Éditeur
Société Française d'Économie Rurale
(SFER)
Édition électronique
URL : http:// Édition imprimée
economierurale.revues.org/535 Date de publication : 1 juin 2008
DOI : 10.4000/economierurale.535 Pagination : 75-89
ISSN : 2105-2581 ISSN : 0013-0559
Référence électronique
Marie-Hélène Dabat, Olivier Jenn-Treyer, Simon Razafimandimby et Louis Bockel, « L’histoire
inachevée de la régulation du marché du riz à Madagascar », Économie rurale [En ligne],
303-304-305 | Janvier-juin 2008, mis en ligne le 01 juillet 2010, consulté le 30 septembre 2016. URL :
http://economierurale.revues.org/535 ; DOI : 10.4000/economierurale.535
Madagascar, le riz est au cœur des vies Les mécanismes d’un nouveau mode de
À économique, sociale et politique depuis
l’unification nationale dont le principal
régulation sectoriel, qui à la fois favorise
l’expansion économique, évite les chocs
initiateur, le souverain Andrianampoinime- sociaux et préserve les capacités de choix
rina (1786-1810), avait déjà comme des acteurs, restent à définir. L’apparition
programme politique principal : « la mer récente d’un nouvel outil de pilotage de la
sera la limite de ma rizière ». Depuis cette filière, fruit d’un arrangement institutionnel
époque, l’histoire du secteur rizicole et de sa public/privé et matérialisé par la mise en
régulation se caractérise par un perpétuel place d’une plateforme de concertation entre
mouvement de balancier entre l’intervention acteurs, pourrait y contribuer. Cette forme de
de l’État et des tentatives de pilotage par le coordination hors-marché, à la recherche
marché, entre la défense d’un prix accep- de compromis institutionnalisés, pourrait
table par le consommateur et le soutien des favoriser des choix économiques et sociaux
prix aux producteurs. équilibrés favorables à une recomposition
La filière riz malgache est structurelle- durable de la filière et du marché rizicoles.
ment peu performante dans le sens où elle Les enjeux de durabilité associés à la
donne lieu à une accumulation limitée du production de riz à Madagascar seront
capital. Le regard que nous nous propo- d’abord exprimés, ensuite nous tenterons
sons de porter ici est une tentative d’expli- une explication institutionnelle des faibles
cation de la faible performance de la filière performances économiques de la filière riz,
et une analyse de ses modes de régulation puis l’évolution historique des modes de
au cours de plusieurs décennies jusqu’à régulation du marché rizicole depuis les
une situation de crise récente qui a stig- années soixante jusqu’à la crise de 2004
matisé l’intervention directe de l’État sur le sera retracée, enfin il conviendra de s’in-
marché et dont l’enjeu est la création de terroger sur les modes de régulation les plus
nouvelles règles entre acteurs pour relancer à même d’engendrer la croissance durable de
la croissance de la filière. Le cadre théorique la filière riz.
sur lequel nous avons choisi de nous
appuyer est celui de la nouvelle économie
institutionnelle (Williamson, Kydd et
Un véritable enjeu
Dorward, North, Hoff). Il nous servira à
de développement durable
comprendre l’incapacité de la filière riz à L’importance du riz à Madagascar en fait un
accumuler durablement le capital et à expli- secteur privilégié pour atteindre les objectifs
quer en quoi de nouveaux outils dont se économiques, sociaux et écologiques du
dote la filière pourraient créer plus de coor- développement durable. Cette filière a un
dination entre les acteurs. impact inégalé sur la croissance économique,
10
-5
-10
Taux de croissance de la production rizicole
Taux de croissance du PIB national
-15
1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003
Une autre façon d’apprécier l’impact dyna- collines. Celle-ci présente l’avantage de ne
mique du secteur rizicole sur l’économie pas exiger d’aménagements coûteux comme
nationale est la comparaison du taux de c’est le cas pour les cultures irriguées ou
croissance de la production rizicole avec le l’exploitation des bas-fonds et peut dans
PIB (graphique 1), révélatrice de la contri- certaines conditions offrir des rendements
bution de la filière riz au PIB mais aussi aussi élevés que la riziculture aquatique.
des effets induits par les activités rizicoles Cependant, l’érosion et le ruissellement
sur les autres secteurs de l’économie natio- associés à ce type de culture ont tendance à
nale. Le coefficient de corrélation de Pearson engendrer la dégradation des sols des col-
entre les deux séries est égal à 0,486 (signi- lines et à causer des dégâts par ensable-
ficatif à 1 % d’erreur), montrant le rôle ment sur les infrastructures en aval.
