Vous êtes sur la page 1sur 25

Matière : Techniques d’optimisation et de

contrôle de puissance

1. Généralités :
L’optimisation est la minimisation (ou maximisation) d’une fonction objective, cette fonction
comporte des paramètres et est généralement soumise à des contraintes.

Euler : "Il n'y a rien dans le monde qui ne se réalise sans la volonté de minimiser ou
maximiser quelque chose."

Domaines d'application :

 Economie/Finances
 Biologie
 Transport
 Organisation/Logistique
 Robotique/Intelligence artificielle
 Ingénierie

2. Exemples de quelques problèmes :


- Problème de revenu

Un agriculteur possède un certain nombre d'hectares, d'engrais et d'insecticide

 Possibilité de planter du maïs ou du blé.


 Les cultures requièrent des quantités différentes d'engrais et d'insecticide.
 Les cultures fournissent un revenu différent.
 Objectif : maximiser le revenu net.

- Problème : flux de transport

Une coopérative laitière effectue quotidiennement le ramassage de lait dans différentes fermes

 Objectif : effectuer la tournée la plus courte.

1
- Problème : couverture de charge

Courbe de charge (compagnie aérienne, supermarché, péages, . . .)

 Objectif : Assurer la couverture avec un minimum de personnel.

- Problèmes : rangement

On dispose de containers et d'éléments de tailles différentes à ranger dans ces containers (pour
envoi).

 Objectif : trouver un arrangement pour minimiser le nombre de containers.

Chapitre I : Commande de la puissance générée via les


techniques MPPT.

Par définition, une commande MPPT, associée à un étage intermédiaire d’adaptation, permet
de faire fonctionner un générateur photovoltaïque (PV), de façon à produire en permanence le
maximum de sa puissance. Ainsi, quelles que soient les conditions météorologiques
(température et irradiation) et quelle que soit la tension de la charge (charge résistive ou
batterie), la commande du convertisseur place le système au point de fonctionnement maximum
(Vopt, Iopt).
I.1. Point de puissance maximale
L’installation la plus simple que l’on puisse concevoir se compose d’un champ photovoltaïque,
formé d’un ou plusieurs modules connectés en série ou en parallèle, et une charge (charge
résistive ou batterie) qui utilise directement l’énergie produite, figure.1. Cette installation ne
fournit un effet utile que pendant les périodes ensoleillées et pour des températures bien
définies. Le courant fourni à la charge dépend fortement de l’intensité de l’éclairement pour
une température donnée et de la nature de la charge.

2
Fig.1: Installation photovoltaïque au fil du soleil.
Pour un éclairement et température donnés, nous avons les caractéristiques I-V et P-V du
générateur photovoltaïque connecté à la charge résistive Rch. Il apparaît que :
Le générateur PV fonctionne à sa puissance maximale (Pmax) lorsque :

Pour un éclairement donné, la condition optimale de fonctionnement des générateurs


photovoltaïques est alors caractérisée par une tension Vopt et un courant Iopt. Le produit Vopt par
Iopt constitue ainsi le maximum de puissance qu’on peut extraire du module photovoltaïque. Ce
point est appelé point de puissance maximale (PPM) du module photovoltaïque pour une
température et un éclairement donné. Il est caractérisé par une résistance interne optimale Ropt
du générateur photovoltaïque.
 Les points P1, P2 et PPM, figure.2 sont les points de fonctionnement du système
figure.1 dans les conditions suivantes : Rch< Ropt, Rch = Ropt, Rch > Ropt.
 Lorsque la valeur de la charge est supérieure ou inférieure à celle correspondant aux
conditions optimales (Ropt) la puissance fournie par le générateur est inférieure à celle
optimale (Pmax).
Donc, dans le cas d’une charge purement résistive, le point PPM correspond à une résistance
optimale Ropt qu’il faut connecter au module, pour un éclairement bien déterminé.

