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pHarMaColoGie
réaniMation - urGenCes
Anesthésie locale,
loco-régionale et générale
I-6-67
Dr Céline ROUSSEL
Interne
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Anes thés i e locale , lo co- ré gio nale et généra le I-6-67
Objectifs :
– Argumenter les indications, les contre-indications et les risques
d’une anesthésie locale, loco-régionale ou générale
– Préciser les obligations réglementaires à respecter avant une
anesthésie.
A - LA CONSULTATION PRE-ANESTHESIQUE
1. Obligations légales
l Délais d’autant plus longs que la chirurgie et le patient sont à risque (délais pour avis
spécialisés et examens complémentaires).
l Réalisée par un médecin anesthésiste-réanimateur.
l L’intervention sera précédée par la visite pré-anesthésique obligatoire (qui aura lieu dans
les heures précédant l’intervention).
l Fait partie du dossier médical.
2. Objectifs de la consultation
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Score de Mallampati
d) Informer le patient
– Sur les risques liés à l’anesthésie.
– Sur le déroulement de l’anesthésie.
– Sur la possibilité de transfusion de produits sanguins +++.
– Sur les techniques d’anesthésie (avantages et risques).
– Sur l’analgésie post opératoire et le séjour en salle de surveillance post-interventionnelle.
– Sur la chirurgie ambulatoire.
– Sur le jeûne pré opératoire (comprend la cigarette+++).
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e) Compléter la consultation
– Prescrire des examens complémentaires (biologie, imagerie, ECG...) si besoin en fonction du
patient et de l’intervention.
– Demander des avis spécialisés si besoin (cardiologie, pneumologie...).
– Adapter les traitements pour l’intervention (gestion des anticoagulants et anti-agrégants en
fonction de la chirurgie, gestion des anti-hypertenseurs, gestion du diabète...).
– Déterminer la nécessité d’un monitorage spécifique.
– Obtenir le consentement libre et éclairé du patient après une information claire, loyale et
appropriée.
B - VISITE PRE-ANESTHESIQUE
1. Obligations légales.
l Obligation légale (Décret du 5 décembre 1994).
l Doit toujours avoir lieu, dans les heures précédant l’intervention.
l Est réalisé par le médecin qui va réaliser l’anesthésie (peut être différent de celui qui a réalisé
2. Objectifs
l Prendre connaissance du dossier médical.
l Prendre en compte les résultats des consultations médicales et des examens complémentaires.
(interrogatoire et examen).
l Le type d’anesthésie et la gestion de la douleur post-interventionnelle sont choisis (en accord
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1. Généralité
l Toute anesthésie loco-régionale est susceptible d’être convertie en anesthésie générale (échec
de la procédure, accident lié aux anesthésiques locaux, accident lié à la chirurgie...).
l En dehors de l’urgence, les consignes de jeûne pré-opératoire s’applique à l’ALR.
2. Obligations réglementaires
b) Contrôle du matériel
– Le médecin pratique l’anesthésie doit vérifier que tous les dispositifs utilisés sont en état de
marche avant l’induction de l’anesthésie et contresigne un registre (valeur médico-légale).
– Vérification lors de la première utilisation ou lors de remise en service du matériel (“
ouverture de salle ”).
– Des procédures sont établies en cas de panne d’alimentation en gaz médicaux
– Maintenance du matériel organisée.
3. Anesthésie loco-régionale
l Technique particulière d’anesthésie qui permet d’inhiber l’influx nerveux dans une région
spécifique du corps (blocage sensitif ± moteur), permettant de réaliser un geste chirurgical
sans anesthésie générale.
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b) La rachianesthésie
– L’ALR la plus pratiquée en France+++ (celle à connaître+++ pour l’ECN).
– Correspond à l’injection d’anesthésiques locaux dans le LCR entraînant le blocage des racines
de la queue de cheval et de la moelle.
– La ponction se fait habituellement en dessous de la terminaison médullaire en L2
(= ponction lombaire + injection d’anesthésiques locaux) afin d’éviter une ponction médullaire.
– Permet l’anesthésie des membres inférieurs, des racines sacrées et remonte plus ou moins
haut sur l’abdomen et le thorax.
– Indications fréquentes :
* Obstétrique+++ (césarienne+++, permet à la femme de suivre l’accouchement, pas de
risques liés à l’intubation et à l’anesthésie générale...).
* Chirurgie périnéale.
* Chirurgie orthopédique des membres inférieurs.
* Chirurgie urologique (ex : résection endo-urétrale de prostate : permet surveillance du
TURP syndrome : intoxication au glycocol).
– Avantages :
* Facilité technique de réalisation (= ponction lombaire).