moteur de la filière riz dans l’économie Le développement de solutions adaptées
nationale. aux conditions agroclimatiques et socio-
économiques locales qui soient économique-
2. Le prix du riz, facteur d’équité sociale ? ment rentables et facilement applicables, tout
Le riz est la principale denrée alimentaire en préservant l’environnement, paraît donc un
dans la plupart des régions malgaches. Leur enjeu capital pour le pays. Les techniques
sécurité alimentaire est fortement liée à agro-écologiques de « semis direct sur couver-
l’abondance des récoltes ainsi qu’au niveau ture végétale permanente » ou SCV peuvent
et à la stabilité des prix. Les situations de contribuer à relever ce défi (Chabierski et al,
pénurie, le plus souvent dues à des facteurs 2005). Madagascar a fait le choix d’intro-
naturels (cyclones, fortes pluies, séche- duire récemment ces techniques au sein des
resse...), ont un impact immédiat sur l’ap- systèmes culturaux. Les résultats de la diffu-
provisionnement des marchés et les rations sion de ces systèmes dépendent cependant
alimentaires. L’augmentation des prix réduit de plusieurs facteurs : la mise au point de
le pouvoir d’achat des consommateurs nets variétés et techniques culturales diversifiées et
de riz et diminue leur consommation. A appropriables par les communautés
contrario, une baisse des prix touche les paysannes ainsi que l’existence d’un envi-
vendeurs nets de riz et décourage la produc- ronnement économique favorable à leur adop-
tion. Les fluctuations saisonnières pénalisent tion, facilitant notamment l’accès aux intrants,
même les ménages autosuffisants en riz qui au crédit et aux marchés.
généralement vendent à la récolte à prix
bas et achètent du riz plus cher à la soudure.
Ainsi, les marchés rizicoles jouent un La faible performance économique
rôle majeur sur les revenus des producteurs de la filière riz
(environ 60 % de la population) et le niveau Plusieurs indicateurs physiques et écono-
de vie des consommateurs (la population miques révèlent la faible performance de
en entier) par le biais des prix. D’où l’intérêt la filière riz malgache qui se caractérise par
de rechercher une plus grande efficacité du une difficulté à accumuler le capital et une
fonctionnement des marchés rizicoles. compétitivité limitée.
réagir rapidement et avec plus d’efficacité les pays rizicoles asiatiques (Bockel et
(petite taille, localisation près de lieux de Dabat, 2001 ; Bockel, 2003) ; les années
consommation, bien informés des évolu- récentes se sont caractérisées par des
tions du marché, travaillant en flux niveaux élevés d’importation de riz (2000,
tendus...). Concernant les exploitations, en 2001, 2003) qui traduisent le décrochement
dehors de quelques greniers à riz, la majo- sur longue période de l’offre par rapport à la
rité d’entre-elles sont de petite taille, inves- demande ; plusieurs diagnostics ont montré
tissent peu, ont un accès limité au crédit, en 2004-2005 l’état dégradé de l’outil de
adoptent modérément les innovations tech- production rizicole et notamment des infra-
niques, sont peu insérées au marché et pour- structures hydrauliques (Banque mondiale,
suivent des objectifs d’autosubsistance. AFD, IWMI, BRL...) ; enfin, des études
Le rendement officiel stagne en moyenne récentes pointent l’importance de la paupé-
à 2 t/ha malgré des disparités importantes risation rurale et de l’insécurité alimentaire
selon les systèmes de production et les difficiles à éradiquer (FOFIFA, INSTAT,
régions. La comparaison avec d’autres pays PAM, FAO, CRS, Cornell University...).6
où le riz est la culture vivrière principale,
met en évidence la faiblesse des résultats 2. Un paradoxe des prix
malgaches. Alors que les rendements en Les consommateurs urbains achètent le riz
Indonésie et à Madagascar étaient compa- à des prix significativement plus élevés que
rables au début des années 1970, l’écart le cours international alors que les produc-
entre les deux pays est actuellement de teurs vendent leur paddy à un prix en
l’ordre de 2,5 t/ha. De la même façon, les dessous des coûts à l’étranger. La nouvelle
rendements au Mali ont actuellement économie institutionnelle fournit des outils
dépassé les rendements malgaches alors utiles à la compréhension de cette faible
qu’ils étaient à moins de 1 t/ha au début de compétitivité qui peut s’expliquer par le
cette même période. dysfonctionnement des marchés et l’im-
Outre le rendement, d’autres indicateurs portance des coûts de transaction (Jouanjean,
2005). Les coûts de transport élevés à l’in-
économiques sont aussi peu convaincants :
térieur et en provenance de l’extérieur du
le niveau des prix réels en 2000-2003 est
pays, l’insécurité rurale et les vols de
similaire à ceux antérieurs à la libéralisation
produit, l’accès limité au crédit, notamment
du marché (années 1980) montrant que la
pour le stockage, et d’autres contraintes au
productivité ne s’est pas améliorée entre
sein de la filière, sont à l’origine de coûts de
ces deux périodes 4 (Minten et al, 2006) ; les
transaction élevés qui tirent à la baisse les
fortes variabilités saisonnière et annuelle
prix au producteur et limitent la commer-
des prix continuent à avoir un impact
cialisation (Minten et Dabat, 2006).
dépressif sur le pouvoir d’achat de la popu-
Ainsi, il n’y a pas de bénéfices au
lation dans l’impossibilité de stocker 5
commerce, les investisseurs potentiels limi-
(Dorosh et Minten, 2006) ; la disponibilité
tent les échanges et la spécialisation et
en riz par habitant est passée de 180 kg/hab.
réduisent la productivité globale, en détour-
au début des années 1960 à 100 kg/hab. à la
fin des années 1990 ; la productivité du
6. AFD : Agence française de développement ;
travail est beaucoup plus faible que dans IWMI : International Water Management Institute ;
BRL : Bas-Rhône Languedoc ; FOFIFA : Centre
4. Contrairement à d’autres pays comme le Ban- national de recherche appliquée au développement
gladesh par exemple. rural ; INSTAT : Institut national de la statistique ;
5. Parmi les ménages malgaches, 46 % sont des PAM : Programme alimentaire mondial ; FAO :
acheteurs nets de riz, 19 % seulement sont ven- Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation
deurs nets et 11 % sont autosuffisants. et l’Agriculture ; CRS : Catholic Relief Services.
aux réalités des campagnes, et à l’éclatement massivement du riz. Ainsi, au début des
des bassins de production secondaires, l’État années 1980, à peine moins de 10 % de la
a progressivement étendu le monopole à production était collectée par l’État et mise
d’autres entreprises publiques ou parapu- sur le marché. Les importations de riz par
bliques pour se substituer au réseau très l’État pour contrer la pénurie dans les
ramifié de collecteurs qui existait précé- centres urbains sont passées de 2 500
demment. tonnes en 1971 à 135 000 tonnes en 1977,
représentant 40 % de la production locale
Le contrôle étatique du système des prix et ont culminé à un pic historique de
Afin d’assurer la satisfaction des besoins 355 000 tonnes en 1982.
essentiels de la population, notamment des
couches défavorisées, l’État fut amené à 2. Le milieu des années 1980 : des résultats
contrôler les prix sur le marché des biens peu perceptibles du schéma libéral
alimentaires. Cela nécessitait d’importantes À partir du début des années 1980, Mada-
subventions, notamment lorsque les denrées gascar, comme d’autres pays d’Afrique
alimentaires importées subissaient une forte sub-saharienne, s’est engagé dans une série
hausse des prix ou lorsque la production de mesures d’ajustement structurel, sous
locale était insuffisante. La politique de prix l’impulsion du Fonds monétaire interna-
interventionniste et le contrôle des circuits tional (FMI) et de la Banque mondiale. Le
de distribution dans les années 1970 ont processus de libéralisation progressive du
donc surtout favorisé le milieu urbain. marché rizicole, s’est déployé jusqu’en
Le BCSR avait pour mission de réguler le 1990. L’État s’est désengagé petit à petit du
prix du riz en achetant le paddy aux produc- secteur de l’irrigation, de la distribution
teurs par l’intermédiaire de mandataires des intrants et de la vulgarisation des tech-
agréés. L’action de la Sinpa eut pour consé- niques agricoles ; mais la libéralisation des
quence de déconnecter les prix au produc- prix a été le fer de lance de la politique rizi-
teur des prix internationaux et des coûts de cole malgache.
production.
D’autres éléments que la lourdeur de la L’incitation par les prix
structure mise en place, expliquent la déli- Les premières mesures d’ajustement dans le
quescence du système. La fixation du prix du secteur rizicole ont recherché l’incitation à
paddy aux producteurs à des niveaux de la production de paddy en favorisant, dans
moins en moins incitatifs (Roubaud, 1997) un premier temps, l’augmentation des prix
ou le fait que le riz était payé aux produc- au producteur par le biais d’un relèvement
teurs en bons administratifs (parfois non forfaitaire7 puis, dans un second temps, la
remboursés par l’État), ont contribué à l’en- libéralisation des prix et des circuits de
clenchement d’un processus d’involution commercialisation.
rurale (Pesnaud, 1997), c’est-à-dire de repli La suppression du monopole de la Sinpa
du monde rural sur lui-même. à partir de 1983 hors des deux zones greniers
La production moyenne officiellement à riz, le Lac Alaotra et la plaine de Maro-
commercialisée est alors passée de 175 000 voay, fut étendue à toutes les zones produc-
tonnes en 1970-1971 à 155 000 tonnes en trices en 1986. À cette date, la SINPA n’as-
1976-1977. Les opérations de commercia- surait plus que les importations. En 1990, les
lisation ont rencontré de sérieux problèmes, importations sont rendues au secteur privé,
dus aux coûts élevés des activités de
collecte, de stockage, mais également à 7. Dans le cadre de l’accord avec le FMI, les prix au
l’insuffisance de la production, et par producteur étaient relevés de 27 % en 1982 et de
conséquent, à la nécessité d’importer 11 % en 1985.
mettant ainsi fin à l’intervention publique locaux en période de soudure pendant les
dans la commercialisation. années à fort déficit, la taxation des impor-
tations reflétait la volonté de protéger la
Une libéralisation graduelle et partielle production locale. Fixée à 30 % au début des
Pour accompagner le mouvement de libéra- années 90, la taxe passa à 10 % en 1996,
lisation, des opérations de contrôle des puis à 30 %, 10 % et 5 % en 1999. La loi de
marchés par l’État ont encore eu lieu jusqu’en finances 2000 a porté les tarifs d’importation
1991. En dehors des marchés libres, les auto- à 35 %8. Une suppression de la taxe a été
rités ont continué à commercialiser du riz, à votée en juillet 2005, face à la cherté du riz
des prix largement inférieurs à ceux du sur le marché international.
marché. Cette opération, connue sous le nom
de « riz fokontany », a été mise en place en L’impact limité de la libéralisation
1983, et s’est poursuivie jusqu’en octobre Conformément à l’analyse néo-institution-
1988. Jusqu’en 1986, ce riz représentait 60 % nelle, la libéralisation économique n’a pas
du riz commercialisé à Antananarivo sorti les acteurs de la filière riz de la trappe
(Roubaud, op. cit.). De 1986 à 1991, un de pauvreté. La politique des prix et le
système de « stock tampon » (riz importé) a désengagement de l’État ont eu des résultats
fonctionné. Mis en place avec l’appui des limités car les conditions d’une relance de la
bailleurs de fonds (FAO, PAM...), ce stock se riziculture n’étaient pas réellement en place
voulait être une alternative à l’opération riz (Hirsch et Leenhardt, 1993). La réponse de
fokontany, qui faisait peser sur les finances de l’offre aux prix a été décevante et insuffi-
l’État une charge insurmontable et était sante pour un retour à une croissance
vecteur d’une série d’effets pervers liés à la soutenue du fait de l’enclavement des
distorsion des marchés. régions productrices et de la structure non
Le PAM (1991) montre que le système, concurrentielle de la commercialisation
conçu comme la constitution d’un stock (difficultés d’approvisionnement en intrants,
de riz maintenu pour n’être libéré sur le coûts importants d’évacuation des produits),
marché que lorsque les fluctuations pous- « les signaux de prix » atteignant difficile-
sent le prix au-delà d’un prix d’intervention ment les producteurs (Razafimandimby,
fixé en début de saison, n’a véritablement 1998). L’accès des producteurs à un marché
fonctionné que durant trois ans. En effet, local reste une contrainte.
les interventions de ce stock ont vite davan- Les travaux de FOFIFA/IFPRI (1997)
tage obéi à la nécessité de liquider les montrent qu’entre 1992 et 1997, on est
quantités restantes plutôt qu’au besoin de passé de 45 % à seulement 51 % des
réguler les prix à la consommation. Les ménages agricoles ayant un accès perma-
coûts de gestion prohibitifs du stock de nent à plusieurs commerçants pour vendre
régulation par les organismes chargés de leurs produits, laissant dans 27 % des
leur administration ont accéléré sa suppres- villages une situation de quasi-monopole
sion en 1990. permanent d’un seul commerçant et dans
L’État a cependant conservé un mode 22 % une situation de quasi-monopole
d’intervention indirect sur la filière par le occasionnel.
biais des politiques monétaire et fiscale. Les D’après Roubaud (2000), s’il est à peu
dévaluations successives avant 1987 visaient près universellement admis que l’économie de
l’augmentation des prix des biens échan- marché constitue un puissant moteur de déve-
geables afin de relancer et de renforcer les loppement, elle ne peut exercer pleinement ses
substitutions aux importations. Malgré des effets qu’associés à un État fort, ne pas
épisodes de déprotection dus notamment à
un souci de préserver la stabilité des prix 8. TVA : 20 % ; Tarif d’importation : 15 %.
entendre autoritaire. De l’avoir trop long- pays qui ont tendu le marché en absorbant
temps négligé, pour des raisons à la fois histo- une partie des stocks nationaux ; et une dépré-
riques (échec des stratégies de développe- ciation brutale de la monnaie malgache10
ment fondées sur l’interventionnisme de (Dabat et al, 2006). La crise a atteint son
l’État) et idéologiques (application sans paroxysme à partir d’octobre en raison d’un
nuance du paradigme néolibéral), les poli- manque physique de riz sur les marchés. Cette
tiques d’ajustement n’ont pas eu les effets pénurie a généré une flambée des prix du riz
escomptés. local, largement au-dessus de leur niveau de
parité avec le prix du riz importé (Jenn-Treyer
et Magnay, 2005).
