5 minutes. A
2ème phase : Coloration proprement dite
•Bain d’hématoxyline de Harris pendant 2 minutes.
•Rincer dans l’eau courante rapidement.
•Bain d’alcool acide pendant 1 minutes (pour
décolorer).
•Bain de carbonate de lithium pendant 1 minutes
(pour mordancer).
•Rincer à l’eau courante rapidement.
•Bain d’éosine à 0,1% pendant 2 minutes.
•Rincer rapidement à l’eau courante.
3ème phase : déshydratation
•Bain d’alcool à 95°rapidement.
• 2 bains d’alcool absolu (100°) rapidement.
•2 bains de xylol rapidement. B

Figure 8: A, automate de coloration


et B, bains de coloration
manuelle

Cinquième étape : Montage au baume de Canada


RESINES ET MILIEUX D’INCLUSION HISTOLOGIQUES
8
Inclusion en résine acrylique

Certaines résines sont utilisées comme milieu d’inclusion


de manière identique à la paraffine ; elles sont plus dures que la
paraffine et constituent donc un meilleur support pour la coupe
et présentent deux avantages face à la paraffine :
- des coupes plus fines (1-2 µm d’épaisseur) peuvent être
obtenues avec un microtome spécial, ce qui permet une
plus grande résolution et entraîne l’observation de
beaucoup de détails ;
- elles ne provoquent que très peu de rétrécissement du tissu,
ce qui permet d’effectuer des coupes de bonne qualité
quand le matériel est très dur ; elles peuvent donc être
utilisées pour l’observation de coupes d’os minéralisé.

Inclusion en résine époxy

Les résines époxy sont les milieux d’inclusions les plus


durs en histologie permettant de réaliser à la fois des coupes fines
de 0,5 à 1 µm pour la microscopie optique et des coupes très
ultrafines pour le microscope électronique.

- Coloration au bleu de toluidine

Le bleu de toluidine est l’un des rares colorants qui


pénètrent les résines époxy pour colorer les tissus, il met en
évidence les cellules colorent les fibres sur les coupes fines.

B.- Microscopie électronique par transmission

Elle utilise un faisceau d’électrons à la place de la lumière.


9

A B

Figure 9 : A et B, Microscope électronique

A B
Figure 10 : A et B, déshydratation avec acétone 50,
70, 80, 100 %
AA B

Figure 11 : A, déshydratation avec acetone +


araldite 1+1 et B
A B
10

A B
Figure 12: A, retrait de l’échantillon (verre comprenant les cellules)
et B, determiner la face où se trouvent ces cellules avant
d’entrprendre l’enrobage

A B

Figure 13 : A, moules pour enrobage et B, placer l’échantillon (verre)


dans le godet

A B
Figure 14 : A, placer les moules au dessus des échantillons et B,
remplir les moules d’araldite liquide
11

Figure 15: A et B, moules remplis d’araldite liquide et C, placer B et


C dans le four (incubateur pour chauffer à plus de 56° C afin de
solidifier l’araldite et obtenir les blocs d’araldite
12

A B
Figure 18: A, inscription du N° d’identification sur le bloc extrait
du moule; B, coupes ultrafines au microtome

A B

C
Figure 19: Contraste pour bien reveler les différentes structures
cellulaires et tissulaires

C.- Microscopie électronique à balayage

Elle utilise des fragments de tissus et non des coupes et


permet une vue tridimensionnelle de la surface des cellules ou des
tissus.

Un petit fragment de tissu fixé est déshydraté puis


recouvert d’une pellicule d’or. Un faisceau d’électrons balaie
l’échantillon et les électrons réfléchis en surface sont utilisés pour
en reconstruire une image à 3 dimensions.
13
Si des tissus vivants sont congelés puis cassés, les lignes de
fractures suivent préférentiellement les membranes cellulaires,
dans des plans séparés ; ces plans peuvent ensuite être examinés
en utilisant le microscope à balayage. Cette technique ou
cryofracture fournit des renseignements sur les caractères de la
surface des membranes cellulaires.
D.- Histochimie

On utilise certains colorants pour localiser certaines


substances sur les préparations histologiques grâce à leur affinité
pour des groupes chimiques spécifiques à l’intérieur des
molécules. On peut ainsi déceler les lipides par le noir soudan ou
le rouge soudan, le red oil O, les polysaccharides par le PAS
(APS).

E.- Autoradiographie

On fournit des métabolites radioactifs aux tissus et les


cellules qui les absorbent sont mises en évidence en les mettant en
contact avec une émulsion photographique.

F.- Immunohistochimie

Elle utilise des anticorps dirigés contre certaines molécules


pour déceler leur présence dans les coupes.

G.- Culture des cellules

Elle est utilisée dans la recherche et en pratique médicale


son usage principal est l’étude des chromosomes.

H.- Fractionnement cellulaire

Les cellules sont dissociées et les particules qui en résultent sont


ensuite séparées pour analyse de leurs fonctions et structures.
Pour y arriver, les cellules dissociées subissent une
14
ultracentrifugation à grande vitesse dans des solutions de densité
connues (centrifugation différentielle à grande densité). C’est
ainsi que l’on peut isoler des noyaux, les mitochondries, le
réticulum endoplasmique et les ribosomes sous forme
relativement pure.

II.- ENSEIGNEMENT D'HISTOLOGIE

Ce cours occupe une place importante dans le cursus des


études médicales undergraduate (1er cycle) et dans la pratique
médicale en général notamment en Anatomie Pathologique où
l’histologie est incontourable et essentielle car on ne peut pas
parler du pathologique sans savoir ce qui est morpholgiquement
normal.
Il est subdivisé en 2 parties:
- L' Histologie Générale
- L' Histologie Spéciale ou Systémique.
Nous parlerons en:
- Histologie Générale de:
Introduction Générale
Chapitre I : La Cellule
Chapitre II : Le Tissu Epithélial
Chapitre III: Le Tissu Conjonctif
Chapitre IV : Le Tissu Musculaire
Chapitre V : Le Tissu Nerveux
Chapitre VI : Le Sang

- Histologie Spéciale : nous parlerons des différents organes des


différents systèmes du corps humain.

II.- OBJECTIFS DE CE COURS


A.- OBJEFIFS GENERAUX
Apprendre à l’étudiant à connaître la structure
microscopique du corps humain normal.
Apprendre à l’étudiant à connaître la composition et la
structure microscopique ou histologique des différentes parties du
15
corps humain normal donc en dehors de la maladie.
Lui apprendre que chacune des parties est constituées
d’un assemblage de plus petites parties appelées cellules ;
Que les cellules de même aspect morphologique et
fonctionnel s’assemblent pour constituer des ensembles appelés
tissus et les différents tissus s’assemblent pour former les organes
et les organes se regroupent pour constituer les différents
systèmes de l’organisme.

B.- OBJECTIFS SPECIFIQUES


1.- L’Histologie Générale

a. Partie théorique. Elle vise à:


- Apprendre aux étudiants la composition de la cellule, cette
unité fonctionnelle fondamentale de tout organisme vivant.
- leur apprendre la structure histologique des différents
tissus constituant le corps humain normal.

b. Partie Pratique permet de:


- Faire observer les aspects histologiques des différents types
de cellules et des tissus.

2.- L’Histologie Spéciale

a. Partie Théorique. Elle vise à:


- leur apprendre la structure histologique des différents
organes des différents systèmes constituant le corps humain
normal.
b. Partie Pratique apprend à :
- Faire observer les aspects histologiques des différents
organes des différents systèmes.

Ière PARTIE
CHAPITRE 1 : LA CELLULE

La cellule est l’unité fonctionnelle fondamentale de la


16
plupart des êtres vivants.

Les cellules ont une structure de base commune ; elles ont


de nombreux caractères en commun indépendants de toute
fonction spécialisée :
- une membrane externe, la membrane cellulaire ou
plasmalemme entoure chaque cellule et sépare son contenu
le protoplasme, de son environnement et des autres
cellules.
- l e cytoplasme des cellules est composé d’une solution de
protéines, d’électrolytes, des glucides etc. et contient des
organites, des zones fonctionnelles spécialisées, entourées
par un système de membranes internes.

- la forme et la fluidité des cellules sont déterminées en


partie par la disposition des protéines filamenteuses (les
filaments intermédiaires, actine et microtubules)
semblables à un échafaudage et constituant le
cytosquelette.
Les principaux organites limités par une membrane sont :
le noyau, les mitochondries, le réticulum endoplasmique,
l’appareil de Golgi, les vésicules, les lysosomes et les
peroxysomes

I.- FONCTIONS ET DIFFERENCIATION CELLULAIRES

Durant le processus de l'évolution, les cellules des métazoaires


subissent graduellement des modifications et se spécialisent. A
travers le développement phylogénétique, les cellules primitives
indifférenciées présentent plusieurs activités fonctionnelles, chacune
ayant une petite efficacité, se transforment en une série de cellules
différenciées collectivement capables d'exercer quelques fonctions
spécifiques avec une plus grande efficacité. Ce processus de
spécialisation est connu sous le nom de différenciation cellulaire.

Tableau 1 : Fonctions des cellules spécialisées


17

Cellules spécialisées
Fonctions

 Mouvement  Cellules
musculaires
 Conductivité  Cellules nerveuses
 Synthèse et sécrétion des  Cellules des acini
enzymes pancréatiques
 Synthèse et sécrétion de  Cellules des
mucus glandes muqueuses
 Quelques cellules
 Synthèse et sécrétion des de la surrénale,
stéroïdes
 des testicules et
des ovaires
 Cellules des tubes
rénaux et des
 Transport de Fer glandes
 Salivaires
 Digestion intracellulaire  Macrophages
et quelques
globules blancs
 Transformation des  - Cellules
stimuli physiques et sensorielles
chimiques en influx
nerveux.

II.- COMPOSANTS CELLULAIRES

La cellule comprend 2 parties : Le cytoplasme et le noyau.


18
A.- Le cytoplasme

Entouré de la membrane plasmatique ou membrane cellulaire,


le cytoplasme comprend une matrice enrobant plusieurs structures
classifiées en 3 groupes : organites, inclusions et autres composants.
Les organites se retrouvent dans toutes les cellules eucaryotes et sont
entourés d'une membrane et contiennent des enzymes qui participent
au métabolisme cellulaire. Ce sont des composants cellulaires
permanents et comprennent : le réticulum endoplasmique, les
mitochondries, l'appareil de Golgi et les lysosomes.

Figure 20: Schéma d’une cellule

Les inclusions sont des composants cytoplasmiques


temporaires de certaines cellules et sont habituellement des
accumulations de pigments, des lipides, des protéines ou des
hydrates de carbone entourés ou non d'une membrane. Les autres
composants ont des structures et fonctions différentes.

Ils n'ont pas de membrane et ne participent pas aux activités


métaboliques de la cellule. Il s'agit du centriole, des microtubules et
19
des filaments intermédiaires.

1.- La membrane cellulaire ou plasmalemme

La membrane externe, la membrane plasmique qui


entoure chaque cellule et les membranes qui délimitent les
organites intracellulaires ont une structure de base commune : une
double couche ou une bicouche des lipides contenant des
protéines spécialisés et les glucides de surface. Chaque molécule
de lipides membranaires possède une extrémité hydrophile et une
extrémité hydrophobe étant ainsi amphipathique.

Les membranes cellulaires mesurent de 7,5 nm à 10 nm


d'épaisseur et ne sont en conséquence visibles qu'au microscope
électronique (m.e). Elle agit comme une barrière sélective régulant
le passage des matériaux dans et hors de la cellule et facilite le
transport spécifique de certaines substances à travers elle.

Ses lipides forment spontanément une bicouche dans l’eau, leurs


extrémités hydrophobes constituent une couche interne entre les
groupes hydrophiles orientés vers l’extérieur. Cette structure
dans laquelle sont insérées les protéines membranaires lui confère
des
Figure 21: Membrane cellulaire
propriétés importantes.
20

- la membrane est fluide, permettant une diffusion latérale


des protéines membranaires et facilitant la morbidité de la
cellule ;
- la composition polaire des lipides lui permet une
perméabilité différentielle pour diverses substances étant
perméable à l’eau, l’oxygène et aux petites molécules
hydrophobes comme l’éthanol, mais virtuellement
imperméable aux ions tels que le Na+ et K+ ;
- les ruptures et déchirures de la membrane se réparent
spontanément puisque la nature polaire des lipides élimine
les bords libres où des groupes hydrophobes pourraient
venir au contact de l’environnement aqueux ;
- les protéines membranaires sont disposées en vue d’un rôle
fonctionnel dans les processus comme le transport,
l’activité enzymatique d’adhérence et les communications
de la cellule.
a.- Lipides Membranaires

Ils représentent 50 % de la masse des membranes


21
cellulaires. Il en existe 3 catégories majeures :
- Phospholipides : phosphatidylcholine ou lécithine,
sphingomyéline, phosphatidylsérine et
phosphatidyléthanolamine ou ciphaline. Ils fixent les
protéines enzymatiques ;
- Cholestérol ; il limite les mouvements des phospholipides
adjacents et rend la membrane moins fluide mais
mécaniquement plus stable ;
- Glycolipides : situés sur la surface externe et seraient
impliqués dans les communications intercellulaires. Ils
comprennent les galactocérébrosides et les gangliosides.

b.- Protéines membranaires

Elles effectuent la plupart des fonctions cellulaires et leur


nature varie en fonction du type de la cellule. Ces protéines ont
plusieurs fonctions :
- fixer les filaments du cytosquelette sur la membrane ;
- fixent la cellule à la matrice extracellulaire ;
- transporter les molécules dans ou hors de la cellule (protéines
porteuses, protéines des pompes et des canaux ioniques) ;
- agir comme récepteurs pour des signaux chimiques entre les
cellules (récepteurs d’hormone) ;
- possèdent une activité enzymatique spécifique.

c.- Glucides membranaires

Les membranes contiennent des résidus glucidiques,


surtout confinés à la surface opposée au cytoplasme. Ils sont aussi
retrouvés sur la face liminale des systèmes membranaires
intracellulaires ainsi que sur la surface cellulaire où ils constituent
le glycolemme, glycocalyx ou cell coat. Les glucides son mis en
évidence par les lectines ou galectines, protéines d’adhésion
extraites des plantes et produites aussi par les cellules humaines
22
d.- Communication cellulaire

Les cellules des vertébrés et des invertébrés ne sont pas des


unités indépendantes et isolées, mais elles ont, entre elles, des
communications permettant des échanges d'ions et des
macromolécules.

e. Transport vers l’intérieur ou l’extérieur de la cellule

Il se fait par le processus d’endocytose comprenant la


pinocytose et la phagocytose aboutissant à la formation de grosses
vésicules, les endosomes. Les termes de pinocytose ou potocytose
sont utilisés lorsque la cellule absorbe un liquide ou encore des
petites molécules par l’intermédiaire des vésicules de petite taille de
5O nm, les pinosomes, tandis que ceux d’endocytose et phagocytose
correspondent à l’ingestion par la cellule de volumineuses particules
pour former les endosomes de plus de 350 nm de diamètre.
L’exocytose est le contraire de l’endocytose et correspond à la fusion
d’une vésicule entourée d’une membrane avec la membrane ou la
surface cellulaire pour éliminer son contenu (les déchets).
Les deux principaux types de vésicules impliquées dans le
transport des substances dans et hors de la cellule dérivent des zones
spécialisées de la membrane appelées puits recouverts ou puits
mantelés et cavéoles. Les puits mantelés sont recouverts par des
protéines particulières associées à la membrane et servent à
ingérer les particules grâce à ces récepteurs protéiques présents
dans les membranes de la plupart des cellules. Les cavéoles sont
entourées d’une protéine appelée cavéoline et ont trois fonctions
cellulaires importantes :
- potocytose : la cavéole reste à l’état d’invagination et ne
forme pas de vésicules ;
- transcytose : quelques cavéoles forment des vésicules
incorporant du matériel qui sera transporté à travers la
cellule d’un pôle à un autre.
- Transduction du signal : certaines cavéoles concentrent
des récepteurs qui vont activer des seconds messagers pour
23
assurer la transduction du signal (signalisation
intracellulaire).
Une fois le contenu de ces vésicules métabolisé, la membrane
vésiculaire est réincorporée à la surface cellulaire de sorte qu’il
s‘établit en permanence un échange de membrane ou un trafic
membranaire entre l’intérieur et la surface de la cellule.

2.- Mitochondries

Ce sont des organites ovoïdes à paroi double faite de 2


membranes, l'une externe et l'autre interne projetant des crêtes à
l'intérieur. Entre les 2 membranes se trouve la chambre externe,
tandis que les crêtes se projettent dans la chambre interne.

Les mitochondries sont le site principal de production


d’ATP ; elles transforment avec haute efficacité, l'énergie chimique

B A

Figure 23: A, schéma d’une mitochondrie et B,


une mitochondrie au microscope électronique
24

des métabolites cytoplasmiques en énergie disponible


facilement accessible à la cellule. Cette énergie est stockée dans des
substances riches en énergie et représentées par l'Adénosine
Triphosphate (ATP). L'ATP libère rapidement l'énergie selon les
besoins de la cellule pour exercer un travail donné. Le nombre des
mitochondries et des leurs

crêtes sont proportionnel à l'intensité de l'activité cellulaire. Entre les


crêtes se trouve une matrice amorphe riche en protéines et ADN.
L’espace intermembranaire contient :
- des substrats du métabolisme diffusant au travers de la membrane
externe ;
- de l’ATP synthétisée par la mitochondrie ;
- des ions, repris dans l’espace matriciel durant la phosphorylation
oxydative.

3-. Réticulum endoplasmique (R.E) et ribosomes

Ce sont des vésicules aplaties, rondes ou tubulaires


anastomosées entre elles. On décrit le réticulum endoplasmique
25

Figure 24: Schéma du réticulum


endoplasmique rugueux

rugueux ou granulaire et le réticulum endoplasmique lisse ou


agranulaire dont les membranes sont souvent en continuité avec la
membrane nucléaire. Les membranes du R.E. granulaire possèdent
des ribosomes attachés à leur surface externe. Les ribosomes peuvent
être libres dans le cytoplasme ou groupés en de petits amas, les
polyribosomes ou polysomes.

Le réticulum endoplasmique granulaire a pour fonction de


synthétiser les protéines ainsi que les glycoprotéines. Les ribosomes
réagissent avec les colorants basiques tels que le bleu de Méthylène et
le bleu de toluidine de sorte que les zones du cytoplasme qui sont
colorées par ces colorants sont riches en ribosomes. Dans les glandes,
ces régions correspondent à l'ergatoplasme, dans les neurones aux
corps de Nissl et dans les autres cellules aux corps ou composants
basophiles. Les ribosomes sont indirectement visualisés au
microscope optique par leurs caractéristiques tinctoriales
(basophilie).
26

Le terme Microsome utilisé en cytologie et biochimie


correspond aux vésicules provenant de la fragmentation du R.E.
granulaire lors du processus d'homogénéisation précédant la
centrifugation différentielle.

Le R.E. lisse ou agranulaire ne contient pas de ribosomes. Il existe des


intercommunications entre le R.E. rugueux et le R.E. lisse d'une part
et le R.E. lisse et la membrane nucléaire d'autre part.
Il est composé des membranes consistant en des tubules ou
des citernes anastomosées. Il est développé dans des cellules
synthétisant les stéroïdes.
Le R.E. lisse est responsable de la conjugaison, oxydation et la
méthylation employées par les cellules pour neutraliser certaines
hormones et des substances nocives. Il participe dans le processus de
la contraction de la cellule musculaire où il apparaît dans une forme
spéciale appelée réticulum sarcoplasmique qui est impliqué dans la
séquestration et la libération des ions calcium. Dans le foie, ce
réticulum endoplasmique lisse est impliqué dans la synthèse du
glycogène et l'enzyme Glucose-6-phosphatase se retrouve dans sa
membrane. Il contient des enzymes nécessaires à tous les processus
où il est impliqué. Il métabolise les protéines synthétisées et il est le
siège de synthèse des lipides et en particulier des phospholipides
27
membranaires. Les enzymes de synthèse des lipides sont situées à
la surface externe des membranes de ce R.E.lisse.

- Ribosome : chaque ribosome comprend 2 sous unités dont l’une


petite fixant l’ARN et l’autre volumineuse catalyse la
formation des liaisons peptidiques. Ces unités sont
constituées d’ARN ribosomiques et de protéines
spécifiques. La quasi-totalité de l’ARN ribosomique
est fabriqué dans le nucléole.

4.- Appareil de Golgi

Il se retrouve dans presque toutes les cellules et se présente


sous forme des vésicules aplaties empilées les unes sur les autres avec
des dilatations périphériques. Il joue un rôle dans les processus de
synthèse, de concentration et de stockage des produits de sécrétion
de la plupart des cellules glandulaires. La surface externe de cet
appareil (face immature) reçoit les vésicules de transfert venant du
R.E., tandis que les granules de sécrétion se développent et
bourgeonnent sur la face opposée (face mature). C'est aussi le site
d'addition des polysaccharides aux protéines dans la formation des
glycoprotéines. Cet appareil a 3 rôles :
- modification des macromolécules par addition de sucre
pour former des oligosaccharides,
- Protéolyse : modification protéolytique des peptides en leur
forme active,
- triage des macromolécules dans les vésicules spécifiques.

5.- Vésicules

Ce sont de petits organites sphériques entourés d’une


membrane. Elles se forment par bourgeonnement à partir des
membranes préexistantes et possèdent deux fonctions principales :
elles transportent ou stockent des substances dans leur
lumière ;
elles permettent des échanges des membranes cellulaires
28
entre différents compartiments de la cellule.

Les principaux types de vésicules sont :


• celles provenant de l’endocytose (pinocytose et
phagocytose);
• Les vésicules de transport et de sécrétion dérivées de
l’appareil de Golgi ;
• les vésicules de transport du R.E.;
• les lysosomes;
• les péroxysomes.

5.- Vésicules

Ce sont des petits organites sphériques entourés d’une


membrane. Elles se forment par bourgeonnement des membranes
préexistantes
Figure 26: et possèdent
Noyau, 2 fonctions
réticulum principales :
endoplasmique,
endolysosomes, granules
- elles transportent ou stockent des de substances dans leur
sécrétion
lumière
- elles permettent des échanges de membranes cellulaires
entre les différents compartiments de la cellule.
Les types principaux de vésicules sont :
29

- celles provenant de l’endocytose (pinocytose et


phagocytose)
- vésicules de transport et de sécrétion dérivées de l’appareil
de Golgi
- les vésicules de transport du R.E.
- les lysosomes
- les peroxysomes.

Système des vésicules acides

Lysosomes

Ce sont des vésicules ovoïdes entourées d'une membrane et


contenant une variété d'enzymes lytiques dont la fonction principale
est la digestion intra-cytoplasmique. Ils sont présents dans presque
toutes les cellules mais surtout les cellules à activité phagocytaire
telles que les macrophages et les globules blancs. Ils contiennent les
enzymes : phosphatase acide, ribonucléase, désoxyribonucléase,
cathepsines A, B et C, sulfatase et ß-glucuronidase agissant
généralement en pH acide. Les lysosomes sont habituellement
sphériques et leur membrane protège le cytoplasme contre la
digestion par leurs enzymes. Les enzymes lysosomiales sont
apparemment synthétisées dans le R.E. rugueux et ensuite
transférées à l'appareil de Golgi où elles sont modifiées et stockées
dans les lysosomes primaires.
30

cytose

Lors d'une ingestion de matériel extracellulaire, la vacuole de


pinocytose ou de phagocytose, pinosome et phagosome s'accolent au
lysosome primaire. Les membranes des lysosomes primaires
fusionnent avec celles des pinosomes ou des phagosomes pour
former les lysosomes secondaires ou endolysosomes:
pinolysosomes ou phagolysosomes. Après la digestion du contenu
des lysosomes secondaires (endolysosomes), les catabolites diffusent
à travers la membrane limitante et entrent dans le cytoplasme. Les
déchets sont retenus dans des vésicules ou vacuoles sous formes des
corps résiduels. Les corps résiduels migrent vers la membrane
cellulaire pour éliminer leur contenu dans le milieu extracellulaire
par exocytose ou clasmatose. Dans certaines cellules telles que les
31
neurones, les hépatocytes, les cellules musculaires cardiaques, les
corps résiduels sont stockés dans le cytoplasme sous forme de
lipofuscine ou pigment d'âge. Les lysosomes peuvent digérer une
partie du cytoplasme ou certains organites endommagés, les
lysosomes secondaires en résultant s'appellent les
autophagolysosomes. Dans certaines conditions pathologiques ou
lorsque les cellules sont endommagées, les lysosomes peuvent se
rupturer et libérer leurs enzymes et détruire les cellules, il s'agit donc
de l'autolyse.

On pense que les lysosomes ne sont qu’une partie du


système des vésicules acides, groupe des vésicules ainsi nommées
car elles portent des H+ - ATPases membranaires qui peuvent
abaisser leur pH liminal à 5. Ce pH bas active les puissantes
hydrolases acides, enzymes provenant des vésicules
bourgeonnant à partir de l’appareil de Golgi.

6. Péroxysomes ou corps microscopiques.

Isolé récemment des hépatocytes par centrifugation


différentielle, ce sont des organites un peu plus petits que les
mitochondries et possèdent une simple membrane et dans certaines
espèces un matériel central électron-dense. Ils se retrouvent dans
toutes les cellules animales et végétales et sont doués d'une haute
activité catalase, urate oxydase et D-amino-acide oxydase. Ils sont
impliqués dans l’oxydation de plusieurs substrats, en particulier
la -oxydation de très longues chaînes d’acides gras.

7.-Cytosquelette : Microtubules, Microfilaments et Filaments


intermédiaires

En plus des organites, la matrice cytoplasmique renferme un réseau


complexe comprenant les microtubules, les microfilaments et les
filaments intermédiaires. Ces structures donnent la forme à la cellule
et jouent un rôle important dans ses mouvements.
32
Plusieurs fonctions de la cellule sont remplies par un ensemble
de protéines fibrillaire du cytosol, les protéines du cytosquelette
dont il existe 3 catégories basées sur la taille des filaments.
- Microfilaments (5 nm de diamètre). Ils sont composés
d’actine
- Filaments intermédiaires (10 nm de diamètre). Ils sont
formés de 6 protéines qui varient selon les types cellulaires
- Microtubules (25 nm de diamètre). Ils sont composés de 2
protéines de la tubuline.

Figure 28: Microtubule, Tubulines α β et


protofilaments

Ces protéines fibrillaires se fixent à la membrane plasmique


et entre elles par ancrage et par des protéines de jonction afin de
construire un échafaudage tridimensionnel dynamique dans la
cellule.

a.- Microtubules

Ce sont des organites en forme de tige ou de pipe, d'une


longueur variable allant jusqu'à plusieurs micromètres. Les
microtubules sont composés des sous-unités protéinacées appelées
33
tubulines consistant en 2 monomères non identiques dénommés
tubulines α et β. Les tubulines se regroupent en 13 protofilaments
composant la paroi du microtubule et y sont disposés parallèlement à
sa longueur. Les microtubules jouent un rôle dans le développement
et le maintien de la forme de la cellule, c'est donc un élément du
cytosquelette. Ils jouent aussi un rôle dans le transport intracellulaire
des autres organites. Les microtubules servent aussi de base pour des
organites complexes tels que les centrioles, cils et flagelles.
- Le centriole (Figure :est une structure cylindrique composée des
microtubules hautement organisés. Chaque centriole comprend 9
triplets de microtubules disposés en rayons de roue. Les
microtubules sont si rapprochés que les voisins partagent une paroi
commune. Chaque cellule a normalement une paire de centrioles.

Avant chaque mitose chaque centriole se divise en deux et


chaque paire se dirige au pôle opposé de la cellule et devient le
centre de développement du fuseau mitotique.
34

Les microtubules naissent dans une région particulière de


la cellule (le centre organisateur des microtubules) qui est une
structure (le centrosome, basée sur un organite composé de
microtubules le centriole. Le centrosome est constitué d’une parie
de centriole entourée par une zone de cytoplasme amorphe dense
aux électrons

le Figure 31: Centriole vu au


microscope électronique

qui agit comme un centre de nucléation pour la polymérisation


des microtubules. Ceux-ci irradient à partir du centrosome selon
une disposition en étoile appelle aster.
Le centriole joue deux rôles dans la cellule :
- il organise le réseau cytoplasmique des microtubules dans
les cellules au repos et dans les cellules en division
- il organise le développement des microtubules spécialisés
dans les cils vibratiles.
- Les cils et les flagelles sont des structures de mobilité faites
d'un noyau hautement organisé de microtubules partant de la
surface de la cellule. Ce noyau comprend 9 paires de
microtubules entourant 2 tubules centraux. Cet ensemble
s'appelle axonème. Les 2 microtubules de chaque paire
périphérique partagent une paroi commune faite de 2-3
35
protofilaments tandis que les 2 microtubules centraux sont
séparés l'un de l'autre. Chaque paire est reliée à sa voisine par
des ponts protéiques appelés nexines et reliée la gaine
centrale par un rayon radial ou pont radiaire.
a.- Fonctions des microtubules :

- ils constituent un réseau ou le cytosquelette pour les


compartiments limités par une membrane ;
- ils forment le fuseau achromatique le long duquel se
déplacent les chromosomes ;
- ils représentent la structure de base des cils et flagelle.