* Petites doses d’anesthésiques locaux (réduction risque de toxicité systémique).
* Rapidité de réalisation et d’installation du bloc.
* Bloc moteur facile à obtenir (confort chirurgical).
* Analgésie post-opératoire.
– Inconvénients :
* Injection unique avant la réalisation de l’intervention : pas de possibilité de prolonger
l’anesthésie (problème pour les interventions longues ou se prolongeant de façon
inattendue), en cas de besoin : conversion en anesthésie générale.
* Bloc sympathique intense = vasodilatation intense, bradycardie et risque d’hypotension
sévère et d’arrêt cardio-circulatoire.
* Bloc moteur : risque de bloquer les muscles respiratoires par extension de la
rachianesthésie.
* Globe urinaire (attention si patient non sondé).
* Risque de brèche de la dure-mère et syndrome post PL.
* Passage dans l’espace vasculaire péridural : risque d’hématome avec compression queue
de cheval : contre indication si trouble de la coagulation.
* Risque de méningite par inoculation.
* Toxicité locale des AL, lésions nerveuses par l’aiguille (rares).
c) La péridurale
– Injection des produits d’anesthésie dans l’espace péridural sans franchir la dure-mère
– Ponction au niveau lombaire, thoracique ou cervical
– Mise en place d’un cathéter pour injection des produits anesthésiques : diffusion et action
sur les racines, nécessité de doses importantes d’AL.
– Avantages :
* Permet de refaire des injections par le cathéter pour prolonger les effets (perfusion continue
ou discontinue), idéale pour l’analgésie post opératoire.
* Blocs sympathiques et moteurs moins marqués qu’avec la rachianesthésie.
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d) Périrachianesthésie combinée
– Une seule ponction permet la réalisation d’une rachianesthésie d’installation rapide et au
retrait de l’aiguille dans l’espace péridural l’introduction d’un cathéter de péridurale assurant
l’analgésie post opératoire ou des réinjections pour poursuivre une intervention longue.
– Expose aux complications des 2 techniques.
e) ALR périphérique
– Blocage des plexus, des troncs et des nerfs périphériques par injection d’AL péri nerveuse
afin de procurer une anesthésie dans leurs territoires d’innervation.
– Repérage du site de ponction et du lieu d’injection fait appel aux connaissances anatomiques,
et maintenant à l’échographie. La neurostimulation a été quasi totalement abandonnée au
profit de la visualisation des structures nerveuses et des structures environnantes.
– La connaissance des territoires d’innervation (cutanés, musculaires, osseux...) permet de
choisir le(s) nerf(s) périphérique(s), tronc ou plexus à bloquer en fonction de la chirurgie à
réaliser.
– Tous les nerfs périphériques, plexus ou troncs nerveux peuvent ainsi être bloqués.
– Un cathéter périnerveux peut être mis en place et permet d’assurer des réinjections et une
analgésie post-opératoire pendant plusieurs jours.
– Peut être associée à une anesthésie générale.
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– Indications fréquentes :
* Chirurgie orthopédique des membres.
* Analgésie.
* Chirurgie de la cataracte (anesthésie péribulbaire).
– Avantages :
* Anesthésie précise.
* Bloc sympathique limité au territoire anesthésié : pas de répercussion hémodynamique.
* Permet une excellente anesthésie (avec bloc moteur si besoin) et d’assurer l’analgésie post
opératoire (plusieurs jours si cathéter péri neural) et la rééducation précoce (ex : bloc du
nerf fémoral pour une prothèse de genou).
– Inconvénients :
* Réalisation parfois douloureuse (nerfs profonds) et mal vécue par le patient
* Echec (nécessité de convertir en AG).
* Toxicité systémique des AL : accidents rares mais gravissimes (arrêt cardio-respiratoires).
* Lésions neurologiques réversibles ou pas (plaies par aiguille, injection intraneurale,
toxicité nerveuse des AL, hématomes compressifs).
* Infections (surtout si cathéter).
* Complications spécifiques en fonction des points de ponction (ex : pneumothorax pour
bloc infra claviculaire, perforation oculaire dans le bloc péri bulbaire).
4. Anesthésie générale
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l Obligatoire.
l En SSPI (Salle de Surveillance Post Interventionnelle = “ salle de réveil ”), en réanimation et
SIPO (Soins Intensifs Post Opératoire).
l Surveillance des grandes fonctions vitales.
l Matériel et personnel disponible sans délais pour pallier aux urgences vitales (défibrillateur...).
l Réchauffement.
l Réveil.
l Analgésie.
E - ANESTHESIE LOCALE
l Points forts :
– Acte non spécialisé (tout médecin peut la pratiquer).
– Acte très fréquent.
– Accidents rares mais graves : cardiotoxicité et neurotoxicité de tous les anesthésiques locaux
parfois malgré le test aspiratif.
– Strict respect des posologies obligatoire (souvent non connues par les médecins !!!).
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1. Topique
b) Risques
– Selon site d’utilisation :
* ORL: abolition du réflexe de protection des voies aériennes (fausses routes, inhalation,
laisser patient à jeun jusqu’à récupération sensibilité pharyngo- laryngée+++).
* Ophtalmologie : abolition du réflexe cornéen (risque d’ulcère de cornée++ : occlusion
palpébrale).
– Neurotoxicité et cardiotoxicité par passage systémique (non-respect des doses+++) : cf.
toxicité des AL.
– Anesthésie incomplète.
c) Indications
– Nombreuses (liste non exhaustive).
– Pharynx : abolition du nauséeux : gastroscopie, écho transœsophagienne.
– Larynx (aérosols xylocaïne, pulvérisation...) : fibroscopie bronchique.
– Fosses nasales (pulvérisation, mèches xylocaïne + naphazoline) : tamponnement antérieur,
fibroscopie, intubation naso-trachéale.
– Voies urinaires (xylocaïne gel) : pose de sonde urinaire, cystoscopie...
– Examen d’un œil douloureux : collyre (oxybuprocaïne).
– Anesthésie cutanée avant ponction (gaz du sang, voie veineuse périphérique...).
– Préparation à la détersion d’escarres.
– Soins de bouche dans les mucites post chimiothérapie.
d) Précaution d’emploi
– Xylocaïne spray 5 % (50 mg/ml, 1 pulvérisation = 8 mg) : utilisée sur les muqueuses : risque
surdosage+++ car résorption importante (chez l’enfant : 1 pulvérisation pour 10 kg de poids
!!!).
– Crème EMLA et patch EMLA (lidocaïne 2,5 % prilocaïne 2,5 %) : à utiliser sous un
pansement occlusif, au moins 1 heure sur la peau saine, 20 mn maxi sur les muqueuses. Dose
maximale : 30 g sur peau saine, 10 g sur muqueuses, 0,15 g/kg chez l’enfant.
– Collyre oxybuprocaïne : protection oculaire obligatoire .
– Etc...
a) Avantages
– Permet la réalisation des actes de chirurgie mineure avec une bonne sécurité.
– Anesthésie d’installation rapide (< 3 mn) et de courte durée (1h30).
– Allergie exceptionnelle.
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b) Inconvénients
– Cardiotoxicité et neurotoxicité par surdosage.
– Douleur à l’injection.
– Inoculation septique par les ponctions.
– Déformation des berges d’une plaie par le volume injecté.
– Durée d’action brève.
– Risque injection intravasculaire+++.
c) Indications
– Chirurgie mineure.
– Pose de voies veineuses centrales, cathéter de dialyse, PAC...
d) Précautions d’emploi
– Test d’aspiration avant chaque injection +++ (éviter une injection intravasculaire).
– Choix de l’aiguille la plus petite possible.
– Informer le patient de la douleur induite par la ponction et le produit et les avantages
secondaires de la procédure.
– Réchauffer le produit (diminue la douleur à l’injection).
– Injection de proche en proche depuis 1 point de ponction unique.
– Respect strict des posologies (200 mg de xylocaïne soit 1 flacon de 20 ml de xylocaïne 1 %).
– Infiltration en peau saine si plaie contaminée.
– Utilisation d’un produit de durée d’action longue si analgésie post opératoire souhaitée (ex :
naropeïne).
– Utilisation de solutions adrénalinées diminue la résorption et permet d’augmenter les doses
et de prolonger la durée d’action.
– Contre indication des solutions adrénalinées si circulation terminale (ex anesthésie en bague
d’un doigt).
F – TOXICITE
1. Causes d’accidents
l ou non-respect des posologies adaptées au poids : dose unique ou doses cumulées trop
importantes.
l La toxicité des AL est augmentée en cas d’hypoxie, d’acidose, d’hypoprotidémie, de
cardiopathie.
l Cardiovasculaires :
– Hypotension artérielle, collapsus
– Troubles de la conduction auriculo-ventriculaire
– Troubles du rythme, surtout ventriculaire :
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* Tachycardie ventriculaire
* Fibrillation ventriculaire
* Voire arrêt cardiaque en asystolie
l Neurologiques :
– signes subjectifs :
* Picotements péribuccaux,
* Goût métallique dans la bouche
* Bourdonnement d’oreille
* Céphalées, distorsions visuelles ou auditives,
* Trémulations des extrémités
– signes objectifs :
* Perte de connaissance, coma
* Convulsions,
* Arrêt respiratoire
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