Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
:
Propriétés mécaniques des matériaux II -
Autres essais mécaniques
Sommaire
Essai de dureté
Essai de flexion choc Charpy
Essai de fatigue
Essai de fluage
Coefficients d'adhérence et de frottement
Notes
Essai de dureté
L'essai de dureté est un essai qui caractérise la surface du matériau. C'est un essai simple et rapide à mettre
en œuvre, y compris dans des conditions de production. Il ne permet pas de déterminer des caractéristiques
fondamentales du matériau, mais il permet de comparer plusieurs matériaux entre eux, et de suivre
l'évolution d'un matériau en cours de traitement.
L’essai consiste à créer une empreinte avec un objet sous une certaine charge. Le degré de dureté obtenu est
corrélé avec la limite élastique Re et la limite à la rupture Rm.
l’objet doit être stable, la direction de pénétration doit être perpendiculaire à la surface ;
la surface doit être plane sur la partie mesurée, et débarrassée de matériaux étrangers, comme par
exemple une couche d'oxyde.
Essai Vickers
L'essai Vickers consiste à mesurer les dimensions d de l'empreinte laissée par un pénétrateur pyramidal. La
dureté Vickers est notée HV :
On remarque que HV est homogène à une contrainte σ (force divisée par une surface), HV est donc corrélé à
la contrainte nécessaire pour déformer le matériau, c'est-à-dire à Re.
Avantages : l'essai est reproductible, on obtient des résultats proches pour un même matériau ;
inconvénients : il est long à mettre en œuvre : polissage
miroir d'une face (les rayures résiduelles ne doivent pas
gêner la mesure des dimensions), temps de lecture
(mesure des dimensions à la loupe graduée et vis
micrométrique).
Essai Brinell
Essai Rockwell
;
.
L'essai convient bien pour des duretés élevées, et est surtout pratiqué sur de petites pièces.
Il n’est pas possible de comparer les duretés obtenues avec des essais différents. On peut toutefois donner des
ordres de grandeur (voir norme NF A 03-173).
Autres essais
essai comparatif sur minéraux : essai de rayage mutuel, on classe les minéraux en fonction de « qui peut
rayer qui » (échelle Moh) ;
essai sur polymères : rebond d'un objet (absorption de choc).
Voir aussi
Mouton Charpy
L'appareil d'essai est appelé « mouton Charpy » : un balancier se
terminant par un « marteau », appelé « couteau », est lâché d'une
certaine hauteur et vient frapper l'éprouvette. Le balancier remonte
moins haut que sa hauteur de lâcher ce qui permet de déterminer
l'énergie KC absorbée par la rupture de l'éprouvette : c’est la perte
d'énergie mécanique ΔE
ΔE = mgΔh
KC = E/S (J/cm2).
Essai de fatigue
Certaines pièces sont soumises à des sollicitations cycliques, par
exemple :
L'essai de fatigue est un essai de traction, de flexion ou de torsion, mais avec une sollicitation cyclique. La
machine d'essai est donc une machine standard, c’est son pilotage qui fait la spécificité de l'essai.
Dans un matériau ductile, la rupture en fatigue provient d'une concentration de contraintes : une brusque
variation de section, comme une entaille, un trou (cf. le papier prédécoupé ou le pourtour des timbres poste,
de petits trous facilitent le déchirement), un épaulement, une gorge, ou bien une inclusion (particule plus
dure que le reste). Dans le cas d'un matériau ductile, cette concentration de contrainte provoque une
déformation plastique locale, donc un durcissement par écrouissage ; on a une phase de « maturation » où
extérieurement il ne se passe rien, et qui correspond à environ 90 % de la durée de vie de la pièce. Puis, une
fissure apparaît, et elle se propage à chaque cycle, menant rapidement à la rupture.
Rupture en fatigue d'une pédale de
bicyclette : les stries du quart en bas
à droite correspondent aux
avancées de la fissure, le reste du
faciès de rupture montre des
cupules d'arrachement (rupture
ductile finale)
métaux à structure cubique à faces centrées (voir le chapitre sur la Cristallographie), comme l'acier
austénitique (en particulier de nombreux inox), l'aluminium, le cuivre, l'or ou l’argent : on n'a pas de limite
de fatigue, il y a toujours rupture en fatigue après un certain nombre de cycles ;
métaux ayant une autre structure, comme le titane et la plupart des aciers : il y a une contrainte σf
appelée « limite de fatigue », ou « limite d'endurance », en dessous de laquelle il n'y a pas de rupture en
fatigue, le matériau peut supporter un nombre infini de cycles ; la
rupture de pente est appelée « nez ».