L’actine représente 5 % des protéines totales dans la


plupart des types cellulaires. C’est une protéine globulaire (actine
G) qui se polymérise pour former des filaments (actine F). Il
existe 6 variétés isoformes de l’actine qui ont une distribution
spécifique dans différents types cellulaires, par exemple des
isoformes réservées au muscle lisse ou au muscle strié
squelettique.
L’actine est un composant important du cytosquelette pour
diverses raisons :
- les microfilaments d’actine, associés à d’autres protéines
constituent une couche, le cortex cellulaire située sous la
membrane plasmique.
L’actine est disposée en réseau ferme grâce aux liens
latéraux de protéines de jonction dont la plus abondante est la
filamine. Ce réseau résiste à des forces de déformation soudaines
mais permet des modifications de la forme cellulaire en se
remodelant grâce aux protéines qui scindent l’actine dont la
mieux caractérisée est la gelsoline qui détruit les réseaux d’actine
en présence de fortes concentrations d’ions Ca++ dans le cytosol.

Les microfilaments d’actine apportent un soutient


mécanique à la membrane plasmique en se fixant à elle par
l’intermédiaire des protéines d’ancrage dont les mieux connues
sont la spectrine et l’ankyrine dans les globules rouges, mais des
36
protéines analogues sont présentes dans la plupart des autres
cellules. L’actine peut se lier à des protéines transmembranaires
dans certaines zones spécialisées de la membrane plasmique
appelées jonctions adhérentes ou contacts focaux.

L’actine forme des faisceaux rigides pour stabiliser les


microvillosités des cellules et dans ces faisceaux, elle s’associe à
des petites protéines de liaison dont les plus abondantes sont la
fimbrine et la fascine.

Dans toutes les cellules, les microfilaments d’actine


interagissent avec une protéine appelée myosine pour produire
une force motrice. La forme modifiée de myosine, la mini-
myosine se fixe à des organites cellulaires facilite le transport des
vésicules le long des microfilaments d’actine permettant à ces
organites de se déplacer à l’intérieur de la cellule.

b.- Filaments intermédiaires


Ils entrent dans la constitution du cytosquelette et on en
décrit 6 catégories principales qui ont une distribution spécifique
dans les différents types de cellules.

Tableau 2 : Filaments intermédiaires

FILAMENTS
INTERMÉDIAIRES TISSUS

 Cytokératine  Cellules épithéliales


 Desmine  Muscle
 Protéine fibrillaire
gliale acide  Astrocytes
 Neurofilaments  Neurones
 Noyaux de toutes les
 Lamine nucléaire cellules
37
 Vimentine  Membrane et tissus
Mésenchymateux

8.- Inclusions cytoplasmiques

Ce sont des composants transitoires du cytoplasme et sont


composés essentiellement des métabolites accumulés ou des dépôts
de nature variée.

9-. Matrice ou cytosol

Le cytoplasme ou hyaloplasme est la matrice liquide de la


cellule. Il contient les constituants importants suivants :
- des protéines ou systèmes enzymatiques et non enzymatiques
liées ou non aux carbohydrates, aux sels minéraux et autres
substances solubles ;
- des protéines filamenteuses constituant le cytosquelette y
compris l’actine ;
- le glycogène et les lipides ;
- des ribosomes libres ou fixés sur la surface du réticulum
endoplasmique rugueux.

B. Noyau

C'est une structure ronde (flèche bleue) ou allongée


habituellement située au centre de la cellule. Chez les mammifères
son diamètre varie entre 5 et 10 μm. Il se compose de la membrane
nucléaire, de la chromatine, du nucléole et du nucléoplasme.

1.- Membrane nucléaire

Au microscope optique elle apparaît comme une fine


membrane (flèche noire) entourant le noyau (flèche bleue) . Au
38
microscope électronique (m.e.) cependant, le noyau est entouré d'une
double structure consistant en 2 feuillets de 40-70 nm déterminant
entre eux un espace périnucléaire appelé citerne périnucléaire.

Figure 32: Noyau (flèche bleue) et


Nucléole (flèche noire)

Au feuillet externe sont attachés des ribosomes et ce feuillet


est souvent en continuité avec le réticulum endoplasmique rugueux.
La membrane nucléaire synthétise comme le R.E. rugueux des
chaînes polypeptidiques et les stocke dans la citerne périnucléaire. Le
long de la membrane nucléaire là où les 2 feuillets fusionnent, se
trouvent des pores nucléaires couverts seulement par une simple
membrane jouant le rôle de diaphragme et fait des protéines
basiques.
La membrane ou feuillet interne contient des protéines
membranaires, les servant de points d’ancrage aux protéines
fibrillaires, les lamines, protéines du cytosquelette.

2.- Chromatine

Le noyau renferme de l’ADN enroulé autour des protéines


basiques, les histones pour former les nucléosomes, structures
39
globulaires périodiques ressemblant à des perles reliées par un fil.
Au m.e. on en distingue 2 types :
a.- Hétérochromatine: électron-dense donc opaque aux électrons
au microscope électronique (me) et apparaissant comme des
granules grossiers ou des plaques visibles au microscope (mo)
après coloration appropriée à proximité de la membrane
nucléaire et correspond à la forme la plus condensée de l’ADN
qui n’est pas en cours de transcription.
b.- Euchromatine: visible seulement au microscope électronique
et apparaissant comme un réseau lâche de fines fibrilles au
microscope optique et correspond à l’ADN en cours de
transcription.
La chromatine est composée des bandes d'ADN liées à des
histones (= protéines basiques). On y trouve aussi de l'ARN (ARN
messager, ribonucléique et de transfert). La nucléoprotéine de la
chromatine est enroulée et le degré d'enroulement varie avec l'activité
cellulaire. Dans les noyaux pâles (légèrement teintés) ayant peu
d'hétérochromosome, une grande surface d'ADN est disponible pour
la transcription de l'information génétique, c'est le contraire dans les
noyaux foncés. En général, les cellules à noyau clair sont plus actives
que celles à noyau condensé.

Une étude minutieuse de la chromatine des mammifères a


mis en évidence la présence d'une masse d'hétérochromosome chez
les femelles (femmes) uniquement. C'est la chromatine sexuelle. Elle
correspond à l'un des chromosomes X de la paire X de la femelle.
Chez l'homme, dans la cellule épithéliale, la chromatine sexuelle
apparaît comme un petit granule attaché à la membrane nucléaire,
tandis que dans le polynucléaire neutrophile elle apparaît comme
une baguette de tambour.

3.- Nucléole

C'est une structure arrondie (flèche rouge), généralement


basophile ou acidophile et riche en ARN et protéines basiques
(histones). Une cellule peut avoir un ou plusieurs nucléoles de
40
dimensions variables. Si la chromatine est fort condensée comme
dans les lymphocytes, les nucléoles deviennent peu visibles. La
portion dense de la chromatine attachée au nucléole est connue sous
le nom de chromatine associée au nucléole (nucleolus associated
chromatine). Le nucléole se disperse avant la division cellulaire et
réapparaît à la télophase. Au microscope électronique le nucléole
comprend 3 régions :

Figure 33: Nucléole (flèche rouge)

- la granulosa ou pars granulosa (composante granulaire


dense ) correspond à des sous-unités des ribosomes en cours
de maturation ou en partie constitués d’ARN ;
- la fibrosa ou pars fibrosa (composante fibrillaire dense
région sombre), se colore fortement contenant toutes
principalement des granules ou filaments de
ribonucléoprotéines considérées comme précurseurs des ribo-
somes. Elle correspond à des transcrits des gènes des ARN
ribosomiaux qui commencent à se regrouper en ribosomes ;
- la région chromosomique (centre fibrillaire) ou pars
amopha: correspond à des grandes boucles d’ADN en
cours de transcription contenant les gènes de l’ARN
41
ribosomique) comprenant des filaments dispersés d'ADN.
C'est dans la 3e région que l'ARN est synthétisé puis
transformée et stockée dans la fibrosa et dans la granulosa
avant d'être transféré dans le cytoplasme. Cette région est
aussi nommée centre organisateur du nucléole.

Ces zones dites centres organisateurs du nucléole


renferment les protéines spécifiques de l’ARN.

Les gros nucléoles sont rencontrés dans les cellules jeunes


des proliférations actives, dans les cellules synthétisant activement les
protéines et dans les tumeurs malignes.

4.- Nucléoplasme

C'est une substance amorphe qui comble l'espace compris


entre la chromatine, les nucléoles dans le noyau et composé
essentiellement des protéines.
La lame nucléaire maintient la forme du noyau et
correspond à un réseau de protéines filamenteuses, mesure 20 µm
d’épaisseur et tapisse la membrane nucléaire interne. Elle est
constituée de tris protéines : les lamines A, B et C. Ces protéines
constituent un échafaudage qui soutient la membrane nucléaire,
elle forme donc le cytosquelette du noyau.

III. LA DIVISION CELLULAIRE

Elle peut être observée au microscope optique et s'appelle


mitose. Durant ce processus la cellule mère donne naissance à 2
cellules-filles qui lui sont identiques avec un caryotype identique.
Une duplication longitudinale des chromosomes survient et ces
derniers se distribuent aux cellules-filles.
- L'interphase c'est la phase durant laquelle la cellule est au
repos et ne se divise pas.
- La prophase est caractérisée par l'enroulement graduel de la
42

chromatine du noyau, donnant naissance à plusieurs corps


en forme

de baguette ou épingle à cheveu intensément colorés, les


chromosomes.
- La membrane nucléaire est intacte et les chromosomes
apparaissent enroulés dans le noyau. Les centrioles subissent
une duplication et chaque paire migre vers un pôle cellulaire.
Simultanément les microtubules du fuseau achromatique
apparaissent entre les 2 paires de centrioles.

- La Prométaphase : la membrane du noyau se fragmente en de


petites vésicules, ce qui permet aux microtubules d’entrer en
contact avec les chromosomes. Chaque chromosome possède
un kinétokore, un site de liaison de microtubules. Le
kinétokore se lie aux microtubules du fuseaux.

Figure 35: Prométaphase


43

- la métaphase, la membrane nucléaire et le nucléole


disparaissent. Les chromosomes migrent vers la plaque
équatoriale de la cellule où ils se divisent chacun
longitudinalement pour former 2 chromatides. Ces dernières
s'attachent aux microtubules du fuseau à une région électron-
dense ressemblant à une plaque, le centromère (kinétochore

Figure 36: Métaphase

- A l'anaphase, les chromatides-soeurs se séparent l'une de


l'autre et migrent aux pôles opposés de la cellule le long des
microtubules du fuseau.

-
-
-
-
-
44
-
- Figure 37: Anaphase
-

- La télophase est caractérisée par la réapparition des noyaux


dans les cellules-filles. Les chromosomes reviennent à leur état
semi-dispersé et les nucléoles, la chromatine et la membrane
nucléaire réapparaissent. Pendant ce temps la constriction de
la cellule mère se développe au niveau de sa plaque ou son
plan équatorial jusqu'à la division du cytoplasme et de ses
organites en deux.

Figure 38: Anaphase

- La cytodiérèse : Les deux cellules filles se séparent grâce à la


formation d’un anneau de division constitué d’actine et situé
immédiatement sous l’équateur de la cellule en télophase.
45

Les membranes sont mises ainsi en contact et fusionnent pour


constituer deux cellules filles distinctes. Le nucléole réapparaît dans
la masse dense de chromatine de chaque nouveau noyau.

LA MEIOSE ou mitose réductionnelle permet d’obtenir des gamètes


au cours de la reproduction.

IV. CYCLE DE LA CELLULE

Il comprend 2 étapes :
1. La mitose avec ses 4 phases et
2. l'interphase au cours de laquelle se produit la duplication de
l'ADN.
Elle comprend 4 phases:
- G0 = phase de repos;
- G1 = la phase de présynthèse d'ADN et de synthèse d'ARN et
des protéines, le volume de la cellule réduit de moitié par la
mitose se restaure, redevient normal.
- S: phase de synthèse et de duplication d'ADN;
- G2: phase de fin de duplication d'ADN et de production et
d'accumulation d'énergie à utiliser pour la mitose prochaine
ainsi que de la reproduction des centrioles et l'assemblage des
46
tubulines dans les microtubules durant la mitose.

CYCLE DE LA CELLULE: CYCLINES ET KINASES


DEPENDANT DES CYCLINES
.
Le but ultime de tous les stimuli favorisant la croissance
cellulaire est l’entrée des cellules quiescentes dans le cycle
cellulaire. La progression ordonnée des cellules au cours des
différentes phases du cycle cellulaire est orchestrée par les
Cyclines, les kinases dépendant de Cyclines (CDK) et leurs
inhibiteurs. Les CDK contrôlent le déroulement du cycle cellulaire
par l’intermédiaire d’une phosphorylation des protéines qui sont
nécessaires au passage à la phase suivante du cycle cellulaire.

Tandis le gène p53 est pro-apoptotique, le gène Bcl2 est anti


apoptotique. A cela il faut ajouter l’action des lectines S
actuellement appelées galectines.

La galectine 1 favorise et parfois inhibe la prolifération


cellulaire mais la galectine 3 n'est pas réputée influencer
directement cette activité cellulaire. Chez l'homme, la galectine 1
induit l'apoptose des cellules particulièrement des lymphocytes T
activés et des thymocytes, tandis que la galectine 3 est anti-
apoptotique
47

Les CDK sont exprimées en permanence durant le cycle


cellulaire mais sous forme inactive ; par phosphorylation après
liaisons avec les Cyclines elles sont activées. Les Cyclines sont
synthétisées durant les phases précises du cycle cellulaire et leur
fonction est d’activer les CDK. Les inhibiteurs des CDK bloquent
ces dernières et représentent un autre moyen de contrôle du cycle
cellulaire. La transition de G1 à S est un point de contrôle
important dans l’horloge du cycle cellulaire. En effet, une fois que
les cellules ont franchi ce cap, elles sont obligées de poursuivre le
cycle jusqu’à la phase S. Lorsqu’une cellule reçoit un signal de
croissance, les Cyclines D sont synthétisées au début de G1, elles
se lient aux CDK4 et CDK6. Plus tard en G1 sont synthétisées les
Cyclines E, elles se lient aux CDK2. Les complexes cycline D/
CDK4 , CDK6 et cycline E/ CDK2 phosphorylent la protéine du
rétinoblastome (pRb). La protéine pRb déphosphorylée se lie aux
facteurs de transcription E2F. La phosphorylation de pRb libère
les protéines E2F qui en retour activent la transcription de
plusieurs gènes dont les produits de synthèse sont essentiels pour
la progression au cours de la phase S (DNA polymérases,
thymidine kinase, dihydrofolate réductase et d’autres enzymes).
Le passage de S à G2 est facilitée par les cyclines A qui se lient aux
CDK1 et CDK2 qui phosphorylent les substrats qui ne sont pas
connus. La cycline B prend la relève et en formant le complexe
avec CDK1 aide le passage de S à G2. Le complexe cycline B/
48
CDK1 phosphoryle différentes protéines nécessaires au passage à
la mitose.

Figure 41: Cycle de la cellule, CDK et INK

L’activité CDK est inhibée par les 2 familles des inhibiteurs des
CDK, les CDKI dont l’une comprend les protéines P21, P27 et P57
qui inhibent l’ensemble des CDK, tandis que l’autre comprend les
P15, P16, P18 et P19 possédant les effets inhibiteurs sélectifs sur
les complexes cyclines D/ CDK1 et cyclines D/ CDK6 et sont
parfois appelées les protéines INK4 parce que inhibiteurs des
CDK4 et CDK6. On comprend que les mutations qui altèrent
l’activité des cyclines et des CDK puissent favoriser la
prolifération cellulaire. Les gènes des cyclines D sont surexprimés
dans beaucoup de cancers (ex. : cancers du sein, de l’œsophage et
du foie). Les mutations des cyclines B et E ainsi que des CDK sont
également observées dans certaines tumeurs malignes.
49
IIème Partie:

ETUDE DES TISSUS

Les tissus sont des structures formés par les collections des
cellules à caractéristiques morphologiques et fonctionnelles
similaires. En dépit de sa complexité, le corps humain est fait
seulement de 4 types de tissus de base; il s'agit de : - tissu épithélial, -
conjonctif, - musculaire et nerveux. Ces tissus n'existent pas de façon
isolés mais en association les uns avec les autres et en proportions
variables pour former les organes et systèmes de l'organisme.

Les cellules qui constituent les tissus peuvent être classifiées


en cellules parenchymatuses, responsables de la fonction du tissu et
en cellules de soutien constituant l'échafaudage pour le tissu

Le tissu conjonctif est caractérisé par l'abondance de la


substance ou du matériel intercellulaire produit par ses propres
cellules; le tissu musculaire est composé des cellules allongées ayant
une fonction spéciale, la contraction; le tissu nerveux est fait des
cellules à prolongements cytoplasmiques partant du corps de la
cellule et ayant les fonctions spéciales de réception, de génération et
de transmission des impulsions (influx) nerveuses.
50
CHAPITRE 2 : TISSU EPITHELIAL

I.- FONCTIONS ET DIFFERENCIATION CELLULAIRES


Les tissus épithéliaux sont composés des cellules
polyédriques étroitement agrégées, ils ont une très petite quantité de
substance intercellulaire. L'adhésion entre ces cellules est très forte.
Donc, des nappes de cellules épithéliales couvrent les surfaces du
corps et des cavités.

Les tissus épithéliaux ont les fonctions principales suivantes :


couvrir et border les surfaces (peau) - absorption (intestin) - sécrétion
(cellules épithéliales des glandes) - sensation (neuroépithélium) et
contraction (cellules myoépithéliales).

Les épithéliums dérivent des tous les 3 feuillets


embryonnaires. La plupart des épithéliums bordant la peau, la
bouche, le nez et l'anus dérivent de l'ectoderme. L'épithélium
respiratoire, digestif et celui des glandes digestives telles que le
pancréas et le foie dérive de l'endoderme. Les autres épithéliums
(rein par ex) proviennent du mésoderme.

II.- CARACTERISTIQUES GENERALES DES EPITHELIUMS

A.- Formes

La forme et les dimensions des cellules épithéliales varient des


cellules cylindriques hautes aux cellules squameuses en passant par
les formes intermédiaires. Leur forme polyédrique commune est
justifiée par leur juxtaposition dans les couches ou masses cellulaires.
Les noyaux présentent aussi des formes variant de sphérique à
allongée ou ellipsoïde. La forme du noyau correspond souvent à celle
de la cellule. La cellule cubique a un noyau sphérique, tandis que les
cellules malpighiennes ont un noyau ellipsoïde horizontal. Le grand
axe du noyau est souvent parallèle à celui de la cellule. Etant donné
que les limites cellulaires ne sont pas toujours évidentes ou nettes, la
forme du noyau est un indice indirect ou une clé indirecte de la
51
forme de la cellule.

B.- Présence de la lame basale

Tous les épithéliums ont sur leur surface basale, en contact


avec le tissu conjonctif sous-jacent, un feuillet continu d'une structure
extra-cellulaire, la lame basale visible sauf rares exceptions, au
microscope électronique. Elle comprend le collagène (protéine) et
quelques polysaccharides. La lame basale a pour origine principale
les cellules épithéliales. Dans la plupart des épithéliums, les fibrilles
de collagène et protéines polysaccharidiques constituent la lame
fibreuse ou réticulaire épaisse et visible au microscope optique. Les
trois constituants, la lame basale, les fibres réticulaires ainsi que la
substance amorphe constitue la membrane basale (flèche).

A B

Figure 42: Epithélium et membrane basale

C.- La cohésion entre les cellules épithéliales

Ces cellules présentent une forte cohésion assurée spécialement par


des structures spéciales de jonction, les desmosomes ou macula
adhérent.

Adhésion cellulaire
52
La cohérence ou cohésion des épithéliums repose sur
l’adhésion des cellules constitutives à la fois entre elles et à la
matrice extracellulaire.

Ces adhésions reposent sur des protéines membranaires


qui jouent le rôle de molécules d’adhésion cellulaire (CAM) et des
zones spécialisées de la membrane constituant des jonctions
cellulaires qui sont de 3 types :
- les jonctions serrées (occludens)
- les jonctions d’ancrage
- les jonctions communicantes.

JONCTIONS SERREES

Elles ont 2 fonctions essentielles :


prévention de la diffusion des molécules entre deux
cellules adjacentes, contribuant ainsi à la fonction de la
barrière des épithéliums
prévention de la migration latérale des protéines
membranaires spécialisées, permettant ainsi la délimitation
et le maintien de territoires membranaires spécialisées.
La fonction d’occlusion est assurée par des protéines
membranaires responsables des cellules adjacentes.
53

Au microscope électronique, une jonction serrée se présente


comme une zone limitée d’opposition étroite des membranes
cellulaires adjacentes, d’où le nom de jonction serrée.

Les jonctions serrées sont particulièrement développées


entre les cellules épithéliales bordant l’intestin, où elles :
empêchent les macromolécules digérées de passer entre les
cellules
limite l’aire spécialisée dans l’absorption à la région
agricole.

JONCTIONS D’ANCRAGE

Elles unissent les cytosquelettes des cellules adjacentes à la


matrice extracellulaire. Elles confèrent une stabilité mécanique à
des groupes de cellules qui fonctionnent de ce fait comme des
unités cohésives.
Certaines relient les réseaux ou desmosomes zonulaires et
les contacts en foyers et les filaments d’actine sont unis par des
protéines liant l’actine (alpha actinine et vinculine) à une protéine
trans-membranaire du groupe des glycoprotéines de surface qui
intervient dans les mécanismes d’adhérence, la cadhérine
54

Figure 44: Jonction


d’ancrage Figure 45: Jonction d’ancrage

D’autres relient les réseaux des filaments intermédiaires : ce sont


ces desmosomes maculaires et les hémidesmosomes.

A B

Figure 46: A, desmosomes et B, hémidesmosomes


55
Les contacts en foyer relient le réseau de filaments d’actine d’une
cellule à la matrice extracellulaire. Les faisceaux des filaments
d’actine interagissent avec des protéines liant l’actine (alpha
actinine, vinculine et taline pour s’attacher à des protéines de
liaison transmembranaires correspondant à une classe de
molécules d’adhérence, l’intégrine.

Figure 47: Contacts en foyer

Les jonctions communicantes

Il s’agit des zones spécialisées qui permettent le passage


d’ions et de petites molécules d’une cellule à une autre.
56

Au fort grossissement, on y voit de petites structures


appelées connexons. Ce sont des unités annulaires organisées en
hexagones et distantes de centre à centre de 9 nm. Ils sont
cylindriques.

A ces structures jonctionnelles il faut ajouter les lectines S


actuellement galectines. Les galectines de type 1 et 3 jouent
également des rôles fondamentaux sur la biologie d’un vaste
ensemble de types cellulaires. Ces fonctions se rapportent aussi
bien à la prolifération qu’à la mort cellulaire et aux propriétés
d’adhésion. Les galectines se lient aux -galactosides exprimés par
57
de nombreuses molécules de la matrice extracellulaire incluant
des intégrines, des lectines de type I, la laminine, la fibronectine et
d’autres encore ainsi qu’aux galactolipides contenus dans la
myéline.

Les galectines 1 et 3 sont exprimées dans beaucoup de tissus et


y jouent plusieurs fonctions entre autres l'induction de l'adhésion des
cellules entre elles et celle entre les cellules et la matrice
extracellulaire. Les galectines 1 et 3 favorisent l’adhésion cellulaire
mais elles peuvent l'inhiber à forte concentration. La galectine 1
favorise et parfois inhibe la prolifération cellulaire mais la galectine 3
n'est pas réputée influencer directement cette activité cellulaire. Chez
l'homme, la galectine 1 induit l'apoptose des cellules
particulièrement des lymphocytes T activés et des thymocytes, tandis
que la galectine 3 est anti-apoptotique

III.- SPECIALISATION DE LA SURFACE CELLULAIRE

A.- Microvillosités

Elles sont observées au niveau des cellules épithéliales


absorbantes (intestin). Elles correspondent à des multiples
évaginations de la membrane cellulaire. Elles sont souvent couvertes
par une glycoprotéine, le costume cellulaire. Ces microvillosités
augmentent la surface de la cellule et ainsi l'absorption.
58

B.- Stéréocils

Ce sont des longs processus immobiles au pôle apical des


cellules bordant l'épididyme.

Figure 50: Microvillosités

100

80
C.- Cils et flagelles
60 East
West
Les cils sont
40 des structures longues et mobiles
North
à la surface de
la cellule et de structure
20 différente des microvillosités. Au microscope
0
1st Qtr 2nd Qtr 3rd Qtr 4th Qtr
59
électronique ils sont constitués d'une paire centrale de microtubules
entourée de 9 paires de microtubules périphériques et couverts par la
membrane cellulaire. Les cils sont insérés sur les corps basaux qui
sont des structures denses présentes au pôle apical juste sous la
membrane cellulaire. Les flagelles chez l'homme sont portées par les
spermatozoïdes.

IV.- CLASSIFICATION DES EPITHELIUMS

Ils sont classifiés selon leurs structures et fonctions en 2


groupes principaux :
- épithélium de recouvrement et
- épithélium glandulaire.

A.- Epithélium de recouvrement

Ce sont des tissus dont les cellules sont organisées en


couches couvrant la surface externe du corps humain ou bordant ses
cavités. Ils peuvent être classés morphologiquement selon le nombre
des couches cellulaires et la morphologie des cellules de la couche de
surface.
Un épithélium simple comprend une couche des cellules, tandis
qu'un épithélium stratifié en comprend plusieurs.

1.- L'épithélium simple peut être selon la forme des cellules,


squameux (pavimenteux), cubique ou cylindrique.
L'endothélium des vaisseaux sanguins et lymphatiques est un
exemple d'épithéliums squameux simple de même que le
mésothélium bordant les cavités telles que la cavité thoracique et
la cavité abdominale. Bien qu'au microscope optique, les cellules
mésothéliales et endothéliales présentent le même aspect, elles ne
peuvent pas être considérées comme le même type cellulaire
localisé à des endroits différents.
60

On sait qu'elles ne différent pas seulement par leur origine


embryologique et l'ultra-structure mais aussi par leur réponse à
l'agression. Elles répondent différemment aux agressions et
produisent des différents types de tumeurs. Un exemple
d'épithélium cylindrique simple est l'épithélium de
recouvrement intestinal.

Figure 52: a et b, épithélium cylindrique simple

2.- L'épithélium stratifié est classé selon la forme des cellules de sa


couche superficielle. Il peut être pavimenteux (squameux),
cubique, cylindrique ou transitionnel.
61

Figure [Type
53: a et
a b, épithélium pavimenteux
stratifié ou malpighien
quote
from the
document L'épithélium stratifié se retrouve
or the
summary principalement au niveau de la peau.
of an Ces cellules forment plusieurs couches.
Dans interesti les couches proches des tissus adjacents les
cellulesngsontpoint.
cubiques ou cylindriques, dans leurs couches
You
adjacents, elles can deviennent irrégulières de forme et
position
progressivement aplaties au fur et à mesure qu'elles s'approchent
the text
de la surface box elles sont minces et squameuses. La muqueuse

stratifiéeanywhere
squameuse (pavimenteuse) ou membrane muqueuse est
une membranein theépithéliale bordant une cavité humide (bouche,
vésicule, vessie, intestins) contrairement à la peau dont la surface
document.
Use the de vue structurale la membrane muqueuse est
est sèche. Du point
Text Box
identique à l'épithélium pavimenteux stratifié (squameux) ou
Tools tab
malpighien kératinisé excepté le fait que dans le dernier, les
to change
the
formattin
g of the
pull
62
cellules de surface sont mortes et apparaissent comme des
squames aplaties de kératine. L'épithélium cylindrique stratifié
est rare et se retrouve dans l'organisme humain seulement dans de
petites aires telles que la conjonctive de l’œil et les conduits de
grandes glandes.

3.- L'épithélium transitionnel qui recouvre la vessie, l'uretère et la


portion proximale de l'urètre est caractérisé par la présence sur sa
surface des cellules globuleuses qui ne sont ni squameuses ni
cylindriques. Leur forme change avec le degré de distension de la
vessie.

