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Chapitre V L’enregistrement des opérations relatives aux

règlements financiers
Toutes les opérations effectuées par l’entreprise avec ses partenaires :
clients, fournisseurs, Etat, banques……trouvent leur dénouement dans un
règlement financier. Celui-ci peut s’effectuer au comptant par le biais de la
caisse, de la banque ou par l’intermédiaire des effets de commerce.
I L’enregistrement des opérations relatives aux règlements par caisse,
banque ou CCP
A Les opérations relatives aux règlements par caisse : compte 5161
Le compte 5161 est débité du montant des espèces encaissées par l’entreprise. Il
est crédité du montant des espèces décaissées. Son solde est toujours débiteur ou
nul.
Exemple
L’entreprise ALPHA a réalisé au cours du mois de juin 2005 les opérations
suivantes :
01/06 : ventes de marchandises au comptant contre espèces : facture n°
130. Montant brut 40 000 DH HT (TVA 20%) ;
02/06: achats de marchandises en espèces : facture n° 14, montant brut
20 000 DH HT (20%) ;
08/06 : reçu un versement, en espèces du client MAHJOUB, en règlement
d’une créance de 2500 DH. (pièce de caisse n° 25) ;
30/06 : payé la prime d’assurance 8 700 DH en espèce pièce de caisse n°
127.
T.A.F : passer les écritures comptables au journal de l’entreprise ALPHA.

Solution
01/06
02/06
5161 Caisse 48000
02/06
7111 Ventes de m/ses 40000
4455 Etat TVA facturée 8000
Facture N° 130

08/06
Achats de m/ses
6111 20000
Etat TVA récup/ charges
34552 4000
caisse
5161 24000
Facture N° 14

Caisse
5161 2500
Clients
3421 2500
Pièce de caisse N° 25

Prime d’assurance
6134 8700
Caisse
5161 8700
Pièce de caisse N° 127

B) Les opérations relatives aux règlements par banque


Les règlements par chèques bancaires (ou postaux) ou par virement bancaires
(ou postaux) doivent être enregistrés en comptabilité dés l’émission du titre de
paiement, sans attendre l’avis de débit de la banque.

Le chèque est un instrument de paiement à vue, la comptabilité doit en tenir


compte.
Le compte banque peut avoir :
- Soit un solde débiteur : dans ce cas il fait partie de la trésorerie actif,
(compte 5141).
- Soit un solde créditeur : dans ce cas il fait partie de la trésorerie passif,
(compte 5141) ; cela veut dire que l’entreprise doit de l’argent à sa banque.
Le compte chèques postaux (CCP) doit toujours avoir un solde débiteur.
En effet, son solde ne peut pas être créditeur car l’institution des chèques
postaux n’accorde pas de découverts ni de crédits non plus comme le fait la
banque.

Exemple
L’entreprise ISAM a réalisé en cous du mois de Mai 2004 les opérations
suivantes :
- 01/ 05 : remis le chèque n° 8320 sur la BMCE pour règlement de l’achat
d’un matériel informatique 6000 DH (TVA 20%).
- 05/05 : retiré par chèque n° 7230, 4000 DH pour alimenter la caisse.
- 09/ 05 : donné l’ordre de virement à la BMCE de 1850 DH au profit du
fournisseur de marchandises MADIH.

Solution

01/05
6000 05/05
09/05
2355 Matériel informatique 1200
34551 Etat TVA récupérable/imm
5161 Banque
Chèque bancaire N° 8320

5161 Caisse 4000


5141 Banque 4000
Chèque bancaire N° 72300

Fournisseurs
4411 1850
Banque
5161 1850
C Les règlements reçus par l’entreprise
Après réception d’un chèque, à l’occasion d’une vente ou comptant ou d’un
envoie par un client…, l’entreprise peut le remettre à sa banque (ou au centre de
chèques postaux) pour le faire encaisser.
Dans l’attente de l’arrivée de l’extrait du compte ou de l’avis de crédit
mentionnant l’encaissement du chèque, le plan comptable Marocain a prévu
l’utilisation du compte «5111 chèque à encaisser ou à l’encaissement ». Ce
compte principal se subdivise en deux comptes divisionnaires. « 51111chèques
en portefeuille » qui enregistre à son débit les chèques reçus et gardés en
portefeuille (non remis à l’encaissement) et « 51112 chèques à l’encaissement »
qui enregistre à son débit les chèques remis pour être encaissés (et non encore
portés au crédit du compte de l’entreprise par la banque ou le CCP).