3
Fig.2: Caractéristique du système PV pour les trois cas
Rch< Ropt, Rch = Ropt, Rch > Ropt

I.2. Fonctionnement d’un générateur PV à sa puissance maximale


Pour obtenir la puissance maximum à la sortie, le module PV devrait être actionné au point de
puissance maximum à toute heure. Un contrôleur capable de suivre le point de puissance
maximum doit donc être mis en application.
L'endroit du PPM dans le plan I-V n'est pas connu à l'avance et change toujours dynamiquement
selon l'éclairement et la température. Par exemple, la figure.3 montre un ensemble de
caractéristiques photovoltaïques I-V et P-V en fonction de l’augmentation de la température à
un éclairement constant (1000W/m2), et la figure.4 montre les courbes I-V et P-V en fonction
de l’éclairement à la température ambiante (25°C). On observe des décalages dans la position
du PPM.
Par conséquent, le PPM doit être localisé par algorithme de poursuite, ce qui représente la
philosophie du contrôleur de MPPT.
Il existe plusieurs techniques de poursuite du PPM. Toutes ces méthodes exigent l’apport d’un
algorithme dans l’incrémentation de la tension pour la recherche de l'endroit du point de
fonctionnement en position optimale.
On peut voir sur les figures 3 et 4, ci-dessous, l’allure générale des caractéristiques de la
puissance et du courant en fonction de la tension pour différents éclairements et pour différentes
températures.

4
Sur chaque courbe, le point noir représente le point de puissance maximale que peut fournir le
panneau photovoltaïque. On voit bien que pour un éclairement et une température donnée, il
existe une valeur de la tension qui maximise la puissance produite par le générateur.

Fig.3: PPM à température croissante et éclairement constant (1000W/m2).

Fig.4: PPM à éclairement croissant et température constante (25 °C).

I.3. Types de régulateurs pour alimentations


Dans la littérature il existe différents types de régulateurs de conversions d’énergie électriques
appelés convertisseurs : BUCK, BOOST, BUCK-BOOST, FLYBACK, etc. Nous allons
représenter ici les principales caractéristiques de quelques types de régulateurs.

I.3.1. Convertisseur BUCK

Le convertisseur de type Buck, sous sa forme de base, est montré sur la figure 5. Les
composantes clés sont l'inductance, L, l’interrupteur (switch), K, la diode D et la capacité C.

5
On peut voir sur le timing la largeur du temps ON et OFF en fonction du rapport cyclique α
(DUTY cycle).

Fig.5: Circuit de base du convertisseur Buck.

I.3.2. Convertisseur BOOST

Le convertisseur de type BUCK est un dévolteur, il réduit la tension. Cependant, une topologie
de circuit qui augmente la tension est le convertisseur de type BOOST comme montré sur la
figure.6.
Le convertisseur BOOST dans la conduction continue dessine une source de courant continu,
mais le courant de charge sera discontinu. Cette source de courant continu peut être avantageux
pour des applications photovoltaïques, car il réduit le filtrage exigé entre le module
photovoltaïque et le convertisseur.
Le convertisseur peut aussi fonctionner en mode discontinu quand la tension de charge dépend
dans les deux cas du rapport cyclique. Avec le convertisseur BOOST (ou BUCK-BOOST), la
tension peut monter à une valeur très élevée s'il n'y a aucun courant de charge.

Fig.6: Circuit de base du convertisseur de type boost.

6
I.3.3. Convertisseur BUCK-BOOST

La troisième topologie de base est montrée sur la figure.7, c’est le convertisseur BUCKBOOST.
Ce convertisseur est utilisé quand on a besoin d’augmenter et de diminuer la tension.
Quand l’interrupteur K est fermé, on charge toujours la self et lorsque cet interrupteur s’ouvre,
la tension à travers l'inducteur est renversée et la self tire le courant à travers la diode D.

Fig.7: Circuit de base du convertisseur BUCK-BOOST.

