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Applications des céramiques
Sommaire
Céramiques électroniques
Céramiques diélectriques
Céramiques piézoélectriques
Céramiques conductrices
Céramiques magnétiques
Céramiques réfractaires
Céramiques électrotechniques
Céramiques structurales et applications mécaniques
Basse température (≤ 500 °C)
Moyennes températures (500 à 1 000 °C)
Hautes températures (≥ 1 000 °C)
Support de catalyseur
Applications optiques
Combustible nucléaire
Voir aussi
Notes
Céramiques électroniques
L'électronique est la principale débouchée des céramiques en volume. Les céramiques sont utilisées pour
plusieurs fonctions ; on parle d'ailleurs fréquemment de « céramiques fonctionnelles ». Elles servent pour
faire des composants passifs (R, L, C). Ce sont des poudres complexes, obtenues par chamottage, c'est-à-dire
par réaction à haute température d'oxydes simples.
Céramiques diélectriques
Les céramiques diélectriques, c'est-à-dire isolantes, sont utilisées comme support de circuits (substrat,
plaques de quelques dixièmes de millimètre d'épaisseur) ou comme boîtier. Elles sont en cela concurrencées
par les polymères (plastiques).
Du fait de leur prix, elles sont réservées aux applications de pointe, lorsque la puissance dissipée est très
élevée (résistance au claquage) ou que les conditions environnementales sont agressives (température,
humidité). On utilise principalement de l'alumine (oxyde d'aluminium Al2O3), éventuellement associée à de
la silice (oxyde de silicium, SiO2) ou de la magnésie (oxyde de magnésium, MgO), ou éventuellement du
nitrure d'aluminium (AlN).
Dans les condensateurs de forte capacité utilisés à fréquence élevée (jusqu'à 100 MHz), on utilise du titanate
de baryum (BaTiO3) comme diélectrique. On a des couches minces de diélectrique, une trentaine de
micromètres, ce qui permet d’avoir des composants compacts.
Céramiques piézoélectriques
Les applications sont multiples : sonars de sous-marins, cuves à ultrason, hauts-parleurs et microphones
compact (appareils portables), micro-moteurs, pilotage des microscopes à effet tunnel, …
cristal microphone
piézoélectrique piézoélectrique
capteur
Céramiques conductrices
Certaines céramiques sont semi-conductrices. On peut ainsi faire des composants qui sont isolants ou
conducteurs selon les conditions :
isolants lorsque la tension appliquée est faible, conducteurs lorsque l’on dépasse une « tension de
claquage », par exemple pour protéger des circuits contre une surtension (oxyde de zinc ZnO) ;
dont la résistance varie avec la température, ce qui permet de mesurer celle-ci (titanate de baryum
BaTiO3, manganite de nickel NiMn2O4).
Mentionnons ici les céramiques supraconductrices qui n'ont pas à proprement parlé d'application en
électronique (pour l'instant). Lorsqu'elles sont refroidies, leur résistance électrique devient nulle ; au-delà
d'une certaine température, elles retrouvent une résistance électrique. Cela permet par exemple de réaliser
des électroaimants très puissants utilisé dans la résonance magnétique nucléaire (RMN, IRM). Ces
céramiques ont permis d’avoir des supraconducteurs à « haute température critique », c'est-à-dire que la
température de transition est supérieure à la température de l'azote liquide, −196 °C… Les premières
céramiques à haute température critique ont été découvertes en 1986. Ce sont essentiellement des cuprates
comme l'oxyde mixte de baryum de cuivre et d'yttrium (YBCO, de formule YBa2Cu3O7).
Céramiques magnétiques
Céramiques réfractaires
Les réfractaires, c'est-à-dire les matériaux résistant à plus de 600 °C, sont le deuxième domaine le plus
important des céramiques.
La première application est l'isolation thermique, la protection de pièces contre la chaleur. Ce sont les
garnissages de fours et réacteurs, hauts-fourneaux, … pour les industries métallurgiques, cimentières,
verrières, pétrochimiques, … On utilisait historiquement les argiles (aluminosilicates) et dolomies (carbonate
de calcium et de magnésium CaMg(CO3)2) extraites de la terre (briques réfractaires en terre cuite). On utilise
maintenant principalement des produits de synthèse, essentiellement de l'alumine (Al2O3), du carbure de
silicium (SiC), de la manésie (MgO) et du zircon (ZrSiO4).
Les réfractaires isolants sont livrés sous forme de briques ou de tuiles à assembler, ou sous forme de mortier
à couler ou projeter. Il s'agit également de pièces statiques comme des brûleurs à gaz — les pièces en
mouvement sont elles étudiées dans la partie Céramiques structurales et applications mécaniques.
On peut aussi utiliser les céramiques comme conducteur de chaleur, par
exemple dans un échangeur thermique. Le carbure de silicium (SiC) par
exemple présente une bonne conductivité thermique (λ = 125 W⋅m-1⋅K-1,
meilleur conducteur que le fer et le nickel, moins bon que l'aluminium et
le cuivre), on en fait donc des tubes et plaques d'échangeur.
Céramiques électrotechniques
L'électrotechnique représente une des principales utilisations des céramiques en volume. Les céramiques
sont utilisées comme isolants électriques, et ont permis le développement de l'électrotechnique de puissance.