Exemple :
L’entreprise ISAM a effectué les opérations suivantes au cours du mois de mars
2005 :
- 02/03 : remis à la banque pour encaissement les chèques en portefeuille n°
7280 d’un montant de 5650 DH Bordereau de remise à l’encaissement n°
13.
- 05/03 : reçu l’avis de crédit n°61 relatif à l’encaissement des chèques remis
le 02/03/2005. (5000 DH).
- 09/03 : reçu de sa banque l’avis de crédit n°255 relatif à un virement de
12000 DH effectué par un client.
Solution

02/03

51112 Chèque à l’encaissement 5650


05/03
51111 Chèque en portefeuille 5650
Bordeau de remise de Chèque
à l’encaissement n°13
5141 Banque 5000
09/03
51112 Chèque à l’encaissement 5000

Avis de crédit n° 61
5141 Banque 12000
3421 Clients 12000
Avis de crédit n° 255

II L’enregistrement des opérations relatives aux règlements par effets de


commerce
Les ventes à crédit sont très souvent matérialisées par des effets de commerce
qui permettent au fournisseur de marchandise de mobiliser sa créance.
On distingue en effet deux types de documents :
La lettre de change ;
Le billet à ordre.
A) La lettre de change ou traite
C’est un effet de commerce par lequel un créancier (tireur) demande à son
débiteur (tiré) de payer à une date fixée (l’échéance) une somme déterminée à
une personne bénéficiaire (fournisseur lui-même ou une autre personne).
Le tireur : c’est le créancier qui a crée la lettre de change,
Le tiré : c’est le débiteur qui doit payer la somme due à l’échéance,
Le bénéficiaire : c’est la personne qui encaissera la somme due à
l’échéance (qui est dans la plupart des cas le tireur).

Tireur
Ordre de paiement Tiré (client)
(fournisseur)

Au profit de

Bénéficiaire

Présentation de la lettre de change

Société Casablanca
BP DH
……..
Siege social Au ………………………………

Veuillez payer contre cette lettre de change


La somme
à l’ordre de
…………………………………..

Acceptation Valeur suivant facture


ou aval

Tiré
Signature du Timbre fiscale
tireur
Domiciliation
AUa
B) Le billet à ordre
C’est un écrit par lequel un débiteur appelé souscripteur s’engage à payer la
somme due à l’échéance à son créancier.
Souscripteur (client) s’engage bénéficiaire (fournisseur).
Présentation de billet à ordre

Casablanca
Bon pour aval BP DH

Au ………………………………
Signature,
nom
adresse ….. paie…… contre le présent billet

A l’ordre de …………………….

La somme …………………………………..

Somme en toutes lettres suivie du mot dirhams

Souscripteur
Timbre fiscale
Valeur
AUa Domiciliation

B) Le traitement comptable des effets de commerce


La création d’un effet de commerce (l’acceptation d’une traite ou la souscription
d’un billet à ordre) donne lieu aux écritures suivantes :
Chez le client : on crédite le compte 4415 « fournisseur effet à payer » par
le débit du compte 4411 fournisseurs.
Chez le fournisseur : on débite le compte 3425 « clients effets à recevoir »
par le crédit du compte 3421 clients.
Application
Le 06/05/05 l’entreprise INFO a envoyé à son client ‘’Ali’’ la facture suivante :

INFO Casa le 06/05/05


facture avoir n°2007
Doit : Ali
MB : = 80000
R 5% - 4000
NC = 76000
Port forfaitaire +600

Total HT = 76600
TVA 20% + 15320
Net à payer TTC = 91920 DH

Le 09/05/05 « info » tire sur ‘’Ali’’ la lettre de change n° 40 au 31/05/05.


Le 20/05 « Ali » accepte la lettre de change n°40.
T.A.F
1) Passer l’écriture comptable au journal de l’entreprise ‘’INFO’’.
2) Passer l’écriture comptable au journal de l’entreprise ‘’Ali’’
Solution
Comptabilité de
‘’INFO’’
6111 Achats de m/ses 76000
61425 600
Transports sur achats
09/05 15320
Etat TVA récupérable/ charges 20/05
34552 91920
4411 Fournisseurs (INFO)
Facture n° 2007

4411 Fournisseurs (INFO) 91920


4415 Frs effet à payer 91920
LC n° 40 acceptée
Comptabilité de ‘’INFO’’

06/05
09/05
09/05
3421 Clients 91920
76000
Ventes de m/ses
7111 600
Port et frais accessoires
71276
facturées 91920
4455 Etat TVA facturée 15320

Facture n° 2007

Aucune écriture

Clients effets à recevoir 91920


3425
3421 Clients ( Ali) 91920
LC n° 40

C2 La circulation des effets


Un effet de commerce (lettre de change ou billet à ordre) est en principe
payé à l’échéance.
Cependant, il peut arriver qu’un débiteur ait des problèmes de trésorerie et
utilise de ce fait son effet pour régler une dette ou pour alimenter ses
disponibilités. On traitera successivement :
 L’encaissement d’un effet ;
 L’endossement d’un effet ;
 L’escompte d’un effet.

C21 L’encaissement d’un effet de commerce


Le bénéficiaire garde l’effet jusqu’à l’échéance à cette date, il le présente
généralement à sa banque pour se charger de son encaissement, comptablement,
nous distinguons deux étapes :
1ère étape : la remise à l’encaissement :
On débite « 5113 effets à encaisser ou à l’encaissement » par le crédit du
compte « 3425 clients effets à recevoir ».
2ème étape : réception de l’avis de crédit
On débite les comptes « 5141  banque», « 6147 services bancaires », « 34552
Etat TVA récupérable sur charges», par le crédit du compte « 5113 effets à
encaisser ou à l’encaissement ».
Application
Le 25 janvier 2005, l’entreprise « SOMATEX » remet à la BCP, pour
encaissement, un billet à ordre n°13 de 40 000 DH à fin févier. Le 06 Février la

BCP adresse le bordereau d’encaissement qui compote un agio de 44 DH (TTC).