La crise 2004 : du marché à l’État Le jeu naturel des forces de marché et la
La période visitée se termine par une très forte substituabilité du riz local et du riz
« crise fondatrice » récente sur le marché du importé impliquent que les prix de ces deux
riz9, qui a pointé une intervention peu efficace types de riz ont tendance à être très forte-
de l’État car créatrice de comportements d’at- ment corrélés (graphique 2). Et, naturelle-
ment, c’est le prix du riz sur le marché
tentisme et de repli des agents de la filière et
national qui, en temps normal, s’aligne sur
la nécessité d’un rééquilibrage au final des
le prix du riz international. Le suivi des
rôles dévolus à l’État et au marché. L’origi-
prix fait apparaître, dès le mois d’avril, une
nalité de cette crise tient au fait qu’elle semble
rapide augmentation du prix d’importation
avoir fonctionné comme un révélateur des
(prix de vente libre du riz international sur
véritables mécanismes qui régissent le fonc-
le marché national), par rapport au prix du
tionnement du marché du riz et fait prendre
riz national et du riz importé (vente du riz
conscience à l’ensemble des acteurs (État,
précédemment importé et dont le prix n’est
consommateurs, producteurs) que l’état du
pas relié au prix d’importation courant), qui
marché national dépend beaucoup moins du
restent relativement stables.
niveau de l’offre nationale que de la situation
Les décisions d’importation sont prises par
du marché international.
les opérateurs sur la base d’un arbitrage entre
le prix de détail du riz local et le prix d’im-
1. Les causes de la crise
portation du riz. En termes économiques, un
La manifestation la plus visible de la situation opérateur début 2004 avait certainement plutôt
de crise du marché du riz en 2004 et début intérêt à acheter son riz sur le marché de gros
2005 a été une augmentation substantielle des local plutôt que de l’importer à un prix supé-
prix de détail, due à une combinaison de rieur. Cet arbitrage des négociants en faveur
facteurs physiques et monétaires, externes et du riz national a certainement été un des
internes : un renchérissement important du facteurs déterminants de la crise d’approvi-
riz sur le marché international ; simultané- sionnement du marché du riz. Ce choix des
ment, des intempéries cycloniques dans le importateurs privés a été renforcé par la triple
incertitude dans laquelle ils se trouvaient :
9. Rappelons que cette crise est « fondatrice » dans incertitude sur la durée et l’ampleur de la
le sens où elle pourrait bien déclencher des gains de
dépréciation de la monnaie nationale, sur la
productivité et une accumulation du capital jus-
qu’ici insuffisante dans la filière. nature de la réaction gouvernementale, sur
10. L’Ariary a connu une dépréciation à partir de les variations du prix mondial du riz.
décembre 2003 (1 476 Ar pour 1 €), sa parité la plus Face à cet arbitrage des importateurs large-
faible a été atteinte en juin 2004 (2 777 Ar) et s’est ment en défaveur du riz extérieur les premiers
stabilisée ensuite (autour de 2 500 Ar) renforçant de mois de 2004, l’État a diligenté une opération
fait la compétitivité du riz malgache sur le marché
extérieur aux cours plutôt soutenus mais renché- d’importation avec quelques opérateurs privi-
rissant encore les importations. légiés et mis en place une politique des prix
Graphique 2. Prix riz local et importé constatés et prix d’importation calculé riz Viet
(25 % de brisures Antananarivo)
7 000 7 000
Prix riz local Sans taxes à partir de juin 2004
Prix riz importé
6 000 6 000
Prix d'importation
Viet 25%
5 000 5 000
4 000 4 000
3 000 3 000
2 000 2 000
1 000 1 000
A B
Fmg/kg
Fmg/kg
0 0
3
03
04
5
03
03
03
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-0
r-0
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t-
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ju
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ja
ja
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ja
ja
ramenée à 10-15 %, ce qui aurait stabilisé le avec les bailleurs de fonds et les agences de
prix sur le marché du riz aux alentours de coopération11.
4 500 Fmg/kg (900 Ar/kg). Cette fourchette
de prix est assez proche du prix de parité du 1. Une redéfinition du rôle de l’État
riz importé. Mettre l’État au service du marché ne
dispense pas, bien au contraire, d’une inter-
vention publique confortée en matière d’in-
Perspectives d’avenir : vestissement et dans certains domaines pour
quel mode de régulation idoine accroître la productivité rizicole et dimi-
pour la filière ? nuer les coûts de transaction liés à la
À la faible accumulation structurelle du commercialisation du riz : investissements
capital dans la filière riz, s’ajoute ainsi une en irrigation, mise à disposition d’engrais de
crise récente qui pourrait bien modifier en qualité, construction d’infrastructures
profondeur les processus de croissance et de routières, amélioration de l’accès des rizi-
régulation. Cette crise a entraîné le retour culteurs au crédit, diminution de l’insécurité
malhabile de l’État dans la filière riz, impo- rurale, appui à l’organisation et à la coordi-
sant de fait des restrictions aux importations nation des acteurs, réduction des asymé-
de riz, réglementant les prix et réinvestis- tries d’information en facilitant la circulation
sant la distribution directe et les ventes de riz. des données sur les prix et les marchés.