I.3.4. Adaptation du générateur photovoltaïque au système global

Le raccordement d’un générateur photovoltaïque à une charge quelconque nécessite


l’adaptation de ce générateur PV pour qu’il fonctionne, à une température et un éclairement
donné, à sa puissance maximale et par conséquent à un rendement élevé. Ceci est réalisé en
intercalant entre le générateur PV et la charge un quadripôle d’adaptation qui est un
convertisseur d’énergie DC-DC (hacheur) pour des applications en régime continu.
L’adaptation a lieu en variant le rapport cyclique de la commande de l’interrupteur du
convertisseur.

Fig.8: Système photovoltaïque avec contrôleur de commande MPPT.

7
I.4. Différents types de MPPT
Plusieurs algorithmes pour la poursuite du point de puissance maximum (Maximum Power
Point Tracking) ont été proposés par les chercheurs et différentes méthodes et stratégies de
tracking existent dans la littérature.
Les algorithmes de recherche les plus couramment utilisées sont :
 Perturber et observer (P&O : Perturb-and-Observe)
 Tension constante (CV : Constant Voltage)
 Accroissement de la conductibilité (INC : INcremental Conductance)
 Capacité parasite (PC : Parasitic Capacitance)

8
Chapitre II : Les techniques MPPT dans les
systèmes PV

II.1. Méthode de perturbation et d'observation (P&O)


La méthode P&O est une approche largement répandue dans les MPPT parce qu'elle est simple
et exige seulement la mesure de VPV et IPV. Cette méthode peut dépister le point de puissance
maximum tout à fait exactement malgré les variations d'éclairement et de température.
Comme son nom l’indique, la méthode P&O utilise la perturbation de la tension VPV et
l’observation de la conséquence de cette perturbation sur la puissance de sortie du module
photovoltaïque La figure.9 est un organigramme de l'algorithme P&O. À chaque cycle, VPV et
IPV sont mesurés pour calculer PPV(k). Cette valeur de PPV(k) est comparée à la valeur PPV (k-1)
calculée au cycle précédent. Si la puissance obtenue a augmenté, VPV est ajusté plus loin dans
la même direction que dans le cycle précédent. Si la puissance obtenue a diminué, VPV est ajustée
dans la direction opposée comme dans le cycle précédent. VPV est ainsi perturbée à chaque cycle
de MPPT. Quand le point de puissance maximum est atteint, VPV oscille autour de la valeur
optimale VPV,mpp. Ceci cause une perte de puissance qui augmente avec la taille du pas de la
perturbation. Si ce pas est grand, l'algorithme de MPPT répond rapidement aux changements
soudains de la condition de fonctionnement. D'autre part, si le pas est petit les pertes de
puissance diminuent selon les conditions climatiques changeantes. Le système ne pourra pas
répondre rapidement aux changements rapides de la température ou de l'irradiance.

9
Fig.9: Organigramme de la méthode « Perturbation et Observation ».

L'inconvénient de la technique P&O est lors du changement rapide des conditions


atmosphériques, cette méthode peut déplacer le point de fonctionnement dans une fausse
direction comme représenté sur la figure 10. Au commencement, la tension de fonctionnement
du convertisseur est au point 1 (point de puissance maximum ou PPM).
Supposons qu'une perturbation déplace le point de fonctionnement vers le point 2. Pendant cette
période de perturbation, l'éclairement a augmenté de E1 à E2. Ceci mène à une augmentation de
puissance du système de Ppv1 à Ppv2. Comme le PPM à cet éclairement est au point 4, qui

10
correspond à une puissance maximum (Ppv,max E2). Durant la perturbation suivante, l'algorithme
P&O incrémentera la tension de fonctionnement du convertisseur plus loin pour la diriger vers
le point 3, là il y aura une augmentation de la puissance du convertisseur qui sera mesurée si
l'éclairement augmente de E2 à E3 avec le nouveau PPM au point 5. De cette façon, l'algorithme
de P&O continuera à déplacer le point de fonctionnement du convertisseur plus loin du point
de puissance maximum réel, cela entraine de plus en plus de perte de puissance. Cet ajustement
incorrect continuera jusqu'à ce que le changement d’éclairement ralentisse ou s’arrête.