4.- L'épithélium pseudo-stratifié est ainsi appelé parce que, bien que
les noyaux paraissent disposés en plusieurs couches, les cellules
sont toutes attachées à la lame basale (membrane basale), mais

Figure 54: a b et c, épithélium pseudostratifié cilié


63

certaines n'atteignant pas la surface. Le mieux connu de ce type est


l'épithélium cylindrique cilié pseudo-stratifié des voies respiratoires.

5.- Les neuroépithéliums sont fait des cellules d'origine épithéliale


avec des fonctions sensitives ou sensorielles spéciales. Exemple :
Papilles de goût de la langue.

6.- Les cellules myoépithéliales (flèche rouge) sont spécialisées dans


la contraction. Exemple celles des glandes salivaires, mammaires.

Figure 55: Épithélium glandulaire

B.- EPITHELIUM GLANDULAIRE.

Ce sont des épithéliums fait des cellules spécialisées dans la


production d'une sécrétion différente par sa composition du sang ou
du liquide intercellulaire. Ce processus s'accompagne d'une synthèse
des macromolécules généralement stockées dans les cellules sous
forme des granules sécrétoires dont la nature est variable: protéine
(pancréas), lipides (surrénales et glandes sébacées), ou complexes des
protéines et les carbohydrates (glandes salivaires); mélange des
protéines, lipides et carbohydrates (seins). Des substances sont
64
transférées du sang à la glande (glandes sudoripares).

1.- Types de glandes

a.- Glandes unicellulaires.


Elles consistent en des cellules glandulaires isolées.
Ex: les cellules caliciformes de l'intestin grêle ou du tractus
respiratoire.

B
A a
a a
a
Figure
a 56: A et B, Glande aa unicellulaire
a a
a a
a
b .-aGlandes multicellulaires. a
a
a
a
a
Elles sont composées des amas des cellules. La plupart des
glandes
a sont multicellulaires.
a
a
Les glandes dérivent de l'invagination de l'épithélium
recouvrant les membranes ou l'épithélium de surface des muqueuses,
par prolifération et invagination dans le tissu conjonctif sous-jacent,
suivie d'une différenciation. Les glandes multicellulaires ne sont pas
simplement des collections de cellules mais des organes bien
structurés ayant une architecture ordonnée. Elles sont entourées
d'une capsule de tissu conjonctif d'où partent des septas fibreux la ou
les subdivisant en lobules. A travers ces septas, les vaisseaux
sanguins et les nerfs entrent et se subdivisent dans la glande.
65

Il existe les glandes exocrines et les glandes endocrilnes.


La sécrétion des glandes exocrines sera amenée par des
structures appelées canaux ou ductules, à l'épithélium de surface
d'où proviennent ces glandes. Les glandes exocrines possèdent une
portion sécrétoire qui contient des cellules responsables du processus
sécrétoire et les canalicules ou ductules transportant la sécrétion à
l'extérieur de la glande. Dans certaines glandes les canaux excréteurs
participent aussi à la régulation de la composition ionique des
sécrétions (glandes salivaires).

A B
a a
Figure
a 58: Glandes multicellulaires
a
a a
a a
a a
a a
a a
a
a
a
a
a
a
a
66

Selon le mode par lequel les sécrétions quittent ou partent de


la glande on distingue les glandes mérocrines et holocrines. Dans les
mérocrines (pancréas par exemple), les granules sécrétoires quittent
la cellule sans perte de substance ou de matériel cellulaire.

Figure 59: Glande méroocrine Figure 60: Glande holocrine

Dans les holocrines (exemple : glandes sébacées), le produit


de sécrétion tombe avec toute la cellule, processus entraînant la
destruction de la cellule remplie de sécrétion. Dans le type
intermédiaire, la glande apocrine, le produit de sécrétion est
déchargée avec la partie apicale de la cellule, du cytoplasme qui se
trouve ainsi décapité (glandes sudoripares).

Les glandes endocrines sont dépourvues de canaux excréteurs


et leurs sécrétions sont directement libérées ou déversées dans les
vaisseaux sanguins.

Deux types de glandes endocrines sont décrits :


67
- Glande trabéculaire: les cellules agglomérées forment des
cordons anastomotiques entre les capillaires sanguins
dilatés
(surré-
nales,

parathyroïdes et du lobe

Figure 61: Glande trabéculaire

- antérieur de l'hypophyse).
- Glande vésiculaire: les cellules bordent une vésicule ou
un follicule rempli de matériel amorphe, acellulaire ( ex :
thyroïde).
68

Les glandes simples ont seulement un canalicule non


ramifié, tandis que les glandes composées ont des canalicules
ramifiés à plusieurs reprises. L'organisation cellulaire de la portion
sécrétoire de la glande permet aussi de classifier les glandes.
69

Figure 63: a, b et c, Glande tubulaire simple

Les glandes simples peuvent être tubulaires et enroulées,


tubulaires ramifiées, et acinaires. Les glandes composées peuvent
être tubulaires, acinaires ou tubuloacinaires.

Certains organes ont à la fois la fonction exo et endocrine et


une seule cellule jouant les 2 rôles à la fois. Exemple : le foie ou
l'hépatocyte secrète la bile dans les canaux biliaires et secrète aussi les
produits dans le torrent circulatoire. Dans d'autres, on trouve des
cellules spécialisées dans la sécrétion endocrine et d'autres dans la
sécrétion exocrine. Ex: le pancréas où les acini sécrètent les enzymes
digestives dans l'intestin, tandis que les cellules α et ß des îlots de
Langerhans sécrètent respectivement le glucagon et l'insuline dans le
sang.
V.- BIOLOGIE GENERALE DES EPITHELIUMS.

L'épithélium de surface repose sur la lame basale en dessous


de laquelle se trouve la lamina propria qui sert non seulement de
support de l'épithélium mais le relie aux tissus voisins. Le contact
entre la lamina propria et l'épithélium est augmenté par la présence
des papilles.

A.- Nutrition et innervation.

Il n'y a pas de contact direct entre les cellules épithéliales et


les vaisseaux sanguins. La nutrition épithéliale se fait par diffusion
des métabolites à travers la lame basale et à travers une partie de la
lamina propria. Cette diffusion est augmentée par les papilles qui
accroissent la surface de contact entre l'épithélium et la lamina
propria. Les nerfs proviennent des terminaisons nerveuses dérivant
des réseaux riches en nerfs.
70
B.- Le renouvellement des cellules épithéliales.

Ces cellules se renouvellent continuellement par des mitoses.


La vitesse de renouvellement varie d'un type d'épithélium à l'autre:
elle est rapide au niveau de l'intestin où elles se renouvellent tous les
2-5 jours, ou lente au niveau du pancréas (tous les 50 jours). Dans les
épithéliums stratifiés ou pseudostratifiés, les mitoses surviennent
dans la couche basale.

C.- Métaplasie.

Dans certaines conditions physiologiques ou pathologiques,


un type simple d'épithélium peut subir une série de transformations
en un autre type d'épithélium. Ex.: Chez les fumeurs, l'épithélium
pseudostratifié des bronches peut devenir stratifié.

VI.- CONTROLE DE L'ACTIVITE GLANDULAIRE.

L'activité d'une glande dépend de 2 types de mécanismes :


- Le 1er est génétique et dépend de l'expression d'un ou de
plusieurs gènes favorisant la synthèse et la sécrétion des
composés spécifiques ou des produits.
- Le second type de mécanisme est en rapport avec le
contrôle exogène ou environnemental. Les systèmes
endocrine et nerveux sont les principaux participants mais,
l'un d'eux est plus important que l'autre. Ainsi la sécrétion
exocrine du pancréas dépend principalement de la
stimulation par les hormones, sécrétion de pancréozymine.
Les glandes salivaires sont essentiellement sous contrôle
nerveux. Ces 2 contrôles surviennent par l'action des
substances chimiques, les médiateurs chimiques. Les
neurotransmetteurs sont des médiateurs produits par des
cellules nerveuses, tandis que les hormones sont des
facteurs de contrôle produits par les glandes endocrines.
Les médiateurs chimiques agissent par l'un des 2 mécanis-
71
mes suivants : dans le 1er cas, le médiateur entre dans la
cellule, réagit avec les récepteurs intracellulaires et active
un ou plusieurs gènes initiant la production des protéines
spécifiques. Certaines hormones stéroïdes qui sont
capables de traverser facilement la membrane cellulaire à
cause de leur structure lipidique, sont douées de cette
action. L'antibiotique, lactinomycine bloque la synthèse
d'ARN et est connu capable d'inhiber ce type d'activité
messagère. Un second mécanisme est en rapport avec une
interaction du médiateur chimique avec un récepteur situé
à la surface de la membrane cellulaire. Ce 1er médiateur
chimique induit la synthèse d'un autre médiateur, le
second médiateur initie une série d'événements qui
favorisent une activité cellulaire spécifique. Les hormones
protéiques ou polypeptidiques ne traversant pas la
membrane cellulaire agissent par le 2e mécanisme.
VII.- BIOLOGIE DES PRINCIPAUX TYPES DE
CELLULES EPITHELIALES.

Au fur et à mesure qu'elles se différencient, les cellules


acquièrent les caractéristiques morphologiques et physiologiques
relatives aux fonctions qu'elles assument.

A.- Cellules transporteuses des ions.

Par transport actif: les cellules des tubules rénaux. Elles ont
besoin de l'énergie pour ce processus. Les ions les plus
importants pour la balance ionique sont le Na+ et K+.

B.- Les cellules transportant par pinocytose

Dans la plupart des cellules de l'organisme la pinocytose per-


met le transport des macromolécules à travers les membranes
cellulaires. Cette activité est observée dans les cellules endothéliales
et mésothéliales.
72
C.- Cellules productrices des mediateurs chimiques

Le corps des vertébrés a plusieurs types de cellules dont la


fonction principale est la production des médiateurs chimiques de
nature variable qui influencent l'activité des autres cellules. Ces
cellules sont classées en 3 groupes :
1.- Cellules neurocrines : elles libèrent des messagers ou médiateurs
chimiques aux interfaces où les extensions cytoplasmiques des
cellules messagères approchent les cellules cibles. Les neurones
sont un exemple de ce type de messager, et le site où leur
extension assure le contact avec la cellule effectrice est appelé
synapse.
2.- Cellules paracrines sécrètent un messager qui diffuse dans le
fluide extracellulaire et agit sur les cellules-cibles avoisinantes. Les
mastocytes, un exemple de ce type de cellules messagères,
sécrètent l'histamine qui agit tout près des cellules endothéliales
capillaires.
3.- Cellules endocrines sécrètent leurs substances messagères dans
le sang qui l'amène directement aux cellules cibles. La plupart des
cellules endocrines produisent des composés messagers stéroïdes
ou protéiques. Cependant, quelques cellules endocrines
produisent des amines biologiquement actives. Les cellules
messagères chimiques dérivent de chacun des 3 feuillets
embryonnaires et résident dans une variété de tissus. Les cellules
neurocrines sont présentes dans le système nerveux et les
mastocytes dans le tissu conjonctif. Cependant la plupart des
cellules messagères chimiques sont des constituants des
épithéliums.

D.- Cellules synthétisent les protéines

Toutes les cellules produisent de petites quantités de


protéines pour remplacer les protéines cytoplasmiques perdues
durant le renouvellement cellulaire normal. Quelques unes en
produisent beaucoup conformément à leur différenciation. Elles se
subdivisent en 2 classes :
73
- la 1ère classe comprend les cellules où les protéines sont
libres dans le cytoplasme, leur synthèse survient dans les
polyribosomes libres (ou non fixés). Ex.: Cellules
musculaires striées et les érythroblastes.
- Dans la 2e classe, les protéines synthétisées sont séparées
des autres composants cytoplasmiques et stockées dans
des vésicules.
- Ex.: Leucocytes, macrophages. La plupart des cellules
libèrent leurs protéines dans le milieu extracellulaire par le
processus de sécrétion. Ex.: Fibroblastes, plasmocytes, et
les cellules des acini pancréatiques.

E.- Les cellules secrétant les polypeptides

Ce sont les cellules endocrines présentes dans beaucoup


d'organismes des vertébrés. Elles ont la capacité de concentrer dans
leur cytoplasme, soit les amines telles que l'épinéphrine, la
norépinéphrine ou l'hydroxytryptamine ou des précurseurs à partir
desquels elles synthétisent ces amines. Elles manifestent aussi une
forte activité aminoacide décarboxylase, d'où le nom d'APUD cells
(Amine precursor uptake and decarboxylation). En plus de la
synthèse des polypeptides à activité hormonale, les cellules APUD
possèdent une capacité manifeste ou latente de synthétiser les amines
biogéniques.

F.- Cellules a glycoprotéine.

C'est surtout les cellules pancréatiques et les cellules


caliciformes (goblet cells) de l'intestin grêle.

G.- Cellules a mucus et sécrétion séreuse

Ce sont les cellules pancréatiques et les cellules caliciformes


de l'intestin grêle. La cellule à mucus est caractérisée par la présence
de grandes quantités de sécrétions dans la plus grande partie de la
cellule et un noyau aplati à chromatine condensée à sa base. La
74
cellule à sécrétion séreuse à noyau rond euchromatique, entouré par
le RE rugueux au 1/3 basal de la cellule avec granules sécrétoires
facilement colorables à l'apex.

H.- Cellules myoépithéliales

Plusieurs glandes (sudoripares, sein et glandes salivaires)


contiennent un type spécial des cellules dans leurs portions
sécrétoires. Ces cellules sont étoilées avec un noyau central et des
longs prolongements cytoplasmiques attachés aux cellules sécrétrices
par des desmosomes. Elles sont localisées entre la membrane basale
ou la lame basale et le pôle basal des cellules sécrétrices. La présence
des filaments similaires à ceux des muscles lisses suggèrent qu'elles
sont contractiles. Elles participent à l'activité sécrétoire de la glande.

I.- Cellules sécrétant les stéroïdes

Elles sont présentes dans des structures variables du corps.


(Ex : testicules, ovaires, surrénales). Ce sont des cellules endocrines
spécialisées dans la synthèse et le stockage des hormones stéroïdes.
Elles ont les caractéristiques suivantes:
- Elles sont polyédriques ou rondes et acidophiles avec
noyau central et un cytoplasme toujours mais
invariablement riche en lipides.
- Leur cytoplasme est exceptionnellement riche en réticulum
endoplasmique lisse ayant la forme des vésicules ou des
tubules libres ou anastomosés.
- Les mitochondries sphériques ou allongées possèdent des
crêtes tubulaires plutôt que lamellaires ou en forme
d'étagère.

VIII.- IMMUNOHISTOCHIMIE

Les cellules épithéliales présentent les caractéristiques


suivantes à l’immunohistochimie :
75
- expression des cytokératines, filaments intermédiaires
- expression d’une glycoprotéine de surface, l’antigène
membranaire épithélial (EMA)
- existence dans certains épithéliums, d’un produit
cellulaire spécialisé colorable, par exemple l’antigène
spécifique de la prostate et la phosphatase acide
spécifique de la prostate dans les canaux et les acinus de
cette glande, thyroglobuline dans les cellules de la
glande thyroïde et YY-énolase dans les cellules des
lignées neuroendocrines.
76
CHAPITRE 3 : LE TISSU CONJONCTIF

Le tissu conjonctif donne et maintien la forme du corps. Il


comprend une matrice qui sert à connecter et fixer les cellules et les
organes et sert en outre de support au corps. A la différence des
autres types de tissus (épithélium, muscle et tissu nerveux), le tissu
conjonctif fonctionne premièrement à travers ses composants
extracellulaires. En effet la majeure partie du tissu conjonctif sa
matrice extracellulaire, comprend des fibres de protéines, une
substance amorphe, et les liquides tissulaires. Les cellules
spécifiques du tissu conjonctif sont enrobées dans la matrice
extracellulaire.

En termes de composition, le tissu conjonctif est subdivisé en 3


classes de composants :
- cellules ;
- fibres protéinacées et
- la substance fondamentale.
Le tissu conjonctif provient d'un tissu embryonnaire, le
mésenchyme caractérisé par des cellules étoilées et ramifiées
enrobées dans une abondante substance amorphe intercellulaire. Les
cellules mésenchymateuses ont un noyau ovale à nucléole bien
développé et une fine chromatine. Le mésenchyme dérive du
mésoderme.

I.- Composants du tissu conjonctif

A.- LES CELLULES

La spécialisation cellulaire du tissu conjonctif a donné


naissance à plusieurs types de cellules ayant chacun ses propres
caractéristiques morphologiques et fonctionnelles.
Les cellules de soutien forment de cellules très différenciées à
fonctions métaboliques complexes et produisant une matrice
extracellulaire qui détermine essentiellement les caractéristiques
physiques du tissu.
77
Il décrit cinq types de cellules de soutien, Il s'agit des
fibroblastes, chondrocytes, ostéoblastes, myofibroblastes et
adipocytes.
1.- FIBROBLASTES

Ce sont les cellules les plus fréquemment rencontrées dans le


tissu conjonctif. Elles sont responsables de la synthèse de la substance
amorphe intercellulaire. Il y a 2 types morphologiques différents de
fibroblastes et d'autres ont des caractéristiques intermédiaires. La
cellule jeune à activité synthétique intense est morphologiquement
distincte du fibroblaste quiescent éparpillé dans la matrice déjà
synthétisée. Certains histologistes appellent la cellule jeune
fibroblaste et la cellule mature fibrocyte. Le fibroblaste présente de
nombreux et irréguliers prolongements cytoplasmiques ; son noyau
est ovoïde, grand et clair avec une fine chromatine et un nucléole
apparent ; son cytoplasme est riche en R.E rugueux et son appareil de
Golgi développé. Le fibrocyte est une petite cellule tendant à être
fusiforme et ayant peu de prolongements cytoplasmiques. Il a un
petit noyau sombre et allongé et un cytoplasme acidophile. Le m.e
montre que le fibrocyte a un réticulum endoplasmique rugueux peu
développé de même que l'appareil de Golgi par rapport à ceux du
fibroblaste. Il peut, s'il est bien stimulé, synthétiser des fibres et dans
certaines circonstances, il peut prendre la forme et l'apparence du
fibroblaste (plaie cicatrisante). Les fibroblastes synthétisent les fibres
collagènes et élastiques de même que la substance amorphe
intercellulaire (glycosaminoglycanes).
78

A B
a a
a a
Figure 64: A, fibroblastes et
a a fibres collagens; B,
a
fibrocyte et fibres collagènes
a
a a
a a
a a
a
a
a
a
a
a2.- MYOFIBROBLASTES.
a

Ils ressemblent aux fibroblastes après coloration à


l’hématoxyline-éosine mais, ils contiennent des agrégats de
filaments d’actine associés et de la myosine en vue d’une fonction
contractile. Ils produisent du collagène comme les fibroblastes et
leurs propriétés contractiles assurent la rétraction et la contraction
du tissu fibreux cicatriciel jeune.
L’immunohistochimie les différencie des fibroblastes car les
myofibroblastes sont actine musculaire lisse + et desmine +.
L’absence de la lame basale les distingue des myofibres lisses.

3.- CHONDROCYTES

Sécrètent les composants de la matrice extracellulaire du


cartilage.

4.- OSTEOBLASTES

Ils sécrètent les composants de la matrice extracellulaire de


l'os.

5.- ADIPOCYTES
79

Ils sont particulièrement adaptés au stockage des lipides mais


en plus de cette fonction de réserve énergétique, ils ont un rôle de
coussin protecteur.

On trouve en plus

6.- CELLULES DE REGENERATION

Certains auteurs pensent que chez l'adulte, certaines cellules


gardent leur capacité des cellules mésenchymateuse embryonnaires à
donner naissance à n'importe quel type de cellules conjonctives ou à
une cellule musculaire. Ces cellules sont appelées cellules
adventitielles, similaires morphologiquement aux fibroblastes et se
retrouvent le long des capillaires sanguins.

D'autres pensent que le nouveau tissu conjonctif dérive des


cellules préexistantes telles que les fibroblastes, les cellules
musculaires lisses... qui gardent leur capacité à se diviser.

7.- MACROPHAGES.

Les macrophages se distinguent plus par leur capacité de


pinocytose et phagocytose que par leur morphologie variable selon
leur état fonctionnel et leur localisation. Le macrophage est soit fixe
ou libre. Le macrophage libre migre par des mouvements amiboïdes.
Le macrophage fixe est fusiforme ou étoilé avec un noyau ovoïde à
chromatine condensée. Dans le conjonctif lâche, les macrophages sont
morphologiquement similaires aux fibroblastes avec lesquels on les
confond. Le macrophage libre est plus actif en phagocytose que le
macrophage fixe. Il migre par des courtes et épaisses pseudopodes
lui donnant une forme irrégulière. Son noyau est rond avec une
chromatine condensée. La m.e indique que la surface du
macrophage est irrégulière, sa membrane cellulaire contient des
protrusions et des indentations. Ces cellules possèdent des lysosomes
primaires qui fusionnent avec les vacuoles de phagocytose pour
80
donner des lysosomes secondaires...

Les macrophages fixes et libres sont des phases différentes


d'une même cellule et l'une peut se transformer en l'autre. Ils jouent
un rôle important dans la défense de l'organisme par leur capacité de
mouvement. Il phagocyte les débris cellulaires, des substances
intercellulaires altérées... S'ils rencontrent des gros corps étrangers, ils
fusionnent pour former des cellules géantes à corps étrangers à 100
ou plusieurs noyaux. Les macrophages sont le stade terminal de la
vie des monocytes, un type de leucocytes dérivant de la moelle
osseuse (m.o.). Après avoir quitté la moelle osseuse, les monocytes
séjournent 8-74 heures dans le sang puis traversent la paroi des
veinules ou des capillaires pour entrer dans le tissu conjonctif où ils
deviennent des macrophages. Dans ce processus de transformation
monocyte-macrophage, il y a augmentation de la taille de la cellule,
de l'appareil de Golgi et du nombre des lysosomes, des microtubules
et des microfilaments.

8.- MASTOCYTES

Il est grand est ovoïde. Son cytoplasme est bourré des


granules basophiles. Son noyau est rond et central et souvent
camouflé ou voilé par les granules basophiles. Ils sont nombreux
dans certains types de tissu conjonctif mais difficiles à visualiser à
l'HE. Le bleu de toluidine les met en évidence en teintant leurs
granules en pourpre-rougeâtre ou violet-rougeâtre. La propriété des
cellules à changer la couleur des colorants utilisés est appelée
métachromasie. Elle est due à la présence de nombreux groupes
acides dans la structure amenant à une coloration métachromatique.
Les granules des mastocytes entourés d'une membrane contiennent
l'héparine, un glycosaminoglycane sulfaté, l'histamine et ECF-A
(éosinophile chemotactic factor of Anaphylaxis). Les mastocytes
libèrent aussi le SRS-A (slow-reacting substance of anaphylaxis).
Leur surface contient des récepteurs spécifiques des IgE.

9.- LEUCOCYTES
81

a.- Eosinophiles

Il s'agit d'un globule blanc à cytoplasme bourré des granules


éosinophiles, les lysosomes et à noyau bilobé.

b.- Basophiles

Ce sont des leucocytes à cytoplasme bourré des granules


similaires à ceux des mastocytes.

c.- Lymphocytes.

d.- Plasmocytes

Ce sont des cellules grandes et ovoïdes à cytoplasme


basophile par richesse en réticulum endoplasmique rugueux. Le
noyau du plasmocyte est sphérique et a une hétèrochromatine
disposée en mottes périphériques séparées par des espaces clairs, lui
donnant l'aspect en damier ou du cadran d'une montre. Ils sont
responsables de la synthèse des anticorps dans le corps

B.- FIBRES

Il y a 4 types principaux de protéines de la matrice


extracellulaire:
- fibres collagènes, fibres élastiques (élastine), la fibrilline et
fibronectine.

1.- FIBRES COLLAGENES

Ce sont les plus nombreuses des fibres conjonctives. Les fibres


collagènes fraîches sont les cordons incolores mais si elles sont
présentes en grand nombre, elles donnent au tissu une teinte
82
blanchâtre ou blanche par exemple dans les tendons et les
aponévroses. Dans beaucoup de parties du corps, les fibres
collagènes sont disposées en bandes collagènes. Les fibres de
collagènes sont composées de fibrilles de 0,2 à 0,5 μm de diamètre. Le
m.e montre que chaque fibrille se compose de nombreux filaments
dont le diamètre ne peut être précisé au microscope. Chaque fibrille
présente des bandes transversales caractéristiques ayant une
périodicité de 64 nm avec une séquence des bandes sombres et des
bandes claires. Les bandes sombres retiennent la plus grande partie
du colorant utilisé en me car elles ont plus de radicaux chimiques
libres que les bandes claires. En plus des fibrilles d'une périodicité
typique de 64 nm, les fibrilles collagènes d'une périodicité
d'approximativement 250 nm se rencontrent dans le tissu conjonctif
de l'oeil et dans le cartilage des personnes âgées. Ces fibrilles
s'appellent collagène fibreux à long espace.

A B
a a
a a
a a
Figure
a 65: A, fibroblastes et
a fibres collagènes et
fines
a striations transversales;
a B, fibres collagènes
et
a striations transversales a
a a
a
a
a
a
a
a
a
83
Au microscope optique les fibres collagènes sont acidophiles ou
éosinophiles; elles se colorent en rouge avec l'éosine, bleu avec le
Trichrome de Mallory et en vert avec le trichrome de Masson. Les
principaux acides aminés composant le collagène sont : la glycine
(33,5 %), proline (12 %) et hydroxyproline (10 %) le reste est fait
d'autres acides aminés. C'est la seule protéine contenant beaucoup
d'hydroxyproline, de sorte que la quantité de collagène dans un tissu
peut être appréciée par la teneur en hydroxyproline. Le collagène
représente 30 % de toutes les protéines du corps. Les sous-unités
protéiques qui polymérisent pour former le collagène sont appelées
tropocollagène. Les fibres collagènes sont construites à partir des
précurseurs (chaînes ) assemblés pour former des structures
rigides linéaires en triple hélice, elles-mêmes assemblées en longs
filaments. Il y a au moins 20 types de chaînes qui se combinent
pour produire différentes formes de collagènes. Le collagène de
type I, II et III s’organisent comme une corde en fibrilles ; ce sont
les types principaux de collagène fibrillaires.

Les fibres de collagène résistent aux forces de tension dans


les tissus, ce qui fait que leur orientation et leurs liaisons
interfibrillaires varient en fonction de l’environnement local.
Les fibres reticulaires (réticuline) sont de fines fibrilles de
collagène type III. Ce sont des fibres très fines ayant un diamètre
comparable à celui des fibres collagènes et invisibles à l'H.E. Elles
sont fortement PAS + et argyrophiles et donc mises en évidence par
imprégnation argentique, elles apparaissent alors noires.

Figure 66: fibres réticulaires colorées en noir


84

Leur argyrophilie et leur réaction PAS + s'expliquent par leur


teneur élevée en héxoses : 6-12% alors qu'il n'y en a que 1% dans le
collagène. Les fibres réticulaires sont composées principalement des
protéines collagènes. Les microfibrilles minces présentent une
périodicité de 64 nm caractéristique du collagène, mais les fibres
réticulaires ont un diamètre plus petit.

Ces fibres sont plus abondantes dans la charpente des organes


hématopoïétiques (rate, ganglions, moelle osseuse rouge) et
constituent un réseau autour des cellules épithéliales des organes tels
que le foie, rein et glandes endocrines.

2.- LA FIBRILLINE

C’est une glycoprotéine récemment caractérisée et


l’élément principal des microfibrilles extracellulaires de 8-12 mm
de diamètre constituant les fibres élastiques.

3.- LA FIBRONECTINE

C’est une glycoprotéine multifonctionnelle qui existe sous 3


formes principales :
- une protéine plasmatique circulante,
- une protéine attachée transitoirement à la surface de la
plupart des cellules.
- des fibrilles insolubles, constituant une partie de la
matrice extracellulaire, formées de dimères de
fibronectine liés les uns aux autres par des ponts
disulfures.

Son importance fonctionnelle tient à sa capacité d’adhérer à


différents constituants tissulaires car elle possède des sites liant le
collagène et l’héparine et porte des molécules d’adhésion.
85
Glycoprotéines structurales extracellulaires

La laminine, l’entactine et la ténascine servent


d’intermédiaire à l’interaction entre les cellules et la matrice
extracellulaire.

- Laminine

C’est une glycoprotéine sulfatée, un constituant majeur des


membranes basales. Elle est élaborée par la plupart des cellules
épithéliales et endothéliales. C’est une molécule qui a des sites de
liaison pour les récepteurs cellulaires spécifiques (intégrines),
l’héparane-sulfate, le collagène de type IV et l’entactine.