Au début de l’année 2005, la situation En revanche, en matière de politique des
ressemblait étrangement à la période qui prix, les mesures indirectes telles que les
avait vu le passage de l’opération riz fokon- incitations fiscales paraissent plus appro-
tany à la mise en place d’un stock tampon à priées que les mesures directes d’interven-
la fin des années 1980. L’opération « riz tion sur le marché, dans la mesure où elles
importé à 700 Ar » ne pouvant durer trop sont à la fois moins coûteuses et moins
longtemps du fait de son coût et des effets génératrices de distorsions. L’option
pervers qu’elle générait, l’État envisageait de « stocks de sécurité » renchérirait considé-
la remplacer par un système de stock tampon. rablement le prix du riz alors que les pénu-
Les mêmes solutions risquant de produire les ries liées à une mauvaise récolte sont géné-
mêmes effets, le besoin de règles du jeu ralement peu importantes et peu fréquentes.
innovantes et de nouveaux outils de régula- A contrario, des simulations récentes
tion qui pourraient s’appuyer plus sur les (Dorosh et Minten, op. cit. ; Jenn-Treyer et
mécanismes du marché, s’est fait sentir. Magnay, 2005) ont révélé l’efficacité d’une
Plus exactement, c’est la variation relative réduction de la taxe à l’importation pour
des prix intérieurs du riz par rapport au prix stabiliser les prix du riz. Ces analyses
international, par les dysfonctionnements montrent l’intérêt de ne pas manipuler trop
du marché domestique qu’elle a entraînée, fréquemment cette taxe, d’une part pour
qui est à l’origine de la recherche de améliorer la lisibilité de la politique fiscale ;
nouveaux compromis institutionnalisés, sur et d’autre part pour éviter une trop forte
la base d’une compréhension des méca-
nismes qui ont sous-tendu la crise. Après le 11. L’autonomie de décision de l’État malgache
« tout État » des années 1970 et le retour à en matière d’élaboration de politique agricole s’est
un système plus libéral des années 1980 et accrue depuis quelques années (injonction vaine
1990, l’émergence de la possibilité d’une des bailleurs pour une réduction de la taxe d’im-
portation au moment de la crise, remplacement du
gestion alternative, révélée par la crise de Document stratégique de réduction de la pauvreté
2004-2005, autorise à penser qu’un nouveau par le Madagascar Action Plan, diversification de
cadre de régulation est envisageable, en l’aide...). La concertation des bailleurs de fond
conformité avec la théorie économique et appuie la stratégie définie par l’État malgache.
pression sur le gouvernement pour baisser sance de transparence et à une grande vola-
les taxes dans les autres secteurs d’impor- tilité des prix.
tation. L’option « libéralisation du marché » Les objectifs de l’État en matière de régu-
(pas de stocks publics, pas de restrictions lation du marché doivent être clairs : réduire
aux importations privées, révision annuelle les interventions gouvernementales directes
de la taxe à l’importation) permet d’atténuer et aléatoires, de façon à accroître la prédic-
les effets d’une variation importante des tibilité et l’efficacité des marchés (Jenn-
prix sur le marché international. Les pertes Treyer et Magnay, op. cit.). Ceci suppose,
fiscales liées à la diminution des taxes à par exemple, que l’État fixe le niveau des
l’importation sont minimes comparées au taxes à l’importation au début de l’année
coût d’une politique publique de stockage juste avant la récolte, qu’elles ne varient
et sont partiellement compensées par l’aug- pas en cours d’année et que ces taxes soient
mentation du volume importé. les mêmes pour tous les importateurs. Le
La question paraît ne plus être de choisir développement de politiques transparentes
entre « plus d’État » ou « plus de marché » tenant compte des avis de tous les groupes
mais d’opter plutôt pour « mieux d’État » et d’acteurs doit être prôné.
un marché plus efficace et équitable. Salazar-
Xirinachs (1993) définit à bon escient la 3. La plateforme de concertation : outil de
fonction économique centrale de l’État compromis institutionnalisé ?
comme étant celle qui se donne comme La filière riz malgache se trouve dans une
objectif d’élaborer une vision stratégique trappe à pauvreté du fait de la carence d’in-
du processus de développement, de maintenir vestissements, de l’étroitesse du marché et
les équilibres macroéconomiques et un de la faiblesse des institutions facilitant la
climat d’investissement approprié ; et d’en- coordination économique entre les agents.
gager, de manière constructive, moyennant L’innovation institutionnelle et la coordi-
le dialogue et la concertation, tous les acteurs nation hors-marché sont préconisées par la
sociaux et politiques dans cette stratégie. théorie économique pour permettre l’in-
Ainsi, il s’agit pour l’État de réunir les condi- vestissement dans les actifs spécifiques et
tions favorables au fonctionnement d’un sortir des trappes à pauvreté.
marché libre et en voie d’organisation. Dans les économies coordonnées, existent
des mécanismes de délibération collective et
2. Des règles du jeu claires de mise en place d’institutions pour la
et connues de tous promotion et la mise en œuvre d’actions
La restauration de la confiance et l’amélio- coordonnées et une compréhension partagée
ration de la communication entre le secteur des objectifs et des conséquences distribu-
privé et les services gouvernementaux, et tives de telles actions. L’État peut faciliter
entre les acteurs eux-mêmes du secteur privé ces processus délibératifs et de coordination
pour faciliter la circulation du produit, appa- et aider à appliquer les stratégies qui en
raissent cruciales. Les marchés rizicoles à sont issues. Cependant bien que l’implica-
Madagascar se caractérisent par une faible tion de l’État soit nécessaire pour guider la
confiance entre agents (spécialement l’État coordination hors-marché, une implication
et le secteur privé). Les commerçants sont trop forte peut aussi être problématique à
souvent qualifiés de « spéculateurs », les cause de l’imperfection de l’information,
coûts et les risques qu’ils assument et les des changements d’objectifs et de la réserve
services qu’ils rendent (notamment le trans- des agents face à la possibilité de change-
fert des surplus saisonniers vers la période ment unilatéral des règles du jeu par le
de soudure) sont souvent sous-estimés. Ce gouvernement. L’État devrait voir sa respon-
manque de confiance conduit à une insuffi- sabilité limitée à l’encouragement de la
coordination comme n’importe quel autre orienter les actions nécessaires en vue de
bien public, les acteurs de la filière étant proposer une politique de développement de
chargés de la promouvoir à travers des asso- la filière, tenir un rôle d’interface entre les
ciations de producteurs et de commerçants producteurs et l’État, discuter des mesures,
notamment. Idéalement la coordination est suivre la mise en œuvre de la politique du
basée sur des institutions délibératives sous-secteur rizicole à Madagascar : la
travaillant horizontalement dans un sous- refonte de la politique semencière, la poli-
secteur mais aussi verticalement dans la tique en matière d’engrais, le développe-
filière. ment d’un système de conseil agricole, l’ini-
Le contexte de crise qui prévaut dans la tiation des exportations et la création d’un
filière riz à Madagascar constitue une système d’informations de marché.
période opportune pour la mise en place Notons qu’une des premières actions
d’une forme d’organisation créant des règles, significatives de la PCPRIZ a été de
des droits et des obligations pour les parties conduire le dialogue entre importateurs de
prenantes qui s’imposeraient à tous et dont riz, à partir du mois d’octobre 2005, afin que
découleraient des comportements et des ceux-ci revoient à la baisse leurs niveaux
stratégies plus efficaces des agents de la d’importation, qui auraient sans cela été
filière. En particulier, l’établissement de beaucoup trop importantes, risquant alors de
nouvelles règles d’intervention des acteurs créer un accident majeur sur le marché et de
nous paraît devoir permettre l’élaboration de léser les petits producteurs stockeurs. Signa-
compromis institutionnalisés portant sur le lons par ailleurs que cette décision concertée
pilotage de la filière et donner sens au parte-
a été prise contre l’avis du gouvernement,
nariat public privé. La Plateforme de concer-
qui préconisait quant à lui des importations
tation et de pilotage de la filière riz
les plus massives possibles. Il est donc
(PCPRIZ), en cours de construction, pour-
prématuré de parler de compromis institu-
rait devenir l’outil de cette coordination.
tionnalisé, par contre cette action a vrai-
Depuis 2002, l’État (ministère de l’Agri-
ment eu un effet régulateur sur le marché
culture, de l’Élevage et de la Pêche ; minis-
puisque suite à une bonne récolte en 2005 les
tère du Commerce et de la Consomma-
prix ne se sont pas effondrés en fin d’année
tion), les bailleurs de fonds, les organismes
comme ils étaient supposé le faire avec des
de coopération et les opérateurs tentaient de
importations incontrôlées.