Fig.10: Déviation de la méthode P&O lors du MPP.

La première solution à ce problème est d'augmenter la vitesse d'exécution en employant un


microcontrôleur plus rapide. La deuxième solution est de vérifier n'importe quel changement
rapide d'éclairement en vérifiant la valeur de dIPV / dt et neutraliser l'ajustement de tension si le
changement de dIPV / dt dépasse une certaine limite.

II.2. Méthode de l’Accroissement de la conductibilité ( Incremental Conductance Method)

La méthode d’incrémentation de la conductance a été proposée pour éviter les inconvénients de


la méthode P&O. Elle est basée sur le fait que la dérivée de la puissance de sortie PPV par rapport

11
à la tension VPV du panneau est égale à zéro au PPM. Ceci mène à l'ensemble des équations
suivantes.

Les équations ci-dessus peuvent être utilisées comme algorithme de commande pour le point
de fonctionnement du convertisseur en mesurant l’accroissement de la conductance et la
conductance instantanée du convertisseur dIPV /dVPV et IPV /VPV respectivement.

Fig.11: Algorithme de la Méthode d’incrémentation de conductance.

II.3. Algorithme à base de la mesure d’une fraction de la tension, Voc

Cet algorithme est basé sur la relation linéaire entre la tension de circuit ouvert et la tension
optimale donnée par l’équation suivante :

12
Où k est un facteur de tension dépendant des caractéristiques de la cellule PV et qui varie entre
0.73 et 0.8.

Fig.12: Organigramme de l’algorithme FCO.

Pour en déduire la tension optimale, on doit mesurer la tension du circuit ouvert Voc. Par
conséquent, le point de fonctionnement du panneau est maintenu proche du point de puissance
optimale en ajustant la tension de panneau à la tension optimale calculée. Le processus permet
d’agir cycliquement sur le rapport cyclique pour atteindre la tension optimale.

II.4. Algorithme à base de la mesure d’une fraction du courant Icc

Cette technique est basée sur la relation linéaire entre le courant de court-circuit et le courant
optimal donné par l’équation suivante :

13
Où k est un facteur de courant dépendant des caractéristiques de la cellule PV et qui varie entre
0.85 et 0.92.

Fig. 13: Organigramme de l’algorithme FCC.

En effet, le point de fonctionnement optimal est obtenu en amenant le courant du panneau au


courant optimal. Par conséquent, on change le rapport cyclique jusqu’à ce que le panneau
atteigne la valeur optimale.

II.5. Algorithme à base de la logique floue

Récemment, la commande à base de la logique floue a été utilisée dans les systèmes de poursuite
du point de puissance maximale. Cette commande offre l’avantage d’être une commande
robuste et qui ne nécessite pas la connaissance exacte du modèle mathématique du système.

Fig. 14: Schéma bloc de l’algorithme à base de la logique floue.

14
En particulier, cette commande est mieux adaptée aux systèmes non linéaires. Le
fonctionnement de cet algorithme se fait en trois blocs : la fuzzification, l’inférence et la
défuzzification (Fig. 14).

La fuzzification permet la conversion des variables physiques d’entrée en ensembles flous.


Dans notre cas, on a deux entrées, l’erreur E et la variation de l’erreur CE définies comme suit:

On attribue à ces grandeurs des variables linguistiques : NG (Négative Grand), NM (Négative


Moyen), NP (Négative Petit), Z (Zéro), PPPP (Positive Petit), PM (Positive Moyen) et PG
(Positive Grand) :

15
Fig. 15: Les sous-ensembles pour les entrées (a) E , (b) CE et la sortie (c) C.

Dans l’étape d’inférence, on prend des décisions. En effet, on établit des relations logiques entre
les entrées et la sortie tout en définissant les règles d’appartenance. Par la suite, on dresse le
tableau de règles d’inférence (Tableau 1).