- Entactine

C’est aussi une glycoprotéine sulfatée, composant de toutes


les membranes basales et qui se lie à la laminine. On pense
qu’elle joue le rôle de protéine de liaison entre la laminine et le
collagène de type IV.

- Ténascine

C’est une glycoprotéine intracellulaire intervenant dans


l’adhésion cellulaire. Elle est exprimée surtout dans les tissus
embryonnaires. On pense qu’elle joue un rôle important dans les
phénomènes de migration cellulaire lors du développement du
système nerveux.

- Membrane Basale

C’est un feuillet spécialisé constitué de protéines de la


matrice extracellulaire et des glycosaminoglycanes. Elles agissent
comme interface entre les cellules parenchymateuses et les tissus
de soutien.
86

Les membranes basales sont constituées de cinq composants


principaux : collagène de type IV, laminine, héparane-sulfate,
entractine et fibronectine synthétisé par les cellules
parenchymateuses. Elles contiennent en outre de nombreuses
protéines mineures mal caractérisées ainsi que les
glycosaminoglycanes (GAGs).
La membrane basale a 3 fonctions principales :
- Elle constitue une interface entre les cellules
parenchymateuses et la matière extracellulaire moins
spécialisée.
- Elle agit comme un tamis moléculaire (banière de
perméabilité) portant des pores dont la taille dépend de
la charge et de l’arrangement spatial des
glycosaminoglycanes qui la constituent.
- Elle contrôle probablement l’organisation cellulaire et la
différenciation par l’interaction des récepteurs de
surface cellulaire et molécules de la matière
extracellulaire.
-

ADHESION CELLULAIRE A LA MATRICE


EXTRACELLULAIRE

Il existe des jonctions intercellulaires et des jonctions entre


87
cellules et matrice extracellulaire. Les dernières jonctions
comprennent :
- Les hémidesmosomes qui amarrent les filaments
intermédiares du cytosquelette (l’actine) des cellules à la
membrane basale.
- Les contacts localisé ou en foyer qui amarrent les
filaments d’actine (le cytosquelette) à la membrane
basale grâce à la finbuline, et taline et aux récepteurs de
fibronectine.
- Les récepteurs de laminine qui amarrent les cellules à la
membrane basale.
- Les glycoprotéines non-intégrines.

4.- FIBRES ELASTIQUES.

Elles se distinguent facilement des fibres collagènes parce


qu'elles sont minces et sans striations transversales. Elles se ramifient
et s'unissent les unes aux autres pour former un réseau irrégulier.
Lorsqu'elles sont fraîches et en grande quantité elles apparaissent
jaunes. Les fibres élastiques prédominent dans le tissu élastique et
sont connues comme les fibres jaunes du tissu conjonctif, tandis que
les fibres collagènes sont connues comme les fibres blanches. Les
fibres élastiques sont capables de se tendre d'une à 1,5 fois leur
longueur sous l'action de petites forces et de revenir à leur longueur
initiale après cessation de ses forces. Les fibres élastiques se colorent
faiblement et irrégulièrement à l'hématoxyline-éosine (H.E.) et
souvent ne se colorent pas.

Figure 68: fibres élastiques ondulantes


88

Les colorations sélectives mais non spécifiques sont : Résocine-


fuscine, fuscine-aldehyde, et orcéine donnant le pourpre ou le bleu
foncé. La fibre élastique comprend une substance amorphe, l'élastine
entourée d'un manchon de fibrilles. L’élastine est une protéine
hydrophobe, qui s’assemble en filaments et en feuillets par
réticulation. Elle constitue le composant principal des fibres
élastiques. Elle est aussi produite par les fibroblastes comme le
collagène.

C.- SUBSTANCE FONDAMENTALE

C'est une substance incolore, transparente et homogène. Elle


remplit les espaces entre les cellules et fibres conjonctives. Elle est
visqueuse et agit comme une barrière à toute pénétration de
particules étrangères dans le tissu conjonctif. Sur les coupes
histologiques ordinaires, elle apparaît comme un matériel granulaire
entre les cellules et les fibres conjonctives. Sa nature chimique exacte
n'est pas complètement connue mais elle est essentiellement
composée de glycosaminoglycanes (GAG) et des protéines
complexes avec carbohydrates comme protéoglycanes. Le terme
mucopolysaccharides était utilisé pour désigner les polysaccharides
extraits du tissu conjonctif riche en héxosamines mais très
récemment, d'autres termes ont été introduits pour classifier ces
substances: - glycosaminoglycanes = polysaccharides contenant des
sucres aminés,- galactosaminoglycanes = polysaccharides contenant
la galactosamine, - glucosaminoglucuronates = polysaccharides
contenant les sucres aminés et l'acide uronique,
glucosaminoglycanes = polysaccharides contenant la glucosamine,
89
déoxyglucosaminoglycanes... Les termes protéoglycanes,
glycoprotéines, mucoprotéines sont utilisés comme synonymes.

II.- HISTOPHYSIOLOGIE DU TISSU CONJONCTIF

Le tissu conjonctif a les fonctions de soutien (support),


d'emballage ou empaquetage, de stockage, de transport, de défense
et de réparation. Les fonctions de soutien et d'emballage sont
évidentes: les tissus épithéliaux, musculaires et nerveux sont
associées au tissu conjonctif qui soutient et remplit les espaces entre
leurs cellules. Les fibres conjonctives assurent la fonction de soutien.
Les fibres collagènes constituent les tendons, aponévroses,
capsules des organes et méninges ainsi que les trabécules et les parois
à l'intérieur des organes.

- Stockage.

Les lipides sont emmagasinés dans le tissu adipeux, qui est


un tissu conjonctif. Le tissu fibreux lâche stocke l'eau et les
électrolytes ainsi qu'environ 1/3 des protéines du corps y compris les
protéines plasmatiques :

- Défense.

Plusieurs mécanismes de défense dépendent des cellules et


des composants intercellulaires du tissu conjonctif. Ce tissu
comprend, les macrophages assurant la phagocytose et les
plasmocytes synthétisant les anticorps (Ac) spécifiques..

- Réparation.

Le tissu conjonctif joue un rôle important dans la phase de


réparation de l'inflammation..

- Transport.
90

Il transporte les différents éléments par le sang à différents


tissus ou organes.

III.- TYPES DE TISSU CONJONCTIF

Il y a plusieurs types de tissu conjonctif. Ils consistent en un


assemblage des fibres, cellules et de la substance fondamentale. Le
nom donné à chaque type dénote soit du composant prédominant ou
de la structure caractéristique du tissu.

Tissu lâche
régulier
Fibreux

dense irrégulier

T. adipeux
Tissu T. élastique
conjonctif à
Tissu Conjonctif propriétés T.hématopoïétique
spéciales (lymphatique et
T. muqueux
myéloïde)

T. conjonctif cartilage
de soutien os

A.- TISSU FIBREUX


Ici aucun constituant ne prédomine.
91
1.- Tissu fibreux lâche

Sa composante majeure est la substance fondamentale


amorphe. Il comprend les autres composants du tissu conjonctif : les
fibroblastes et les macrophages sont les plus nombreux mais les
autres types de cellules conjonctives sont aussi présentes de même
que les fibres collagènes, élastiques et réticulaires en petite quantité.
Ce tissu remplit les espaces entre les gaines des fibres conjonctives et
les muscles, supporte l'épithélium et forme une couche encerclant les
vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il se retrouve principalement
dans les papilles dermiques, dans l'hypoderme, les séreuses pleurale
et péritonéale et dans les glandes.
2.- Tissu fibreux dense.

Il est composé des mêmes éléments que le tissu conjonctif


lâche mais il y a une nette prédominance du collagène avec moins de
cellules que le tissu conjonctif lâche. Les fibroblastes sont les cellules
les plus fréquentes. Il est dit irrégulier lorsque le collagène est
arrangé en bandes sans orientation définie. Ce tissu se rencontre dans
le derme,

A
a
a
Figure
a 69: fibroblastes et fibres collagènes
a
a
a
a
a
a
a
a
la sous-muqueuse
a de la paroi digestive et au niveau des capsules des
a
a
92
organes tels que la rate. Le collagène du tissu fibreux régulier est
arrangé selon une orientation définie. Les tendons représentent ce
type de tissu. Le collagène s'y dispose en bandes parallèles séparées
par une petite quantité de substance amorphe et enveloppée par le
tissu conjonctif lâche contenant vaisseaux et nerfs.
Extérieurement le tendon est entouré d'un manchon de tissu
conjonctif dense fait de 2 couches dans certains tendons, les 2 couches
étant faites des cellules squameuses mésenchymateuses. L'une des
couches est fixée au tendon et l'autre garnit les structures voisines et
entre les 2 se trouve une cavité contenant un liquide lubrifiant
similaire à la synovie et permettant un glissement facile du tendon.

B.- TISSU ELASTIQUE

Il est fait des bandes des fibres élastiques épaisses avec une
petite quantité de tissu fibreux lâche autour de chacune d'elles. Entre
les fibres élastiques on note des fibroblastes aplatis semblables à ceux
du tendon. L'abondance des fibres élastiques confère au tissu une
couleur jaune et une grande élasticité. On le retrouve dans les
ligaments de la colonne vertébrale et les ligaments suspenseurs du
pénis.

Figure 70: fibres élastiques


93

C.- TISSU RETICULAIRE.

Il est fait des cellules réticulaires et des fibres réticulaires


qu'elles synthétisent. Le tissu réticulaire se rencontre dans les organes
produisant les cellules sanguines (organes hématopoïétiques) et
constitue le réseau supportant les cellules libres de ces organes. Les
cellules réticulaires ont de longues extensions qui sont en contact
avec les cellules voisines. Leur noyau est grand avec une fine
chromatine et un ou plusieurs nucléoles.
D.- TISSU MYXOIDE.

Il a une abondante substance fondamentale. Il est jaunâtre et


contient des fibres collagènes et peu de fibres élastiques ou

A
Figure
a 71: A, fibroblastes Baet fibres collagens et
élastiques
a a
a a
a a
a a
a a
a a
a
a
réticulaires.
a
a
Les cellules y sont principalement les fibroblastes. Le
tissu
a myxoïde est le composant principal du cordon ombilical et est
a
appelé
a gelée de Whartin. Il se rencontre aussi dans la pulpe d'une
dent jeune.

E.- TISSU ADIPEUX.


94

C'est un type spécial de tissu conjonctif dans lequel prédomi-


nent les adipocytes isolés ou disposés en lobules. Le tissu adipeux est
dans l'organisme, l'un des organes les plus grands. Chez l'homme
d'un poids normal, il représente 15-20% de son poids corporel et chez
la femme 20-25% de son poids.

C'est un réservoir important d'énergie des mammifères parce


qu'ils ont besoin continuellement d'énergie, ainsi ils mangent de
façon intermittente. Il existe 2 types de tissus adipeux caractérisés par
la structure de leurs cellules, la localisation, le contenu, la
vascularisation et les fonctions:

1.- Tissu adipeux uniloculaire, jaune, habituel, dont les cellules


complètement développées, contiennent une large vacuole
centrale de graisse dans leur cytoplasme.
a.- Structure histologique

Ses cellules sont sphériques si elles sont isolées mais


polyédriques dans le tissu adipeux où elles sont empaquetées. Sur
des coupes standard les cellules apparaissent comme des anneaux
minces de cytoplasme entourant des vacuoles laissées par les lipides
enlevés par l'alcool et le xylol, ce sont les cellules en bague à chaton.
L'anneau peut se rompre, d'où la distorsion de l'architecture. La
portion épaisse du cytoplasme entourant le noyau contient l'appareil
de Golgi, les mitochondries d'aspect filamenteux ou ovoïde, un rare
réticulum endoplasmique rugueux et des ribosomes libres.
95

Le cytoplasme entourant la vacuole de lipide renferme le réticulum


endoplasmique lisse et quelques vacuoles de pinocytose. Le
microscope électronique montre que l'adipocyte renferme d'autres
gouttelettes de lipides que celles vues au microscope optique. Ces
gouttelettes n'ont pas de membrane. Le tissu adipeux est vascularisé
bien que les vaisseaux ne soient pas apparents.

Les lipoblastes sont des cellules fusiformes dérivées du


mésenchyme jeune et contiennent de petites vacuoles de lipides.
Ils se différencient en adipocytes.
Il possède les récepteurs pour l’hormone de croissance, l’insuline,
les glucocorticoïdes, les hormones thyroïdiennes et la
noradrénaline qui modulent la mobilisation et la libération des
graisses. Il a un riche réseau capillaire sanguin et innervé par le
système nerveux autonome. Il est organisé en lobules séparés par
des lames de tissus fibreux.

b.- Histophysiologie

Stockage des graisses mobilisables selon les besoins de l'organisme.

2.- Tissu adipeux multiloculaire, brun fait des cellules contenant de


multiples vacuoles de lipides et des mitochondries. Tous les 2
types de tissu adipeux contiennent un riche réseau vasculaire
sanguin.
96

Chez l'embryon humain et le nouveau-né, ce tissu est


rencontré dans plusieurs parties du corps et y reste contanné après la
naissance. Il ne persiste probablement pas à l'âge adulte. Son rôle
parait limité aux 1ers mois de la vie post-natale, où il produit de la
chaleur et protège le nouveau-né contre le froid.

Figure 73: tissue adipeux brun ou


multiloculaire

a.- Histologie
97
Ses cellules sont polygonales et plus petites que celles du
tissu adipeux uniloculaire. Leur cytoplasme contient de nombreuses
gouttelettes de lipide de taille variable et nombreuses mitochondries
sphériques avec longues crêtes occupant leur largeur.
Le r. endoplasmique rugueux ou lisse n'est pas abondant. Ce
tissu ressemble à une glande endocrine parce que ses cellules
prennent une disposition épithéliale des cellules empaquetées,
associées aux capillaires sanguins. Il est subdivisé par du tissu
conjonctif en lobules bien plus délimités que dans le tissu adipeux
uniloculaire.

b.- Histophysiologie

Il sert à réchauffer le corps du nouveau-né surtout lorsqu'il


est soumis à des basses températures. Chez les animaux en fin
d’hibernation, l'influx nerveux libère la norépinéphrine dans le tissu
adipeux. Cette substance active l'enzyme lipase hormone-sensitive
présente dans les adipocytes et entraînant l’hydrolyse des
triglycérides en graisses acides et glycérol. La consommation
d'oxygène et la libération de la chaleur sont augmentées et entraînent
l'élévation de la température du tissu et le réchauffement du sang
passant à travers lui (le tissu). Le sang réchauffé circule à travers le
corps, le rechauffe et amène les graisses acides non métabolisés dans
le tissu adipeux pour être utilisé par d'autres tissus, donc il
métabolise les graisses pour produire de la chaleur.

F.- LE CARTILAGE

C'est un type de tissu conjonctif dans lequel le matériel


intercellulaire a une consistance rigide mais moins résistante à la
pression que l'os. Sa surface est élastique et lisse. Sa fonction
principale est de soutenir, de maintenir les tissus mous et de
permettre grâce à sa surface lisse, le mouvement de glissement au
niveau des surfaces articulaires, facilitant ainsi le mouvement des os.
Il est essentiel au développement des os avant et après la naissance.
Comme tous les autres tissus conjonctifs, le cartilage contient
98
beaucoup de matériel intercellulaire, appelé matrice chondroïde ou
cartilagineuse ayant des cavités occupées par les cellules cartila-
gineuses, les chondrocytes synthétisant et maintenant la matrice. Le
cartilage comprend le collagène, les fibres élastiques et les
glycosaminoglycanes en des proportions variables selon le type de
cartilage. Il est dépourvu des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il
se nourrit par diffusion à partir des capillaires du tissu conjonctif et
du fluide synovial.

1.- Types de Cartilage

a.- Cartilage Hyalin

Le cartilage hyalin frais est blanc bleuâtre et translucide. Il sert de


squelette provisoire ou temporaire à l'embryon jusqu'au moment où
il sera remplacé par les os. Entre la diaphyse et l'épiphyse des os
longs se trouve le disque de cartilage hyalin servant à la croissance
longitudinale des os. Chez l'adulte, le cartilage hyalin se retrouve
seulement au niveau de l'arbre respiratoire (larynx, trachée, nez et
bronches), sur le bout du cartilage costal et la face articulaire des os.
Le microscope électronique (m.e.) montre que les fibrilles collagènes
sont la composante dominante de la matrice.
Dans une coupe histologique le collagène n'apparaît pas
parce qu'il y existe sous forme de fibrilles submicroscopiques et ont
en plus un indice de réfraction proche de celui de la substance
amorphe dans laquelle elles sont enrobées. La matrice cartilagineuse
contient le collagène type II. Les glycosaminoglycanes sont les
composants principaux de la matrice cartilagineuse.

A B
a a
a
Figure 74: A et B cartilage a
hyalin
a a
a a
a a
a a
99

Dans le cartilage immédiatement autour de chaque


chondrocyte, il existe une zone riche en glycosaminoglycanes et
pauvre en collagène appelée, la capsule et montrant une intense
basophilie, une métachromasie et une plus grande PAS positivité que
dans les autres portions de la matrice.

a.- Périchondre

Excepté le cartilage articulaire, les autres cartilages sont


recouverts par un feuillet dense de tissu conjonctif, le périchondre
(flèche rouge) essentiel à la croissance et au maintien du cartilage.

Figure 75: Chondroyte dans un chondroplaste


(flèche bleue) et périchondre (flèche rouge)
100

Il est fait des cellules ressemblant aux fibroblastes et considérées


comme tel par certains auteurs, tandis que d'autres considèrent que
ce sont des cellules mésenchymateuses indifférenciées qui peuvent se
différencier directement en chondroblastes (flèche bleue).

b.- Chondrocytes

A la périphérie du cartilage hyalin, les chondrocytes


présentent une forme ellipsoïde avec le grand axe parallèle à la
surface du cartilage. A l'intérieur, ils sont ronds et beaucoup se
disposent en lobules de plus de 8 cellules provenant des mitoses.
Dans les coupes histologiques, les cellules cartilagineuses et la
matrice se rétractent de la capsule. Dans le corps humain les lobules
de chondrocytes remplissent les lacunes. Leur surface paraît régulière
et lisse au microscope optique, tandis qu'elle est irrégulière au m.e.
où elles présentent des protrusions et indentations augmentant les
possibilités d'échange avec le milieu extracellulaire étant donné qu'ils
sont loin du courant sanguin. Les chondrocytes jeunes sont aplatis,
tandis que les vieux sont ronds et hypertrophiés. Ils sont riches en
organites sécrétoires tels que le réticulum endoplasmique rugueux et
l'appareil de Golgi. Dans le cytoplasme des chondrocytes matures on
observe des accumulations de glycogène et des lipides.

b.- Cartilage Elastique

Il diffère du cartilage hyalin par sa teneur élevée en fibres élastiques.


Les chondrocytes de ce type sont similaires à ceux du type hyalin.

Site : lobule de l'oreille, conduits auditifs externe, trompe d'Eustache


et épiglotte et certains cartilages laryngés.
101

c.- Fibrocartilage

C'est un tissu à caractéristiques intermédiaires entre le tissu


fibreux dense et le cartilage hyalin.
Sites : disques intervertébraux, attachement de certains ligaments aux
os, symphyse pubienne.

B
a
Figure
a 76: A,fibrocartilage et
B, fibres
a collagènes(flèche
a
bleue) et matrice conjonctive
A a
a (flèche
a rouge)
a a
a Les chondrocytes sont similaires à ceux des types précédents.
Sa matrice
a
a est acidophile à cause de la présence d'une abondante
quantité
a
a
de collagène. Les chondrocytes sont souvent disposés en
colonnes.
a
a
a
a
2.- Histogenèse
a
a
a
Le cartilage dérive du mésenchyme.

3.- Croissance

Sa croissance est attribuée à 2 processus :


- croissance interstitielle par division mitotique des
chondrocytes préexistants
102
- différenciation des cellules du périchondre, des
périchondrocytes.

4.- Régression
A la différence des autres tissus conjonctifs, le cartilage est
fréquemment soumis à des processus dégénératifs dont le plus
fréquent est la calcification de la matrice précédée de l'augmentation
de volume des chondrocytes suivie de leur mort. La calcification
survient normalement dans certains cartilages dans le processus
normal d'ossification.

5.- Régénération
A l'exception des enfants, le cartilage des adultes régénère
difficilement et souvent incomplètement.
103
G.- L'OS
Durant l'évolution, la protéine de structure de base, le
collagène subit des modifications à des degrés variables de rigidité,
élasticité et de longueur selon les influences environnementales et les
fonctions requises par l'organisme.

L'os est l'un des tissus les plus durs de l'organisme. En tant
que principal constituant du squelette, il supporte les structures
charnues, protège les organes vitaux tels que ceux contenus dans la
boîte crânienne et le thorax et renferme la moelle osseuse, l'usine des
cellules sanguines. En dehors de ces fonctions, les os forment un
système de leviers qui multiplie les forces générées par la contraction
des muscles striés.

B
a
a
a
A a
a a
a a
a a
a Figure 77: A, os long: épiphyse
a et diaphyse; B, vascularisation
a de l’os
a
a
a
a
a
a
a
a
104
L'os est composé d'un matériel intercellulaire calcifié, la matrice
osseuse ou l’ostéoïde et de différents types de cellules : les
ostéocytes logés dans les lacunes de la matrice, les ostéoblastes qui
synthétisent les composants de la matrice osseuse et les ostéoclastes,
qui sont des cellules géantes impliquées dans la résorption et le
remodelage de l'os.

Tous les os sont bordés extérieurement par le périoste et


intérieurement par l'endoste.

1.- CELLULES OSSEUSES

a.- Ostéoblastes

Ils sont responsables de la synthèse des composants


organiques de la matrice osseuse : collagène et glycoprotéines.

A B
a a
Figure
a 78: A et B, trabéculesa osseuses, ostéoblastes
a
tout a ostéocytes (flèches
autour (flèches bleues)et
a a
rouges)
a a
a a
a a
a
a
a
a
a
a
a
105

Ils sont exclusivement localisés à la surface de l'os l'un à côté


de l'autre à la manière des cellules d'un épithélium simple. Ils
peuvent être cuboïdes et basophiles. S'ils sont en activité intense, ils
s'aplatissent et deviennent moins basophiles. Ils présentent des
prolongements cytoplasmiques les mettant en contact avec les
ostéoblastes voisins. Les

lacunes et les canalicules apparaissent parce que la matrice se


forme autour des cellules et de leurs prolongements.

Durant la synthèse de la matrice les ostéoblastes ont la


structure des cellules synthétisant les protéines pour exportation,
avec un appareil de Golgi et un réticulum endoplasmique rugueux
bien développés. La matrice fraîchement synthétisée, non encore
calcifiée et adjacente aux ostéoblastes est appelée substance ostéoïde.

Le cytoplasme des ostéoblastes en activité renferme des


granules qui sont probablement des précurseurs des
mucopolysaccharides neutres de la matrice.

b.- Ostéocytes

Ce sont des cellules matures encapsulées dans les lames de la


matrice osseuse minéralisée. Dans les canalicules irradiant de la
lacune, les prolongements cytoplasmiques des ostéocytes voisins se
connectent les uns aux autres. Ces anastomoses fournissent ou
assurent un courant des ions et des petites molécules telles que les
hormones contrôlant la croissance et le développement de l'os. Le
contact des prolongements assure un mécanisme par lequel les
nutriments et les métabolites peuvent passer entre les vaisseaux
106
sanguins et les ostéocytes distants.

c.- Ostéoclastes

Ce sont des cellules géantes nées de la fusion de plusieurs


monocytes du sang. Ils sont logés dans les lacunes de Howship.
Cytologiquement, ils possèdent un cytoplasme acidophile, de
nombreux lysosomes. Le m.e. montre de multiples projections
cytoplasmiques leur permettant d'attraper facilement les petites
particules ainsi soumises à l'activité enzymatique. Ces projections
augmentent la surface de résorption de l'os. Leur fonction principale
est la résorption de l'os.

Figure 79: ostéoclastes (flèche bleue)

2.- LA MATRICE OSSEUSE

La matière inorganique représente 50 % du poids sec de l'os.


Le calcium, le phosphore sont spécialement abondants mais on y
trouve aussi le bicarbonate, le citrate, le magnésium et le sodium.
La matière organique est composée de collagène (95 %) et de
la substance amorphe contenant les glycosaminoglycanes et les pro-
107
téines. A cause de sa teneur en collagène, la matrice osseuse
décalcifiée est fortement teintée par les colorants du collagène. Elle
est aussi PAS + à cause de la présence de galactose, fructose et autres
carbohydrates présents dans les glycoprotéines. L'association du
collagène et de l'hydroxyapatite est responsable de la consistance
dure de l'os.

3.- PERIOSTE ET ENDOSTE

Les surfaces interne et externe de l'os sont couvertes


respectivement par le périoste et l'endoste qui sont des feuillets de
tissu conjonctif. La surface de l'os non couverte par du tissu conjonctif
ou par des ostéoblastes est exposée à la résorption par les ostéoclastes
qui apparaissent immédiatement dans ces régions.

Le périoste est une couche du tissu conjonctif dense


extérieurement fibreuse cellulaire et vasculaire près de la surface de
la matrice de l'os. Les fibres de collagène qui pénètrent dans l'os et
fixent le périoste à l'os s'appellent les fibres de Sharpey. Les cellules
du périoste ressemblant morphologiquement aux fibroblastes sont
capables de proliférer par mitoses et de se différencier en
ostéoblastes. Ces cellules jouent un rôle dans la croissance et la
réparation de l'os. L'endoste a la même composition et presque la
même structure que le périoste mais ne présente pas 2 couches
comme le périoste. Le tissu conjonctif du périoste et endoste renferme
des vaisseaux sanguins qui par les canaux de Volkmann pénètrent
dans l'os. La fonction principale du périoste et de l'endoste est la
nutrition de l'os et la production des ostéoblastes pour sa réparation.

4.- TYPES D'OS

On distingue à la coupe transversale d'un os, une zone dense


sans cavités, l'os compact et une zone avec des cavités
communicantes, l'os spongieux. Au microscope optique les
trabécules de l'os spongieux et l'os compacte ont la même structure
histologique.
108

Dans les os longs, les extrémités ou épiphyses sont faites d'os


spongieux couverts d'une couche d'os compact. La partie cylindrique,
la diaphyse est totalement faite de l'os compact et d'une petite
quantité d'os spongieux situé autour de la cavité médullaire. Les os
courts ont habituellement un noyau d'os spongieux recouvert d'os
compact. Les os plats sont faits de 2 couches d'os compact appelées,
plaques séparées par une couche d'os spongieux, appelée diplo

Les cavités de l'os spongieux ainsi que la cavité médullaire


contiennent : la moelle osseuse composée de 2 types : la moelle
osseuse rouge où se forment les cellules sanguines et la moelle
osseuse jaune faite principalement de graisses.
Histologiquement il est décrit 2 types d'os : immature,
primaire ou os tissé, et mature, secondaire ou os lamellaire. Les 2
variétés ont les mêmes composants structuraux mais dans l'os
immature, les bandes de collagène sont disposées au hasard tandis
que dans l'os mature elles sont organisées en lamelles osseuses.

a.- Os primaire

Dans la formation de chaque os, ou dans le processus de


réparation de l'os, c'est l'os primaire ou immature qui apparaît
d'abord, il est ensuite remplacé par l'os secondaire chez l'adulte sauf
à certains endroits comme au voisinage des sutures du crâne, dans
les alvéoles dentaires et à l'insertion de certains tendons.

A part les bandes de collagène irrégulière, l'os immature se


caractérise par la faible teneur en sels minéraux (il est radio-
transparent) et a un plus haut pourcentage des ostéocytes que dans
l'os secondaire.

b.- L'os secondaire

Retrouvé chez l'adulte, il est caractérisé par des fibres de


collagène concentriquement arrangées autour d'un canal vasculaire.
109
Le complexe fait des lamelles conjonctives entourant un canal
contenant des vaisseaux sanguins, les nerfs et du tissu conjonctif
lâche s'appelle le

Figure 81: os haversien

système haversien ou ostéon. Entre les lamelles et occasionnellement


110
dans les lamelles on note des lacunes où sont logés les ostéocytes.
Autour des lamelles ou autour des systèmes haversiens il y a souvent
en dépôt de matériel amorphe, la substance cimentante. L'os
secondaire contenant les systèmes haversiens est parfois appelé os
haversien. Il se retrouve dans les diaphyses.

Figure 82: Nutrition de


l’os

Chaque système haversien est un long cylindre parallèle à l'axe de la


diaphyse. Il consiste en un canal central, le canal d'Havers

Figure 83: Système haversien ou ostéon


111

entouré de 4-20 lamelles osseuses concentriques. Chaque canal bordé


d'endoste contient les vaisseaux sanguins, les nerfs et du tissu fibreux
lâche. Les canaux haversiens communiquent avec la cavité
médullaire, avec le périoste et entre eux par les canaux de Volkmann
dépourvus de lamelles concentriques qu'ils semblent pénétrer.