On utilise essentiellement de la stéatite (talc, pierre à savon) et de l'alumine.
la grande rigidité spécifique [1], qui permet d’avoir des pièces se déformant peu élastiquement et
très légères (donc baisse du coût de manutention et de fonctionnement) ;
la grande dureté, pour les applications de contact (frottement) ; on peut avoir un état de surface très bien
maîtrisé et stable dans le temps ;
la stabilité en température, en particulier résistance au fluage, pour les applications haute température.
On utilise principalement :
Dans les applications mécaniques, les céramiques viennent en remplacement d'un matériau, en général
métallique, elles sont donc en concurrence. La mise en œuvre d'une céramique à la place d'un métal ne se fera
donc que si les performances, en général en termes d'augmentation de la cadence de production, de réduction
de la consommation d'énergie et de diminution de la maintenance, justifie le surcoût de la pièce. Par ailleurs,
en raison des impératifs de fiabilité, le développement des applications est en général long, plus d'une dizaine
d'années.
On peut classer les applications selon le domaine de température. Curieusement, c’est aux basses
températures que l’on utilise le plus de céramiques.
Certains blindage de véhicules et gilets pare-balles utilisent des plaques Gilet pare-balles avec plaques de
céramiques à insérer (en bas à
de céramique (SAPI : small arms protective insert) en carbure de bore
gauche)
(B4C) et carbure de silicium (SiC). Ces tuiles et plaques permettent
d'arrêter des munition de calibre supérieur aux fibres de Kevlar qui
constituent le blindage de base.
Les applications à moyenne températures concernent essentiellement les parties chaudes des moteurs
thermiques. Les céramiques sont utilisées pour les soupapes (nitrure d'aluminium, ou bien sialon : oxynitrure
de silicium et d'aluminium) et les roues de turbocompresseur ; on envisage son utilisation pour les injecteurs
à haute pression. La réduction de l'inertie et l'amélioration des propriétés de contact permet une réduction de
la consommation (3 à 7 %en 1995) et du bruit (-10 à 15 dB en 1995). La résistance à la corrosion de ces pièces
permet de s'adapter à divers type de carburant, en particulier le méthanol.
On retrouve aussi des céramiques dans des parties non mécaniques de la voiture : isolation de l'échappement,
pot catalytique, filtre à particules.
Certaines partie du moteur thermique évoquées ci-dessus peuvent se retrouver dans ce domaine. On y trouve
également les chambres de précombustion.
Les céramiques s'utilisent également pour les moteurs à turbine (aéronautique, turbines industrielles), avec
comme conséquence un allègement et une maintenance réduite. L'allègement est dû au fait que la pièce est
plus légère (faible masse volumique), mais aussi au fait que l’on n'a pas besoin de la refroidir (gain d'un
circuit de refroidissement).
On utilise principalement du nitrure de silicium. Soit on a des aubes de turbine céramique sur un stator ou un
rotor métallique, soit un rotor céramique monobloc.
Support de catalyseur
Du fait de leur stabilité chimique, les céramiques sont utilisées comme support de catalyseur, pour la catalyse
hétérogène (catalyseur solide, réactants liquides ou gazeux) : elles n'interfèrent pas avec la réaction chimique.
Le catalyseur est alors déposé en couche mince sur la céramique. Afin d’avoir une grande surface de contact
avec le milieu, la céramique est sous forme de poudre, de fritté poreux ou de pièce massive de forme
complexe (nid d'abeille).
En effet, comme la réaction chimique se fait à la surface du catalyseur, il faut la plus grande surface de
contact possible, pour le moins de matériau possible en raison du coût du catalyseur (fréquemment du
platine, du palladium, du rhodium). Un matériau très fin n'aurait pas de tenue mécanique suffisante, raison
pour laquelle on le dépose sur un support inerte.
Applications optiques
Les oxydes métalliques ont été utilisés très tôt pour colorer les poteries.
De nos jours, ils permettent d’avoir des encres stables à haute
température (marquage de pièces par exemple).
Pour les diodes, on utilise par exemple du carbure de silicium (SiC) pour le bleu ou le nitrure d'aluminium
(AlN) pour des ultraviolets. Pour les luminophores rouges des tubes cathodiques, on utilise de l'oxyde
d'yttrium (Y2O3).
Les céramiques permettent également de faire des fenêtres transparentes dans de larges domaines, des
infrarouges aux micro-ondes. Notons l'oxyde d'indium dopé au titane (ITO, induim tin oxide), un composé
conducteur et transparent utilisé pour les écrans de télévision à cristaux liquides, et les plaques
vitrocéramiques transparentes aux infrarouges (plaques de cuisson).
Combustible nucléaire
Le combustible nucléaire se présente sous forme céramique : oxyde
d'uranium (UO2) ou mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium (mox,
UO2 et PuO2). La forme d'oxyde a été choisie en raison de son inertie
chimique, y compris à haute température et en contact avec de l'eau.
Voir aussi
« Dossier : Céramiques industrielles et réfractaires », Mines, revue des ingénieurs, Intermines (Paris),
no 357, juillet 1995, p. 29-65 (ISSN 0150-7516)
Notes
1. on prend la racine carrée car cela correspond à une formule utilisée en mécanique vibratoire ; il s'agit en
fait de la vitesse de propagation d'une onde de compression
2. dans le cycle idéal de Carnot, le rendement dépend du rapport entre la température absolue de la source
chaude Tc et de la source froide Tf, η = 1 - Tf/Tc
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