Finalement, en défuzzification, on convertit les sous-ensembles flous de sortie en une valeur


numérique.

Tableau 1: Règles d’inférence.

II.6. La méthode (“look-up table”)

Dans cette méthode la recherche de la puissance maximale grâce à un algorithme se fera en


parcourant un tableau de valeurs (look up table) correspondant aux MPP. La figure 2.32
illustre cette solution.

16
Fig. 16: Représentation d'un générateur PV par modèle utilisant Look up Table sous
Matlab/Simulink.

La figure 17 montre un exemple d’évolution de la MPP pour une température variant de 5 à


50°C, et une irradiance variant de 100 à 1000 w/m2.

Fig. 17: Réglage de la MPPT pour différentes températures et différentes irradiances.

17
Chapitre III. Les techniques d’optimisation dans
les systèmes éoliens

III.1. Caractéristique de chaque type de turbine

La turbine bipale permet un fonctionnement à de très grande vitesse de vent avec l’efficacité
énergétique la plus élevée. La turbine tripale permet également un fonctionnement avec une
efficacité élevée mais sur une gamme de vitesse de vent aussi grande que large, c’est le type de
turbine qui offre le meilleurs compromis économique, énergétique et qui résiste à l’usure et aux
vibrations mécaniques. C’est la raison qui fait de cette éolienne la plus répondue dans le marché
des fermes éoliennes à grande puissance. Pour un fonctionnement à de petites vitesses et pour
de petites puissances les éoliennes les plus adéquates sont la turbine américaine multi-pale à
axe horizontal, et l’éolienne Savonius. Elles permettent d’extraire la puissance électrique même
à des vitesses de vent très petites, toutefois elles ne permettent d’extraire le maximum de cette
énergie que pour une bande de vitesse de vent très étroite. La figure 18 illustre l’efficacité des
éoliennes par type de rotor

Fig. 18: Efficacité des éoliennes par type de rotor.

18
III.2. Optimisation d’un système éolien

Pour chaque vitesse du vent, il existe une seule vitesse du rotor permettant d’avoir le maximum
de puissance. A première vue, un calculateur de maximisation de la puissance pour notre
système de conversion d’énergie éolienne nécessitera des capteurs (de vent, de vitesse
rotorique, de courant et de tension) afin de pouvoir déterminer la position du système (vitesse
du vent, puissance) sur la courbe caractéristique de l’éolienne est ainsi agir via le dispositif
d’électronique de puissance de manière à positionner le point de fonctionnement sur le sommet
de la courbe.

Fig 19: Courbe de puissance d'une éolienne pour différentes vitesses de vent.

On peut distinguer entre deux grandes catégories de stratégies MPPT : des stratégies nécessitant
la connaissance préalable de la caractéristique 𝐶𝑝(𝜆) de l’éolienne, et des stratégies ne
nécessitant pas la connaissance de cette courbe caractéristique.

III.3. Stratégie MPPT avec connaissance de courbe caractéristique

Ces Stratégies de commande, souvent intitulées contrôle basé sur la relation optimale, ORB
(Optimum Relationship-Based Control), se servent de la caractéristique de l’éolienne 𝐶𝑝(𝜆) afin
de déterminer la vitesse spécifique optimale qui permettra de dresser la relation optimale entre
puissance maximale et vitesse de rotation du rotor optimale. Et ce pour retrouver rapidement la
consigne à appliquer au régulateur pour traquer en permanence et efficacement la puissance
maximale.