Figure 84: Systèmes haversiens: coupe longitudinale

Durant la croissance de l'os et dans l'os adulte, il y a destruction et


reconstruction continues des systèmes haversiens. Un système
haversien jeune a un grand canal d'Havers et peu de lamelles
concentriques.

Il existe 2 systèmes circonférenciels, l'un interne et l'autre


externe avec le canal médullaire comme centre.
112

Le système circonférenciel interne est juste autour du canal


médullaire et comprend moins de lamelles concentriques que
l'externe situé juste en-dessous du périoste.

Entre les 2 systèmes on note beaucoup de systèmes haversiens


ainsi que des groupes triangulaires ou irréguliers de lamelles
parallèles appelés systèmes intermédiaires ou parallèles.
Ces systèmes sont faits des lamelles laissées par les systèmes
haversiens détruits durant la croissance de l'os.

5.- HISTOGENESE DE L'OS

L'os dérive de l'ossification intramembraneuse ou de


l'ossification endochondrale.

a.- Ossification intramembraneuse

C'est la source de la plupart des os plats. Dans le tissu


conjonctif, le point d'ossification est appelé Centre d'ossification
primaire. Le processus débute par la différenciation en ostéoblastes,
des groupes des cellules ressemblant aux fibroblastes.

La synthèse du matériel ostéoïde aboutit à l'encapsulation des


ostéoblastes qui deviennent des ostéocytes. Ces îlots de
développement d'os s'appellent spicules. La fusion de plusieurs
spicules donne naissance aux trabécules d'os spongieux. Le tissu
conjonctif restant entre les spicules osseuses est pénétré par les
vaisseaux sanguins et les cellules mésenchymateuses indifférenciés
qui donneront naissance aux cellules de la moelle osseuse. Les
cellules de la membrane conjonctive se divisent pour donner
naissance aux ostéoblastes responsables de la croissance continue des
centres d'ossification. La fusion de ces centres remplace le tissu
conjonctif par du tissu osseux. Les fontanelles chez les nouveau-nés
correspondent au tissu conjonctif non ossifié.
113
b.- Ossification endochondrale

Elle a lieu dans une pièce de cartilage hyalin dont la forme


ressemble au petit modèle de l'os à former. C'est la source des os
courts et longs. Elle consiste en 2 processus. Il se produit d'abord une
hypertrophie suivie d'une destruction des chondrocytes laissant des
lacunes séparées par des septas de la matrice cartilagineuse calcifiée.
Dans le second processus un bourgeon ostéogénique et des
capillaires sanguins entrent dans les espaces laissés par les
chondrocytes dégénérés. Les cellules indifférenciées donnent
naissance aux ostéoblastes qui vont produire la matrice osseuse. De
cette façon le tissu osseux apparaît là où était le cartilage sans
transformation du cartilage en tissu osseux; les septas du cartilage
calcifié servent de support pour le début de l'ossification. Les os
longs se forment du modèle cartilagineux avec bout renflé, l'épiphyse
et la diaphyse. Le 1er tissu osseux à former apparaît par ossification
intra-membraneuse dans le périchondre entourant la diaphyse. Donc
un os creux cylindrique, le col de l'os est produit dans les parties
profondes du périchondre devenant ainsi le périoste.

c.- Consolidation d'une fracture

Après une fracture, la lésion vasculaire entraîne l'hémorragie


avec la formation du clou hémostatique. Il survient ensuite la
destruction de la matrice osseuse et des cellules osseuses.

Durant la réparation, le clou hémostatique, les débris


cellulaires et la matrice osseuse endommagée sont enlevés. Le
périoste et l'endoste autour de la fracture prolifèrent et leurs
fibroblastes forment un tissu cellulaire entourant la fracture et
pénétrant les extrémités de l'os fracturé. L'os immature se forme par
ossification enchondrale, des petits fragments de cartilage
apparaissant dans le tissu conjonctif qui se développe dans le foyer
de fracture et aussi par ossification intramembraneuse. Ainsi
apparaissent simultanément des foyers cartilagineux de l'ossification
intramembraneuse et de l'ossification enchondrale lors de la
114
réparation d'une fracture.

6.- HISTOPHYSIOLOGIE DE L'OS

a.- Support et protection

Les os forment le squelette et constituent un système de levier


augmentant les forces produites par la contraction des muscles
squelettiques. Ils protègent les organes vitaux (viscères
intrathoraciques et le cerveau).

b.- Plasticité

c.- Réserve de calcium

7.- ARTICULATIONS.

a.- Synarthrose

1).- Synostose :

Les os sont unis entre eux par du tissu osseux. Pas de mouvement
possible.
ex. les os du crâne.

2).- Synchondrose
Les os sont unis par du cartilage hyalin, mouvement limité: les
côtes sont attachés au sternum par le cartilage hyalin.

3).- Syndesmose
Quelques mouvements sont possibles. Les os sont unis par du
tissu conjonctif. Ex. l'articulation tibiofibulaire inférieure
(tibiopéronière).

b.. Diarthroses
115
Ce sont les articulations unissant généralement les os longs et
à grande mobilité.
116
CHAPITRE 4. TISSU MUSCULAIRE

Le muscle est responsable des mouvements du corps. Il


consiste en des cellules allongées caractérisées par la présence d'un
grand nombre de filaments cytoplasmiques contractiles. Les cellules
musculaires sont d'origine mésodermique et leur différenciation
survient principalement par un processus graduel d'élongation avec
synthèse simultanée des protéines des filaments. Il existe 3 types de
tissu musculaire :
- Muscle lisse consistant en une collection des cellules
fusiformes qui au microscope, ne présentent pas de stria-
tions. Leur contraction est lente et involontaire;
- Muscle strié squelettique composé des paquets de très
longues cellules cylindriques multinuclées à striations
transversales et à contraction rapide, vigoureuse et volon-
taire;
- Muscle strié cardiaque à striations, transversales aussi et
composé des cellules allongées ou ramifiées parallèles
entre elles. A leur jonction se trouve le disque intercalé
caractéristique du muscle cardiaque. Sa contraction est
involontaire, vigoureuse et rythmée.

Les cellules musculaires sont hautement différenciées et leurs


composants sont nommés selon leurs caractéristiques structurales.
Ainsi, leur cytoplasme à l'exception de celui des myofibrilles est
appelé sarcoplasme, le réticulum endoplasmique lisse réticulium
sarcoplasmique et leurs mitochondries appelées sarcosomes. Leur
membrane cellulaire est appelée sarcolemme. Ces cellules sont
entourées par un tissu conjonctif externe, la lame basale et un réseau
de fibre de réticuline.

I.- MUSCLE STRIE SQUELETTIQUE

Le muscle strié squelettique consiste en de longues cellules


multinucléées de plus de 4 -10 cm de long et 10-100 μm de diamètre
appelées fibres musculaires. La multinucléation résulte de la fusion
117
des myoblastes embryonnaires mononucléés, les cellules souches
musculaires. Le noyau ovale est périphérique sous le sarcolemme,
position caractéristique permettant de différencier le muscle
squelettique du muscle cardiaque dont le noyau est central.

A.- Organisation du muscle strie squelettique

Les fibres musculaires composant les différents muscles sont


arrangées en paquets réguliers entourés d'un manchon de tissu
conjonctif dense appelé épimysium. De l'épimysium partent des fins
septas fibreux qui s'enfoncent dans la masse musculaire et entourent
des paquets de fibres ou cellules musculaires appelés faisceaux
musculaires.

Figure 86: coupe transversale d’un faisceau de


muscle strié squelettique; on note les myofibres
coupées transversalement (flèche bleue),
l’endomysium (flèche brune) et les vaisseaux
118

Ces septas s'appellent périmysium. Chaque fibre musculaire est à


son tour entourée par une fine et délicate couche de tissu fibreux fait
principalement de lame externe et de fibres de réticuline et appelée
endomysium.
L'épimysium, le périmysium et l'endomysium sont du véritable tissu
fibreux fait de collagène, des fibres élastiques, des fibroblastes et des
vaisseaux sanguins. Le tissu conjonctif ne fixe pas seulement les
fibres musculaires entre elles mais permet aussi une liberté de
mouvement parmi elles et fixe aussi les muscles aux structures
comme les tendons, le périoste, la peau et les aponévroses qui
viennent à leur contact. Les vaisseaux entrent dans le muscle par le
tissu conjonctif et y constituent un riche réseau capillaire entre les
fibres musculaires et parallèles à elles. On y trouve aussi des
vaisseaux lymphatiques. Chaque fibre musculaire a normalement sur
sa surface, une terminaison nerveuse motrice, la plaque motrice.

Une coupe longitudinale d'une fibre musculaire colorée à


l'H.E. montre des striations transversales composées d'une
alternance des bandes claires ou bandes I, isotropes, c'est-à-dire
qu'elles n'altèrent pas la lumière polarisée, et des bandes sombres ou
bandes A, anisotropes, biréfringentes en lumière polarisée. Chaque
bande I est divisée en 2 par une ligne transversale sombre,
la ligne Z. La plus petite unité répétitive de l'appareil contractile, le
sarcomère s'étend d'une ligne Z à une autre ligne Z.
119

Le sarcoplasme de chaque fibre musculaire est remplie de


long filaments cylindriques, les myofibrilles (± 1-2 μm) faites des
sarcomères arrangés bout à bout. Le muscle entier présente l'aspect

Figure 88: A, les myofibres montrant une alternance


des bandes claires et sombres; B, les sarcomères
entre 2 bandes H

strié transversalement. Vue de près la bande A présente en son


centre une autre bande faite de filaments épais, la bande H.
Les filaments de muscle strié contiennent 4 protéines principales:
actine, tropomyosine, troponine et la myosine. Les filaments
120
minces comprennent 3 protéines: actine, tropomyosine et la
troponine tandis que le filament épais comprend principalement la
myosine.

A B
a a
a a
Figure
a 89: A, un sarcomère montrant
a les filaments
minces
a d’actine occupant l’hémibande
a I et se
a
prolongeant dans la bande I eta les filaments épais
a a
de
a myosine dans A; B, 6 filaments
a minces d’actine
autour
a d’un filament épais de myosine
a
a
a
a
a
a

Du point de vue histologique, fonctionnel et histochimique il est


décrit trois types de fibres musculaires striées squelettiques :
- Fibres rouges : Ayant une teneur élevée en myoglobine et
cytochrome responsables de leur teint rouge. Elles se
contractent plus faiblement que les fibres blanches mais,
sont capables d'une activité continue et vigoureuse. Leur
énergie provient de la phosphorylation oxydative et elles
contiennent beaucoup de mitochondries. Il s'agit chez
l'homme, des longs muscles du dos.
- Fibres blanches : elles ont une faible teneur en
myoglobine et en cytochrome et peu de mitochondries.
Chez l'homme les muscles extraoculaires en sont un
exemple. Elles se contractent rapidement mais ne peuvent
pas supporter une activité continue et vigoureuse.
- Fibres intermédiaires : à caractéristiques intermédiaires
121
entre les 2 précédents types. Chez l'homme les muscles
striés sont composés d'un mélange des trois types de
fibres.

Autres composants du sarcoplasme :


- Glycogène : il s'y trouve en abondance;
- Myoglobine : figure similaire à l'hémoglobine et
responsable de la coloration rouge sombre du muscle. Elle
est un dépôt d'oxygène.
Les cellules musculaires matures ont une quantité négligeable de
réticulum endoplasmique et des ribosomes.

b.- Structure neuromusculaire

1.- PLAQUE MOTRICE.

La jonction entre la terminaison du nerf moteur et la fibre


musculaire squelettique forme la plaque motrice ou synapse
neuromusculaire. Au voisinage de la plaque motrice l'axone se
dépouille de sa gaine de myéline et de son endomètre; les extrémités
des lamelles de l'épithélium périneural s'arriment au sarcolemme de
la fibre musculaire.
Au niveau de la plaque motrice, le sarcolemme et le bout
terminal restent séparés par une fente synaptique de 400 à 600 A .
L'arborisation du bouton synaptique se loge dans des dépressions du
sarcolemme: les gouttières synaptiques. Le long de ces gouttières, le
sarcolemme forme des replis profonds, les plis post-synaptiques qui
s'enfoncent dans le sarcoplasme sous-jacent. Les gouttières
synaptiques et les plis post-synaptiques constituent l'appareil sous
neural qui est
122

rempli du matériel des lamelles basales de la fibre musculaire: il


s'agit d'un revêtement de nature glycoprotéique semblable au
glycocalyx. Le bouton synaptique est bourré de vésicules
synaptiques; il contient aussi de nombreuses mitochondries mais il
est dépourvu des microfilaments et de microtubules. Les vésicules
contiennent de la sarcocholine, médiateur chimique de l'influx
nerveux à ce niveau. Dans le sarcoplasme de l'appareil sous neural,
les mitochondries et les noyaux sont abondants; on y trouve aussi des
ribosomes libres et des citernes de réticulum endoplasmique rugueux
qui interviendraient dans la synthèse des récepteurs protéiques. Dans
les plis post-synaptiques se trouve l'acétylcholinestérase.

L'acétylcholine libérée des vésicules synaptiques se fixe sur


des récepteurs spécifiques pour déclencher la dépolarisation de la
membrane. Celle-ci se propage le long du sarcolemme, atteint le
système T et provoque une contraction. L'acétylcholine libérée est
hydrolysée par l'acétylcholinestérase de l'appareil sous neural.

2.- Fuseaux neuromusculaires.

Les fuseaux neuromusculaires sont des organes récepteurs


123
isolés au sein des muscles par une capsule conjonctive en continuité
avec le périmysium. Il s'agit des faisceaux de 3 à 20 fibres
musculaires modifiées enveloppées d'un épais périmysium de tissu
conjonctif lamellaire. Les nerfs y participent en fournissant les
terminaisons motrices (plaques motrices) et les terminaisons
sensitives. Chaque fuseau contient des fibres à poche nucléaire et de
chaînes nucléaires.

Les fibres à poche nucléaire possèdent un segment équatorial


court et 2 longs segments polaires. Le segment équatorial ou poche
nucléaire est pauvre en myofibrilles et contient plusieurs noyaux
sphériques.

Figure 91 : Schéma d’un fuseau neuromusculaire

Les fibres à chaîne nucléaire présentent sur toute leur


longueur une colonne centrale de noyaux entourée d'un manchon
cylindrique continu de myofibrilles. Les fibres nerveuses perdent
leur gaine de myéline en abordant le fuseau. Leur périmètre
s'applique contre le sarcolemme de la fibre fusorielle sauf dans la
paroi médiane.

Les filets nerveux sensitifs sont de deux types. Ceux du


groupe I ont un diamètre de 12 à 20 microns et une vitesse de
124
conduction de 70 à 120 mètres par seconde. Ils se divisent en
plusieurs terminaisons dites, "réceptives primaires" ou terminaisons
annulospirales qui s'enroulent en spirale autour des poches
nucléaires ou de la partie centrale des fibres à chaîne nucléaire. Ceux
du groupe II ont un diamètre de 5 à 12 microns et une vitesse de
conduction de 30 à 70 mètres par seconde. Ils se divisent en
terminaisons dites "réceptives secondaires" (Terminaisons nervi-
racemosae) situées soit au voisinage des poches nucléaires soit dans
les parties juxtamédianes des fibres à chaîne nucléaire.

Les files nerveux moteurs de type sigma (diamètre 12 à 13


microns, vitesse de conduction 70 mètres par seconde) se terminent
tous sur les extrémités des fibres musculaires.

Les fuseaux neuromusculaires ont été comparés à des jauges


de contrainte sensibles aux variations et de tension qui surviennent
dans le muscle. Leur mode de positionnement n'est pas bien établi.

3.- Vaisseaux sanguins.

Les vaisseaux sanguins des muscles squelettiques cheminent


le long du tissu conjonctif et leur calibre diminue du périmysium
vers l'endomysium. Ils doivent suivre dans leur déplacement des
structures qui s'allongent et se raccourcissent leur disposition spatiale
en "ressort" leur permet de s'adapter à cette situation.

4.- Base structurale et moléculaire de la contraction

Les éléments contractiles des cellules musculaires du


squelette, les myofibrilles sont des structures minces de 1 à 2 µm
de diamètre. Elles sont composées d’un assemblage de
microfilaments (myofilaments) épais de myosine surtout et fins
d’actine surtout. Chaque myofibre contient des centaines de
myofibrilles parallèles au grand axe de la cellule, l’alternance des
zones de myofilaments épais (bandes sombres A) et des
myofilaments minces (bandes claires ou I) justifiant l’appellation
125
de muscle strié.

Le microscope électronique montre que les myofilaments


fins et épais sont maintenus par des plaques de protéines
accessoires visibles sous forme de lignes qui divisent les
myofibrilles en unités fonctionnelles, les sarcomères. Le
sarcoplasme, les mitochondries (sarcosomes) et les autres
constituants cellulaires sont entassés entre les myofibrilles

A B
a a
a a
Figure
a 92: A, un sarcomère montrant
a les filaments
minces
a d’actine occupant l’hémibande
a A et se
a
prolongeant dans la bande I eta les filaments épais
a a
de
a myosine dans I; B, 6 filaments
a minces d’actine
autour
a d’un filament épais de myosine
a
a
a
a
a
a

On retrouve une disposition régulière des protéines


Bcontractiles dans chaque sarcomère
; chaque myofilament épais
a
aétant entouré par 6 myofilaments fins. La contraction se fait
a
a
a
a
a
126
lorsque les myofilaments épais et fins glissent les uns sur les
autres. Elle s’accompagne d’une diminution de la hauteur des
bandes claires ou I, celle des bandes sombres ou A demeurant
inchangée.

Myofilaments fins

Ils ont 8 nm de diamètre et sont composés principalement


d’actine, par polymérisation de nombreuses molécules d’actine
globulaire (actine G). Pour former un myofilament complet, 2
myofilaments d’actine doivent être fixés par leur extrémité
caudale sur les stries Z à de l’ -actinine et dirigés en sens opposé.

Myofilaments épais

Pour former un myofilament épais ou lourd 2


myofilaments de myosine sont fixés par leur extrémité caudale de
sorte qu’ils s’opposent, s’éloignent de la strie M située au milieu
de la bande H où les myofilaments fins ne chevauchent par les
épais. Il existe divers types de molécules (isoformes) de myosine
dans les différents types de fibres musculaires.

Protéines accessoires

L’ -actine maintient les myofilaments fins sous la forme


d’un treillis sur la strie Z qui a comme autres protéines : la
filamine, l’amorphine et la protéine Z.
La myomésine fixe les filaments de myosine comme un treillis
dans la région de la strie M.
La titine est une protéine élastique extrêmement longue parallèle
aux myofilaments. Elle fixe les extrémités des myofilaments épais
à la strie Z maintenant leurs extrémités en registre avec les treillis
des myofilaments fins. Les filaments de desmine fixent les
myofibrilles adjacentes les unes aux autres et les maintiennent
alignées. De plus ils fixent les myofibrilles à la membrane
cellulaire. La protéine C lie la myosine située dans 7 bandes
127
parallèles à la strie M, dans la 1 ère moitié de la bande A.

Contraction

Les myofilaments d’actine glissent le long des


myofilaments
de myosine. Ce mouvement est commandé par les têtes des
molécules de myosine qui se lient à l’actine et, par une série de
mouvement de liaison et de séparation, « marchent » le long du
myofilament d’actine. L’énergie nécessaire à ses liaisons et à ces
séparations répétées est fournie par l’hydrolyse de l’ATP et on
peut considérer la myosine comme une ATPase activée par sa
liaison avec l’actine. Le contrôle de la contraction musculaire est
effectué par des protéines se fixant sur l’actine et empêchant la
contraction myosine – actine. Cet effet inhibiteur est supprimé par
une forte contraction d’ions Ca++ dans le cytoplasme cellulaire.

Le contrôle de la contraction musculaire

La tropomyosine, protéine longue en forme de bâtonnet


s’enroule autour d’un filament d’actine pour le stabiliser.

Le complexe de troponine, qui règle la liaison de l’actine et


de la myosine, est fixé à la tropomyosine troponine T ; I et C. La
troponine T se lie au complexe de tropomyosine et place le
complexe sur le filament d’actine à l’endroit où l’actine se fixera à
la myosine. La troponine I empêche physiquement la liaison de la
myosine à l’actine. La troponine C fixe les ions Ca ++ qui
produisent une modification de la forme du complexe de
troponine permettant l’accès de la myosine au filament d’actine.

Excitation de la cellule musculaire et ions Ca ++ intracellulaires

A la suite d’un signal neveux, l’excitation de la membrane


de la myofibre est transmise à l’intérieur de la cellule par une
série de canaux limités par une membrane. (système de tubules
128
transverses ou tubules T) qui portent de la surface de la myofibre
pour entourer chaque myofibrille.

Le long de chaque tubule on trouve 2 portions du


réticulum sarcoplasmique, appelées citernes terminales, qui
contiennent une forte concentration des ions Ca++ et possèdent des
canaux calciques dans leur paroi.
L’excitation de la membrane du système de tubules T
provoque l’ouverture de ces canaux, permettant ainsi aux ions
Ca++ de se déverser dans le sarcoplasme.
Au repos, les myofibres contiennent peu d’ions Ca++ libres
et l’accroissement brusque des ions Ca++ libres du cytosol
déclenche la concentration musculaire. Les pompes à Ca ++ ATPase
de la membrane du réticulum sarcoplasmique pompent
rapidement les ions Ca++ (environs 30 ms) et la contraction cesse.
L’association étroite entre le réticulum sarcoplasmique et les
tubules T apparaît sous forme de 3 tubules en coupe transversale
(triade membranaire).
Dans le muscle humain, une triade membranaire entoure
myofibrille et il y a 2 triades par sarcomère.

Figure 93 : Triade membranaire entourant


une myofibre
129

L’excitation de la membrane du système de tubules T provoque


l’ouverture de ces canaux, permettant ainsi aux ions Ca ++ de se
déverser dans le sarcoplasme.
Au repos, les myofibres contiennent peu d’ions Ca++ libres
et l’accroissement brusque des ions Ca++ libres du cytosol
déclenche la concentration musculaire. Les pompes à Ca ++ ATPase
de la membrane du réticulum sarcoplasmique pompent
rapidement les ions Ca++ (environs 30 ms) et la contraction cesse.
L’association étroite entre le réticulum sarcoplasmique et les
tubules T apparaît sous forme de 3 tubules en coupe transversale
(triade membranaire).
Dans le muscle humain, une triade membranaire entoure
myofibrille et il y a 2 triades par sarcomère.

II.- MUSCLE CARDIAQUE

La cellule musculaire cardiaque présente une striation


transversale identique à celle du muscle strié squelettique.
Cependant, à la différence de la cellule musculaire striée squelettique
multinucléée, la cellule musculaire cardiaque contient 1 ou 2 noyaux
situés au centre. Les colonnes de cellules musculaires sont entourées
par un délicat endomysium à travers lequel cheminent les capillaires
sanguins et lymphatiques.
130
Une caractéristique unique et distinctive du muscle cardiaque est la
présence des lignes sombres transversales, appelées disques
intercalaires, qui traversent les chaînes des cellules cardiaques à des
intervalles irréguliers. Ce sont des complexes jonctionnels entre les
cellules ou myocytes cardiaques adjacents. Ces lignes peuvent être
droites ou brisées. Dans la ligne brisée on distingue une portion
transversale (à angle droit) et une portion latérale aux fibres.

A B
a a
a a
a a
a a
a a
a a
a a
a
a
a
a
a
a
a
Figure 95: A et B, myofibres cardiaques
ramifiées et anastomosées et C, fibres de
PurkinjeC montrant un centre clair
a
a
a
a
a
a
a

Il y a 3 principales spécialisations jonctionnelles dans un


131
disque:
- Facia adhérans : c'est la membrane prédominante de la
partie transversale du disque, elle sert de site d'insertion
pour les filaments d'actine des sarcomères terminaux. Elles
représentent essentiellement les hémi-bandes Z.
- Macula adherente (desmosomes) : fixe les cellules cardia-
ques ensemble (entre elles) pour éviter la séparation sous
l'effet des contractions. Sur les parties latérales, les
jonctions gap assurent la continuité des ions entre les
cellules adjacentes. La structure et la fonction des protéines
contractiles sont virtuellement les mêmes que dans le
muscle squelettique.
- Le système tubule T et le réticulum sarcoplasmique ne
sont pas aussi régulièrement arrangés que dans le muscle
squelettique. Les tubules T plus nombreux et plus grands
dans le muscle ventriculaire que dans le muscle
squelettique.

Les tubules cardiaques T sont rencontrés plus dans la bande Z


que dans la jonction A-I comme dans le muscle squelettique.

III.- MUSCLE LISSE

Il est composé des cellules fusiformes longues de 30-200 μm


qui, à la section transversale présentent un profil étroit (5-10 μm).
Chaque cellule contient un noyau allongé central. Aux pôles du
noyau se trouvent de nombreuses mitochondries, un grand appareil
de Golgi

A B
a a
a a
a a
a a
Figure
a 96: A, coupe longitudinale
a des myofibres
a
lisses ; B, coupe transversaleaa des myofibres
a
lisses
a
132

et un réticulum endoplasmique rugueux bien développé.

Dans les faisceaux de muscle lisse, les cellules fusiformes se


chevauchent les unes et les autres le long de leur grand axe. Les
cellules musculaires lisses sont entourées par une matrice
endomysiale dense corespondant à la lame basale alors que les
faisceaux sont délimités par un périmysium et le muscle lui-même
recouvert d'un épimysium. Les fibres musculairess lisses peuvent
être éparpillées dans du tissu conjonctif d'un organe (prostate,
vésicules séminales), elles peuvent se grouper pour former un petit
muscle comme le muscle arrecteur des poils ou être la composante
dominante d'un organe comme l'utérus. Dans un un faisceau les
myofibres lisses la lame basale unit une myofibre à sa voisine.
A la différence du muscle squelettique, la contraction du
muscle lisse est relativement lente et les cellules peuvent rester
133

contractées pendant longtemps sans se fatiguer. Une cellule


musculaire lisse peut subir une contraction onduliforme ou partielle.

IV.- REGENRATION

Le muscle cardiaque n'a plus de capacité de régénération au-


delà de l'enfance de sorte qu'une lésion ou un dommage dans le
muscle cardiaque est remplacé par une prolifération conjonctive
formant une cicatrice myocardique.
Le muscle squelettique subit une régénération extensive bien
que les noyaux du myocyte ne soient pas capables de mitoses. Cette
régénération se fait à partir des cellules satellites qui sont des
monocytes fusiformes logeant dans le manchon de la lame basale qui
entoure la myofibre mature.

Le muscle lisse est capable de régénération par des mitoses et


assure ainsi le remplacement des cellules endommagées.
134
CHAPITRE 5: TISSU NERVEUX

Il contient au moins 10 billions de neurones. Le tissu nerveux


est distribué à travers le corps comme un réseau de communication.
Anatomiquement le système nerveux (SN) est subdivisé en 2
systèmes : système nerveux central (SNC) comprenant le cerveau et
la moelle épinière et le système nerveux périphérique comprenant les
nerfs et ganglions nerveux.

Figure 98: Schéma du système nerveux central

Histologiquement, le système nerveux comprend les cellules


nerveuses ou neurones présentant habituellement de nombreux
prolongements et plusieurs cellules gliales constituant la névroglie
qui supporte et protège les neurones et participe à la nutrition et à la
135
défense du système nerveux. Dans le SNC, les corps des cellules
nerveuses sont concentrés dans des sites ou zones différentes de celle
de leurs prolongements. Le cerveau et la moelle épinière sont
composés de la substance blanche et de la substance grise.

La substance grise (fraîche) contient principalement les corps


des cellules nerveuses et la microglie mais aussi un réseau compliqué
de prolongements cytoplasmiques, tandis que la substance blanche
contient les fibres nerveuses.

I.- NEURONES.

Les neurones ou cellules nerveuses sont des unités anatomi-


ques et fonctionnelles ayant des caractéristiques morphologiques
complexes. La plupart des neurones se composent de 3 parties :
- Les dendrites sont des multiples prolongements cytopla-
smiques spécialisés dans la réception des stimuli venant de
l'environnement, des cellules épithéliales sensorielles, ou
d'autres neurones.

Dendrites

Noyau

Soma

Axone
B
a
A Bouton terminal a
a a
a a
a a
Figure
a 99: A et B, Schéma d‘un neurone
a
a a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
136

Le corps de la cellule ou péricaryon représente le centre trophique de


toute la cellule nerveuse et est aussi un récepteur des stimuli.
- L'axone est un prolongement simple spécialisé dans la
génération et la transmission des impulsions nerveuses aux autres
cellules (nerf, muscle et cellules glandulaires).
La partie distale de l'axone est habituellement ramifiée et constitue
l'arborisation ou ramification terminale. Chaque branche de la
ramification se termine sur la cellule voisine ou prochaine dans une
dilatation appelée bulbe, qui facilite la transmission de l'information
à la cellule suivante de la chaîne.

Les neurones reçoivent habituellement l'information par les


dendrites et les corps cellulaires et la transmettent par les axones.
Cette séquence est appelée polarisation dynamique.

Les neurones et leurs prolongements sont extrêmement va-


riables de forme et de taille. Les péricaryons peuvent être sphériques,
ovoïdes ou angulaires en contours; certains sont très grands,
mesurant plus de 150 μm de diamètre, assez grand pour être visible à
l’œil nu. D'autres sont parmi les cellules les plus petites de
l'organisme: il s'agit des péricaryons des cellules granulaires du
cervelet : 4-5 μm de diamètre.

Selon leur taille et leurs prolongements, la plupart peuvent


être classées dans l'une des catégories suivantes :
- Neurones multipolaires à plus de 2 prolongements, l'un
étant l'axone et les autres, les dendrites.
- Neurones bipolaires ayant un axone et une dendrite.
- Neurones pseudounipolaires ayant un seul prolongement
près du péricaryon mais se divisant en 2 branches par la
suite, l'une allant vers une terminaison périphérique et
l'autre vers le système nerveux central (SNC).
137
La plupart des neurones sont multipolaires. Les bipolaires se
rencontrent dans les ganglions cochléaires et vestibulaires aussi bien
que dans la rétine et la muqueuse olfactive. Les neurones
pseudounipolaires se retrouvent dans les ganglions spinaux qui sont
des ganglions sensitifs (sensoriels) localisés à la racine des nerfs
spinaux et dans la plupart des ganglions crâniaux. Les neurones
peuvent aussi être divisés en neurones moteurs contrôlant les
organes effecteurs tels que les glandes exo et endocrines et les fibres

Figure
B 100: A, Différents types
de
a neurones et B, neurone
associé
a à la névroglie
a
a
a
a
a

A
musculaires
a et en neurones sensitifs impliqués dans la réception des
a
stimuli
a sensoriels (sensitifs) venant de l'environnement et de
l'intérieur
a
a
du corps. Les inter-neurones établissent les relations entre
les aautres neurones pour former des chaînes fonctionnelles ou circuits
a
complexes.
a
a
a
a
a
a
a
138
Dans le SNC, les corps des cellules nerveuses sont localisés
seulement dans la substance grise. La substance blanche comprend
les prolongements et non les péricaryons.

Dans le SN périphérique, les péricaryons se trouvent dans les


ganglions et dans certaines régions sensitives (rétine, muqueuse
olfactive).

A.- Péricaryon ou soma

C'est la partie du neurone contenant le noyau et le


cytoplasme environnant des prolongements. C'est d'abord le centre
trophique mais il a aussi une fonction de réception. Le péricaryon de
la plupart des neurones reçoit un grand nombre des terminaisons
nerveuses et convoi les stimuli excitateurs ou inhibiteurs générés
dans d'autres cellules nerveuses.

1.- Noyau

Souvent sphérique, inhabituellement grand, euchromatique


(pâle) avec un nucléole proéminent. Il est habituellement central. Les
cellules binucléées se rencontrent dans les ganglions sympathiques et
sensitifs. La chromatine est fine (activité intense). Chez les femmes,
on observe un amas spécial de chromatine, entre le nucléole et la
membrane nucléaire, c'est la chromatine sexuelle qui représente le
chromosome X inactif, demeurant condensé durant l'interphase.

2.- Réticulum Endoplasmique rugueux

Le péricaryon contient un endoplasmique rugueux (r.e.r)


hautement développé et organisé en citerne parallèle entre lesquelles
on note beaucoup de ribosomes libres. Après coloration appropriée,
le r.e et les ribosomes apparaissent comme des granules basophiles
appelés corps de Nissl abondants dans les grands neurones tels que
les neurones moteurs. Une blessure de l'axone ou l'épuisement du
neurone dû à une stimulation forte ou prolongée, cause la réduction
139
du nombre des corps de Nissl. Cette altération est appelée
Chromatolyse et survient avec la migration simultanée du noyau
vers la périphérie du péricaryon.

3.- Appareil de Golgi

Il est localisé près et autour du noyau.

4.- Mitochondries

Elles sont petites et éparpillées dans le péricaryon et peu


nombreuses alors qu'elles sont abondantes dans les axones
terminaux.

5.- Neurofilaments et microtubules

Les filaments intermédiaires appelés neurofilaments de 10 nm


ainsi que les microtubules se retrouvent dans le péricaryon et les
prolongements neuronaux et en abondance.

6.- Inclusions

Dans certaines régions du SNC, le péricaryon contient des


granules brun foncé ou noir. Ces granules se rencontrent dans les
noyaux moteurs dorsaux du nerf vague, les ganglions spinaux et
sympathiques, la substance nigra du cerveau moyen et le locus
ceruleus du plancher du 4e ventricule. Ce pigment correspond à la
mélanine et son rôle dans le cerveau est obscur. Un autre pigment y
rencontré est la lipofuscine qui est un pigment brun clair contenant
les lipides.

B.- Dendrites

La plupart des neurones possèdent de nombreuses dendrites


140
qui augmentent considérablement la surface de réception des
neurones. Les dendrites font qu'un neurone peut recevoir et intégrer
les axones terminaux des autres cellules. A la différence des axones
qui maintiennent la même épaisseur d'un bout à l'autre, les dendrites
deviennent plus minces au fur à mesure des ramifications. La
structure des dendrites est la même que celles du péricaryon à part le
fait qu'elles n'ont pas d'appareil de Golgi. Les corps de Nissl et les
mitochondries y sont présents sauf dans les dendrites les plus fines.
Les neurofilaments et les microtubules y sont nombreux.
141
C.- Axones

Chaque neurone a seulement un axone qui est un prolonge-


ment cylindrique dont la longueur varie avec le type de neurone.
Certains neurones ont un axone court, mais souvent il s'agit des
prolongements très longs. Par exemple, les axones des cellules
motrices des nerfs spinaux innervant les pieds peuvent avoir une
longueur de plus de 100 cm (1 m ou 40"). Tous les axones partent du
péricaryon rarement, du pied de la dendrite principale à travers une
région pyramidale, le cone d'émergence qui peut être différencié de
la dendrite par les traits histologiques distinctifs suivant:

1) Le R.e granulaire et les ribosomes observés dans le péricaryon ne


s'étendent pas dans le cône d'émergence.
2) Dans le cône d'émergence, les microtubules sont arrangés en
faisceau ou paquets. La membrane plasmique de l'axone est
appelée axolemme et son contenu axoplasme. Dans les neurones à
axones myélinisés, la portion de l'axone comprise entre le cone
d'émergence et le point d'où commence la myélinisation s'appelle,
segment initial. A la différence des dendrites, les axones
gardent la même épaisseur et ne se ramifient pas. Parfois, l'axone,
juste après son départ de la cellule, donne naissance à une branche
qui revient à la surface du corps cellulaire. Dans le SNC, les
axones donnent naissance à des branches perpendiculaires
appelées, les collatéraux.

L'axoplasme est pauvre en organites et contient peu de


mitochondries, des microtubules et des neurofilaments.

D.- Synapses

Lorsque les axones sont artificiellement stimulés, ils


conduisent l'impulsion nerveuse dans les 2 directions (sens) à partir
du point de stimulation. L'influx dirigé vers le corps cellulaire ne
stimule pas les cellules voisines (neurones), seulement l'impulsion
atteignant les terminaisons des axones peut exciter le neurone suivant
142
dans la chaîne. Cette polarisation dynamique et la transmission de
l'influx nerveux dépendent des structures hautement spécialisées
appelées synapses.
Une synapse se définit comme le site de contact d'un axone avec une
dendrite ou un péricaryon et très rarement avec l'axone d'un autre
neurone. La plupart des synapses se font entre un axone et une
dendrite (axodendritique) ou entre un axone et le corps cellulaire
(axosomatique). Mais il y a aussi des synapses entre dendrites
(dendrodendritiques) et entre axones (axoaxoniques). Les
terminaisons d'un nerf sur des cellules effectrices telles qu'une glande
ou des cellules musculaires sont aussi des synapses. Les synapses
fonctionnent par l'altération du potentiel des membranes des
neurones.

Figure 101: Différents types de types de


synapses

L'influence d'une synapse particulière sur un neurone est liée


à la distance qui le sépare de l'axone. Par conséquent l'influence de
l'information venant de l'extérieur sur l'activité neuronale est
intimement liée à la distribution et à la localisation aussi bien qu'au
nombre des synapses sur les dendrites et le corps de la cellule.
Morphologiquement, plusieurs synapses (types) peuvent être
143
identifiées. Le bout terminal d'un axone peut former des expansions
en forme de bulbe, de panier ou de massue et appelée boutons
terminaux. Très souvent la branche de l'axone établit plusieurs
synapses sur son parcours, dans ce cas il y a des varicosités appelées
boutons en passage le long de l'axone.

L'analyse d'une synapse au microscope électronique montre


que c'est une région de contact spécialisée, localisée, entre 2 cellules.
Elle est composée d'une membrane terminale, la membrane
synaptique, d'un espace extracellulaire, l'intervalle synaptique et
d'une membrane post synaptique appartenant à une dendrite, au
péricaryon, à un axone ou une autre cellule. Au niveau d'une
synapse, les membranes cellulaires de 2 neurones sont habituelle-
ment séparées par un espace, l'intervalle synaptique de 20 nm.

Ces membranes sont fermement attachées ensemble au niveau de la


région

B
A a
a a
a a
Figure 102: A, schéma ad’une synapse et B, une
a
synapse
a vue au microscope
a électronique montrant de
nombreuses
a a
vésicules contenant le neurotransmetteur
a a
a
a
a
a
a
a
a
a
144

synaptique et dans certains cas, des filaments denses forment des


ponts entre elles. Les membranes cellulaires des 2 neurones sont plus
épaisses au niveau des régions pré et post synaptiques qu'ailleurs et
montrent une condensation du cytoplasme au voisinage des
membranes synaptiques.
Ces dernières montrent des filaments semblables à ceux trouvés dans
les desmosomes à leur face interne. Le cytoplasme des boutons
terminaux contient de nombreuses vésicules contenant des
neurotransmetteurs responsables de la transmission de l'influx
nerveux à travers la synapse. Ces médiateurs sont libérés au niveau
de la membrane présynaptique et agissent sur la membrane
postsynaptique pour favoriser la transmission de l'influx nerveux à
travers la fente synaptique. On y note (au niveau du bouton terminal)
de nombreuses mitochondries et neuro-filaments. A part ces
synapses chimiques il existe des synapses électriques où les cellules
nerveuses sont liées à une jonction qui permet le passage des ions
d'une cellule à une autre favorisant ainsi leur couplage électrique. Les
synapses électriques sont moins nombreuses que les chimiques.

II.- LA NEVROGLIE

Plusieurs types cellulaires rencontrés dans le SNC en associa-


tion avec les neurones sont classifiés comme la Névroglie ou les
cellules gliales ayant des différences morphologiques et fonction-
nelles.

Les préparations histologiques à l'H.E. ne se prêtent pas


l'étude de la névroglie étant donnée que par cette coloration,
seulement leurs noyaux sont visibles parmi les gros noyaux des
cellules nerveuses. Leurs prolongements cytoplasmiques ne se
distinguent pas de ceux des neurones. La névroglie joue un rôle
important dans le fonctionnement du SN. Les colorations spéciales
145
argentiques ou à l'or sont nécessaires pour l'étude de la névroglie.
La névroglie comprend plusieurs variétés de cellules à savoir:
Astrocytes, oligodendrocytes, cellules microgliales et cellules
épendymaires. Les astrocytes et les oligodendrocytes constituent la
macroglie. Les cellules nevrogliales sont considérées comme ne
générant pas des potentiels d'action et ne forment donc pas des
synapses avec d'autres cellules. Elles forment le manchon de myéline
des axones et sont nécessaires à la maintenance et la viabilité des
neurones.

A.- Macroglie

1.- Astrocytes

Ce sont les cellules les plus grandes de la névroglie, elles ont


de nombreux longs prolongements. Un astrocyte a un noyau sphéri-
que central légèrement teinté (pâle). Beaucoup de leurs
prolongements ont des pédicules étendues à leurs extrémités et qui
s'attachent à la paroi des capillaires sanguins. Ces pédicules appelés
pieds vasculaires de la névroglie entourent complètement les
vaisseaux sanguins et forment un manchon autour des vaisseaux du
réseau nourricier. Les prolongements des astrocytes se retrouvent
aussi à la surface du cerveau et de la moelle épinière où ils forment
une couche sous la pie-mère ; cette couche contenant aussi les
prolongements des autres cellules névrogliales, sépare le tissu
conjonctif de la pie-mère des cellules nerveuses.

Figure 103: Rapport neurones et


cellules névrogliales
146

Il y a 2 types d'astrocytes :

a.- Astrocytes protoplasmiques.

Ils ont un cytoplasme abondant granulaire et plusieurs


prolongements ramifiés et plus courts et plus épais que ceux des
astrocytes fibreux. Leurs prolongements enveloppent la surface des
cellules nerveuses, les aires synaptiques et les vaisseaux sanguins.

b.- Astrocytes fibreux

Ils ont des prolongements longs et minces se ramifiant peu.


Après coloration argentique, leur cytoplasme montre un matériel très
fibrillaire fait probablement d'une précipitation de fins filaments,
abondants dans le corps de la cellule et ses prolongements.

A B
a a
a a
Figure
a 104: Névroglie comprenant les a astrocytes
a a
a a
a a
a a
a
(flèches
a bleues) et oligodendrocytes (flèches rouges)
a
147

2.- Oligodendrocytes

Ils sont plus petits que les astrocytes et leurs prolongements


sont courts et peu nombreux. Ils sont présents et dans la substance
grise et dans la blanche. Dans la substance grise, ils sont au voisinage
ou près du péricaryon. Les oligodendrocytes se disposent en rangée
autour des nerfs myélinisés, c'est leurs prolongements qui produisent
la myéline, selon la m.e. Les oligodendrocytes sont les analogues
(homologues) des cellules de Schwann des nerfs périphériques. Leur
cytoplasme est électron-dense et contient beaucoup de
mitochondries, des ribosomes et des microtubules. Leur noyau est
petit et condensé.

B.- Microglie

Le corps des cellules microgliales est petit, dense et allongé.


Leur noyau est condensé et allongé le long du grand axe de la cellule.
Les cellules microgliales ont des prolongements courts couverts de
nombreuses petites expansions leur donnant l'aspect épineux. Ces
cellules ne sont pas nombreuses mais se retrouvent dans la substance
grise et blanche.

C.- Cellules épendymaires

Elles dérivent de la lame interne du tube neural et gardent


leur arrangement épithélial pendant que les autres cellules dérivant
de tube neural développent les prolongements et donnent naissance
aux neurones et à la névroglie. Les cellules épendymaires bordent les
ventricules et le canal épendymaire central de la moelle épinière et
sont baignées par le liquide céphalo-rachidien (LCR) remplissant ces
cavités. Dans la vie embryonnaire, les cellules épendymaires sont
148
ciliées et on retrouve parfois ces cils chez l'adulte dans certaines
parties du revêtement ventriculaire. Dans certaines parties du SNC,
les cellules épendymaires se continuent avec les cellules cubiques des
plexus choroïdes. Les pôles des cellules épendymaires bordent les
cavités cérébrales et médullaires, leur base consiste en des
prolongements s'étendant du centre du cerveau au tissu conjonctif
périphérique. Comme conséquence, les prolongements des cellules
s'étendent entre les neurones et constituent une matrice similaire aux
autres cellules gliales.

Cellules épendymaires

Canal épendymaire

Figure 105: Canal épendymaire

Ces cellules s'organisent en épithélium cylindrique tapissant les


cavités du cerveau et de la moelle. Il s'agit d'un épithélium cylin-
drique stratifié. Le système nerveux est en fait un épithélium
complexe dérivé de l'épithélium cylindrique simple de la plaque
neurale.

D.- Histophysiologie de la nevroglie

Le SNC est enveloppé par les méninges faits de tissu conjon-


ctif. Une petite quantité de tissu conjonctif pénétrant dans le tissu
nerveux se trouve autour des vaisseaux sanguins de grand calibre.
En dépit de sa taille, le SNC est pauvre en tissu conjonctif et ses
cellules nerveuses et leurs prolongements sont supportés par la
149
névroglie dont les astrocytes constituent la majeure partie. Les
astrocytes par la présence des vésicules de pinocytose dans leurs
cytoplasmes semblent jouer le rôle de transport de substances des
capillaires sanguins aux neurones et vice-versa.

III.- FIBRES NERVEUSES

Les fibres nerveuses consistent en des axones enveloppés par


un manchon spécial d'origine endodermique. Les groupes de fibres
nerveuses constituent des zones ou nappes de cerveau, de moelle
épinière et des nerfs périphériques. Les fibres nerveuses présentent
des différences dans leur enveloppe selon qu'elles font partie du
système nerveux central ou du système nerveux périphérique (SNP).
La plupart des axones du tissu nerveux adulte sont enveloppés d'un
manchon fait d'une ou plusieurs couches cellulaires. Les nerfs
périphériques ont une gaine faite des cellules de Schwann ou
neurilemme tandis que les fibres du SNC sont entourés des oligoden-
drocytes.

Les axones de petit diamètre sont habituellement des fibres


amyéliniques. Les axones les plus gros sont enveloppés par plusieurs
couches concentriques des cellules enveloppantes. Quand les fibres
nerveuses sont enveloppées par un manchon de myéline, elles sont
dites myélinisées.
La conduction de l'influx nerveux est plus rapide dans les
axones de grand diamètre avec épais manchon de myéline. Les fibres
fraîchement myélinisés apparaissent comme des tubes homogènes et
luisants.

A.- Fibres myélinisées

Dans ces fibres le cytoplasme des cellules de Schwann


s'enroule autour de l'axone. Dans ce processus les couches des
membranes des cellules du manchon s'unissent et forment un
complexe lipoprotéinique appelé "myéline" qui peut être enlevée par
les techniques histologiques de routine mais coloré en noir par le
150
tetroxide d'osmium qui préserve la myéline : Le manchon de myéline
montre des interstices (vides), appelées nodules ou nœuds de
Ranvier, représentant les espaces entre 2 cellules de Schwann
adjacentes le long de l'axone.
Dans le nodule ou nœud de Ranvier, la membrane de l'axone
(axolemme) montre une couche (feuillet) interne d'un matériel
électron-dense formant un undercoat. La distance entre 2 nodules
s'appelle l'internodule de myéline et correspond à une cellule de
Schwann. L'épaisseur de la myéline varie avec la longueur de l'axone
mais, elle est constante sur toute la longueur d'un axone donné. Au
microscope optique le manchon de myéline montre des fentes ou
incisure de Schmidt-Lanterman connues actuellement comme des
tunnels hélicoïdaux allant de l'extérieur du manchon vers l'intérieur.
Elles représentent des distensions dans les couches ou feuillets de
myéline, distensions causées par la présence du cytoplasme des
cellules de Schwann.

La myéline est composée des couches de lipides


biomoléculaires, alternant avec les couches de molécules de protéines
parallèles à l'axone.

L'étude embryologique montre que la première étape de la


formation de la myéline est la pénétration de l'axone dans une
gouttière du cytoplasme d'une cellule de Schwann. Les bords de la
gouttière s'accolent pour former le mésaxone de sorte que les
cytoplasmes des 2 rebords fusionnent sur leur face externe. Le
mésaxone s'enroule en suite plusieurs fois par un processus non
élucidé, autour de l'axone, le nombre de tours déterminant
l'épaisseur
du manchon de myéline. Après cet enroulement on peut alors noter
un mésaxone externe et un mésaxone interne. Les fentes de Schmidt-
Lanterman sont des espaces dans lesquels se trouvent le cytoplasme
des cellules de Schwann, séquestré lors de l'enroulement du
mésaxone autour de l'axone. Il n'y a pas de cellules de Schwann dans
le SNC. La myéline est formée par les prolongements des
oligodendrocytes.
151
Les oligodendrocytes diffèrent des cellules de Schwann en ce
que les prolongements d'un seul oligodendrocyte peuvent
envelopper des segments de plusieurs axones.
Les nodules de Ranvier peuvent être non couverts dans le
SNC et les fentes de Schmidt-Lanterman sont absentes.
152

A B
a a
a a
a a
a a
a a
a a
a a
a
a
a
a
a
a
a

E
a
C a
a a
a a
a a
a a
a a
a D
a a
a a
a a F
a a a
a a a
Figure
a a 106: A, entrée d’un axone dans aune
gouttière
a a d’une cellule de Schwann, B aaet C,
a
enroulement du cytoplasme, D, nœud de aRanvier
a
(flèche
a bleue), E et F, la myéline vuea au
microscope
a électronique
a
a
a
153

Figure 107: Les oligodendrocytes formant


la myéline autour des axones dans le
système nerveux central

B.- Fibres amyéliniques.

Ces fibres se retrouvent dans le SNC comme dans le SNP.


Dans le SNP tous les axones amyéliniques sont enfouis dans des
fentes simples des cellules de Schwann. Une cellule de Schwann peut
envelopper plusieurs axones amyéliniques. Une fibre amyélinique
154
n'a pas de nodules de Ranvier étant donné que les cellules de
Schwann sont latéralement unies pour former un manchon continu.
Le SNC est riche en fibres amyéliniques et ces dernières ne sont pas
enveloppées et cheminent librement parmi les autres prolongements
gliaux.

Axone

Cellule de
Schwann

Noyau

Figure 108: Axones dans des gouttières


simples d’une cellule de Schwann

IV.- Les nerfs.

Dans le SNP, les fibres nerveuses sont regroupées en paquets pour


former les nerfs. A lexception de quelques fins nerfs fait de fibres
amyéliniques, les nerfs ont un aspect blanchâtre dû à leur
155

Figure 109: Tronc nerveux comprenant des


faisceaux d’axones recouverts par le
périnèvre, axones à leur tour tapissés
d’un endonèvre

teneur en myéline. Le stroma d'un nerf est fait d'un tissu fibreux
dense, la coque externe, l'épinèvre qui remplit aussi l'espace entre les
paquets des fibres nerveuses. Chaque paquet de fibres est entouré
par le périnèvre fait des fibroblastes épithélioïdes. Le périnèvre
enveloppe un paquet de fibres enveloppées chacune par son
endonèvre fait d'un feuillet de tissu fibreux lâche.

B
a
A a
a a
Figure
a 110: Troncs nerveuxa recouverts par
l’épinèvre
a a
a a
156

Les nerfs assurent la communication entre les différents SN et les


organes des sens et les organes effecteurs (muscles, glandes ...)

Les nerfs contiennent des fibres afférentes amenant au SNC,


l'information de l'intérieur du corps et de l'environnement ainsi que
les fibres efférentes amènent l'influx nerveux vers les organes
effecteurs commandés par ces centres. Les nerfs faits seulement des
fibres sensitives (afférentes) sont dits nerfs sensitifs et ceux ne
comprenant que les fibres efférentes sont dits nerfs moteurs. La
plupart des nerfs contiennent les 2 types de fibres et sont dits nerfs
mixtes.

V.- SYSTEME NERVEUX AUTONOME.

Il contrôle les muscles lisses, la sécrétion de certaines glandes


et la modulation du rythme cardiaque. Son rôle est d'ajuster certaines
activités du corps pour maintenir l'homéostasie. Bien que par
définition ce système soit moteur, les fibres sensitives venant des
organes effecteurs accompagnent les nerfs du système autonome.

Ce terme autonome implique qu'il fonctionne


indépendamment, ce qui n'est pas le cas, il est soumis constamment à
l'activité consciente. Ce concept autonome est principalement
fonctionnel.

Il est composé des collections des cellules nerveuses localisées


dans le SNC, des fibres partant du SNC via les nerfs crâniens ou
spinaux et des ganglions nerveux situés le long (sur le chemin) de ces
157
fibres. Le terme autonome couvre tous les éléments nerveux
impliqués dans la fonction des viscères. Le 1er neurone est situé dans
le SNC. Son axone forme synapse avec le 2e neurone multipolaire
situé dans le ganglion nerveux du SN périphérique autonome. Les
axones des 1er neurones sont appelés fibres préganglionnaires et les
axones des seconds vers les organes effecteurs sont dits fibres post-
ganglionnaires.

Le médiateur chimique contenu dans les vésicules de


toutes les terminaisons nerveuses préganglionnaires et les
parasympathiques post ganglionnaires est l'acétylcholine. Il est libéré
des terminaisons par l'influx nerveux. La surrénale est le seul organe
recevant les fibres préganglionnaires parce que la plupart de ses
cellules après migration dans la glande, ne se différencient pas en
cellules ganglionnaires nerveuses mais en cellules sécrétrices. Le
système nerveux autonome se compose du système nerveux
sympathique et du système nerveux parasympathique.

A.- Système sympathique.

Le corps de la cellule nerveuse de ce système se trouve au


niveau des segments thoracique et lombaire de la moelle épinière.
Les axones de ces neurones ou fibres préganglionnaires quittent le
SNC par les racines ventrales et les rameaux communicants des nerfs
thoraciques et lombaires. Le système sympathique est aussi appelé
"division thoraco-lombaire" du SN autonome. Les ganglions de ce
système forme la chaîne latéro-vertébrale et les plexus situés près des
viscères. Le médiateur des fibres post-ganglionnaires est la
norépinephrine produite aussi par la médullosurrénale. La sécrétion
surrénale a un effet similaire à celui de la stimulation du SN
sympathique.

B.- Systeme parasympathique.

Son neurone est situé dans la médullaire, le cerveau moyen et


158
le segment sacré de la moelle épinière. Les fibres préganglionnaires
quittent ou passent par les 4 nerfs crâniens (III, VII, IX, et X) et aussi
par les 2 e, 3 e et 4 e nerfs sacrés. Ce système est aussi appelé
"division cranio-sacrée" du système nerveux autonome. Le 2e
neurone se trouve dans un ganglion plus petit que celui du
sympathique et situé près ou dans l'organe effecteur, fréquemment
dans sa paroi (estomac, intestin...). Le médiateur chimique libéré par
les fibres pré et post-ganglionnaires est l'acétylcholine.

C.- Distribution.

La plupart des organes sont innervés par les 2 systèmes


sympathique et parasympathique. Généralement dans les organes où
le sympathique est stimulateur, le parasympathique est inhibiteur et
vice-versa. Ex.: La stimulation du sympathique accélère le rythme du
cœur, tandis que celle du parasympathique le diminue. Dans certains
cas l'activité des 2 systèmes est complémentaire plutôt qu'antagoniste.
Ex : Quelques glandes salivaires, voient leur sécrétion augmentée si
stimulées par les 2 systèmes à la fois plutôt que par un seul
système séparément.

D.- Ganglions nerveux.


Une agrégation des corps des cellules nerveuses en dehors du
SNC est appelée ganglion nerveux. Ce sont des structures ovoïdes
encapsulées par du tissu fibreux dense et associées aux nerfs. Les
ganglions intra-muraux sont très petits et consistent en quelques
cellules seulement et sont localisées dans les viscères, spécialement la
paroi du tube digestif. Tous les ganglions intra-muraux
appartiennent au système parasympathique. Il est décrit 2 types de
ganglions nerveux sur base des différences morphologiques et de
leur fonction:

- Ganglions cranio-spinaux ou ganglions de la corne postérieure


(sensitifs) qui apparaissent à la racine postérieure ou dorsale des
nerfs spinaux.
- Ganglions autonomes associés aux nerfs du système autonome.
159
Une capsule conjonctive entoure chaque ganglion et se continue
avec le tissu conjonctif du nerf, avec le périnèvre et l'endonèvre
des nerfs pré et post ganglionnaires. Dans chaque ganglion, le
corps du neurone est enveloppé
par une couche de cellules cubiques
- appelées cellules satellites enveloppées à leur tour par une fine
couche du tissu conjonctif

- Ganglions cranio-spinaux. Ils sont localisés dans les racines


dorsales des

- nerfs spinaux et le long de certains nerfs crâniens. Leur fonction


est d'amener au SNC des impulsions ou influx générés par divers
récepteurs sensoriels. Les ganglions cranio-spinaux ont des
neurones pseudounipolaires dont le prolongement en T envoi une
branche à la périphérie et une autre au SNC. Les 2 branches du
prolongement simple en T constituent l'axone et la branche
périphérique à ramifications dendritiques. Dans ce cas les
dendrites ne sont pas des expansions d'un péricaryon mais d'un
axone. L'influx nerveux va directement au SNC sans passer par le
péricaryon qui n'a qu'un rôle exclusivement tropique et ne reçoit
pas cet influx. Le ganglion du nerf acoustique est seul à avoir des
neurones bipolaires. Les ganglions cranio-spinaux contiennent de
petits corps cellulaires disposés l'un à côté de l'autre (15-30 μm de
diamètre et 120 μm de large). Ces corps cellulaires prédominent à
160
la périphérie du ganglion où ils forment la zone corticale pauvre
en fibres nerveuses. Le centre du ganglion ou la médullaire est
riche en fibres nerveuses avec des péricaryons en groupes ou
isolés. Dans une coupe histologique, les péricaryons des neurones
pseudounipolaires apparaissent comme des corps globuleux. Le
site d'émergence du prolongement simple n'est pas visible. Le
neurone montre les corps de Nissl et les gouttelettes de
lipofuscine.