Essai de fluage
Lorsqu'un matériau est soumis à une contrainte durant une longue période à température
élevée, il peut se déformer, même si cette contrainte est en dessous de la limite élastique.
C'est le phénomène de fluage. Par exemple, pour une chaudière, on admet une
déformation de 1 % sur 20 ans. Il s'agit d'un phénomène à très faible vitesse de
déformation .
Si la vitesse de déformation n’est pas trop lente, on peut envisager un essai de traction
classique. Mais les essais peuvent durer plusieurs mois voire plusieurs années. Dans ces
cas-là, on fait un essai à charge constante : on met l'éprouvette en traction sous l'effet
d'une masse, le montage étant par exemple placé dans une étuve.
Principe de
l'essai de
fluage :
l'éprouvette (au
centre) est
accrochée au
bâti (en haut),
étirée par une
charge (en bas)
et est placée
dans un four
vertical
l'eau remonte le long des parois d'un tube à essai, formant un ménisque ;
si l’on trempe l'extrémité d'une bande de papier dans l'eau, l'eau monte le long du papier ;
lorsque l’on trempe l'extrémité d'un sucre dans le café (canard), on voit le café remonter dans le sucre.
Dans les trois exemples ci-dessus, on voit que l'affinité entre les substances permet de vaincre le poids ; on a
donc une force d'attraction.
De même, deux matériaux solides vont avoir plus ou moins d'affinité, créant les phénomènes d'adhérence et
de frottement. Le collage est un cas extrême d'adhérence.
la force normale N avec laquelle on plaque les deux objets l'un contre
l'autre ;
la force tangentielle T avec laquelle on essaie de faire glisser un
objet sur l'autre ;
l'action de contact R d'un objet sur l'autre, qui s'oppose au
mouvement.
Modélisation mécanique de
On a un glissement si l'adhérence
T > μs × N
où μs, parfois noté ƒs, est le coefficient d'adhérence (parfois appelé à tort coefficient de frottement statique) ;
il est sans unité.
D'un point de vue géométrique, à la limite T = μs × N, la force fait un angle φs avec la normale au plan de
contact. On a :
μs = tan φs.
Le frottement survient lorsqu’il y a glissement. Les mêmes forces freinent le mouvement, mais ne sont pas
assez fortes pour l'empêcher. On a une force de résistance tangentielle qui est constante et qui vaut
T = μd × N
μd = tan φd.
μd ≃ μs et φd ≃ φs.
Cependant, le frottement provoque des vibrations et un échauffement ; ces coefficients dépendent donc en
outre de la vitesse de glissement, et l’on a :
μd ≤ μs et φd ≤ φs.
La lubrification consiste à interposer un produit : huile, graisse, parfois solide comme le graphite ou le nitrure
de bore. Ce produit affaiblit l'attraction entre les atomes de pièces voire forme un film, situation similaire à
l'hydroplanage (aquaplanning) d'une voiture.
Notons que dans le cas de polymères, en particulier pour les pneus, les lois énoncées ci-dessus deviennent
plus complexes, mais cela nous suffit largement dans le cadre de ce cours.
Pour diminuer l'usure et le frottement de pièces ayant un mouvement relatif, on remplace souvent les
surfaces de contact par des systèmes roulants : galets, roulements à bille, à aiguilles ou coniques, butées à
billes, douilles à billes, vis à billes, … La résistance au roulement ne dépend alors plus de l'affinité des atomes
entre eux mais de la déformation de la matière : la pression de contact provoque un « bourrelet » de matière
qu’il faut franchir, par exemple, un pneu sous-gonflé a une résistance au roulement plus grande.
Exemples de coefficients de
résistance au roulement
Matériaux μr
collage ;
maintient de pièces par serrage ;
embrayage en prise ;
véhicule ou piéton sur sol ;
entraînement par friction : transmission par courroie, variateur de vitesse.
entraînement par
courroie
frein ;
embrayage en patinage.
Notes
Récupérée de « https://fr.wikiversity.org/w/index.php?
title=Introduction_à_la_science_des_matériaux/Propriétés_mécaniques_des_matériaux_II_-
_Autres_essais_mécaniques&oldid=852117 »
Les textes sont disponibles sous licence Creative Commons Attribution-partage dans les mêmes conditions ;
d’autres conditions
peuvent s’appliquer.
Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails.