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Introduction :
• On est au 4ème chapitre du livre premier du roman.
• Le héros n’a pas encore été présenté, on sait seulement qu’il est le fils d’un
charpentier de Verrières.
• Le roman relate l’ascension sociale ainsi que la chute de Julien Sorel.
• Le titre du roman fait référence d’une part à l’armée avec la couleur rouge et au
clergé avec la couleur noire. On peut d’ores et déjà imaginer que ces deux couleurs
seront cruciales dans la vie et la carrière de Julien Sorel.
• La première apparition de Julien se fait dans la scierie de son père qui vient lui
annoncer que Mr de Rênal souhaite l’engager en tant que précepteur pour ses 3
enfants.
• Problème : Julien n’est pas en train de travailler comme il le devrait, ce-dernier est en
train de lire, isolé à l’écart du reste du monde.
• Stendhal fait un portrait peu héroïque du protagoniste.
• L’extrait peut être divisé en deux parties : partie narrative et partie descriptive.
Mouvements du texte :
1. Ligne 1 à 34 : La partie narrative : Un lieu hostile et un portrait en action marqué par
l’opposition entre le père et le fils.
2. Ligne 35 à 55 : La partie descriptive : Un portrait physique et moral de Julien laissant
entrevoir un personnage ambigu.
- « sauta » : passé simple. ↠ Julien est dans l’action et est sorti du mode statique.
« lestement » : adverbe de manière. Julien se déplace mais reste malgré tout très
calme, se déplace quasiment au ralenti.
- « action de la scie », ↠ Objets dangereux à proximité.
- « poutre transversale » : un lieu peu confortable, en hauteur qui peut être un danger
pour le protagoniste. Julien apparaît comme étant un individu à part, étranger au
monde qui l’entoure par sa position en hauteur.
- « un coup violent », « un second coup violent » : anaphore + « donné sur la tête » :
participe passé mettant en avant une succession de deux évènements malchanceux
pour Julien. ↠ Il n’est vraiment pas à son aise dans le milieu où il vit.
Lignes 5 à - « fit perdre l’équilibre » : passé simple, Julien est victime de son environnement et en
13. Idée :
danger.
lieu
hostile, - « allait » : imparfait de description, « douze ou quinze pieds » : insistance sur la
menaçant hauteur qui sépare Julien du sol et ce qu’il encoure s’il tombe.
et des - « leviers », « machines en action » : champs lexical de l’usine, relatif à un milieu
obstacles hostile. Le lecteur a peur pour le personnage tant son environnement proche est
matériels
menaçant.
nombreux
- « eussent brisé » : subjonctif plus que parfait. Une conséquence possible de le chute
de la poutre. Impression d’agressivité, menace omniprésente dans le lieu. Jeu avec le
lecteur : à peine aperçu, le personnage manque de mourir, agonie suggérée par les images
sanglantes que supposent « la machine en action », le verbe « briser » .
- « retint » : passé simple, Julien est sauvé de justesse : « in extremis » par son père.
Un père qui se présente en figure puissante et réactive tout le contraire de Julien,
comme souligné précédemment » + « tombait » : imparfait montrant que Julien est
passif.
➩ Père : incarne la présence physique.
Père et fils sont diamétralement opposés
➩ Fils : attitude intellectuelle : lecture.
Transition entre les 2 parties : on passe d’un passage narratif à de la description. Avec un
passage du passé simple au temps de l’imparfait de l’indicatif. Le but du portrait est de
présenter Julien au lecteur.
- « Il avait », « c’était ». → « Les joues pourpres et les yeux baissés » : timidité
marquée doublement par la rougeur et l’attitude humble. ↠ Imparfait permettant la
description du personnage. Première fois que l’on a des éléments de description
physique de Julien Sorel.
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- « faible en apparence » : adjectif péjoratif, encore une fois Julien est présenté
comme l’individu faible et timoré.
- « traits irréguliers, mais délicats et un nez aquilin » : apparence délicate et raffinée
de Julien.
- « mais » : conjonction de coordination permettant de contrebalancer le portrait qui
débute par des aspects péjoratifs.
→ Contraste entre des traits mélioratifs et péjoratifs qui structure toute la
présentation du personnage :
- Aspects négatifs :
« faible » : sous-entend qu’il est fragile
« des traits irréguliers » : une faille se dessine
− Aspects positifs :
« en apparence » : suppose qu’il est plus fort intellectuellement que physiquement
« délicat » : adjectif : à nouveau impression de fragilité du protagoniste
« un nez aquilin » : caractéristique physique, force morale
« grands yeux noirs » : Julien est un bel individu, profondeur
« petit front » : constat / description
- L’énergie de l’âme est plus importante que la force purement physique. La faiblesse
physique chez Julien est synonyme d’élégance : « taille svelte ». ↠ Terme mélioratif.
- « grande pâleur » adjectif ↠ Rappel du romantisme.
Bilan de ce portrait : Le portrait n’est pas 100 % positif. Le héros n’est visiblement pas
sans failles et les critères classiques définissant la beauté sont bien loin. Il semble
relativement faible, il a quasiment une apparence qualifiable de « féminine ».
Néanmoins, sa force mentale surpasse sa force physique. Ensuite, même si Julien ne
dit rien il est expressif par le biais de son visage. Il retient l’attention.
Conclusion :
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De la présentation de Julien, on peut retenir 2 aspects. Le 1er est que le héros est présenté
au cours du récit. Et, le deuxième est que Julien Sorel se sent étranger à sa famille. Le lecteur
devine qu’il va finir par quitter cet univers dans lequel il ne se sent pas à sa place.
Cependant, tout n’est pas positif dans la description du protagoniste qui se révèle bien plus
complexe que prévu. Julien attire néanmoins la sympathie du lecteur car ce-dernier incarne
une certaine idée de l’héroïsme.