- Ganglions Autonomes

Ils ont l'aspect des dilatations en bulbe dans les nerfs


autonomes et certains sont au sein de certains organes spécialement
dans leur paroi. Les ganglions intra-muraux sont dépourvus de
capsule conjonctive et leurs cellules sont soutenues par le stroma de
l'organe où elles se trouvent. Ils n'ont pas de zone corticale. Ces
ganglions ont souvent des cellules ou neurones multipolaires, étoilées
dans les coupes histologiques. Les ganglions autonomes montant
comme les craniospinaux des neurones avec des fins corps de Nissl.
Leurs neurones sont enveloppés par une couche discontinue de
cellules satellites. Dans les ganglions intra-muraux peu de cellules
satellites sont observées autour de chaque neurone.

VI.- SUBSTANCE BLANCHE ET SUBSTANCE GRISE.

Le SNC est composé de la substance blanche et de la


substance grise. La substance blanche contient les fibres nerveuses
myélinisées et amyéliniques, les oligodendrocytes, astrocytes fibreux
et les cellules microgliales. La substance grise contient les
péricaryons, les fibres nerveuses amyéliniques et moins de fibres
myélinisées, les astrocytes protoplasmiques, oligodendrocytes et les
cellules microgliales. La couleur caractéristique de la substance
blanche est due à la grande quantité de fibres myélinisées.
Dans des coupes transversales de la moelle épinière, la
substance blanche se trouve en périphérie et la grise au centre
réalisant la forme d'un H. Dans la branche horizontale du H se
161
trouve une ouverture, le canal épendymaire central, reste du tube
neural embryonnaire bordé des cellules épendymaires. La matière
grise des branches ventrales du H constituent les cornes antérieures
qui contiennent les neurones moteurs et constituent les cordons ou

Figure 112: Coupe transversale de la moelle


épinière

Le cervelet a 2 hémisphères séparés par le vermis. La surface


du cervelet a plusieurs sillons perpendiculaires au vermis et
subdivisant l'organe en lobules ayant chacun une couche superficielle
de matière grise (le cortex) et un noyau de matière blanche. Dans la
profondeur du cervelet, dans la substance blanche, les noyaux de
matière grise apparaissent encore.

Le cortex cérébelleux comprend 3 couches :


- une externe, la couche moléculaire ;
- une centrale, celle des cellules de Purkinje ;
- une interne, , la couche granulaire ou la couche des grains dont
les neurones sont les plus petits du corps humain (5 μm de
diamètre). Chaque cellule granulaire a 3 à 6 dendrites et un
axone. Les cellules de Purkinje sont grandes et leurs dendrites se
162
divisent plusieurs fois dans un plan réalisant l'aspect d'une hélice
(ventilateur). La couche moléculaire a peu de péricaryons et
beaucoup de fibres nerveuses amyéliniques.
-

Comme le cervelet, le cerveau aussi a un cortex de substance


grise et une zone centrale de

Figure 113: Cortex cérébelleux, couche


moléculaire (flèche bleue), couche des cellules
de Purkinje (flèche rouge) et couche des grains
(flèche blanche)

substance blanche dans laquelle on trouve des noyaux de matière


grise. La surface du cerveau comprend des convolutions séparées par
des sillons. La cytologie du cerveau varie selon les régions. La
majorité des cellules du cortex ont des péricaryons pyramidaux,
étoilées ou fusiformes.
163

Figure 114: Cortex cérébral

VII.- MENINGES.

Le SNC est protégé par le crâne et la colonne vertébrale et


recouvert par des membranes de tissu conjonctif appelées méninges
nommées de l'extérieur vers l'intérieur : - dure mère, - arachnoïde et
pie-mère.

Figure 115: Schéma des méninges


164

VIII.- PLEXUS CHOROIDE

Ce sont des plis invaginés de la pie-mère pénétrant dans les


ventricules (1e, 2e 3e et 4e). Ils sont faits de tissu fibreux lâche et
recouvert des cellules épithéliales cubiques ou cylindriques du tube
neural. Sa fonction principale est la sécrétion du LCR, liquide sécrété
par les cellules épithéliales recouvrant le plexus. Le LCR est
important pour le métabolisme du SNC et représente un instrument
protecteur : c'est le coussin du SNC contre les traumatismes.

IX.- REGENERATION DES NERFS

Les Fibres peuvent régénérer à condition que les


péricaryons demeurent vivants.
Après section d’un nerf musculaire par exemple, les axones et la
myéline dégénèrent en aval du point de section et sont éliminés
par les lysosomes des cellules de Schwann et des macrophages qui
migrent dans le nerf. Le péricaryon accumule de grandes
quantités de neurofibrilles et de corps de Nissl, tandis que le
noyau se déplace vers la périphérie. Le péricaryon apparaît pâle et
hypertrophié, avec un noyau excentré (chromatolyse).
Les cellules de Schwann prolifèrent et constituent des
colonnes longitudinales de cellules dans la partie distale du nerf
endommagé. Dans la partie proximale, les axones repoussent par
bourgeonnement et progressent dans les colonnes ou cordons des
cellules de Schwann à la vitesse de 2 à 5 mm par jour, à condition
que les 2 tranches de section du nerf restent exactement en regard
165
l’une de l’autre. Les fibres nerveuses atteignent finalement le
muscle, se remyélinisent et rétablissent l’innervation. Le
péricaryon retrouve ensuite son aspect normal.

Figure 116: Schéma de la régénération d’un nerf


sectionné
166
CHAPITRE 6: LE SANG ET LES SYSTEMES DE DEFENSE

Le sang est un tissu composé par les érythrocytes ou globules


rouges, les leucocytes ou globules blancs et les plaquettes ou
thrombocytes en suspension dans un milieu liquide. Il circule dans
les vaisseaux sanguins pour assurer le transport des métabolites et la
communication entre tous les autres tissus de l’organisme. Il
distribue l’oxygène en provenance des poumons et les nutriments en
provenance de l’appareil gastro-intestinal. Il transporte le gaz
carbonique (dioxyde de carbone, CO2) rejeté par les tissus vers les
poumons et les déchets azotés vers les reins pour qu’ils soient
excrétés. Il joue également un rôle essentiel dans la fonction
endocrine en transportant les hormones de leur site de synthèse vers
les tissus cibles à distance. Le volume sanguin chez l’homme est
d’environ 5 l. On pensait auparavant que les cellules sanguines
remplissaient leurs fonctions principales à l’intérieur des vaisseaux
ou de l’appareil cardio-vasculaire mais dès qu’il a été possible de
marquer les cellules avec une substance radioactive et de suivre leurs
migrations, on constata que les seuls érythrocytes et les plaquettes
remplissent leurs fonctions dans les limites du système vasculaire.
Les leucocytes ne sont présents que transitoirement dans le sang qui
sert de véhicule pour leur transport et leur dissémination. Ils
traversent constamment les parois des capillaires et des veinules pour
devenir des cellules circulant dans le tissu conjonctif de l’organisme.
que transitoirement.

Un tube contenant du sang montre, après sédimentation ou


centrifugation,
3 fractions :
- la fraction inférieure représente 45 % du volume du sang
total et correspond à un empilement des globules rouges.
- La fraction intermédiaire, appelée "buffy coat", équivaut à
1 % du volume et contient les globules blancs et les
plaquettes sanguines.
- Le surnageant, environ 54 % du volume, forme le plasma.
Le sang circule à travers le corps sous l'action du cœur et des
167
vaisseaux.

C'est dans ces organes que s'effectuent à travers des petits


vaisseaux (les capillaires) les échanges entre les éléments du sang et
les cellules des tissus et des organes.

La morphologie des cellules sanguines est classiquement


étudiée sur frottis coloré au May-Grünwald-Giemsa. La technique
consiste à étaler une goutte de sang sur une lame de verre et à la
colorer successivement à l'éosine, à l'azur et au bleu de méthylène.
L'éosine colore en rouge les éléments cytoplasmiques acidophiles;
l'azur colore les grains dits azurophiles, le bleu de méthylène colore
en bleu les structures cytoplasmiques basophiles et le noyau, en
pourpre les structures métachromatiques.

HEMATOPOIESE

Cellules souches hématopoïétiques ( CSH)

La formation des cellules sanguines dépend de ces cellules


souches hématopoïétiques. Leur prolifération et leur
différenciation génèrent tous les types de cellules sanguines. La
population totale des cellules souches est petite et représente entre
1 sur 1000 et 1 sur 100 000 des cellules de la moelle osseuse.

Les cellules souches sanguines sont quiescentes la plupart du


temps mais sont capables de division pour répondre aux demandes
de nouvelles cellules sanguines.
Les cellules souches sanguines qui sont en cycle peuvent soit subir
des divisions d’auto-renouvellement pour maintenir le pool des
cellules souches ou subir des divisions de différenciation pour
donner naissance à des cellules qui prolifèrent et se différencient en
cellules souches de 4 types. Ces quatre types sont semblables en
apparence ; elles ont un noyau euchromatique, un nucléole
proéminent et un cytoplasme intensément basophile en quantité
variable.
168

La rate de la souris joue un rôle semblable à celui de moelle


osseuse de l’homme. Ceci a permis de disposer d’un modèle
expérimental qui a apporté la plus grande partie de nos
connaissances sur les cellules souches. Lorsqu’une souris est irradiée
à une dose suffisante pour empêcher la division, il est possible de lui
injecter des cellules hématopoïétiques d’une souris syngénique
(suffisamment proche pour éviter les problèmes de rejet). Les cellules
injectées se logent dans la rate où elles prolifèrent et se différencient.
Après quelques jours on peut observer la formation des colonies
cellulaires nettement visibles. Le type cellulaire de chaque colonie est
examiné. Si toutes les lignées cellulaires sont représentées dans la
colonie, la cellule unique d’origine était une cellule souche
hématopoïétique pluripotente (CSHP). Si la colonie est faite
seulement des neutrophiles et des monocytes à différents stades de
développement, la cellule souche d’origine était une cellule souche
bipotente appelée : unité formant des colonies granulo-
monocytaires (CFU-GM). Si la colonie contient seulement les
érythrocytes à différents stades de développement, la cellule
précurseur était une unité de formation de colonie d’érythrocytes
(CFU-E) et ainsi de suite pour les autres lignées.

L’analyse de la rate est la base de la terminologie largement


utilisée actuellement pour les différents types de cellules souches
concernées : les CFU-E donnent naissance aux érythrocytes, les
CFU-GM formant les granulocytes et les monocytes, Les CFU-L
formant les lymphocytes et les CFU-Meg se développant en
mégacaryocytes. Ces cellules souches ne sont pas différentiables
morphologiquement mais au cours de leur différenciation
ultérieure, chacune progresse par une série de stades
intermédiaires qui sont alors morphologiquement identifiables.

Aujourd’hui on sait que la dénomination des cellules


souches s’appuie sur leur capacité à former, en culture cellulaire,
des colonies de cellules souches déterminées en cours de
différenciation, nommées CFU (colony forming units) ; les
169
cellules souches sont nommées CFC (colony forming cells).

Deux types de cellules souches multipotentes dérivent des


cellules souches pluripotentes:
- les cellules progénitrices lymphoïdes, dont dérivent les
lymphocytes B et T ;
- les cellules progénitrices granulocytaires /monocy-
taires/mégacaryocytaires (CFU-GEMM ou CFU-MIX)
qui engendreront les différentes cellules sanguines.
Cinq types de cellules progénitrices déterminées dérivent des
CFU-GEMM :

- les CFU-E (érythroïdes) qui aboutiront aux précurseurs


des hématies ;
- les CFU-GM (granulocytes/monocytes) formant les
granulocytes et les monocytes en formant plusieurs
sous-populations ds cellules progénitrices spécifiques
(CFU^G et CFU-M) ;
- les CFU-Eo qui aboutiront aux polynucléaires
neutrophiles ;
- les CFU-Bas qui donneront les polynucléaires
basophiles et
- les CFU-Még ou CFU-Mk qui aboutiront aux
mégacaryocytes puis aux plaquettes.
170

Figure 117: Schéma de l’hématopoïèse

A l’âge adulte, le niveau de production des cellules


sanguines par la moelle suffit amplement aux besoins normaux .
Une pathologie de la moelle osseuse entraînera une insuffisance
de production de sorte qu’une hématopoïèse extramédullaire
reprendrait au niveau de la rate et du foie.

Figure 118: Différenciation des cellules


souches
171

Figu
lign
172

Figure 120: Différenciation des différentes


lignées sanguines
173

I.- LES GLOBULES ROUGES

A.- Morphologie.
Les globules rouges ou érythrocytes sont des cellules
anucléées, dépourvues d'organites, ils contiennent un pigment
respiratoire, l'hémoglobine.

Ils ont la forme d'un disque biconcave d'environ 7,5 microns


de diamètre et de 1,5 à 2,5 microns d'épaisseur. Ils sont intensément
colorés en rouge en périphérie, la coloration diminuant
progressivement vers la zone centrale; cette coloration est due à la
forte concentration de l'hémoglobine dissoute (35 %).

Cette lignée mégalocytaire disparaît durant la vie


embryonnaire, mais elle réapparaît chez l'adulte dans certaines
formes d'anémie, notamment l'anémie dite pernicieuse.

La première phase de l'hématopoïèse est intra-embryonnaire.


Elle se réalise dans divers foyers du mésoderme intra-embryonnaire.
Mais progressivement, elle se confine dans le stroma mésodermique
du foie vers le 3è mois et de la rate à partir du 5è mois. La deuxième
phase est donc essentiellement hépato-splénique. Il en sort des
globules rouges plus petits que les mégalocytes. Mais on trouve aussi
des macrocytes, des mégacaryocytes et des cellules souches des
lymphocytes. L'hématopoïèse hépato-splénique régresse vers la fin
de la période fœtale, mais ne disparaît que dans les premiers jours de
la vie extra-utérine.

L'hématopoïèse définitive débute vers le 4è mois de la vie


174
intra- utérine, lorsque la moelle osseuse et les ganglions
lymphatiques sont formés. Après la naissance, les foyers médullaires
sont les seuls sites normaux d'érythropoïèse.

caractérise par la disparition du noyau et la transformation


progressive du cytoplasme basophile en cytoplasme acidophile, par
disparition des ribosomes et synthèse de l'hémoglobine.
Il est généralement admis que l'hémocytoblaste est la cellule-
souche de toutes les cellules sanguines.
L'hémocytoblaste est une grande cellule indifférenciée (15 à 20
microns de diamètre), à cytoplasme basophile et agranulaire. Il
possède un noyau volumineux, ovale ou rond, d'aspect réticulé et
pourvu d'un ou deux nucléoles. La basophilie du cytoplasme est due
à sa richesse en ribosomes libres; les éléments membranaires y sont
rares, on y trouve cependant un appareil de Golgi et une paire de
centrioles. Les hémocytoblastes se trouvent en petits amas dans la
moelle osseuse et sont doués d'un grand pouvoir mitotique.

La différenciation de l'hémocytoblaste en lignée


érythrocytaire est sous l'action de l'érythropoïétine, une hormone de
nature glycoprotéique partiellement produite au niveau du rein.

Figure 121: Différenciation de la lignée


érythrocytaire
175

Le proérythroblaste est la cellule la plus jeune de la lignée


érythrocytaire; il ressemble à l'hémocytoblaste. Il en diffère
cependant par sa taille plus grande (20 microns), un noyau sphérique
plus vésiculeux muni d'un anneau hétérochromatique périphérique
et d'un nucléole plus développé; son cytoplasme est plus basophile
par suite d'une synthèse accrue des A.

L'érythroblaste basophile est une cellule plus petite que le


proérythroblaste (15 microns). Son noyau est plus petit et plus dense,
le nucléole n'est pas visible. Le cytoplasme est plus basophile que
celui des stades précédents, ce qui correspond à une accumulation
des polyribosomes engagés dans la synthèse de l'hémoglobine. Celle-
ci y apparaît sous forme d'amas finement granulaires entre les
polyribosomes. La membrane plasmique montre des vésicules de
176
pinocytose. Ces vésicules contiennent de la féritine, source de fer
dans la synthèse de l'hémoglobine.

L'érythroblaste basophile se divise activement et se


transforme progressivement en érythroblaste polychromatophile.

L'érythroblaste polychromatophile est de taille plus réduite


(10 microns). Son noyau est dense, son cytoplasme gris-verdâtre par
suite du mélange de l'acidophilie croissante de l'hémoglobine et de la
basophilie des ribosomes. C'est la dernière cellule de la lignée encore
capable de se diviser. Les divisions donnent des érythroblastes
polychromatophiles (de réserve) et d'autres cellules qui accumulent
de l'hémoglobine au point où tout le cytoplasme devient
uniformément acidophile. Ces cellules sont des normoblastes.
Le normoblaste est une petite cellule (8 à 9 microns) à noyau
fortement condensé et au cytoplasme acidophile. En expulsant son
noyau et divers organites, il se transforme en réticulocyte ou
érythrocytes jeunes et entre dans le circulation sanguine ; le noyau
expulsé est rapidement phagocyté par les macrophages associés au
stroma de la moelle osseuse. Les réticulocytes deviennent les
érythrocytes.

B.- FONCTION.

L'hémoglobine fixe l'oxygène au niveau des capillaires


pulmonaires et le transporte aux tissus. Il y est distribué en échange
de l'anhydride carbonique.

L'érythropoïèse est sous le contrôle de l'érythropoiétine. EIle


est principalement stimulée par la diminution de la pression partielle
en oxygène. La formation des globules rouges à partir de
l'hémocytoblaste dure environ 3 jours, tandis que la durée de vie du
globule rouge est d'environ 120 jours.

II.- LES PLAQUETTES SANGUINES


Les plaquettes sanguines ou thrombocytes sont des disques
177
cytoplasmiques libérés dans le sang à partir des mégacaryocytes de
la moelle. Elles interviennent dans l'arrêt de l'hémorragie.

A.- Morphologie.

Les plaquettes sont des cellules anucléées spécifiques du sang


des mammifères. Elles ont la forme de disques biconcaves d'environ
3 microns de diamètre.
La coloration au May Grünwald-Giemsa y fait apparaître 2
zones. La zone centrale est composée des granulations basophiles et
est, pour cette raison appelée granulomère. La zone périphérique est
homogène et pâle et appelée hyalomère.

Le granulomère contient des mitochondries, des ribosomes,


du collagène, des lipides, des vésicules dilatées et 2 types de
granules. Les uns sont complètement remplis d'un matériel
moyennement danse aux électrons; ils contiennent des hydrolases
acides (phosphatase acide, ß-glucuronidase) et sont de nature
lysomiale. Les autres contiennent du matériel très dense séparé de
leur membrane par un halo. Leur fonction exacte n'est pas connue; ils
pourraient être le support de la thromboplastine, d'autres facteurs de
coagulation ou des catécholamines.

Le hyalomère contient dans sa partie périphérique un anneau


de microtubules, qui maintiennent la forme de la plaquette. Ils
contiennent aussi de petites vésicules et des microfilaments; ceux-ci
possèdent une protéine contractile, la C-thrombosthénine,
responsable du mouvement des plaquettes (formation des
pseudopodes, rétraction du caillot). La membrane plasmique est
munie d'un fin glycocalyx, muni d'une autre protéine contractile, la
s-thrombosthénine. Dans les circonstances normales, on compte
environ 180.000 à 380.000/mm3 de sang.

B.- Origine
Les plaquettes sanguines proviennent des mégacaryocytes.
Les mégacaryo-cytes sont des cellules géantes de la moelle osseuse.
178
Elles ont un diamètre de 50 ou de plus de 100 microns, un noyau
multilobé, un cytoplasme finement granulaire et légèrement
basophile. Le morcellement du cytoplasme commence par la
formation des traînées de vésicules. Celles-ci, par coalescence
délimitent des canalicules membranaires qui fusionnent entre eux et
avec la membrane plasmique. Le cytoplasme est ainsi subdivisé en
fragments qui se libèrent et forment les plaquettes sanguines.

Les mégacaryocytes dérivent de l'hémocytoblaste par


l'intermédiaire du mégacaryoblaste. Celui-ci se caractérise par son
volumineux noyau souvent muni d'incisures et d'hétèrochromatine
périphérique. Le noyau subit plusieurs divisions mitotiques sans
cytodiérèses ce qui aboutit à un noyau multilobé caractéristique du
mégacaryocyte.

C. Fonction
Les plaquettes interviennent dans l'hémostase et libèrent la
sérotonine et l'histamine. Lors d'une lésion de la paroi d'un vaisseau
sanguin, les plaquettes adhèrent aux fibres collagènes mises à nu et
s'empilent les unes sur les autres de façon à colmater la brèche. Cet
agrégat plaquettaire est le thrombus blanc ou clou plaquettaire, qui
interrompt le saignement. Il se fait par l'intermédiaire de la s-
thrombosthénine du glycocalyx de la membrane plasmique. Il est
favorisé notamment par des phospholipides. Il s'agit des
phospholipides des membranes des organites (microsomes et
membranes internes des mitochondries) à partir desquelles se
forment des acides gras poly-insaturés précurseurs des
prostaglandines E (PGE). La prostaglandine E2 (PGE2), synthétisée à
partir de l'acide arachidonique stimule l'agrégation plaquettaire. La
prostaglandine E1 (PGE1), synthétisée à partir de l'acide dinome-
gamma-linolénique, est in vitro, un puissant inhibiteur de
l'agrégation plaquettaire, induite par l'addition d'adénosine
disphosphate.
La formation du clou plaquettaire résulte donc de l'équilibre des
effets antagonistes des PGE2 et PGE1. Notons que les acides
arachidonique et dinone-gamma-linolénique sont des acides gras
179
essentiels fournis par l'alimention et stockés sous forme de
phospholipides membrannaires.
La barrière à l'hémorragie constituée par le thrombus blanc est
ensuite consolidée par l'apparition d'un réseau de fibres de fibrine.
La fibrine est un polymère fibrillaire, elle provient d'une chaîne de
réactions biochimiques qui débute par l'activation de la
thrombokinase, libérée par les plaquettes et les tissus lésés. Il en
résulte un réseau de fibrine, qui emprisonne dans ses milles les
plaquettes, les globules blancs et les globules rouges; cet ensemble
forme le caillot rouge. Dans ce réseau, les plaquettes émettent des
longs pseudopodes filamenteux. Ceux-ci se contractent et entraînent
les fibres sur lesquelles ils s'appuient : c'est la rétraction du caillot.
Les plaquettes accumulent et véhiculent l'histamine et la
sérotonine. Ces substances jouent un rôle dans certains processus
comme l'inflammation et l'allergie. Elles agissent notamment sur les
muscles lisses de la paroi des vaisseaux du tube digestif et de
l'appareil respiratoire. Parmi les effets de l'histamine, citons le
relâchement des muscles lisses vasculaires et la contraction des
muscles lisses non vasculaires. La sérotonine provoque la contraction
des muscles lisses non vasculaires (contraction des bronchioles et
augmentation du péristaltisme, elle augmente la perméabilité
capillaire; ces effets sur les muscles lisses de la paroi des vaisseaux
sanguins entraînent: - la rougeur; - la tumeur; - la douleur et la
chaleur; il s'agit d'un mécanisme général aspécifique.

Par contre, dans la réaction immunitaire, des substances


chimiques spécifiques (les anticorps) sont élaborées par les cellules
spécialisées en réponse à la pénétration de l'agresseur (antigène); ces
substances sont dirigées contre l'agent extérieur dans une
combinaison stéréochimique.

D'après leur rôle dans la défense de l'organisme, les globules


blancs peuvent être classées en :
- système microphagique
- système macrophagique
- basophiles
180
- système lymphoïde.

D'après leur morphologie, ils sont divisés en :


- agranulocytes ou mononucléaire (monocytes et
lymphocytes);
- granulocytes ou polynucléaires (neutrophiles, éosinophiles
et basophiles).
Le nombre total des globules blancs est de 6.000 à 8.000/mm3
de sang.
Ce chiffre varie suivant les circonstances physiologiques ou
pathologiques. Il est par exemple, plus élevé au cours de la digestion,
lors d'une invasion bactérienne; on parle alors de leucocytose. Il est
diminué en cas de leucopénie.

Les divers types de globules blancs existent en proportions


déterminées dans le sang normal. Leurs pourcentages respectifs
constituent la formule leucocytaire. Celle-ci s'établit par l'étude des
frottis sanguins colorés. Chez l'adulte normal, la formule leucocytaire
se présente de la manière suivante :
- neutrophiles, 60 à 70 % ,- éosinophiles, 2 à 4 %, - basophiles, 0,5 à
1%
- monocytes, 3 % à 8 %, - lymphocytes 20 à 35 %;

III.- LE SYSTEME MICROPHAGIQUE.

A.- Neutrophiles

Le système microphagique comprend les polynucléaires


neutrophiles et les neutrophiles éosinophiles.

1.- Morphologie.

a.- Les neutrophiles ont un diamètre de 10 à 12 microns et sont les


leucocytes les plus nombreux (60 à 70%). Leur noyau est formé de
plusieurs lobes réunis par de fins étranglements; la chromatine est
condensée contre l'enveloppe nucléaire et les nucléoles ne sont pas
181
apparents. Le nombre des lobes augmente avec l'âge de la cellule. En
calculant le pourcentage des noyaux à 1, 2, 3, 4, 5 lobes ou plus, on
peut apprécier l'âge moyen d'une population de neutrophiles: c'est la
formule d'Arneth. Chez la femme, 3% de neutrophiles ont sur un
lobe, un appendice nucléaire en forme de baguette de tambour. Cet
appendice est formé par les chromosomes X et correspond au
corpuscule de Barr.
Le cytoplasme est finement granulaire et contient 3 types de
granules.
- Les granules azurophiles sont très denses et possèdent un
diamètre de 0,6 à 0,8 microns. Ils contiennent la myélopéroxydase
et des hydrolases acides (phosphotases acides, arylsufatase, 5
nucléotidase, ß-galactosidase...).
Les granules azurophiles sont donc des lysosomes pourvus de
myélopéroxydase. - Les granules neutrophiles spécifiques sont les
plus nombreux. Leur diamètre est de 0,3 à 0,5 microns. Ils sont moins
denses et contiennent de phosphatase, le lysozyme, la lactoferrine et
divers substances bactéricides; ils sont doués d'une grande activité
antibactérienne.
Le 3è type de granule est une forme de bâtonnet de 0,1 à 0,3 microns
de diamètre. Il contient des enzymes lysosomiales mais est dépourvu
de myélopéroxydase. Le cytoplasme contient en outre du glycogène,
quelques mitochondries, un appareil de Golgi, des citernes du
réticulum endoplasique et des microtubules.

2.- Origine et evolution.

Les cellules de la lignée granulocytaire (neutrophiles,


éosinophiles et basophiles) se différencient dans la moelle osseuse à
partir de l'hémocytoblaste. Celui-ci en se divisant (probablement sous
l'action d'une hormone, la leucopoïétine produit des myéloblastes
dont la structure est identique dans les 3 lignées granulocytaires.

Le myéloblaste est une cellule d'environ 10 microns. Son


noyau volumineux contient 1 ou 2 nucléoles nettement visibles. Son
cytoplasme basophile contient de nombreux polyribosomes.
182

Le promyélocyte est la cellule la plus volumineuse de la


lignée granulocytaire. Son diamètre atteint 16 à 18 microns. Le noyau
rond ou ovale contient un nucléole nettement apparent,
l'hétèrochromatine est confinée à la périphérique. Le cytoplasme
basophile se remplit de granules azurophiles. Le promyélocyte se
divise et donne naissance aux myélocytes. C'est au stade de
myélocyte qu'apparaissent les granules propres à chaque type de
cellules de la lignée.
Le myélocyte neutrophile est une cellule plus petite (environ
12 microns). Le noyau excentrique, est plus dense et dépourvu de
nucléole; il tend à se segmenter en forme de fer à cheval, ce qui
souligne la tendance à la lobulation nucléaire caractéristique de ce
type cellulaire. Le cytoplasme contient, outre les granules
azurophiles, les granules neutrophiliques spécifiques. Au cours de la
différenciation leur nombre augmente aux dépens des granules
azurophiles. La basophilie cytoplasme diminue. Le myélocyte
neutrophile se divise et les granules se partagent entre cellules-filles.
Après cette mitose, le myélocyte se transforme on métamyélocyte.
Le métamyélocyte neutrophile a un diamètre d'environ 10
microns. Le noyau dense prend la forme de fer à cheval. Le
cytoplasme montre, outre les granules neutrophiles (granules
primaires) et les granules neutrophiliques spécifiques (granules
secondaires) un troisième type de granule contenant des enzymes
lysosomiales mais sans myélopéroxydase.