mettre en place une structure de réflexion,
de concertation, de pilotage et de suivi
4. Des opportunités ouvertes par la crise
d’un programme d’actions pour la filière,
sans beaucoup de succès en matière d’opé- Enfin, la crise a ouvert plusieurs autres
rationnalité. Au cours de la période de opportunités pouvant donner corps et consti-
sortie de crise, durant laquelle d’intenses tuer autant de défis à relever par la plate-
discussions ont permis de reconsidérer les forme pour relancer la filière riz :
positions en place, le lancement effectif – l’augmentation du prix du paddy si celui-
d’un pilotage mixte de la filière, associant ci se stabilise à un niveau plus élevé qu’au-
à la prise de décision des acteurs de paravant offre aux paysans excédentaires la
plusieurs natures et notamment publics et possibilité de cibler le riz comme culture
privés, a vu le jour. commerciale et pas seulement vivrière12 ;
Cette structure est au carrefour de
plusieurs missions : favoriser en toute trans-
12. Mais les riziculteurs pourraient bien aussi être
parence les dialogues, les rencontres, la incités à produire plus à l’avenir pour limiter les
collecte et les échanges d’informations entre risques de pénurie pour les besoins de leurs ménages
les acteurs directs et indirects de la filière, en mettant en culture toutes les terres exploitables.
– le ratio prix de l’engrais/prix du paddy s’est maturité du marché. Chacun de ces modes
amélioré pouvant inciter les riziculteurs à de régulation a été sanctionné par un affai-
utiliser plus d’engrais13 ; blissement de la production intérieure et un
– la dévaluation de la monnaie malgache et les appel important aux importations (plus de
cours soutenus du riz au niveau international 350 000 tonnes en 1982, plus de 200 000
devraient permettre au riz malgache de rede- tonnes en 2000).
venir compétitif à l’exportation, surtout vers Dans un contexte de paradoxe des prix,
les destinations du Marché commun d’Afrique significatif de la défaillance des marchés, de
orientale et australe (COMESA) et de la nouvelles formes institutionnelles pourraient
Communauté pour le développement de favoriser l’efficacité des processus de
l’Afrique australe (SADC) : le pays pourrait production et de commercialisation et d’in-
exporter du riz de qualité à prix élevé et conti- tégration des marchés. La crise a été le cata-
nuer à importer du riz ordinaire bon marché, lyseur qui a permis l’abandon d’une double
exporter en période de récolte et importer en illusion : celle de l’État qui voyait dans le
période de soudure pour réguler les flux de riz retour des bonnes recettes centralisatrices et
et limiter les stocks ; dirigistes une réponse adéquate, et celle du
– la situation 2004 a montré enfin l’importance marché et de ses animateurs, pour qui la
d’exploiter plus à l’avenir la diversité des liberté absolue (sans règles) était la panacée.
possibilités techniques : des cultures margi- Elle a ouvert la voie à la mise en place de
nales, comme le riz précoce (vary aloha, riz nouvelles règles et de nouveaux outils et a
pluvial...) ou tardif (vary jeby), ont atténué la élargi le spectre des perspectives d’avenir
pénurie à des moments critiques. pour la filière.
Un nouveau cadre de régulation pourrait
Conclusion limiter l’intervention de l’État sur le marché
à la création des conditions favorables au
La filière riz à Madagascar constitue un fonctionnement d’un marché libre et en voie
véritable enjeu de développement durable, d’organisation et réhabiliter à cette fin la
pourtant ses faibles performances écono- mise en place de politiques publiques fortes
miques confinent la plupart de ses agents et affirmées pour faciliter les investisse-
dans une trappe de pauvreté. Cet état de fait ments privés dans les actifs spécifiques
s’est aggravé avec la crise du marché du riz (intrants, crédit...) et la sécurisation de l’en-
de 2004-2005 qui illustre bien le risque de semble de l’environnement économique des
déstabilisation lié à la dépendance vis-à-vis agents de la filière.
d’un marché mondial où les hausses de
L’enjeu est donc double, à la fois la sortie
prix internationaux sont accentuées en cas
de crise et le positionnement sur une trajec-
de dégradation du taux de change.
toire d’accumulation réelle et durable, en
Le diagnostic historique remet en ques-
cela cette rupture peut être qualifiée de crise
tion deux principaux modes de régulation
fondatrice. La façon dont la coordination
de la filière depuis l’Indépendance,
des acteurs parviendra à institutionnaliser
éprouvés sans beaucoup de réussite : un
des compromis clairs, notamment entre
interventionnisme généralisé de l’État qui
producteurs et consommateurs par le biais
bridait le marché et une libéralisation
des prix, facteurs d’équité sociale et de
imposée de la production et des prix sans
performance économique, sera un révélateur
de l’opérationnalité du nouveau mode de
13. Du fait de l’augmentation des prix du paddy, le
ratio est actuellement à 2 kg de paddy pour 1 kg
régulation. L’histoire chaotique de la régu-
d’engrais mais il est probable que la hausse du prix lation du marché du riz pour une croissance
du pétrole engendrera une forte hausse des engrais durable de la production rizicole malgache
sur le marché mondial pour les années à venir. est en marche. !
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