19
III.3.1. Commande en vitesse

La Figure 18, présente les allures de la courbe 𝐶𝑝(𝜆) de différents types d’éoliennes. Le sommet
de cette courbe est équivalent à la puissance maximale « extractible » donc au point optimal. Il
est caractérisé par la vitesse spécifique optimale 𝜆𝑜𝑝𝑡 et le coefficient de puissance maximal
𝐶𝑃𝑜𝑝𝑡. La vitesse spécifique est définie comme étant :

Nous pouvons en extraire l’expression de la vitesse du vent :

Nous remplaçons cette expression dans l’équation de la puissance extraite de l’éolienne :

Cette équation permet de tracer la famille des courbes de la figure 19. La puissance éolienne à
une vitesse de vent donnée est donc directement liée à la vitesse de rotation imposée par la
charge mécanique. Une régulation en vitesse du système permettant de contrôler la puissance
éolienne peut donc être utilisée. Il reste à définir la consigne de vitesse selon une fonction MPPT
pour compléter l’algorithme de pilotage. Nous supposons maintenant que le point optimal est
atteint (c'est-à-dire la paire ( 𝜆𝑜𝑝𝑡; 𝐶𝑃𝑜𝑝𝑡) est atteinte). En réarrangeant l’équation précédente, le
calcul de la vitesse optimale est possible à partir de la valeur de la puissance maximale :

Avec

A partir de ces équations, il est possible de traquer le point de fonctionnement optimal


correspondant à la puissance maximale, à l’aide d’une simple mesure de puissance électrique.

20
La convergence de la recherche de point maximal de puissance est illustrée selon la figure 20:

- En mesurant la puissance P1 à la vitesse de rotation Ω1, la vitesse de référence est


calculée selon l’équation trouvée précédemment ce qui équivaut à trouver une vitesse
Ωref = Ω2 correspondante au point (Ω2 ; P1) de la courbe optimale 𝑃𝑜𝑝𝑡 = 𝑓(Ω𝑜𝑝𝑡)
- Après une période de calcul, l’état du système équivalent à (Ω2 ; P2) est atteint et la
vitesse de référence Ω3 est calculée
- Après plusieurs itérations, selon la valeur de l’inertie et de la bande passante du
régulateur de vitesse, le point optimal (Ω𝑜𝑝𝑡 ; 𝑃𝑜𝑝𝑡) est atteint.

Fig. 20: Convergence vers le point maximum via contrôle de la vitesse.

III.3.2. Commande en couple

Compte tenu de la relative difficulté à régler la vitesse d’une turbine fortement inertielle, une
commande en couple de la génératrice peut être envisagée. Cette façon de procéder donne une
association plus « saine » de point de vue physique : une source de vitesse (ensemble éolienne)
est connectée à une source de couple (génératrice pilotée en couple). Cette nouvelle façon de
contrôler le système demande une adaptation du dispositif de recherche du point de puissance
maximal MPPT. En utilisant la formule du calcul de la puissance retrouvé précédemment, il est
facile de déterminer le couple éolien correspondant :

Alors le couple éolien est proportionnel au carré de la vitesse angulaire du rotor

21
En se plaçant dans les conditions d’exploitation optimale de l’éolienne, c'est-à-dire à 𝜆 = 𝜆𝑜𝑝𝑡,
le rapport en vitesse angulaire et couple pour avoir le maximum de la puissance est donné par
la relation :

Avec 𝐾𝑜𝑝𝑡 le même rapport défini dans le cas de la régulation en vitesse

Contrairement à l’algorithme MPPT de la commande de vitesse, qui se sert de la mesure du


courant et de la tension pour déterminer la puissance actuelle, et l’utilise pour déterminer la
nouvelle consigne de vitesse, l’algorithme de commande en couple nécessite comme entrée une
mesure de la vitesse angulaire du rotor pour déduire via le rapport 𝐾𝑜𝑝𝑡 la nouvelle consigne de
couple.

Selon le modèle de Behn-Eschenburg de la machine synchrone, la tension statorique de sortie


d’une phase est donnée par l’expression :

Avec 𝐸𝑎𝑠 = 𝐾𝜔 linéairement proportionnelle à la fréquence de rotation du rotor

En négligeant (𝑅𝑠 + 𝑗𝐿𝑠𝜔𝑠)𝑖𝑎𝑠 , nous pouvons considérer que la fréquence de rotation du rotor
de la machine synchrone est proportionnelle à la valeur efficace de la tension statorique.