Figure 122: Différenciation de la lignée granulocytaire


183

La derrière étape de la différenciation se traduit par la lobulation


nucléaire, caractéristique du neutrophile. La transformation d'un
myéloblaste en neutrophile dure environ 7 jours.
Dès qu'ils sont formés, les granulocytes neutrophiles passent
dans la circulation. Leur transit dans le sang dure environ 8 à 12
heures chez l'homme. Leur activité dans les tissus cesse après un ou
deux jours. En cas d'infection, les neutrophiles quittent la moelle
avant la fin de leur maturation; ce qui se traduit par la présence dans
le frottis sanguins des formes jeunes, les métamyélocytes ou même
les myélocytes neutrophiles.

3.- Fonctions

Les neutrophiles interviennent dans les réactions


inflammatoires spécialement provoquées par une invasion
bactérienne.

La réaction inflammatoire (caractérisée par les 4 signes


cardinaux: rougeur, tumeur, chaleur et douleur) est déclenchée par
l'activation de différentes substances et des cellules de l'organisme,
qui préexistent à l'état inflammatoire. Cette activation est réalisée par
divers facteurs. Notamment les microbes. Quel qu'en soit l'agent
détonateur, la réaction inflammatoire fait intervenir des cellules
(globules blancs et celles du tissu conjonctif) et facteurs humoraux,
tels des médiateurs vaso-actifs.

Les signes cardiaux sont essentiellement la conséquence de la


vasodilatation. Celle-ci entraîne la rougeur et la chaleur par suite du
ralentissement de la circulation sanguine dans le lit capillaire, la
tumeur par suite de l'augmentation des liquides extravasculaires ou
184
oedème. L’œdème à son tour, provoque la distension des tissus, qui
stimule la douleur. La vasodilatation entraîne aussi une modification
de la répartition des cellules du sang, les globules rouges occupent le
centre tandis que les globules blancs se disposent à la périphérie. La
traversée de la paroi capillaire ou diapédèse permet aux globules
blancs d'agir à l'endroit agressé. En particulier, les neutrophiles sont
les plus actifs. Ils s'appliquent d'abord contre l'endothélium
vasculaire et s'y déplacent par des mouvements amiboïdes. Un
prolongement cytoplasmique s'insinue entre deux cellules
épithéliales et les écarte, le neutrophile s'attire à travers cet orifice et
quitte le capillaire.

Ce mouvement répond à un chimiotactisme induit par des


leucotaxines. Celles-ci sont des polypeptides libérés par les microbes,
les tissus lésés (produits d'hydrolyse du collagène et de la fibrine),
par des facteurs sériques, et finalement à partir des neutrophiles en
destruction. Au niveau du foyer inflammatoire, les neutrophiles,
grâce à l'arsenal enzymatique de leurs granules, phagocytent et
détruisent les bactéries. Le lysosozyme des granules secondaires
détruit la capsule polysaccharidique de certaines bactéries. La
lactoferrine est bactéricide lorsqu'elle n'est pas saturée en fer. La
myélopéroxydase des granules azurophiles favorisent la formation
d'eau oxygénée (H2O2) très toxique pour les bactéries. Diverses
enzymes lysosomiales des granules primaires et tertiaires
interviennent dans la digestion cellulaire; on observe une
dégranulation complète et la cellule n'est pas capable d'élaborer de
nouveaux granules. Les polynucléaires ne participent donc qu'une
seule fois dans la digestion intracellulaire au cours de leur existence.
Les neutrophiles forts au combat, mélangés aux tissus nécrosés et à
l'exsudat, forment le pus.

B. EOSINOPHILES.

1.- morphologie.

Les éosinophiles forment de 2 à 4% des globules blancs. Leur


185
taille atteint 12 microns. Le noyau excentrique est formé de 2 lobes
réunis par une mince bande. La chromatine est dense,
particulièrement contre l'enveloppe nucléaire. Le cytoplasme est
rempli de granules de 0,5 à 0,8 microns colorables à l'éosine. Le
granule éosinophile mûr est ovale et contient un cristalloïde entouré
d'une matrice amorphe. Le cristalloïde est de nature protéique et
présente des striations périodiques de 40 A ; il a une teneur élevée en
péroxydase. La matrice contient des hydrolases acides, mais elle est
dépourvue de lysosyme et de substances bactéricides. Le granule est
donc de nature lysosomiale. On trouve dans le cytoplasme quelques
citernes allongées de réticulum endoplasmique rugueux, des
ribosomes libres, des mitochondries. L'appareil de Golgi est peu
développé.

2.- Origine

Comme toutes les cellules de la lignée granulocytaire, les


éosinophiles se développent dans la moelle osseuse à partir d'un
hémocytoblaste qui produit d'abord un myéloblaste; Celui-ci donne
naissance au promyélocyte éosinophile dont le cytoplasme contient
des granules azurophiles et des rares granules spécifiques
immatures. Le granule éosinophile immature est rond, homogène et
peu dense.

Le myélocyte éosinophile contient un mélange de granules


éosinophiles immatures et de granules murs (ovales et possédant un
cristalloïde), les granules azurophiles deviennent rares. Le noyau
ovoïde montre des blocs d'hétérochromatine contre l'enveloppe
nucléaire. Le cytoplasme se caractérise en outre par la présence de
longues citernes dilatées du réticulum endoplasmique rugueux. Dans
le métamyélocyte éosinophile, le cytoplasme s'est enrichi en granules
éosinophiles mûrs, le noyau qui présente un début de lobulation est
repoussé à la périphérie. Les éosinophiles adultes passent dans la
circulation. En cas de besoin, ils quittent les vaisseaux par diapédèse.
Leur durée de vie ne dépasse pas deux jours, ils seront phagocytés
par les macrophages.
186

3.- Fonctions

Les éosinophiles interviennent dans les réactions


inflammatoires déclenchées par des factures immunitaires, tels les
complexes antigènes anticorps, la rencontre d'un lymphocyte
sensibilisé avec son antigène. Ils phagocytent et détruisent les
complexes antigènes-anticorps, les anticorps impliqués sont les IgG
ou les IgM à l'endroit où se forment ces complexes, les mastocytes
sécrètent de l'histamine. En détruisant ces complexes, les éosinophiles
diminuent l'intensité des réactions allergiques.

Le nombre des éosinophiles augmente dans certains processus


allergiques et les infestations parasitaires (verminoses, bilharziose
vésicale, filarioses). Rappelons que, selon Manson-Bar et Linard, le
taux normal des éosinophiles se situe entre 5 et 10 % en zone
tropicale.

C. LES BASOPHILES.

1.- POLYNUCLEAIRES BASOPHILES OU GRANULOCYTES


BASOPHILES.

a.- Morphologie

Les basophiles forment moins de 1% des globules blancs de la


circulation. Ce sont des cellules rondes de 10 à 20 microns de
diamètre.

Le noyau au contour irrégulier est étranglé en 2 lobes. La


chromatine est condensée contre l'enveloppe nucléaire, le nucléole
n'est pas visible.

A B C

Figure 123: A, B et C, les basophiles


187

Le cytoplasme contient peu d'organites. Il est bourré de volumineux


granules basophiles (0,6 à 1,2 microns). Chez l'homme, ils sont
uniformément denses aux électrons et métachromatiques sur frottis
classique. Cette métachromasie est due à la présence des
mucopolysaccharides acides. Dans certaines espèces animales comme
le cochon d'Inde, on rencontre aussi des granules à contenu
cristalloïde ou d'aspect myélinique.

b.- Origine

Le basophile se développe dans la moelle osseuse à partir de


l'hémocytoblaste. Celui-ci donne d'abord un myéloblaste, puis un
promyélocyte basophile. Le promyélocyte basophile se transforme en
myélocyte basophile lorsque apparaissent les granules spécifiques. Le
myélocyte basophile devient métamyélocyte basophile dont le noyau
est fort incisé. Il passe dans le sang et y vit de 10 à 15 jours.
c.- Fonction

Les granules des polynucléaires basophiles contiennent de


l'histamine liée à l'héparine, cette dernière est le mucopolysaccharide
acide responsable de la métachromasie du basophile. Leur fonction
dans le sang est mal connue. Comme la composition de leurs
granules est proche de celles des mastocytes, on admet qu'ils jouent,
dans l'inflammation, un rôle analogue à celui des mastocytes. On sait
d'ailleurs qu'ils quittent les vaisseaux par diapédèse et se retrouvent
dans le tissu conjonctif. Il est passible qu'ils s'y transforment en
mastocytes.

2.- LES MASTOCYTES.


188
a.- MORPHOLOGIE.

Les mastocytes ou basophiles tissulaires sont des cellules


rondes ou ovoïdes dont le diamètre d'environ 20 à 30 microns. Ils se
rencontrent surtout le long des vaisseaux de tous les tissus conjonctifs
en particulier du chorion des muqueuses digestives.

Leur noyau est petit par rapport au cytoplasme. Il est souvent


masqué par des granules spécifiques. La chromatine est condensée
contre l'enveloppe nucléaire. Le cytoplasme est bourré de
volumineux granules basophiles (0,6 à 1,2 microns). Ceux-ci sont très
denses et peuvent contenir une inclusion cristalloïde. Les granules
immatures, situés près de l'appareil de Golgi, possèdent une matrice
moins dense à l'intérieur de laquelle se trouve des amas ou des
débris de matériel plus dense. La membrane est hérissée de quelques
courtes microvillosités.

b.- Origine

L'origine des mastocytes est mal connue. Pour les uns, les
mastocytes dérivent des basophiles sanguins après leur migration
dans les tissus sanguins. Pour d'autres, ils n'ont aucun rapport avec
les basophiles et dérivent soit d'un lymphocyte, soit d'un monocyte,
soit d'une cellule mésenchymateuse.

c.- Fonction

Les mastocytes contiennent dans leurs granules, plusieurs


médiateurs chimiques actifs dans le processus inflammatoire, en
particulier dans certains phénomènes d'immunité immédiate. Les
mieux connus de ces médiateurs sont les suivants :

- l'histamine qui, dans les mastocytes est liée à l'héparine;


- le SRS-A (slow-reacting substance of anaphylaxis), un lipide de
poids moléculaire d'environ 1000 μ;
- le ECF-A (eosinophile chemotoctic factor of anaphylaxis), un
189
polypeptide de poids moléculaire de 500 à 1000;
- des médiateurs vasoactifs comme la sérotonine (dans certaines
espèces animales à l'exclusion de l'homme) et certaines
prostaglandines (PGE1 PGE2 alpha). Les phénomènes
d'immunité immédiate comme l'allergie ou le choc
anaphylactique, se produisent de la manière suivante.
Certains antigènes induisent la production par des cellules
spécialisées (des plasmocytes) des immunoglobuline E ou IgE. De
tels antigènes sont appelés allergènes. Ils correspondent à diverses
substances inoffensives chez les personnes non prédisposées: des
aliments, des drogues, des venins d'insectes, des poussières de
maison, de pollen etc...

Les IgE formés lors d'un premier contact avec l'allergène, ne


fixent par leur fragment Fc à la surface des mastocytes. Lors d'une
réintroduction de l'allergène, celui-ci se combine à l'IgE fixé au
mastocyte. Le complexe mastocyte IgE-allergène provoque une
dégranulation brutale de la cellule avec libération massive des
médiateurs chimiques. La gravité et l'intensité des manifestations qui
en résultent sont très variables. Elles peuvent aller d'une simple
réaction de prurit (comme le cas d'allergie à la nivaquine) ou
d'éternuement, jusqu'eu choc mortel par collapsus vasculaire intense.

Certaines manifestations peuvent s'expliquer par des


propriétés des médiateurs chimiques des granules mastocytaires.
L'histamine augmente la perméabilité capillaire par disjonction des
cellules endothéliales. Elle provoque aussi le relâchement des
muscles lisses vasculaires et la contraction des autres muscles lisses.
Le SRS-A provoque, in vitro, la contraction des muscles lisses et
responsables des spasmes des muscles bronchiques. L'infiltration des
éosinophiles est due au facteur éosinophile (ECF-A). Les PGE2 et
PGE2-alpha ont des propriétés et allergogéniques. Les PGE1
diminuent les spasmes musculaires, l'inflammation empêchent
l'agrégation plaquettaire. Elles s'opposent aux effets des PGE2 et PGE
alpha. Les hémorragies rencontrées dans certaines réactions
anaphylactiques pourraient partiellement s'expliquer par les
190
propriétés anticoagulantes de l'héparine.

3.- LE SYSTEME MACROPHAGIQUE.

L'étude des macrophages se heurte à une difficulté majeure:


ces cellules n'ont ni caractère morphologique spécifique ni
localisation préférentielle. Cette difficulté disparaît si l'on se réfère à
leurs fonctions. En effet, il existe un ensemble des fonctions qui les
caractérisent. Aschoff, au début du siècle (1924) avait défini les
macrophages comme cellules capables de capter et d'accumuler de
colorants vitaux tels le bleu trypan et le rouge, ou de petites
particules colorées à l'encre de Chine.

En tenant compte des investigations plus récentes, les


macrophages se définissent actuellement comme des cellules douées
d'un grand pouvoir phagocytaire et muni d'un système lysosomial
très développé. Il a la propriété d'adhérer au verre, de se déplacer
par mouvements amiboïdes d'intervenir dans les réactions
immunitaires. Excepté le pouvoir d'adhérer au verre, aucune de ces
propriétés n'appartiennent exclusivement aux macrophages mais,
aucune autre cellule ne les possède toutes ensemble.

a.- Morphologie

L'histiocyte ou macrophage du tissu conjonctif est une cellule


polymorphe. Il peut être ovale ou de contour irrégulier. Sa taille peut
varier entre 15 à 20 microns. Le noyau est plus petit et moins
vésiculeux que celui du fibroblaste. Le cytoplasme hétérogène est
acidophile et contient de nombreux organites. Le métabolisme
intense et la synthèse de nombreuses enzymes se traduisent par la
présence d'un grand nombre de mitochondries et d'un réticulum
endoplasmique bien développé. Les microtubules interviendraient
dans la mobilité cellulaire. L'appareil de Golgi est particulièrement
développé. C'est à son niveau que se forment des vésicules des
granules denses, des lysosomes primaires. Pour les enzymes
lysosomiales signalons l'existence des lipases actives sur les lipoïdes
191
des mycobactérie de la tuberculose et de la lèpre, ces enzymes
n'existent pas dans les granulocytes.

L'abondance de vésicules variées est caractéristique des


macrophages. En périphérie se trouvent de petites vacuoles de
pinocytose. Ces vésicules ont l'aspect de phagosomes. Les
hétérophagosomes sont volumineux et contiennent un matériel fort
hétéroclite: bactéries, particules de poussière, complexes antigènes-
anticorps, érythrocytes, débris cellulaires, protéines...

Figure 124: Un macrophage avec son noyau


encoché

De grandes vacuoles d'autophagie peuvent apparaître surtout


par stimulation par certaines substances chimiques, comme la
chloroquine.
Le cytoplasme peut en outre contenir des gouttelettes de lipides, des
cristaux de féritine, des figures myéliniques qui, tous, sont le plus
souvent des résidus de digestion cellulaire ou post-lysosomes.
La membrane plasmique est ondulante, elle possède de
nombreuses micro-villosités hérissées de micropapilles. Elles
permettent au macrophage de se fixer sur un support, qu'il soit inerte
comme le verre ou organique comme les éléments cellulaires ou
fibrillaires. Cette fixation exige la présence d'ions Ca++ ou Mg++.

L'ultra-structure des autres macrophages correspond au


schéma général décrit ci-dessus. Elle est liée à l'activité cellulaire et
celle-ci est la même pour tous les macrophages. On peut tout au plus
192
observer des modifications cellulaires suivant l'état de stimulation.
L'aspect en microscopie optique varie cependant suivant la
localisation et la spécialisation des tissus.
Le macrophage des organes lymphoïdes prend deux aspects:
le macrophage à corps tingibles et le macrophage dendritique. Le
macrophage à corps tingibles contient des corpuscules fort colorés
qui correspondent à fragments nucléaires ou à d'autres particules
colorées phagocytées par la cellule. Il se rencontre surtout dans la
médullaire des ganglions lymphatiques et la pulpe rouge de la rate.
Le macrophage dendritique se trouve uniquement dans les centres
germinatifs des follicules (nodules) lymphoïdes. Il possède de
nombreux et longs prolongements cytoplasmiques (dendrites) qui
forment des intergitations avec les prolongements similaires des
macrophages voisins. Ces extensions cytoplasmiques offrent une
grande surface à laquelle peuvent adhérer les antigènes solubles.

Le macrophage alvéolaire ou cellule à poussière possède des


pseudopodes plus ou moins développés et une membrane ondulante
bien visible en contraste de phase. Il capte et phagocyte les poussières
de l'air alvéolaire. Il se distingue nettement des autres macrophages
par son arsenal enzymatique plus important, notamment par la
présence du lysozyme, sa respiration aérobie.
Le macrophage hépatique ou cellule de Kupffer a un aspect
fusiforme. Il est appliqué contre les cellules endothéliales des
sinusoïdes veineux.
Le noyau fait sailli dans la lumière et le cytoplasme présente de
nombreux prolongements. Les lysosomes secondaires et les
phagosomes contiennent de la féritine. Les cellules de Kupffer
accumulent le thorotrast et l'or colloïdal. Cette propriété a été utilisée
pour obtenir l'image scintigraphique du foie.

Les cellules de la microglie sont les macrophages du système


nerveux central. On les a longtemps crues d'origine nerveuse: leur
origine monocytaire est actuellement démontrée et elles
n'apparaissent dans le substance grise et dans la substance blanche
que lorsque les vaisseaux pénètrent. Dans les conditions
193
physiologiques, ce sont des petites cellules à longs prolongements
ramifiés colorables au carbonate d'argent. Le noyau est dense, le
cytoplasme peu abondant contient des granules opaques. Lors d'une
lésion ou d'une inflammation, leur taille augmente; elles acquièrent
l'apparence des autres macrophages et entrent éventuellement en
mitose, migrent phagocytent.
Les cellules épithélioïdes sont des macrophages modifiés par
un processus inflammatoire chronique. Ce sont des grandes cellules
fusiformes ou polyédriques juxtaposées, ce qui leur confère un aspect
épithélial. Elles se trouvent; par exemple dans les inflammations
d'origine tuberculeuse, syphilitique ou à corps étranger. Elles
peuvent se diviser.

Les cellules géantes multinucléées sont formées par la fusion


des macrophages. Elles naissent autour d'un corps étranger trop
volumineux pour être phagocyté par une seule cellule ou en présence
d'un agent pathogène très résistant comme la bacille de Koch. Les
ostéoclastes pourraient avoir la même origine. Ils ressemblent aux
cellules géantes et possèdent une membrane ondulante, la mobilité,
l'affinité pour le rouge neutre, le pouvoir de phagocytose, la richesse
en phosphatase acide des macrophages. Plusieurs expériences
suggèrent que les ostéoclastes peuvent se former par fusion des
monocytes, ceci s'observe au moins dans le cas des fractures osseuses.

b. Origine
L'origine des cellules phagocytaires mononucléées est
longtemps restée obscure. Selon la théorie la plus ancienne, l'aspect
de macrophage ne serait qu'un état acquis au cours de la
"transformation histiocytaire" par divers types cellulaires, tels les
fibroblastes, les lymphocytes, les monocytes, les cellules
endothéliales, les cellules réticulées...
Les techniques de marquage des cellules à la thymidine tritiée
et les cultures de la moelle osseuse ont prouvé que les monocytes
sanguins sont les seuls précurseurs des macrophages tissulaires. Les
monocytes dérivent des prononocytes, formés à partir de
l'hémocytoblaste de la moelle osseuse.
194

Le promonocyte est une cellule de 15 à 20 microns de


diamètre. Le noyau est rond ou ovale. La chromatine forme un fin
réseau et les nucléoles sont bien visibles. Le cytoplasme est abondant
et basophile par suite de la présence de nombreux polyribosomes et
de quelques rares citernes de réticulum endoplasmique rugueux.
L'appareil de Golgi est bien développé; dans son voisinage
s'observent de granules de 0,15 microns, à contour irrégulier et au
contenu plus dense au centre qu'en périphérie. Ces granules sont des
grains azurophiles immatures. La membrane plasmique présente de
nombreuses expansions; alors que la membrane du promyélocyte est
lisse et les nombreux granules sont disposés dans tout le cytoplasme.
Le pronocyte donne naissance, par mitose, à deux monocytes.
Le monocyte médullaire est petit que le promonocyte. Dans le
cytoplasme, les grains azurophiles mûrissent; leur contenu devient
homogène et dense, leur taille varie entre 0,1 et 0,5 microns. Après 1 à
3 jours de séjour médullaire (du moins chez le rat) le monocyte passe
dans la circulation périphérique.

Le monocyte a un diamètre de 9 à 12 microns dans la


circulation; c'est la cellule la plus volumineuse sur frottis coloré
(jusqu'à 20 microns). Le noyau, habituellement excentrique est ovale
ou réniforme. La chromatine forme un réseau très lâche qui le
distingue du lymphocyte, un nucléole peut être visible dans 50 % des
monocytes circulants. Le cytoplasme est abondant et perd
progressivement sa basophilie, il apparaît bleu mat et constellé de
grains azurophiles. L'appareil de Golgi est bien développé et paraît
bourgeonner en nombreuses vésicules que l'on retrouve dans le reste
du cytoplasme. Les granules denses (graines azurophiles) sont plus
nombreux que dans les stades précédents: leur formation se poursuit
dans le reste du cytoplasme. Les mitochondries et quelques courtes
citernes du réticulum endoplasmique rugueux sont dispersées dans
le cytoplasme. La membrane plasmique est hérissée de fins
prolongements.
195

Les grains azurophiles des monocytes sont des lysosomes


primaires, ils contiennent des hydrolases acides et de la peroxydase.
En outre la réaction de la phosphatase acide est positive dans les
vésicules. Le monocyte contient donc deux sortes de lysosomes, les
grains azurophiles et les vésicules.
Les grains azurophiles sont utilisés durant la première phase de
phagocytose dans les tissus et ne se reforment plus.

Comme les autres leucocytes, le monocyte utilise le sang


comme véhicule. Il y séjourne environ 36 heures le quitte par un
capillaire, pénètre dans un tissu et s'y transforme en macrophage. Les
expériences de marquage le prou-vent, lors que les monocytes
marqués diminuent dans la moelle, les monocytes marqués
augmentent dans le sang et plus tard des macrophages marqués
apparaissent dans les tissus. Ils y séjournent environs deux mois.

Les macrophages circulent sous forme monocytes. Leur


destinée finale est mal connue; la plupart d'entre eux sont
probablement éliminés dans les expectorations bronchiques et par le
tube digestif.

c. Fonction des macrophages

Les macrophages sont des cellules spécialisées dans la défense


de l'organisme et l'élimination des débris tissulaires.

1).- Défense de l'organisme.

Les macrophages interviennent dans deux mécanismes de


défense. Dans l'inflammation, ils agissent directement par leur
capacité d'endocytose et secrètent des substances bactéricides. Dans
les processus immunologiques ils activent les lymphocytes
responsables des réponses immunitaires.

* LES LYMPHOCYTES.
196

Les lymphocytes sont les cellules du système immunitaire.

- Morphologie.

Les lymphocytes forment 20 à 35 % des globules blancs du


sang. Ils sont classés d'après leur taille en petits lymphocytes (6 à 10
microns).

Le petit lymphocyte est une cellule ronde, pauvre en organites


cytoplasmiques et à rapport nucléo-cytoplasmique élevé. Le noyau
est généralement rond mais peut être échangé; la chromatine
uniformément dense masque le nucléole. Le cytoplasme peu
abondant est légèrement basophile. Il contient quelques grains
azurophiles.

L'ultra-structure du lymphocyte est surtout caractérisée par


l'abondance des ribosomes libres. Quelques profils de réticulum
endoplasmique rugueux sont éparpillés dans le cytoplasme. Le
centriole et un appareil de Golgi peu développé se trouvant près de
l'échancrure nucléaire. Les mitochondries sont rares et sont
concentrés près de l'appareil de Golgi. On trouve ainsi quelques
granules de 0,2 microns dont certaines correspondent aux granules
azurophiles.

Le moyen et le grand lymphocyte sont des cellules dont le


cytoplasme est plus abondant. Le noyau tend à s'aplatir, la
chromatine devient moins dense, 1 ou 2 nucléoles sont visibles. Cette
distinction de taille purement descriptive.

Les petits lymphocytes constituent déjà des populations


différentes si l'on envisage leur durée de vie définie comme
l'intervalle de temps séparant deux mitoses); leur fonction
immunologique et leur localisation habituelle. Les lymphocytes
moyens sont soit des intermédiaires entre les cellules souches et les
petits lymphocytes, soit des lymphocytes à peine stimulés.
197
Le grand lymphocyte est un lymphoblaste ou un immunoblaste.

En effet les petits lymphocytes sont susceptibles de se


différencier très rapidement en réponse à un stimulus et d'acquérir
les organites nécessaires à la manifestation de leurs potentialités. Ils
subissent alors la transformation blastique. Le lymphocyte activé
augmente de taille, son noyau s'accroît, la chromatine s'y disperse et
des nucléoles s'y forment. Le cytoplasme devient très basophile, des
ribosomes s'y accumulent et ses contours de divisions successives.
Après quelques jours, en l'absence de nouveau stimulus, les cellules
transformées peuvent reprendre l'aspect d'un petit lymphocyte
quiescent.
Le lymphocyte est une cellule mobile. Il adhère mal aux
supports solides sur lesquels il se déplace noyau en avant, laissant
derrière lui un prolongement cytoplasmique rétréci, l'uropode. Le
cellule prend alors l'aspect caractéristique de miroir à marche. C'est
par l'uropode que le petit lymphocyte entre en contact avec d'autres
cellules.
- Origine.

L'hémocytoblaste est la cellule-souche de la lignée lymphoïde.


Il apparaît d'abord dans le sac vitellin et plus tard dans le foie.
Après la naissance on le trouve uniquement dans la moelle osseuse.
L'hémocytoblaste se transforme en lymphoblaste. Le lymphoblaste
est une cellule de grande taille (14 à 20 microns de diamètre). Il
contient un noyau volumineux renfermant 1 à 2 nucléoles dans une
chromatine finement granuleuse. Le cytoplasme, très riche en
ribosomes est réduit à une couronne périnucléaire basophile. Ce
lymphoblaste se divise plusieurs fois. Les cellules-filles diminuent de
taille.

Figure 125: Un lymphocyte avec son noyau rond


coiffé par une mince couche de cytoplasm
198

Les lymphocytes sont d'abord produits dans les organes


lymphoïdes centraux (la moelle osseuse et le thymus) puis dans les
organes lymphoïdes périphériques (les ganglions lymphatiques et la
rate).

- Durée de vie.

La durée de vie des lymphocytes est l'intervalle de temps qui


sépare 2 divisions successives. Celle-ci a été établie grâce à
l'utilisation des précurseurs radioactifs incorporés dans l'ADN ou
dans des cas fortuits d'anomalies de chromosomes repérables dans le
temps. A titre d'exemple, le Prof. H. Van Denberghe (1978) a
rapporté le cas d'un chercheur accidentellement irradié dans un
réacteur nucléaire. Son caryotype montrait 15 ans plus tard des
anomalies chromosomiques incompatibles avec des mitoses. Ce qui
signifie que ces lymphocytes ne se sont jamais divisés depuis au
moins 15 ans.
Par ailleurs, des études de cinétique cellulaire montrent que certains
lymphocytes se divisent tous les 4 à 5 jours.

Il existe donc 2 populations de petits lymphocytes. L'une est


formée de cellules à vie courte (en moyenne 13,5 jours chez l'homme)
: leur différenciation, leur division et leur mort sont rapides. Ces
lymphocytes à vie courte sont directement engagés dans les réactions
immunitaires. L'autre population est faite de cellules à vie longue de
quelques mois à plusieurs années, parfois plus de 20 ans. Ces
lymphocytes à vie longue sont porteurs de la mémoire immunitair