TAF : Passer les écritures nécessaires au journal de l’entreprise
« SOMATEX ».
Solution
09/05
06/02
5113 Effets à encaisser ou à l’encaissement 40000
40000
Clients effets à recevoir
3425
Remise à l’encaissement
91920 15320
de l’effet n° 13

06/02

5141 Banque 39956


6147 Services bancaires 40

34552 Etats TVA récup sur les charges 4

Effets à encaisser ou à
5113 40000
l’encaissement
Bordereau d’encaissement
3425

C22 L’endossement d’un effet de commerce


Le bénéficiaire d’un effet peut le remettre à un tiers, généralement en
règlement d’une dette.
Nous distinguons :
- L’endosseur : c'est-à-dire la personne qui a transféré la propriété de
l’effet.
- L’endossataire : c'est-à-dire le bénéficiaire de l’endossement
- Le signataire : c'est-à-dire le client qui a signé (accepté ou souscrit
l’effet au départ).

Traitement comptable
- Chez l’endosseur : on débite « 4411 Fournisseurs » par le crédit de « 3425
clients effets à recevoir ».
- Chez l’endossataire : on débite « 3425 Clients effets à recevoir » par le
crédit du compte « 3421 Clients ».
Application
Le 25/04/05 : l’entreprise AMINE remet à son fournisseur la société « BADR »
la lettre de change qu’elle avait tiré sur son client LAMINE pour un montant de
8 450 DH.
Solution
Chez l’entreprise AMINE : sortie d’un effet pour extinction d’une dette.
Solution :
Chez l’entreprise AMINE (endosseur) : sortie d’un effet pour extinction d’une
dette.

25/04
4411 Fournisseurs 8450
3425 Clients E à R
8450
LC N° …. Remise à la
sté BADR

Chez la société BADR (endossataire) : Entrée d’un effet en règlement d’une


dette.

25/04
8450
3425 Clients E à R
3421 8450
Clients
LC N° …. endossée par C23 L’escompte d’un effet de
AMINE commerce
En cas de besoin de fonds, le bénéficiaire d’un effet de commerce peut le
remettre à son banquier qui lui verse une somme inferieure au nominal de
l’effet.
Le montant prélevé par la banque représente des agios composé de :
- L’escompte commercial : (c'est-à-dire l’intérêt de l’argent avancé)
- Une commission bancaire qui correspond à la rémunération des services
rendus.
- La TVA correspondant (au taux de 10%) /( intérêts + commissions ).
Précisions :
- Les intérêts sont calculés sur la base du nombre de jours qui séparent la date
de remise à l’escompte et l’échéance de l’effet.
- Dans la pratique, on ajoute un jour de banque.
- L’année financière n’est pas de 365 jours mais de 360 j et le mois compte
pour 30 j.

Traitement comptable :
1ère étape : réception des bordereaux d’escompte (après calcul préalable)
On débite les comptes « 5141 Banques » « 63115 Intérêts bancaire et sur
opérations de financement» « 6147 Services bancaires» et « 34552 Etat TVA
récupérable sur charges » par le crédit du compte « 5520 crédit d’escompte ».
2ème étape : l’échéance de l’effet
On débite « 5520 crédit d’escompte » par le crédit du compte « 3425 Clients
effet à recevoir »
Application
Le 03/03/2005, l’entreprise SALAM, remet à l’escompte auprès de sa banque la
lettre de change n°47 (tirée sur son client OMAR) dont l’échéance est le
31/05/05 et au nominal de 40 000 DH.
Le 27/03/05, l’entreprise SALAM reçoit de la banque le bordereau d’escompte
n°14 dans lequel il est indiqué :
- Qu’elle a prélève un taux d’escompte de 15%, une commission de 0,4% et une
TVA de 7% sur les montants hors taxes de l’escompte et de la commission.
TAF : passer les écritures comptables dans le journal de l’entreprise
SALAM.
Solution : calcul de l’escompte
- La date de remise le 03/03/05
- La date d’échéance 31/05/05
Mois 03 27j
Mois 04 30j 87 J + 1J
Mois 05 30 j
L’escompte = 40 000 x 15% x 88/360= 1466,7 DH
Commission 40 000 x 0,4% = 160 DH
Montant de la TVA au taux de 10% correspondant à l’escompte et à la
commission prélevés par la banque : (1 466 ,7 +160) x 10% = 162,67 DH.

Comptabilisation au journal de l’entreprise SALAM

27/03
5141 Banque 38210,63
6147 Services bancaires 160
31/05
613115 1466,7
Intérêts bancaire et sur opérations de
financement
34552
Etats TVA récup sur les charges 162,67
5520 Crédits d’escompte 40000

Bordereau d’escompte N°14

Crédits d’escompte
5520 40000
3425 Clients effets à recevoir 40000
Annulation de l’effet N° 47

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