Ainsi par une mesure de la tension nous pouvons avoir une image de la vitesse angulaire de la
turbine.

Ce mode de recherche permet à chaque pas de calcul de converger vers le point optimal tel
qu’illustrer graphiquement dans la figure 21.

- La mesure de la vitesse de rotation Ω1 engendre le calcul du couple Cref1. Ce couple est


appliqué à l’arbre mécanique par la régulation du couple électromécanique de la
génératrice. Par l’action de ce couple la vitesse de rotation change selon l’équation

22
mécanique ci-dessous. Et ce, pour atteindre au pas de calcul suivant la vitesse Ω1 où de
nouveau la nouvelle consigne du couple sera calculée ;

- Après quelques itérations, la paire de coordonnées optimum à (Ω𝑜𝑝𝑡 ; 𝐶𝑜𝑝𝑡) est atteinte et
l’extraction de la puissance maximale 𝑃𝑚𝑎𝑥 est réalisée à ce point.

Fig. 21: Convergence vers le point optimal – contrôle en couple.

En comparaison avec la commande en vitesse, la commande en couple présente selon les études
effectuées quelques avantages :

- De point de vue de l’efficacité énergétique les deux stratégies sont presque équivalentes
avec un léger avantage de la commande en couple.
- Le schéma de contrôle en couple est simplifié par l’enlèvement d’une boucle par rapport
au pilotage en vitesse.
- La commande en couple est parfaitement stable et sans à-coups quand la commande en
vitesse peut poser des problèmes d’instabilités pour de fortes inerties de voilure et des
transitoires parfois souvent plus brusques.
- Les voilures de type Savonius ont la propriété de provoquer une ondulation d’ordre deux
dans le couple mécanique à cause de leur construction particulière. En utilisant le
contrôle en couple et sous condition d’être capable d’identifier cette harmonique, il est
envisageable de filtrer la perturbation par action sur le couple alors qu’une action
indirecte sur la vitesse est a priori fastidieuse.

23
III.4. Stratégie MPPT sans connaissance de courbe caractéristique

Les stratégies de commande MPPT sans connaissance de la courbe caractéristique se basent sur
des algorithmes heuristiques qui permettent de connaître et traquer constamment la puissance
maximale sans une connaissance préalable d’aucune composante de la chaine de conversion
d’énergie éolienne à savoir la caractéristique Cp=f(λ) de l’éolienne, la machine synchrone à
aimants permanents.

III.4.1. La Stratégie P&O basique

L’algorithme P&O (Pertub and Observe) est l’un des plus simples algorithmes. Il consiste à
l’introduction d’une petite perturbation du rapport cyclique. Son effet est par la suite remarqué
au niveau de la puissance de sortie. Si une augmentation de la puissance électrique est
enregistrée par l’augmentation du rapport cyclique, Alors le rapport cyclique va être augmenté
encore une fois avec le même pas que le précédent. Si par contre une diminution de la puissance
est enregistrée suite à l’augmentation du rapport cyclique, la consigne suivante du rapport
cyclique est alors inversée.

Il est clair que cette méthode ne nécessite aucune connaissance préalable des paramètres
mécaniques ou électriques du système éolien. La figure 22 représente l’algorithme décrit :

Fig. 22: Algorithme P&O.

Le contrôle P&O basique présente toutefois quelques inconvénients liés à :

- L’Oscillation de la puissance de sortie est permanente même pendant les vitesses de


vents fixes.

24
- La Lenteur de retrouver le point d’extraction de la puissance maximale par rapport aux
stratégies avec connaissance de la caractéristique de l’éolienne, car le pas de variation
du rapport cyclique est fixe.
- D’autant plus cette stratégie de recherche de puissance maximale ne permet pas la
détection, des petites variations passagères du vent. Chose qui peut engendrer des
variations de puissance non souhaitées et erronées.

25

Vous aimerez peut-être aussi